Elirius sembla légèrement surpris qu'elle puisse trouver la réponse si rapidement.

« Hum... Donne une minute. »

Adélaïde l'observa, un sourire en coin, appréciant le fait qu'il avait du mal à trouver une idée qui pourrait la mettre en difficulté. Pendant un petit moment, les deux serpentards restèrent silencieux. Le jeune garçon bougeait dans tous les sens et Adélaïde - toujours assise sur l'herbe - suivait ses mouvements de ses beaux yeux. Adélaïde ne trouvait pas le silence pesant. Au contraire, elle se sentait vraiment bien. Et ce petit challenge lui plaisait énormément.

Enfin, le jeune homme s'arrêta et se tournant vers Adélaïde lui demanda :

« Quelle est l'antidote de la Goutte du Mort vivant ? »

Le sourire d'Adélaïde s'effaça. Fronçant les sourcils, le nez légèrement retroussé, elle s'exclama :

« Hé tu triches ! Les poisons c'est du niveau de la septième année ! »

Elle poursuivit tout de même, tentant sa chance :

« Du coup, je ne sais pas, avoua-t-elle. Mais bon, je tente quand même, voici ma réponse : le bézoard ; il protège contre la plupart des poisons, alors peut être également contre la Goutte du Mort vivant. »

« Hé tu triches ! Les poisons c'est du niveau de la septième année ! » lui répondit elle.

Souriant plus amplement encore, Elirius l'encouragea cependant à répondre. 'On ne gagne pas en respectant les règles mais en étant le meilleur !' se dit il. C'était ça qui séparait les bons élèves du commun des étudiants.

« Du coup, je ne sais pas. Mais bon, je tente quand même, voici ma réponse : le bézoard ; il protège contre la plupart des poisons, alors peut être également contre la Goutte du Mort vivant. »

Son sourire disparu et il haussa les sourcils de surprise. Il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle lui parle de bézoard. Puis, peu à peu, ses sourcils se froncèrent. 'Hein ? Quoi, un bézoard ?' se dit il en penchant la tête, interloquer. Il se mit à réfléchir quelques secondes. Après tout, ce n'était pas si bête comme réponse... Sauf qu'il n'était pas sûr qu'elle soit juste. Tracasser par cette inconnue, il commença à réfléchir à toutes vitesse en se tapotant la bouche avec l'index. Il devait bien avoir vu ça quelques parts !? Quelqu'un, devait bien s'être penché sur cette question à un moment donné !? Il s'appliqua à aller rechercher dans son esprit tout ce qu'il avait pu lire, écrire ou entendre à ce sujet. Tout ce qui avait pu avoir un rapport de près ou de loin avec cette potion et le bézoard. Il lui fallut quelques longues minutes d'intense réflexion pour finalement aboutir à la conclusion qu'il ne savait pas. Et c'était cela qui le dérangeait le plus dans toute cette histoire. C'était le fait de ne pas connaître une information qu'il lui paraissait si simple et si évidente. Cette réponse le troublait, plus encore, Adélaïde le troublait.

Ne sachant ni plus quoi penser, ni plus quoi répondre. Il bredouilla finalement en souriant, amusé par l’ironie du sort :

« Heu... Je... J'avoue que je ne sais pas. Probablement... En tout cas, c'est un bon réflexe. »

Il alla s’asseoir près d'Adélaïde.

« Si on n'y réfléchis bien, c'est toi qui m'a piégé en fin de compte. Tu es très forte. Je doute qu'une Poufsouffle ou même qu'une Serdaigle aurait pensé à ça. En tout cas, pas moi. » admit il en riant.

Elle était charmante, perspicace et intelligente. Tout ce que l'on pouvait rêver d'une jeune femme. Quoiqu'un peu contrariante...

« J'aurais une ultime et dernière question pour toi s'il te plait. Accepterais-tu de m'accompagner à Pré-au-Lard un de ces jours ? »

Adélaïde regarda le garçon, ce dernier semblait réfléchir intensément. Apparemment, sa réponse n'était peut-être pas si stupide que cela. Les minutes s'écoulèrent, les étudiants restant silencieux. Adélaïde contemplait le lac, de temps à autre, elle apercevait une tentacule du calamar géant. Puis enfin, Elirius pris la parole, il semblait légèrement ennuyé :

« Heu... Je... J'avoue que je ne sais pas. Probablement... En tout cas, c'est un bon réflexe. »

Adélaïde se permis un large sourire, vraiment fière d'elle. Elle avait réussi à le coincer. Le garçon se posa à ses côtés dans l'herbe, et lui dit en riant :

« Si on n'y réfléchis bien, c'est toi qui m'a piégé en fin de compte. Tu es très forte. Je doute qu'une Poufsouffle ou même qu'une Serdaigle aurait pensé à ça. En tout cas, pas moi. »

Riant avec lui, elle lui dit d'un ton léger :

« Ça t'apprendra à oser sous-entendre qu'une Serdaigle ou une Poufsouffle vaux mieux que moi ! »

« J'aurais une ultime et dernière question pour toi s'il te plait. Accepterais-tu de m'accompagner à Pré-au-Lard un de ces jours ? »

Adélaïde aurait bien aimé le taquiner à son tour et jouer de ses nerfs, mais c'était prendre un grand risque de le vexer, et qu'il refuse au final, de passer plus de temps avec elle. Et c'était un risque qu'elle n'était pas prête à prendre. Essayant tant bien que mal de calmer son coeur qui se mettait à battre bien plus vite qu'il ne lui était permis, elle lui répondit d'un sourire timide, après avoir laissé passer quelques minutes pour ne pas paraître trop empresser :

« Oui, avec plaisir ».

Puis, pour cacher sa gêne, et éviter de rougir comme une gamine de treize ans, elle pencha sa tête en arrière, ferma les yeux, et laissa le soleil inondait son visage ; respirant calmement pour se reprendre. Merlin, qu'elle se sentait vraiment bien au côté d'Elirius. Il était d'une compagnie les plus agréables.

Puis se redressant, elle lui demanda sérieusement : « Qu'elle était la réponse que tu attendais au fait, comme antidote ? »

« J'aurais une ultime et dernière question pour toi s'il te plait. Accepterais-tu de m'accompagner à Pré-au-Lard un de ces jours ? »

L'éventuelle confiance et détermination que l'on aurait put croire sentir dans ses mots, était enfaîte tout à fait absente. Pendu à ses lèvres, la fixant du regard, il attendait sa réponse avec inquiétude. Bien que tentant de le dissimuler en prenant un air aussi détaché que possible, il était facile de remarquer son stress. Les mains moites, la mâchoire crisper et rougissant légèrement, il avait l'impression d'étouffer.

« Oui, avec plaisir. » finit elle par dire enfin.

Elle pencha ensuite la tête en arrière et ferma les yeux. Elirius sauta sur l'occasion pour rapidement tourner la tête de l'autre côté et souffler un bon coup. 'Ouf ! Cela c'était bien passé.' S’essuyant le front d'un revers de la main, il se retourna vers elle en souriant. Malgré son éducation, il avait toujours eu du mal à inviter une fille qu'il ne connaissait pas ou pas bien. Que cela soit pour se rencontrer, danser où même discuter.

« Qu'elle était la réponse que tu attendais au fait, comme antidote ? » l’interrogea t'elle en se redressant.

Elirius, excédé par la chaleur, lui répondit tout en se relevant avec difficulté.

« Laaa... La potion Wiggenweld. Tu sais la potion de régénération ? Elle guérie aussi du philtre de Mort Vivante. »

Étendant ses bras, il se protégea néanmoins les yeux du soleil qui, à cette heure, était encore haut dans le ciel et écrasait les alentours de ses rayons. Se retournant vers Adélaïde, il remarqua que l'ombre du chêne avait changé de place avec le temps. La lumière enveloppait maintenant la jeune fille et il pouvait admirer les magnifiques effets qu'elle avait sur Lena. Elle se reflétait sur son corps, épousant ses formes et sa taille. Sa chevelure dorée était illuminée de mille feux et ses yeux ressortaient comme deux émeraudes brillantes. On aurait dit... que le grand astre lui-même brûlait pour elle, telle un hommage à la déesse des cieux. Clignant quelquefois des yeux, comme pour s'assurer qu'il n'était pas en train de lui jouer un tour, il aurait put rester ainsi longtemps à l'observer. Il ne savait pas s'il s'agissait de l'effet de produit de beauté magique où du fait qu'elle était simplement splendide mais elle semblait véritablement rayonner.

Prenant soudainement conscience qu'il était en train de la fixer bêtement, un sourire de nigaud au visage, il rougissa puis secoua frénétiquement la tête pour reprendre ses esprits et son calme. Faisant semblant de rien, il s'éloigna un peu en direction du lac.

« Il fait chaud n'est ce pas ? »

Il avait chaud. Plus que ça, il transpirait sous sa chemise et avait bien envie de se rafraîchir. De nombreux élèves se baignait maintenant dans le lac et il avait bien envie de les imiter. 'J'y vais ? J'y vais pas ? J'y vais ? J'y vais pas ? ' se dit il. L'éternel question, le dilemme auquel toutes les générations sont confrontées un jour. 'Oh bon j'y vais !' se décida t'il finalement. Retournant au trot auprès de l'arbre, il s'assit et retira rapidement ses chaussures, ses chaussettes, sa chemise et son t-shirt sans prêter attention à Adélaïde. Ce n'est que lorsqu'il était en train de retrousser les jambières de son pantalon qu'il remarqua les regards curieux et interrogatif de Lena. Lui souriant, il dit en riant :

« Tu es prête à te mouiller ? Aller viens ! »

Se relevant, il vida ses poches qui ne contenaient pas grand-chose. Quelques flacons contenant des liquides différents à la couleur suspecte, un morceau de parchemin et des lacets. Il garda précieusement sa baguette magique car il détestait sans séparer. Il fit ensuite quelques assouplissements avant de tendre la main à Adélaïde, un superbe sourire aux lèvres.

« Laaa... La potion Wiggenweld. Tu sais la potion de régénération ? Elle guérie aussi du philtre de Mort Vivante. » lui répondit Elirius tout en se relevant.

« Je ne connaissait pas » lui répondit honnêtement Adélaïde.

Il s'étira longuement les yeux perdus dans la direction du lac. Puis il se retourna vers la blondinette, et la fixa pendant quelques instants.

« Il fait chaud n'est ce pas ? » lui lança le garçon.

Bien qu'il ne s'agissait là que d'une question purement rhétorique, elle lui répondit quand même.

« Oui, vraiment très chaud ! ».

Elirius se rassit dans l'herbe à ses côtés, et à la stupéfaction d'Adélaïde, il se mit à se déshabiller. Elle piqua un fard monumental alors qu'il enleva sa chemise, mais ne détourna pas les yeux pour autant, trop avide de contempler le corps qu'elle découvrait. Elle ne lui dirait sans doute jamais, mais elle le trouvait vraiment très beau.

« Tu es prête à te mouiller ? Aller viens ! »

« Quoi ? Dans le lac ? » s'exclama bêtement Adélaïde. Evidemment, si le garçon voulait aller se mouiller c'était bien aux eaux du lac qu'il pensait.

Elle jeta un coup d'oeil au lac. Des élèves étaient en train de se baigner. Elle savait nager, là n'était pas la question, mais dans le lac ... De nombreuses créatures y vivaient, et pour en avoir vu de près, à travers les fenêtres de la salle commune, elle n'était pas franchement rassurée.

Elle posa de nouveau ses yeux sur son camarade, ce dernier lui tendait la main dans un large sourire. Elle n'avait désormais plus trop le choix, si elle refusait, alors il se moquerait très certainement d'elle...

Poussant un soupire à fendre l'âme elle entreprit d'enlever ses chaussures. Elle se remit debout, enleva sa cravate, et en rougissant elle ôta ses collants. Elle garda sa jupe et son chemisier, tout de même, ne réfléchissant même pas que ce dernier allait devenir transparent une fois dans l'eau et que sa jupe pourrait à tout moment se lever. Elle se dirigea vers le lac sur la pointe des pieds, en grimaçant de douleur lorsqu'elle marchait sur des branches.

Une autre grimace vient étirer ses lèvres lorsqu'elle entra dans l'eau. Bien qu'il faisait chaud, l'eau restait fraîche. Avançant à son rythme et donc doucement, Adélaïde ne fit que quelques pas avant de s'arrêter, l'eau lui arrivant aux genoux.

« Elle est vraiment froide » lança Adélaïde.

« Quoi ? Dans le lac ? » s'exclama Adélaïde.

Elle jeta un coup d'oeil vers l'étendue d'eau. Elle ne semblait pas très intéressé par sa proposition. Non plutôt elle semblait craindre ces eaux sombres ou vivaient de nombreuses créatures aquatiques. Elirius savait, pour l'avoir vu en cours, que la plupart de ses bêtes n'était pas à proprement parler hostile envers l'homme même si des "accidents" survenait de temps à autre. La plupart d'entre elles vivaient dans les profondeurs et ne remontait que très rarement à la surface. Et même s'il était, le plus souvent, déconseillé d'aller si aventurer. En cette semaine de canicule, personne n'irait protester.

Alors qu'il allait lui proposer autre chose, elle poussa un profond soupire et entreprit d'enlever ses chaussures. Devant son expression résignée, soudainement son envie de se baigner s'amoindrissait. 'Ahhh les femmes !' se dit il. Pourquoi acceptait-elle de faire quelques choses qui lui déplaisaient ? Eh bien, c'était une bonne question ! Avait elle des sentiments pour lui ? Ou se sentait elle obligée ? Des questions auxquelles il ne connaissait pas la réponse. Elle se remit debout, enleva sa cravate, et en rougissant elle ôta ses collants. Puis, elle se dirigea vers le lac sur la pointe des pieds, en grimaçant de douleur lorsqu'elle marchait sur des branches. Une nouvelle grimace vient étirer ses lèvres lorsqu'elle entra dans l'eau.
La suivant de près, il avait bien envie de faire cesser cette mascarade. A quoi cela lui servait elle de faire les choses si elle n'avait pas envie et si ce n'était que pour grimacer ? Avançant doucement, elle ne fit que quelques pas avant de s'arrêter, l'eau lui arrivant aux genoux pour dire :

« Elle est vraiment froide »

'Elle est vraiment froide' répéta t'il dans sa tête avec dédain. 'Alors pourquoi a tu acceptés d'y aller !' pensa t'il en se voyant lui tordre le cou. Dans ces moments, il avait vraiment envie de tout plaquer et de s'en aller plus loin. Réfléchissant à un sortilège qu'il aurait pu lui lancer en réponse, il se souvenait du sortilège : Aguamenti. Ce sort, enseigné en 6eme année qui permettait de faire apparaître un filet d'eau clair à sa convenance. Cela aurait été parfait pour lui rabattre le caquet. Mais au même instant, une autre idée s’immisça progressivement dans son esprit. Elle prit peu à peu plus de place, devenant plus claire et plus précise. 'Mais oui !' Avec ça, il devrait être moins réticente.

« J'ai trouvé ! » s'exclama t'il.

Voyant Adélaïde se retourner, interloquer. Il ajouta :

« Le sortilège d'Impervius ! C'est censé rendre les choses imperméables ou quelques choses comme ça. Donc, en théorie, on pourrait l'utiliser sur nos vêtements pour qu'ils restent sec. »

Il était très content de ça trouvaille, mais vraiment très content. Peu être avec ça, elle serait plus encline à pratiquer la brasse. Et ce serait surement plus encouragent pour elle qu'un jet d'eau. Mais le hic, c'est qu'il n'avait jamais utilisé ce sort. Il ne savait pas (où plus s'il avait appris un jour ce sortilège) comment le lancer et s'il aurait les effets escompter. Mais ça, il décida de ne pas en parler.

Elirius resta silencieux un long moment ne commentant pas la remarque d'Adélaïde. La blonde contemplait les reflets du soleil sur le lac, et bougeait doucement un pied puis l'autre, pour ne pas rester statique.

Se perdant dans ses pensées, elle sursauta légèrement lorsqu'elle entendit son camarade s'écrier :

« J'ai trouvé ! »

Elle se retourna vers le garçon, son incompréhension dessinée sur son visage, elle n'eut pas besoin de questionner Elirius pour en savoir plus, qu'il expliqua de lui-même :

« Le sortilège d'Impervius ! C'est censé rendre les choses imperméables ou quelques choses comme ça. Donc, en théorie, on pourrait l'utiliser sur nos vêtements pour qu'ils restent sec. »

Adorable. Adélaïde trouvait Elirius vraiment adorable. Il cherchait un moyen pour que la fraîcheur du lac soit plus agréable pour elle. Elle lui fit un sourire plein de reconnaissance et de gentillesse.

« Mais ça ne résout pas le problème que l'eau est froide sur ma peau. Mais ce n'est pas grave. Merci d'avoir essayé de chercher quelque chose pour m'aider, c'est vraiment très gentil. »

Ne voulant pas passer pour une râleuse qui aurait, sans aucun doute, exaspérer Elirius, elle s'enfonçant rapidement dans l'eau puis une fois l'eau arrivée à sa taille elle lui lança :

« Juste, il faut que je bouge, peut être ça me tiendra chaud. C'est qu'il y a une grande différence de température entre l'air et l'eau.

Adélaïde se mordit la lèvre. Elle hésitait. Elle voulait taquiner le garçon, mais avait peur qu'il le prenne mal. Finalement, elle se décida. Dans un sourire malicieux, elle plongea ses mains dans l'eau et les poussa un grand coup dans sa direction. Une énorme gerbe d'eau s'éleva légèrement pour venir arroser le garçon.

Eclatant de rire, Adélaïde s'enfonça encore plus profondément dans l'eau pour éviter une vengeance qui n'allait sûrement pas tarder à arriver.

« Mais ça ne résout pas le problème que l'eau est froide sur ma peau. Mais ce n'est pas grave. Merci d'avoir essayé de chercher quelque chose pour m'aider, c'est vraiment très gentil. »

Le point positif, malgré le fait qu'il n'avait pas trouvé de solution, était qu'elle avait apprécié sa sollicitude. Mais il ne voulait pas la décevoir, alors, il continuait à se triturer les méninges dans l'espoir qu'il se rappellerait quelques choses, n'importe quoi, qui pourrait servir à la réchauffer.

« Juste, il faut que je bouge, peut être ça me tiendra chaud. C'est qu'il y a une grande différence de température entre l'air et l'eau. » ajouta t'elle en s'enfonçant rapidement dans l'eau.

Regardant le ciel, toujours plongé dans une intense réflexion, il s'apprêtait à lui répondre distraitement quand le bruit incongrue de l'eau attira son attention. Baissant son regard vers Adélaïde, il commençait une phrase lorsqu'il fut brusquement interrompue par une énorme gerbe d'eau.

« Oui, le lac doit avoir la particularité de » *splash !*

Écarquillant les yeux, la bouche ouverte, il fallut à Elirius quelques secondes pour comprendre ce qui venait de lui arriver. S'essuyant le visage d'un revers de la main, trempé de la tête au pied, il fixa Adélaïde d'un regard accusateur. Celle-ci, éclatant de rire, s'éloigna précipitamment du bord en s'enfonçant plus profondément dans l'eau. 'Sans blague ? C'est elle qui prend l'initiative alors qu'il y a deux minutes, elle ne voulait même pas mettre un orteil dans l'eau !' se dit il, étonné.

« Tant pis pour l'impervius alors. » s'écria t'il, un sourire au coin des lèvres.

Il s'enfonça à son tour plus profondément dans l'eau jusqu'à ce qu'elle lui arrive à la taille. Il prit alors une grande inspiration et y plongea la tête la première, fonçant devant lui telle une torpille.

Adélaïde marchait aussi rapidement que possible. Avancer dans l'eau n'était pas une chose aisée, mais elle mettait tout son cœur pour prendre un maximum d'avance sur son camarade, pour ne pas subir ses représailles. Elle se dirigeait droit devant elle, s'enfonçant toujours plus dans l'eau. La jolie blonde occultait de son esprit toutes ses craintes quant aux animaux qui vivaient dans ses eaux sombres, et ne prêtait pas attention sur quoi elle posait les pieds, autrement elle serait sortie du lac à une vitesse plus rapide qu'un vif d'or.

La jeune fille entendait derrière elle les remous que faisait Elirius en la suivant, il ne devait pas être très loin. Sa jupe devenait lourde dans l'eau. Et elle constata que son chemisier était devenu tout translucide. Rougissant en voyant, de ce fait, apparaître son soutien gorge blanc. Elle pria pour que son sous-vêtement ne devienne pas à son tour transparent. Elle n'avait pas honte de son corps, loin de là, elle le trouvait même plutôt joli. Un ventre plat et doux, accompagné de seins de taille plus que correcte en forme de pomme. Non, la nature l'avait gâté de ce côté-là. Le souci c'était que personne ne l'avait vu ainsi et elle souhaitait de tout son être que cela reste tel quel. Elle tenait plus que tout à se préserver pour son futur époux.

Toujours rougissante, elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, pour évaluer l'avance qu'elle avait prise par rapport à son camarade. Mais elle ne le trouva pas. Se tournant plusieurs fois sur elle-même, elle constata avec surprise que le vert et argent avait disparu. Elle fronça les sourcils se demandant où il était passé, tout en continua à jeter des coups d’œil ci et là.

A travers l'eau trouble, il était difficile de discerner quoi que ce soit au-delà de quelques mètres. Ayant perdu la trace d'Adélaïde, il s’arrêta pour fouiller la zone du regard. Il ne savait plus où il se trouvait et il ne savait même plus d'où il était venu. Pensant qu'elle ne devait pas être loin, il chercha frénétiquement autour de lui. Mais elle restait obstinément invisible. Mal à l'aise dans cet environnement peu familier, il s’efforça de rester calme malgré son coeur prêt à exploser. Ses réserves d'oxygènes n'étant pas illimités, il espérait la trouver bientôt. Mais en attendant, il économisait au maximum ses mouvements et son air.

Soudain, une paire de longue et jolie jambe passa juste devant lui. Surpris mais néanmoins rassuré, il resta silencieusement sans bouger attendant patiemment qu'elle passe devant lui. Commençant à suffoquer, il se dépêcha de se glisser derrière elle. Il sentait son coeur cogné contre sa poitrine et c'est à bout de souffle qu'il remonta à la surface.

Bondissant hors de l'eau en inspirant profondément, il attrapa au passage d'une main ferme le chemisier blanc de la jeune fille.

« Haaaa ! Haaaa ! Je te tiens ! » dit il en haletant.

Mais, emporté par son élan, il glissa sur le sol vaseux du lac et perdit l'équilibre. S'accrochant par réflexe au chemisier d'Adélaïde, celui-ci ne put tenir le choc et se déchira lorsque que le garçon retomba lourdement dans l'eau. Surpris part un telle retournement de situation, il se débattit stupidement dans l'eau comme s'il ne s'avait pas nager. Et c'est à demi-noyé qu'il se releva gauchement en toussant et en crachant ses poumons. Le chemisier en morceaux toujours fermement tenu en main.

« Ahem ! Je suis sincèrement... Ahem ! Désolé. Ahem ! Ce n'est pas... Ahem ! Ce que je voulais faire. » dit il en toussant.

Arque-bouter, les mains sur les cuisses, il respirait bruyamment pour reprendre son souffle. Après quelques secondes, il se redressa pour lui adresser une nouvelle fois ses excuses mais se heurta à la vue de son dos pratiquement nue. Qu'est ce qu'elle était jolie ! Ses vêtements et son corps trempé la rendait si sensuelle et il s'éprit de désir. Mais ces appelles le firent sortir de sa rêverie en sursautant. Prenant conscience qu'il la fixait alors qu'elle était à moitié dénudé, il fit volte-face en rougissant. Se cachant les yeux, il s'approcha d'elle à reculons en lui tendant le bout de chemisier qu'il avait encore en main. Il ajouta alors en bafouillant :

« Heu... Je... Je suis vraiment désolé pour ton chemisier, pardonne moi. Je... Je ne pensais que ça se passerait comme ça. » dit il à la fois désolé et amusé.

Adélaïde fit un bon, lorsqu'elle entendit Elirius crier derrière elle :

« Haaaa ! Haaaa ! Je te tiens ! »

Le coeur battant la chamade sous la surprise, elle voulu se retourner pour gronder gentiment le garçon qui venait de lui faire peur. Mais elle n'en eut pas le temps. Une main vint s'accrocher à son chemisier, mais au lieu de la faire basculer en arrière sous la force qui la tirait, le chemisier se déchira.

Adélaïde resta immobile, regardant les restes de son chemisier qui ne la couvrait plus assez. Elle entendit vaguement Elirius tenter de s'excuser, mais trop abasourdie elle n'y prêta pas grande attention. La bouche grande ouverte sous le choc. Nue, Quasiment nue. Adélaïde était figé, n'osant pas faire le moindre mouvement.

Elle ferma les yeux une seconde, et les rouvrit brutalement, espérant une amélioration de la situation. Mais rien à faire.

Elle croisa ses bras sur sa poitrine, se cachant un minimum. Rougissant de honte, d'être ainsi dévêtue, mais également d'énervement, elle se retourna vers le garçon, ce dernier était de dos, et lui tendait un bout de son chemisier.

Il bafouilla en essayant de s'excuser une nouvelle fois, mais l'amusement pointait dans sa voix.

« Heu... Je... Je suis vraiment désolé pour ton chemisier, pardonne moi. Je... Je ne pensais que ça se passerait comme ça. »

N'y tenant plus en constatant qu'en plus le jeune homme trouvait la situation amusante, elle explosa de rage :

« Non mais tu es malade !!! Ça ne va pas dans ta tête !! Regarde ce que tu as fait !! Non en fait SURTOUT, ne regarde PAS ! Non, mais comment je vais faire ? Je ne vais pas me promener nue dans le château ! Oh quelle horreur ! Oh Merlin ! Ce n'est pas possible !! »

Bien sûr Adélaïde savait que ce n'était pas vraiment de la faute du garçon, un simple concours de circonstance, mais elle était bien trop gênée et la colère l'aidait à ne pas mourir de honte. Et puis si elle engueulait suffisamment fort et longtemps Elirius, il n'oserait pas faire de commentaire sur son physique.

Adélaïde devait avouer qu'à défaut d'être agile, le garçon savait faire preuve de décence. Il ne se retourna pas vers la jeune fille pour profiter de la situation - en la regardant à outrance, et n'en rajouta pas non une couche pour accentuer son malaise. Après qu'elle eut librement exprimé le fond de sa pensée - en criant légèrement contre le garçon, sans qu'il l'interrompe, la blondinette se tut quelques minutes pour reprendre son souffle. Elirius en profita alors pour lui dire calmement :

« A chaque problème, sa solution. »

Adélaïde commençais à redevenir verte de rage. Comment pouvait il rester calme et sortir une telle phrase dans une circonstance pareille ? Cela était évident que ce n'était pas lui qui se retrouvait dans cette situation ô combien gênante tant elle était affreuse. Quoique, lui aussi était torse nu, mais c'était un homme. Complètement différent, aucunement comparable. Elle s'apprêtait à lui passer un deuxième savon, lorsqu'elle entendit le garçon lancer un sortilège d'attraction.

Elle vit s'envoler vers eux, les affaires du jeune homme, qu'il avait laissé au bord du lac. Il se retourna vers elle les yeux fermés - geste qu'Adélaïde apprécia bien qu'elle ne le lui en dit rien, et lui tendit les vêtements.

« Ce n'est pas grand-chose mais c'est mieux que rien. Tu permets ? »

La blonde attrapa les vêtements d'un geste rageur, ne remerciant même pas Elirius, après tout c'était normal. C'était de sa faute. A lui de réparer ses bêtises.

La chemise était chaude, d'être resté au soleil, et c'est avec un plaisir qu'elle dissimula tout au fond d'elle, que la verte et argent s'en couvrit. Elle devait même avouer - pour être totalement honnête - que si elle l'avait boutonné au plus haut c'était pour, dans un premier temps se cacher certes, mais également pour mieux sentir l'odeur du garçon qui s'en dégageait.

Après s'être habillée, elle grogna dans ses dents un « elle est trop grande ». Elirius la contournant et vient placer sa veste sur ses épaules en lui murmura à l'oreille :

« Excuse moi. J'espère que tu ne m'en voudras pas. »

La jeune fille était conquise. C'était gagné pour le garçon. Et comment faire autrement. Il s'excusait, lui donnait ses vêtements qui la réchauffaient et sentaient bon, et faisait preuve de gentillesse.

Ne voulant tout de même pas lui pardonner trop vite, elle se retourna pour lui faire face. Ils étaient vraiment proches. Adélaïde n'avait pas eu conscience de cette proximité lorsque le garçon était passé derrière elle, mais là, alors que leur nez se trouvait à moins de cinq centimètres, elle ne pouvait en faire abstraction.

Elle lui dit, en essayant de réprimer le sourire qui pointait sur ses lèvres :

« Essaye de ne pas me déshabiller trop souvent quand même. Et oublie ce que tu as vu ! » finit-elle dans ton qu'elle essaya d'être menaçant.

La jolie blonde ne comprit pas vraiment pourquoi le garçon avait l'air mécontent alors qu'elle lui intimait l'ordre de ne plus recommencer. Après tout cela était tout à fait normal,  qu'elle ne tienne pas à finir nue tout les quatre matins ! Elle espérait de tout cœur que ce n'était à cause du fait qu'elle lui ait demandé d'oublier sa vision, ou alors il aurait été sacrément pervers. Ou c'était peut-être dû au fait qu'elle le réprimandait à nouveau. Mais Adélaïde avait du mal à se concentrer pour réfléchir à la cause potentielle de son mécontentement. Le garçon lui procurait des caresses dans les cheveux et sur la main ce qui la perturbait bien plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer.

Elle fixait toujours le garçon dans les yeux, lorsque ce dernier lui fit un large sourire, et lui murmura :

« Promis. »

Remplie de douceur et de sincérité, Adélaïde fondit encore plus devant la promesse que le garçon venait de lui faire. Un sourire vient étirer ses lèvres. Le cœur battant la chamade et résonnant à ses tempes, elle vit le garçon s'avancer vers elle pour venir l'embrasser.

Un baisé doux et chaste qui ne dura vraiment pas longtemps. Les yeux papillonnant légèrement, Adélaïde constata avec joie que le garçon s'approchait au plus près d'elle pour recommencer. Elle n'avait pas eu l'occasion d'embrasser beaucoup de garçons, mais elle pouvait assurer, qu'Elirius embrassait merveilleusement bien. La tête de la jeune fille commençait à lui tourner. Le manque d'air en premier lieu, mais aussi le plaisir qui envahissait chacune de ses cellules. Elle avait tout oublié. Tout. De sa quasi nudité d'il y a un instant, aux questions qu'il lui avait posé en début d'après midi. Enivrée par l'instant, elle se colla encore plus contre le garçon, ne réfléchissant plus à ses actes. Elle accrocha sa main au cou du jeune homme, se mis légèrement sur la pointe des pieds pour se hisser et appuya plus fort ses lèvres contre celle de son aîné pour approfondir l'échange.