Alors que tu es plongée dans tes pensées, songeant à ton amitié avec Elhëna, et songeant à la joie que tu éprouves en la retrouvant, tu la vois se gratter le bras et remarque sa couleur rouge, signe que ce n'est probablement ni la première, ni la dernière fois qu'elle fait ça. Pendant une demi-seconde, tu aimerais connaître des sorts de soins pour l'aider mais franchement, c'est loin, très loin d'être ton rayon. Alors tu te contentes de faire la moue, sans rien dire.

Moue qui très vite s'en va quand elle te prends la main et te remercie. Évidemment, cette simple action fait s'afficher sur ton visage un sourire doux et amical. Tu t'apprêtes à dire qu'elle n'a pas à te remercier, que tu pensais chacun de ces mots et que tu seras toujours là pour elle, quand tu entends le glas sonner la fin de votre conversation. Tu grimaces, tu aurais eu tellement d'autres choses à lui dire ou à lui demander. Mais pour un début, c'est un bon début, honnêtement.

- Je dois y aller... On se voit bientôt ?

Tu hoches la tête, un petit sourire déçu sur le visage. Tu espères que vous vous retrouverez vite, même si ça veut dire perdre ce fameux masque d'indifférence devant les autres, cela n'importe plus si elle est à tes côtés, elle ton amie que tu as passé des années à rêver de retrouver. D'ailleurs, ces retrouvailles, tu trouves que c'est un peu aussi une grimace au destin et à ton père qui a failli vous séparer mais n'a pas réussi.

- Très bientôt, si ça te va. Heureuse de t'avoir retrouvée.

Et sur ces paroles, vous retournez chacune à vos occupations, et tu retournes à ton habituelle moue désintéressée avec  cependant quelque chose de différent cette fois-ci : une pointe de joie dans ton cœur.

Saison 31 - Automne, premier jour après la rentrée - Juste après ce RP.

*Bon sang...ce plafond est...eh bien il est...transparent ?*

Une fois n'est pas coutume, Nathanaël avait le nez en l'air. C'était la première fois qu'il voyait le plafond de la Grande Salle de jour. La veille, lors de son arrivée à Poudlard, le plafond était sombre, presque noir, et des milliers de chandelles flottaient dans les airs. C'était déja un spectacle impressionnant en soi, mais à dire vrai, le jeune homme ne l'avait même pas remarqué. Il avait juste été impressionné, émerveillé, surpris, bref, emporté par un maëlstrom de sentiments difficiles à expliquer.
Tant et si bien qu'il avait mis plusieurs heures à s'endormir, trop excité par tout ce qu'il avait découvert en une seule journée.

Et ce matin, la première épreuve avait été de retrouver son chemin pour aller de la salle commune des Serdaigle jusqu'à la Grande Salle. Renonçant à se débrouiller tout seul, il s'était glissé discrètement dans le sillage de Serdys plus vieux que lui et avait atteint son objectif beaucoup plus rapidement que s'il avait essayé d'y aller tout seul.

Il avait passé les doubles portes et depuis, il était arrêté en plein milieu du passage, le nez en l'air en train d'admirer la vue. Et de réfléchir à un équivalent de ce plafond dans son monde. Enfin, dans le monde des moldus. Il ne pouvait s'empêcher de faire ça, à la manière d'un touriste qui découvrirait une coutume dans un pays étranger et qui la comparerait avec ce qu'il connaissait. Pourtant, c'était son monde maintenant. Il devait se le marteler s'il voulait réussir à s'intégrer et à...

#BAAAM#

D'un seul coup, le plafond se retrouva à l'envers. Ou plutôt c'est le jeune homme qui se retrouva les 4 fers en l'air, après avoir glissé sur une bonne vingtaine de mètres, fauchant au passage un élève qui avait eu le malheur de se trouver sur sa trajectoire. Les deux s'écrasèrent au pied de la table des Poufsouffle, déclenchant des rires en cascade et même quelques applaudissements, conséquence bien connue de tous les élèves du monde à une chute ou à tout autre événement susceptible d'égayer une journée d'étudiant.

La malheureuse victime de Nath se releva en pestant, laissant le jeune homme, toujours un peu sonné, essayer de se dépêtrer de sa robe, le rouge aux joues.

Premier jour après la rentrée. 2ème année. Et voilà, Matilda était revenu. L'année précédente, les premiers jours suivant la rentrée n'avaient pas été des plus agréable. Elle avait découvert qu'elle passerai 7 ans dans la maison Serdaigle, dérogeant à la tradition des Grayling qui les avait toujours envoyé à Serpentard. Cela l'éloignait ainsi un peu plus de sa famille, sans pour autant la rapprocher d'un nouveau cercle de relations sociales, puisqu'elle n'était parvenu à se lier d'amitié avec personne. Cela avait duré tout le reste de l'année. Mais au moins, elle avait pu se consoler avec les merveilleuses découvertes que lui offrait Poudlard. Cette année elle n'avait plus cette chance, l'enthousiasme de la nouveauté avait disparu. Les vacances avaient été bien longues, mais probablement moins que l'année scolaire qui s'annonçait aussi morose que la précédente. Ce fut donc de plutôt mauvaise humeur que Matilda avait commencé sa première journée de 2ème année. La boule au ventre avec laquelle elle s'était couchée n'avait pas disparue en se levant le matin, ni même en descendant les interminables escaliers pour parvenir à la grande salle pour avoir la possibilité de manger quelque chose.
Entendre les piaillement enthousiastes des élèves contents de retrouver leurs copains, excités à l'idée de suivre leur premier cours de l'année, et pire que tout voir les premières années émerveillés de tout ce qui tombait sous leur nez était particulièrement irritant. En passant entre les grandes tables pour se trouver une place où elle pourrait petit déjeuner tranquillement, Matilda haussa un sourcil en apercevant l'un de ces mioches qui se tordait le cou et écarquillait les yeux devant le plafond. Sérieusement ? Il ne pouvait pas se tenir ? La fillette soupira, certaines personnes n'avaient honte de rien. En plus c'était l'image de la maison Serdaigle qu'il entachait ! Et comme si cela ne suffisait pas, il avait fallut qu'il fasse son numéro au milieu du chemin. Matilda aurait préféré l'ignorer, mais il allait falloir se faufiler entre lui et les élèves assis à la table des Poufsouffles si elle voulait accéder à une place pour prendre enfin son petit déjeuner. Mais c'est qu'en plus il bougeait le bougre, et il perdait l'équilibre !

#BAAAM#

La pierre froide sous ses fesses, la douleur aigu au sommet de son crâne du fait d'avoir heurter le bord du banc, la honte de s'être ainsi involontairement donnée en spectacle et les rires des élèves qui indiquait que cette figure n'était pas passée inaperçue annonçait une journée bien plus mauvaise qu'elle ne l'avait pressentie en se levant ce matin là. La fillette sera les dents et jura tout bas pour ne pas donner une autre occasion aux railleurs de faire de Matilda leur sujet de moquerie. C'était assez humiliant comme ça, elle n'allait pas faire une scène.
Pourtant la jeune fille était furieuse. Elle se releva rapidement, étouffant un râle causé par une douleur au niveau du coccyx, et épousseta sa robe de sorcière.
"Mais qui est-ce qui nous a fichu un empoté pareil..." marmonna-t-elle encore, le visage rougit par la colère et l'humiliation.
La fillette s'avança vers le responsable de sa chute. Il était toujours par terre, toujours aussi ridicule, emmêlé dans son uniforme tout neuf. Le garçon avait l'air complètement perdu. Complètement stupide aussi. Matilda plongea son regard mauvais dans le sien. S'il attendait de l'aide pour se relever, il pouvait toujours courir. Enfin rester par terre en l’occurrence. La jeune fille croisa les bras, et ne pu s'empêcher de regarder autour d'eux. Les curieux et les railleurs les observaient toujours, ce qui était fort désagréable.
D'une voix toujours basse, mais furieuse, Matilda s'adressa à lui :
"Tu m'as fait tombée ! Tu ne pouvais pas faire attention ? On ne t'as jamais appris à regarder devant toi ? Et surtout à ne pas rester planté au milieu du passage ?"

Nath n'avait plus le plafond pour horizon, mais l'étiquette de sa robe de sorcier toute neuve qui lui pendait devant les yeux. Il essaya tant bien que mal de se dépêtrer tout en essayant de garder un minimum de dignité. Ce qui était clairement impossible.
Et c'était sans compter sur la Serdaigle qui fondit sur lui, le visage rouge et les yeux qui lançaient des éclairs. Le jeune garçon la regarda d'abord avec un brin de curiosité, espérant que, faisant partie de la même maison que lui, elle lui viendrait en aide pour se relever. Mais ce sentiment se transforma très vite en crainte, lorsqu'elle lui dit, la voie basse mais pleine de colère contenue :

"Tu m'as fait tombée ! Tu ne pouvais pas faire attention ? On ne t'as jamais appris à regarder devant toi ? Et surtout à ne pas rester planté au milieu du passage ?"

Le jeune homme ne sut initialement que répondre. Si, il aurait pu faire attention. Et oui, on lui avait appris à regarder devant lui. Ainsi qu'à gauche et à droite avant de traverser, mais là n'était pas la question. Ni la réponse qu'elle attendait au demeurant. Mais il n'avait pas envie de la laisser lui parler comme ça pour autant. Ok, elle avait l'air plus vieille que lui, mais ce n'était pas une raison. Il ne voulait pas passer son année à être la victime d'élèves plus grands que lui. Il avait déja assez été la victime de son grand frère et de ses copains, toujours occupés à se moquer de lui parce qu'il n'aimait pas faire du moto-cross ou du foot.

N'empêche que la jeune fille était visiblement tombée par sa faute et devait se sentir humiliée d'avoir fait un vol plané de bon matin devant plusieurs dizaines d'élèves. Même si ces derniers semblaient avoir repris le cours de leur petit-déjeuner, il lui sembla que quelques uns feignaient l'indifférence mais écoutaient en réalité avidement leur échange, espérant qu'une dispute allait éclater.

C'est pourquoi il reprit rapidement ses esprits, se releva et choisit une réponse qu'il espérait la plus diplomatique possible, qu'il lui fit lui aussi à voix basse :

- Je suppose qu'il s'agit de questions rhétoriques et je ne prendrais donc pas la peine de répondre. Je suis désolée que tu sois tombée par ma faute et j'espère que tu ne t'es pas fait mal. Néanmoins, sache que l'on m'a appris la politesse et la courtoisie, qui impliquent de se présenter avant de hurler sur les gens de bon matin. Je m'appelle Nathanaël Blunt, première année, reprit-il plus haut, en lui tendant la main.

Il avait débité sa tirade d'un air beaucoup plus sûr de lui qu'il ne l'était en réalité. Et il espérait de tout cœur qu'elle n'allait pas lui hurler à nouveau dessus, sinon il risquait fort de voir son assurance fondre comme neige au soleil...

Le garçon avait l'air d'un parfait imbécile assis par terre de la sorte, avec son air perdu, son visage rougit par la chute et son uniforme de travers. Aussi, Matilda s'était attendu à ce qu'il réponde à son incendie de questions par des balbutiements benêts et des excuses plates. Elle fut donc particulièrement surprise lorsqu'il pris le temps de se lever et s'adressa à elle dans un langage assuré, avec les mots non pas d'un élève de première année, mais d'un aristocrate :
"Je suppose qu'il s'agit de questions rhétoriques et je ne prendrais donc pas la peine de répondre. Je suis désolée que tu sois tombée par ma faute et j'espère que tu ne t'es pas fait mal. Néanmoins, sache que l'on m'a appris la politesse et la courtoisie, qui impliquent de se présenter avant de hurler sur les gens de bon matin. Je m'appelle Nathanaël Blunt, première année"
La jeune fille fut troublée par ces mots contre lesquels elle n'avait aucun argument. Elle était mouchée. Sa réponse était parfaite et sans faille. Il l'avait imité en parlant tout bas pour ne pas attirer l'attention des autres, il n'avait pas cherché à se justifier inutilement, s'était même excusé, et présenté poliment. Loin de calmer Matilda, cette répartie l'avait énervée encore plus. Mais pour qui il se prenait ce mioche à la prendre de haut ainsi, se croyant probablement plus intelligent, et la qualifiant indirectement d'impolie ? Et le respect de ses aînés il l'avait appris ça ? Le regard mauvais de Matilda se fit plus intense. Son seul avantage cette année était le fait qu'il y avait au moins une année en dessous de son niveau, avec des élèves plus jeunes et moins expérimentés en magie, et qui ne risquaient pas de l'intimider, donc sur qui elle avait un pouvoir. Cependant celui-là avait l'air décidé à ne pas se laisser faire. C'était tout à son honneur, mais la deuxième année ne se serait jamais permis de parler ainsi à un élève plus vieux, même d'un an, comme s'ils étaient égaux, voir qu'elle était supérieur. Il y avait une hiérarchie naturelle par l'âge, et elle n'allait certainement pas laisser un élève plus jeune déroger à cette règle et lui manquer de respect ainsi. Mais il avait parlé intelligemment, si elle voulait se faire respecter et ne pas passer pour une idiote il faudrait qu'elle réponde au moins sur le même ton.
"Déjà... j'ai même pas hurlé..." bafouilla-t-elle. Ça commençait plutôt mal. La réponse trop polie l'avait déstabilisée. Elle pris un instant pour se redresser et se ressaisir, et ajouta sur un ton calme, mais ferme, et toujours bas :
"J'accepte tes excuses. Et en effet mes questions n'attendaient pas de réponse. Mais ne te croit pas plus malin que tu ne l'es. Quand tu fais tomber quelqu'un, c'est normal qu'il s'énerve contre toi, oui même quand c'est le matin. Et si on t'as appris la politesse et la courtoisie, on a oublié de t'apprendre le respect envers les personnes plus âgées que toi, et surtout plus expérimentées en magie, chose que visiblement tu ne connais pas encore très bien." Et elle indiqua d'un mouvement de tête le plafond magique, témoin de la méconnaissance de ce garçon en la matière puisqu'il s'extasiait devant ses nuages un instant plus tôt, tellement qu'il en avait fait tombé sa camarade. Sans doute un né moldu, caractéristique peu appréciée par Matilda.
Enfin, pour qu'il n'ai pas d'autre excuse pour la qualifier d'impolie, elle se présenta à son tour, qu'il sache un minimum à qui il avait affaire, et s'en souvienne à l'avenir.
"Matilda Grayling, deuxième année."