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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: Les villages
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[Habitation] The God's Appetite
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[Habitation] The God's Appetite
Invité, le  Mer 13 Jan - 22:25

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Voici l'habitation (Très grand manoir) d'Azphel.

Il peut poster dès à présent.

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Megan K. Hayajân
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Megan K. Hayajân, le  Mer 13 Jan - 22:59



The God's Appetite















 









The God's Appetite
8, Weeping Willow's Alley, Godric's Hollow, UK

Placé au fond d'une allée résidentielle du mythique village de Godric's Hollow, le très grand manoir d'Azphel et de Valentina s'élève en faisant face au sud. Dans un style néo-gothique ancien, la bâtisse s'étends sur trois étages et deux sous-sols. Si un simple chemin mène à la porte d'entrée, c'est tout un jardin entretenus magiquement qui à sa place à l'arrière du manoir. On y trouve des espèces rares d'arbres et de plantes. Tout autour de l'habitation, de nombreux sortilèges de protection ont été jetés par les propriétaires, rendant incartable et invisible aux moldus leur nid douillet. De plus, le maléfice d'anti-transplanage, le charme du cridurut, et enfin le sort d'impassibilité ont été appliqués en guise de prévision. Il est impossible de violer la propriété sans être aussitôt repéré.

Le porche en bois, à l'entrée du manoir, est d'une sobriété solide. La porte d'entrée, une fois ouverte, donne sur un hall d'entrée relativement vaste, où porte-manteau, tapis et commodes accompagnent des portraits aux regards teigneux. Le hall aboutis sur un atrium : vous aurez ensuite le choix entre monter les escaliers ou bien choisir une direction. Prendre à gauche vous conduira aux cuisines et à la salle à manger, la droite vous mènera droit sur une salle de réception et un salon très confortable. Vous pouvez également vous glisser par la petite porte cachée derrière les escaliers pour descendre aux sous-sols. C'est donc à vous de bien choisir pour ne pas vous perdre dans ce dédale de couloirs.

La cuisine est étonnamment moderne pour une si vieille bâtisse. Vous trouverez là tout le nécessaire pour concocter de bons petits plats, même si l'elfe de maison se charge généralement de cette tâche. Une petite trappe donne accès à une cave bien remplie, sur le côté du plan de travail. Une petite table permet de s'alimenter rapidement, bien qu'une salle à manger avoisine la cuisine. La salle en question est toute en longueur, luxueusement décorée, mais sombre, à l'image des deux propriétaires. Généralement, cette pièce est utilisée pour les repas où les convives sont soit importants, soit nombreux... Une armoire, ancien vaisselier, au fond de la salle, est devenue le repère de Schiavo, l'elfe de maison.

Si vous avez pris à droite, et donc vers le salon confortable et la prestigieuse salle de réception. Cette dernière est une immense pièce rouge et argent, dont le sol parqueté de noir se prête à la danse et à la fête. Les lustres pendus rappellent l'époque néo-gothique qui enveloppe l'intégralité du manoir. Azphel et Tina, en rénovant cette propriété, ont fait le choix de reprendre trait pour trait le style de cette époque, créant une ambiance noire qui leur collait à la peau. Le salon, quand à lui, regroupe de nombreux fauteuils discordants, tantôt à rayures, tantôt en velours; mais toujours dans état étonnement bon. D'épais tapis recouvraient le carrelage. Le lambris de bois camouflaient de nombreuses cachettes bien pratiques pour le couple.

Finalement, si vous choisissez l'escalier, vous arriverez dans un étage où de petits salons côtoient des chambres d'amis et des salles bains aussi esthétiques que confortables. Les grandes baignoires accueillant facilement deux corps entrelacés... les miroirs couvraient pratiquement les murs, créant des espaces immenses et intriguant. Le bureau de Valentina est également à cet étage, exacte réplique de ce qu'il était à Poudlard à l'époque, camouflant les tableaux de son frère et de son père biologique. Les bibliothèques qu'elle garde précieusement sont également installées dans ce bureau.

La chambre du couple, meublée et décorée avec un semblant de modernité et une touche de sensualité, est au troisième et dernier étage, non loin d'une salle de bain agencée pour les ébats intimes de nos insatiables serpents, et du bureau d'Azphel. Cette dernière pièce était dans les tons de gris, plus actuelle que les autres pièces de la maison, toujours impeccablement entretenue. Le sorcier y gardait précieusement ses affaires privées.

Il faut retourner dans l'atrium et emprunter la porte sous l'escalier pour descendre dans les sous-sols : temples de la magie noire et antre de la puissance tant aimée d'Azphel et Tina, ils renferment de sombres secrets qu'ils ne sont pas prêts de divulguer. Leur bibliothèque commune s'y trouve aussi, un sort anti-humidité protégeant les livres de la froideur de l'endroit.

L'histoire du manoir est relativement rapide à résumer bien que le bâtiment soit très ancien. Une riche famille aristocratique avait fait bâtir ce manoir néo-gothique avant de disparaître, ruinés. L'endroit était tombé en ruines avant que le couple ne le découvre et ne le remette à neuf, avant de décider de s'y installer ensemble. Après un an de relation, l'idée semblait la bienvenue. L'adresse exacte  du God's Appetite est 8, Weeping Willow's Alley, Godric's Hollow, UK.

 
@Tina
Devon Starck
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Devon Starck, le  Dim 14 Fév - 15:11

Valentine's Day.
* * *


¤ ¤ T ¤ ¤Février, qu’importe sa fraîcheur en apparence, glaçant les membres et les ardeurs, garde un pouvoir pour réchauffer les coeurs. Le 14 de ce mois est connu de tous, moldus, bien évidemment, mais sorciers également font de ce jour un jour d’Amour, une occasion qui en toutes circonstances réchauffe les personnes, à coup de sourires, de cadeaux, de petites attentions qui égaient alors même que les affres de l’hiver rendent les journées moroses. Même les chats, lors de cette période, paraissent plus heureux. Il suffit de les regarder, croquer la vie à pleines pattes, gambader finement sous les regards des gens, badauds spectateurs de leur grâce animale qui ressemble alors à une parade.



En ce 14 février, moldus et sorciers s’apprêtent à se témoigner amour, essayant dans leur bonheur personnel d’oublier la dureté du quotidien, la guerre et la misère ; un peu de réconfort obtenu par la chaleur revigorante des sentiments. C’est là le pouvoir de l’amour, et qu’importe après tout, l’aspect commercial que les plus réfractaires y attribuent. L’occasion n’est-elle pas belle de s’aimer, simplement, chacun pour ce que l’on est, comme l’on est, sans se soucier du reste ?

Réflexion qui mérite d’être méditée, réfléchie et mise en place, sans autre soucis que d’offrir et se voir offrir, sans prendre en compte l’aspect matériel qui ne dépend que de la vision de chacun. Des mots font autant plaisir qu’un cadeau, l’emballage en moins. 


¤ ¤ T ¤ ¤Azphel ne dérogeait à cette règle, à cet archétype d’homme prêt à savourer une journée signée d’avance par la main volage du bonheur. Il avait longtemps été parmi les détracteurs de la saint Valentin, avant d’être rattrapé rapidement par une flèche bien placée d’un angelot qui avait su lire en lui et bien planter l’évidence sur son chemin, offrant de son arc un parfum de plumes noires comme la nuit. Un plumage aussi terne que l’ombre absolue, froid comme l’hiver, mais dotée d’un coeur de feu, d’un corps brasier dont il s’était épris. À pas de chats, l’amour s’avance sans forcément que l’on s’en rende compte.



Sans réticence aucune, la semaine avait occupé le sorcier froidement, laissant dans un coin de sa tête la date qui se rapprochait pour la fêter simplement, mais avec l’amour qu’il se devait. Tina aimait les choses simples autant que lui, et s’il s’était promis de lui montrer son amour, il n’avait pas prévu d’en rajouter, de faire dans une surenchère qui n’exprimerait rien de plus pour eux, alors que la logique et la simplicité n’avaient fait que guider leur histoire, au fil des mois. 
Possiblement un livre traitant de branches obscures de la magie aurait pu faire réellement plaisir à l’italienne, encore qu’avec le couple Azphel/Tina, l’obscur appartenait au quotidien, leurs coeurs en étaient teintés, il drapait leurs âmes complices.



Résultant de cette logique, cette caractéristique propre à Eux, l’esprit du mage noir s’était focalisé sur la simplicité et la sincérité, des mots plus que les gestes, comme la finition d’un joyau qui se délimitait par l’incommensurable. Ce n’était pas un paradoxe, c’était la force, le constat de l'immensité de ce qui liait les deux sorciers nés dans la noirceur.


* * *

¤ ¤ V ¤ ¤Godric’s Hollow devait principalement leur servir de lieu de villégiature, mais l’achat récent dans la petite bourgade avait semblé être le lieu idéal pour s’isoler et profiter l’un de l’autre en toute intimité. L’imposant manoir avait quelque chose de majestueux, de part son  style néogothique et l’impression d’intemporalité qui se dégageait de la bâtisse. L’intérieur était, pour la plupart des pièces, de style ancien, parfaitement conservé et entretenu. Ce n’était pas le genre de résidence que tout un chacun s’offrait, et ils ne l’avaient choisie par hasard. Elle n’était que le reflet de leur couple, de leur ambition, elle témoignait de leur goût pour la grandeur, de leur soif insatiable de découvertes.



Le déroulement de la journée avait vu Azphel s’occuper à passer un coup de baguette dans le manoir, histoire de s’assurer, si besoin était, de l’état impeccable des pièces. Sa plus grosse folie pour l’occasion avait été de parsemer le sol de l’atrium, du salon et de la cuisine ainsi que de leur chambre principale de multiples pétales de roses, laissant là s’exprimer l’étendue de son amour pour Tina. Attendaient l’italienne une boîte de chocolats Suisses sur le lit, un bouquet de fleurs conséquent composé de roses rouges, blanches et roses. Dans le salon, un seau à champagne voyait s’impatienter une bouteille française dans un canapé de glaçons. A côté, une simple lettre, quelques mots rédigés pour Valentina, des phrases égrenées par le coeur, approuvées par l’Amour d’Azphel. Schiavo, de connivence, leur avait concocté un repas digne des rois qui les inviterait à savourer le délice, à le poursuivre jusqu’à l’aurore, dans les remous de draps offusqués, jusqu’aux dernières ombres de la nuit. 




Je me rappelle la forêt interdite comme un message arrivé par hasard.



Comme s’il y avait eu une raison à notre rencontre, qu’elle devait simplement se produire.
 Certaines lettres anonymes ne se perdent vraiment et arrivent au bon endroit, je le sais maintenant. 

Des années sans but trouvent des rencontres, des nuits agitées parviennent en quelques mots, à trouver le réconfort.


Alors, parce que quelques mots valent plus que de longs discours, parce que certaines histoires dépassent les plus beaux livres, je veux simplement de te dire que je t’aime, Valentina.
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Megan K. Hayajân, le  Mer 17 Fév - 21:45


-Always-
LA de Azphel accordé

____________________


Un ciel bleu est mauve, percé et constellé de flocons blancs fuyant les cieux, couvrant les pavés déjà poudrés. C'est une nuit sans lune, une nuit noire même ; terrible et effrayante. L'oiseau nocturne, son plumage gonflé par le vent, hulule, dans les graves puis les aigus, montant, descendant, sans couvrir les milles petits bruits. Paisible, oui, pourtant, grondent et vibrent la colère et la crainte. L'herbe qui s'est infiltrée entre les dalles verdoie et danse au rythme de l'air. Il n'y a rien d'autre que ce silence imparfait, ce décor digne de livres pour enfants, et ce souffle imperceptible que seul les sages et les innocents peuvent comprendre : la continuité d'une histoire, d'une aventure, d'une rocambolesque épopée. Les héros l'ignorent encore, les dés des péripéties ne sont même pas jetés, une certitude demeure, c'est pour bientôt. Et dans la nuit violette aux parfums de simplicité, les premières ombres de ce scénario se mouvent.

Elle, d'abord. Son grand manteau noir enfilé sur un jean sombre et un chemisier gris. Elle a glissé sa capuche sur ses cheveux blonds et l'obscurité mange ses pommettes hautes, ses sourcils froncés, ses yeux électriques. Elle avance simplement, en provenance d'ailleurs, fouillant les moindres décors de cette photographie qui l'entoure. Prudence, dit-elle. Prudence, ma vieille, si tu veux pas finir par mordre le carrelage. Elle regarde le ciel, puis plus fixement, les nuages éclatés qui miroitent tout là haut. Il ne devrait plus être loin.

Elle tourne en rond, dévore son environnement du regard à la recherche de cette silhouette familière, ce point d'attache rassurant, ces épaules carrées et ce sourire en coin. Elle tente de retrouver ce qui lui manque désespéramment. Pourtant, pas un mot, pas un son, et résonnent encore les hululements déchirants de la chouette éveillée. Puis enfin il est là. Ses premiers pas hésitants à l'orée de la forêt, puis quand il l'a voit, la métamorphose de sa silhouette. Il se déroule, se redresse, fait glisser sa capuche pour révéler des traits fins, un nez droit, une bouche sensuelle, les yeux verts irradiants d'amour, le teint pâle, les cheveux bruns décoiffés. Il avance comme un prédateur. Pour un peu, elle prendrait peur. C'est un loup, après tout. Et elle un corbeau. Ils s'aiment, c'est déjà ça.

***

Le carrelage est sombre, tâché de sang, luisant de douleur. Les murs tanguent et elle chute inexorablement. Atterrissage sans douceur. Les plumes se rétractent, le noir devient porcelaine, le corps se distord, difforme puis magnifique, comme tombé des cieux. C'est plus ou moins ce qui est arrivé à ce corbeau fait femme. Les cheveux blonds s'étalent sur le sol, autour du visage parfait de cette poupée. Les deux mains appuyée sur son ventre, près de sa côté, tentant de faire refluer le sang qui coule, coule, coule encore. Beaucoup de sang. Pourtant la créature immonde que l'on nomme elfe de maison apparaît, la lève et s'en va.

Flirtant une fois de plus avec le vide, la blonde se relève, instable; mais bien en vie. Il allait falloir qu'elle trouve un remontant. Avançant comme elle le pouvait, elle s'appuyait contre les murs, laissant les traces de ses doigts tâchés d'un rouge cinglant, d'un rouge sanglant. La veille pourtant, avait été une soirée merveilleuse. Pétales de roses, caresses sensuelles, une nuit d'amour et de tendresse avec le loup qu'elle portait dans son coeur. Mais la famille, c'est la famille, et elle avait du transplaner à l'aube pour une Florence au ciel blanc. Une affaire de vol et de disputes qu'il avait fallu régler de manière radicale. C'était fait, maintenant, retirant un peu plus encore les traits de son humanité à elle. Le sang et la douleur la rassurait : elle était encore bien réelle. Ses mains trouvèrent dans le placard une bouteille aux reflets ambrés; le bouchon sauta, le liquide coula dans la gorge encore enflammée par l'incendie du meurtre.

Une brûlure féroce quand quelques gouttes de whisky tombèrent sur sa blessure à vif. Prendre une douche lui semblait une idée tout à fait brillante. Hoquetant de douleur, elle finit par gagner l'étage, par on ne sait qu'elle miracle.

-Valentina ? C'est toi ?

De toute évidence, Azphel était là. Son loup allait faire une crise cardiaque s'il la voyait dans cet état. Elle grogna vaguement, une réponse incompréhensible, mais c'était tout ce dont elle était capable. Elle posa la main sur la poignée de la porte de la salle de bain, entra et se concentra pour la verrouiller. L'étape plus complexe commençait : arriver à détacher le tissu ensanglantée de sa plaie profonde et fraîche; elle souffla un coup, serra les dents, et commença à tirer.

***

Ils allaient l'un vers l'autre puis dans un crissement, un hurlement, une déchirure, les silhouettes s'enlacèrent, et leurs ombres ne firent qu'une dans la lumière chatoyante de la nuit.  Qui aurait pu songer qu'au coeur de la forêt un oiseau au plumage de ténèbres et un loup au passé de carnassier puissent s'aimer sans entraves, à l'abris de la magie de leurs êtres, protégés par leur puissance respective ? De leurs lèvres un simple souffle mêlés, si proches, pas seulement physiquement mais dans tout ce qu'ils étaient, dans tout ce qui composaient leurs êtres. De leur amour de la Magie, de leur férocité naturelle, de leurs instincts sauvages et animaux. Ils étaient tous deux définis plus par les traits de leur totem que par ce que l'humain avait fait d'eux. Il, un loup sauvage, féroce et pourtant fidèle jusqu'à la mort. Elle, volage, d'apparence naïve et inoffensive, et pourtant une créature d'une intelligence rare.

Leurs mains se lièrent et ils se tournèrent vers l'Orient, puis vers l'Occident, chacun possédant en lui la coeur de l'autre. Nul ne pourrait jamais séparer ses deux âmes étroitement unies. Avançant dans l'obscurité de la forêt, sous une étoile luisante de milles autres, ils étaient prêts à partir dans tous les sens, à faire pâlir les diables et espérer les dieux. A eux deux ils étaient un équilibre à part entière, une dualité complète comme le haut et le bas, la mort et la vie, le bien et le mal. Ils étaient Azphel et Valentina, un as de plus caché dans une partie de jeu de carte gagnée d'avance.

Les arbres s'inclinaient sur leur passage, le vent déployait milles artifices sur leur chemin pour les faire apparaître plus beaux encore que ce qu'ils étaient. Il émanait d'eux une aura que seul les amoureux peuvent saisir, une histoire de bonheur et de complicité, "félicité", qu'ils appellent ça. Pas le genre de chose que l'on obtient par hasard.

***

L'eau tombait rude sur des épaules fragiles. L'italienne peinait à rester debout sous le jet chaud, et si elle y parvenait, c'était bien parce que la parois de la douche la retenait. Azphel fouillait le manoir en quête de sa femme. Elle l'entendait l'appeler. Elle avait jeté un sort sur la porte avec ses dernières forces, de quoi détourner coup sur coup son attention s'il tentait de s'approcher de cette salle de bain. Elle voulait retrouver un minimum de forces avant de paraître devant ses yeux. Elle avait bien faillit y passer, cette nuit. Il allait encore falloir qu'elle trouve un moyen d'accroître sa force, son énergie, son endurance.

Elle se haïssait d'être si faible. En sortant de la douche, elle sentait encore plus ses muscles endoloris et hésita même à s'effondrer ici même et s'endormir. Puis, elle ouvrit la porte après avoir soigneusement bandé sa plaie.

-Azphel ? J'suis là.

Elle n'avait plus le choix, plus assez de force pour refermer elle même la coupure qui entaillait sa côte et qui avait recommencé à saigner. A peine était il arrivé d'ailleurs qu'elle s'effondrait dans ses bras, poussée dans ses retranchements, et qu'elle plongeait dans le noir épais et brumeux de l'inconscience.

***

Presque brutalement, le loup plaqua le corbeau contre le tronc épais d'un arbre, embrasant de ses lèvres impatientes le cou pâle de sa victime du soir et de la vie. C'était un feu dévorant qui habitait les deux moitiés d'une âme. Le désir était incroyable et l'instant parfaitement choisis, ils allaient s'aimer, tout simplement, dans cette forêt, moins du monde entier, à l'endroit même où ils s'étaient rencontré la première fois, quand elle était descendu de cet arbre et qu'il avait trouvé en elle sa renaissance. Elle, joueuse, soufflait des mots brasiers qui trouvaient en lui un foyer où brûler fièrement, prenant feu plus vite que l'alcool.

Ils s'aimaient, enlacés.

La lune scintillait et couvait ces ébats d'amoureux transis,  fous l'un de l'autre comme si c'était leur dernière journée ensemble. Valentina et Azphel finrient par se blottirent l'un contre l'autre, trouvant dans la mousse un lit des plus confortables. C'était l'aube. Les couleurs se mêlaient comme eux un peu avant, s'embrassant : le rouge serrait dans ses bras un ocre torride qui lui même chatouillait un jaune citron palpitant. Mais le bleu pâle de la quiétude et de la "félicité" trouvait peu à peu son chemin sur ces brûlantes nuances et devenait au fur et à mesure la seule couleur que l'on pouvait voir ce matin là.

Cette palette d'amour rendait très bien aux yeux de Valentina. Ses iris couleur de pluie ou de la mer, aussi translucides que la glace, fixaient le visage apaisé de sa moitié assoupie. Elle comprenait maintenant ce que signifiait vraiment l'amour, les sacrifices que cela impliquait, les grandes joies que cela provoquait.

***

Les papillons prirent soudain leur envol, révélant à la blonde une chambre spacieuse et confortable qu'elle reconnut comme celle qu'elle partageait avec Azphel. Celui si était penché sur son ventre et achevait de refermer la plaie qu'elle avait. Elle avait une folle envie de refermer les yeux mais la peur de ne jamais les rouvrir lui soufflait de se fixer plutôt sur les mèches de cheveux de son amant. Tina avait un peu moins mal, certes, mais une brûlure continuait de titiller la peau fraîchement reconstituée sur son abdomen. Elle ne doutait pas que le loup avait fait du très bon travail. Il avait toujours su prendre soin d'elle, depuis un peu plus d'un an maintenant.

Cette blessure n'était pas anodine et elle se doutait bien que les questions d'Azphel finiraient par surgir, mais pour le moment, elle était trop fatiguée pour le combler par ses réponses. Elle écarta simplement les bras en sachant quelle invitation elle formulait là. Il ne pouvait pas la décevoir et elle se retrouva bientôt blottie contre son torse. Après la nuit obscure qu'elle avait vécu, ce combat qu'elle avait faillit perdre avant de triompher par le meurtre, elle n'avait besoin que de lui.

Dans ses bras, elle se tourna lentement vers lui, plongeant son regard rendu métallique par la douleur vers celui infiniment tendre et drapé d'émeraudes d'Azphel...


***

Elle ne savait pas comment le formuler. C'est comme si à ce moment même, tous les mots de son vocabulaire se faisaient la malle avec un rire de grand méchant, l'abandonnant dans cette situation qui pourtant semblait exiger une phrase de clôture. Les regards sont parfois plus frappants que les phrases, et même si c'est le plus beau moyen d'hurler en silence, Tina décida de clôturer son rêve par une poignée de lettres toutes douces...

- Je t'ai...

***

-...me Azphel.

Elle rabattit les couvertures sur eux et s'endormit presque aussitôt.
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Devon Starck, le  Dim 3 Avr - 17:34

Sacralisation
PV Valentichat

¤ ¤ T ¤ ¤Un ciel éclaté surplombait les provinciaux ce jour-là. Plus tôt dans la journée, la pluie était tombée averse et l’orage avait grondé, tapissant les sols d’une couche d’eau que les nappes phréatiques ne parvenaient à absorber. Sous les foulées des passants, dans les rues, des bruits spongieux accompagnaient les enjambées même les plus précautionneuses. Dans les prés, plus à l’écart de la ville, les mousses étaient imbibées d’eau et les herbes engorgées mouillaient les pieds. Les nuages se déchiraient peu-à-peu, laissant filtrer des rayons de soleils aveuglants parmi leurs lambeaux, des rais de lumière cinglants que seuls les minutes succédant aux grosses pluies laissaient apparaître, donnant aux façades sur lesquelles il se répercutaient un éclat irréel, aveuglant.


The God’s Appetite, couplé à cette splendeur naturelle, était parfait pour accueillir cette journée d’importance pour Tina et Azphel. Sur les pavés ruisselants de Godric’s Hollow, les pas félins des deux mages noirs glissaient avec aisance. Ils remontaient du centre du village vers le nord, dans la direction de leur manoir.

Les sorciers plus modestes vivants dans le coin restaient à l’abri chez eux, bien que l'orage était passé depuis une demi-heure déjà. Ils n'appréciaient rien. La force de ce soleil aveuglant qui apparaissait comme la résurgence du monde, l’odeur du bois des arbres et leur humidité parfumée qui emplissait l’air de mille saveurs, cette sensation de pouvoir sentir la férocité de la pluie, toute la violence qu’elle avait déversé dans sa fronde.

La magie, la vraie, était présente tout autour d’eux. Valentina et Azphel le savaient, ils la sentaient et s’en émerveillaient.



Les jardins entourants leur demeure étaient parsemés de cet arôme humide, les sols débordés et les premières fleurs accusaient le contrecoup de la tempête. La caresse voluptueuse du soleil leur promettait qu'elles s’en remettraient, qu’après les pluies le beau temps revenait. A l’intérieur, l’atrium s’était paré d’une fraicheur, ébranlé lui aussi par l’assaut furieux de l’orage, comme si la chaleur que gardait l’édifice s’était envolée, laissant entrer de cette fragrance extérieure, propulsée par la pluie, à travers les pores des murs.



Dévétissant sa cape, Azphel posa un baiser tiède sur la joue de sa compagne et s’affaira avec sa baguette à allumer bougies et chandelles, à redonner à ce cocon le souffle étouffant de grandeur qu’il abritait en leur présence. Le marbre se réchauffa instantanément et dans la bâtisse se répandit un souffle doux, plein de torpeur. Le sorcier releva les manches de sa chemise de soie, laissant apparente sa marque des ténèbres mutilée, le vestige de son passé dont il était le plus fier. Ce soir, ce bras chaufferait de nouveau. Il brûlerait d’une promesse éternelle, d’une certitude que lui murmuraient ses songes depuis longtemps, mais qu’ils allaient marquer au fer rouge.


Il gagna la cuisine où Schiavo s’affairait à préparer des mets italiens pour le repas du soir.

- Aurais-tu un vin doux en bouche pour nous ? Quelque chose qui se boit à toute heure.

- Je reviens tout de suite, Monsieur, dit l’elfe en inclinant bien bas sa tête.



Azphel méprisait les elfes autant que les sorciers fermés d’esprit. Il se rappelait sa première rencontre avec Schiavo et le regard presque outré que la créature lui avait adressé. Pourtant, avec le temps, il avait appris à apprécier l’elfe et inversement. Il fallait dire qu'il s’occupait parfaitement de toutes les tâches dans la maison et obéissait avec dévotion à sa maîtresse, ce qui le rendait vraiment attachant. Et il savait se faire discret, ne pas s’imposer quand il les sentait dans l'intimité, ce qui était toujours appréciable.



A peine une minute plus tard, l’elfe réapparut dans un « PLOC » sonore avec une bouteille d’un grand cru italien. Le mage noir le remercia et ouvrit la bouteille, déversant son contenu dans une carafe à décanter. Il prit deux verres à pied dans un placard et porta la carafe dans le salon où il prit place dans le canapé à côté de Tina après avoir posé le tout devant lui.

- Cette journée me semble tellement évidente. Encore plus depuis que nous sommes ici.


Leur voeu était clair, inébranlable. Il l'était avant même d’être lié par la magie.

La magie, ce mot, cette grandeur qui les animaient et qui venait aujourd'hui tout naturellement écrire une certitude, la suspendre dans le temps pour l’éternité. Car rien ne finit l’infini.
Megan K. Hayajân
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Megan K. Hayajân, le  Sam 16 Avr - 13:22


-Sacralisation-
pv Chat ♥

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Noir. Comme d'ordinaire et pour souligner la sombre couleur du blanc, l'esprit embrumé de plumes et de croassement, j'aspire le noir. C'est un nectar, perlant dans les tourments secrets de mon temple spirituel. Le Corbeau est là, le plus fidèle de mes compagnons, l'unique être à qui j'ai juré la fidélité et le dévouement. Tapies dans les ténèbres de mon antre, l'oiseau porteur de présages maudits, à l'envie famélique de cruauté et de déboires, souffle sur moi un vent de reproches. C'est notre quête, je le sais, cette immortalité, cette éternité que nous convoitons tous deux avec une avidité consciencieuse. Un être tel que nous ne doit pas mourir, voilà sa certitude, et je ne peux qu'approuver. Alors ce détournement, cette dérogation aux règles d'exclusivité fait brûler de rage le sycophante.

Les mains à plat, sur la peau, nue, et l'esprit prit dans cette grotte personnelle que nul autre que le corbeau et moi-même ne peuvent atteindre. Cet endroit est un simple replis d'une cape noire, comme un ourlet déchiré au coeur de l'obscure. C'est une soierie décousue, un bout de l'enfer volé. Nous y sommes chez nous, c'est notre nid, notre repaire. C'est la seule chose que je ne partagerais jamais avec l'homme que j'aime. Le "je" est primordial. Car, si tout mon être n'aspire qu'à lui, ce n'est pas le cas du Corbeau, qui le méprise. C'est là la preuve de ma supériorité sur lui. J'ai fait ce choix sans lui laisser l'occasion de débattre. Il est le condamné.

Il pleut à verse quand nous sortons mais c'est mon enveloppe charnelle seule qui accompagne le loup. Je suis encore calfeutrée dans mon antre. Le Corbeau s'est perché sur mon épaule et me souffle à l'oreille des atrocités, des malheurs indicibles, me déconseillant cet acte magique et sensoriel. Pourtant ma décision est irrévocable. Le calomniateur ne l'entends pas de cette oreille. Le corbeau tangue dangereusement, piaffe et s'énerve, s'exaspère seul, sentant ici toute l'intensité de son impuissance, et pour moi, moi Tina, l'inverse, l'humanité splendide; pourtant je hais les humains, j'ai honte d'en être une à demi. Voilà au moins un point positif à accorder à cette forme démesurément inconfortable.

Je suis assise sur le canapé du manoir. Le pas de la porte était à peine passé que déjà, mes vêtements et ma peau était sec. J'embrasse le corbeau sur le front et quitte le repaire, m'extirpant de cette méditation pour revenir à mon monde. La lumière des chandelles, le visage aimant du loup, les velours du tapis, mon corps. Cette maudite prison de chair trop exigu pour mon âme sombre. Le replis se referme, le temple s'amenuise et revienne des pensées concrètes. L'orage qui battait les volets puis cette entre-deux, ce calme trompeur.


- Cette journée me semble tellement évidente. Encore plus depuis que nous sommes ici.
-Oui, c'est certain.

Ma seule certitude, d'ailleurs, outre que le fait que je fais là une bien étrange chose, pour une femme telle que moi. Je l'aime, voilà tout. C'est stupide, déraisonnable. Je l'aime profondément, j'aime chaque sourire, chaque trait, chaque état de cet être qui n'est pas moi. Et pourtant je me condamne en lui cédant mon affection. Car, comme tenue par un pacte invisible, la fuite définitive m'échappe, et les ailes ne devront être qu'une balade, pas une vie. Le loup en vaut-il le sacrifice ? Le balancement entre mes deux esprits se joue là. Je dis oui, le corbeau dit non. Cette divergence est la seule source de mon hésitation. Les sentiments m'ont poussé à dire oui.

-Et c'est définitif.

Trois but à cette constatation. Rassurer le loup, assurer le Corbeau que je ne reviendrais pas en arrière et me donner à moi, un semblant de courage. Ce n'est pas lui que tu devrais choisir. Il est beaucoup trop calme, beaucoup trop gentil pour toi. Il va te freiner dans ta course de puissance... c'est l'autre, l'autre que tu devrais aimer... Je repousse le corbeau au fond de mon esprit et tâche de faire le vide. Car il se trompe, voilà tout. Je donnerais ma vie pour lui. J'abandonnerais ma quête d'immortalité et mettrais fin à mes jours pour lui. Je mettrais fin à l'infini.
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Devon Starck, le  Lun 18 Avr - 21:57

(L.A accordé)
Sacralisation
PV Tichat

¤ ¤ T ¤ ¤Le charme du salon et la pellicule de grandeur qu’il renvoyait aux yeux des sorciers était égale à l’impression de puissance que dégageaient les propriétaires. Tout, dans ce luxueux manoir, était-là pour montrer qu’ici ne vivait pas n’importe qui, que Tina et Azphel pouvaient avoir l’air en apparence de sorciers normaux, mais qu’ils étaient bien plus que ça. La lumière et l’obscurité, l’Amour et la démence, la passion et la déraison. Une déraison qui les poussaient à idolâtrer la magie dans sa forme la plus complexe, parfaite, quitte à prendre le risque d’être abhorrer. C’est l’amour indéfectible de l’autre et de la magie qui avait lentement mûri dans leurs pensées l’idée de ce jour, leur sacralisation. Azphel n’était pas contre un mariage, et il offrirait certainement cette journée de princesse à Tina à un moment ou un autre. Mais le serment inviolable, en plus d’être un enchantement magique fort, avait comme accomplissement la liaison de deux êtres dans l’infini, et ce mot, associé à Tina et Azphel, trouvait une consonance mystique.


Il n’y aurait pas de retour en arrière, juste un grand bon en avant dans ses certitudes et convictions. Le sorcier en avait sérieusement marre, de chercher dans les bars du port les sorts de magie noire pour délivrer son corps de sorts jetés, par des fausses blondes et autres sirènes aux chants trompeurs, assassins. Les passades étaient mortes en même temps que l’hiver précédent, le printemps revenait donner naissance aux bourgeons d’un avenir radieux et à la certitude que dans les bras de Tina, prisonnier, sa vie ne se terminerait que sous la force écrasante de la magie ou la maladie de vieillesse.



Cette volonté de puissance et d’exploration, de se lier aux arcanes de la magie, s’était terrée chez Azphel quand il avait rejoint l’ordre noir, dix ans plus tôt. Il l’avait camouflée derrière des erreurs de jeunesse, s’oubliant lui-même au profit d’une vengeance aveugle contre sa famille, qui mettrait longtemps à être assouvie. Au carrefour de sa vie, sous un arbre et dans le ciel, dans une lettre et dans les stylos, cette volonté avait retrouvé un sens, une motivation et un souffle de vie surprenant. Le mage noir avait toujours su qu’il fallait être proche de la mort pour connaître le sens véritable de la vie et sa valeur. Valentina lovée contre lui était la preuve de cette pensée, son apothéose. * Ma raison et la flamme qui me guide *



Les verres à pied accueillirent le velouté sirupeux du vin après qu’Azphel ait écarté affectueusement sa compagne d’une main prévenante.

- Ti amo amore mio.

¤ ¤ T ¤ ¤L’italien est une langue qui sied parfaitement à son pays, douce, fruitée, qui dans ses intonations et ses mots sciés rapporte en témoins le patrimoine et le caractère méditerranéen de tout un pays. Le mage noir n’aurait jamais le niveau en langues parlées que Tina, mais il se plaisait à essayer d’apprendre quelques phrases, comme des petits cailloux qui venaient s’ajouter sur le sinueux chemin de leur vie.

La bouteille du vin déclina à mesure que le soleil descendait à travers les fenêtres de The God’s Appetite. Tina était blottie dans les bras d’Azphel, caressée par les longs doigts du sorcier qui grattouillaient ses bras et son dos en gestes lents et amoureux. Le vin embaumait leur proximité d’un panache de passion palpable, évident.



Les lumières de leur palace s’allumèrent quand le soleil s’éclipsa sous la ligne d’horizon. L’occasion pour Azphel d’embrasser langoureusement son Italienne, avant de se lever.



- Je vais nous faire couler un bain bébé.



Se faufilant parmi le mobilier ancien, le loup abandonna le corbeau ténébreux, pour lui offrir un moment à se prélasser. Toute la maison sentait l’odeur du bois ciré, le confort et le douillet, le doux et le tendre ; comme autant de mots qui ne se dévoilaient que dans l'intimité du couple, laissant à leur noirceur le soin de se faire discrète dans leur coeur, à nourrir des ambitions difficilement rassasiées.

Le sorcier passa l’étage, la chambre du duo qui avait déjà bien des indiscrétions à colporter, pour rejoindre leur salle de bain tout à l’image de la maison, démesurée. Un sol stratifié supportait une impressionnante baignoire à remous carré, perchée sur un assemblage de marbre beige, qui pouvait facilement accueillir quatre personnes sans se sentir à l’étroit. Une douche et deux lavabos complétaient dans les mêmes tons marbrés le reste de la salle d'eau.



Il tourna les robinets de la baignoire et y déposa une boule rouge dans l’eau qui se décomposa en une nappe framboise qui s’éparpilla dans l’eau, remplissant la pièce d’une senteur de bois et l’eau d’une mousse cotonneuse duveté.

Dans le salon, Tina méditait dans le canapé, belle à en crever, ses mèches de cheveux caressant ses épaule blêmes, son regard translucide perdu dans le vide.

- Tu viens chérie, dit-il en la tirant par la main, notre invité sera bientôt là.


Ils montèrent en silence pour se plonger côte à côte dans le bain bouillant, rapidement gagnés par les bienfaits des bulles et de la chaleur délassante.

- J’espère que ton frère ne se rétractera pour être l’enchanteur... ou qu'il saura se taire.



Azphel connaissait peu Léon Boccini, ils ne s’étaient rencontré qu’une fois et mis à part ses liens étroits avec la mafia italienne, il ignorait beaucoup de l’homme. L'essentiel était qu'il soit suffisamment coopératif pour exécuter le serment inviolable de ce soir.
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Megan K. Hayajân, le  Mer 29 Juin - 20:45

____________________


C'est toujours pire. Un étouffement perpétuel que seules les fumées illicites étouffent. Je me meurs, privée d'air et de vie, et tout mon être est une prison de peur. Je me camoufle, toujours oui, c'est un masque devenu si parfait que nul ne peut le percer. L'air fier, tu vois, cet air à la fois souverain et séduisant, ce sourire dissimulé derrière des œillades suffisantes. C'est comme si chaque jour, j'effaçais mes véritables traits pour parer ceux qui étaient les miens en ce moment. Pourtant, menaçant de se craqueler, le masque camouflait des traces de coups si violents que j'en mourrais. Même le loup, ronronnant dans l'eau du bain, ne pouvait percevoir les crissements de mes plumes invisibles, et le tournoiement de mon esprit. Toi seul, fichu oiseau, pouvait ressentir cette peur immonde. Dis-moi, que dois-je faire ?

Corbeau, je ne suis plus que l'ombre de moi-même; un reflet de Valentina. J'ai comme perdu mon âme, sans savoir pourquoi vraiment, mais une partie de moi s'arrache peu à peu, se décolle, s'éloigne, se volatilise. Je suis faible vois-tu. Mais tu le sais mieux que personne. La raison m'échappe. J'ai besoin d'agir, besoin d'action. Un souffle m'échappe, comme un râle, et je plonge mon visage sous l'eau. Je sens le savon m'irriter la rétine, mes lèvres s'entrouvrent et je couve sous l'eau, ce mal-être terrible qui me ronge. Les flammes dansent, je vois leurs langues sinueuses grimper sur mes mollets, je vois la fumée étrangleuse qui longe mon ventre, mes côtes. J'ai maigris, d'ailleurs.

Je sors d'un coup. Prise de panique. J'entends encore la voix tendre de mon amour : « J’espère que ton frère ne se rétractera pour être l’enchanteur... ou qu'il saura se taire.
 » je restais un moment interdite. Un vent violent. Je me tournais vers le carnivore, lui jetais un regard désenchanté. « C'est mon frère. » j'aurais aussi bien pu dire; c'est un con, un abrutit, un demeuré fini, une belle enflure, mais il est ma dernière famille. J'attrapais ma baguette sur le bord de l'évier. Elle qui me trahissait. Je brisais le miroir d'un coup de la main, une simple éraflure de l'air suffisante, au vu de mon humeur, a déployer des terreurs : les milles éclats volèrent.

« Excuse moi. »

La chambre vite, une robe noire, simple séduisante. Je camouflais mes mains dans mon visage, informulant un #Aelusionem. Bientôt, les cernes, la cicatrice sur ma mâchoire et le teint pâle cédèrent leur place à une mine fraîche et reposée. Un vrai miracle que cette magie. Je languissais les temps heureux, plus que jamais, et ces flashs n'en finissaient plus. Rendez-moi mon esprit saint. Je vous en prie, je t'en prie, corbeau, relâche moi. Et c'est comme si tes griffes s'enfonçaient plus encore dans mon crâne. Fâcheuse, je brisais également le miroir de la chambre. On sonnait à la porte. J'enfilais une paire d'escarpins et gagnais l'entrée.

C'était un frôlement, un flottement, un moment d'hésitation, la main sur la poignée. Et si je n'ouvrais pas ? Et si j'effaçais la mémoire du loup pour m'en faire disparaître puis fuir, vraiment, pour toujours, quitter cette vie ? Oh, il serait toujours temps plus tard, tu souffles, l'oiseau. Tu as raison. J'ouvre et un manteau noir me coupe le souffle. Un instant, un seul, j'espérais que ce visage était celui de Georgio, que cette main nonchalante sur le batant de la porte soit celle de l'amour de ma vie. Mais non, plus jamais. « Léon, entre. » je dis en m'effaçant, refermant la porte et gagnant le salon ordonné. Schiavo a débarrassé la bouteille vide et les verres sales. Son oeil critique se posa sur oi et une véritable déferlante vint me cogner le visage. Il posa ses mains sur mes épaules.

« Tu es sure de toi, princesse ? Aucun de nous n'est fait pour la permanence... »

Je jetais un coup d'oeil à l'escalier. Le loup ne tarderait pas à descendre.

« Certaine. »

Parce qu'entre la haine, le dégoût et la peur, se cachait l'amour.
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Devon Starck, le  Mer 13 Juil - 16:35

Le bain et l’eau bouillante, ce pouvoir revigorant. Cette force chaleureuse dans laquelle on laisse tracas et fatigue pour s'élever. Un long moment Azphel ferma les yeux, se laissa aller en glissant dans le fond de la baignoire, le corps immergé dans le bain brulant qui noyait dans ses remous les incertitudes les plus lointaines. Tout n’est jamais parfait, mais la vie du loup se rapprochait de plus en plus de la perfection. Le lien dans la magie qu'il s'apprêtait à faire serait un écrit éternel, que seuls Valentina et lui seraient capables de lire. Fous tomberaient les hommes à essayer de comprendre l’ampleur des sentiments entre les deux sorciers. Il est des choses impossibles à décrire, Azphel et Valentina sont de celles-ci.


Le regard du mage noir se perdit sur sa belle, dans une incertitude.


Visage blanc, blême, regard miroir fatigué, reflet de sa vie éprouvante, Tina lui paraissait, alors que lui-même se revigorait dans les vapeurs du bain, moins certaine que leurs sentiments, plus faible que la sorcière époustouflante qu'elle était. Un instant, il vit un visage de vieillard sur celle qu’il aimait, des épaules fragilisées par une vie accablante et des traits trop lourds à porter. Oh, c’était sûr que la vie de Valentina Boccini était un perpétuel combat ; tout, oui tout, sauf un long fleuve tranquille. Azphel le savait. Elle ne serait jamais reposée et lui-même s'exposait dangereusement, toujours sur leurs gardes pour de multiples raisons. Ce qu'ils avaient prévu de faire était dangereux, et le secret resterait logé dans l’amour fraternel de la bouche de Léon, et dans la dévotion sans faille de Schiavo. 


Et il y avait le voile et l'ombre, l’animosité, bestiale, qui régnait en Tina. 



La tête ressortie de l’eau, la belle répondit à sa phrase d'une voix lointaine « C'est mon frère... ». Le loup força un sourire, devinant qu'une ombre assaillait son aimée, sans en deviner l’origine ni le pouvoir. L'italienne était drapée dans un mystère ténébreux face auquel il était impuissant. Elle mit la main sur sa baguette sur le rebord de l’évier et d’un mouvement sec brisa le miroir de la salle de bain qui explosa en centaines d’éclats tranchants, dans une cacophonie sinistre. Azphel esquissa un geste de la main pour la tempérer, quelque peu refroidi par la colère qui déformait les traits de Tina.



« Excuse moi. »
- C’est bon, bébé. Calme toi.


Elle s’était levée, avait quitté le bain. Il avait écouté les bruits distants de ses pas et la savait dans la chambre, aussi le mage expira silencieusement en trouvant refuge dans l’eau. Un refuge où les pensées et les doutes se noieraient ; il faisait le vide ici et ressortirait en sorcier sans peur ni doutes.

Valentina dominait la magie noire mais elle était pourtant vulnérable à mille et uns tourments humains… Alors qu’Azphel s’extirpait du bain, il entendit un deuxième miroir se briser, avec en réponse la sonnette de leur porte d’entrée qui fanfaronna. Fractions de secondes. Valentina s’était éclipsée, avait gagné le rez de chaussée. Sa voix parvint à Azphel alors que le lycan constatait avec impuissance qu’elle avait réduit en miettes le miroir de leur chambre. Léon était en bas, et le loup devinait qu’il ne serait pas exceptionnellement ravi d’être là pour servir d’enchanteur. 



Le mage noir s’habilla rapidement et sobrement, une chemise crème, un pantalon de costume noir et fila en bas. La table était débarrassée et Léon et Tina discutaient dans le canapé. Azphel ne put s’empêcher de penser en le voyant que Léon avait vraiment la tête d’un mafieux, d’un type qui a fait et vu beaucoup de choses, et qui a oublié d’étayer sa vie de quelques remords. Mais qui était-il pour le juger ? Il n’était pas très différent de lui après tout, et cet comme restait une pièce importante de la famille de Tina. Azphel se rapprocha d'eux, bien droit, sûr de lui, il ne comptait pas laisser à Léon une chance de croire qu'il reviendrait sur sa décision, qu'ils reviendraient sur leur décision.



- Bonjour Léon, le salua-t-il sobrement, se voulant amical sans trop en faire. 



Azphel s’assit à côté de Tina, sans l’ombre d’un doute dans l’attitude. La colère de sa nymphe s’était envolée également et l'italienne rayonnait comme toujours, quand elle maquillait l'ombre pour se sublimer, quand elle cachait les apparences pour se relever. Les doigts du lycan se refermèrent sur ceux de sa belle alors que Léon préparait sa baguette. Azphel lisait sur son visage une forme de résignation bien qu’il ne paraissait pas opposé ni révolté par la décision de sa soeur. Valentina n’était pas du genre à laisser le choix aux autres, surtout pas lorsque ça concernait sa propre existence. Le mafieux était là pour les unir, rien d’autre.



- Merci d’avoir accepté. Nous souhaitions que le moins de personnes possible ne le sachent, pour différentes raisons que tu peux sûrement comprendre.


Il paraissait prêt à le faire sans rechigner ni exprimer ses pensées. Et, le moment approchant, le poids du point de non retour se fit sentir pour Azphel étouffa une grimace alors qu’un poing de côté lui déchirait le flanc gauche. Et si ? Si l’ombre les rattrapait ? Si la vie meurtrière de Tina les confrontait à une mort soudaine et brutale ? Si la belle continuait de s’enfoncer dans son combat contre elle-même ? … Si lui-même, un jour, se retrouvait dans ces violents tourments ?

Le regard émeraude d’Azphel se posa sur les contours de celui de Valentina.

Il n’avait pas les réponses à ces questions, il n’avait aucune certitude sur les risques alors que la dangerosité de leur(s) vie(s) était évidente. Mais il l’aimait profondément, comme elle était, et pour tout ce qu’elle était.



Le mage noir respira un bon coup et releva la manche droite de sa chemise, prêt à suivre Léon, à se graver le coeur de magie. Par amour.
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Megan K. Hayajân, le  Jeu 21 Juil - 14:57

[Habitation] The God's Appetite Tina_e10

____________________


L'orage battait les fenêtres. Le vent criait à l'aide, et tout était disposé pour m'effrayer. Il y avait ce regard, celui que m'imposait Léo, qui s'en dire si oui ou non, il approuvait, le tenait présent et fier. Il y avait cet endroit, que j'habitais de temps à autres aux côtés du loup, il y avait ce corbeau, oui, c'était lui le problème. Ses cris, ses alertes, son besoin irrépressible de détruire un monde entier, tout en lui me bloquait les cheville dans ma course aux sentiments. Le tuer, le chasser, c'était me suicider. Le conserver, c'était plus ou moins la même chose. j'avais simplement un délais supplémentaire. Je serrais les poings, fronçait les sourcils, tâchant de trouver un juste milieu à mes problèmes. Puis, puis, je le vis.

Tu sais, quand il fait noir, que le tonnerre gronde, que tu as froid ? Quand enfin surgit l'aube, le soleil, que le jour se lève sur ton monde désolé ? Et bien c'est l'effet que me fit sa présence. Azphel, oui, le loup, était là, simplement, et un déclic au fond de mon coeur me donna envie d'hurler. J'aimais cet homme, tout simplement. L'amour. Ce foutu ressentis que je crains comme la peste, que je fuis comme le choléra; dieu, cette sensation dans ma poitrine... faîtes que ce soit un infarctus du myocarde, et pas l'amour. Alors la baguette tangue et danse dans mes mains et j'entends au loin la voix du loup. L'oiseau déploie ses ailes, se niche au creux de mon esprit, je me masse la nuque. Lutter pour le pouvoir, continuellement.

Alors le bras nu, la manche relevée, il attendait. C'était aujourd'hui, c'était maintenant. Le suivais-je dans cette aventure ? J'avais l'Oubliettes au bout des lèvres; ce simple mot, et c'était la vie sauve pour nous deux. Mais vraiment la vie ? Alors que l'un et l'autre ne vivions qu'ensemble, pleinement, totalement ? Devais-je sacrifier cette histoire au profit de son répit ou oser sauter le pas et offrir ma vie aux vagues naissantes d'une magie ancienne et puissante ? Quels étaient les choix que je devais faire ?

Léon se leva, baguette en main, et se positionna entre nous, en recul. Avant tout... je m'avançais, distinguais dans la brume de mon esprit, les traits parfaits de mon amant. D'Azphel. Alors mes lèvres se collèrent aux siennes, un baiser magique, comme un prémisse au serment. Longtemps enlacés ainsi. J'essayais de lui donner, hors des mots une preuve, loin de ma folie, loin du corbeau, je l'aimais pour de vrai. Le tourbillon de mes émotions embrase mon ventre, mes joues, et j'ai de la haine, de l'amour à revendre, et une peur tenace.

« Tu es sur de toi, Azphel ? Sur de ce que tu veux ? »

Aucune réponse ne fuse, on n'en a pas le temps. Léon nous repousse, pose nos mains l'une contre l'autre. Je regarde mon frère, et, celui si hoche doucement la tête. Alors c'est ça, l'amour fraternel ? Je regarde le loup à la dérobée. Vraiment ? Oui.

« Que la cérémonie du Serment Inviolable commence. »

C'est une bulle intemporelle qui se forme autour de nous. Je vois les yeux du legilimens se rétrécir et sa voix, ferme, entonner une nouvelle mélopée. Il pose la pointe de sa baguette sur nos mains liées, et un lien couleur or, scintillant comme un joyaux, se forme lentement, enlace nos poignets. La sensation n'est ni agréable ni douloureuse, c'est un picotement, comme un tatouage, comme quand la cendre de cigarette vous tombe sur la paume. C'est chaud, mais plus assez pour vous blesser. Il y a, ce soir, un climat social étrange, sommes nous bien sur de vouloir de ce mélange ?

« Valentina ? T'engages tu à être pour Azphel un bouclier, une protection perpétuelle ? »

C'est la que commence la véritable douleur. Le corbeau s'enflamme, hurle, tente de sortir de sa cage. Il refuse. Il me mords mentalement, me pince, tente de déchiqueter chaque lambeau de mon esprit qu'il atteint, mais je l'ai fait prisonnier. Occlumens, merci.

« Je m'y engage. »

Ce n'est pas la partie qui m'effraie. C'est ma nature de protéger, d'aimer. Je fermerais mes bras sur lui autant de fois qu'il le faudra si c'est pour lui éviter la souffrance. Et puis, il s'agit du loup. Il est loin d'être faible et fragile, dans son genre.

« Valentina, t'engages-tu à être pour Azphel, fidèle et dévouée, en faisant fit des tentations obscures ? »

Le pire. Je serre les dents. Déjà deux ans que je tiens, le pourrais-je éternellement ? Je l'aime, je l'aime intensément, mais je suis qui je suis, et perdure le désir d'ailleurs. Me contrôlerais-je suffisamment ? Saurais-je rester encore vierge de tout écart ? Suis-je assez confiante en notre histoire pour me priver de portes de sortie ? La réponse ne saurait tarder...

« Je m'y engage. »



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Re: [Habitation] The God's Appetite
Devon Starck, le  Lun 25 Juil - 17:37

L L'inaudible tambourine. Est-ce le vent dehors qui frappe de ses bourrasques le manoir, ou simplement le coeur d'Azphel qui se met à battre plus fort. Il ne fait plus la distinction, un peu de mal à se situer dans le salon, les idées claires mais plus trop de raison. Est-ce normal ? Sous son assurance habituelle se cachent des doutes, une peur qu'il ne parvient à identifier clairement. Cela arrive-t-il à toutes les personnes qui font le grand pas ? Celles qui le sautent en se disant je t'aime et on verra ? Le mage noir ne pouvait même pas dire si c'était du doute, de l'appréhension, ou peut-être une forme de joie traduite par la résolution d'une attente interminable.



Ce qui était sûr c'était que le visage de Valentina lui était familier. Qu'importe la tempête qui frappait les murs, les doutes tus de Léon et les morsures du passé qui jalonneraient la vie d'Azphel et de Tina; il voulait être là, ce moment avait été désiré si ardemment qu'il ne pouvait s'agir de doutes, mais bien de l'expression d'une évidence connue, depuis longtemps cachée. 
L’italienne était la première, elle serait peut-être la dernière. Une seule histoire réelle avant elle avait existé, et elle était morte avant même d'en arriver à espérer pareil moment. Et combien de filles superficielles, de sorcières sans importance balayées par une seule et unique, celle qui les avait éclipsées toutes, d'un regard, d'un éclat intérieur noir trop familier pour être ignoré.


Il devinait maintenant dans la transparence des yeux de Valentina les mêmes questions, les mêmes songes lointains, que seul l'amour apporte les lendemains. Mais le feu brulait également et son frère avait dû le voir en eux et le loup devinait dans son attitude qu'il devait profondément croire aux sentiments de sa soeur pour lui, pour qu'il ne dise rien, se permette de constater, alors qu'il était parfaitement placé pour connaître les innombrables risques liés à la simple place de Valentina au sein de la mafia italienne.


« Tu es sur de toi, Azphel ? Sur de ce que tu veux ? »

Un murmure délicat et leurs yeux ancrés profondément les uns dans les autres. Les doutes se lisaient dans leurs iris, leur envie dans la brillance de leurs prunelles. Mais leurs regards avaient la certitude des non-réponses. Il n'eut pas le temps de parler pour la rassurer, la voix de Léon perça. Le pouls du loup était inhabituellement rapide, il ne se sentait pas à l'aise, mais encore une fois, son esprit tournait autour des raisons de cet inconfort sans même les voir.
Longtemps chimères, les paroles de Valentina lui échappaient. Il sait qu'elle répond pour lui, la sensation qui lui picote le bras le lui dit et le filet de lumière qui surgit de la baguette a l'allure d'une promesse pressée. Il a l'impression que leurs mains ne se délieront plus, comme cet engagement mortel qui vient supplanter tout le reste, les doutes et la détresse, les colères et les tempêtes, les regards et la magie même.
Toujours au dessus du reste, voilà ce qui les liaient depuis longtemps.



- Azphel ? t'engages tu à être pour Valentina un rempart, à la protéger des ténèbres qui l'assaileront.



Un sourire apparut sur le visage d'Azphel alors que l'éclat cristallin des yeux de Valentina réveillait sa conscience amorphe. Il regarda Léon qui poursuivait sa tâche sans montrer de réticence et pour la première fois il ressentit une certaine forme d'admiration pour cet homme qui avait dû commettre des actes monstrueux. Il n'était pas différent de lui et Azphel se savait redevable. Le mafieux lui confiait sa soeur, il paierait cher s'il venait à lui faire du mal de quelque sorte que ce soit. Cette promesse fantôme, Léon lui avait faite.
Azphel déglutit sans malaise et acquiesça, toujours tourné vers Léon. Il lui réitérait en un regard sa volonté de chérir et protéger Valentina avant tout le reste.


- Je le promets, assura-t-il en retrouvant le regard de Tina.


" T'engages tu à être pour Tina, toujours fidèle, et à repousser toutes formes de tentations extérieures ?"


- Oui, je le serai.


La baguette de l'Enchaîneur les toucha à nouveau et une quatrième cordelette rougeoyante s’en extirpa avant de se mêler aux trois précédentes, formant des liens visibles et invisibles sur les mains de Tina et Azphel. Léon se retira et souffla, il ne devait pas être habitué du sortilège. Dans une position inverse, Azphel n'aurait sûrement jamais accepté d'enchaîner deux personnes de cette manière, mais il était reconnaissant qu’il ait accepté.
Les chaînes s'étaient évaporées, faisant dorénavant partie intégrante des deux êtres et Azphel délia leurs deux mains engourdies pour embrasser son âme soeur magique. Les doutes étaient partis. Dehors le vent clamait toujours sa colère mais Azphel était pris d'un étrange sentiment d'allégresse. Tout allait bien.

- Je t'aime mon amour.

La sobriété d'une évidence. Il lui avait prouvé mille fois au quotidien et autant dans leurs nuits interminables, qui avaient laissé gravés leurs soupirs en souvenirs dans les murs de leurs propriétés, à la fois victimes et témoins.
Il n'y aurait plus qu'un après, celui ou tout ce qui adviendrait serait surmonté par leur promesse faite. Et la magie au beau milieu d'eux, actrice ou spectatrice de leur duo aux capacités multiples et aux ambitions insatiables.
Megan K. Hayajân
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Megan K. Hayajân, le  Sam 13 Aoû - 15:03

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Les liens couleurs or brûlèrent plus que jamais, puis se rétractèrent en laissant, imprimées dans la peau, des traces rougeâtres. Jamais vous ne reviendrez en arrière, disaient ces marques. C'était bien le but. Nos destinées, nos vies toutes entières étaient dépendantes de ce serment, de cette promesse intense au nom de l'amour et de la fidélité, plus qu'un mariage, plus qu'une promesse, l'inviolable était commit : c'était Azphel et moi, à la vie, à la mort. De tous les mensonges, les secrets que je pouvais lui cacher, mes sentiments n'étaient plus. Aucun doute, désormais, ne pouvais persister. Si l'hésitation avait teintée le début de la cérémonie, je m'étais rassérénée, j'étais tranquille. J'avais fait le bon choix.

Des mots doux confortant mon sentiment de paix et le rire affectueux de mon frère, qui, malgré l'angoisse au fond de ses yeux, semble se soumettre à ma décision sans broncher. Neuf ans que le jumeau de Léon, que mon aîné s'est éteint par ma faute. Dire qu'il avait vingt-huit ans... si jeune... dans deux années, serais-je toujours ici, dans le confort, avec un travail, une bouée de secours, des gallions et surtout, le loup, pour partager ma vie ? Serais-je encore belle, prête à me contraindre aux difficultés de la vie ? Aurais-je encore un semblant d'humanité, ou le corbeau aura-t-il fait de moi une machine à tuer ? Je n'avais pas de réponses, seulement une consigne : avancer.

« Léon, je t'en prie, reste pour la nuit. » Je souris à mon frangin, il exalte et approuve en s'affalant sur le canapé.

Les maléfices et enchantements épuisent, aussi sûrement qu'une étreinte glacée avec le spectre de la mort, j'ai nommé Nécromancie. Léon et moi avons toujours été complices, partageant sans cesse notre énergie, notre endurance, pour développer les plus noirs sortilèges, les plus puissantes incantations. Je vois dans le reflet fatigué de ses yeux noirs que cette fois, l'absence de mon aura a manqué à sa force, il ressent les pertes de notre non-alliance. Je ne pouvais subir et construire, mais c'était bien la dernière fois que nous agissions l'un sans l'autre.

Le dilemme de ma relation avec Azphel était autre. J'allais devoir lui expliquer. Lui parler du corbeau. Sans le tuer. Car la dualité était celle-ci. Si je lâchais l'oiseau maintenant, il tenterait avec raison et discipline de prendre le dessus et d'éliminer le loup. Si je le contenais, c'était ma santé mentale qui continuerait à être submergée de vagues douloureuses et négatives, et même l'occlumens aguerrie que j'étais ne pouvais éternellement lutter contre soi-même.

« Bébé, je m'excuse, mais il va falloir que je sorte. sourire navré. Je sais que ce n'est pas ce que tu avais prévu pour notre pseudo lune de miel, mais je vais imploser. tic. Je te raconterais ce détail... plus tard. »

Je me hisse sur la pointe des pieds, l'embrasse tendrement. Eh oui, désolée, Chéri. Mais c'est moi, ça. Pas tout à fait seule, jamais, alors contrainte de partager tous mes instants avec un monstre démoniaque avide de ton sang, de ta mort. Parce qu'il ne t'aime toujours pas, qu'il aime toujours l'autre, et que si je ne veux pas être prise de pulsions meurtrières d'ici cinq à dix minutes, je vais filer fissa.

Je m'approche de Léon, l'embrasse sur le front, lui souffle de se servir et de faire comme chez lui. Précision inutile puisqu'il le fera de toute façon. Nous partageons tout, c'est ainsi. Principalement nos pensées et nos ressentis. Alors, qu'est-ce qu'une maison à comparaison de souvenirs ?

« Az, tu as besoin de quelque chose avant... que j'aille me dégourdir les ailes ? »

Et les nerfs, aussi ?
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Devon Starck, le  Ven 26 Aoû - 10:52

L es derniers éclats de filaments magiques disparaissaient lentement, laissant le loup yeux dans les yeux avec celle qui était désormais sa moitié. C'était à la fois une fin et un début pour lui. La fin d'une errance qui avait duré longtemps et qu'il n'avait cru capable de se finir un jour. Et le début d'une promesse que seule la violence de la mort romprait. Il y avait quelque chose de réconfortant, au delà de l'accomplissement que représentait ce serment, à savoir qu'il y aurait toujours une moitié pour veiller sur lui. Et pas n'importe laquelle, une baguette qu'il savait capable d'exécuter les sorts les plus impardonnables pour défendre sa vie, quoi qu'il lui en coûte. C'était sûrement une des raisons intrinsèques de la réussite du couple Azphel / Valentina. Dans la vie, dans la magie, dans leur union, ils donneraient tout, sans se soucier des risques.

Léon avait gardé une impassibilité presque totale depuis son arrivée et le mage noir lui en était reconnaissant. Il n'avait jamais eu d'animosité à son égard et n'en avait jamais ressenti non plus, bien que leurs rapports se limitaient à quelques courtoisies. Leur point commun était Tina et il ne faisait aucun doute que tous deux nourrissaient un amour sans limite pour elle. Ils partageaient certainement l'expérience de la mort, mais Azphel n'avait jamais émis le souhait d'en connaître davantage sur le mafieux. Cette partie de la vie de Tina était connue dans ses grandes lignes, mais ce qu'il se passait à l'intérieur de cette mafia à laquelle elle appartenait ne la regardait qu'elle, tant que cela n'éclaboussait pas le quotidien du mage noir.

Tina proposa à Léon de passer la soirée avec eux et le concerné s'affala sur le canapé, presque reconnaissant de la proposition de sa soeur. Suite à quoi l'italienne s'adressa au loup :

« Bébé, je m'excuse, mais il va falloir que je sorte. Je sais que ce n'est pas ce que tu avais prévu pour notre pseudo lune de miel, mais je vais imploser. Je te raconterais ce détail... plus tard. »

Azphel se fichait pas mal de la lune de miel, mais il ne put empêcher un frisson de parcourir sa peau. Il y avait dans la voix de Tina le poids d'un secret, et s'ils s'en accordaient l'un l'autre, ses mots trahissaient que ce dont elle voulait lui parler était loin d'être sans importance. Azphel se para d'un demi sourire dont il avait le secret. Ce n'était pas grave qu'elle parte, mais il connaissait suffisamment Tina pour savoir que si elle avait à lui parler de quelque chose, ce n'était pas rien. Il attendrait son explication, l'estomac gangréné par l'impatience.
Il récolta son baiser avant de l'observer faire de même avec son frère.

« Az, tu as besoin de quelque chose avant... que j'aille me dégourdir les ailes ? »

- Non, tu peux y aller, c'est bon. Je vais rester avec ton frère.

Il n'avait pas l'intention de nouer de liens étroits, mais partager un verre avec lui ferait certainement plaisir à cet homme qui était venu loin pour sa soeur, et pour lui. Le mage noir alla dans la cuisine chercher un verre propre et le posa devant Léon avant de remplir deux verres de vin de la bouteille qu'ils avaient entamé plus tôt avec Tina. Il trinqua sobrement avec lui et resta un moment silencieux, plongé dans ses propres pensées.
Il revint en arrière, aux alentours de ses vingt-cinq ans. Juste après les Mangemorts, un peu avant sa lycanthropie. Une période à laquelle il avait pensé se ranger, oublier sa soif de découverte de magie et d'occulte, délaisser la magie noire et toutes relations qui auraient pu s'avérer dangereuses... Il avait été assez proche d'y parvenir, il y avait même une ou deux personnes qui auraient pu l'aider à rester sur cette voie de rédemption...

- Tu as l'air pensif.
La voix de Léon le sortit de ses pensées. Dévisageant l'homme, il eut un petit rire qui n'était pas pour se moquer de lui. Cette option passée était définitivement derrière lui.
- Oui je le suis. Je pensais à ce qu'aurait été ma vie si je l'avais construite avant Tina. Mais en fait, c'est très difficile de savoir ce qu'elle aurait été exactement. Et je suppose que je suis très bien là aujourd'hui. Ce sont mes choix d'hier qui ont déterminé qui je suis et où je suis. Au final, il n'y avait peut-être pas d'autre chemin pour moi que celui menant à Tina, tu ne crois pas ?
L'italien fronca les sourcils, se demandant certainement s'il n'avait pas fait une bêtise en liant sa soeur à la mort à ce loup-garou face à lui.
- Je suppose ? répondit-il, hésitant.
Azphel rigola.
- Tu es marié ? le questionna-t-il tout en remplissant le verre du mafieux, laissant leur conversation s'étendre....
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Megan K. Hayajân, le  Sam 6 Mai - 18:09

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Le jour se lève sur une nuit blanche. ou bleue.
Il n'y a rien que le silence et les éclats muets des danseurs fantomatiques. Parmi eux, un elfe et un humain. La lente cadence permet au plus petit d'étrangler dans le vide les mots qui restent coincés. La sorcière achève simplement de brûler les photographies éparpillées sur le lit. ce n'est qu'un au revoir, pourrait-elle dire. Mais elle ne le dit pas. Elle amasse les braises sur les angles, souffle, voit s'envoler les dernières teintes de ses souvenirs.
Elle glisse ensuite les cendres sous l'oreiller, comme pour cacher les restes d'une bêtise.
L'oreiller vole contre le mur. Elle n'a rien a cacher. A personne. Elle n'appartient qu'à elle. Qu'au noir. Qu'à l'obscurité. Quelle idée d'avoir voulu lutter contre sa nature profonde durant tant de temps. Le mal a recommencé son oeuvre, il la siphonne, et les runes trouvées dans cette épave viking n'ont fait que confirmer ce qu'elle avait toujours plus ou moins attendu.

"Ce qui appartient au diable reste au diable". Elle abandonnait donc son auréole de lumière, avait coupé ses cheveux aux épaules, et s'apprêtait à faire ce qu'elle avait déjà fait une fois - fuir. La première tentative avait suivit la mort de son frère. Cette fois c'était la mort de ce qu'elle avait cru être elle-même durant vingt-sept ans qui la poussait à l'abandon. Bien sur, se couvrir de plumes aurait été plus rapide. Etrangement, la sorcière voulait tout organiser, tout ranger avant de lâchement quitter le navire.

Bien entendu, certaines traces étaient gravées à jamais. Ses différents tatouages, sur l'avant bras bien sur, dans le dos et sur les os. Les souvenirs d'un serment inviolable - mais Azphel trouverait sur la table de nuit une lettre le libérant de toutes ses promesses. Elle ne le quittait pas. Elle partait simplement et le laissait libre de reprendre sa vie sans elle. Elle n'avait après tout aucune intention de revenir un jour. La sorcière avait assez vu sa mère attendre le retour d'un damné pour imposer cela à son tour.

Elle savait où elle voulait aller. Elle avait confié son auberge a sa gérante, posé des congés au Ministère - elle devait de toute façon faire des recherches sur une formation pour apporter des modifications aux consignes actuelles - elle était libre. C'était ça. Seul un dernier détail restait à régler avant qu'elle ne disparaisse vers les tribus amazoniennes qu'elle avait autrefois côtoyé, quand elle avait tout au plus dix-huit ans.

Fermer les yeux, verrouiller le manoir en le laissant comme vidé de tout ce qui avait été à elle, et percevoir au fond d'elle sa flamme. Humanité. Souffler sur la bougie, faire disparaître les dernières braises. Comme pour les photos. Éparpiller les cendres.

Crac. La maison, la rue. Tout est vide. Elle n'est plus là.

"Azphel,

Ne m'en veux pas. Je sais que tu comprendras, qu'une part de toi, celle qui est hurle à la lune, comprendra. Il n'y a plus rien d'humain en moi. Le démon m'a bouffée. Je pars. Je ne te dirais pas où, et ne te donnerais pas d'autres nouvelles. Par cette lettre, je te libère de toute obligation envers moi, de toutes les promesses que tu as pu me faire. Sens toi libre de vivre, de revivre et de reprendre ta vie comme si je n'avais pas été présente. Je voulais d'abord te faire oublier par la magie mon existence, mais à la mémoire de nos instants de bonheur, je vais t'imposer de vivre sans moi.

Sois heureux, le manoir est tout à toi.
B. "
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Re: [Habitation] The God's Appetite
Devon Starck, le  Lun 8 Mai - 17:25

RP unique
Chronologie 7


Destruction


C omment en était-il arrivé là ? Comment une vie pouvait-elle à ce point dériver d'une trajectoire qu'elle avait longtemps empruntée ? En quelques jours voir s'effondrer tout ce qu'il croyait acquis, voir dans les miroirs les visages aimés se tarir.
Dès l'ouverture des portes de The God's Appetite, Azphel sut que quelque chose clochait. Une sensation de peur sourde s'était manifestée en lui, son sang avait perdu en chaleur et un murmure avait instantanément effleuré sa conscience, une voix qu'il aurait réfuté de tout temps, une voix qu'il refuserait de croire jusqu'à la confrontation avec la vérité.

Vide.

Le vaste hall et son atrium étaient dépeuplés de formes de vie, y régnait une absence qu'Azphel sentait, ses sens de lycanthrope l'avertissant d'un fait jusque-là inconnu dans cet endroit ; il ne sentait plus aucune présence, pas même celle de Schiavo qui aurait dû être là.
- Tina ? héla-t-il suffisamment fort pour que la belle se manifeste. Le son résonna en un écho glacé sur le marbre. Son instinct se manifestait sous une forme qu'il ne connaissait plus depuis longtemps et le mage noir tira machinalement sa baguette, grimpant rapidement à l'étage, se dirigeant naturellement vers leur chambre.
… Théâtre des morts passés

Une fébrilité accrue s'empara de lui lorsqu'il se figea dans l'entrebâillement. Oreiller repoussé, braises consumées, cendres sur lit d'amants perdus. La démarche lente, jambes bloquées, le loup entra dans ce qui était leur demeure, leur nid, cocon de leur amour démesuré, là où devait se signer les promesses dites. Plus rien… les photos brûlées, en cendres les éclats de sourires des sorciers liés. Les paupières d'Azphel clignèrent plusieurs fois dans le vide, à la recherche d'une autre réalité, de quelque chose de différent de la parole que son esprit était en train de formuler en lui. Ses émeraudes, piquantes, se posèrent sur la table de chevet, là où traînait, seul comme une anomalie, un bout de parchemin d'encre garni.


"Azphel,

Ne m'en veux pas. Je sais que tu comprendras, qu'une part de toi, celle qui hurle à la lune, comprendra. Il n'y a plus rien d'humain en moi. Le démon m'a bouffée. Je pars. Je ne te dirais pas où, et ne te donnerais pas d'autres nouvelles. Par cette lettre, je te libère de toute obligation envers moi, de toutes les promesses que tu as pu me faire. Sens toi libre de vivre, de revivre et de reprendre ta vie comme si je n'avais pas été présente. Je voulais d'abord te faire oublier par la magie mon existence, mais à la mémoire de nos instants de bonheur, je vais t'imposer de vivre sans moi.

Sois heureux, le manoir est tout à toi.
B. "

… restes des secrets présents

La feuille tomba sur le sol de la chambre dans un choc assourdissant. Les sueurs froides s'accaparèrent tout le corps du mage noir, ses doigts fébriles durent se resserrer sur sa baguette pour ne pas la lâcher, alors que dans sa gorge se formait une boule d'amertume d'une rare violence. Les émeraudes s'embuaient de perles limpides, glandes touchées en plein coeur sans raison. Nous n'avons toujours été que des ombres, mais ensemble nous trouvions une lumière.
Azphel ferma lourdement les yeux et des larmes s'échappèrent, roulèrent le long de ses joues et s'écrasèrent sur le sol. Il renifla bruyamment;

Déni qui se transforme en rage... Mais où mène la rage ? Tu le sais…
- TINA !
Le cri résonna dans toute la bâtisse et se répercuta longuement dans un parfum de cathédrale.
- TINAAAAAA ! hurla le lycan, mais sa voix dérailla et se finit en un aigu attristé.
En une fraction de seconde, il rouvrit les yeux, fit volte-face et gagna le couloir, baguette en main, explosant toutes les portes des pièces sur son passage, pénétrant en furie dans les chambres et salle-de-bains sur son chemin, détruisant impulsivement d'un bombarda chaotique une somptueuse baignoire qui déchiqueta de ses débris toute la pièce.. Que cherches-tu ? Ce que tu as perdu depuis longtemps ?

De rage, il expiait ce que sa raison s’acharnait à lui faire comprendre en dévastant les pièces les unes après les autres. Il ne pleurait plus, sa colère animale séchant ces coulées faiblardes au profit d'une haine viscérale qui grandissait de manière exponentielle. Il regagna le hall de leur maison et y resta immobile, les yeux et la bouche grand ouverts, cherchant un second souffle, quelque chose pour faire disparaître cette douleur qui montait, qui lui brulait l'intérieur de la gorge et le fond de la cornée, qui nouait son estomac d'une fatalité indigeste. Sa bouche se referma et s’ouvrit à répétition, sans souffle, luttant pour ne pas céder... combat entre la partie animale qui le maintenait encore debout et son côté humain qui chancelait dangereusement vers la déchéance.

Laisse parler qui tu es, tu l'as déjà fait, tu peux sombrer…
Elle n'aurait pas voulu, elle n'aurait jamais voulu ça, on devait s'en sortir ensemble…
Mais elle est partie. Envolée tel le corbeau d'ombre dans la noire nuit. L'ombre l'a emportée.
Résiste.
Ou sombre.

D'un geste absent il leva sa baguette en direction d'une des somptueuses colonnes de marbre du hall, et d'une voix qu'il perçut comme étrangère, il prononça avec une colère destructrice :
- BOMBARDA !
Le pilier visé explosa en un souffle qui s'engouffra dans toute la pièce, éjectant ses milliers de morceaux de béton partout dans le hall. La bâtisse émit un bruit assourdissant, un écho de carnage qui procura un frisson de satisfaction temporaire à Azphel.
- Bombarda ! répéta-t-il sur le pilier adjacent qui se détruisit dans la même explosion fracassante.
Un craquement résonna. Au dessus des deux piliers arrachés, le plafond se craquelait et s'affaissait dangereusement, se fissurant sur plusieurs mètres. En un sinistre bruit métallique un lustre s'en décrocha, s'échouant sur le sol en une pluie d'éclats de verre brisé.
…Reviens à tes origines

Azphel tremblait, son souffle était hachuré et sa main s'empara de tremblements incontrôlables alors que le plafond entier menaçait de se disloquer s'il poursuivait son oeuvre de destruction. BOUM. BOUM. Son coeur battait lentement mais à une force telle qu'il donnait l'impression de vouloir s'échapper de sa poitrine, sortir pour mieux crever dehors. Des vertiges assaillirent le mage noir et il sentit ses jambes soudain lourdes et flageolantes. Sa baguette glissa de sa main et rebondit sur le sol comme un constat d’impuissance. Azphel tomba sur les genoux, et, cédant à des larmes trop abondantes, colla son visage sanglotant au marbre froid.

La douleur est moins difficile à supporter, si l'on ne se supporte pas soi-même.
Il ne reste que l'ombre quand s'envolent les lumières.
Aya se tourne en reproches. Tina se murmure en passé. Que te reste-t-il ?
Que me reste-t-il ?

Dans l'arium, un hurlement décharné nimba l'air suffoquant, alors qu'Azphel tentait d'enfoncer ses doigts dans le marbre, imposant à ses phalanges une lutte de force brutale.


Son hurlement retentit de nouveau, une colère saignante ayant volé la place à sa détresse. L'homme se redressa sur ses bras et jambes, conservant malgré tout la tête baissée vers le sol, et ses muscles se contractèrent rapidement. Le hurlement se répéta encore, laissant peu à peu disparaître l'homme, la faiblesse, au profit de la force brute, animale.
Les mâchoires et le cou du mage noir se serrèrent et il releva la tête de force, ses dents grinçèrent en résonnant dans tout le hall. Son dos s'arqua alors que ses bras et jambes se bandaient dans un mélange de muscles et de tensions inhumaines. Un hurlement bestial claqua dans l'atmosphère alors que les os d'Azphel se mettaient à craquer, sa transformation lacérant ses vêtements, ses bras et jambes se développant de muscles saillants, laissant naître une fourrure grise protectrice, ses mains et pieds se transformant en pattes pourvues de griffes lacérantes, son dos s'affinant malgré une robustesse évidente. Les émeraudes de ses yeux s'éclaircirent jusqu'à virer sur le jaune ; son visage s'étira et sa gueule se déforma en un amas de crocs monstrueux.
La bête dans toute sa splendeur.

La transformation avait durée moins d'une minute. Dans l'atrium du manoir ne résidait plus qu'un loup assoiffé qui soufflait bruyamment un mélange de fatigue et de colère. Derrière ses yeux jaunes, il n'y avait plus d'humanité, plus de présence, comme dans la demeure en elle-même, lâchement abandonnée par le corbeau.
- Grorrrrrrr

De la gueule de la bête s'échappait une menace, ses naseaux et pupilles se dilataient, ses yeux criaient l'horreur et l'envie d'un apaisement rapide d'une douleur bien trop lourde à porter. La tête d'Azphel pivota vers la porte d'entrée et après avoir une dernière fois reniflé ce parfum de vide délétère qui régnait ici, il galopa à toutes pattes vers la sortie, défonçant sous son poids de bête la porte d'entrée, dévalant l'allée du manoir, s'engouffrant avec hargne dans les rues du petit village....
Détruis, détruis ta colère....
Ses griffes glissaient sur les pavés, et dans la confusion de sa cavalcade il dût à plusieurs reprises mettre un frein à sa chevauchée. Il s'engouffrait entre les maisons, dans les ruelles, par les jardins... et il s'arrêta. Devant lui, une personne. Trente mètres tout au plus. De dos, proie facile. Pas de baguette en main. Rythme de coeur très lent. Personne dans ses pensées, sans inquiétude apparente. Azphel ferma les paupières et huma, sa concentration orientée vers sa cible. Il pouvait deviner la chaleur de son sang, le goût qu'il aurait en bouche, essayait de caler son propre rythme cardiaque sur celui de la cible... oui, comme cela...

Il rouvrit des yeux jaunes braqués de manière meurtrière sur l'homme, et en une foulée féline impressionnante, il bondit dans sa direction. Il ne lui fallut que trois secondes pour couvrir la distance qui les séparait et l'homme ne tourna la tête que lorsqu'il l'entendit arriver dans son dos, au tout dernier instant. Trop tard. Son cri résonna au moment où la puissante mâchoire d'Azphel se refermait sur la jointure entre son bras et son épaule, tirant le malheureux de force dans une course qu'il ne souhaitait pas freiner malgré le poids handicapant de sa proie dans la gueule.
L'homme hurlait, une symphonie de terreur réjouissante. Ses jambes et ses bras frottaient sur les sols, parfois sa tête frappait et il l'entraîna ainsi en dehors du village sous des fourrés, là où les méfaits s'accomplissent et demeurent secrets. Quand il fut assez loin de la civilisation, il relâcha l'homme qui avait fini par cesser ses hurlement au profits de sanglots essoufflés. Il avait déjà perdu beaucoup de sang et l'approche de la mort avait pris le dessus sur la peur. Tournant lentement autour de lui, Azphel le dévisagea de la tête aux pieds, alors que le sang de sa victime coulait déjà de ses babines. Il était délicieux. Le regard apeuré de l'homme lui rappelait les heures les plus sombres de son passé d'humain, la tragédie de ces années de faiblesse, avant que ne lui soit imposée cette malédiction de puissance...

Lentement, il vint se positionner au dessus de l'homme, ses pattes de chaque côté de son buste, et lécha la plaie béante sur son torse avec une lenteur exagéré, poussant des grognement menaçants alors que l'individu psalmodiait un mélange de paroles de pitié et de sanglots inaudibles. Après un instant, Azphel porta sa gueule face à sa victime, plongeant ses yeux de bête dans la profondeur du regard du faible. En un mouvement vif du cou, sa mâchoire s'ouvrit et se referma sur le visage du malheureux. C'était fini.



À la tombée de la nuit, Azphel retourna à The God's Appetite pour y récupérer sa baguette. Les larmes avaient souillé son visage de marques mouillées. Il mit un peu d'ordre dans l'atrium, puis, sans se retourner, quitta le manoir après l'avoir verrouillé. Il regagna la forêt pour se débarrasser du corps et disparut de Godric's Hollow. Il n'y aurait plus de lumière ici, de l'espoir qui avait balbutié n'était en fait nées que deux Ombres condamnées.
 



FIN
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