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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Créations personnelles ~¤~ :: Ecrits des membres :: Autres fanfics
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Rêve d'un ordinaire extraordinaire
Enigmera Prewett
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Rêve d'un ordinaire extraordinaire
Enigmera Prewett, le  Mer 18 Avr - 17:38

Bonjour à tous, voici un récit que j'écris actuellement. Il n'est pas terminé, donc les chapitres viendront au fur et à mesure. J'aimerai beaucoup avoir vos avis le concernant Smile Merci d'avance.

**********

Prologue.

Ordinaire.

J’avais toujours été une fille des plus banales. Me fondant dans la masse pour que personne ne me remarque, évitant les querelles et conflits en tout genre, acquiesçant à presque tout et m’habillant le plus simplement possible, sans fanfreluche ni extravagance… Je menais une existence sans gros défauts, et j’en étais presque heureuse. Malgré ma maladresse risible et mes faux-pas, j’arrivais à garder une certaine distance entre « les autres » et moi.

A part.

Je me sentais exclue de cet univers dans lequel j’évoluais. Tous les matins j’effectuais les mêmes gestes, me préparant pour aller au lycée. Attachant mes épais cheveux châtains en une queue de cheval, je me regardais dans le miroir, insatisfaite. Quelque chose clochait chez moi, et je ne savais pas encore quoi. J’avais d’abord pensé que c’était mon physique. Pas trop désagréable, mais que je m’interdisais de mettre en valeur, car, bien sûr, je ne le méritais pas.

Je n’étais pas à ma place, c’était une évidence. Grande rêveuse, je plongeais dans mes songes dès qu’un obstacle menaçait de me faire flancher.

J’attendais quelque chose qui ne venait pas.

Chapitre 1 : La rencontre.

La sonnerie de mon téléphone me réveilla. Dans un grognement je désactivais l’alarme qui me servait de réveil. Roulant en boule sous la couverture, je ne luttais pas longtemps contre le sommeil qui s’emparait de moi à nouveau. Je rêvais de la soirée de la veille. Je l’avais passée en compagnie de mes « amis », mais comme d’habitude, je ne m’étais pas amusée. Trop de monde, trop de bruit… Je m’étais isolée à une table pendant qu’ils se déhanchaient tous sur la piste de danse, au rythme de ce qu’ils appelaient musique. Un jeune homme m’avait abordé. Sourire en coin, cheveux noirs en bataille, yeux bruns dorés… Me cachant derrière mon éternelle timidité, j’étais restée de marbre face à son charme évident. Pourtant il ne s’était pas lassé de mon immobilité. Voyant que je ne réagissais pas, il avait changé de tactique en tournant sa chaise face à la piste. Il avait croisé les bras sur sa poitrine et s’était muré derrière le silence, penaud. Je ne pouvais évidemment pas m’empêcher de le regarder puisqu’il s’était placé devant moi, me barrant la vue à toute autre chose. Mon pied battait la mesure et mon visage trahissait mon agacement. Au bout d’une demi-heure, constatant qu’il ne cesserait pas son manège, je m’étais dirigée vers la sortie de la boite de nuit. La panique m’avait envahi en prenant conscience que je n’étais pas venue avec ma voiture, me rappelant que nous avions décidé de faire du covoiturage. Je jurais lorsque je m’étais aperçue de SA présence. IL était là, face à moi, un sourire victorieux illuminant son visage. Il avait proposé de me raccompagner. J’avais hésité, le jaugeant d’un œil méfiant. Il ne paraissait pas dangereux et j’étais fatiguée. J’avais accepté son invitation et m’étais installée côté passager dans son Audi. Tant pis pour les autres, j’étais certaine qu’ils ne remarqueraient pas mon absence.

- Tu viens souvent ici ?

Sa voix m’avait semblé différente de celle que j’avais entendue dans cette salle surpeuplée. Il avait dû constater mon étonnement car son visage était devenu sérieux.

- Un problème ?

J’avais été incapable de sortir un mot. Pourquoi sa voix me rendait-elle si nerveuse ? Je lui avais lancé un bref regard. Il semblait concentré sur la route. D’une voix un peu trop aigüe à mon goût, je lui avais signalé de tourner à droite à la prochaine intersection. Mon cœur battait à la chamade. Pas de vouvoiement. C’était comme si nous nous connaissions déjà.

Mon alarme sonnait de nouveau et je me redressais brutalement dans mon lit, paniquée. Regardant l’heure sur mon téléphone, je me jetais hors des draps et filais prendre une douche. J’avais rendez-vous avec LUI dans une heure. Quelle idée avais-je eu d’accepter de le revoir ? J’avalais en vitesse mon bol de céréales et retournais dans ma chambre. Mon téléphone sonnait. Numéro inconnu.

- Allô ?

- Salut, c’est Ethan, je serais chez toi d’ici cinq minutes. Tu es prête ?

- Non pas tout à fait, attends encore un peu s’il te plait. Avais-je dis précipitamment en me figeant.

Je l’entendis rire. Quelle idiote. Il était en voiture, que pouvait-il faire d’autre…

- J’attendrais dans la voiture alors.

Il n’attendit pas ma réponse et raccrocha. Comment avait-il eu mon numéro ? Je ne me rappelais pas le lui avoir donné. Je notais mentalement de lui poser la question.

Ne perdant pas une seconde de plus, je finissais de me coiffer et enfilais mes chaussures. Je m’apprêtais à sortir lorsque je revins sur mes pas, écrivant un mot à mes parents en leur expliquant que je passerais mon dimanche avec un ami. Ils s’étaient absentés depuis une semaine, fêtant leur anniversaire de mariage à Venise, et devaient rentrer dans la journée. La porte verrouillée, je me tournais enfin vers la voiture noire de cet inconnu qui ne me laissait pas indifférente. Il sortit de la voiture, m’accueillit avec un sourire, et m’ouvrit la portière. Je m’installais, mal à l’aise, et découvrit Ethan à la lumière du jour. Il faisait le tour de la voiture, revenant s’installer derrière le volant, et je remarquais qu’il était plutôt athlétique. Il portait une chemine en coton blanc et un jean. Classe, mais pas trop.

- Comment vas-tu Abigaïl ? Bien dormi ?

Je fus surprise qu’il se souvienne de mon prénom.

- Je préfère Abby, s’il te plait. Et oui, bien dormi. Et toi ?

J’avais évidemment mentit sur la nuit passée. Elle avait été agitée de cauchemars et de cris. Mais quel intérêt de lui raconter tout ça ?

- Où m’emmènes-tu ? Lui demandai-je.

- Tu verras…

Le voilà qui me refaisait le coup du sourire en coin ! J’insistais, craignant une mauvaise blague. Il était têtu mais j’obtins quand même un indice : dans son monde. Cette réponse m’avait tellement scotché que j’en restais bouche bée. Me prenait-il pour une idiote ? M’avait-il servit cette phrase pour que je cesse de poser des questions ? Sûrement. Je décidais donc de rester silencieuse, regardant le paysage défiler à travers les vitres de la voiture. Nous nous éloignions de la ville. Je n’avais aucune idée de l’endroit où nous étions. Je n’avais d’ailleurs pas d’autre choix que de lui faire confiance. Je venais à peine de le rencontrer, et pourtant j’étais à l’aise en sa présence, même s’il m’intimidait. C’était comme si un lien invisible nous reliait, sans que je ne sache pourquoi.

Perdue dans mes réflexions, je ne l’entendis pas me parler.

- Eh Abby ! Me héla-t-il. On est arrivé.

- Pardon ?

Je n’avais pas remarqué que nous étions à l’arrêt. L’endroit était étrange. On aurait dit un terrain vague. La peur commençait à me gagner. J’étais sorti de la voiture, regardant autour de moi, cherchant un éventuel moyen de m’enfuir.

- Où sommes-nous ?

Ma voix restait coincée dans ma gorge. Il sourit.

- Ne t’en fais pas.

Il se voulait rassurant. Posant une main sur mon épaule, il murmura à mon oreille :

- Tu es attendue, n’ai pas peur, tout ira bien.

Ses paroles, ou peut-être sa voix, me firent frissonner. Je restais figée, la mâchoire crispée, attendant que quelque chose se passe.

- Ferme les yeux.

Je l’observais avec méfiance. Son regard était doux, confiant.

- C’est juste un conseil. Se défendit-il en lisant la crainte sur mon visage.

Après un instant d’hésitation, je décidais d’obéir. Il attrapa ma main et je me sentis tout à coup nauséeuse. La tête me tournait, j’avais l’impression d’étouffer. Cette sensation ne dura que quelques secondes, une minute tout au plus.

- Ouvre les yeux, Abby.

Toujours sur mes gardes, je déplissais lentement mes paupières. L’endroit était différent. Ma vue était trouble de m’être tant crispée, mais le son qui parvenait à mes oreilles ne pouvait me tromper. Une chute d’eau ! La lumière du lieu était aveuglante, si bien que je papillonnais des yeux pour éviter de pleurer malgré moi. Puis enfin, je pus observer autour ce qui m'entourait. C’était un lieu féérique. Le soleil brillait comme jamais, le ciel azur était dépourvu de nuage. Au loin, une cascade déversait une eau turquoise. Il n’y avait pas de route, tout n’était que verdure... Je cru rêver lorsque je vis passer à côté de moi, une licorne.

- Je… C’est une… ?

Ethan riait. J’avais les yeux exorbités, le doigt pointé vers l’animal fantastique. Jamais de ma vie je n’avais vu de pareil endroit. Je devais être en plein rêve. Je fermais les yeux à nouveau et secouais la tête, m’ordonnant de me réveiller.

- Bienvenue chez toi, Abby.


Dernière édition par Enigmera Prewett le Mer 18 Avr - 19:24, édité 1 fois
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Re: Rêve d'un ordinaire extraordinaire
Enigmera Prewett, le  Mer 18 Avr - 19:23

Chapitre 2 : Hybrides

Je rouvris les yeux et regardais Ethan avec surprise. Ce dernier affichait toujours son sourire bienveillant. Je frottais mes mains moites l’une contre l’autre, comme si je pouvais ôter tout mon stress avec ce simple geste.

- Ça va ? me demanda Ethan avec inquiétude. Tu es blanche comme un linge.

Je voulus répondre quelque chose, mais là encore, les mots refusèrent de sortir. Je déglutis plusieurs fois, inspirais profondément pour me calmer, et je réussis enfin à articuler une phrase.

- Où m’as-tu emmené ?

- Nous sommes à Dankaria.

Ma grimace le fit rire. Un rire doux et cristallin qui m’envoutait. Je me sentais terriblement idiote à rester si molle d’hébétude.

- Tu es spéciale, reprit-il, tu as… un don.

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?

- Ecoute, ce n’est pas à moi de t’annoncer… qui tu es. Suis-moi, on va au château.

Je le suivis sans mot dire, portée uniquement par mon attirance pour lui. Il devait se moquer de moi. Je ne comprenais pas comment nous étions arrivés ici, par quel moyen, et, surtout, pour quelle raison son visage était devenu si sérieux dès qu’il m’eut demandé de le suivre. Nous parcourions la vaste prairie à vive allure. Une légère brise faisait onduler mes boucles chocolat et mon souffle s’accélérait à mesure qu’il pressait le pas. Il avait parlé d’un château. Je regardais autour de moi, mais rien n’indiquait qu’un édifice aussi imposant se trouvait autour de nous. Comme s’il avait lu dans mes pensées, Ethan s’arrêta et se retourna pour me faire face. Je ne réussis pas à m’arrêter à temps, et je trébuchais contre lui.

- Houps. Pardon.

Sans même relever ma maladresse, ses yeux d’or me dévisagèrent gravement.

- Je sais que tout cela te semble… étrange. Je ne voulais pas que tu viennes ici, pas TOI, mais « il » m’a obligé. « Il » a insisté en disant que tu nous serais d’une aide précieuse pour…

Il ne termina pas sa phrase. Son regard avait changé. A présent il semblait triste et soucieux. J’avais l’impression que ses pensées étaient parties loin d’ici. J’attendais, silencieuse, qu’il reprenne ses esprits. Dans ma tête, mes pensées se bousculaient aussi. Comment ça, pas MOI ? Ethan ne me connaissait que depuis la veille ! Du moins, je ne l’avais jamais vu pour ma part.

- Désolé, dit-il enfin. Nous sommes arrivés. Je vais devoir te laisser, je n’ai pas le droit de te suivre ici…

La peur s’était emparée de moi. Il voulait me laisser ici, dans un endroit que je ne connaissais pas. Qu’il s’éloigne me rendait malade. Tant par crainte du lieu inconnu dans lequel je me trouvais, que par le fait de le voir loin de moi. Je me sentais bête de ressentir une telle chose alors que je ne le connaissais que depuis quelques heures, mais il représentait une certaine sécurité. Il m’attirait plus que de raison, et je ne pouvais lutter contre lui. Il me regarda tendrement, prit ma main dans la sienne, et me murmura un « à bientôt » dans le creux de l’oreille. Je sentis mes jambes fléchir, mais me ressaisis en le regardant s’éloigner.

- Par ici. Me dit une voix à ma gauche.

Je sursautais. Je ne m’étais pas rendue compte de la présence de quelqu’un d’autre. En observant l’être qui se trouvait à mes côtés, je retins un cri. C’était un homme deux fois plus grand que moi, les cheveux noirs coupés courts, les oreilles en pointe, semblables à celles des elfes. Mais ce n’était pas un elfe. Lui semblait… menaçant, maléfique. Il était loin de la pureté rassurante des elfes. Ses yeux étaient d’un rouge sang, sa peau blanche comme la craie. Il avait une voix rauque, comme s’il n’avait pas parlé depuis longtemps. Son regard me fit frissonner. Sa bouche, aussi rouge que ses yeux, prit la forme d’un rictus qui me donna des sueurs froides. Il se retourna lentement, et je suivis son regard. Il leva les mains, ferma les yeux, et prononça des paroles que je ne comprenais pas. J’étais terrorisée à présent. Je voulu m’enfuir, courir loin de cet être abominable, mais j’étais pétrifiée sur place. C’est alors que je vis un mur se dresser devant nous. Il semblait apparaitre comme par magie, dévoilant brique après brique. Je reculais de quelques pas. Ce que j’avais pris pour un mur était en fait… le château ! Il se dressait à présent devant moi, impressionnant.

- Suivez-moi.

« L’homme Elfe » ouvrit une lourde porte en chêne. Nous pénétrions dans un vaste hall éclairé par de multiples chandelles. Tout en marchant, il s’adressa à moi.

- Pardonnez mon impolitesse, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Hector.

Je marchais derrière lui, et constatais que ses pas étaient tellement fluides qu’il semblait flotter au-dessus du sol en pierre brute. Au fond du hall se trouvait un escalier de marbre. Le dénommé Hector m’invita à passer devant lui. Je n’étais pas confiante de le savoir désormais dans mon dos, mais je craignais tellement qu’un refus ne me coûte la vie, que je préférais obéir. En haut des marches il tendit son bras droit pour m’indiquer de suivre un couloir étroit et faiblement éclairé. Mes yeux regardaient partout, mes sens étaient en alerte. Nous arrivions devant une petite porte de bois. Hector resta derrière moi mais, d’un geste de la main, ouvrit la porte sans même la toucher. Je le regardais, ébahie, mener la marche dans un nouveau couloir, encore plus sombre que celui que nous venions de quitter. La lumière des torches suspendues était bleue, ce qui rendait la silhouette d’Hector fantomatique. Nous bifurquâmes à gauche et atterrissions dans une vaste salle circulaire. Au milieu trônait un fauteuil de velours rouge haut et élégant, où étaient incrustés des rubis, et un bureau massif aux pieds aussi larges que ceux d’un éléphant. Au fond se tenait une bibliothèque remplie de vieux livres. Sur la droite, des tableaux et des tapisseries qui semblaient dater d’une époque révolue. Et enfin, sur la gauche, une large fenêtre qui laissait passer les rayons du soleil, rendant l’atmosphère bien moins étouffante qu’auparavant. Je soufflais, soudain soulagée de retrouver la lumière du jour.

- Valérian va arriver, prenez place en l’attendant.

Il m’invita à m’asseoir sur un des petits poufs rouges situés sous la fenêtre. Hector s’éclipsa avant que je n’ai eu le temps de me retourner vers lui. Je n’avais pas envie de m’asseoir. Mes jambes me portaient vers la bibliothèque et je pris un livre au hasard. Il était épais, abîmé.

- Lois et magie des hybrides.

Magie ? Hybrides ? Je n’eus pas le temps d’ouvrir le volume que je tenais entre les mains. Une forme humaine se tenait derrière moi. Je ne l’avais pas entendu arriver. Le livre m’échappa et tomba sur le sol dans un bruit sourd lorsque je découvris le visage du nouveau venu. Il avait la même taille qu’Hector, mais dégageait une prestance incomparable. Ses yeux étaient également rouges, mais ses cheveux étaient blonds et lui arrivaient aux épaules. Il portait une toge noire, et je remarquais une chevalière à son index droit.

- Bonjour Abigaïl.
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Re: Rêve d'un ordinaire extraordinaire
Enigmera Prewett, le  Ven 20 Avr - 10:57

Chapitre 3 : Explications

Ce devait être le fameux Valérian. Je m’empressais de ramasser le livre et le reposais à sa place, les mains tremblantes.

- Tu l’auras deviné, je suis Valérian. Comment vas-tu ? me demanda-t-il d’une voix majestueuse. Viens t’asseoir derrière mon bureau je te prie, nous devons discuter.

Je m’exécutais, m’asseyant sur une vulgaire chaise en bois qui, à moins que ma mémoire ne me fasse défaut, n’était pas là lorsque j’étais entrée dans la pièce.

- Bien. Tu dois avoir énormément de questions à me poser, j’imagine ?

Ses coudes étaient posés sur le bureau, les mains jointes devant son menton en galoche. Il me regardait intensément, attendant que ma langue se délie. Il m’impressionnait, et à nouveau je restais muette devant la créature. Il se leva soudain, souple et agile, et se dirigea vers la bibliothèque. Il revint avec l’épais volume que je m’apprêtais à lire avant qu’il n’arrive.

- Commençons par ça. Je suppose que le terme « hybride » t’a posé quelques problèmes ?

Je retrouvais alors la parole. J’allais enfin avoir des réponses à mes questions.

- En effet.

Ma voix avait été plus sèche que ce que j’avais souhaité, et je l’observais avec méfiance, craignant sa réaction. Il ne souleva pas mon ton revêche et commença ses explications à coup de questions.

- A quoi te fis-je penser ?

Je m’étais attendue à cette question, mais j’avais peur de dévoiler mes pensées et de l’offenser. Je réussi tout de même à balbutier :

- A un elfe… ou un vampire.

J’hésitais encore entre ces deux créatures, pourtant différentes à l’extrême, que j’avais toujours pensées imaginaires. Il me toisa de son regard perçant et sa bouche afficha un rictus, le même que celui qu’avait affiché Hector quelques minutes auparavant.

- Pour tout t’avouer, je suis les deux. Ce qui explique le terme « hybride ».

Je m’enfonçais dans ma chaise. Son apparence ne m’avait pas trompée et pourtant je n’arrivais pas à le croire. Moi, la jeune lycéenne ordinaire, voilà que je me trouvais devant un être extraordinaire. Comment étais-je arrivée ici déjà ? Et pourquoi ? Comme s’il avait lu dans mes pensées, Valérian me répondit.

- Il faudra que je pense à remercier Ethan pour sa rapidité d’exécution. Après tout, ce sera peut-être plus rapide que prévu…

Je me levais d’un bond, horrifiée. Allait-il me mordre et boire mon sang, comme tous les vampires ? Il se leva à son tour, levant les bras en signe d’apaisement.

- Tout va bien ! me dit-il. Désolé si je t’ai fait peur. N’ai crainte, je ne te ferais aucun mal.

- Que me voulez-vous alors ?

J’avais crié.

- Assied-toi, je vais t’expliquer. Mais il faut que tu cesses de me craindre. Comme je viens de te le dire, je ne te ferais aucun mal.

Tout en soutenant son regard, je reprenais ma place.

- Bien, dit-il, reprenons. La raison pour laquelle tu es ici est… compliquée. Pourtant la prophétie l’avait annoncé… Nous sommes issus d’un mariage interdit. Ma mère était vampire, mon père un elfe. Ils n’auraient pas dû s’aimer, n’en avaient pas le droit… Mais je suis né, et un deuxième couple elfe/vampire vit le jour quelques années plus tard. Ils ont donné naissance à Trinity, celle qui est devenue ma femme. C’était il y a plusieurs siècles et notre communauté d’hybrides s’est agrandie avec nos enfants et les enfants nés d’autres mariages interdits. Nos parents, les vampires et les elfes fautifs de notre existence, ont été tués. Notre existence est taboue et dangereuse, et, pour les elfes, notre espèce est une erreur de la nature qu’il faut détruire à tout prix. Nous cohabitons avec eux à Dankaria. Enfin… cohabitions plutôt. L’un des nôtres s’est attaqué à un elfe il y a plusieurs années de cela. Il a bien sûr été exécuté et nous nous sommes répandus en excuses auprès du peuple elfique. Seulement ils n’ont rien voulu entendre. Ils ont menacés de nous détruire, et ils s’y attèlent à la moindre occasion. Nous avons perdu Soral il y a quelques jours…

Valérian fit une pause dans son récit, et ses yeux rouge vif, prirent tout à coup une couleur terne. Il ferma les yeux et soupira. Je n’osais pas bouger. En quoi cela me concernait-il ?

- Soral était mon fils. Reprit-il.

- Je suis désolée. Murmurai-je, baissant les yeux à mon tour. Toutes mes condoléances…

- Je te remercie… Si tu es ici ce n’est pas un hasard. Tu es l’élue. Les elfes sont aveuglés par la haine et ne nous laissent aucun répit. Toi seule peux les calmer et leur faire entendre les nouvelles règles que nous souhaitons adopter pour ne plus commettre pareille erreur. Leur sang coule en nous. Nous ne sommes pas de simples vampires assoiffés de sang. Nous avons la force, et le goût du sang des vampires, certes, mais nous avons hérité notre sagesse et notre physique des elfes. Nous utilisons des alternatives pour nous nourrir. Seuls quelques hybrides naissent « anormaux » et n’ont pour obsession que le sang elfique. Ceux-là sont détruits sans délai. Sauf celui qui a provoqué la guerre entre les elfes et nous…

Je regardais Valérian, mon visage ne laissant paraitre aucun sentiment. En fait, j’essayais d’encaisser la nouvelle de ces révélations. Toutes ces histoires d’elfes et d’hybrides me dépassaient. Je ne me sentais pas concernée, c’était leurs histoires, pas les miennes. Malgré tout, la colère commençait à s’emparer de moi.

- Voilà un bref exposé de la situation Abigaïl… Il faut que tu nous aides, enfin, si tu acceptes.

- Mais pourquoi vous aiderai-je vous, au lieu de les soutenir, eux ? Vous avez une part maléfique en vous. Eux ne sont que les victimes d’un fardeau qu’ils n’ont pas choisi !

Ma colère explosait. Je ne savais pas pour quelle raison. Je n’étais ni elfe, ni hybride. Je n’avais pas à prendre partit pour l’une ou l’autre espèce. Valérian me dévisageait, surpris.

- Je ne pensais pas que ce côté-là ferait surface si tôt. Dit-il plus pour lui-même que pour moi.

- De quoi parlez-vous ?

- Abigaïl, n’as-tu pas entendu ce que je t’ai annoncé tout à l’heure ? Tu es l’élue !

Je le fixais, incrédule.

- La prophétie annonçait notre existence, la guerre entre les elfes et les hybrides, la destruction des vampires et la venue au monde d’une jeune fille, hybride elle aussi, destinée à réconcilier les deux clans… En cas d’échec, nous mourrons tous… Nous finirons par nous entre-tuer parce qu’incompris. Tes parents n’étaient que des leurres… Tes VRAIS parents sont décédés à ta naissance. Nous avons réussi à te sauver, et nous t’avons protégé en te confiant à une famille humaine. Tu devais conserver l’ignorance de ta véritable identité. Sans cela « ils » t’auraient retrouvé et t’auraient détruite également. Bien sûr nous av…

- Attendez !

Je secouais la tête pour chasser le nouvel accès de stupeur qui menaçait de s’emparer de moi. Mon cerveau fonctionnait enfin à plein régime. Tout allait trop vite, et quelque chose avait pris possession de mon esprit.

- Comment ça hybride ? M’emportai-je. Je ne suis pas une… une… chose comme vous !

Si j’avais eu le pouvoir de fusiller Valérian du regard je l’aurai fait. Tout à coup son bureau s’enflamma. Un cri strident retentis alors, mon cri, et je reculais près de la fenêtre. Valérian se saisit d’un seau d’eau sortit de nulle part, et éteignit les flammes. Il avait conservé son calme le temps d’éteindre l’incendie, mais à présent je le sentais furieux. Il posa enfin son regard brulant sur moi, et marmonna des paroles que je ne compris pas. Il était plus enragé que jamais à présent. J’avais beau murmurer que j’étais désolée, même si je n’y étais pour rien (n’est-ce pas ?), sa colère ne diminuait pas. Elle emplissait à mesure qu’il se rapprochait de moi. Je n’avais aucun endroit où me réfugier, je savais qu’il me rattraperait. Je fermais les yeux, attendant ma mort et priant pour qu’elle soit rapide et sans douleur, lorsque j’entendis une porte s’ouvrir à la volée. Arrivant avec une vitesse surprenante, Ethan se plaça devant moi, bras écartés pour me protéger de l’hybride, et émit un grognement sourd. Valérian était effrayant, ses yeux rouges avaient repris leur intensité et il ne se recula pas pour autant à l’arrivée de mon sauveur.

- Laisse la tranquille, Valérian.

Il n’y avait pas la moindre trace de peur dans l’intonation d’Ethan. Au contraire, il était menaçant.

- Valérian… Insista Ethan.

- Tu ne devrais pas être ici. Déclara l’hybride d’une voix douteuse.

- Et toi rappelle-toi, tu as juré.

Valérian abandonna sa posture d’attaque, et après m’avoir lancé un regard dégouté, retourna s’asseoir à son bureau.

- Très bien. Emmène-la. Je ne suis pas en mesure de lui parler sans avoir envie de la tuer. Explique-lui pour ses parents humains et... dis-lui qui elle est en réalité. Elle ne m’a pas laissé le temps de terminer.

Sans attendre, Ethan m’attrapa le bras et m’entraina dans ce couloir sombre que je détestais tant. Nous retrouvions rapidement le hall, après avoir descendu l’escalier de marbre. Mon cerveau était engourdi. Je n’avais qu’une hâte : qu’Ethan m’explique ENFIN ce que je faisais en ces lieux si terrifiants et hostiles. Tandis qu’il ouvrait la porte en chaine sans aucune difficulté malgré sa taille imposante, je jetais un coup d’œil à l’extérieur. C’était le déluge ! Je fus surprise de voir la foudre exploser à quelques mètres de nous. Je regardais Ethan, paniquée.

- On ne va quand même pas sortir par ce temps-là ?

Ethan grogna et, sans m’avertir, me hissa sur son dos avec une facilité déconcertante. Ses mains étaient glacées mais ce n’étaient pas leur froideur qui me faisait frissonner. Il se jeta alors dehors et mon hurlement fut couvert par un coup de tonnerre assourdissant. Il courrait si vite que je n’apercevais pas ce qui se dressait sur notre chemin. Nous étions à présent dans une forêt où l’épais feuillage des arbres nous protégeait de la pluie diluvienne. Au bout d’un moment il me posa doucement à terre, et nous fîmes quelques pas à mon allure, nous enfonçant un peu plus dans les bois sombres.
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