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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: Les villages
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[Habitation] Villa Séléné
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Kristen Bell
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[Habitation] Villa Séléné
Kristen Bell, le  Lun 14 Avr - 9:13

Bonjour,

Voilà l'habitation de Potter James.
Elle peut dès à présent poster!

Bonne Journée,
Potter James
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Potter James, le  Lun 14 Avr - 20:04

James marchait au bord d'une petite route, au beau milieu d'un petit village qui s'appelait Loutry Ste Chaspoule. Le soleil tapé fort sur son visage, le sol était sec et dur. James entendit un coq chanté tandis qu'il passait devant une petite ferme. Le village était petit mais très mignon et calme. James savait que Loutry Ste Chaspoule était un village ou de nombreuse famille de sorciers y habitaient.
Il tourna a droite, il marchait à présent dans un petit chemin caillouteux. Il entendit l'eau qui coulait dans un petit ruisseau. James marcha lentement pendant deux bonne minutes, il passa a coter d'un grand manoir, il dominait tout le petit village. Une trentaine de mètres se trouvait une petite maison de campagne.
Il vit un petit écriteau devant sur lequel il était écrit en petite lettres dorée " James House". Il eut un petit sourire, c'était sa tout première maison. Elle ne comportait pas d'étage, c'était une simple maison mais James en était très fière.*C'est mon chez moi*.
Les murs extérieurs était en brique blanche, il y avait deux fenêtres en bois, et une petite porte de chene.Devant il y avait une petite surface d'herbe, avec une allée pleine de gravier. Un petit grillage délimitée la propriété. James poussa le petit portillon vert, il entra dans la cour. Son coeur battait, il n'arrivait pas a encore réalisé que cette maison était la sienne. Bien sur il avait du faire un prêt, mais il ne pensait pas avoir de problème pour remboursé cet argent. Il ouvrit la porte, il se trouva dans un petit hall d'entrer. Les murs était rouge clair, tout a fait le style de James. Il fit quelque pas, a sa gauche se trouvait une petite cuisine, avec très peu de meubles. Il n'avait pas encore eut le temps de meublé sa maison. James retourna dans le couloir, les murs était toujours rouge très clair. Il trouvait les murs triste, il se dit que dés qu'il le pourrait il acroché un maximum de tableau pour rendre les lieux un peu plus gai. James ouvrit une porte vitrée, il fit son entré dans le salon qui était trois fois plus grand que la cuisine. Il y avait une grande cheminée au fond. A coter se trouvé un petit bar très rustique avec plein de tabouret autour. Vers le centre se trouvait une grande et élégante table a manger. Un peu plus loin dans un coin se trouvait un canapé ainsi que deux petit fauteuils. Il y avait un grand meuble qui était vide. James se demandait comment il aller remplir tout ce vide mais il se dit que cela viendrait avec le temps.Il ressortit dans le couloir, il fit trois petit pas et il ouvrit la porte de gauche. Les toilettes rien de particulier ! Il revint dans le couloir et ouvrit la porte en face. La salle de bain était grande et lumineuse. Le carrelage était blanc et bleu. James n'arrivait pas a faire la différence car le sol changé de couleur. James sut tout de suite que le sol avait était posé par un sorcier, et non par des moldues. Il jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Il avait une très belle vue du petit village, l'église dominait les habitations environnante. James était content de voir que son plus proche voisin était a plus de trente mètre de sa maison.Il aimait la compagnie mais il n'aimait pas trop vivre prés de autre gens.
James ressortit, il resté deux portes qu'il n'avait pas ouverte. Sa chambre, et une autre chambre plus petite.
Il ouvrit la porte de sa chambre. Elle était simple et sobre. Il y avait un grand a baldaquin, le même genre qu'a Poudlard, une grande armoire, et une petite table de nuit. Des valises étaient entassé devant le lit ainsi que plusieurs cartons. James sourit, son Elfe de Maison, Hupec, avait déjà apporté quelque une de ces affaires. Il sauta sur le lit, et il s'allongea. Il était fatigué mais très heureux de sa maison. James regarda le plafond, puis ses yeux se fermérent...
Sara Shake
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Sara Shake, le  Mar 25 Jan - 13:25

Changement de propriétaire.

Lily Gordon
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Invité, le  Jeu 27 Jan - 12:02

Villa Séléné... Elle était bien modeste, la petite maison de Lily Gordon. A l’image de la jeune femme, sans doute. Pas de piscine olympique dans le jardin, pas de spa-pool ou de sauna dans un petit coin, pas non plus de salle de musculation à la pointe de la technologie. Non, rien qui inspire le luxe, l’opulence ou le faste.
La seule pièce qui recelait de merveilles était une bibliothèque, aussi étroite et chargée que les étalages de Ollivander’s. Pour le reste, mobilier simple et confortable, ambiance chaleureuse relevée par des planchers en bois et un énorme poêle dont les flammes laissaient s’échapper un doux halo tiède.
Nichée entre les arbres, la nouvelle propriété de la jeune femme n’avait de trésor que l’écrin de verdure dans lequel elle reposait. Et ce silence… uniquement rompu par les animaux osant s’approcher de la lisère de la foret un peu plus loin.
Oui, plus que la maison elle-même c’était le cadre incroyable qui avait convaincu la demoiselle d’apposer un joli Lily Gordon en lettres manuscrites en bas de l’acte de vente. Il était étonnant que personne n’ait voulu de cette maison, certes modeste, mais aux atouts indéniables.
Encore une fois, Lily n’avait pas vu ce que la majorité des gens observaient. A défaut d’y voir les travaux à prévoir pour aménager certaines pièces ou l’escalier en colimaçon synonyme de chutes futures, la jeune femme s’était plutôt réjouit de la tranquillité des lieux et des levers de soleil qu’elle pourrait admirer sur le ponton bordant le tout petit lac devant la maison.
Dans un petit paradis terrestre comme celui-ci, il sera bien plus agréable désormais d’assister à la montée d’Hélios dans le ciel après une nuit sans sommeil.
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Invité, le  Dim 17 Avr - 20:07

Le soleil ne brillait pas, en cette sombre et froide soirée de janvier. Dix-huit heures sonnait. Joseph, qui achevait de se préparer, jeta un oeil furtif sur la grosse pendule en bois rouge que le narrateur ne cesse de citer, lorsqu'il lui faut esquisser quelques notions chronologiques logiques, et ferma les deux derniers boutons de sa veste. Songeant à quelques détails qui envahissaient, à la manière d'archers anglais, son esprit, il parcouru d'une démarche tout aussi glaciale que la température extérieure l'appartement, pour vérifier l'exemplarité de sa toilette. La pâleur de sa peau semblait faire contraste avec la noirceur du tabac qui attendait patiemment dans son emballage de cartons, et dans la poche intérieure de la veste que, quelques secondes plutôt, il terminait d'enfiler, avec une certaine maniaquerie. Son teint, d'un naturel déjà très blanc, était accentué d'une espèce d'aigreur étrange comme s'il avait été un jeune homme qui, pour la première fois, s'apprêtait à sortir avec la fille aînée des amis bourgeois de ses parents et qui, il fallait l'admettre, ne le réjouissait pas vraiment... quoiqu'une certaine excitation se serrait certainement fait sentir.

C'était bien chez une jeune femme charmante, à la taille svelte et à l'air enfantin, que Joseph se rendait ce soir. Néanmoins, il ne s'agissait bien entendu pas de la fille aînée des amis bourgeois de ses parents mais plutôt de l'ancienne amie de son cousin, et il était plutôt réjouis de pouvoir partager avec une si jolie femme une soirée qui, même si elle était froide, serait probablement chaleureuse quant aux relations qui déjà commençaient à se dessiner entre les deux individus. Le narrateur tient tout de même à rassurer le lecteur quant au fait que les relations évoquées dans la phrase précédente ne sont en fait qu'à leur naissance et qu'il ne s'agit en fait que d'une manière pour lui de montrer à son partenaire le chemin sur lequel il aimerait faire avancer leur deux personnages.

L'heure arriva. Il était maintenant temps de partir. Joseph, qui fut tout ému quelques heures auparavant comme s'il avait été un petit oisillon cherchant à s'envoler pour la première fois, avait sur le visage une certaine gravité, soulignée au moment où il alluma sa première cigarette de la soirée. Levant la tête vers Gabriel, qui était de quelques centimètres plus grand que lui et qui suffisaient à lui faire lever les yeux au ciel pour s'adresser au majordome, il déposa sa main sur son épaule et tous deux partirent jusqu'à Loutry Ste Caspoule, où vivait, assez modestement, demoiselle Gordon.

... quelques minutes plus tard, et grâce à la magie que Joseph ne maîtrisait quasiment pas, ils arrivèrent dans une partie plutôt déserte de la ville. Là, il n'y avait que bois et animaux. La petite maison, où vivait la jeune femme, était plantée entre un somptueux petit lac et quelques hauts arbres dont les sommets, dans la nuit hivernale, ne pouvait être vus de la hauteur à laquelle marchait les deux hommes. Quand ils furent arrivés au petit carrefour où le chemin se séparait en deux sentiers, l'un allant vers la modeste mais non moins charmante habitation, l'autre s’enfonçant dans les bois, Joseph congédia son employé, se saisissant du paquet qu'il tenait dans sa longue et féminine main droite.

- Merci, dit-il.

Le majordome transplanna, laissant son employeur dans la noirceur ingrate de la nuit. Ce dernier, qui ne remarqua pas cette noirceur ingrate dont le narrateur parle, se dirigea avec un dynamisme certain vers la porte d'entrée et frappa trois fois...
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Invité, le  Jeu 21 Avr - 17:04

Mais qu’était-il donc passé par la tête de Lily le jour où elle avait cru bon d’inviter l’ami Jo à dîner ? L’idée lui avait semblé bonne, sur l’instant. Le politicien était arrivé dans un pays étranger, sans vraiment avoir d’attache ou de connaissances. Il était déjà difficile de supporter la solitude, et ça l’était d’autant plus quand il fallait s’intégrer à un nouveau milieu. Alors, la généreuse et sympathique jeune femme avait prononcé ces mots absurdes : « Je serais ravie de vous inviter à dîner, le soir de votre choix. » Ne pouvait-elle pas lui donner rendez-vous dans un restaurant londonien, en profitant par la même occasion pour lui faire visiter un peu la ville ? Pourquoi avait-il fallu qu’elle le convie chez elle, dans sa propre maison ? Ca signifiait ménage, cuisine, jolie table, jolie tenue pour une jolie maîtresse de maison. Pour le ménage, quelques Recurvit et le tour était joué. Elle avait allumé un feu qui crépitait dans la cheminée, répandant un halo chaleureux dans toute la pièce. Pour l’habit de circonstance, une paire de chaussures à talons et la classique petite robe noire, et c’était dans la poche ! Pour ce qui était de la cuisine, par contre… Tout ce qu’elle pouvait espérer, c’était qu’il ne connaisse rien à la gastronomie britannique : elle pourrait mettre le goût insipide de ses plats sur le compte de la cuisine locale.
Insipide et brûlée… Alors que l’auror se tortillait pour enfiler sa robe après avoir aspergé quelques gouttes de Lilas dans ses cheveux, une épaisse fumée noire vint envahir les plafonds. Il fallu cependant quelques secondes à la sorcière pour faire le rapprochement avec le pauvre rôti oublié lamentablement dans le four… Rôti qui tenait à présent d’avantage d’un bout de charbon que d’un plat de résistance. Par Merlin ! Lily se précipita hors de sa chambre… Lily courut sur les parquets, se risquant à une chute lorsque son talon glissa dans un virage… Lily pointa sa baguette sur le four, lançant un Accio Rôti désespéré et parfaitement inutile… Oui, Feu Rôti n’était plus… La jeune femme resta plantée là, la mine déconfite, devant l’ex-dîner qui était parti en fumée. Alors qu’elle évaluait mentalement le temps qu’il lui faudrait pour transplaner, aller chercher un plat à emporter à l’Auberge des deux Mondes puis revenir, trois petits coups à la porte la tirèrent de ses plans. Ses yeux s’agrandirent sous l’effet de la panique, se posèrent sur l’horloge du mur pour constater que son invité était légèrement en avance, puis firent des va-et-vient pour évaluer la situation qui s’offrait devant elle. C’était une catastrophe… Pas le choix, elle ne pouvait de toutes façons pas laisser le sorcier sur le pas de la porte. Dans un geste précipité, elle enfourna ce qui traînait sur le plan de travail dans le four, glissa ses doigts dans ses cheveux pour dompter quelques boucles puis tenta de remonter la fermeture éclair de sa robe. Vous savez, c’est toujours dans ces moments-là, dans ces moments où il faudrait que tout aille comme sur des roulettes… Dans ces moments où l’erreur n’est plus possible et que dans l’absolu tout doit être réglé comme sur du papier à musique… Dans ces moments où on n’a pas besoin de galères supplémentaires… Bah, c’est dans ces moments-là justement que rien ne va ! Et cette fichue fermeture éclair dans son dos était trop loin de ses p’tites mains, et pas assez Eclair ! Elle ne voulait pas y mettre du sien ? Soit !
La jeune femme se dandina jusqu’à la porte, une main calée sur son cœur pour éviter que la robe ne glisse. A moitié essoufflée, elle ouvrit le battant à la volée en arborant un sourire exagéré.
« Jooooooo !!! »
Comme si c’était une visite surprise et qu’elle ne s’attendait pas à le voir ici… Quelle idiote ! D’un œil appréciateur, elle constata cependant qu’il ne manquait pas de cette élégance à laquelle il l’avait habituée à chacune de ses rencontres. Elle laissa courir son regard par-dessus l’épaule du politicien, cherchant des yeux une silhouette dans l’ombre.
« Gabriel m’a-t-il jugée suffisamment inoffensive pour vous laisser seul avec moi ?..... Ou bien l’avez-vous semé au détour d’un sentier ?... »
Elle arbora une mine amusée avant de s’effacer de devant l’entrée pour laisser pénétrer son invité à l’intérieur.
« Bienvenue à la Villa Séléné ! Entrez, je vous prie. Il fait un temps glacial, dehors. »
Elle referma la porte sans tarder, se dépêchant de contenir la brise nocturne qui était venue faire voler quelques mèches de cheveux devant ses yeux. D’une main tendue, elle invita le sorcier à lui confier sa veste.
« Puis-je vous débarrasser ? »
De sa main libre, elle déposa les affaires de Joseph sur le portemanteau avant de constater qu’il faudrait qu’elle se décide à fermeturéclairiser sa robe… A demie amusée, elle s’approcha de son invité.
« Avant de vous proposer de vous asseoir près du feu, je vais avoir besoin de votre aide… »
Elle ramena ses cheveux sur une de ses épaules puis tourna le dos au sorcier.
« S’il vous plait… »
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Invité, le  Jeu 2 Juin - 16:25

Hrp : Permissions de Lily et Wena pour utiliser leur personnage.

- Hominum revelio...

Dans un silence extrêmement pesant, Lily Gordon, Wena Horner et Jason Stanley restèrent à l'entrée du vestibule, guettant moindre signe... Lorsque tout soupçon de présence humaine fut écarté par le sortilège, le groupe d'Aurors poussa un profond soupir de soulagement.

- Jason, verrouille la porte.


Sans protester, le jeune Serdaigle s’exécuta. En temps normal, recevoir des directives de la part de Lily aurait entraîné quelques boutades ; mais à proprement parler, l'heure n'était pas à la plaisanterie.

- Tirez tous les rideaux pour nous cacher de l'extérieur, mais ne fermez pas les volets : nous rendre ici discrètement était déjà assez difficile, je n'ai pas envie qu'on se fasse repérer par négligence. Et Jason, ne touche pas à cette lampe par pitié ! Quand on est invité, on se tient correctement.

Avec une moue bougonne, Jason abandonna ses pitreries et s'attela à la fermeture des rideaux avec Lily et Wena ; de ce fait, la petite équipe eut tôt fait de cacher l'intérieur de la maison à tout observateur indésirable. Déterminés à ce qu'aucun détail ne soit laissé au hasard, chacun des Aurors s'appliqua également à dissimuler et protéger le refuge de fortune ; Jason lança notamment le sortilège de Cridurut pendant que Wena imperméabilisait chaque porte extérieure ou fenêtre à l'aide de sortilèges d'impassibilité... Voyant Lily préparer un Protego Totalum, le jeune Serdaigle arrêta toutefois le geste de sa jeune amie, la jugeant trop déconcentrée par les évènements :

- Lily... Personne ne nous a encore trouvé, et tu sais parfaitement que ce sortilège est épuisant à long terme. Allons, ne gaspille pas ton énergie pour l'instant ; après tout, nous en avons déjà fait assez pour nous assurer un minimum de sécurité.


A peine Jason eut-il terminé sa phrase que Lily riposta d'un air rageur :

- Un minimum de sécurité ? Ils nous ont trahi Jason ; tous les droits de la constitution magiques ont été bafoués, et ce sont les membres de la communauté magique qui en feront bientôt les frais ! Je ne veux pas prendre le risque de nous faire attraper alors que nous pouvons encore agir contre ces agissements scandaleux.

- Tu crois que ça ne me révolte pas ?! Que j'accepte que le ministère soit contrôlé par des sorciers avides de pouvoir, qui considèrent chaque sorcier comme un ennemi potentiel ? Allons, calme toi et réfléchis ; je ne dis pas tout ça pour t'accabler ni pour t'offenser... Je te conseille par ce qu'à présent, nous devons agir discrètement ; et que selon moi, couvrir une habitation de puissants sortilèges de protection est le meilleur moyen d'attirer tous les regards, surtout lorsqu'on est dans un état tel que le tien. Je t'en prie, laissons donc le Cridurut agir pour l'instant et profitons-en pour nous reposer un peu ; à moins que tu n'aies pas confiance en mes capacités...


Contenant son empressement, Lily desserra sa baguette et, concédant qu'une légère relâche ne serait pas de trop, conduisit ses invités dans le salon : une fois arrivés, tous se laissèrent tomber dans les confortables canapés de la Poufsouffle et ne dirent plus un mot... Lorsque soudain, Lily tapa du poing sur son canapé d'un air rageur, laissant monter sa colère :

- Bon j'suis désolée, mais je n'arrive pas à me calmer là... J'y crois pas quoi, on est devenu des parias ! Le ministère a décidément trop de pouvoir ; à croire que tous les membres du gouvernement sont des Mangemorts !

Le regard encore dans la vague, Jason fut tiré de ses pensées par sa jeune amie :

- Là j'admets que c'est un peu raide comme mesures... On a plus aucune marge de manœuvre, sans compter que nous sommes sans nouvelles des autres Aurors ; à ce propos Lily, connais-tu d'autres sorciers habitant Loutry ? J'ai cru entendre que Takeuchi habitait dans les environs, mais je ne suis sûr de rien.

- Takeuchi a effectivement un manoir à Loutry, même s'il n'y est pas très souvent : si nous arrivons à le contacter lui et les autres aurors, disposer d'un si large domaine pourrait rendre notre traque plus difficile... Bien que nous n'ayons aucun moyen de savoir qui est où.

- Ce qui, dans l'absolu, est un problème assez épineux, puisque nous ne pouvons décemment pas envoyer nos patronus n'importe où. Essayons donc de nous organiser par nos propres moyens en attendant qu'un autre groupe d'Aurors ne nous contacte ; en ce sens, je suggère que nous en profitions pour mettre les choses à plat concernant notre fuite du ministère...

Reprenant la parole, Lily se tourna vers la cuisine et lâcha d'un ton monocorde :

- Je sens que cette discussion sera longue. Quelqu'un veut un petit en-cas ou bien un verre d'eau ? Je vous aurais bien proposé quelque chose de plus fort, mais je pense que les circonstances actuelles ne le permettent pas.


Jason accueillit chaleureusement la proposition de son amie avant de se tourner vers Wena :

- Donc, nous disions : comment as-tu su pour les réformes du ministères ? Nous pensions Lily et moi compter parmi les rares Aurors à avoir été mis au courant avant que toute fuite soit impossible ; te croiser dans les couloirs nous a décontenancé, je dois dire... Tu n'aurais pas aperçu d'autres Aurors durant ta course, pas hasard ? Savoir qui est hors d'atteinte serait déjà un début de piste.
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Invité, le  Jeu 2 Juin - 20:00

Le simple fait d'avoir pénétré dans la demeure de Lily, et d'avoir jeter quelques sortilèges de protection avec l'aide de Jason avait quelque peu réussi à calmer les nerfs de Wena. Ses deux collègues commencèrent à discuter à propos des divers sorts nécessaires à leur sécurité, et ce fut finalement Jason qui donna raison à son amie. Après s'être posé sur le canapé, le trio commença à parler du plan d'action qui serait mis en vigueur par la suite. A un moment, Lily se leva et se dirigea vers la cuisine en proposant quelque chose à ses convives.

-Oui, moi je veux bien un verre d'eau s'il te plait. Toute cette agitation m'a complètement assoiffée.

Alors qu'elle observait la jeune Gordon disparaitre par la porte de la cuisine, Jason se tourna vers elle et lui dit :

-Donc, nous disions : comment as-tu su pour les réformes du ministères ? Nous pensions Lily et moi compter parmi les rares Aurors à avoir été mis au courant avant que toute fuite soit impossible ; te croiser dans les couloirs nous a décontenancé, je dois dire... Tu n'aurais pas aperçu d'autres Aurors durant ta course, pas hasard ? Savoir qui est hors d'atteinte serait déjà un début de piste.

La jeune Auror en formation observa le Serdaigle pendant qu'il tentait de comprendre comment elle avait pu réussir à s'enfuir. Quelque peu étonnée par ses questions, elle lui enchaina :


-Quand je suis arrivée au Ministère, j'ai vu qu'une note avait été placardée par Rabastan lui-même, sur le panneau d'affichage, annonçant que nous étions désormais considérés comme hors-la-lois. J'ai également remarqué que Mélina était arrêtée. C'est à ce moment-là que j'ai compris que le temps était venu de fuir. Les noms des nouveaux Gardiens venaient d'être annoncés et je pu donc éviter facilement les personnes susceptible de m'attirer des ennuis.

Elle fit une pause en se souvenant de la manière dont elle avait coursé les Agents de Sécurité du Ministère à travers les couloirs de l'important bâtiment, mais qui était désormais devenu un nid de traitres et de Mangemorts. A ce souvenir, un sourire se dessina sur ses lèvres, et elle poursuivit son récit.


-Donc en fait, il était quasiment impossible pour un Auror de s'évader du Ministère à ce stade là. Mais je ne pouvais me résoudre à prendre seule, la poudre d'escampette. C'est pourquoi je suis descendue au 2ième étage, ma cape rabattue sur la tête, afin de vous trouver. Mais j'ai constaté que le Quartier des Aurors avait été supprimé.

Elle marqua un second temps d'arrêt et croisa les jambes, en écoutant les bruits qui venaient de la cuisine, annonçant sans doute que son verre d'eau n'allait pas tarder à arriver.

-Et là, une Agent de Sécurité est arrivée et m'a surprise. Comme cela ne fait pas très longtemps que je fréquente le Ministère, elle ne m'a pas reconnu. De plus, étant encore en formation, je n'avais pas l'insigne d'Auror épinglée sur ma cape, et la capuche de cette dernière recouvrait mon visage. Le soucis était que l'Agent s'avérait être une de mes anciennes camarades de classe. Elle m'a demandé qui j'étais et ce que je faisais là. Je dois te dire que j'étais bien embêtée, n'ayant préparé d'excuse auparavant. Je décidait donc de la prendre de haut, en me faisant passer pour une Directrice. Sur un ton acerbe, je lui rétorquais donc que je travaillais ici et que c'était une honte qu'elle ne me reconnaissait pas. Je misais sur sa naïveté et j’eus raison... pour un moment.

C'était là que les véritables problèmes avaient commencés. Si elle avait réussi à faire croire jusqu'au bout à l'Agent qu'elle était réellement employée du Ministère, Wena aurait pu s'enfuir tranquillement en traversant le hall d'entrée bondé de monde.

-Mais j'ai vu Céleste Otaway passer en courant et monter dans son bureau. Au moment où les portes de l'ascenseur se refermaient, j'ai fais l'erreur de crier son nom et c'est cela qui m'a démasqué. La Gardienne a alors tiré sur ma cape et fait tomber ma capuche. Je me suis enfuie en courant en montant dans les étages, afin de retrouver Céleste et de m'échapper avec elle. Mais quand je suis arrivée à l'étage où elle s'était rendue, je l'ai vu pénétrer promptement dans son bureau. Tout de suite après, une seconde personne qui m'était inconnue sortit, tout aussi pressée. Je rentrais donc dans son lieu de travail mais le lieu était désert. Sans réfléchir plus longtemps, je sortit de la pièce en déduisant que Céleste avait réussi à s'enfuir.

Cette information était capitale Le fait de savoir qu'un autre Auror avait réussi à s'extirper des griffes du Ministère était réellement réconfortant. Moins il y avait de Chasseurs de Mages Noirs qui se faisaient prendre, plus les chances de se venger étaient grandes.


-Bref. Quoi qu'il en soit, moi j'étais toujours piégée dans les corridors de la bâtisse de malheurs, les agents sur mes talons. Malheureusement, le fait d'avoir jeter un œil à la fenêtre, me couta un sortilège de Morve de Dragon sur le bras, suivi d'un Incendio, ce qui m'a infligé brûlure.

Elle releva la manche de sa robe de sorcier, pour dévoiler son avant-bras gauche qui présentait une brûlure assez importante. Elle rabattit le tissu sur sa peau pour masquer la plaie, ce qui lui arracha une grimace de douleur.

-Donc j'avais trois agents de sécurité devant moi et de l'autre côté, l'ascenseur qui m'ouvrait ses portes. Je sautais donc dans celui-ci et appuyais sur Rez-de-Chaussé. Dans le hall, j'avais moins de chance de me faire pendre avec tout le monde qui passait, je pouvait me fondre dans la foule. Mon plan fonctionna et c'est là que je vous vis, Lily et toi. La suite, tu la connais.

En effet, le chemin jusqu'à la maison Otaway, ils l'avaient fait ensemble, donc la Gryffone put terminer là l'explication du déroulement de sa fuite. Elle s'adossa au dossier du canapé et ferma les yeux, profitant de ces instants de repos tant attendus. C'était la première fois qu'elle subissait autant de pression d'un coup. Même lors de sa formation avec Nemaja, elle n'avait pas eu si peur. La différence avec ses entrainements fictifs, était que là, c'était la réalité.




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Re: [Habitation] Villa Séléné
Calypso Otaway, le  Mer 8 Juin - 11:58

Il était bien beau que de prendre ses jambes à son coup et de s'enfuir pour se mettre à l'abri. Encore fallait il savoir où aller. Et même si l'on savait où l'on devait se rendre, une question restait et persistait. En tous cas c'était comme ça dans l'esprit de Céleste qui était torturée par une question. Et les autres ?
Tout le monde n'avait pas la chance de passer entre les griffes du ministère sans se faire repérer. Elle était partie dans la précipitation, sur un coup de tête et n'avait pas vraiment eu le temps de penser à un plan de rechange. Les autres étaient dans la même galère et dans ce genre de moment, il fallait se serrer les coudes, il fallait qu'ils restent en groupe et solidaire. La jeune femme avait pu se mettre à l'abri, mais son cœur était lourd et empli de craintes. Qu'allait il advenir d'eux ? Qu'allait devenir les aurors ? Et Mélina allait elle vraiment être arrêtée et jugée coupable de trahison ?

Elle se disait au fond d'elle que tout cela n'était qu'une vaste plaisanterie. Qu'après tout, même si nous n'étions pas le premier avril, cela pouvait s'agir d'une blague et que demain, on les accueillerait à bras ouvert au ministère en leur disant : “Comment on vous a bien eu !”
N'est il pas beau de rêver ? Si lorsque le rêve est la seule chose qu'il vous reste. Mais Céleste était certaine d'une chose, elle ne baisserait pas les bras. Et elle connaissait assez bien le reste de ses collègues pour savoir que la plupart refuserait de se rendre aussi facilement.
Mais la question pour le moment était de savoir si tous le monde était en sécurité et si la situation avait évoluée. Il fallait également qu'ils puissent se réunir. Mais où ?

Céleste réfléchit tout d'abord à vitesse grand V. Comment leur transmettre un message sans être repéré ? Elle avait bien pensé au hibou, à un patronus mais ces solutions ne lui convenaient pas au fond. Ils pouvaient être traqués. Alors que...
La jeune femme s'enveloppa dans sa cape et alla se réfugier au couvert des arbres. Cela faisait presque un an qu'elle ne l'avait pas vu, presque un an que toute cette sombre histoire était arrivée. Pourtant elle n'hésita pas une seule seconde.

“Daisy! Daisy j'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi maintenant !!!”

Le coeur de Céleste se mit à battre. Pourquoi, pourquoi n'arrivait elle pas... Était il arrivé quelque chose à Daisy ? Où refusait elle simplement de voir son ancienne maîtresse ?

“DAISY ! Je t'en prie !”

Un plop sonore se fit entendre en même temps que des gémissements tiraillés et des pleures, et une petite forme sombre se précipita sur Céleste. Elle avait oublié que cette petite chose frêle avait autant de force car elle faillit basculer en arrière (ou alors était-ce elle qui n'avait plus de force ce soir ?)

“Madame ne pas supplier Daisy, oh non s'il vous plait, ne pas la supplier. Cela fait trop mal à Daisy...”

S'ensuivit un torrent de larme et de plainte en tout genre. Quelque chose n'allait pas, mais cela la brunette qu'elle était devenue pouvait facilement le deviner. Elle n'avait pas le droit de voir Céleste et si sa maîtresse apprenait sa déviance de ce soir elle se ferait sévèrement punir. Cela fit beaucoup de peine à la sorcière, mais elle avait besoin de Daisy. Elle ne pouvait compter sur personne d'autres.
Elle attrapa la petite elfe de maison par les épaules et plongea son regard bleu azur dans les siens.

“Je suis heureuse de te revoir Daisy. Et je sais que tu n'as pas le droit d'être là, mais j'ai besoin de toi. Tu es certainement au courant que les aurors ont quelques problèmes en ce moment. Je suis certaine que tu le sais déjà. Je vais bien ne me regardes pas comme ça. Et tu sais que je vais me débrouiller. Mais j'ai besoin que tu me rendes un service. Que tu ailles chez chacun de mes amis aurors et que tu découvres s'ils sont en bonne santé et en sécurité. Après cela je ne te demanderai plus jamais rien. Je t'en...”

Céleste n'avait pas terminé sa phrase que son elfe avait déjà disparut. Elle reviendrait pour lui donner des bonnes nouvelles, ou pas. Mais ensuite elle avait l'intime conviction qu'elle ne la verrait plus jamais. Une larme perla sur sa joue alors qu'elle retourner vers l'endroit qu'elle avait réussi à trouver pour se reposer un peu.

~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~~¤~

Daisy se pressait dans les rues de Loutry Ste Chaspoule, à la recherche des différentes maisons qu'on lui avait demander de retrouver. Elle changeait rapidement de place afin de ne pas se faire repérer.
Plop, plop, plop.
Elle était loin, très loin de chez elle et ne connaissait pas vraiment cet endroit. Mais les elfes de maison sont futés et leur pouvoirs inégalables, alors Daisy ne craignait pas de se tromper. En revanche elle avait peur. Elle avait peur et aussi froid. Le petit être rabougri tremblait de tout ses membres quand enfin elle aperçut la maison de la première personne qu'elle devait allé voir. Lily Gordon.
Le petit elfe renifla et ferma les yeux quelques secondes. Son cœur battait la chamade. Mais elle devait faire vite. Sa maîtresse...
L'elfe se tapa la tête contre un poteau. Non son ancienne maîtresse ! il fallait qu'elle se rentre ça dans le crâne ! Elle avait besoin de ces informations le plus vite possible. Et puis plus vite elle aurait terminé, plus vite elle pourrait rentrer pour aller se punir en se repassant les mains au fer à repasser.
Le petit elfe couina avant de se retrouver dans un plop sonore au milieu d'un salon et au milieu non pas d'un comme elle l'avait imaginé, mais de trois sorciers. Le petit elfe se recroquevilla et hurla de toute ses forces en fermant les yeux, comme si elle avait peur qu'on ne la frappe.

“C'est Madame Céleste qui m'envoie. Elle a un message pour Lily Gordon.”

Daisy voyant qu'aucun coups ne venaient finalement, ouvrit les yeux et se tourna vers celle aux yeux bleus. Elle était brune et avait des yeux bleus. C'était elle la maîtresse de maison. On ne lui avait pas menti elle était très belle. Elle reprit d'une petite voix hésitant et tremblotante.

“Madame Céleste voudrait vous informer que tout va bien pour elle. Elle est en sécurité. Et elle voulait savoir si vous alliez bien, et si vous étiez en sécurité vous aussi. Elle demande également si vous avez des informations à lui fournir sur ... elle baissa la voix ... les évènement récents.”

Daisy sursauta tout d'un coup comme si elle venait de s'apercevoir de la présence des deux autres sorciers et pointa son petit doigt sur l'homme qui se tenait non loin.

“Et lui c'est qui ?”

Puis se tournant vers Wena.

“Et elle ? Madame Céleste veut que je lui apporte toutes les informations importantes. Je vous précise également qu'un point de rendez vous secret a été mis en place.”


Daisy attendit patiemment qu'on veuille bien lui donner les informations. Si on ne les lui donnait pas, elle était capable de mordre.
Elle n'avait pas le droit de l'aimer. On le lui avait interdit. Pourtant en secret, elle aimait son ancienne maîtresse plus que tout. Et pouvoir l'aider ce soir était un grand honneur.
Une fois que les informations lui furent fournies, l'elfe fit une révérence et disparut sans demander son reste. Elle avait eut l'information sur les aurors. Qui plus est, trois pour le prix d'un. Et elle en était extrêmement fière.
Et puis ça lui ferait toujours un peu moins de travail...
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Invité, le  Dim 7 Aoû - 17:35

[PV Lily Gordon]

[Avec l'accord de Lily Gordon]

[En cours de correction]

Ce mois d’août était bien étrange. Depuis trois mois déjà, le temps avait été chaud, clair et on ne peut plus accueillant pour tous les touristes qui, dés le moi de juin, débarquent en Grande-Bretagne, forts des préjugés sur la météo britannique, et découvrent que, en effet, même ici, il fait relativement beau l'été. Ces voyageurs ont de spécial ce réflexe : ils gardent toujours le k-way à porté de mains, comme si ce rituel conjurait le mauvais sort, et empêchait la pluie d'arriver. Juin avait été chaud, comme juillet... août devrait être pluvieux.

Gabriel, pour des raisons encore inconnues aux yeux du lecteur et que je ne développerais pas encore, avait passé la nuit dans les alentours de Loutry Ste Chaspoule. L'homme aimait se promener en forêt, et celles qui encerclaient le village lui plaisaient particulièrement pour l'absence presque totale d'humains, et la présence de nombreux animaux qu'il se plaisait à observer, sentir, et suivre. Depuis quelques temps, le sorcier était libre des obligations professionnelles qui l'asseyait presque tous son temps derrière un bureau où il gérait les affaires de son employeur, ce très estimé Whitworth. Ce dernier venait de mourir, dans des circonstances que je ne dévoilerais pas non plus, mais que vous pourrez lire d'ici quelques jours, dans d'autres lieux.

Après une courte période de chômage, et après avoir utilisé avec un certain talent ses charmes, il avait été engagé comme porte-parole du ministère de la magie et entamait de privilégiés rapports avec l'actuel ministre de la magie, un homme un peu gauche, mais profondément niais. Sa mission officielle était de rendre compte à la population, en communiqués, les décisions, décrets et autres arrêtés, du ministre de la magie, de ses directeurs et de ses magenmages. Plus officieusement, il conseillait le ministre sur les décisions relatives à la sécurité du ministère.

Le récit se déroule donc quelques jours après cette nomination, vers dix heures du matin, dans quelque bruyante forêt de Ste Chaspoule. En levant la tête, Gabriel ne pouvait voir le ciel : la végétation formait un dôme verdoyant que seuls les oiseaux pouvaient percer. Le sol était humide. Les pieds du sorcier s'enfonçaient plus ou moins à chacun de ses pas. Les odeurs montaient au nez de ce sorcier à l'allure si stricte, et s'entrechoquaient, en formant d'obsolets fumets. Gabriel marchait à pas lents, écoutant le bruits de ses chaussures et les petits cris des oiseaux. Il ne s'était pas changé depuis la vielle, et portait toujours ce costume sombre qu'il avait appris à apprécier au service de monsieur Whitworth. Le sol instablement boueux engendrait parfois de périlleux mouvements qui plaquaient la chemise blanche du sorcier contre son corps transpirant. A plusieurs reprises, et en de disgracieux gestes, il la tirait en avant, pensait qu'il ferait bien de rentrer prendre une douche le plus rapidement possible.

Il arriva en un point où la forêt semblait prendre fin. Il reconnu une habitation... mais sur laquelle il ne pouvait mettre de propriétaire. Il se souvenait être passé là, un soir, accompagner son employeur. Lorsque Gabriel sortit des bois, un léger rayon de soleil écarta le gris des nuages, et vint se poser sur la maison, comme un signe de la providence. Dans le même instant, une pluie épaisse et puissante s'abattit sur le sorcier qui ne bougea pas, paraissant renifler avec délectation l'odeur nouvelle qui se présentait à ses narines. L'herbe mouillée a une odeur qui ne plait pas à tout le monde, mais que lui appréciait.

Un cri féminin arriva aux oreilles de Gabriel. Il semblait venir de la petite bicoque. Se saisissant de sa baguette... magique, il se dirigea vers la porte qu'il poussa : elle était ouverte.

- Ma... dame ? appela-t-il une première fois.

Un nouveau râle, plus lourd, oppressant, se fit entendre à nouveau.

- Madame... je suis chez vous, est-ce que tout va bien ?

Rien à l'intérieur ne semblait en désordre. Tout était rangé. L'intérieur était coquet. Gabriel s'avança à travers le salon, rapidement, se dirigeant vers les soupirs. Il arriva devant une porte, qu'il poussa sans ménagement. Une silhouette semblait se débattre dans la baignoire de la petite salle de bain. Observant quelques secondes, il se souvint. La jeune femme était une jeune auror au physique séduisant, à la taille fine et au galbe prononcé. Son corps ainsi nu, troubla l'esprit du sorcier, mais ses cris le réveillèrent. Sans réfléchir d'avantage, il s'approcha de la jeune femme, la saisit sous l'épaule et par la taille, et l'aida à sortir de la baignoire. Le contact de ce corps mouillé contre le sien, tout aussi mouillé, hypnotisa Gabriel.

- Mes excuses pour... la terre sur le tapis de bain... dit-il, posant son regard dans celui de la séduisante créature qui se trouvait collée à lui.


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Invité, le  Mer 10 Aoû - 15:16

Plouf ! Quelques centimètres de mousse en guise de boléro, les vapeurs d’une eau aussi brûlante que celle d’un spa-pool, deux bonnes heures où absolument rien n’était venu troubler le cérémonial du bain de Miss Gordon… Oui, c’était dimanche, et il y avait encore toute la journée pour profiter du temps qu’il restait avant de se retrouver sous les mauvais augures qu’apporte en général le Lundi matin.

Le lundi, dans n’importe quel pays où l’on habite, quelque soit l’âge, le sexe, la profession ou le rang social (bien qu’il soit plus agréable d’appréhender un lundi matin sur le pont d’un Yacht), personne n’était à l’abri de la malédiction du lundi. Ca pourrait d’ailleurs donner un très bon titre de film d’épouvante. Seulement, le cauchemar qu’entraînait ce jour n’avait rien de fictif. Si vous attendiez la paye en début de mois pour changer le joint de culasse de la voiture, c’est un lundi que le moteur vous lâchera. Si votre bien-aimé attendait le bon moment pour vous annoncer que finalement, il « ne vous méritait pas, qu’il valait mieux en rester là », c’est un lundi qu’il le fera. Et les impôts sur le revenu, ne cherchez pas non plus, ça sera bien un lundi que le hibou du Trésor Public se perchera sur votre fenêtre ! Et il revenait, tous les 7 jours, irrémédiablement, comme pour narguer le monde et lui signifier qu’il lui réserverait une surprise de plus dès que le dimanche minuit aurait sonné. Alors oui, s’il y avait bien un jour durant lequel profiter du calme avant la poisse, c’était bien aujourd’hui.

Un serein dimanche… Le bain était délicatement parfumé avec quelques gouttes de lilas, le poste de radio moldu était posé sur le rebord de la baignoire et crachait quelques notes de Jazz. Lily savourait cet instant de grâce, les paupières fermées, la nuque appuyée sur la faïence, laissant quelques mèches échappées d’un chignon se noyer dans le nuage de mousse. Tout était par-fait !

Les derniers événements dans le monde magique avaient bouleversé la plupart des sorciers ainsi que leur quotidien. La récente illégalité des Aurors, bien qu’elle n’ait pas duré des lunes, avait signifié un tournant dans la vie de ces derniers. Pourtant, Lily ne s’était pas affolée, bien au contraire. C’était leur ancienne patronne qui était recherchée ; ses employés étant seulement dans l’obligation de se présenter à une convocation officielle. Convocation que la demoiselle avait prit soin d’ignorer ! On ne finissait pas à Azkaban pour un simple rendez-vous manqué, de toutes façons !

C’est donc l’esprit léger et la peau lustrée qu’elle entreprit de sortir (enfin !) de l’eau. Dans un soupir las, elle lorgna sur sa montre posée un peu plus loin et consentit donc à émerger. Du bout du pied, elle pressa le bouchon qui s’ouvrit, ne laissant de ce bain agréable qu’un souvenir parfumé sur la peau de la jeune femme. D’un geste nonchalant, elle ramena ses genoux contre elle et se leva. Peut-être le lundi avait-il un peu d’avance ? Peut-être le Destin voulait-il se faire un remake à la Claude François ? Toujours est-il que le poste de radio bascula du rebord, pour finir sa course dans le reste d’eau au fond de la baignoire. Instinctivement, dans un réflexe certes humain, mais parfaitement idiot, Lily tenta de mourir avec panache de rattraper l’appareil avec le pied. Erreur… Grosse erreur… Lorsque le facteur héréditaire concernant l’absence de coordination du corps entre en ligne de compte, il faut s’attendre à un échec cuisant. Cuisant mais surtout douloureux ! Non seulement la petite sorcière perdit l’équilibre dans un hurlement à réveiller un mort narcoleptique, mais en plus elle atterrit avec violence dans le fond de flotte et de mousse.

La douleur fut fulgurante. Et dans un sanglot étouffé, elle porta sa main sur son épaule gauche en grimaçant. Elle tenta de relever le buste pour se remettre sur ses pieds mais fut incapable de faire le moindre mouvement, clouée par une douleur lancinante. Génial… Devait-elle appeler un elfe de maison du Ministère ?... Gratt’papier ne serait de toute évidence pas assez costaud pour la soulever. Peut-être avec un peu de Magie y parviendrait-il ? Avec une voix sanglotante, elle appela :

« Gratt’papier ?....Gratt’papieeeeeeeeeeeeeeeer ?..... GRATT’PAPIEEEEEERRR !!! »

Son épaule la rappela à l’ordre illico. Et pour exorciser son agacement, elle donna un coup de poing rageur dans la paroi de la baignoire.

« Ramène tes fesses ici, par Merlin !.... GRRRAAAATT’PAAAAP……. »

La porte s’ouvrit avec fracas, laissant apparaître une créature non des moins intéressantes. Non, pas un gobelin. Non, pas un Strangulos. Non non, pas un Poufsouffle non plus… Je vois déjà le suspense grandir dans vos yeux ébahis, chers lecteurs. Ne cherchez pas, ça n’est pas Gratt’papier qui craint les représailles du lendemain (son lundi matin sera sans doute à la hauteur de sa désobéissance). Non, il s’agissait d’une espèce rare et particulièrement recherchée : l’Homme au syndrome du Superhéro !

Grand, brun… employé de Feu Joseph. Gabriel n’avait jamais échangé un seul mot avec elle. C’est à peine si elle connaissait le son de sa voix. Sa démarche, sa stature par contre, elle l’aurait repéré entre mille, pour l’avoir vu suivre son patron des heures durant lors de ses balades hivernales avec Lily. Oui, le fidèle Gabriel était là, au beau milieu de sa salle de bain…

*Mais… Qu’est-ce… Qu’est ce qu’il attend ?...*

A croire qu’il lisait dans ses pensées puisqu’il se précipita quelques secondes après une nouvelle plainte agacée. Il la releva avec précaution avant de s’excuser pour avoir ruiné son tapis de bain.

« Ok… Attrape cette serviette, là…(en désignant une chaise d’un geste du menton)… J’te jure que si tu ne gardes pas les yeux relevés, c’est plus que le tapis de bain que je te ferais avaler, Superman… »

Elle ne se fit pas prier pour s’enrouler dans la serviette qu’il tendit devant elle, prenant soin de conserver le bras gauche collé à son buste pour limiter les mouvements.

Silence.

C’est qu’elle avait du mal à le regarder dans les yeux, la Lily ! Etait-ce un léger rougissement qui pointait sur les pommettes de la demoiselle ? Elle dégagea une mèche collée sur sa joue d’un geste énervé avant de fixer l’invité surprise d’un air exagérément hautain.

« Hum… c’est un vieux… le tapis, j’veux dire »

Elle afficha une moue amusée puis grimaça sous l’élancement de son articulation. Sa pauvre épaule n’était pas luxée à première vue, mais les tendons n’avaient sans doute pas aimé les 50kgs qui s’étaient abattus sur eux avec grâce et légèreté ! Dans un Ploc sourd, un petit elfe aux grands yeux larmoyants apparut devant les deux sorciers. Il plissa les yeux et couina, comme dans l’attente de se recevoir un coup.

« Gratt’papier ! J’aurais eu le temps de claquer 15 fois… »

Couinement.

« Peux-tu transplaner à Ste Mangouste et demander à Monsieur Stanley s’il peut passer ici dans la journée ? Il aura sans doute de quoi soigner ça instantanément. »

La petite créature se tenait debout, dans l’attente d’un ordre supplémentaire.

« Tu ne veux pas non plus un thé citronné ?... EXECUTION ! »

…et sans demander son reste, Gratt’papier disparut en direction, elle l’espérait, de l’hôpital. Elle n’était même pas sure que son collègue soit de garde un dimanche. S’il n’était toujours pas passé en fin d’après-midi, elle irait le voir directement chez lui. Hésitante, elle se tourna vers Gabriel.

« Il va falloir m’aider à enfiler quelque chose ! » (on parle bien de vêtements, hein ?!)

Lily se dirigea vers la chambre et attrapa une espèce de pull assez long pour lui camoufler le haut des cuisses. Ca suffirait en attendant Jason et ça éviterait qu’elle ne doive se tortiller pour enfiler un pantalon en plus. Avec un doigt autoritaire, elle lui fit signe de lui tourner le dos et laissa tomber lourdement la serviette au sol.
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Invité, le  Dim 22 Avr - 21:46

La lune ronde et pleine dansait dans le ciel, épitaphe astrale d’une nuit de chasse. Courir. Ne pas s’arrêter. Sa vie en dépendait. Il allait la tuer… Il était là, à quelques mètres derrière elle, se rapprochant inéluctablement avec une rapidité inhumaine. Elle n’allait pas lui échapper, elle en était certaine à présent. Elle s’arrêta derrière un arbre, tremblante, haletante. Elle se recouvrit la bouche de sa main, pour dissimuler le bruit de sa respiration erratique, avant de retenir son souffle. Il était là… Elle pouvait entendre les énormes pattes dans les fourrés à quelques mètres d’ici. Elle ferma les yeux, attendant que les grognements frénétiques arrivent jusqu’à elle. Dans combien de temps les griffes allaient-elles s’abattre sur sa gorge ? Allait-elle hurler ? Allait-il la tuer en un seul coup de mâchoire ou bien savourerait-il les derniers battements de son cœur avec une délectation non dissimulable ? Serait-elle consciente, souffrirait-elle ? Aimera-t-il ça ?... Un souffle chaud dans sa nuque mit un terme à ses questionnements. Elle se retourna pour apercevoir deux pupilles jaunes, avant de sentir un museau fondre dans ses cheveux.
Lily s’éveilla, le visage baigné de sueur. Ses boucles collaient à son front, sa respiration était saccadée, sa vision encore floue. Elle tenta de bouger mais une douleur lancinante à l’épaule l’immobilisa, lui arrachant un cri. Une douleur vive, brûlante, tranchante. Les traits crispés, elle laissa courir un regard autour d’elle. Les murs étaient recouverts d’un bois clair, une couverture en laine était posée sur elle et une odeur de café flottait dans l’air. Elle était chez elle à Loutry, dans sa propre chambre. Elle posa les yeux sur son épaule douloureuse, désormais recouverte d’un pansement et immobilisée dans une attelle. Le monde semblait tanguer autour d’elle, pourtant elle voulut se lever. Elle releva le buste dans une grimace puis posa les pieds au sol. Pourquoi était-elle ici ? Poudlard… La mission Basilic… Un sortilège qui était venu la frapper de plein fouet. La dernière chose dont elle se souvienne, c’était la pierre froide contre son dos, l’odeur de sang, et le regard inquiet de Revanor au-dessus d’elle. Elle l’avait senti la traîner à l’abri. Puis les ténèbres avaient remplacé le décor de l’école de sorcellerie et le combat qui faisait rage. L’avait-il évacuée ensuite ? Combien de temps était-elle restée inconsciente ? Elle n’avait aucun souvenir de son séjour à Ste Mangouste, cependant. Avec difficulté elle se leva enfin, avec un équilibre plus qu’approximatif. Qui l’avait ramenée chez elle, et quand ? Un pas, puis un autre. Le poste de télévision moldu dans le salon crachait le dernier tube à la mode. Sa tête tourna, la douleur s’amplifia et elle se sentie sombrer. Elle se raccrocha à l’encadrement de la porte et tenta d’appeler son elfe du Ministère d’une voix qu’elle espérait claire.
« Gratt-papier……. »
Encore un effort et elle arriverait à se traîner jusqu’au séjour, où le feu crépitait. La pluie frappait les carreaux en de grosses rafales, mélopée automnale d’un ciel pourtant d’avril. Quelle heure était-il ? La jeune femme passa sa main valide sur son visage pour en dégager quelques mèches. Ses yeux s’échouèrent sur une missive officielle provenant du Ministère, posée sur la console du couloir. Elle parcourut grossièrement les quelques lignes signifiant qu’elle était relevée de ses fonctions d’Auror en raison d’une blessure grave l’empêchant d’exercer son métier durant plusieurs mois. Son monde semblait s’écrouler autour d’elle sans qu’elle n’ait aucune prise dessus. Elle s’était éveillée d’un cauchemar mais la réalité semblait bien plus sombre. Souffrance. Gémissement de douleur. La lettre glissa de sa main pour venir toucher le plancher avec légèreté. Ses genoux flanchèrent sous l’élancement, le sang frappa dans ses tempes avec force. Et juste avant que sa tête ne cogne le sol, elle aperçut de nouveau les deux pupilles ambrées dans les ténèbres qui l’enveloppèrent. Elle s’y laissa tomber, comme on s’abandonne aux bras d’un tendre amant. Puis le néant.
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Invité, le  Mer 23 Mai - 23:13

La lune est belle, elle brille comme à son habitude depuis des temps immémoriaux. Entité à part entière, la vieille dame semble pourtant ne pas avoir perdu de son charme et continue de séduire de jeunes rêveurs qui ne demandent qu'un instant dans ses bras. Sans doute est-ce du fait que cette sirène astrale ne dévoile sa plus belle mélodie que la nuit. Combien de gens avaient-ils pu se perdre quelques minutes, des heures entière dans son reflet, avant de se rendre compte que la réalité qu'on leur avait imposé n'était pas des plus jolies. La réalité n'a rien d'agréable. Allez dire ça aux idéalistes qui maintiennent encore que la vie est belle. Foutaise. Cette même réalité n'est qu'un ploc qui vient faire éclater la bulle de rêve que l'étoile nous accorde chaque nuit.

Niché dans les bois, je suis seul. Pas un bruit pour déranger le calme transcendant dans lequel je me trouve. Les senteur boisées et parfumées de l'encens dans la pièce obscurcie réveillent en moi de bien agréables sensations. Le doux nectar ambré quant à lui vient apporter la lumière dans le reflet du cigare incandescent. La toile est belle, le décor est posé. L'obscurité réveille et amplifie des sens que je pensais endormis depuis bien longtemps. Mon instinct de chasse s'en était allé avec elle, la nuit où la belle m'avait tout pris, sur mon propre territoire. Le prédateur soumis par la frêle égarée. A cette pensée, bien que je ne sois plus à même de contrôler la moindre de mes pensées, je me plaisais à croire que ces quelques secondes où je semblait partagé entre deux mondes était les miennes et que jamais personne ne pourrait venir les contester.

Cependant, alors que le temps ne semblait plus avoir d'emprise sur ma personne, je me surprenais moi-même à ressentir ce frissonnement dans les muscles. Comme une sorte de... frustration. Sentiment étranger à l'être libre et sans attaches que j'étais, mais qui pourtant, semblait bien vouloir s'inviter au tour de cette table bancale, seul vestige d'une vie morte et enterrée. Ce soir le loup serait remis en cage, et je pourrai finalement profiter des quelques absurdités que la vie, en dehors de ces murs branlants pouvaient m'accorder. Un peu de distraction dans un ennui qui se veut sans fin. Mister Revanor renaît de ses cendres ce soir et gare au loup braves gens, n'est pas démon qui veut sans en avoir mérité le méfait.

C'est dans un crac sonore à réveiller un mort que je disparu, laissant derrière cet ultime départ sans retour, les ruines de cette bicoque qui m'avait si souvent servit de refuge. Ce soir, je ne me cache plus, ce soir, je profite enfin de ce que la vie a à m'offrir et quoi de mieux, oh oui quoi de mieux... que de savourer cet élan de jeunesse autour d'un bon whisky purfeu ?

Dublin. Temple Bar. Haut lieu de soirées pubs de la capitale irlandaise, je ne pouvais rêver meilleure ambiance après tant de semaines passées dans le calme le plus total. Le brouhaha environnant camoufle a la perfection mon arrivée plus ou moins douteuse dans les palettes de l'arrière cour du lieu dit.


« Tu rouilles mon ami... Besoin d'aide ? »


Quand j'aurai besoin de toi, je te le ferai savoir sombre malin. Cette nuit est mienne et il n'est point encore temps de verser le premier sang. Laisse moi savourer le spectacle qui s'offre à moi. Je sens qu'il s'apaise. Je peux presque l'entendre ronronner. La bête se délecte de la chair fraîche qui s'agite sous ses yeux frétillants et moi... je bois. Oh oh ! Buvons l'ami, l'ivresse a toujours été notre meilleure alliée, pourquoi la laisser derrière et ne pas l'embarquer dans notre formidable épopée ? Alors qu'après m'être dirigé au comptoir, bousculant au passage deux penots qui semblaient avoir envie d'en découdre l'un avec l'autre, venait le moment de payer mon dû, je ne pu m'empêcher de la ressentir... Cette vague de nostalgie qui se frayait un chemin tout le long de mon cœur.

Plongeant ma main droite dans la poche intérieure de ma veste en cuir, je les sentais... ces lunettes de soleil qui avaient tant de fois dissimulé à la perfection mes expression faciales les plus carnassières. Les verres fumés dans cette si subtile couleur ambrée qui me faisait littéralement chavirer, je ne pouvais me séparer d'elles. A croire qu'elles étaient revenues à leur maître le soir où celui-la même avait décidé de ré-apparaître. La lumière est tamisée, juste de quoi laisser apercevoir quelques jolis minois, étudiantes sans doute encore pucelles cherchant le frisson du risque de se faire prendre alcoolisée en rentrant chez elles... si toute fois elles y parvenaient. Un bestiaire à part entière mon tendre ami. Je sais que tu apprécie tout autant que moi ce que tu vois... Mais cette nuit tu n'auras droit qu'au doux nectar qui me fais depuis toujours planer.

Alors que je m'enivre de toutes les sensations qui s'offrent à moi, me délectant ainsi de la vue, du goût et de l'ouïe de ce titre moldu ma foi fort agréable, je ne peux que me laisser porter par le rythme de la musique et m'imaginer qui peuvent être toutes ces personnes. Tiens... le premier que j'aperçois est cet abrutit de semi-homme qui ne sent pas encore assez de poids dans son caleçon pour aborder la jeune dévergondée qu'il reluque depuis dix minutes, se déhanchant sur un rythme endiablé qui essouffle déjà les quelques asthmatiques que je repère. C'est vrai qu'elle est pas mal... Elle sait visiblement jouer de sa crinière ténébreuse, faisant onduler sa silhouette hypnotique avec agilité, découvrant de tant à autres un tatouage circulaire dans le creux de ses reins. Sans doute une supercherie de plus pour aguicher un amateur d'aventures risquées.

Je me surprends moi-même à l'observer de plus en plus longtemps. Elle semble ne jamais s'arrêter. Où alors est-ce moi qui aurait appuyé sur pause ? Le verre que je tiens dans ma main me rappelle sa présence. Non... l'alcool n'y est pour rien, je le sais... c'est autre chose. La musique aussi semble ralentie. Seule la lumière conserve son apparence. C'est bon signe... je suis encore sans doute en vie.
Qui es-tu démon ? Que cherches-tu ? Pourquoi ne s'est-elle encore pas tournée une seule fois ? Cette jeune femme m'intrigue. Elle suscite en moi la curiosité. Je me déplace, lentement, le verre toujours serré dans ma main droite, je me fraye un passage a travers la foule qui semble toute fois encore animée. Le temps semble avoir pris une drôle de dimension. J'y suis presque, je peux bientôt apercevoir son visage... oui bientôt j....

….

Mon sang s'agite et déferle dans mes tempes tel un torrent déchaîné. Le récipient de ce si délicieux nectar s'échappe de mes mains et entame une chute longue... interminable alors que moi-même je reste figé dans cette tumultueuse avalanche d'émotion qui s'abat sur moi. Son visage m'apparaît enfin diaboliquement angélique, il recel quelque chose que je ne comprends pas. Ses yeux bleus océans m'inondent les poumons et accélèrent ma respiration, ses lèvres pulpeuses ne laissent deviner que les choses les plus malsaines du monde souterrain, et ses tâches de rousseur... discrètes mais bien présentes, ne sont que les épices qui viennent apporter toute la sournoiserie et le feu d'un visage mutin que je ne connais que trop bien. Oui... Ce visage, portrait artistique en lui-même demeurera bien assez longtemps gravé dans ma mémoire pour que je ne puisse y rester de marbre.

Mais alors que je m'approche, je sens ses yeux se poser sur moi l'espace d'une seconde et le temps reprend son cours, accélérant de plus belle la musique aux sonorités rock, endolorissant mes tympans au son du brouhaha ambiant et du bruit du verre se brisant sur le sol.

Ploc...

Elle disparaît, elle aussi. Laissant place à une toute autre créature... blonde celle-ci se déhanchant sur le même rythme endiablé. L'aurai-je rêvé ? Quelle est donc cette sensation qui m'envahit soudain... Je me surprends à sentir le bout de mes doigts trembler, et bien vite l'incompréhension s'empare de toute mon âme. Que vient-il de se produire ? N'étiez-vous donc qu'une illusion ? Pourquoi ? Comment ? Que diable faisiez-vous ici à un moment où je suis sorti de votre vie ? Pourquoi cet acharnement ? Pourquoi je ne l'oublie pas ?

Et toi... où es-tu ? Pourquoi ne dis-tu rien ? … Le silence....

REPONDS !!!

Où es-tu mon vieil ami... Toi qui a toujours réponse à tout, pourquoi me laisses-tu dans l'impasse à un moment où je ne comprends fichtrement rien ? Serais-tu vexé ? REPONDS MOI !!!!!!!

Le sang s'affole une fois de plus dans mes veines et je sens déjà le bout de mes extrémités trembler à nouveau. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Quelle est donc cette sorcellerie ? Pourquoi suis-je seul ? Où est-il passé lui le prédateur carnassier qui n'aurait pas loupé une occasion pareille de pouvoir lancer un sarcasme de plus sur cette impuissance intolérable ? Je suis perdu... je commence à avoir le tournis et alors que je me précipite vers la sortie du pub afin de respirer une bouffée d'air frais, des échos s'emparent de ma tête dansants au rythme des bourrasques de vent extérieures.


« Je m'appelle Lily Gordon » ... « ….Lily Gordon.... » ... «... Tu peux venir chez moi si tu le souhaites.... » ... «Lilyyy... Gordoooon.... » … «Loutry » … « Séléné...... »

Les voix disparaissent dans un soupir glacial, les portes du pub s'ouvrent, les videurs semblent heureux de voir un ivrogne de plus détaller... Ça leur fera toujours un merdier en moins à nettoyer ce soir.. Je disparais, il faut que je m'en aille, loin... loin de cette folie absurde et que je ne comprends pas. Et je transplane tant bien que mal sans réfléchir, ne pensant qu'aux derniers mots qui viennent de m'être prononcés et laissant derrière mois les débris d'un scooter que je fis exploser dans mon départ tonitruant.


Il fait nuit noire et les alentours, éclairés par la seule maîtresse universelle de la pénombre, me donnent chaud au cœur. Ma respiration est encore affolée par ce qu'il vient de se passer. Mon esprit est confus... je ne sais pas.... je suis perdu. L'endroit ne m'évoque rien. Comment est-il seulement possible que je puisse y transplaner ? L'humidité des alentours m'évoque une sensation que j'ai déjà connu... Serait-ce toi vilaine bête qui serait déjà venue y faire ta balade nocturne ? Serait-ce toi qui m'a conduit ici ? Pourquoi ?

A quelques mètres de là, une boite au lettre m'apparaît révélant derrière elle, les formes d'une habitation, très habilement camouflée dans la végétation verdoyante des bois alentours. Je m'approche, le pas chancelant et hésitant. Je me surprends pour la première fois depuis longtemps à me méfier du terrain où je m'aventure... Le doute et l'incompréhension cèdent vite leur place à l'excitation et l'appréhension. Sur l'écriteau, je peux désormais clairement y lire l'inscription « Villa Séléné, si c'est qu't'y es, c'est qu't'es pas paumé pov'con  ! L.G. » Ces initiales m'interpellent, je ne les connais que trop bien... toujours cet amalgame avec les loups garous quand je les lis et pourtant c'est une toute autre créature qui se cache derrière ces deux lettres maudites...

Pourquoi m'as-tu amené jusqu'ici ? Réponds...

Le silence règne, ça et là le bruit de quelques grenouilles, grillons et autres colocataires animaliers. La lune est belle... elle au moins, ne me quittera jamais. Cependant... elle ne m'apporte pas plus de réponses et je n'ai nulle part où aller. Je dois comprendre ce que je fais ici. Il faut que j'en ai le cœur net. Je m'avance sur les dalles qui tracent le modeste chemin menant à la porte d'entrée, et empoignant la tête d'écureuil en métal forgé, je frappe trois fois.


* Frap *

Je retire mes lunettes, ma respiration s'accélère.


* Frap *

Je place mes lunettes sur mon col, un frisson se fraye un chemin le long de mon dos.


* Frap *

Ma respiration s'arrête, et la lumière fut. Des bruits de pas se font entendre, un craquement et la porte entre en mouvement... lentement.... Son visage apparaît. Un dernier souffle s'échappe de mes poumons, et de sa voix mélodieuse, elle brise le silence.... Bonsoir vous... je crois que j'ai besoin de toi. Tu me feriez l'honneur de m'inviter chez toi ?
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Re: [Habitation] Villa Séléné
Invité, le  Mer 30 Mai - 19:43

*Ô douce torpeur et violente douceur ! Où suis-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Suis-je en vie ? Un silence assourdissant, un calme tumultueux ne peuvent exister. Chimères salvatrices, gardez moi près de vous, par pitié. Pourquoi mes pieds touchent de nouveau terre, pourquoi ma lucidité revient-elle, promesse d’un retour à la réalité ? Un retour en classe économique, inconfortable, et sans la petite collation servie par une hôtesse trop parfumée. Oh oui, je suis en vie… Un tel mal-être ne peut être ressenti ailleurs qu’ici bas. Inconscience adorée, rouvre moi tes bras ! Ne méritais-je pas ta protection ?

Oh non… Tout redevient clair… Ma vue, mon ouïe. Mon cerveau recommence à fonctionner normalement et de façon rationnelle. Le plancher est tiède sous ma joue. Pourquoi ai-je froid, alors ? J’avais si chaud il y a quelques heures. Tout était merveilleux, j’aimais la vie, j’aimais les gens. Même mes ennemis ! D’ailleurs, je n’avais plus d’ennemis… J’avais envie de sortir hurler au monde à quel point je l’aime. Tout était plus léger, sans contraintes. Tout était plus agréable avant le réveil.

Je redresse la tête, il fait sombre dehors. Quelle heure est-il ? Je regarde ma montre. Il s’est écoulé 4 heures en 20min. Mon épaule est encore douloureuse mais ça n’est pas pour cette raison que la boîte de Codéine est quasiment vide. Pour être honnête, mon épaule n’est pas douloureuse au point d’en prendre autant. De continuer à en prendre tout court.
Envie de passion violente, de lente agonie sur fond de piano. S’abîmer l’âme, parce que c’est bon. Brûler pour se sentir en vie.

Certains boivent pour oublier, moi je me Codéine pour me souvenir. Me souvenir de tout. Me souvenir de rien. Me souvenir d’un temps où j’ai peut-être été heureuse. Me souvenir d’une époque où ma drogue était un regard et un sourire. Pas besoin de cachets, j’étais à la merci de ses yeux et de ses lèvres. Est-ce le souvenir de son parfum qui rend ma respiration difficile, ou bien le bad trip est plus bad que trip ? Aimerais-je de nouveau aussi fort ? Et si oui, à quelle heure ?

Pourquoi je me pose autant de questions ? Pourquoi je ne m’en posais aucune tout à l’heure ? Quelles sont les coordonnées GPS du pays des Merveilles ? Je veux y retourner… Y a-t-il un joli Lapin Blanc dans le coin ? Les lapins frappent-ils aux portes ?... Tire la bobinette et la chevillette cherra. Ou pas. Le monde tourne-t-il si vite d’habitude ?

Je me lève, chancelante et aperçois mon visage dans le miroir qui fait face. Qui êtes-vous ? Où est Lily Gordon ? Est-ce elle, sous ces traits tirés, les cheveux échevelés, les yeux yeux-tifiés ?*


Pilotage automatique jusqu’à la porte d’entrée, qu’elle aurait préférée de sortie. Elle ouvre, doucement, machinalement. Son regard remonte sur la silhouette qui lui semble familière. Comme vous avez de grandes dents ! Surprise, prenant conscience qu’elle doit avoir une mine désastreuse, elle tente de faire bonne figure, remonte le gilet débraillé sur son épaule, repousse quelques mèches de cheveux derrière son oreille. Sourire poli. Elle mettra son état vaseux sur le compte de la fatigue et de la convalescence. Elle va mieux depuis des semaines. Mais Revanor le sait-il ?! Elle prononce les premiers sons sortant de sa bouche depuis des jours.

« Dan ?... Tout va bien ?... »

Son collègue semble planer autant qu’elle. Les tâches d’alcool recouvrant le bas de son pantalon apportent un début de réponse…

« Tu veux entrer ? »

Elle n’attend pas qu’il ouvre la bouche et s’écarte pour le laisser passer. Elle referme le battant de la porte, après avoir jeté un œil à la forêt enténébrée. Avec hâte, elle ramasse quelques affaires échouées au sol, prenant soin de conserver son épaule convalescente immobile.

« Assieds toi ! » l’invite-elle, d’un geste en direction du sofa.

« Désolée pour le bazar…» s’excuse-t-elle. « J’ai donné quelques RTT à mon Elfe. Pour être…tranquille. »

Pourquoi ne le regardait-elle pas dans les yeux, depuis qu’il était apparu dans l’encadrement de la porte ? Avait-elle peur de croiser son regard inquisiteur ? Redoutait-elle qu’il entame une conversation où le sempiternel « comment vas-tu ? » arriverait comme un poil dans la gamelle, et où elle mentirait d’un beau « bien, merci, et toi ? » ? S’il plongeait les yeux dans les siens, arriveraient-ils à tenir une discussion d’une banalité à pleurer alors que ni l’un ni l’autre ne semblait dans son état normal ?

Qu’as-tu, Dan Revanor ? Tu sembles avoir croisé un fantôme. Ton teint est pâle, ta respiration difficile, tes yeux perdus cherchent une réponse. C’est dans les siens que tu souhaites la trouver ? Tu n’y trouveras rien, à part deux pupilles dilatées. La jeune femme finit par venir s’asseoir près de lui, les yeux toujours baissés. Pourquoi la fixes-tu ainsi, Dan Revanor ? Tu l’as déjà fait par le passé…

Quel est ce sentiment d’insécurité grandissant lorsqu’il est près d’elle ? Un sentiment dont elle se nourrissait autrefois, et qui lui apportait la dose d’adrénaline et de danger qu’elle recherchait. Le goût du risque… Etait-ce ça dont elle avait de nouveau besoin ? Peut-être oui. Alors vas-y Lily, regarde-le droit dans les yeux, laisse-le scanner ton âme. Tu as peur, petite sorcière ? Aimes-tu ça autant qu’autrefois ? Défie la Bête du regard ! Que crains-tu ? Est-ce si important au final ? Tu hésites… Pleutre ! Tu hésites ! Où est donc passée cette incroyable assurance qui faisait de toi un individu superficiellement parfait ? Ce mordant, l’as-tu perdu dans les méandres des plaisirs artificiels ? Redresse-toi, et fais-lui face ! Maintenant ! MAINTENANT !

D’un cillement de paupières, elle plante son regard dans celui du sorcier. Franc, droit, étrangement sur de lui, ce regard… Essaie-t-elle de se convaincre qu’elle n’a pas changé, qu’elle est toujours cette femme piquante qui décide de son avenir ? Un test oui, un test à elle-même, pour se prouver qu’elle n’est pas la sale petite lâche qui se planque au pays des Merveilles plusieurs fois par semaine, en se jurant de ne plus recommencer. Jusqu’à la fois suivante…

« Tu sais à quel point j’adore nos conversations, Revanor… Mais tu passes si souvent que je commence à me lasser de ta douce présence » ironise-t-elle.

Ils ne se sont pas vus depuis des lustres. Fallait-il qu’elle manque de claquer en combat pour qu’il lui accorde une petite visite ? Ou bien avait-il besoin de quelque chose ? Sa tête tourne légèrement, et elle s’agace.

« Que veux-tu ? Je suis fatiguée…et tu perds tes poils sur mon tapis… »

Plantée au sommet d’un pin, la lune les observe, témoin inébranlable de retrouvailles pour le moins étranges. Et dans un soupir silencieux, elle se fait gardienne d’un passé qui risque à coup sur d’encombrer un avenir plus qu’incertain.
Devon Starck
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Poufsouffle
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Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage


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Re: [Habitation] Villa Séléné
Devon Starck, le  Mer 8 Aoû - 13:27

[huit mois après la dernière apparition d'Azphel..]


---------Les mois étaient passés lentement, avec une longueur interminable et éreintante pour Azphel. Retranché dans son manoir, il était resté reclus du monde sorcier qui l'avait vu naître et dans lequel il avait grandi. La douleur de l'année passée était encore bien présente et le bruit des glaçons qui tournaient dans le whisky au creux de sa main ne la rendait pas moins douloureuse. Il se massa inconsciemment l'épaule, là où la louve l'avait agressé. Il ne se rappelait que le nom qu'elle avait bien voulu lui donner, Belle, et la déception amère qu'elle lui avait laissée - en plus de son cadeau animal. Un moment, il avait cru trouver quelqu'un qui semblait s'intéresser autant à lui que l'inverse, mais force était d'avouer que la manœuvre était intéressée. Azphel, coureur de jupons amateur qui avait longtemps songé passer pro, n'avait jusqu' alors jamais imaginé que ses petites chasses quotidiennes se retourneraient un jour contre lui.

Sa dernière transformation remontait à quinze jours, mais le traumatisme était toujours présent.

-----Il remua encore son whisky dans sa main et l'avala d'une gorgée avant de briser le verre sur l'accoudoir de sa chaise. Il faisait frais là où il se trouvait, une fraîcheur qui contrastait avec la vague de chaleur qui lui montait au crâne. Un jais de lumière étincelant l'éblouissait bien que la pièce était plongée dans une pénombre totale. Elle suintait d'humidité. Il se releva pour laisser apparaître dans le champ de lumière l'armature d'une chaise de prisonnier à laquelle il avait soudé des chaînes magiques pour les bras et les jambes. Le bruit du verre brisé craqua sous ses pas et il quitta son propre cachot, situé sous son manoir, une bouteille à la main.


---------Il remonta les longs couloirs en titubant jusqu'à son salon et ouvrit les portes fenêtres pour rejoindre sa terrasse. Il était neuf heures du matin et le soleil était aveuglant. Devant lui, en contrebas de la colline où avait été érigé son manoir, on pouvait distinguer forêts et plaines qui défilaient. Plus au loin, Londres étouffait la beauté de ce paysage avec son urbanisme écœurant. Londres, quel bordel, pensa le sorcier. S'il était resté les huit derniers mois cloîtré dans son manoir le plus possible, pour s'habituer à sa lycanthropie, il avait eu l'occasion de se rendre plusieurs fois dans la capitale pour y quérir des conseils ou se ravitailler en potion tue-loup. Mais l'agitation provoquée par les jeux olympique lui donnait la nausée. Trop de monde, de bruit, de bordel.

-----Malgré cela il reprenait un goût certain à la vie et manifestait une envie croissante de retrouver l'extérieur. En cette journée, il voulait prendre l'air, voir du monde, pourquoi pas des gens qu'il connaissait. Il s'était sentit mourir et l'avait même cru un moment, avant de comprendre brutalement ce qui lui était réellement arrivé. Le pire dans tout cela c'est qu'avant d'être transformé il était convaincu que sa mort était imminente et que son cancer aurait eu raison de lui. Mais quelque chose s'était produit et la malédiction qui le frappait maintenant avait aussi eu un effet inverse sur sa maladie. Il ne se l'expliquait pas vraiment, peut-être qu'à la suite de sa morsure son organisme chamboulé avait fourni davantage d'anticorps, suffisamment pour combattre la maladie. Au fond cela n'avait pas d'importance, Azphel avait maintenant la vie devant lui, une vie entachée par un fardeau démoniaque...


----------... Les heures de la matinée écoulée, il s'était mis en route vers le pourtour londonien de bonne humeur, une humeur entretenue par son taux d'alcoolémie qu'il avait veillé à maintenir proche des un gramme. Il n'était pas rasé depuis trois jours, mais il avait fait l'effort de soigné sa coiffure et s'était habillé d'un de ses vieux costumes noir qui dormait dans son placard, classieux et sobre, mais le "S" brodé de vert et d'or sur le coeur n'y tromperait pas les sorciers aguerris. Préférant éviter les artères de la capitale anglaise, Azphel transplana finalement. Quelques secondes après il réapparut dans la petite bourgade de Loutry sainte Chaspoule. Il ne savait pas où il voulait aller mais il n'avait pensé qu'à une seule personne sur le moment ce qui l'avait naturellement amené ici. Il ne l'avait pas revue depuis longtemps et il se demandait bien ce qu'était devenue cette sorcière, qui était au passage une aventure passée d'Azphel. Mais les temps sont soumis au changement et il ne venait pas la voir pour cela. De plus, il s'interdisait les rapprochements dangereux avec sa condition au poil, un acquis de conscience bénéfique qui lui éviterait de répéter ses grosses erreurs passées.

-----Il était tombé sur l'adresse de Lily Gordon dans un journal qui recensait les historiques de ventes et d'achats de propriétés des sorciers, non pas qu'il s'intéressait vraiment à l'immobilier mais le nom de la sorcière l'avait frappé et il avait retenue l'information inconsciemment. Après avoir tourné en rond pendant un moment dans le village, il trouva un peu à l'écart la résidence qu'il cherchait. Elle était aussi isolée que discrète et on y voyait un amas d'arbres qui dépassaient du jardin. Deux choses frappèrent le sorcier, d'une part que le coin devait être aussi calme et plaisant que ne l'était la campagne de son manoir. D'autre part, la maison de Gordon était ridiculement petite.


---------- Il remonta l'allée principale pour rejoindre la porte d'entrée, se doutant bien que les alentours de la villa devaient être truffés de sortilèges de détection et qu'elle l'entendrait surement arriver. Il se demandait ce qu'elle était devenue, peut-être Gordon était elle mariée maintenant ? *beurk* Cette idée le répugna. "Quoique, avec tous les mecs qu'elle se tapait"... En y réfléchissant, il admit que le mariage était d'ailleurs, probablement même, une meilleure perspective d'avenir que le dépeçage d'enfant à chaque pleine lune... Il sortit de sa veste de costume une cigarette d'un paquet qu'il reposa dans sa poche avec sa baguette. Il tira une longue bouffée avant de frapper à la porte.

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