{ RP de capture dans le cadre de l'animation Un chasseur sachant chasser...
Autorisation de William West pour l'ouverture du topic }
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Lorsque l’on habite Londres, nul besoin de prendre l’avion pour se dépayser ! De quartier en quartier, de restaurant en magasin, vous pouviez passer par toutes les cultures, toutes les ambiances, tous les états. Capitale cosmopolite, cela fait des siècles que Londres a été façonnée par ses habitants et le quartier chinois était sans doute le plus emblématique de ce brassage culturel, bien que toutes les cultures soient représentées dans ce point névralgique du monde globalisé. Si pour les touristes Chinatown était synonyme d’exotisme, de petits restos bons marchés et d’échoppes à souvenirs, pour les locaux c’était plutôt un cauchemar à contourner à tout prix : trop de monde, trop d’agitation, trop d’embrouilles !
Seulement voilà, Chinatown était également le lieu rêvé pour tout sorcier désireux de faire des économies. En effet, la médecine traditionnelle et les croyances chinoises avaient recours à nombre d’ingrédients également très prisés pour les potions et y étaient vendus à des prix défiants toute concurrence ! Le seul inconvénient était le manque de traçabilité et de fiabilité des articles qu’on y trouvait. Qu’est-ce qui vous disait que cette substance glaireuse qu’on vous a vendue comme de la bile de tatou en était bel et bien ? Vous n’aviez aucune certitude, mais ce n’était pas forcément pire que sur le marché noir de l’Allée des Embrumes et ça vous évitait de vous faire mal voir par les Aurors qui, comme tout le monde le savait, n’étaient jamais bien loin. Les boutiques chinoises étaient donc le paradis des sorciers qui aimaient prendre des risques ou qui n’avaient pas forcément d’autre choix. Avec son salaire d’enseignante, Clíodhna faisait partie des privilégiés, mais ce n’était pas pour autant qu’elle aimait se ruiner en potions. Les potions, ça n’avait jamais été son truc de toute façon et s’il n’y avait pas eu l’Ordre du Phénix, elle aurait sans doute définitivement fait un trait dessus en sortant de Poudlard…
C’est d’ailleurs pour le compte de l’Ordre du Phénix que notre jeune femme se rendit dans sa boutique ce jour-là :
« Bonjour, lança-t-elle aimablement à une petite femme replète qui jouait sur son smartphone derrière le comptoir. J’aimerais ceci… », lui tendant un petit bout de papier sur lequel il était inscrit : yeux de poissons, yeux de scarabées, belladone, crochets de serpent, écorce de sorbier, foie de chauve-souris, lavande ; bref, des choses que vous ne trouviez nulle part ailleurs !
« Vous êtes une sorcière ? lui lança alors la vendeuse d’air un suspicieux.
– Une sorcière ? rétorqua Clíodhna qui s’efforça de paraître surprise, mais qui ne put s’empêcher de blêmir. Ne dites pas de bêtise, ça n’existe pas les sorcières !
– Ne vous fatiguez pas, lui répondit alors sobrement son interlocutrice. Je suis au courant de votre existence et avec ce que vous me demandez… Vous avez un instant ? On a un problème et je pense qu’on va avoir besoin de votre magie.
– Ehhh oui, bien sûr… hésita-t-elle alors, perplexe. Mais comment vous savez, pour la magie… ?
– Mon fils est à Poudlard, expliqua la vendeuse. Le premier sorcier de la famille, ça nous a fait un choc quand on l’a appris. Mais ça explique pas aussi mal de choses. Notamment les clients comme vous, qui ne sont ni Chinois, ni New Age… ».
À la réflexion, Clíodhna se rendit compte que sa présence devait en effet paraître quelque peu incongrue pour un moldu lambda. Néanmoins, elle ne se serait jamais doutée que cette commerçante, qu’elle avait rencontrée à plusieurs reprises, ait pu se douter un instant qu’elle était une sorcière. Par souci de discrétion, la jeune femme préféra ne pas révéler qu’elle enseignait à Poudlard, mais elle ne put s’empêcher de passer en revue les garçons asiatiques qu’il y avait au château, se demandant de qui il pouvait s’agir.
Pendant ce temps-là, la gérante du magasin l’avait entrainée dans la réserve, située dans le sous-bassement du magasin. C’était sombre, humide et poussiéreux. L’odeur qui y régnait était infecte et vous prenait le nez. Était-ce donc vrai ce qu’on disait sur l’hygiène douteuse des établissements chinois ? Notre héroïne espérait que les cuisines des restaurants étaient mieux tenues que cette cave…
« Excusez-moi, mais… ne put-elle s’empêcher de lancer à la commerçante. Vous n’aviez pas un accent ? Je viens dire, d’habitude c’est à peine si vous parlez français…
– Oh, ça, c’est pour le folklore ! s’amusait-elle. Il parait que ça plait au client, mais, vous savez, ma famille est à Londres depuis plus d’un siècle ! C’est en chinois que j’ai un accent anglais ! », ce qui fit sourire Clíodhna, bien qu’elle se sentit un peu ridicule de s’être laissée abusée si longtemps…
La dame traversa alors la pièce, se tordant à plusieurs reprises pour se glisser entre les cartons et indiqua un petit panier vide, mais sale…
« Voyez… déclara-t-elle. C’est la première fois que ça nous arrive, mais les œufs ont éclos et ils se sont échappés. On aurait pu gérer, mais le bruit court que ce sont des serpents à trois têtes. Ça doit être magique, non ?
– Des Runespoors… », souffla Clíodhna.
Une chance qu’il s’agissait là d’un animal qui, comme son nom l’indique, était étroitement liée à l’Étude des Runes, matière dans laquelle elle avait toujours excellée, ce qui était loin d’être le cas des Soins aux Créatures Magiques. Vous vous rappelez de la pimbêche qui poussait des cris aigus au fond de la classe et qui refusait de toucher quoi que ce soit qui ne ressemble pas à un chaton ? Eh bien c’était elle !
« La fenêtre est cassée, indiqua alors la Chinoise. Je suppose donc que c’est par là qu’ils se sont échappés, à moins qu’il n’y en ait encore dans la cave. J’ai déjà regardé, mais il y a un peu de bazar ici. Vous pensez pouvoir faire quelque chose ?
– On va essayer… concéda la brunette, pas franchement emballée par cette chasse au serpent tricéphale. Mais je crois qu’il vaut mieux que j’aille chercher une amie pour m’aider, je me vois mal faire ça toute seule. J’en ai pour quelques minutes, vous permettez ? », avant de disparaître en un plop sonore.
Quelques instants plus tard, elle était de retour avec Abygael et Elenna qu’elle avait entraînées de force, par transplanage d’escorte, directement depuis le quartier général de l'Ordre du Phénix :
« T’as trois secondes pour m’expliquer ce que je vois dans ce trou à rat, sinon je te fais un ravalement de façade ! lui lança agressivement la petite brune qui avait eu le temps de sortir sa baguette. Trois, deux…
– J’ai besoin de votre aide, lâcha alors Clíodhna. Enfin, madame a besoin de ton aide (elle désigna la Chinoise d’un geste de la main). Des Runespoors se sont échappés, visiblement par cette fenêtre. Il faut les rattraper avant qu’ils ne fassent des dégâts… et ça tombe bien, je ne sais pas si vous avez entendu, mais un zoo magique va ouvrir et ils cherchent de nouveaux pensionnaires…
– D’accord, mais… On est où au juste ? s'enquit alors la plus blonde des trois.
– Une petite boutique de Chinatown.
– Et qu’est-ce que tu fous ici ?
– Des emplettes, j’avais besoin de quelques petites choses et cette dame m’a demandé de l’aider !
– Et pourquoi moi ? Pourquoi nous ?!
– Je sais pas… Peut-être parce que tu es la seule que je connaisse qui n’ait jamais affronté un Basilic ? Si t’as pu t’en sortir indemne avec un monstre pareil, je suppose que tu n’auras pas de mal avec de simples Runespoor… Quant à toi, Elenna, tu te trouvais au mauvais endroit au mauvais moment, mais je suis sûre que tu vas pouvoir te rendre utile ! », ce qui ne manqua pas d’inspirer un long soupire à l’intéressée.
« Vous n’auriez pas une lampe de poche ? lança alors Clíodhna à la propriétaire des lieux. Vous pourriez peut-être refaire le tour de la pièce, histoire de vous assurer qu’il n’y en a pas un qui se cache ici. Nous on s’occupe de la fenêtre. T’es prête Aby ? Vu que t’es la plus petite, je propose que t’y ailles en éclaireur ! », la poussant presque vers ce qui n’était en fait qu’une lucarne d’à peine quelques dizaines de centimètres de haut et qui donnait accès sur l’arrière des maisons.
1) Les unes après les autres, nos trois drôles de dames se hissent à travers la lucarne et se retrouve sur une cour insalubre. Malheureusement, c'eut été trop simple et il n'y a pas de serpent à trois têtes en vue !
2) À moins que... Clíodhna, experte en la matière, repère un petit bout de queue s'engouffrer dans une bouche d'égouts.
3) Abygael refuse d’obtempérer et aucun des deux autres jeunes femmes ne semble décidée à passer par la fenêtre. Ça commence bien...
4) Mais c'est alors que, dans leur dos, la Chinoise pousse un cri : elle a repéré quelque chose !