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À la maison
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Sariel Fawkes
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Re: À la maison
Sariel Fawkes, le  Mar 11 Déc - 19:19

Azaël semblait n'être que doutes. Et pour Aya, c'était tout à fait normal.
À quoi s'attendait-il, au juste ? À ce que ça réussisse du premier coup ? Il était bien loin du compte, et c'était peu dire. L'Animagie ne s'improvisait pas, l'Animagie n'était pas qu'une affaire de "j'y arrive pas". Il fallait y croire, il fallait se donner les moyens et persister. Autrement, c'était plus qu'inutile.

Autrement, c'était peine perdue. Un autre échec à noter, en-dessous des autres. Un autre truc à ne pas savoir digérer.
Clope au bec, Aya observait le jeune homme, et parut réfléchir un instant, alors qu'un épais nuage de fumée s'élançait dans les airs, sous le mouvement habile de sa langue étirée contre son palais.
Ne pas se connaître n'était pas inédit. Bien souvent, on s'oubliait un peu trop, ou on ne prenait pas le temps d'apprendre à se connaître. Parce qu'il en fallait, du temps. Du temps et de la patience. Et ça non plus, ça ne s'improvisait pas. C'était un travail lent, et harassant. Un travail qui bien souvent mettait les nerfs à rude épreuve.
- Mais comment t'y es-tu pris, exactement ? Tu t'es posé pour méditer comme si ça allait fonctionner du premier coup, ou tu as vraiment cherché en toi ?

Bon, elle s'en doutait, qu'il avait au moins un peu bossé sur lui. Il n'avait tout de même pas passé trois semaines à ne rien faire d'autre que d'attendre que ça se passe... M'enfin, elle devait bien admettre que deux semaines déjà, c'était rien du tout. Pas étonnant qu'il se retrouve avec rien du tout.
- On apprend tout, notamment à se connaître. Je pense que tu as suffisamment vécu pour savoir, quelque part, qui tu es. Commence par examiner tes réactions, ton rapport aux autres peut-être. Tes intérêts. Même si tout ça, c'est que de la facette. Celui que tu es, il se trouve dans tes tripes. Et surtout, surtout, là, ajouta-t-elle en faisant un mouvement vers son cœur, mécanisme central.
Azaël Peverell
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Re: À la maison
Azaël Peverell, le  Mar 11 Déc - 20:33

Ses premières questions ne font que te renfermer légèrement sur toi-même. Qu'est ce qu'elle croit ? Que t'as pas essayé pour de vrai ? Que t'as simplement attendu que ça se passe et que tout vienne tout seul ? Non, t'as suivi ses conseils de la dernière fois. T'as tout fait pour te mettre dans les meilleures conditions possibles, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Tu t'es simplement heurté à un mur. Un mur bien trop immense et bien trop lisse pour pouvoir passer au-dessus par toi-même. Tu t'apprêtes à lui répondre à ta façon, c'est à dire avec insolence. Mais elle continue son petit laïus et tu dois bien admettre qu'elle ne se contente pas de critiquer pour critiquer, mais bien pour t'aider à avancer.

Tu prends donc sur toi. Ton rapport aux autres... T'y a pensé à ça. Beaucoup. Ta peur des gens en général. Ta peur de t'attacher. Puis ta peur d'être abandonné. Encore et toujours. Tu répètes les mêmes schémas, tu repousses toujours les limites de ceux qui ont le malheur de s'intéresser à toi, simplement pour leur prouver qu'ils finiront bien par te lâcher un jour. Car l'histoire finit toujours par se répéter. Etrangement, le seul dont tu n'as aucune crainte qu'il parte, c'est Arty. Parce que tu sais, qu'il a autant besoin de toi que toi de lui. C'est sûrement ce qui fait que ça fonctionne si bien entre vous. Vous êtes complémentaires sur bien des points. Et tu veux qu'il puisse compter sur toi en toutes circonstances. Même lors des pleines lunes.

Lorsqu'elle annonce que celui que tu es se trouve dans tes tripes et dans ton coeur, tu pourrais presque avoir envie de te moquer devant un tel cliché. Et pourtant la vérité qui l'habite est sans appel. Tu pousses un léger soupir.

- J'ai p'tet un peu avancé quand même alors... C'est juste plus compliqué que prévu, ça fait trop longtemps que... Enfin, c'est pas évident de s'avouer certaines choses j'crois. Y'a rien qui peut aider ? Pour accélérer le processus ?

T'y crois pas trop, mais t'es prêt à tout essayer. Quand tu vois le peu de résultat obtenu en trois semaines, tu commences à te dire sérieusement qu'Arty risque de passer plus d'un an à se transformer tout seul. Et ça, ça craint. Surtout quand on connait l'énergumène.
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Re: À la maison
Sariel Fawkes, le  Sam 22 Déc - 18:59

Elle n'avait pas envie de se moquer de lui. Pas là, pas cette fois. Parce que ses doutes ne pouvaient que se répercuter sur bien des vécus, bien des identités même. Et Azaël était humain, bien trop humain finalement, pour pouvoir se targuer de faire mieux que les autres. C'était encore un môme quelque part, comme tout un chacun. Assailli de doutes, de failles internes qu'il cachait aux yeux du monde. Personne ne pouvait se targuer d'avoir le contrôle, le vrai, celui qui bravait tout.

Un drôle de sourire étira les lèvres de la blonde, installée confortablement dans son fauteuil. Précisément lorsqu'il lui demanda ce qui pouvait accélérer le processus. Il y avait matière à répondre, bien évidemment, et de bien des manières, d'ailleurs. Et elle savait que toutes n'allaient pas lui plaire.
- La lobotomie, ça peut aider. Au moins, on oublie tout et on a plus conscience de rien. Elle haussa finalement les épaules en se penchant en avant, et posa ses avant-bras sur ses genoux en jaugeant le jeune homme. Ou encore la Legilimancie. Et dans ce domaine, je crois que je peux t'aider. Ne serait-ce qu'un peu.
Encore une fois, son sourire trahit son amusement. Parce que bon, là, elle jetait un peu un pavé dans la mare. Connaissant le garçon, "plutôt crever que de te laisser me pénétrer le crâne" devait être la première réplique qui lui avait traversé l'esprit. Et ça, pas besoin d'être Legilimens pour le savoir. D'ailleurs, elle profita d'un instant où il n'avait pas à répondre pour ajouter :
- Il faut que tu te fasses confiance Azaël. Et ça, personne ne peut le faire à ta place. Elle secoua les mains, dans un signe de négation, pour mieux continuer : Et je dis ça sans te connaître plus que ça, mais il est clair et net qu'un truc te bloque, dans ta vie. Quelque chose peut-être pas en rapport avec toi directement, mais quelque chose que tu as vécu et qui te cause plus de tort que de mal, aujourd'hui, dans ta vie de jeune adulte.

Bordel, ces phrases bateau la faisaient presque se sentir mal. Elle hésita à se ventiler, à l'aide de sa patte, mais se retint pour mieux ajouter, parce qu'il avait surtout besoin d'encouragement :
- Je ne peux pas te conseiller sur du vent. Je n'ai pas de truc magique à te donner. C'est à toi de faire le premier pas vers ce qui te bloque, pour finalement mieux le contourner. Mais t'es capable de railler ce qui te fait du mal, non ? Souviens-toi de mon Doloris, de ta provocation face à la douleur. Elle s'humecta les lèvres en insistant du regard, ses prunelles en décoloration constante vissées sur lui. Ne me dis pas que t'es pas capable de détourner les choses, de passer au-dessus. Parce que tu sais, que tu en es capable. Il te manque juste un déclic.
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Re: À la maison
Azaël Peverell, le  Jeu 17 Jan - 13:28

Tu lèves les yeux au ciel en entendant sa première réponse. Ce n'est pas comme si elle pouvait ne serait-ce qu'être envisageable. Oh, tu n'as rien contre une bonne lobotomie des familles, loin de là. T'y as même parfois songé. Faut dire que ne plus avoir à penser à quoi que ce soit serait des plus reposants. Mais ça complique pas mal les choses lorsqu'on a d'autres objectifs à atteindre. Et ensuite, elle va clairement trop loin. La légilimancie, très peu pour toi, merci. Tu ne te fais d'ailleurs pas prier pour lui annoncer.

-C'mort, tu rentres pas dans ma tête.

Deux l'ont déjà fait, et ça t'a amplement suffit. Car si les assauts d'Elly sont toujours prévus et qu'ils ont pour but de t'aider à fermer ton esprit, ça ne t'empêche pas de te crisper à chaque fois qu'elle a accès à un nouveau souvenir. Heureusement que tu as entièrement confiance en elle. Ce n'était clairement pas le cas avec Philaester lorsqu'elle a décidé d'en savoir davantage sur toi. Et elle en a appris beaucoup trop à ton goût. Tu refuses de laisser une personne supplémentaire s'y essayer alors même que tu ne sais toujours pas si tu lui fais réellement confiance ou non. Et au-delà de ça, ton passé n'appartient qu'à toi, tu refuses de le partager si facilement.

T'as fait des choses que tu regrettes. T'en as même fait beaucoup. Et plus le temps passe et plus tu trouves difficile de vivre avec. Tu pensais pourtant pouvoir passer au-dessus. Mais t'en es incapable, et c'est visiblement ce qui te bloque. Du moins c'est ce que pense Lennox. Et t'es sûrement d'accord avec elle, ça t'apporte plus de mal que de bien aujourd'hui. Elle dit que tu peux le contourner. Mais elle ne peut pas savoir. C'est bien plus compliqué que cela. Rallier un Doloris, c'est simplement se détacher de la douleur, se détacher de ton corps. T'as pris l'habitude de le faire à force de toujours prendre des coups ou des sortilèges. Mais ça va bien au-delà de ça.

Tu pousses un soupir en secouant légèrement la tête de gauche à droite. Tu veux devenir Animagus. Tu le veux réellement, et t'es prêt à tout pour ça. Mais là, il va falloir qu'elle te file un coup de main, parce que tu risques de bloquer pas mal de temps. Et tu n'as pas le luxe de pouvoir t'octroyer plusieurs semaines encore. Alors tu décides d'être sincère, de lâcher le truc. Elle aura peut être une solution que tu n'as pas vue. Ou alors elle te foutra à la porte, c'est possible aussi, pas vrai ?

- J'ai tué un gosse. Il devait avoir neuf ou dix ans. J'détourne ça comment ? J'fais comment pour passer au-dessus ? Parce que j'ai jamais trouvé.

T'as la gorge serrée rien que d'y repenser. La scène est toujours aussi vive dans ton esprit. Le poignard qui entre dans son coeur tandis que la vie quitte ses yeux. L'odeur du sang, la résistance de son torse, le bruit cristallin lorsque tu as ressorti la lame... Tu ne précises pas les circonstances. Que tu étais sous Impero, que tu n'avais pas le choix. Parce que ça n'a aucune importance, ça ne retire rien à ce que tu as fait. Tu as pris une vie innocente. Qu'est ce que cela fait de toi, si ce n'est un monstre ? Difficile à accepter lors d'une introspection.
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Re: À la maison
Sariel Fawkes, le  Dim 20 Jan - 17:18

Il était sincère. Et elle ne pouvait lui en vouloir.

Pas elle, en tout cas. Chacun avait ses blessures. Chacun avait ses propres plaies à panser. Et peut-être qu'Azaël gardait bien trop pour un seul homme. Pour un seul gamin, au final. Parce qu'il le restait. Cet enfant qu'il n'était plus, mais dont il portait les idées quelque part, les souvenirs épars d'une vie derrière lui qui continuait à le faire vibrer. À décider pour lui, peut-être.
Aujourd'hui, il savait qu'il devait grandir ; qu'il était à un tournant de sa vie, finalement. Peut-être était-ce pour cela, qu'il avait choisi l'Animagie. Pour aider l'ami dont il lui avait parlé, quelques temps plus tôt. Mais aussi pour lui-même, pour dépasser ses propres limites, ses propres idées à son propos. Se révéler dans toute sa splendeur d'âme et de talent. Se révéler tel qu'il était vraiment.

Voilà la fin brute de l'Animagie. Se révéler entier ; peut-être ne l'était-on jamais vraiment avant de découvrir ce soi animal, qui naviguait auparavant en nous aveuglément. Tout le monde ne pouvait le devenir, assurément, mais tout le monde pouvait espérer rencontrer cette étincelle en soi.

Un moment, les mirettes d'Aya faiblirent. Principalement parce qu'elle n'avait pas bien entendu ce qu'il lui avait dit. N'avait peut-être pas voulu comprendre. Tout en clignant des yeux, un peu ailleurs, elle fixa à nouveau le visage du jeune homme, sans s'empêcher un vague sourire d'excuses.
Elle n'eut cependant pas le temps de lui faire répéter. Son cerveau se chargea bien seule de lui faire parvenir ces quelques nouvelles, cet aveu insalubre qui marquait la peau du jeune homme depuis tout ce temps, son visage aussi aujourd'hui. Elle n'eut pas le temps et son sourire s'estompa pour laisser passer une amertume sans jugement. Une compréhension peut-être involontaire.
C'est donc ça qui te tue.

D'abord un peu gênée, Aya ne répondit pas. Tira sur le col de son haut en se redressant dans son siège. Pour autant, elle n'évita pas d'observer son invité. Parce qu'à ses yeux, il n'était pas un monstre. Loin de là. Le simple fait de regretter un acte et de le laisser nous hanter nous exemptait d'en devenir un. A ses yeux, Azaël était plus qu'humain. Plus qu'elle, en tout cas.
- Et que dois-je donc dire de moi, dans ce cas ? murmura-t-elle, un peu plus pour elle-même que pour lui. J'ai peut-être tué, déchiqueté bien plus de corps et de chairs que tu ne l'as jamais fait. Bien que la seule responsable soit la Bête qui vit en moi désormais, que dois-je dire ?
Elle parlait sans colère, mais un peu plus haut. Teintée de cette bienveillance presque agressive que le genre humain lui faisait ressentir, à chacun de ses écarts. C'était bien le propre d'un homini, de s'effrayer de sa propre cruauté.
- J'ai vu mourir une femme sous mes yeux. Mes doigts, mes ongles étaient enfoncés dans ses cornées, ajouta-t-elle à mi-voix en se relevant, sans plus le regarder. J'ai enfoncé, enfoncé mes phalanges toujours plus profondément dans ses orbites, quitte à sentir la viscosité de ses chairs internes, qui échappaient à ma vue.

Aya ne savait pas si elle en avait encore une, mais ralluma une cigarette. Ne se souvenait plus de la dernière. Ne se souvenait presque plus qu'il s'agissait d'Azaël.
- Et je ne ressens toujours rien, elle écarta les bras, maintenant emportée, accompagnait par le geste ses sifflements, parce qu'elle protestait dans sa propre insensibilité. J'y repense, je me tue à y repenser parce que je n'ai rien ressenti, à ce moment. Et encore aujourd'hui, je vois ce visage sans yeux, et ces yeux sans visage, et ça ne me fait rien. Ses yeux décolorés fixaient le jeune homme, qu'elle pointa du doigt. Ce qui te tue, là, ce qui t'enfonce, c'est ta culpabilité. Et souviens-toi, souviens-toi que c'est elle qui te rattache à ton humanité. Ne fais pas d'elle ton ennemi, mais utilise-la pour te forger toujours plus. Elle sera utile à ton Animagie, ne fera que la renforcer. Car pour aller au fond de toi-même, tu dois te connaître. Ne te concentre pas sur tes qualités, sur tes faits d'âmes héroïques, elle fit un geste du bras méprisant, tout en recrachant de la fumée, tout ça est inutile, ça fausse tout. Tu dois persévérer, te battre face à ce que tu es. Tu as fait du mal, oui. Ce que tu as fait était mal. Mais cette petite voix, qui te rappelle que tu as mal agi est loin d'être ton ennemie. Utilise-la. Accueille-la à ton avantage. Laisse-la te rappeler qui tu es. Personne n'a jamais dit que la méditation était facile. Mais une fois que tu auras accepté d'entendre ce que cette voix a à te dire, tu trouveras tout ça bien plus simple.
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Re: À la maison
Azaël Peverell, le  Ven 25 Jan - 22:06

T'as d'abord l'impression de l'avoir mise mal à l'aise. D'un autre côté, c'est vrai que ce n'est pas franchement le genre d'aveu qui détend l'atmosphère. Pourtant, t'as ressenti le besoin de lui dire. De t'ouvrir, au moins une fois. Parce que tu n'as pas d'autre choix que de l'accepter pour avancer, et tu le sais. Le premier pas pour cela est d'accepter que c'est arrivé. Que c'est réel. Et donc le dire à haute voix, mettre des mots dessus. Tu devais passer par là. Elle ne fuit pas ton regard, elle ne te fuit pas tout court. Elle se contente d'intégrer l'information comme elle a intégré toutes celles précédentes.

Elle annonce alors avoir elle-même tué plus d'une fois. Ce n'est pas étonnant vu sa condition lupine. En fait, ce n'est pas étonnant vu qu'elle est elle, tout simplement. Tu t'apprêtes à lui dire que ce n'est pas comparable au fait de tuer un enfant innocent. Et pourtant, quand elle décrit la scène, tu est comme dérangé. Elle se contente d'énoncer un fait, froidement. Elle aurait été simple spectatrice et non actrice de la scène qu'elle n'aurait pas mis moins d'émotions. La froideur de Lennox est glaçante. Mais d'un autre côté, elle force le respect. Tu rêverais de ne rien ressentir.

Elle te parle de ta culpabilité. Tu le sais que c'est ce qui te bouffe. Depuis des années et des années. T'as toujours été coupable de quelque chose. Souffrances, meurtres, tortures, destruction. De toi, des autres, du monde en général. Ce dernier est pourri et tu te forces à l'être tout autant que lui sous prétexte que tu veux survivre. Mais tu ne fais qu'ajouter toujours davantage de poids sur ta conscience déjà à bout de forces. T'en veux plus de cette culpabilité. Tu t'en fous de ton humanité, tu veux bien la perdre si ça signifie devenir meilleur, devenir plus puissant.

Et pourtant, ce n'est visiblement pas la solution. Si elle fait partie de toi c'est que tu dois l'accepter. Tu passes trop de temps à te forger un masque, à toujours tout refouler. Ce n'est pas compatible avec l'Animagie. Tu dois te libérer de tes chaînes si tu veux espérer libérer ton animal intérieur. Encore une fois, tu veux croire que tu en es capable. Il te faut simplement du temps. Et c'est exactement ce que tu n'as pas. Ce que tu es persuadé de ne pas avoir. T'as déjà trop laissé Arty seul avec sa malédiction. T'as l'impression d'avoir une deadline impossible à atteindre, et ça ne fait que renforcer ton blocage de base.

Tu pousses un soupir. Tu te mets trop la pression. T'es capable de te faire foirer uniquement à cause de ça. Faut que t'oublies cette notion de temps. Faut simplement que tu te concentres sur toi. C'est le meilleur moyen d'aider Arty. Se concentrer sur toi, et sur toi uniquement, le temps d'atteindre ton objectif. Tu te contente de hocher légèrement la tête pour bien signifier à Aya que t'as compris où elle voulait en venir. T'as simplement pas envie d'en parler pour le moment. Tu as cependant bien envie de revenir sur quelque chose.

- Et si tu te forces à y repenser c'est bien que tu ressens quelque chose, non ? Tu ressens au moins le fait que tu devrais ressentir. Sinon... Tu ne te souviendrais pas si bien. Ce serait... Anecdotique. Plus flou. Enfin tu y accordes tout de même de l'importance quoi. C'est ta voix à toi qui t'a dit de rien ressentir ? Ou elle te dit d'y repenser ?

C'est un peu sorti tout seul. C'est la première fois que t'essaies d'en savoir un peu plus à son propos. Il faut dire que c'est visiblement le moment pour les grands aveux alors autant y aller à fond. Après tout, la vie semble vouloir vous lier l'un à l'autre, il faut peut être en profiter pour se connaître un tant soit peu. Ou pas. C'est pas comme si t'en avais réellement quelque chose à faire. C'est juste de la curiosité.
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Re: À la maison
Sariel Fawkes, le  Jeu 28 Fév - 11:19

Il gardait le silence. Devait la voir d'un autre œil. Elle s'en fichait pas mal. Ça faisait partie d'elle. Une tare en plus, et finalement, on oubliait pas trop mal qu'on était foutu et qu'on avait plus rien à perdre. C'était pas comme si on voulait être sauvé d'eaux troubles. Au contraire, les plus cons avaient tendance à s'y enfoncer. Et dans le genre, Aya partait gagnante. Plutôt persister que de demander de l'aide. Que pouvait-on bien y faire, de toute manière ? Il n'y avait rien d'excusable, et rien de rattrapable. C'était fait. Point barre.

A force de creuser, peut-être finirait-elle par tomber sur les réponses qu'elle attendait. Pourquoi était-elle comme ça ? Aussi indifférente à la souffrance d'autrui, la fameuse Plèbe ? Par pur égoïsme, peut-être. Son égo surdimensionné pour seul point de repère. Ça lui allait bien de se prendre pour un astre. Elle n'y voyait de toute façon plus très clair. Entre elle et les autres, il n'y avait que du noir, un gouffre peut-être. Et ça lui convenait bien. Mais en attendant, elle se savait capable de crever les yeux de quelqu'un sans vraiment ressentir quelque chose.
C'était du moins ce qu'elle croyait. N'avait-elle pas eu peur, cette soirée-là ? N'avait-elle pas été effrayée face à cette idée, simple, et irréfutable : celle d'avoir tué quelqu'un de sang-froid, par pure jalousie ?

Bien sûr que si. Elle en avait presque pleuré. Mais pas plus pour le geste commis que pour le regard d'Azphel, désorienté, et posé sur elle, à la chaleur des flammes qui emportaient la baraque. Il avait jugé son geste, elle le savait. Peut-être l'avait-il considérée tout autrement, après avoir été témoin de ce dont elle était capable. Et bizarrement, c'était ce qui la blessait le plus. Pas le fait d'avoir tué, mais bien le fait d'avoir peut-être déçu Azphel. Trompé sa confiance, en somme.

Azaël reprit la parole, peu après. Surtout pour poser quelques questions. Non plus furieuse, mais comme étonnée, Aya agita sa truffe en relevant légèrement le menton, attendant peut-être le mot en trop ou les siens, les plus aptes à lui expliquer. Comment fonctionnait précisément son esprit tordu.
Même si elle ne le savait pas.
- J'en sais rien.
Elle secoua la tête, agrippa sa clope sur laquelle elle tira longuement, les yeux dans le vide. C'était vrai. Elle ne savait pas pourquoi elle se remémorait cette scène en particulier. Froidement, certes, mais pourquoi ses pensées aléatoires la guidaient souvent sur cette voie.
- Je ne me sens pas coupable de ce que j'ai fait. Je continue même à me dire que c'était un châtiment mérité. Alors certainement que non. Mais... Et je ne regrette pas de le formuler ainsi, je crois bien... Je ne me suis jamais sentie plus vivante qu'en donnant la mort. Qu'en contrôlant une agonie comme celle-ci.
Instinctivement, brutale, elle releva ses mirettes sur Azaël. Un peu comme pour juger sa réaction à vif. C'était un aveu peut-être trop franc pour être exprimé ainsi. Trop sauvage pour être partagé. Et face à quelqu'un dont l'âme était rongée par la culpabilité d'avoir tué un marmot, trop explicitement féroce pour être compris.
- Non, ça n'a pas d'importance pour moi. C'est un fait, juste, qui m'accompagne. Voilà pourquoi j'y repense. C'est gravé dans ma peau, dans mes chairs. Mais je suis toujours là. Pour l'instant.
Un petit sourire étira ses commissures, avant qu'elle n'achève, dans une dernière bouffée de fumée :
- Tu n'oublieras pas ton geste. Mais tu dois bien continuer à vivre. T'as pas vraiment le choix, non ? Ou alors j'peux te fournir la corde et le tabouret hein.
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Re: À la maison
Azaël Peverell, le  Lun 18 Mar - 20:16

Tu comprends un peu mieux son indifférence glaciale lorsqu'elle annonce que la mort qu'elle a donné était un châtiment mérité. Qu'il le soit réellement ou non, tant qu'il l'est à ses yeux, son manque total d'émotion vis-à-vis de son acte s'explique bien mieux à tes yeux. T'as tué ce type, ce prisonnier moldu. Ce déchet de la société, cet homme qui ne l'est que par le nom mais qui ne méritait pas de continuer à vivre après les actes qu'il avait perpétré. Tu l'as buté sans y repenser à deux fois, uniquement parce qu'il le méritait. Et pour montrer à 08 ce dont tu étais capable, aussi. Mais il ne t'a jamais hanté. Jamais autant que le petit frère de Leen. Parce que sa mort à lui n'était pas juste.

Avoir le pouvoir de vie et de mort sur quelqu'un est grisant. Tout comme celui de pouvoir lui faire du mal lorsqu'on sait que cela restera totalement impuni. Tu t'efforces simplement de ne jamais t'en prendre à des innocents. Ta conscience ne semble pas pouvoir le supporter. Ceux que tu juges coupables en revanche, ceux qui le méritent... Tu ne vois pas pourquoi tu te gênerais. Si personne ne fait rien, ils continuent de gangrener un monde déjà pourri. La justice n'a jamais été de ton côté, alors tu te débrouilles pour la rendre par toi-même lorsque l'occasion se présente.

Et oui, ceux qui te manquent de respect méritent châtiment. Ceux qui s'en prennent aux gens importants pour toi également. Tu es égoïste, tu l'es au plus profond de toi dès lors qu'entrent dans la balance un inconnu et quelqu'un d'apprécié. Et t'es souvent persuadé d'avoir raison malgré ton incapacité à contrôler tes réactions les plus violentes. Qu'est ce que ça change ? Dans tous les cas, si t'es persuadé d'avoir raison et que l'autre est en tort, c'est qu'il l'a mérité. Hop, la conscience s'éteint. C'est facile dans ce sens. Bien plus que lorsque l'on sait être dans le faux.

- T'as buté quelqu'un qui le méritait à tes yeux. Et t'as aimé l'ascendant que t'avais sur elle. C'est plutôt normal je crois. Tout le monde aime le pouvoir. Pas besoin de se sentir coupable d'avoir rendu justice.

Tu confonds toujours justice et vengeance. T'arrives pas à les dissocier tellement t'as l'impression qu'il n'y a aucune justice extérieure. Personne ne prend les choses en main, il faut toujours se démerder soi-même. C'est comme ça. Tu hausses les épaules.

- J'suis toujours là aussi. Vivre avec ne rend pas les choses plus faciles. Garde ta corde et ton tabouret. J'aurais pu juste faire disparaître ce souvenir. Mais je ne veux pas l'oublier. Faut bien que quelqu'un se souvienne. Il ne méritait pas de mourir. Et il ne mérite pas d'être oublié.
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