[Habitation] La Maison du Garde-Chasse

Livraison - Waddiwasi.
50 bombabouses à l'attention de miss Wells

Quelques jours plus tôt

Le vent soufflait, portant les flocons de neige entassées par terre. Cette dernière avait arrêté de tomber. Un ciel plutôt bleu pour un hiver glacial, la journée s'annonçait bonne. Eléna terminait une vente avec un élève, un poufsouffle à la recherche d'outils d'espionnages. "Pour faire comme les moldus" avait-il déclaré. Ouah, super profond, il voulait espionner qui à Poudlard ? Blanchet en pyjama, le directeur avec un nounours ? Gilbert lui avait proposé une oreille à rallonge, la boutique ne vendait aucun truc d'espion. Déçu, la mioche repartit avec son oreille et des bonbons. Au moins, Gilbert avait fait une vente. Tandis que d'autres clients entraient dans la boutique pour acheter autre chose que du matériel d'espion -elle l'espérait- Eléna rangea le comptoir et attrapa un numéro de la gazette du sorcier. Même pas le temps d'ouvrir la première page. Tac. tac. tac. La lionne tourna la tête et vit une bestiole bizarre à la fenêtre. Ah non rectification, c'était un hibou. Avec la buée sur les vitres c'était pas évident.

La stagiaire alla ouvrir la fenêtre puis elle laissa entrer l'oiseau qui ne semblait pas fatigué. Il s'agissait d'un grand duc. Il portait une lettre dans la patte gauche et une bourse dans la patte droite. Sans abîmer le facteur, Eléna détacha soigneusement le bout de parchemin et l'ouvrit. Une écriture de bonne qualité, une demande simple : 50 bombabouses, et où ça : dans la cabane du garde-chasse à Poudlard, signé Wells. Eh bah dis donc, depuis quand la garde-chasse achetait-elle ce genre d'article ? C'était quand même Wells, genre la première personne à chopper un élève avec ce genre de produit en main au sein de l'école. Enfin bon, pas le temps de se poser des questions, aucun jugement à faire. Après tout une commande est une commande.

Lundi matin, 10h

Eléna se leva tranquillement. Ciel bleu, un peu de vent. La journée commençait par un cours de potion, super. Eléna allait pouvoir se les cailler dans les cachots. Après une heure d'expérimentation et de mélange, la cloche sonna. Direction le parc, cours de soin aux créatures magiques, histoire de se les cailler encore plus. Les élèves s'installèrent et étudièrent les centaures pendant plus d'une heure. Créature mi-homme, mi-cheval. Certain craintif de l'homme, d'autres amicaux. Résidant dans la forêt interdite. Attention, ils peuvent être dangereux. Après cette heure passionnante où elle manqua de s'ennuyer, Eléna rangea ses affaires et jeta son sac sur ses épaules, il était plus lourd que d'habitude. Elle ne suivit pas le reste du groupe, non elle avait une livraison à faire. Alors, sans se faire voir par Blanchet, Gilbert se dirigea vers le fond du parc, à l'orée de la forêt interdite. Après cinq minutes de marche, elle arriva devant la grande cabane de la garde chasse. Cinquante bombabouses dans le sac. Un petit sourire aux lèvres. Toc. toc. toc. Êtes-vous là miss Wells ? Eléna patienta. Si l'ancienne Serpentarde ne répondait pas, elle repasserait en fin de journée. On ne laissait pas cinquante bombabouses par terre à la portée de tous les élèves.

Ce matin-là, Heather n'était pas partie dans la Forêt. Elle avait ainsi profiter de son temps libre pour s'occuper un peu de sa cabane. Bien sûr, son elfe y faisait le ménage régulièrement, mais c'était pas pareil. Heather avait besoin de déplacer des choses, tenter un nouvel agencement pour sa décoration. Quand elle fut enfin satisfaite, elle se saisit d'un bouquin dont elle avait fait l'acquisition il y a un bon moment.

Assise sur son lit, son croup allongé et la tête posée sur ses jambe, la jeune Garde Chasse était plongée dans sa lecture. Mais soudain, des coups furent frappés à la porte, la faisant sursauter. Elle posa alors son livre à côté d'elle en cherchant à ne pas perdre la page, puis s'en alla ouvrir. Elle découvrit devant elle une élève de Gryffondor.

- C'est pour quoi ? lâcha-t-elle de mauvaise humeur, irritée d'avoir été ainsi dérangée.

Entre deux cours, celui de soins aux créatures magiques et celui d'enchantement, Eléna avait vite fait un détour à la cabane de la garde-chasse pour livrer un colis. La neige s'était remise à tomber et le vent soufflait de plus belle. Le temps hivernal ce n'était pas vraiment cool quand t'étais dehors. Autant regarder tout ça par la fenêtre, assise sur un fauteuil devant un feu de cheminé un bon chocolat chaud entre les mains. Mais à cette heure-ci Gilbert n'avait pas le luxe de remonter dans sa salle commune et de se prendre un chocolat chaud. Elle toqua à la porte avec peu de force. Ses mains commençaient à se raidir. Elles devenaient plus lourde à chaque seconde qui passaient. Misère. Réajustant son bonnet et remontant son écharpe jusqu'en haut de son cou, elle attendit que Wells se pointe. Avec un froid pareil elle n'était quand même pas allé dans la forêt, si ? Pour le bonheur de la lionne, la porte s'ouvrit quelques secondes plus tard.

-C'est pour quoi ? Lança-t-elle de mauvaise humeur. Super l'accueil.
-Livraison de chez Waddiwasi, cinquante bombabouses pour miss Wells, c'est-à-dire vous.

Elle ne fit pas attention à la mauvaise humeur habituelle de sa cliente et se contenta de prendre l'une des lanières de son sac et de le ramener devant elle. Les mains gelées, elle essaya d'ouvrir la fermeture de ce dernier et y parvint au bout de la deuxième fois. Ça faisait mal aux doigts, heureusement qu'elle avait des gants. Une fois le sac ouvert, elle attrapa le sachet coloré (où l'inscription WW y était inscrite) contenant la commande. Elle le tendit à la garde-chasse et remit son sac noir sur son dos. Elle se frotta les mains et observa la femme prendre le sachet. Gilbert lui laissa quelques instants pour vérifier que tout était bien à l'intérieur et lorsque ce fut chose faite elle la salua.

-Si vous avez la moindre question ou le moindre soucis je serais disponible dans le château sans problèmes. Bonne journée.

C'est qu'il faisait sacrément froid dehors, à peine la porte avait été ouverte qu'un vent glacé s'engouffra dans sa cabane, ébouriffant quelque peu les cheveux de la Garde Chasse. La gamine qui se tenait juste devant elle venait faire la livraison qu'elle avait commandé de Waddiwasi. Elle se retint de justesse de ne pas lâcher de commentaire désobligea quand la Gryffondor se senti le besoin de préciser que c'était elle Miss Wells. La rousse se contenta à la place de la regarder agacée de la voir galérer pour ouvrir son sac.

Après un léger temps d'attente, elle lui offrit enfin sa marchandise que l'Irlandaise inspecta aussitôt. Elle ne prit pas la peine de compter, elle avait autre chose à faire et il y en avait beaucoup, c'était l'essentiel. Par contre, elle vérifia qu'aucune bombabouse n'étaient abîmées, et ce n'était pas le cas. Un sourire s'élargit sur son visage tandis qu'elle avait de plus en plus hâte de mettre sa vengeance en place.

La gamine ajouta qu'elle pouvait la contacter si elle en avait besoin, puisqu'elle restait dans la château. Heather se contenta de grommeler des mots parfaitement inintelligible avant de claquer sa porte et de retourner à sa passionnante lecture.

Fin du RP

HRP : Merci de ne pas poster dans la cabane si vous n'y avez pas été invité ou sans m'avoir prévenu au préalable.
RP unique

L'inspiration fut longue, profonde, intense, jusqu'au plus profond de ses poumons, comme si Azphel cherchait à enfouir un secret en lui. Il expira finalement, saturé d'air frais, ses yeux émeraudes rivés sur le ciel bleu. Il arrivait de Pré-au-Lard et les arbres de la forêt interdite saluaient son retour sur sa droite alors qu'il marchait en direction du château. Après des mois de quotidiens passés à ne rien faire, hormis collecter des artéfacts et des informations sur les restes les plus pourris de sa famille, il avait enfin réussi à se dégoter un job, et pas n'importe lequel, garde chasse à Poudlard.

Azphel n'avait, de toute sa vie, jamais été autant attiré par un endroit que par la célèbre école de sorcellerie, qui témoignait d'une force magique exceptionnelle, un aura enrichie par les passages des plus grands sorciers de tous les temps. Véritable ode à la magie, le château attirait irrémédiablement le sorcier et c'était le coeur lourd qu'il avait dû quitter son poste de Directeur de Serpentard, un an plus tôt. Aujourd'hui, il était de retour, des obligations en moins. Un sourire étira les lèvres du mage noir alors qu'il passait devant la cabane du garde-chasse. Il s'arrêta devant et se tourna vers la porte.

- On va faire un peu de bordel toi et moi.

Il laissa là le bagage qu'il avait sous le bras, seuls des sorciers suicidaires oseraient lui piquer ses affaires, et il remonta la pente en direction du château, pour aller saluer le Directeur de l'école, le gratifier de remerciements forcés, parce qu'il ne l'aimait pas ; c'était physique, mais l'ancêtre gardait les clés de la cabane alors c'était une étape obligatoire.
Une demi heure plus tard, il laissait le vieux débris dans son bureau et redescendait vers la cabane qui avait vu passer un nombre de glandeurs incroyables. Il en poussa la porte pour pénétrer dans une petite bâtisse à l'étroitesse effroyable. Il déposa son bagage sur une table taillée dans un chêne, en sortit un sac de vêtements et la cage de son hibou, avec Kivol à l'intérieur.

- T'auras bientôt du travail mon petit père, les invitations vont pleuvoir.

Le hibou avait un nom débile. Azphel le savait, il l'avait choisi. Mais il était d'une fidélité et rapidité exemplaire, quand bien même il avait tendance à se montrer très con. Le sorcier s'attaqua aux travaux après avoir rassasié le volatile en grain et eau à boire.

Toute l'après-midi, des explosions transpirèrent des murs, des débris volèrent un peu partout alentours, le temps que la magie prenne sa place à l'intérieur du vieux cagibi poussiéreux. Il fallut une semaine de dure labeur à Azphel pour mettre sur pied sa résidence de travail, parce que qui dit garde-chasse, dit forcément bien préparé... Quand le soleil disparut derrière les arbres de la forêt interdite, à la fin de sa première semaine, la bâtisse était fin prête, transformée en véritable appartement de luxe, prêt à accueillir des soirées de toutes sortes et les élèves que le mage noir trouverait méritants.
La maisonnette avait beaucoup plus d'allure qu'auparavant : en descendant une volée de marche, on arrivait directement dans un salon paré pour les grosses soirées. Une petite porte dérobée permettait de se faufiler dans la cuisine adjacente. S'il l'on ne s'arrête pas au salon, on longe un long couloir sous le sol qui mène à la chambre d'amis, réservées pour les personnes pas en état de repartir, plus loin une salle de bain modeste, et enfin, une deuxième chambre, avec jacuzzi, réservée à Azphel.

Si elle conservait son extérieur d'antan, la cabane s'était transformée en cocon personnel pour le sorcier.

Il ne restait plus qu'à peaufiner l'enclos extérieur pour recevoir Duchesse, mais vu que la panthère resterait à Londres jusqu'à l'âge adulte, sous l'éducation d'Aya, ce n'était pas le plus important. Mais elle viendrait bientôt faire peur aux chouineurs de l'école.
Ne restait plus qu'à envoyer les invitations.

Le cours de Soins Aux Créatures Magiques était terminé, l'heure de souper était passée pour Kyara qui était restée jusqu'au dernier moment pour vérifier que les élèves rentraient bien au château. Elle avait aussi dû faire quelques petits rangements, notamment en s'occupant des lanternes. Les ranger dans les caisses, appeler son elfe et lui laisser la charge de tout cela. La professeure de Soins Aux Créatures Magiques avait bien envie de rentrer chez elle pour couler un bon bain mais une autre idée l'avait taraudée durant tout le cours. Faire un petit tour chez Azphel.

On ne pouvait pas dire qu'elle était présentable, en tout cas pas comme lors de leur petite soirée. On ne pouvait pas dire qu'elle sentait la rose, mais elle ne dégageait pas pour autant une odeur nauséabonde. Elle sentait plus la nature qu'autre chose en fait, odeur de terre et de feuillage. Nouvelle senteur à commercialiser ? Peut-être. Elle arrangea tout de même sa coiffure, défaisant sa queue de cheval, elle laissa ses cheveux cascader sur ses épaules.

Elle n'allait pas voir Azphel pour le séduire de toute façon. Il était en couple et plus qu'heureux d'après ce qu'elle avait pu constater. Cela en faisait au moins un sur deux. La Fourchelang était contente de son bonheur et elle n'attendait rien de la part du sorcier. A part son amitié, même s'ils ne se voyaient quasiment pas, ils étaient liés. Enfin, pour Kyara, elle ne savait pas s'il en était de même du côté de l'ancien directeur de Serpentard, mais la soirée partagée avait été plus que ça pour la brune.

Elle comptait donc se présenter, pas pomponnée, un tantinet épuisée et affamée afin de retrouver un ami d'un temps passé. Après une dernière vérification, Kyara emprunta le petit sentier menant à la demeure du garde chasse. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas mis les pieds à l'intérieur. Dans ses souvenirs, il s'agissait d'une seule pièce circulaire avec un confort sommaire. Cela pouvait convenir à un célibataire, mais c'était moyen pour recevoir des invités. En tout cas, Kyara espérait ne pas déranger en se présentant à une heure si tardive.

Autant il était en train d'errer dans le château, en route pour rejoindre sa nouvelle demeure qui devait bien le changer de son ancien appartement de Directeur. De toute manière, cela ne représentait qu'un petit détour pour Kyara, vu qu'elle était déjà dehors, autant bifurquer, elle verrait bien s'il était présent ou pas. La lumière brillait toujours, c'était bon signe, bien qu'il pouvait aussi avoir laissé le feu pour pouvoir profiter de la chaleur ambiante en rentrant chez lui.

Se tapant la paume de la main contre son front en maudissant son esprit de trop carburer, Kyara monta les quelques marches. Elle se rendit alors compte que son cœur battait à tout rompre. Par les chaussettes de Merlin, elle avait l'impression de retrouver son amour de jeunesse. Il fallait qu'elle se ressaisisse, elle ne comptait pas se présenter en gloussant auprès de son ami. Autant rentrer directement sinon. Se donnant ensuite une petite sur la joue pour se ressaisir, la professeure de Soins Aux Créatures Magiques donna quelques coups à la porte.

Des arbres qui émanaient de la forêt interdite, Azphel voyait les feuilles bouger, dansantes au gré d'un vent hivernal léger, pas vraiment froid. À l'horizon des toits de Pré-au-Lard, le soleil avait entamé sa course descendante et la nuit n'allait pas tarder à tomber. Les premiers jours du sorcier à Poudlard étaient plutôt calmes, et s'il avait prévu d'inviter des professeurs et élèves dans sa nouvelle demeure aménagée, il n'avait encore rien entrepris dans ce sens.

Il avait pourtant rédigé des invitations, mais les avait laissées de côté. En effet, il avait passé ces premières semaines à aménager son nouvel appartement souterrain, transférant la plupart de ses recherches sur ses oncles ici, mais également des recherches personnelles, des récits de légendes nordiques qui seraient bientôt une aventure commune avec Valentina. D'apparence, la maisonnette restait calme et le fait d'arriver directement dans un salon spacieux ne permettrait pas aux visiteurs de découvrir la vie privée du mage noir. C'était mieux comme ça, il aimait les secrets.

Il referma la porte de la cabane et passa sous l'arche qui reliait la cuisine au salon. Adepte du manuel, il remplit une cafetière de grains de café, ne se servant de sa baguette que pour allumer un feu magique et faire fonctionner la machine correctement. De légers coups résonnèrent sur la porte d'entrée et il releva la tête, surpris. Il avait demandé à être dérangé le moins possible, du moins sans prévenir, et se demandait bien qui pouvait venir le visiter à la tombée de la nuit. Ce devait être un des membres du personnel de l'école. Il laissa le café se faire, tempérant d'un dernier geste de la main les flammèches bleues.

Quand il ouvrit la porte, le visage du sorcier s'illumina en un sourire, sourire de ses lèvres étirées sur son visage, sourire partagé avec les yeux, son regard émeraude répondant aux même perles rares en la personne de Kyara. Petit moment de flottement, véritable plaisir de la voir là, flot de souvenirs ininterrompus qui remontaient directement de leur passé.
- Salut Kyara. Nul comme intro. Tu vas bien ? Tu veux entrer ? Ouai, vraiment naze.

La jolie française s'exécuta et il referma la porte derrière elle, l'invitant à s'installer où elle le souhaiterait dans le salon. Si elle était toujours aussi ravissante de naturelle, elle avait l'air de tout juste terminer sa journée, de la fatigue présente sur son visage et ses vêtements.
Azphel ressentait comme un malaise en présence de Kyara. Pas dans le mauvais sens du terme. Il y avait toujours eu une attirance entre eux, depuis la nuit qu'ils avaient partagé en France et s'il n'y avait jamais eu de suite, c'était en partie de sa faute, à avoir pris la fuite sans donner de nouvelles. Quand il était revenu en Angleterre, des années après, il l'avait retrouvée et ils avaient discuté autour d'un verre. Kyara était dorénavant heureuse de son côté et il avait fini par accepter que cet élément de son passé ne recroiserait jamais la route de son présent.

Et puis il y avait eu Valentina de son côté. Les choses aurait pu être différentes entre Azphel et Kyara mais aujourd'hui, s'il ressentait une affection et une attirance amicale pour la sorcière, il n'y aurait jamais rien de plus. Il devait se montrer prudent, devinant que derrière ses sourires qu'elle provoquait naturellement, il pourrait laisser agir inconsciemment son charme, et la dernière chose qu'il voulait pour Kyara, c'était qu'elle soit blessée par lui, de quelque manière que ce soit.
- Ça me fait plaisir de te revoir, dit-il, encore debout. J'allais me servir du café, tu en veux ? Ou tu préfères un thé ?

Heureusement que Kyara n'était pas sensible au froid, sinon il serait en train de mordre férocement sa chair. Elle le sentait tout de même à cause de la fatigue. Ça allait qu'elle n'était pas loin de son appartement, elle ne se voyait pas s'endormant à mi-parcours sur un tronc d'arbre pour être découverte au lendemain par un élève. C'était le plan pour en entendre parler pendant au moins dix années. La chance semblait être du côté de la Fourchelang car la porte s'ouvrit rapidement laissant apparaître un Azphel souriant.

Un frisson parcourut le corps de Kyara. C'était indéniable, malgré tout ce qu'elle pouvait penser, cette nuit restait ancrée en elle comme une marque brûlante. L'absence de Liam ne devait pas aider pour le contrôle de ses hormones. Elle se rendit alors compte qu'elle fonçait peut-être tout droit dans un piège hormonal avant de se reprendre. Azphel était en couple, heureux, il ne ferait pas d'écart, la brune devait donc juste se maîtriser. Il n'y aurait pas d'opportunité, elle n'avait rien à craindre. Enfin, craindre était un bien grand mot.

- Salut Kyara. Tu vas bien ? Tu veux entrer ?

Un accueil sommaire, souriant, la Française dû se retenir pour ne pas dire qu'elle venait juste pour dire bonjour et repartir aussi sec. Elle se glissa donc à l'intérieur et suite à l'invitation du sorcier s'installa à une place de libre. Curieuse, elle promena son regard à droite, à gauche. Il avait aménagé un beau petit coin. Kyara se demanda quand même où se trouvaient les autres pièces. Vu la taille du salon, le reste devait être restreint. Enfin, si ça convenait au sorcier, c'était parfait pour lui. Kyara ne comptait pas commencer à poser des questions indiscrètes. Elle était invitée, elle devait se comporter comme il le fallait.

- Ça me fait plaisir de te revoir. J'allais me servir du café, tu en veux ? Ou tu préfères un thé ?

Un café ? A une heure si tardive ? Azphel comptait faire une petite sauterie tout seul ? Regardant une nouvelle fois autour d'elle, Kyara ne nota pas la présence de petits fours ou d'une quelconque bouteille d'alcool. Soulagement. Elle ne dérangeait pas.

- Je vais prendre un thé s'il te plait.

La professeure de Soins Aux Créatures Magiques préférait quelque chose de doux plutôt qu'un café amer pour ce début de soirée. D'autant qu'elle n'avait encore jamais été déçue par du thé contrairement au café. Un peu de chaleur avec quelques sucres allait lui faire du bien.

- Je suis aussi contente de te revoir. J'espère que je ne te dérange pas à une heure si tardive ? Tu es arrivé il y a longtemps ?

Le loup s'échappa dans la cuisine pour mettre à chauffer le thé pour Kyara et vérifier que son café ne brûlait pas. Il jetait un oeil à son invitée qui semblait ne pas avoir changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Toujours aussi naturelle, souriante et hypnotique. Il ne faisait aucun doute que ses élèves avaient dû nourrir plus d'un fantasme la concernant.

- Je suis aussi contente de te revoir. J'espère que je ne te dérange pas à une heure si tardive ? Tu es arrivé il y a longtemps ?
- Non, tu me déranges pas, dit Azphel, se positionnant entre les deux pièces. J'ai eu le temps d'aménager ici ces derniers jours et ce soir, je sois rentré y a une heure après avoir fait un tour dans la forêt. je m'aventure un peu plus loin jour après jour, je laisse les arbres se faire à l'idée de ma présence.

Il jeta un oeil en arrière et sortit deux tasses d'un placard, une boîte de sucres, des cuillères. Deux minutes plus tard, il arrivait avec un plateau chargé de porcelaine, d'un mug de café et d'un thé fumant. Il s'assit face à la sorcière et tourna le plateau vers elle après s'être servi. Elle n'avait pas changé d'un iota, sa française, comme il l'avait appelée autrefois. Il était surpris qu'elle soit toujours à Poudlard, elle qui devait maintenant faire partie des premiers professeurs en terme de longévité à l'école, les postes étants souvent laissés vacants après une ou deux années d'enseignement.

- Toujours professeure toi, alors. Tu n'as jamais eu envie de changement depuis tout ce temps que tu es à Poudlard ?

Azphel manifestait un intérêt profond à l'école, et il avait détesté chaque fois qu'il avait dû s'en éloigner. Néanmoins, pour avoir fait l'expérience de l'enseignement, il savait qu'il détestait par dessus tout apprendre à des élèves. Encore que s'il avait été professeur de Défense Contre les Forces du Mal, cela aurait pu être différent. Le poste de Garde chasse était idéal, libre de beaucoup de contraintes, même s'il imposait de veiller à la sécurité tôt le matin et le soir, il y avait peu de chances pour qu'une armée d'araignées géantes ne sorte de la forêt interdite, décidée à aller attaquer Poudlard pour une obscure raison.

Il n'avait pas vraiment pensé aux personnes qu'il allait revoir en envoyant sa candidature, mais plutôt à un moyen d'occuper son temps libre, la proximité avec l'école étant un gros plus à sa motivation. Quelque part, il était content d'avoir Kyara devant lui et de savoir qu'ils allaient se voir régulièrement. Il y avait toujours eu un quelque chose entre eux, même s'il était resté muet depuis le départ d'Azphel. Son affection pour la sorcière était réelle, et s'il devinait qu'elle avait dû oublier leur nuit amoureuse depuis longtemps, il espérait tout de même que kya ait une bonne opinion de lui. Dans le cas contraire, elle n'aurait surement pas été présente devant lui.

- Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vraiment revus autour d'une tasse tous les deux. Qu'est-ce qui a pu changer dans la vie de Kyara Blanchet depuis ? Pas de mauvaises choses, j'espère.

Azphel lui souriait. Il espérait qu'elle lui confirme que tout allait bien pour elle, comme il l'avait toujours cru. Sinon, il essaierait de la conseiller, même si elle n'avait probablement pas besoin de lui.

Se mettant dans l'encadrement de la porte, entre deux pièces, le salon et probablement la cuisine, Azphel répondit à la professeure de Soins Aux Créatures Magiques.

- Non, tu me déranges pas. J'ai eu le temps d'aménager ici ces derniers jours et ce soir, je sois rentré y a une heure après avoir fait un tour dans la forêt. je m'aventure un peu plus loin jour après jour, je laisse les arbres se faire à l'idée de ma présence.

Hochant la tête, Kyara regarda autour d'elle. Il avait fait du bon boulot en peu de temps. Il n'y avait pas à dire, le nouveau garde chasse savait y faire. Il allait surement en être de même pour son poste. Il tissait déjà des liens avec la forêt. C'était dangereux de s'y rendre, mais la Française ne se faisait pas trop de soucis pour la sécurité du sorcier. Il savait surement se défendre et il devait s’imprégner de la forêt, mais aussi de ses créatures. Rencontrer les différentes espèces, notamment les centaures. Bien qu'ils restaient souvent dans un coin reclus de la forêt, ils étaient très regardant sur la politesse et aimaient que les sorciers traversant "leur territoire" prennent la peine de se présenter.

La brune avait mis du temps pour gagner la confiance du troupe. Ils toléraient la présence de la brune et ça lui était suffisant. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais gambader dans les bois avec eux. Elle faisait donc avec ce qu'elle pouvait. Frottant ses mains l'une contre l'autre, Kyara adressa un sourire à son ami lorsqu'il fit son retour avec de quoi boire.

- Toujours professeure toi, alors. Tu n'as jamais eu envie de changement depuis tout ce temps que tu es à Poudlard ?

Prenant sa tasse, Kyara souffla sur le breuvage tout en se perdant dans ses pensées. Cela faisait effectivement un peu moment qu'elle était professeure. Malgré son jeune âge, elle se retrouvait dans les plus anciens membres du personnel. Ça mettait un petit coup quand elle s'en rendait compte. Depuis, la brune n'avait toujours pas envisagé le fait de changer de carrière. Éventuellement, elle pourrait changer de matière, mais quitter le château n'était pas dans ses plans pour le moment. Plongeant ses lèvres dans la tasse, Kyara se brûla la langue en avalant sa première gorgée de thé. Cela ne la dérangeant absolument pas, elle quitta ses pensées en entendant le sorcier de nouveau reprendre la parole.

- Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vraiment revus autour d'une tasse tous les deux. Qu'est-ce qui a pu changer dans la vie de Kyara Blanchet depuis ? Pas de mauvaises choses, j'espère.

Le léger sourire qui flottait sur son visage s'en alla alors. Avalant une nouvelle gorgée, elle posa sa tasse et se frotta de nouveau les mains l'une contre l'autre.

- Je suis effectivement toujours professeure. J'ai encore à faire dans le château, plus particulièrement auprès des animaux. J'irais vers de nouveaux horizons quand quelque chose d'autre m'appellera. Marquant une pause, elle se décida à reprendre sa tasse pour s'empêcher de se frotter les mains. Il n'y avait rien de tel pour empêcher un tic nerveux. Pour ce qui est de ma vie. Sur le plan professionnel, ça va, je n'ai pas à me plaindre. Pour le reste par contre... J'ai une cousine et un oncle en prison, une autre qui cherche son frère je ne sais où, Charli a mis les voiles sans donner de nouvelles et Liam travaille à l'étranger. Il ne m'écrit presque plus, je ne sais pas si on est encore ensemble ou pas. Je suis sure qu'il ne prendrait pas la peine de me répondre si je devais lui demander. Bref, rien de bien glorieux pour ce qui est du social. Je ne sors pas vraiment, je me force, mais sans grand intérêt.

Soupirant, la Française haussa les épaules. C'était ainsi, il faudrait qu'un jour elle prenne le courage de tourner la page et qu'elle avance. Ça n'était pas encore le moment, mais il arriverait surement.

- Et de ton côté ?

Le loup-garou écouta Kyara avec beaucoup de patience, ne s'imaginant pas une seule seconde que la sorcière pouvait vivre de tels bouleversements dans sa vie. Le boulot, ça allait encore, elle avait toujours l'air aussi passionnée par ce qu'elle faisait et c'était bien là l'essentiel. Azphel devinait sans mal qu'elle devait avoir une approche similaire à la sienne de son lieu de travail, une certaine fascination pour l'école de sorcellerie, au-delà de tout le plaisir qu'elle avait d'enseigner au quotidien et du contact avec les animaux qu'elle devait forcément aimer.

Par contre, sa vie privée ressemblait à une grande tempête avec des morceaux qui s'éparpillaient un peu partout au gré des coups de vent. En écoutant son court récit, Azphel se rendit compte qu'il ne connaissait rien de la vie de Kyara, de sa famille... et que sa relation avec Liam battait visiblement de l'aile... Ainsi, leur histoire qui avait été si forte, qui avait probablement empêché qu'il n'y ait plus entre Azphel et elle, était en train de se mourir calmement. Le sorcier en ressentait une certaine tristesse et un trouble, sachant que s'il n'avait pas fui l'Angleterre quelques années plus tôt, il aurait très bien pu faire sa vie avec la sorcière en face de lui.

- Je suis désolé, dit-il calmement, buvant son café en petites gorgées.

Il ne savait pas quoi dire d'autre en fait. La vie sentimentale de Kyara lui avait toujours semblé être forte et partie pour durer, et aujourd'hui, alors qu'ils ne se voyaient que très rarement et n'avaient jamais complètement oublié l'autre, elle apparaissait là, devant lui, comme seule et vulnérable. Il ne croyait pas une seconde qu'elle puisse être venue le voir avec des arrières pensées, mais la situation le déconcertait un peu. Bien qu'il n'y ait aucun doute de son côté, Kyara appartenant bel et bien à son passé, mais il ne pouvait s'empêcher d'éprouver beaucoup d'affection pour elle.
Il but une gorgée de café et essaya de répondre à la sorcière avec le plus de sincérité possible.

- Navré pour Liam. Le peu que je savais de vous, ça me semblait indestructible. Comme quoi, je suppose qu'on ne connait jamais complètement les gens ? Ta famille a l'air.... Il faillit dire "bizarre" mais il se retint. ...compliquée ? En prison pour quoi, ils sont liés à la magie noire ou ça n'a rien à voir ? Si tu préfères ne pas en parler, je comprendrais.
Il enchaîna sur lui après une pause :

- Moi ça va plutôt bien. Même très bien, comme tu peux le voir... Je suis revenu à Poudlard, ce qui me fait vraiment plaisir, j'ai toujours été très attaché à cet endroit. Pour ne plus avoir de contacts avec ma famille, je suis pas trop embêté de ce côté-là... Et amoureusement, ça va faire trois ans que je suis avec Tina alors tout va bien... On est même liés par un serment, je dirais que l'on s'est bien trouvés. Moins de péripéties que dans ta vie de toute évidence, acheva-t-il pour ne pas terminer sur son bonheur avec Tina.

Les premiers mots qui sortirent de la bouche d'Azphel furent des excuses. La Française ne voyait pas vraiment de quoi il pouvait s'excuser. Du passé ? De ne pas avoir fait un effort de son côté ? Effort qui aurait surement changé leurs vies respectives ? Ça n'était pas nécessaire de ressasser les choses q'on auraient pu faire en se demandant si cela aurait été mieux. Au vu de la tournure des choses, cela aurait été probablement mieux pour la Française qu'Azphel fasse un autre choix. Cependant, la réciproque n'était surement pas vraie. Elle ne valait pas la peine qu'il plaque tout en souvenir d'une seule soirée aussi intense soit-elle.

La professeure de Soins Aux Créatures Magiques devait se débrouiller par elle-même et trouver un sorcier à harponner, célibataire de préférence. Elle n'avait pas hérité le côté je m'en foutiste des Higgs pour ce paramètre là. Ou tout du moins, elle n'avait pas encore débloqué la compétence. Cela viendrait peut-être plus tard.

- Navré pour Liam. Le peu que je savais de vous, ça me semblait indestructible. Comme quoi, je suppose qu'on ne connait jamais complètement les gens ? Ta famille a l'air.......compliquée ? En prison pour quoi, ils sont liés à la magie noire ou ça n'a rien à voir ? Si tu préfères ne pas en parler, je comprendrais.

Rien n'était indestructible, la preuve. Elle ne le souhaitait pas au sorcier, mais peut-être que du jour au lendemain, son idylle deviendrait un enfer. La brune ne souhaitait à personne ce qu'elle était en train de vivre. Pour la famille, c'était mouvementé. Buvant une gorgée de son breuvage, elle laissa le silence s'installer tout en réfléchissant à la réponse à donner au sorcier. Ce dernier ne lui laissa pourtant pas le temps de répondre étant donné qu'il enchaîna quelques instants après.

- Moi ça va plutôt bien. Même très bien, comme tu peux le voir... Je suis revenu à Poudlard, ce qui me fait vraiment plaisir, j'ai toujours été très attaché à cet endroit. Pour ne plus avoir de contacts avec ma famille, je suis pas trop embêté de ce côté-là... Et amoureusement, ça va faire trois ans que je suis avec Tina alors tout va bien... On est même liés par un serment, je dirais que l'on s'est bien trouvés. Moins de péripéties que dans ta vie de toute évidence.

Liés à un serment ? Il voulait dire qu'ils étaient mariés ou il parlait d'un tout autre serment. Si c'était le cas, la Française ne trouvait pas cela très sain. Lié son amour avec le mariage, pourquoi pas, dans un serment inviolable par contre. C'était un peu manquer de confiance envers l'autre non ? Le cerveau de Kyara se mit alors à carburer de spéculations avant de se rappeler qu'elle ne connaissait pas la nature du serment. Cela ne serait à rien qu'elle s'emballe sans connaitre la vérité. Il suffisait de mener l'enquête l'air de rien.

- J'avoue qu'après toutes ses années, je pensais connaitre un minimum Liam, apparemment on en découvre chaque jour. Au début, je me disais qu'il lui était peut-être arrivé quelque chose, mais non. Je pense qu'il a trouvé quelqu'un d'autre et .... qu'il n'a pas encore trouvé le courage de me l'annoncer. Je ne vais pas dire que je comprends cela, mais il est vrai que je ne suis pas une personne vraiment calme.

Pas vraiment était un euphémisme. Liam avait reçu un coup de poing lorsqu'il avait laissé sous-entendre que la professeure de Soins Aux Créatures pouvait être un Mangemort. Blague de l'année, voir même du siècle.

- Pour ce qui est de ma famille, on peut dire qu'ils trempaient dans la magie noire et qu'ils ont dépassés la limite oui.

Encore une fois c'était un euphémisme, mais il n'était pas nécessaire de le souligner. Azphel était tout sauf bête, généralement, on allait pas en prison pour avoir volé une orange.

- C'est bien de retrouver une tête connue dans le château, je me sens un peu vieille avec les membres du personnel qui ne cessent de changer ! Je suis contente que ça marche toujours avec Valentina. Tu as parlé que vous étiez liés à un serment ? C'est-à-dire ?

Azphel se resservait en café et proposait à Kyara un autre thé pour l'accompagner. La professeur avait l'air moins gênée qu'il ne l'aurait cru à son arrivée, ce qui était rassurant pour le mage noir. Même si leur histoire leur avait laissé une bonne image de l'autre, pour leur relation future, leur amitié, c'était beaucoup mieux ainsi. Il regrettait seulement que la jolie brune en soit arrivée à un moment de sa vie où elle ne savait quoi faire. Pour être passé par là des années plus tôt, il ne connaissait que trop bien les dégâts que pouvait causer le départ ou l'absence d'une personne dans une vie.

Le sorcier écouta posément la jeune femme, agrémentant de quelques sourires compatissants sa prise de parole évoquant Liam et la suspicion qu'elle avait qu'il ait pu trouver quelqu'un d'autre loin d'elle. Poursuivre la discussion sur le sujet risquait de mettre Kyara mal à l'aise, voire de l'attrister, aussi Azphel préféra ne pas relancer le sujet et manifesta un intérêt évident quand Kyara parla du côté obscur de sa famille. C'était en général un point de départ parfait pour que le lycan montre de l'intérêt envers une personne, mais il lui était difficile de laisser entendre à la brune toute la curiosité que ces affirmation éveillaient chez lui. S'il ne cachait pas son attrait pour les magies obscures et les branches parallèles, Azphel n'allait pas scander haut et fort à Kyara qu'il était mage noir et que les dérives de sa famille à ce sujet l'intéressait...

Il but son deuxième café posément, se contentant de répondre par des phrases de compréhension à la professeur, jusqu'à ce qu'elle ne reparte sur valentina. S'il était de notoriété publique que l'ancienne professeur de défense contre les forces du mal et Azphel était ensemble depuis longtemps, peu savaient en revanche qu'ils étaient liés par une serment inviolable, comparable à un mariage.

- C'est bien de retrouver une tête connue dans le château, je me sens un peu vieille avec les membres du personnel qui ne cessent de changer ! Je suis contente que ça marche toujours avec Valentina. Tu as parlé que vous étiez liés à un serment ? C'est-à-dire ?
- Oui, ça me fait vraiment plaisir de te retrouver, et Evan aussi. On aura l'occasion de se voir plus souvent. Il adressa un sourire ravissant à la sorcière, avant de boire et reposer sa tasse sur la table.
Nous n'avons pas voulu du mariage avec Valentina. parce que... cela manquait de force pour nous, il y avait comme quelque chose de fragile dans cette célébration, qui pouvait être rompu à tout moment. Alors on a préféré la magie, en adéquation avec nos pensées et notre amour d'elle. Mais nous avons échangé la même promesse que lors d'un mariage, la fidélité, à la différence près qu'une seule chose pourra rompre cette promesse... Le mage noir pouvait comprendre que l'on trouve un tel acte extrême, dangereux pour les personnes en tout cas, pour ceux qui pensaient l'amour volage et fragile. Il ajouta, après une pause :

- Quand on s'est rencontré avec Tina, tout a semblé évident. Je veux dire, notre vision de la magie, dans sa totalité, était unique... et... notre attirance commune était irrésistible. Elle l'est toujours. Ce serment, c'était l'envie de rien de moins que l'autre. Une certitude de nos sentiments que l'on a scellé dans la magie qui nous anime elle et moi. Je connais les dangers d'une telle promesse, elle aussi... Mais elle est justement destinée à effacer tous les doutes et à rappeler sans cesse la force de ce qui fait que nous sommes un couple.

Le mage noir resta un instant pensif sur son canapé, ses yeux émeraudes perdus dans un reflet parfait de ceux de Kyara. Il ne parlait pas souvent du serment fait avec Tina, et il se fichait bien de ce que les gens pouvaient en penser en vérité, ce qui expliquait cela. S'ils s'étaient un jour soucié de ce que pensait les autres d'eux ou de leur vision de la magie, Tina et Azphel auraient été bons à s'exiler bien loin du monde magique, plutôt que d'en être des acteurs.
Finalement, plutôt que de continuer sur la lancée, Azphel retomba dans ses travers de curiosité :
- Et.... en parlant de magie, dit-il en relevant les yeux vers elle. Tu te sens comment vis-à-vis de ce que les membres de ta famille ont fait ? Tu comprends un peu leurs actes et leurs choix ou tu ne les cautionnes pas du tout ?

Navré du retard ♥ LA d'Azphounet

Se servant une seconde fois, Kyara tendit sa tasse afin qu'Azphel en fasse de même pour elle. Soufflant dessus, elle trempa ses lèvres dedans tout en écoutant la réponse du sorcier suite à ses propos.

- Oui, ça me fait vraiment plaisir de te retrouver, et Evan aussi. On aura l'occasion de se voir plus souvent.

Cela faisait aussi plaisir à la professeure de Soins Aux Créatures Magiques et elle espérait pouvoir revoir Azphel. Non pas pour faire une tentative d'harponnage, mais parce qu'il restait un ami, même s'ils ne se voyaient pas souvent.

- Nous n'avons pas voulu du mariage avec Valentina. parce que... cela manquait de force pour nous, il y avait comme quelque chose de fragile dans cette célébration, qui pouvait être rompu à tout moment. Alors on a préféré la magie, en adéquation avec nos pensées et notre amour d'elle. Mais nous avons échangé la même promesse que lors d'un mariage, la fidélité, à la différence près qu'une seule chose pourra rompre cette promesse...

Manquer de force ? Un mariage ? Pourtant le but était de sceller l'amour et de vivre jusqu'à la mort ensemble. C'était un engagement, certes pas marqué par le fer mais tout de même. Si elle comprenait bien, Azphel et Valentina avaient fait un serment inviolable. C'était étrange comme concept, car en un sens cela voulait dire qu'ils ne se faisaient pas confiance de base ? La seule chose pouvant rompre la promesse était la mort ? C'était un peu glauque si c'était le cas.

Elle espérait quand même que ça n'était pas la seule chose permettant de le rompre. L'amour n'était pas toujours éternel, il n'y avait rien de pire que de vivre avec une personne qu'on n'aimait plus. La professeure de Soins Aux Créatures Magiques avait du mal à comprendre le principe. Etre lié par un sortilège pour être sur de la fidélité de l'autre ... c'était .... étrange. Très intriguée, Kyara écouta la suite de l'explication d'Azphel.

- Quand on s'est rencontré avec Tina, tout a semblé évident. Je veux dire, notre vision de la magie, dans sa totalité, était unique... et... notre attirance commune était irrésistible. Elle l'est toujours. Ce serment, c'était l'envie de rien de moins que l'autre. Une certitude de nos sentiments que l'on a scellé dans la magie qui nous anime elle et moi. Je connais les dangers d'une telle promesse, elle aussi... Mais elle est justement destinée à effacer tous les doutes et à rappeler sans cesse la force de ce qui fait que nous sommes un couple.

L'envie de rien de moins que l'autre ? Prendre un tel risque pour une relation avec une autre personne. Cela valait-il vraiment le coup ? C'était effectivement très dangereux. Au vu de ce qu'elle avait et qu'elle était en train de vivre, elle n'était pas vraiment la mieux placé pour comprendre une telle action. Hochant néanmoins la tête, Kyara termina son thé et déposa sa tasse sur la table.

- C'est un engagement très important et très dangereux, j'espère que tu n'auras pas à le regretter. Je garderais cette information pour moi. Adressant un sourire au sorcier, elle se leva avant de reprendre. Il se fait tard et je dois encore prendre une bonne douche. Je te remercie pour le thé !

Se levant à son tour, Azphel raccompagna la Française jusqu'à la porte. L'ouvrant, elle se glissa alors à l'extérieur et regrettait déjà la chaleur de sa petite chaumière. Inspirant profondément, elle se tourna vers le nouveau garde chasse.

- Tu as l'air d'être déjà bien installé, mais n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. Tu me trouveras soit dans mon appartement au château, soit à celui de Pré au Lard. Encore merci à toi, ça me fait plaisir de voir une tête connue dans le château.

K yara et Azphel n'étaient pas très différents l'un de l'autre. Sentimentalement, ils vivaient certes deux situations radicalement opposées, mais au delà, il y avait toujours eu une complicité entre eux de part la facilité qu'ils avaient à s'écouter et se comprendre. Ce n'était pas faute pour le sorcier d'avoir caché la majeure partie de sa vie à la professeure... mais quand même. Il avait toujours existé des personnes avec qui le mage noir s'entendait tout naturellement, et la française en faisait partie. Il s'interrogeait toujours de savoir ce qu'elle aurait pensé si elle avait su pour son passé de Mangemort ou son goût très(trop?) prononcé pour la magie noire et le chaos, tant psychologique que physique.

Encore que aujourd'hui, ses actes relevaient davantage de désirs personnels que de décisions partagées avec d'autres. Cela changerait peut-être bientôt, depuis qu'Azphel avait mis sa propre famille et les comptes qu'il lui restaient à régler avec eux, sur un piédestal de vengeance, il n'entrevoyait qu'une issue possible. En attendant, il ne se gênait pas pour s'infliger des souffrances morales par plaisir et s'imposer en ambition un finale sanglant, duquel il ne voulait résolument pas échapper. Pour tellement de choses. Son passé, son présent, ses choix. Il fallait que quelqu'un paie le prix forts de ces décisions et après avoir manqué à tuer James, il ne voyait que Richard pour prendre la place toute désignée d'un homme assassiné brutalement, de sang froid, sans pitié, dans la jouissance du meurtre.
Ca viendrait, aidé de Tina ou d'Aya, mais ça viendrait. Dans une violence jubilatoire.

Même s'il aimait la professeur de soins aux créatures magiques, il était presque certain qu'elle le haïrait si elle savait cela, pour l'ombre qui dormait en lui et cherchait par tous les moyens à se réveiller. Le temps du calme apporté par le corbeau s'éteignait lentement.

Malheureusement, savoir ce que Kyara penserait de sa relation avec les ténèbres devrait attendre, puisque la jolie brune esquiva, volontairement ou non, sa question sur ce qu'elle pensait de la partie de sa famille qui avait été condamnée. Tant pis, il aurait aimé savoir Kyara pas totalement réfractaire à la noirceur et la grandeur par la magie supérieure...
Mais la brune s'était focalisée uniquement sur le serment inviolable liant Tina et Azphel. Ce qui était quelque chose de normal pour le mage noir avait fait réfléchir la brune plus que nécessaire. Surement lui avait-il par maladresse trop fait penser à sa relation avec Liam qui touchait à sa fin...

- C'est un engagement très important et très dangereux, j'espère que tu n'auras pas à le regretter. Je garderais cette information pour moi. Il se fait tard et je dois encore prendre une bonne douche. Je te remercie pour le thé !
La sorcière se leva et il la raccompagna à la porte de sa cabane, souriant.
- Tu peux parler du serment. On l'a fait entre nous avec Tina, mais il n'a jamais été question pour nous d'en faire un secret. Tu es la bienvenue quand tu veux, n'hésite surtout pas à repasser, d'accord ? On se prévoira des soirées au château avec grand plaisir.

- Tu as l'air d'être déjà bien installé, lui dit-elle dans un dernier regard, mais n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. Tu me trouveras soit dans mon appartement au château, soit à celui de Pré au Lard. Encore merci à toi, ça me fait plaisir de voir une tête connue dans le château.
- Ça me fait vraiment plaisir aussi, tout ça. De retrouver Poudlard qui a toujours été ma maison de coeur. Et te retrouver aussi. Ce n'était pas facile d'entretenir mes relatons en me baladant entre Londres et Godric's, mais je ne compte pas abandonner ce pied-à-terre ici.

Azphel resta un long moment sur le pallier de la porte, regardant la sorcière remonter en direction du château. Sans pensée particulière, il demeura là un moment, bien après que Kyara n'ait disparu de son champ de vision. Quand il referma la porte, il pensa à la future mort de Richard.

[FIN DU RP]

Avec Azphel. Dont j'ai le LA pour ce post!

Fin de l’année. Soleil. Bonne humeur. Mais Arty se sentait aussi un petit peu nostalgique. Il allait devoir quitter Poudlard, certes pour deux mois, mais quand même. Ce sera une petite pause de l’ambiance magique dans laquelle le jeune Poufsouffle avait baigné. Or cela ne le réjouissait pas autant que cela devrait. Il avait fini par faire avec toutes ces choses bizarres qui l’entouraient, voire même à les apprécier. La magie ne lui faisait plus peur, ne l’inquiétait plus. Au contraire, c’était vraiment l’absence de cette dernière qui pouvait l’angoisser, ne pas réussir à faire de magie. C’était ça le drame. Il fallait donc qu’il profite des semaines qui lui restait pour avoir terminé le tour des détours de Poudlard. Sans quoi, sa première année ne s’achèvera pas comme il le faut.
Mais la nostalgie n’altéra pas du tout l’engouement habituel du jaune & noir. Il était prêt pour partir à l’aventure, et puisqu’il faisait beau, l’aventure se déroulerait en dehors des murs de l’école. Dans le parc par exemple. C’était bien ça.

Arty sortit donc par la grande porte, plissa les yeux durant quelques secondes pour s’habituer à la luminosité impitoyable du soleil et se mit en route. La plupart des élèves étaient dehors, révisait, flemmardait. Le lac, au loin semblait briller, mais ce qui attira davantage le regard du jeune Poufsouffle ce fut la lisière de la forêt interdite. Il faisait jour, pleinement, il ne prenait donc aucun risque, selon lui. Même si plus ses pas l’emmenaient vers les arbres sombres, plus il regrettait de n’avoir entraîner avec lui quelqu’un, n’importe qui. En plus, il fallait se faire passer pour un ninja pour pouvoir pénétrer dans la forêt interdite sans se faire voir par qui que ce soit. Il frissonna. Peut-être que ce n’était pas la plus excellente de ses idées. Mais au sein de ce frisson, il ne se trouvait pas seulement de la peur ou de l’inquiétude. Il était un aventurier après tout, l’excitation grandissait donc aussi.

Mais quelques mètres avant la lisière de la forêt, Arty remarqua une petite cabane de bois. Il avait oublié. Quelqu’un vivait là, il ne savait plus trop qui, il n’avait pas retenu les noms et les visages de tous le personnel de Poudlard, mais il en était sûr, quelqu’un vivait dans cette maison. Peut-être que ce quelqu’un le surveillait à cet instant. D’un coup, la peur remonta à la surface. Briser les règles et se faire remarquer n’était pas encore dans son habitude. Le blaireau s’imagina des yeux fixés sur lui et sur le chemin qu’il s’apprêtait à prendre. Il fallait agir le plus naturellement possible. Il se balade, tranquillement, oui près de la forêt, mais rien de grave. C’est d’ailleurs en essayant d’agir de façon à ne pas éveiller les soupçons que l’Irlandais remarqua un petit quelque chose derrière la cabane de bois. Toute peur ou inquiétude s’envola, même l’excitation avait disparu. Juste de la curiosité, pas étonnant pour le jeune sorcier.
Il s’approcha alors de la cabane, façon chat ninja, pas de loup, sans faire de bruit. Il voulait absolument savoir ce qui avait attiré son regard derrière la petite maison.

Et là, surprise. Une boule de poils. Énorme. Féline. Noire. Arty fit un pas en arrière. Dangereux les animaux comme ceux-là. Il aurait pu aussi prendre ses jambes à son cou, mais quelque chose le retenait. Cet animal était dans un enclos, heureusement, mais il ne devait pas avoir beaucoup de copains. Cette bête devait s’ennuyer ferme en réalité, et peut-être qu’Arty était la seule personne qu’elle avait vu ces dernières heures. Le première année soupira alors légèrement avant de s’avancer vers la barrière. Courage. Il essaya de rencontrer le regard de la panthère.

- Minou, minou, gentil minou.

Une panthère est un chat, juste très gros, mais quand même. Arty ne quitta l’animal des yeux, et au-delà de ça, il l’observa attentivement. Effectivement, le minou était magnifique. Robuste. Mais il y avait quelque chose de joueur dans ses yeux, ce qui devait soulignait sa jeunesse peut-être. La panthère s’approcha doucement de la barrière, maintenant qu’Arty lui avait parlé, peut-être était-elle curieuse. Elle avait l’air toute douce. Le Poufsouffle n’hésita pas très longtemps, et il se lança donc dans un mouvement lent, celui de se pencher pour tendre la main afin de caresser le gros chat. Une erreur sûrement, mais la bête n’avait pas l’air méchante.
C’est alors qu’un bruit l’empêcha de poursuivre sa manœuvre délicate. La porte de la cabane venait de s’ouvrir brutalement. Arty leva donc en vitesse ses bras à la hauteur de son visage, comme s’il était arrêté par la police et ferma les yeux. Avant cela, il avait toujours juste pu apercevoir une silhouette qui lui semblait imposante dans l’embrasure de la porte.

- C’est pas moi j’vous jure !

Réflexe.