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Une rencontre particulière
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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Mer 11 Déc - 22:45

Après deux mois sans réponse, nous nous invitons. Au moindre problème, MP.









Nous sommes dans un temps passé,
Dora a seize ans,
Edward Dix-sept.
Les Stone sont invités à dîner chez les Fitzgerald.




Je me souviens de cette soirée comme si je pouvais la revivre. Pour vous dire, elle remonte à assez loin dans ma mémoire et quelques détails m’ont été épargnés. Pourtant, je sais que jamais je ne pourrais oublier ce qui me fit vibrer pendant des années. Les odeurs, les sons sont encore là, comme si je pouvais, d’un mouvement de lèvres vous les présenter sans attendre.

Nous étions en décembre et le gel se posait chaque nuit sur les villes, enserrant l’Angleterre dans une protection de glace et de givre…

« Bientôt, la neige sera là. »

dit alors mon père alors que nous étions sur le péron des Fitzgerald. Je ne savais pas grand chose sur les hôtes chez qui nous faisions escale ce soir. J’avais vaguement compris que mon père avait quelque affaire avec Winston Fitzgerald, psychiatre moldu, marié à une sorcière. J’avais aussi su qu’ils avaient un fils, que je devais sûrement avoir déjà croisé à Poudlard et que ma mère avait fortement insisté pour que je mette une robe avantageuse pour le dîner. Lydie, elle, n’avait pas eu besoin que l’on la presse de bien s’apprêter. Toutes deux dans des robes noires, et perchées sur des talons hauts, je trouvais à l’époque que cela nous donnait des airs de perruches dans une grange à foin. Autant ma soeur savait-elle marcher correctement avec ses échasses, pour ma part il m’avait fallu quelques heures de course dans la maison avant que je ne puisse faire quelques pas sans m’écrouler. Maman n’avait pas arrêté de répéter qu’il fallait bien un jour que je sache marcher avec de telles chaussures et que je sache me tenir dans une robe puisse que j’allais passer ma vie dans ce genre de tenues. Sur quoi j’avais amèrement acquiescé. Elle avait raison après tout. Ma destinée était toute tracée déjà, et quelle femme du XXIIe siècle ne sait pas marcher avec des talons hauts ?

Ainsi nous avions débarqués, tel de riches réfugiés, chez les Fitzgerald. Raphael et Winston s’étaient accueillis avec de grandes embrassades et ma mère avait posé sur Dorothy Fitzgerald un regard qui en disait long sur sa pensée. En un mouvement de paupière, elle avait jugé la femme et estimé une conduite. Ma soeur et moi étions complimentées sur nos airs de grandes dames. J’avais 16 ans et aucunement ma place dans cette robe et ces chaussures, mais ma soeur semblait se gorger de chaque remarque souriant à tire d'aile et gloussant sans arret. Ainsi s’installait l’hypocrisie qui régnerait en maître sur la soirée, tandis que j’assisterais au spectacle, silencieuse et souriante comme on me l’exigeait de l’être. Du moins c’était ce que me promettait ce dîner, jusqu’à ce que mon regard ne se pose dans celui d’un autre.

La première fois que mes yeux croisèrent les siens, le rouge me monta immédiatement aux joues. C’était un jeune homme. Il s’appelait Edward. Nous toisant tous, famille misérable. C’était un jeune homme brun au regard bleu, à l’apparence négligée. Il avait ce sourire, clef et réponse à toute question. Une énigme à lui même, un semblant de mystère sous une enveloppe charnelle. Ce sourire qui vous dit que rien n’est assez bien pour avoir le fin mot de l’histoire. Qu’au fond, tout peut arriver, il sera là, à sourire. Je me souviens d’être entrée dans cette maison, bien trop semblable à la mienne. Une fausse chaleur, un faux climat d’amour. La tension ignorée et des rires sonnant lourds. Je me souviens d’être entrée comme chez moi, comme… Dans un monde que j’avais déjà parcouru mille fois et que je connaissais sur le bout des doigts. Pourtant il y avait ce détail. Ce garçon en bout de table, là, juste en face de moi. Ses yeux bleus posé sur ma personne tandis que je n’arrivais à soutenir ce regard, me risquant parfois à quelques œillades volées.
C’était comme un aimant, comme la tentation elle-même que de poser quelques fois mon regard dans le sien. Que de ne pas penser à ce qui pourrait se produire la minute d’après, mais de  simplement penser à la prochaine fois où je me risquerais à croiser ses lancinantes iris. J’étais fascinée et alors que la table était éclairée par la faible lueur de bougies, que mon père parlait fort, que ma mère riait comme une dinde à une boutade de la part de Dorothy Fitzgerald, que ma soeur se noyait dans le verre de vin auquel elle avait droit depuis qu’elle avait atteint ses dix-huit ans, moi j’étais bien loin de tout ça. Je ne remarquais plus grand chose de ce qui pouvait se tramer tout autour. La guerre aurait pu être déclarée, je n’en aurais eu que faire. Ma vision croiserait la sienne et cela était tout ce qui pouvait bien m’importer.
Soudain tout devenait plus sérieux. Raphael baissait d’un ton et sa main pianotait sur la table d’un air attentif. La seconde partie de la soirée état engagée et les regards que Winston jetait à son fils me laissait dubitative. La discussion eut soudain son importance et je fini par comprendre qu’ils parlaient de psychologie.

« Edward ? Ne veux-tu pas emmener les filles visiter un peu la maison ? Faire un tour du jardin ? » ma sœur sortit de son vin pour lancer, sur un ton étrange

« Hey, qu'il emmène donc la petite, moi je reste là. » et ma mère, se penchant sur Lydie, posant une main protectrice sur son épaule.

« C'est vrai, ma petite fille est une femme maintenant, elle peut bien rester ici. »


Dernière édition par Dora B. Stone le Sam 21 Déc - 17:55, édité 3 fois
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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Jeu 12 Déc - 18:54


L'alibi d'un sourire
feat Dora B. Stone


Je l’ai vu avant même qu’elle ne soit consciente de ma présence.


Dissimulé derrière l’un des rideaux situé devant l’immense fenêtre du salon, je n’existais qu’en tant qu’ombre parmi la noirceur du velours ; une silhouette vaguement humaine perdue dans l’obscurité. Ainsi placé, je pouvais observer l'extérieure, analyser tout ce qui passait sous mon regard, et me plaire à les juger, eux, dehors, sans qu’ils ne le sachent. Une perverse curiosité me poussait à laisser mon attention traîner sur les alentours, divaguer sur ce qui se trouvait dehors jusqu’à perdre toute notion du temps – qu’importe, je m’occupais et c’était là l’essentiel de la chose. Dans ma tête, une musique résonnait comme un lointain écho que cadençaient les divers sons que produisaient les passants, dans la rue, alors que mes lèvres frôlaient lentement l’harmonica dans lequel je soufflais, parfois, afin d’émettre quelques brèves notes songeuses. Échappées de l’instrument tels les cris de mon être, je les laissais heurter la vitre sans la moindre retenue.

- Eddy, chéri, viens donc m’aider à mettre la table, me demanda soudainement ma mère, me dérobant de ce fait à ma plaisante contemplation. Mes doigts se crispèrent une poignée de secondes autour de l’objet que mon haleine avait fait chanter, un instant auparavant, et j’eus l’envie folle de le fracasser contre le mur pour que ne restent que d’improbables morceaux anéantis par ma frustration. Mais je ne fis rien, en dépit des sifflements que j’entendais, dans mon crâne, retentir bruyamment.

Je me résolu finalement à ranger sagement le bel et simple engin, éternel compagnon de mes dérives insensées, dans la poche intérieure de ma veste. Bientôt, mon ami. Mes pas me guidèrent dès lors d’eux-mêmes vers la salle à manger, où ma mère valsait gaiement tout en plaçant les assiettes en porcelaine sur la table nappée. Ses prunelles brunes étincelaient comme si l’idée de recevoir des convives dont elle ne connaissait que vaguement l’identité la ravissait au plus haut point ; elle ressemblait à une enfant innocente et naïve pour qui le concept de souffrance n’était qu’une idée vague, floue, écartée de la réalité – d’une certaine manière, je suppose que j’admirais cela, en elle. Un sourire honnête dévoilant une dentition blanche et droite, elle me fit signe d’approcher et entreprit de me faire danser avec elle sans que je ne puisse la repousser. Ses mains étaient douces autour des miennes, son excitation enivrante m’emportait dans une transe sincère et pure ; jolie telle la plus simple évidence, je fus aisément charmé. Mon corps suivit instinctivement ses déplacements et je me retrouvai presque à fredonner une quelconque mélodie pour accompagner nos mouvements. Presque, car la sonnerie de la porte d’entrée vint mettre un terme à cette légère escapade dans le domaine de l’absurde. Ma mère se détacha immédiatement, déjà autre part, avant de m’entraîner derrière elle dans sa démarche impatiente. Ignorante, elle appuya sa paume sur l’une des petites plaies que m’avaient laissé les aiguilles qu’utilisait le Docteur pour m’étudier – Hmm, lecteur, il te faut dès lors savoir que celui dont je te parle ici est mon père, – ce qui fit apparaître en moi une tension que j’enfouis sous un rictus factice. Illusoire, comme l'ensemble de mon apparence. L’homme nous attendait d'ailleurs en silence, rigide dans sa posture mécanique, lorsque nous le rejoignîmes. Pas un mot, entre nous. Le cobaye et le scientifique, après tout, ne sont pas supposés  se parler ; l’Autre cracha sa haine dans mon esprit, jetant ses pensées comme des coups de lame sur mon âme. J’étais meurtri mais le sang ne coulait que de façon imperceptible. Rien ne paraissait, ne demeurait ainsi qu'un éternel demi-sourire que nous savions tous trois artificiels.


Et puis, la porte s’ouvrit et je la vis.


Son apparition me frappa violemment, brusquement, et la pesanteur n’eut alors plus aucune influence sur ce que je ressentais ; la réalité même n’avait plus d’attache sur la situation, elle se trouvait comme écartée de moi, de nous. J’étais ébranlé et perdu sous une fumée épaisse, pesante, qui m’encombrait les poumons et la pensée jusqu’à ce que s’évanouisse  toute raison, vraisemblable cohérence qui animait pourtant ma carcasse sans véritable logique. Ma chair frissonnait, ma respiration se taisait, mes os vibraient et un étonnant vertige m’emportait dans un délire où le désir régnait en maître sur ma conscience humaine, morale. Je sentais mon cœur danser contre ma peau brûlante,  ma présence fondre dans la fièvre qui m’habitait soudainement et là, ! je fus accablé par les besoins que j'éprouvais si subitement à l’égard de cette gamine aux cheveux blonds. Je la détestais pour cela, mais je dois t’avouer que cette haine me plaisait bien plus qu’elle n’aurait dû. Je voulais me mêler à elle, m’oublier, la dévorer et voir se refléter dans ses iris mortes ma réflexion embellie par son sang. Si rouge, si parfait, je pouvais presque l’admirer couler dans ses veines, caché sous une peau pâle et séduisante sur laquelle, je le savais, mes envies pourraient bientôt se dessiner sous la forme de quelques cicatrices. Hm, oui. Pour tout te dire, leur conception était si distrayante que je ne vis pas la soirée passer et, en un l'espace d'un soupire, plusieurs heures s'étaient déjà effacées.

Une phrase parvint néanmoins à me relier au présent alors que nous venions de terminer la tarte au citron meringuée que ma mère avait acheter, plus tôt dans la journée. J’avais sur ma langue le délicieux parfum du gâteau, et mes yeux se délectaient du charmant portrait que j’avais devant moi. Mon assiette était vide, cependant j’étais encore affamé ; tourmenté par une faim que la nourriture ne pouvait assouvir. Les paroles que s’échangeait chaque individu flottaient autour de nous, comme lointaines, alors je ne cessais de disséquer la demoiselle de ma vue aiguisée. Je souriais légèrement, et je crois qu’il s’agissait plus d’un réflexe de préservation que d’autre chose, tandis que la délicieuse sorcière cédait à mon regard l’image de son cou gracile, fragile, qu’elle courbait pour écouter sa mère. Oh, quelle délicieuse proposition m’offrit-on ensuite ! Je ne pouvais décemment pas refuser.

- Avec plaisir, suis-moi, intimai-je doucement à ma nouvelle muse avant de me faufiler vers l'escalier. Ma démarche était agile et vive, ma silhouette recourbée se hissant sur les marches avec une certaine précipitation. Je l'emmenai vers l'étage, où se situait ma chambre, tout en lui adressant ces mots :  Tu peux enlever ces chaussures, Darlin', tu n'en as pas besoin pour te démarquer des autres. Sur quoi, je pris son poignet dans ma main et l'entraînai vers un futur qui changerait... Tant et si peu, dans nos vies respectives. Tout et rien, à jamais.  


Dernière édition par Edward F. Fitzgerald le Dim 22 Déc - 3:40, édité 1 fois
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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Ven 20 Déc - 19:34





Et les minutes valsaient, se tenant par la main, fredonnant de doucereuses sérénades. J'étais obnubilée par le moindre de ses gestes, le plus maigre regard, la plus subtile expression ne devait m'échapper. J'attrapais à cœur ouvert, tout ce qu'il avait la bonté de me transmettre. C'était étrange, mais pas un seul sourire n'osait s'afficher sur mes lèvres, comme si je n'en avais pas le temps, pas eu la pensée. C'était un simple jeu auquel nous jouions sans que je ne réalise ne serait-ce que son ampleur. Si cette soirée m'avait annoncée la suite, aurai-je continué de jouer ? Me serais-je gorgée de ses mouvements, calquée de ses yeux ? Ou bien aurais-je abandonné, la souffrance annoncée dépassant le bonheur à venir ? La question se pose encore aujourd'hui. Mais les choses se sont faites ainsi et j'ai tord d'y penser avec interrogation, ce soir là, le futur n'avait pas même une espèce d'importance. Je le voyais lui, cet éclat mystique qui brillait dans ses prunelles bleues. Cet appel qu'il me lançait, sans que je n'en capte précisément le message. Cet énoncé de l'énigme à laquelle je n'avais aucune réponse. Il était comme un animal sauvage, une bête magnifique que j'avais le droit de contempler, qui se laissait doucement dompter du regard, pourtant, elle n'en restait pas pour autant moins sauvage. Son visage maigre que les ombres des bougies rendait plus mature encore, me séduisait plus que je n'aurais pu le penser. Il n'était qu'un homme. Un homme comme les autres, assis au bout d'une table. Et pourtant il avait quelque chose de ténébreusement spécial.

Alors on nous fit quitter la pièce. C'était avec une tension et une inquiétude fulgurante que je me levais de table, glissant un regard à mon père qui me regardait fixement. Je ne savais quelle idée il pouvait bien avoir en tête, mais il semblait intimement convaincu que ma présence n'était que déplaisante à lors de cette discussion dont je n'aurais pas vent d'un mot. Je le suivais, mes mouvements mécaniques grinçait et mon cœur combattait éperdument les spasmes qui meurtrissaient mes mains, tremblantes. D'un soupir, je tentais de contrôler ces choses bien étranges. Il avançait, devant moi, sa stature immense, les longs membres et ses cheveux ô combien étranges. Edward ? Qui-es-tu ? Aussi, il me conduisis à sa chambre tandis que j'articulais mes pas, concentrée sur le contrôle de mes tremblements et de ma démarche qui se voulait un semblant de naturel. Mais mes efforts étaient désespérément vains et les sangles qui retenaient mes pieds me sciaient la cheville de surcroît. Il glissa un regard vers moi, détaillant mes formes, analysant mon être jusqu'au plus fin de mes fonds. Et doucement, sa voix me soufflait comme si moi seule pouvait l'entendre :

« Tu peux enlever ces chaussures, Darlin', tu n'en as pas besoin pour te démarquer des autres. »

Je restais une seconde immobile, surprise et perdue dans un sentiment d'incompréhension asphyxiant. Comment était-il capable d'une pareille chose ? Soudain, je me penchais, libérant mes pieds de leur prisons terribles, ne pouvant m’empêcher de jeter un regard en direction des adultes restés en place. Jouant leur théâtre. Maman ne pouvait me voir et avant que je n'ai le temps de faire quelque chose de plus, je sentis sa main se glisser dans la mienne. M'emporter vers de nouvelles aventures, m'attirer dans son étrange demeure, me tirer dans les plus fines illusions de mon existence. Je ne croyais pas. Je ne voulais pas croire. Et me voilà, dans sa chambre je posais le pied alors qu'il fermait la porte derrière moi, fermant la porte de la cage, me coinçant dans le piège à souris dans lequel je tombais sans même en avoir honte. Je rentrais dans la grotte du terrible monstre, et il ne prenait pas même la peine d'être tapi. Au contraire, il tenait ma main dans la sienne. Je n'avais pas peur.

Nous nous lâchions alors qu'il filait chercher quelque chose dans un tiroir, me tournant le dos. J'imaginais alors, les courbes de sa nuque nue, de ses épaules, du dessin de sa colonne vertébrale. Sa peau fine, d'une transparence morbide. Il se tournait alors, et me tendait de ses longues mains noueuses, une cigarette. Je la regardais, hésitant un instant et cédant finalement je la tirais de ses d'entre ses doigts. Un poste de radio datant du siècle dernier laissait courir sur l’atmosphère une musique aux airs nostalgiques, on sentait la voix, se tirer et s'étouffer dans des paroles que je saisissais à peine. En réalité, je n'osais parler, je n'osais que faire dans cette chambre si étrange. Le temps semblait ralentit, arrêté, sensiblement figé dans un songe qui nous tirait l'un et l'autre. Il me présentait son briquet et d'un geste machinal j'en allumais la cigarette. De mes lèvres s'échappait de la fumée grise et dans mon crâne une sorte de léger flottement s'infiltrait. Mes poumons grillaient un peu plus à chaque bouffée et pourtant, je ne pouvais m'arrêter de tirer sur le philtre pour en aspirer les vapeurs. La sensualité de la chanson me faisait inconsciemment me balancer de gauche à droite et sans trop réfléchir je me laissais tomber sur son lit aux draps gris. C'était un lit large, deux places, alors brisant ce charme que berçait la musique, je me risquais à demander à voix basse, soufflant une vague de fumée à l'odeur caractéristique :

«  Quelle peut bien être la suite de l'histoire ? »

Ma réplique sonnait étrangement. Dans ma tête elle se mit à raisonner, et les questions m'assaillaient, mais quelle histoire pardi ? De quoi parles-tu ? Mais de ça. De ce soir, de demain. De cette histoire, de ce magnétisme instable et tapageur. Quelle en était la suite ? Où allions-nous ?


Dernière édition par Dora B. Stone le Sam 21 Déc - 17:55, édité 1 fois
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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Ven 20 Déc - 22:50


L'alibi d'un sourire
feat Dora B. Stone

Peu à peu, je la vis succomber aux songes fumeux et nébuleux qui nous entouraient. Son corps se cambra langoureusement sur le matelas rigide ; la couleur cendrée des draps enveloppant partiellement la jeune femme comme s'il s'agissait d'un linge de poussière épaisse et lourde. Je n'avais jamais vu pareille vision, pas même dans mes délires les plus admirables. Elle était belle. Le regard vaguement éveillé, je la contemplais avec une curiosité affirmée alors qu'une lueur rougeâtre apparaissait au bout de ma cigarette, qu'une fumée de tabac ne tarda pas à accompagner dans un sensuel entremêlement. Absolument tout était enivrant ; la chaleur de nos silhouettes proches l'une de l'autre, l'odeur de son parfum et de la nicotine, ou encore les ondes que créait la chanson de Janis Joplin. Je me perdais dans une ivresse de plaisir dans cette ambiance intime et électrique tandis que Doralysa m'emportait avec elle dans une curieuse rêverie, entraînant mon esprit vacillant parmi les innombrables questions qui se bousculaient dans le silence. Je sentais mon crâne prêt à exploser à chaque pensée qui le traversait, néanmoins je ne pouvais me retenir d'en exiger plus. Encore et encore, jusqu'à la perdition totale. La folie pure, l'évanouissement de toute raison ; c'était cela que je demandais lorsque la sorcière ancrait son attention dans mes orbes. Soudain, la question qu'elle venait de jeter percuta mon âme et une centaine de réponses chancela sur mes lèvres entrouvertes. Ma langue vint caresser la pointe acérée de mes dents alors que mes prochaines paroles dansaient sous mon souffle ;

-
Je l'ignore, Darlin'. Celle-ci est peut-être déjà finie et il est maintenant temps d'un commencer une autre. Je ne dis rien de plus pendant un instant avant de pencher la tête sur le côté, en direction du poste de radio qui fredonnait continuellement. Tu connais ?

La situation me paraissait irréelle. Sans doute n'était-ce qu'une illusion, mais il me semblait que nous n'étions plus que tous les deux dans l'appartement, seuls dans l'atmosphère confinée de ma chambre. La voix qui résonnait autour de nous formait un épais voile de mots et de notes de musique que rien ne pouvait traverser, si ce n'est quelques brefs éclairs de lumière aveuglante que produisaient les phares des voitures, dehors. Mais je ne pouvais les voir, du moins, pas vraiment. Pourquoi, me demanderas-tu ? Car l'inobservable chaîne qui m'unissait à Doralysa cette nuit-là me prohibait également tout éloignement, peu importe que celui-ci soit visuel ou tactile. J'avais même la certitude que si mon corps s'écartait du sien, la douleur serait aussi réelle que trompeuse. Nous étions unis l'un à l'autre comme l'ombre et la lumière, le silence et le bruit, la douleur et le plaisir. Opposés et pourtant, pourtant ! irrémédiablement liés. C'était indéniable. Quand bien même je fusse aveugle, sourd ou muet, j'avais l'assurance que ma dépendance aurait été exactement similaire. Elle était comme un addictif dont mon organisme et mon esprit ne pouvait se passer, se séparer. Je ne la connaissais qu'à peine et je sentais cependant qu'elle aurait un impacte sur mes décisions futures. Était-ce de l'amour ? Peut-être, je ne peux qu'émettre des suppositions car cela, tout cet insensé b*rdel, me divisait. J'avais le lancinant désir de m'incliner vers cette voluptueuse bouche qui m'appelait et de l'embrasser jusqu'à ce que son goût se répande en moi comme  le plus exquis des poisons ; toutefois l'Autre me hurlait une envie moins charnelle. Plus bestiale. Plus meurtrière. Le besoin viscéral d'enfoncer en elle mon bec de charognard, d'engloutir la vie qui l'animait pour que ne subsiste qu'une dépouille vide. En contemplant son visage, je ne pus m'empêcher de penser que la mort embellirait encore davantage ses traits fins et délicats. Elle serait une oeuvre d'art, la mienne. Parfaite.  

Je m'approchai d'elle, posant soigneusement mes mains sur le lit quand mon poids s'y enfonçait. Je ne voulais pas la faire fuir, aussi ce fut avec une infinie précaution que je me courbai afin de me plonger dans ses yeux verts, nuancé de diverses couleurs plus ou moins claires. Je vis s'y refléter des mots, des images ; un flou indistinct qui brûlait dans son être. Elle semblait perplexe, étourdie même, bien qu'une intelligence véritable irradiait de ses prunelles que je trouvais à la fois transparentes et obscures. Elles me laissaient entrevoir le potentiel que la demoiselle renfermait derrière son chaste masque de vertu, tout en me dissimulant toute la profondeur de son intellect. C'était loin d'être assez et je réclamais plus. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, m’inculqua  mon alter ego tandis que ma respiration, que la fumée alourdissait, se fondait avec celle de l'adolescente aux pieds nus. Le sourire ne cessait de fendre mon visage telle une obscène parodie de la vérité. Je la haïssais. Je l'adorais  –  j'étais confus. 


Dernière édition par Edward F. Fitzgerald le Lun 10 Fév - 17:30, édité 1 fois
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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Lun 23 Déc - 20:26





Je voyais le temps se stopper au creux de nos mains, sinuant à nos oreilles, nous enveloppant d'une couverture imaginaire. Le rêve avait un cruel goût de réalité et les secondes qui s'écoulaient maladroitement nous sonnait comme le coup d'un poignard en pleine mer. Nous avions le temps, tout le temps. Et le rêve durerait, jusqu'à ce que nous en décidions autrement. Son visage attirait mes prunelles émeraudes dans ses opales enfumées. Ces miroirs aux reflets doux, complexes et énigmatiques. Ses pensées voltigeaient dans sa tête et je me jurai d'y avoir accès un jour. Pourtant, cette promesse encore, je n'y croyais guère. Le connaître, c'était signer la fin. C'était ouvrir les yeux et se réveiller de ce sommeil fantasque. Quitter toute cette magie, s'émerveiller d'un moment fini... La magie, la magie elle tout entière se trouvait dans ses yeux. Et prétendre connaître les fins fonds de l'âme ténébreuse de Fitzgerald était une erreur de débutant. Pourtant, je frôlais cet espoir, je brûlais d'envie de le voir me glisser à l'oreille, de douces paroles, peu importe leur sens. Rien n'avait plus d'attrait que le bleu de ses iris. Il n'était qu'un fantasme, un clown parfait m'intimidant au mieux. Je n'attendais de lui, que ma liberté. La liberté d'être sauvage. Qu'il m'apprenne à briser les chaînes, me fasse pousser des ailles. Qu'ensemble nous partions loin, soyons deux et uniques à la fois. Je caressais ces songes d'une main malhabile, à moins que je ne caresse le drap, drap doux de son lit. Je perdais tout sens du réel, de l'abstrait, et tandis qu'il répondait à ma question si étrange, je fermais les yeux, laissant les mots s'articuler autour de moi dans une danse fabuleuse. Et la musique continuait, s'emballant d'autant plus. Nous étirant dans des mouvements imperceptibles. Je le voyais, l'imaginais se courber sur les notes. Parcourir de sa voix, les plus beaux moments du chant. Il m'emmenait sans conscience des risques, oubliant la faim, la peine, le sommeil et les interdits. Et c'était cela que j'attendais. Alors il me lança cette invitation. Cette invitation à parler, à souffler dans le vent, l'air troublé et sensuel.

« Tu connais ?  »

Qui ne connaissait la voix de Janis Joplin ? Je n'avais pas en tête le titre de la chanson, mais l'artiste s'imposait sur le tout, comme une reine sur son royaume. Elle nous envoûtait, convoitait nos idéaux, sifflait des rires, des pensées à nos esprits malheureux. L'euphorie me scindait, piquant chaque parcelle de mon aimable corps. Je le voyais, faire scintiller ses paupières par dessus mes courbes, au dessus de mes formes. Je le voyais, déguster lentement et... étrangement, je ne m'en offusquait pas. Bien au contraire. Presque flattée par ses regards, je me sentais prise d'une folle envie de bouger, doucement, langoureusement.

Je hochais la tête, lui signifiant une mince réponse à sa simple question. Et lentement me relevais. Je ne savais plus vraiment ce que j'étais en train de faire, les mouvements me venaient seuls, se glissant eux même dans mon corps de jeune femme. Une de mes mains, comme du velours se glissa dans la sienne, un sourire enfin se dessina sur mes lèvres roses encore, un sourire émanant bon nombre de sensations. De précieux sentiments s'élevaient, se partageaient par le lien que nous décidions de former. Je voulais que l'on danse, l'un avec l'autre, liés de nos bras. Je voulais sentir sa main sur mes hanches, le voir me regarder, tout près là. Je voulais que tout s'annonce, que les cloches sonnent aux creux de nos cœurs, nos oreilles et nos visages hypnotisés. Alors à son oreille, je lui faisais don d'une phrase, de quelques mots :

« Dansons. »

Un ordre peut-être ? Non. Une invitation. La plus douce, la plus belle. Je savais qu'il dirait oui. Je le savais, et je l'en priais furieusement. Il n'avait pas le droit d'être comme les précédents, pas le droit d'être faux, de n'être qu'un homme. Je voulais sentir ses ailes, caresser ses plumes du bout des miennes. Edward me faisait rêver, secrètement, silencieusement, c'était cela qui rendait le jeu magique. Il était cruellement doué.

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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Jeu 26 Déc - 3:10


L'alibi d'un sourire
feat Dora B. Stone

Le premier mot qu'elle m'accorda fut une invitation aux vices, à la déchéance de ma conscience. Je sentis les syllabes glisser et ramper sur ma nuque puis couler dans mon sang, leur écho retentissant dans mes entrailles que d'ardentes envies changeaient en cendres. Possédé par le fatras qui oppressait mon esprit, je laissai le présent s'emparer de moi comme si je n'étais plus qu'un pantin, tiré par les fils d'une force invisible mais puissante. Oh, si puissante qu'elle régentait mes os, mes organes, mes sens et mes actes  jusqu'à ce que tout cela ne soit qu'un ensemble d'objets superficiels ; maniés par une main impartiale, ils n'étaient que des insignifiants accessoires devant l'ampleur de l'instant. Une rencontre, deux âmes se frôlant l'une à l'autre, se découvrant et s'égarant ensemble dans le labyrinthe de leurs pensées. Je sentais sur ma peau la caresse haletante d'une respiration et entre mes doigts nerveux, la cigarette dansait telle la folle amie d'une incontrôlable débauche qui rongeait chacune de mes réflexions. Elle dansait, sans cesse, et son reflet presque net s'agitait impétueusement dans les iris languissants de la gamine tandis que, d'une main agile, j'approchais ce corps propice à la passion vers le mien, fiévreux. Je n'osais encore le toucher, car je jugeais cela trop tôt – il fallait attendre, juste une seconde de plus. Je n'avais alors que peu de convictions, et ces dernières demeuraient enfermées au plus profond de mon être, mais parmi elles, une me semblait plus qu'évidente ; ce moment, le nôtre, était de ceux au parfum si singulier qu'ils ne devaient être négligés. Je frémissais, poussé par on ne sait quel tourment, et pourtant, je faisais traîner le temps pour que reste sur mes lèvres la saveur d'une brève éternité que rien ne pourrait me faire oublier. C'était une promesse que je formulais en silence ; l'assurance muette d'un souvenir gravé dans ma mémoire. Je souriais, d'un sourire qui défiait la vie tout en lui accordant une indulgence sans équivalence. Qui comprenait tout mais ignorait la réalité afin de croire en quelque chose de plus fantasque, de plus extraordinaire. Mon jugement n'était qu'un ramassis de songes improbables, de c*nneries toutes plus extravagantes les une que les autres, et c'était ce qui me convenait.

Posant enfin ma paume sur la hanche de la blonde, je me surpris à vouloir partager avec elle le désordre qui régnait dans ma tête. Aussi, je décidai de me cambrer vers elle et de poser dans son regard les contemplations qui me parcouraient. Un léger fredonnement vibra dans ma gorge et s'en alla rejoindre la voix, lointaine, de la chanteuse, tandis que mon haleine rejoignait celle, saccadée et trépidante, de la muse. La muse. Hmm, oui, cela lui convenait si bien que je ne pouvais m'empêcher de rire devant une telle trouvaille. Cette appellation s’accrocha immédiatement à les courbes de sa silhouette féminine qui ondulait, chavirait, vacillait en fonction des notes de musique. Elle était si inspirante que j'en tremblais ; l'envie dévorante de laisser libre cours à mon imagination interpellant brusquement mon attention. Frustration. Je ne connais qu'à peine cette demoiselle et, cependant, elle était déjà une religion. Origine de mes pêchés et réponse à l'Absolution salvatrice, j'éprouvais le besoin d'en savoir davantage sur elle. L'Autre croassa son accord.

-
Tu es croyante, demandai-je sous un nuage de fumée grise. L'odeur du tabac flottait agréablement autour de nos deux personnes entrelacées, imprégnant nos habits et chargeant l'air d'un goût de nicotine. Ma main se serra autour de la sienne comme si je craignais qu'en la lâchant, elle allait s'évanouir tel un fantasme éphémère. Je refusai cette éventualité. Mes jambes tremblaient sous le poids de mon être, soudainement si lourd et pesant ! alors que j'amenais ma bouche près de son cou. Je ne fis que l'effleurer toutefois la tentation me pressait à agir plus que le raisonnable m'autorisait ; je désirais plus que tout atteindre le nirvana que me jurait la chair tendre et délicieuse que j'avais quasiment sous les dents, entre mon bec de vorace charognard, néanmoins je résistais. J'ignorais pourquoi, mais c'était ainsi. Le cœur battant et les poumons sifflants, j'éprouvais un violent vertige. Des ailes se déployaient dans ma boite crânienne qu'une ivresse chamboulait sans explication – aucune. Vertige, à nouveau. Et chute inexorable, abandon sublime dans  la passion avide de sensations, de contacts continuels et brûlants. J'étais affamé comme jamais, pourtant une  étrange conscience me criait d'arrêter, de cesser tout cela. Alors, je finis par m'écarter, essoufflé.
 
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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Sam 25 Jan - 22:31





Avez vous déjà dansé par le passé avec un oiseau ? Avec la folie, avec l'homme ailé ? Je l'avais fait ce soir là, alors que nos regards se frôlaient, que la patience avait des limites subites et alarmantes, alors que Janis Joplin chantait dans notre dos, je dansais avec lui. Je me souviens par moments avoir eu l'illusion parfaite, l'image instable qu'il n'était pas qu'un jeune homme. Que lorsque je fermais mes paupières, il devenait plus que ça. Il prenait une force, une liberté, m'en soufflait doucement. Folie, folie. C'était de la folie, et j'en souriais. Il jouait simplement alors que je m'enfuyais dans des songes fiévreux. Je le voyais lui, il regardait celle que j'étais, ce soir. Mais le ferait-il demain ? La minute suivante m'appartiendrait-elle encore ? Voilà quelques précieuses heures que son attention était portée sur mes yeux verts, mais ne dévierait-elle pas l'instant d'après pour suivre les prunelles d'une autre ? Je chassais ces questions d'un revers de main, après tout, ça n'avait pas d'importance, pas d'importance, je ne le répéterai jamais assez.


Il se penchait, ombre à peine, sur mon corps secoué d'imperceptibles spasmes. Et alors que doucement ses lèvres frôlaient ma nuque, je frémis. Mes yeux se fermèrent et le monde s'effaça l'espace d'un instant. Plus rien n'était tout et le tout n'était plus rien. Rien qu'une douce tempête de soie, rien que le vol d'un oiseau dans le ciel sans nuage. Ça ne dura que quelques fractions de secondes, mais en ouvrant les yeux de nouveau, j'étais changée, j'étais apaisée. Comme sous l'emprise d'un délice, d'un vice, d'une euphorie impétueuse, déraisonnable.
Alors, il s'éloignait derrière la musique, me libérant de son emprise suffocante mais à la fois délicieuse. Une drogue qu'était ce jeune homme. Je tirais une dernière bouffée de ma cigarette, sentant arriver le filtre et avec un bruit sifflant, l'abattit dans le cendrier posé sur une petite table. Le bruit du feu étouffé, de la braise écrasée. Je regardais cela sans vraiment voir, mon regard transperçait ma main maladroite, endolorie.
Anesthésiée.


« Tu es croyante ? »


La question resta en suspend dans l'air, je secouais mes neurones, les concentrais un à un sur ces mots qui me donnait à réflexion. Croyante, croyante en quoi ? La religion, les gens, les rêves... On peut croire en tant de choses. Je croyais encore à l'époque à toutes ces facettes de la vie, j'avais l'espoir humain dans la peau, j'avais ces utopies qui rodaient à travers mon coeur. Cela serait mentir que de dire qu'elles se sont évanouies aujourd'hui, mais la jeunesse rendait tout différent. Elle donnait à une larme la force d'un fleuve. J'ai l'espoir et je l'aurais toujours, toutefois je n'avais jamais été aussi croyante que ce soir là, dans la chambre grise d'Edward Figaro Fitzgerald.


«  Très. Je suis très croyante. »


Je pivotais doucement dans sa direction, appuyant mes mains et mes fesses sur la table dans mon dos pour lui faire face. Mes yeux roulèrent de nouveau dans les siens, le happant au passage.


«  Et toi Eddy-boy ? L'es-tu ? »

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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Mar 11 Fév - 22:04


L'alibi d'un sourire
feat Dora B. Stone


Je sentais mon âme remuer de mon corps au sien, sa constance obscure se balançant dans un mouvement indécis. J'en éprouvais un vertige particulier ; le sentiment était tel que j'avais l'impression de me détacher de mon enveloppe charnelle et de ne plus m'appartenir. Je n'étais plus moi – je n'étais plus nous. Une chaleur presque imperceptible se déploya dans mon crâne avant de détendre son emprise particulière jusqu'au bout des doigts que j'enroulai autour du poignet de Doralysa. Je me sentais brûler de l'intérieur et pourtant, ma peau était aussi froide que celle d'un cadavre. Le sourire demeurait immobile si ce n'est un bref, subtil mouvement qui étira mes lèvres pour étaler sur mon visage un rictus indulgent et amusé. Secouant la tête et haussant les épaules, j'entrepris de défaire la réponse que me murmurait l'Autre ; ma voix semblait enraillée, échappée d'un autre monde auquel le concret n'appartenait pas.

- Cela dépend des jours. Parfois je crois en tout, parfois en rien. Une pause. Je suis certain que tu comprends ce que je veux dire, n'est-ce pas Darlin' ? Tu es différente. Ton regard n'est pas comme celui des autres, il me fait penser à...

Les mots se perdirent dans ma gorge, soudainement inutiles et encombrant cette étrange rencontre. Je n'avais plus envie de finir ma phrase  – à quoi bon ? Mon esprit restait trop bizarre pour que je puisse extérioriser son fonctionnement ; il s'agissait-là d'une bien curieuse machine. Silencieuse en apparence, assourdissante derrière son masque d'humanité, elle n'avait de commun que le nom. Machine. On ne pouvait faire plus banal, cependant derrière cette vulgaire appellation se cachait un mécanisme saugrenu et dénué de toute logique. La raison lui semblait étrangère. Elle m'était inconnue, je crois, et n'avait donc aucun attachement avec la situation dans laquelle j'étais plongé. Je me sentais un peu étourdi, chacune de mes respirations se heurtant sourdement au silence quasi-religieux qui occupait l'espace alors que le temps semblait glisser entre mes mains. Engourdi, je resserrais mon emprise autour de la chair douce et délicieuse de mon invitée. Je craignais qu'elle m'échappe, qu'elle s'enfuit comme un de ces fout*s délires qui m'embrouillaient parfois la conscience. Si elle disparaissait, j'avais la certitude que je ne cesserais de la chercher jusqu'à la trouver – peut-être en devenant complètement timbré, d'ailleurs. Aussi, je m'accrochai à elle pendant de longues minutes, un temps infini et éternel durant lequel je vis mon propre reflet apparaître dans les yeux admirablement bleus de la jeune femme. L'image était nette, divisée en deux par l'obscurité de la pièce. La partie éclairée me montrait un homme pratiquement sain, tout à fait normal, tandis que la sombre dévoilait une silhouette informe et unique. J'y voyais un oiseau ; un grand rapace au plumage noir et au corps hideusement recourbé sur lui-même. Et dans l’œil de la demoiselle, tous deux ne formaient qu'un seul individu. 

M'écartant brusquement de Doralysa, je pris un certain recul face à cette apparition déconcertante. La cigarette qui tremblait entre mes doigts finit enfin sa courte existence dans un poussiéreux cendrier avant que je ne tende l'objet en verre en direction de la blonde. Mon attention erra alors sur le plancher, vagabonda vers la fenêtre, puis tomba sur les têtes réduites et bocaux de formol qui reposaient un peu partout dans la chambre. Soudainement, mes prunelles retournèrent sur l'adolescente pour juger sa réaction. Avait-elle vu ma collection ? Était-elle effrayée ? En quelque sorte, je connaissais déjà la réponse : Non. Cette certitude me rendit extatique et satisfit un instant ma sinistre folie.    
  
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Re: Une rencontre particulière
Invité, le  Ven 4 Avr - 18:50





Le gris, de la nuit. La nuit sombre qui dehors s'emparait du monde. On la savait présente sans pourtant trop la voir, sans pourtant trop savoir. J'avais le vertige dans cet endroit, dans ce moment qui n'en finissait pas. J'avais de la fumée dans le crâne, j'avais de la fumée au cœur. J'avais fait ce soir, de ma rancœur un espoir. Je le lui plaçais entre les mains, une confiance presque impétueuse que je lui prêtais. C'était comme si je n'avais pas peur. Mille songes m'avait déjà traversé l'esprit tu sais. Et j'étais persuadée que dans le sien vagabondaient les mêmes. Car à travers son regard gelé, je voyais le début, le premier chapitre de mon histoire. C'était comme s'il allait y déposer la majuscule précaire de son écriture étrange. Une encre verte. Émeraude ou grisâtre. C'était comme si, Edward était ce qu'il avait toujours manqué à mon existence. C'était comme s'il débarquait du ciel, cet oiseau volatile à l'apparence maigre. C'était comme s'il débarquait du ciel pour m'indiquer d'un battement d'aile que je devais le suivre. Et je ne rêvais d'un coup plus que d'une seule chose, le suivre.

C'était comme si d'un commun accord nous nous étions liés et alors que main dans la main nous ondulions nos corps, nous nous transportions dans une autre dimension, je ne pensais plus. Je n'avais plus envie de faire comme tout le monde. Je me contre-foutais de mon stage prochain au ministère. Je me contre-foutais des études de ma sœur. Je me contre-foutais de la coupe de cheveux de ma mère. Je me contre-foutais du qu'en dira-t-on et de tout ce qui n'avait pas de rapport avec lui. Je ne portais plus d'intérêt à rien. Rien si ce n'était que ses profondes iris envoûtantes. Ils les mêlait aux miennes et nos regards ne semblaient non pas s'entrechoquer, mais plutôt se compléter dans un naturel parfait.. Une évidence.

Soudain je vis dans ses yeux passer une lumière, un éclat de vibration très étrange. Comme malsain. Presque dangereux. Il s'éloignait soudainement, lâchant mes mains qui restèrent un instant ou deux en équilibre dans l'air épais. Je fus totalement hypnotisée par ce que j'avais cru voir filer dans ses prunelles. Un léger flottement secoua mes neurones quelques secondes avant que je ne me reprenne. Je n'avais jamais rien ressenti de tel... C'était comme si j'avais perdu pied, perdu conscience de toute notion gentiment apprise au cours des années. Comme si ce que j'étais se résumait à guetter cette lueur étrange derrière ses pupilles sombres. Je n'étais plus. Je ne vivais plus. Et soudainement, comme un bloc je retombais à terre. Je retrouvais mes sens les uns après les autres...

Mon regard tomba subitement sur une collection de têtes réduites. Alignées les unes à côté des autres, ces visages vidés, ces anciens humains ensorcelés. J'avais lu tout un tas de choses sur les têtes réduites par le passé... Alors Je glissais mes yeux le long des étagères, y croisant des trucs et des machins tous plus étranges les uns que les autres. Un sourire se dessina sur mon visage et je pensais subitement « Qu'est-ce qu'il est bizarre... » et ça ne m'effrayait pas. Bien au contraire, j'en devenais plus passionnée. J'avais presque honte de ma chambre blanche et neutre. Honte de mes murs sans aucune trace, honte de ce bureau brillant et bien rangé, honte de ce diplôme de BUSES encadré par maman. J'allumais une nouvelle cigarette, me servant dans le paquet posé sur le lit, savourant chaque taffe et fouillant quelque peu sur les étagères. D'une main légère je déplaçais certains livres d'astronomie, lisant les titres, souriant en coin ; de l'autre main je tenais ma cigarette, la fumée s'enroulant tout autour de mon corps. Soudain , alors que je me dirigeais vers le cendrier, ma mère m'appela du bas de l'escalier : « Dora ? On rentre ma chérie, descends. » J’éteignis la cigarette avec peu d'assurance et me tournais vers Fitzgerald. Sa silhouette orientée vers la mienne, je me mis à lui sourire franchement.

Je n'avais pas peur, je savais que nous nous reverrions dans quelques temps, car Nous l'avions décidé.

Alors furtivement, je m'approchais de lui, et dans un bruissement d'ailes, déposait un baiser sur ses lèvres. Impulsivement. Comme si tout cela n'était qu'une danse, qu'un jeu, et pourtant dans le timbre de mon cœur, c'était loin d'être le cas.

Descendant en vitesse, mes escarpins à la main et pied nus je rejoignais la voiture après un rapide au revoir aux parents d'Edward. « Tu es sortie pieds nus ? » me lança ma sœur. Je ne pris pas la peine de répondre et nous rentrions à la maison.

À une prochaine fois Tendre Rapace...



Fin du RP.
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Re: Une rencontre particulière
Sloan Wentz, le  Ven 2 Mai - 19:55

(Pv Ethan)

Ce bar, c'était vraiment le truc le plus paumé que j'aurai pu trouver. Sincèrement, je ne parvenais pas à comprendre ce que je foutais là, accoudé au bar à attendre que quelqu'un daigne pousser la porte de l'enseigne. Personne ne se risquait ici. Il y avait mieux, plus réputé, plus fréquenté et nettement moins cher alors la plupart des gens allaient même jusqu'à ignorer l'existence d'un trou perdu comme celui là. Mais tant pis, après tout. C'était juste en attendant de trouver mieux, et j'avais de l'espoir. Je n'étais pas d'un naturel râleur et jamais je ne m'étais résigné à baisser les bras à la première occasion, aussi avais-je rejoint Alexie dès que je l'avais pu, abandonnant mon restaurant et plaquant tout sur un coup de tête. Je n'avais aucunement prévu que cela arriverait. C'était soudain, imprévu et insolite. Je m'étais promis de ne jamais plus revenir en Angleterre, et il avait suffit de cet espèce de coup de foudre pour que je m'y résigne sans hésitation aucune. Ce changement était néanmoins bienvenu. Je vivais bien en Chine, cependant, à présent que je n'y étais plus, je me sentais revivre. Je vivais pour l'instant présent, plus heureux que jamais, et cette situation me procurait une sorte d'adrénaline incroyablement bienfaisante.

J'étais...Bien. Et cela me permettait d'oublier que j'avais des fourmis dans les fesses à force de rester debout à attendre. Et soudain, ô miracle, un homme fit son apparition pile au moment où je commençais à piquer du nez. Le remerciant de tout mon coeur en mon for intérieur, je le regardai silencieusement s'avancer vers le comptoir en titubant à moitié. Il était grand, avait les cheveux aussi foncés que ses yeux. Une seule chose clochait : Il avait l'air un peu trop jeune pour s'aventurer aussi tard dans un bar, les yeux embrumés et la figure déformée par le dépit. Il avait pas l'air bien. Il me rappela moi à son âge, et je n'eus pas le coeur à lui faire de reproches. Poudlard, c'était franchement barbant. Il était par contre évident que ce n'était pas uniquement sa scolarité qui l'avait mit dans cet état là. Je compatissais, mais ce n'était pas mon problème. Des années dans le métier m'avaient permises de comprendre que les clients se fâchaient rapidement et que moins on la ramenait, mieux c'était. J'étais un éternel curieux. Seulement, je n'étais pas certain qu'il apprécierait que je m'intéresse à sa triste vie alors je me contentais de le saluer et de lui demander impassiblement :

- Bonsoir. Qu'est-ce que je vous sers ?
Ethan Wood
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Re: Une rencontre particulière
Ethan Wood, le  Ven 2 Mai - 20:38

(PV Sloan ♥)

Le brun n'en revenait toujours pas. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire, qu'avait-il pu bien dire pour que cette si belle histoire se finisse aussi mal ? De toute façon, ce n'était sûrement pas sa faute. L'anglais avait beau chercher dans son esprit, il ne voyait pas où le bas blessait. C'était peut-être seulement son destin ? Cette histoire n'était pas faite pour durer et il le savait qu'un jour où l'autre tout s'effondrerait. Mais malheureusement, ce jour était arrivé trop rapidement et Ethan n'avait aucunement eu le temps de s'y préparer. Il en voulait un peu à Alexie de lui avoir tout déballé comme ça, sans prévenir mais d'un autre côté, il ne voulait que son bonheur. Alors si ce n'était pas lui mais un autre homme qui pouvait lui offrir, le brun ne pouvait rien dire.

Pour apaiser sa tristesse qui tambourinait dans son crâne et lui apporta rapidement un énorme mal de tête, Ethan marchait. Jusqu'où ? Il n'en savait rien. Le brun voulait juste se défouler et c'est en arpentant les rues de Londres que celui-ci réussissait à se calmer. Mais il lui manquait autre chose, il avait besoin d'alcool et de beaucoup d'alcool. Pas qu'une bonne Bièreaubeurre qu'on sirote au coin du feu tout en racontant sa journée à un ami, non la grande bouteille que tu t'enfournes d'une traite qui te donne encore plus soif qu'au départ. Certes, Ethan savait que c'était mal, qu'il ne devait pas faire ça mais l'alcool semblait l'appeler, l'inviter à le consommer. Et malheureusement, il retombait toujours dans le même piège.

Alors, pour trouver quelque chose à s'enfiler, Ethan poussait les portes de tous les bars et restaurants qu'il trouvait mais tous étaient bondés. Un bar moldu ou sorcier, le britannique s'en fichait, tout ce qu'il voulait, c'était du calme et un endroit bien paumé pour que personne ne vienne le déranger ou le surprendre alors que son moral était à zéro. C'est après une dizaine de minutes que l'adolescent poussa une vieille porte en chêne grinçante et il découvrit, en passant sa tête dans l'ouverture de la porte que seul un serveur accoudé au comptoir était présent dans la salle. Sans se faire prier ni perdre de temps, de peur que des clients rappliquent juste après lui, le sorcier pénétra dans l'auberge et s'assit sur un tabouret près du comptoir assez près du serveur pour qu'il n'ait pas idée de venir lui tenir compagnie. La table était poussiéreuse et une odeur sale emplissait l'air. Tant pis, du moment que personne ne venait à sa rencontre, tout se passerait bien.

- Bonsoir. Qu'est-ce que je vous sers ?

Ethan tourna la tête. Ah oui, c'est vrai, il était encore là lui. Le brun se saisit de la vieille carte qu'il trouva à quelques centimètres de lui et fit semblant de la lire avec attention, à vrai dire il savait déjà ce qu'il voulait mais le dire comme ça d'un coup sans avoir jeter un coup d'oeil aux choix des boissons, ça l'aurait fichu mal. Alors, après quelques minutes, le Wood déposa la carte nonchalamment et se tourna vers le serveur, la mine grave.

- Une bouteille de whisky. Grande s'il vous plaît. Pas de bonjour, pas de bonsoir. Quand y'a d'la gêne, y'a pas d'plaisir.
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Re: Une rencontre particulière
Sloan Wentz, le  Ven 2 Mai - 22:19

(Pv Ethan)

Ce mec dégageait un truc qui me perturbait. Je me sentais un peu responsable de lui, parce que si l'envie lui venait de se boire la grande bouteille de whisky qu'il me commanda un peu trop vite, ou bien tout simplement de les enchaîner sans compter, ce serait en ma présence qu'il le ferait et ce serait à coup sûr moi qui morflerais. Ce genre de situations me dérangeaient, raison pour laquelle j'avais toujours préféré les restaurants aux bars. Question de fréquentations. Face à des alcoolos à moitié déprimés, je me sentais impuissant le plus souvent, et, ne pouvant généralement pas envoyer paître mon encombrante timidité, je ne bougeais pas d'un poil. Mais ce soir, c'était différent. Ce mec avait besoin d'aide, c'était écrit en gros sur son front. Il était jeune, il ne fallait pas qu'il tombe là-dedans aussi tôt. J'appréhendais un peu la réaction qu'il aurait si je venais à réagir, mais au pire des cas, je n'avais pas grand chose à perdre quand on y réfléchissait. Lui finirait probablement bien trop bourré pour parvenir à se souvenir de mon existence et cela m'ôterait de mon ennui mortel.

C'est d'un pas décidé que j'allai lui chercher sa bouteille, et après l'avoir posée silencieusement sur le comptoir accompagnée d'un verre dont je doutais que le gars se servirait, je me mis à l'observer longuement. Quand le fait de le voir se saouler commença à me saouler moi, je lui parlai enfin, brisant ainsi le silence que j'appréciai d'ordinaire mais qui présentement me gênait.

- Alors, qu'est-ce qui te pousse à boire autant, aussi tard, et aussi jeune ?

J'avais pris un ton que j'avais voulu neutre. Pas d'accents sarcastiques, pas de curiosité, pas de pitié. Rien. Je pressentais que le moindre faux pas le brusquerait encore un peu plus et ce n'était certainement pas mon but. A sa place, j'aurais esquissé la question. J'espérais de ce fait qu'il se montrerait plus intelligent que moi-même je l'aurais été. Ça n'avait pas l'air comme ça, mais je pouvais être plus utile et servir à autre chose que de jouer au serveur. Parler, se livrer à un inconnu qui n'en avait strictement rien à faire de ses problèmes et qui ne pourrait ni le juger ni lui en vouloir ne pourrait que lui faire du bien.
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Re: Une rencontre particulière
Ethan Wood, le  Ven 2 Mai - 23:09

Le serveur ne tarda pas à lui apporter sa grande bouteille de whisky accompagnée d'un verre qui n'était pas de refus. Sans signe de la tête ni mot de remerciement, le brun se munit de son verre et sans attendre remplit celui-ci et le but d'une traite. Il répéta cette opération une fois, deux fois, ainsi de suite. Et plus ça allait, plus les alentours devenaient floues. Finalement, alors qu'Ethan venait de finir sa bouteille et qu'il allait rapidement en commander une seconde, le serveur s'adressa à lui.

- Alors, qu'est-ce qui te pousse à boire autant, aussi tard, et aussi jeune ?

Qu'est-ce qu'il le poussait à sa saouler ? Bonne question. Là tout de suite il n'en savait rien, il avait tout oublié en fait. Pourquoi était-il ici dans ce trou à rats alors qu'il aurait pu faire la fête avec ses amis ? Pour oublier sûrement non ? C'était la motivation principale des alcooliques mais pour oublier quoi ? Bonne question, bah il avait oublié en fait ! Tout se mélangeait dans sa tête mais une seule image restait bien nette dans sa tête. Elle était brune, elle était belle très belle même... Mais impossible de rattacher ce visage sublime à un nom, Scott non ? Prescott ? Non, à moins que ce visage qui lui était si familier appartienne à un travelo, c'était bien d'une femme qu'il s'agissait. Alexie, ah oui c'était ça. Ce prénom lui était soudainement revenu en tête, tout compte fait il aurait mieux fait de l'oublier pour toujours. Le prénom de celle qui lui avait fait si mal ce soir.

Ethan releva la tête, le serveur le regardait toujours il semblait attendre quelque chose de sa part. Ah oui c'est vrai, il lui avait posé une question. Il était aveugle ou quoi ? Cet abruti n'avait pas vu que le sorcier ne voulait pas qu'on l'aide ? Il voulait juste se noyer dans l'alcool sans personne pour venir l'embêter au moment le plus dramatique de sa vie. C'était tellement demandé de vouloir être seul juste un moment ? Le Wood avait eu la chance de trouver ce bar paumé sans le moindre client mais il fallait qu'il tombe sur le serveur le plus bavard et le plus fouineur de tout Londres ? Vraiment, il ne pouvait pas espérer tomber plus bas, il s'en voulait désormais de ne pas avoir choisi le Chaudron Baveur comme hôte pour la soirée, il y avait tellement de monde qu'on vous laissait tranquille pour toute la soirée, chacun étant occupé à parler avec un autre. Mais il fallait qu'il en reste à ce qu'il avait choisi, alors d'un ton qu'il voulait indifférent il prit la parole.

- À ton avis ? Ethan laissa le temps au serveur de réfléchir et reprit, y'a que les filles qui importent à mon âge. Alors oui, c'est une histoire de filles, une qui m'a brisé le coeur mais ça fait plus mal que les autres parce-qu'avec elle c'était spécial.. Et je sais pas si je l'aimais, peut-être ? En tout cas elle a choisi un autre. Le brun prit sa dernière gorgée de sa première bouteille d'alcool et continua, mais je sais pas pourquoi je te raconte ça. Je te connais pas et tu dois sûrement t'en foutre royalement, désolé ...
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Re: Une rencontre particulière
Sloan Wentz, le  Sam 3 Mai - 2:33

J'avais en fait eu tords de m'inquiéter à propos de la réaction du jeune homme. Il avait l'air dans les vapes, pas assez pour qu'on le déclare à proprement parler comme étant complètement bourré, mais suffisamment en tous cas pour qu'il commence à en ressentir les premiers effets. Je ne parvenais guère à savoir si c'était bien ou pas ; si c'était à cette part encore sobre que je devais ma réponse ou si c'était justement à celle déjà bien dans les embrumée. Peu m'importait, après tout. Ce mec était sympa. Dépaysé, mais sympa. Et j'appréciais le fait d'avoir un peu de conversation avec quelqu'un d'autre qu'Alexie. J'adorais cette dernière bien entendu, cependant, je ne connaissais personne et voir du monde ; parler ainsi avec un inconnu me faisait étonnamment du bien, à moi, cet éternel solitaire. A croire que tout n'était pas blanc ou noir.

- À ton avis ? Y'a que les filles qui importent à mon âge. Alors oui, c'est une histoire de filles, une qui m'a brisé le coeur mais ça fait plus mal que les autres parce-qu'avec elle c'était spécial.. Et je sais pas si je l'aimais, peut-être ? En tout cas elle a choisi un autre. Mais je sais pas pourquoi je te raconte ça. Je te connais pas et tu dois sûrement t'en foutre royalement, désolé ...

Mon interlocuteur semblait détaché, mais je parvins dès les premiers mots qu'il prononça à percer la tristesse sous la carapace. Une bouffée d'empathie me submergea. Il avait beau voulu faire de l'humour - Comment ça, il n'y avait que les filles qui intéressaient les garçons à cet âge là ? Bien sûr que non ! Il y avait, euh...Les révisions ? La cuisine ? Le tricot ? Oui bon, laissez tomber tout compte fait...-, ces paroles nonchalantes ne révélaient au final qu'une immense amertume. Je me sentis un instant blasé pour lui. J'avais moi même vécu une ou deux histoires similaires. C'était peu, mais c'était suffisant, merci bien. Je me sentais mal d'être bien dans ma vie alors qu'un gars se tenant à mes côtés semblait avoir envie de pleurer tout son soûl. Et puis ça m'énervait de le voire boire. J'haïssais profondément l'alcool ainsi que la multitude d'effets dévastateurs qu'il engendrait. Il fallait que j'aide ce mec tant bien que mal.

- Non, tu ne m'ennuies pas, je ne t'aurais pas posé la question sinon. Et j'préfère que tu me parles plutôt que tu ne boives. Je perds peut-être l'unique client de ce bar mais au point où ça en est... J'eus un ricanement avant de poursuivre d'une voix plus douce Si tu veux mon avis, si tu t'apitoies autant et si comme tu l'as dit avec elle c'était spécial, tu devais sûrement l'aimer au moins un peu...Elle s'appelle comment ? Et vous étiez ensemble depuis combien de temps ?

Oh, bravo Sloan, vraiment, je ne pouvais qu'admirer la puissance de mes discussions. J'étais d'un ennui...Mais poursuivre la conversation, m'intéresser à son histoire, m'avait paru être essentiel, à défaut de savoir comment le réconforter comme il l'aurait fallu. Je voulais au moins lui éviter de se sentir seul. Que ça lui plaise ou non, je lui servirais d'ami pour ce soir, ou plutôt d'épaule sur laquelle pleurer, à cet inconnu.
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Re: Une rencontre particulière
Ethan Wood, le  Mar 6 Mai - 14:15

C'était triste à voir, deux hommes d'à peu près le même âge qui noyaient tous les deux leur chagrin dans l'alcool. Du moins, c'était le cas pour le Wood peut-être que le barman était déjà saoul avant que son unique client n'entre dans le bar ? Sûrement pas vu qu'il vouvoyait encore Ethan et arrivait à faire une phase cohérente. Le brun avait vraiment honte de se confier à un inconnu qu'il ne connaissait que depuis quelques minutes, jamais il n'aurait pensé tomber aussi bas à cause d'une fille. Une de celles qui lui avait fait mal.. Alors c'était pour ça que son père lui avait déconseillé de tomber amoureux ? Jeune, le sorcier ne comprenait pas comment on pouvait être heureux sans partager son bonheur avec quelqu'un, mieux il voyait désormais ce qu'il voulait dire. Des fois il valait mieux jouer l'égoïste et ne confier son coeur à personne, vu que les trois quarts du temps, les gens se jouaient de vous. Comme l'avait fait Alexie.

Le sorcier commanda finalement une seconde bouteille après avoir réfléchi pendant au moins une bonne dizaine de minutes, de toute façon, il était déjà saoul alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Juste après que le serveur lui ait amené la bouteille, il enleva rapidement le bouchon et porta le goulot à ses lèvres, poussant le verre loin de lui. Il n'en aurait plus besoin maintenant. Il avala une deux, trois gorgées et plus ça allait, plus il sentait qu'il allait tout recracher par terre avec son dîner. Mais heureusement, il arrivait à se retenir, déjà que le mec qui était assis en face de lui l'avait entendu déblatérer des choses plus stupides les unes que les autres, Wood ne voulait pas se montrer encore plus vulnérable. Finalement, il déposa sa tête contre le comptoir et mouilla le bois de quelques larmes, humidifiant ses joues. D'un geste rageur, il essuya ses yeux embués de larmes, comme il devait faire pitié ce jeune garçon qui pleure pour une fille ! Ethan était tombé bien bas.. Et tout ça pour une fille ! Qu'est-ce que ça pouvait blesser l'amour.. C'est au moment le plus pathétique que le "waiter" décida de prendre la parole, comme si Wood n'avait pas eu son compte :


- Non, tu ne m'ennuies pas, je ne t'aurais pas posé la question sinon. Et j'préfère que tu me parles plutôt que tu ne boives. Je perds peut-être l'unique client de ce bar mais au point où ça en est... Si tu veux mon avis, si tu t'apitoies autant et si comme tu l'as dit avec elle c'était spécial, tu devais sûrement l'aimer au moins un peu...Elle s'appelle comment ? Et vous étiez ensemble depuis combien de temps ?

Mensonge, mensonges.. Comme si ça ne l'ennuyait pas d'entendre un inconnu s'apitoyer sur son sort alors qu'il devait sûrement avoir lui-même des problèmes à gérer. À commencer par le manque cruel de clients dans ce bar pourrave.. On se demandait ce qui clochait d'ailleurs ! Le serveur était souriant et agréable, peut-être un peu trop pot de colle mais attentif à ses clients du moins à son client. Ce devait sûrement être les toiles d'araignées un peu partout dans les recoins du bar, les tables cassées auxquelles ils manquaient plusieurs pieds, la porte qui grinçait, les ressorts qui sortaient des tabourets, le parquet auquel il manquait plusieurs planches et cet énorme amas de poussière qui s'était formé sur le comptoir. Non en fait, c'était absolument compréhensible que personne ne vienne jamais partager une bière ici.

Sous le point de vue du serveur, le Wood était amoureux de Scott. C'était peut-être vrai. De toute façon, qui ne pouvait pas l'être ? Elle était tout ce que les hommes désiraient. Bien roulée, forte de caractère et irrésistiblement attirante. Il suffisait de poser un seul regard sur elle pour comprendre qu'on ne pourrait la lâcher. Ce n'était sûrement pas de l'amour ou du moins si ça l'était, il n'y en avait vraiment pas beaucoup. La seule qui possédait son coeur était Violaine et ça il en était sûr, il n'y avait que de l'attirance entre Alexie et lui. Ces jeux de regards, ces nuits passées ensemble où ils se sont cherchés, où ils ont partagé un lit. Il ne pourrait jamais oublier ces moments et c'était ça qui faisait sûrement le plus mal. Penser à cette jeune femme sulfureuse et se dire que plus jamais il ne pourrait revivre quelque chose de similaire avec elle ou n'importe qui d'autre.


- C'était pas de l'amour non.. Mais ça faisait des mois que ça durait, c'était sûr que ça pouvait pas marcher. Et puis, j'aime déjà quelqu'un et elle est vraiment belle.. Elle s'appelle Violaine, tu peux pas la connaître mais je te le dis quand même, j'aime bien te parler à vrai dire. Tu sais écouter.. Elle s'appelait Alexie, Scottish, Scotland j'sais plus mais un truc dans le genre.. Et put*in c'qu'elle me vendait du rêve.. Si j'attrape celui qui m'la volé, j'te jure, j'donne pas chair de sa peau..

Énième soupir, il porta une autre fois la bouteille à ses lèvres et regarda le serveur. Tiens, c'était bizarre, on aurait dit que son expression avait changé du tout au tout, son regard alors protecteur et compréhensif était devenu aussi glacial que le breuvage de la bouteille. Il avait vu un fantôme ou quoi ? Bah, peut-être qu'il était schizophrène ou bi-polaire, on ferait une belle paire comme ça ! Avant nous étions dépressifs et schizo mais nous allons toujours mal.
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Re: Une rencontre particulière
Sloan Wentz, le  Ven 9 Mai - 19:37

Le gars n'avait pas l'air de me croire quand je lui disais que j'aimais bien l'écouter parler. C'était la vérité, pourtant. Il avait au moins raison sur un point : je savais écouter. Je me sentais bien après avoir écouté les gens se plaindre ou me raconter leurs vies, je les comprenais et je me mettais aisément à leur place, m'imaginant que dans ces cas-là, j'aurais moi aussi aimé qu'on m'aide du mieux qu'on le pouvait. Qui plus est, il était sympa cet inconnu et je me serais senti mal si je l'avais ignoré. Alors je le regardai avec empathie, tout le long, jusqu'à ce qu'il me dévoile le nom de cette femme avec qui il avait tant apprécié coucher. Je sentis mes traits se durcir et j'eus une soudaine envie de lui refaire le portrait, jetant aux oubliettes mon naturel pacifique pour haïr instantanément cet homme qui avait eu Lexie avant moi et qui semblait vouloir me la reprendre. Et ça, c'était tout simplement hors de question. J'étais mieux que lui, il fallait que je m'en persuade. Je doutais. Mais Alexie avait fait son choix, elle m'avait choisi moi, et je ne risquais certainement pas d'aller à l'encontre de cette décision. Je l'aimais, et ce n'était apparemment pas le cas de cet homme. Là où lui ne lui offrait que des parties de jambes en l'air régulières, moi je voulais la rendre heureuse pleinement et pas uniquement en l'attirant dans mon lit. Je désirais une histoire sérieuse et pas une amante pour tromper ma copine. Alors oui, je défendrais ma position coûte que coûte. Je n'avais même pas peur de ce gamin, de toute façon, et ses menaces en l'air me faisaient plus rire qu'autre chose.

- Scott. Pas Scottland ou Scottish, juste Scott. Et tu vois, c'est moi qui te l'ai "volé" et j'peux te promettre que si t'oses t'approcher d'elle à nouveau c'est moi qui donnerais pas cher de ta peau. Elle mérite mieux qu'un plan c*l que t'avais pour passer la frustration que tu ressens avec ta copine, dis-je d'une voix dangereuse.

J'étais dur dans mes paroles, mais je m'étais contenu du mieux que je l'avais pu. Je ressentais une telle rage, une telle colère froide que j'aurais pu proférer à son encontre des menaces que j'aurais regretté par la suite, ainsi que des insultes pas très polies pour un serveur. Mon job m'empêchait d'agir librement alors je ne lui demandais pas de partir. Mon regard meutrier, mon attitude froide et mes paroles tranchantes se suffisaient à eux mêmes, et j'espérais vraiment que ce mec dégagerait de lui-même avant que je ne m'énerve un peu trop. Quelque chose me soufflait cependant qu'il allait péter un câble davantage encore et que les choses allaient tourner au vinaigre. Et j'étais prêt. Ma baguette attendait sagement dans ma poche et mes muscles ainsi que mes poings étaient contractés à la perspective d'une bonne bagarre avec ce potentiel faiseur d'ennuis, ce briseur de couples à la c*n. J'allais le tuer, le torturer, Alexie ne m'en voudrait pas, après tout ce n'est pas comme si j'éprouvais des envies meurtrières envers son ancien amant. Normal.
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