La Ferme africaine
Comme oublier
Temuco, enfance triste à genoux devant l'herbe et le soleil. Comme oublier son visage gris virer à la pierre. Somme gravée dans mes veines. Comme oublier le roi des animaux.
Le soleil se couche sur la plaine. Ses dernières lueurs éclairent une drôle de case. Pleine de couleurs. Le bleu y embrasse le blanc, le noir y est brute. Durant de longues heures, mon pinceau y avait déposé la peinture. Une case tâche ; armes et essences exotiques y reposent. Il n'y a pas de portes, pas de fenêtres. Deux chambres, une salle de vie et un bureau. Un bureau troué par un simple rectangle dans le mur qui donne sur l'infini.
Au loin devant, là où une route de poussière déchire la pleine, on trouve une boîte aux lettres ornementées d'un oiseau se consumant.
Une belle ferme africaine. Le plus beau n'est pas l'objet, ni sa couleur, le plus beau se cache derrière. Derrière, il y a la brousse. La brousse
Holly Monroe où il n'y a que vide, que nature, que vie. On l'appelle
Ferme car tout pousse par ici et tout y vit. Les hommes, les animaux y passent. Ils mangent, ils boivent, puis repartent.
Enfin, le soleil disparaît sans prévenir et la petite case s'endort.