«Parce que vous connaissez beaucoup de moldus capable de faire du veritaserum, Harper ? C’était ce que m’avait répondu le professeur Benbow, sur un ton moqueur, à la suite de mon intervention sur les moyens moldu pour l’espionnage.
– Pour être honnête professeur, je ne connais pas énormément le monde des Moldus… Enfin, mis à part les sorciers né-moldu admis à Poudlard, mais eux ne sont pas réellement considéré comme tel… pas vrai ?»

La fin de ma phase avait été lancée d’avantage sur le ton de l’affirmation que sur celui du questionnement. Me passant une main dans les cheveux, j’avais reculé mon dos sur le dossier de ma chaise – écoutant d’une oreille pensive, les réponses qui suivirent. Sincèrement, je n’avais jamais vraiment réfléchit à la question des Moldus, capable ou non de concocter des potions magiques… Potion «magique» Trystan ! Le nom le disait… magique. Ça ne prenait donc pas l’esprit de merlin pour comprendre qu’elles n’appartenaient, donc, qu’au monde des sorciers. J’avais été un peu bête sur ce coup là, mais on ne pouvait pas toujours avoir que des bonnes réponses, pas vrai ?

Le cours avait ensuite reprit avec de nouvelles questions, de nouveaux éléments. On Parla de la filature qui consistait à suivre notre cible à son insu et l’observer dans les moindre détails afin de découvrir ces secrets. Puis, de ce que Professeur Benbow appelait "l'enquête de voisinage". Une fois les amis ou ennemis de notre cible identifiés, cette enquête consistait à les questionner et à récolter un maximum d’informations personnelles sur notre cible. Avec les amis, il fallait se montrer discret pour ne pas attirer leurs soupçons, alors qu’avec les ennemies nous pouvions se permettre d’être un peu plus direct, car ils cherchaient, de toute évidence, à nuire à notre cible. Enfin, vient la dernière technique moldu : "l'enquête sous couverture" qui consistait cette fois-ci à se faire passer pour quelqu'un que nous n’étions pas afin d'avoir accès à des informations qui, normalement, ne nous auraient pas été transmises.

Nous avions ensuite passé aux méthodes magiques. Celles sans baguette, se résumaient à l’Animagie, le métamorphomage et le polynectar. Alors que deux sortilèges pouvaient également nous être utile : Convexo et Kaleidem.

Toutefois, je n’aurais pu vous expliquer ce qu’était exactement les effets de ces deux sortilèges, car j’avais, depuis longtemps déjà, cessé de suivre le cours… Le regard fixé sur la fenêtre qui offrait une vue époustouflante sur les montagnes qui encadraient Poudlard, j’avais discrètement sortie, de ma poche, une petite fiole de potion. Sur l’étiquette de cette dernière, nous pouvions lire : «Rêve éveillé». En fait, il s’agissait d’un produit offert par la boutique Waddiwasi. Produit  que j’avais confisqué, un peu plus tôt, à un élève de 3ème année qui se ventait un peu trop fort, d’être parvenu à ce la procurer malgré la restriction d’âge qui l’interdisait au moins de 16 ans. Détournant mon regard de la fenêtre pour le poser sur cette potion, j’avais hésité un instant à l’utiliser. Après tout, le cours commençais à devenir vraiment trop long et ennuyeux… j’avais besoin d’action, d’aventure et cette fiole contenait probablement tout ce que j’avais besoin… enfin… je pense.

Jetant un coup d’œil a ma voisine – Ama Ilo – qui elle suivait le cours attentivement, je m’étais finalement désisté à boire le fameux «Rêve éveillé». Les effets duraient habituellement dans les 30 minutes et c’était plus que ce qui restait au cours du professeur Benbow. D’ailleurs, ce dernier entamait enfin les explicatifs pour la partie pratique. Rangeant alors la fiole à l’endroit où je l’avais pris – dans la poche de mon uniforme – je m’étais efforcé de me concentrer de nouveau sur le cours qui touchait maintenant à sa fin :

«Nous allons nous arrêter ici pour aujourd'hui. Avant de vous libérez, je vais vous expliquer un petit jeu que nous allons mettre en place. Sur mon bureau se trouve des enveloppes, une pour chaque, avec vos noms dessus. En sortant de la classe, prenez votre enveloppe. Dedans se trouvera le nom de l'un de vos camarades de classe. Vous devrez espionner cette personne pour moi durant les deux semaines à venir. Vous mettrez en exécution les différents procédés vus aujourd'hui. Je ne veux aucune violence, toute personne soutirant des informations de manières violentes à un autre élève se verra sévèrement puni. J'espère être assez clair. Une fois les deux semaines terminés, vous devrez m'apporter un rapport dans lequel vous me donnerez toutes les informations recueillies sur le terrain à propos de votre cible, ainsi que le nom de la personne dont vous étiez la cible. Si tant est que vous ayez identifié cette personne. Vous m'expliquerez comment vous avez réussi à le démasquer. Aussi, n'hésitez pas à utiliser des techniques de contre espionnage afin de mettre des bâtons dans les roues de vos camarades de classe. Jouez le jeu, et amusez-vous bien. À bientôt.»

Le bruit des chaises raclant le sol accompagnant le mouvement de masse des élèves qui rangeaient leur affaire pour aller prendre leur enveloppe sur le bureau de l’enseignant. J’attrapai mon sac dans lequel mes effets y étais toujours rangé – je n’avais pas pris la peine de les sortir – j’avais suivis le mouvement et m’approchai du bureau. Cherchant du regard l’enveloppe portant mon nom, je la saisit et l’ouvrit sur place. Un nom était inscrit sur le morceau de parchemin à l’intérieur :


Balayant la sale du regard, je repérai ma cible – que je détaillai un instant de la tête aux pieds, comme pour imprimer son image dans mon esprit – avant de quitter cours, un sourire en coin étirant mes lèvres : j’étais impatient de commencer l’espionnage de ma cible. Enfin un peu d’action !

C'était un peu à reculons que je m'étais rendu dans le bureau du professeur Benbow afin de lui remettre mon rapport d'espionnage – un devoir que nous avions à faire dans le cadre du cours de Défense Contre les Forces du Mal. Ce rapport… n’était pas très constructif, ni bien détaillé, d'ailleurs. En fait, je m’étais pris beaucoup trop à la dernière minute pour le rédiger et mettre en pratique les différentes techniques d’espionnages apprises en classe. Les informations recueillies sur ce cher Sora Okinawa, était donc plutôt minime, pour ne pas dire quasi inexistante. Rien qui nous en disait bien long sur la cible.

Toquant à la porte du bureau, j’avais fait mon entré dans la pièce en me passant une main dans les cheveux – anticipant la note horrible que j’allais me prendre pour ce piètre devoir. Tentant, néanmoins, d’adopter une attitude la plus décontractée possible, afin de cacher soigneusement ma gêne vis à vis ce travail que je savais plutôt médiocre, j’avais salué l’enseignant en le gratifiant d’un large sourire. Ce n’était qu’un devoir après tout… pas la peine de se faire du sang d’encre pour ça ! C’était toutefois beaucoup plus facile à dire qu’à faire.

«Bonjour Professeur ! Voilà mon rapport d’espionnage. J’aurai fait un bien mauvais espion… je vous en avise d’avance !»

Avec une légère hésitation, j’avais finalement rendu le rouleau de parchemin sur lequel j’avais rédigé ce rapport d'à peine quelques centimètre de long.