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Bien particulier ce troisième volet des aventures de nos héros ! Le film s'ouvre sur la nouvelle chambre de Harry, qui avait quitté son placard sans plus d'explication dans le film précédent, où l'on retrouve notre binoclard préféré faire de la magie hors de l'Ecole. Bien mal lui en a pris, dès le lendemain c'est le retour de la pluie, car il va dracher tout le film sauf le temps d'une petite balade en hippogriffe, ça vous pause déjà l'ambiance. Après une fugue, il retourne à Poudlard, traqué pense-t-il par son parrain. Patatra, un tueur est dans la nature et le Château est transformé en forteresse gardée par des zombies volants et flippants. Après une année remplie de mystères et de cours insipides, voilà que Harry et son parrain se retrouvent malgré la présence d'un loup-garou dans les parages. Mais rien ne pourra plus séparer Harry et Sirius, sauf peut-être la police qui vient pour arrêter ce dernier. Aie, le héros balafré est une nouvelle fois orphelin ...
Tenir le public en allène de l'adaptation de 7 livres en 8 films, c'est dur ! Et ce qui aurait pu être le plus insignifiant des chapitres, coincé entre la merveilleuse découverte du monde magique de Colombus et l'arrivée d'une guerre, a finalement réussi à surprendre ! L'idée était simple, transformer cette édition sans Voldemort en exercice de style de façon à ne pas lasser le public. Et ça a marché ! Pour ma part, je considère qu'il s'agit d'un excellent film. Il est relativement fidèle au bouquin et le scénario est clair et cohérent. Par ailleurs, Alfonso Cuarón a rendu une version un peu psychédélique de l'univers que l'on connaissait, ce qui a permis un réel renouvellement de celui-ci auprès des spectateurs, sans envoyer balader ce qui avait été construit par son prédécesseurs. En fait, en imposant sa patte sur ce film, Cuarón a permis d'en faire une parenthèse que l'on regarde aujourd'hui avec détachement et un certain plaisir.
A coté de cela, des erreurs évidentes ont été posées. Cela a été évoqué ici, mais les uniformes sont les grands absents du film. A la place, on habille les enfants comme des moldus standards, trahissant un manque d'intérêt criant pour le style de l'enseignement britannique et pour le monde magique. On fait aussi disparaitre les fantômes de tous les plans qui seront tournés dans le Château, une belle erreur là aussi qui sera malheureusement reproduite dans le reste des films. En somme Poudlard, qui était une école de magie britannique, devient une simple école internationale. Et, en habillant ses élèves normalement, on mise sur le fait que les enfants s'identifieront plus aux personnages du film. Belle erreur de la part de quelqu'un qui n'a rien compris à la dimension enfantine du bouquin ...
Autre grande erreur : les détraqueurs. Leur rendu à l'écran est très mauvais. Certes, ce sont d'épouvantables bestioles et on n'aimerait pas les croiser, mais ils éclipsent totalement Sirius Black sensé venir à Poudlard pour tuer Harry. La quête de l'origine du meurtre des parents de notre copain à la cicatrice n'est qu'un digression alors que l'on sait que son grand ennemi ce sont les détraqueurs. Aucun effort n'est fait pour envoyer l'image d'un Sirius Black dangereux que l'on aurait d'autant plus pris plaisir à découvrir innocent. De ce point de vue, le film est cousu de fil blanc, c'est dommage !
Mais, on peut tout de même accorder à cet épisode plusieurs mentions honorables, qui participent de le conserver dans le haut du panier des films Harry Potter :
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A Window to the Past : certes il fallait révolutionner tout ce petit monde, mais il n'était pas question de virer le prodigieux compositeur de la bande originale. Bien en a pris aux producteurs, voilà que John Williams se réinvente totalement en produisant le second thème musical le plus célèbre et le plus fort de la saga, apportant par là la preuve qu'il était capable de se renouveler et que se passer de lui dans les épisodes suivants était une erreur.
- Albus Dumbledore : parce qu'il est moins présent dans le film, et parce qu'il arrive après un Richard Harris excellent, il s'agit du seul film où Michael Gambon va nous interpréter un Dumbledore un rien malicieux et sage, avant de nous servir son insipide Dumbledore martial à pleurer.
- Le retourneur de temps : les voyages dans le temps c'est délicat et le film aurait pu tomber dans le piège magistral de nous en faire une version franchement biscornue mais il n'en est rien ! Malgré la complexité de la chose, cela reste clair et bien amené, alors que le piège du film résidait là !
Bref, voilà pour moi ! En somme, un bon film souvent sur-évalué ou sous-évalué par le public. Il aura eu le mérite d'apporter de la fraicheur dans la franchise et nous aura un peu fait voyager !
Et vous, vous en avez pensé quoi ?
Des bisous