[EXT] Jardin & Serre

Alors que la conversation avait tranquillement dévié sur le petit-ami de Lizzie, à savoir Orion Wakefield, nouvelle coqueluche des jeunes sorcières (et des moins jeunes aussi), la Phénix ne se sentait pas très à son aise. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle parlait de son amoureux, bien loin de là, mais en discuter avec Clio lui donnait une sensation assez … étrange. De 1, le fait que leur couple battait de l’aile ne l’incitait pas à s’exprimer davantage sur le sujet, car non seulement cela la rendait un peu chagrine, mais en plus elle avait tout simplement du mal à reconnaitre que c’était le cas. De 2, la bleue et bronze était presque certaine que sa sœur d’arme et le joueur de Quidditch avait eu une relation, elle l’avait senti lorsque que le jeune homme avait expliqué comment il l’avait connu. Et la sang-mêlé avait du mal à se faire à cette idée, sans doute éprouvait-elle là une forme de jalousie. Il faut dire qu’il y avait de quoi envier le physique de rêve de l’irlandaise et garder à l’esprit qu’elle était incroyablement séduisante. La franco-anglaise pouvait-elle parler de rivale ? Difficile à dire…

Néanmoins la jeune femme confirma ce qu’Orion lui avait déjà révélé : tous les deux s’étaient bel et bien connus durant leur scolarité, à Gryffondor. En revanche, ce que l’ex-Serdaigle ignorait, c’était que la rouge et or avait été joueuse de Quidditch ! Son intérêt pour ce sport était tel qu’elle ne s’en rappelait même pas ! Lizzie ne put s’empêcher de sourire en imaginant la rouge et or sur un balais, il y avait franchement de quoi rire quand on la voyait aujourd’hui, si coquette, si féminine…

- Il m’avait dit que vous étiez à Gryffondor tous les deux en effet, et que c’était comme ça que vous vous étiez connus, mais j’ignorais totalement que tu avais fait du Quidditch toi aussi ! répondit la jeune fille en s’exclamant. Ça c’est une révélation ! Ne le prends pas mal, mais j’ai un peu de mal à te voir sur un balai, avoua-t-elle en riant. D’un autre côté, tu as tout de même un physique qui s’y prête.

La Phénix n’ajouta rien de plus, préférant laisser son amie poursuivre. Après la révélation de cette anecdote pour le moins étonnante, Cliodhna enchaina alors sur le fait que le bellâtre sportif était assez séducteur, ce que la bleue et bronze reconnaissait volontiers. Sinon comment aurait-elle succombé à son charme s’il n’en avait pas été autrement ? Cependant, la sang-mêlé ne s’était jamais inquiétée sur le fait que son petit-ami puisse aller voir ailleurs, elle avait une totale confiance en lui. Confiance aveugle peut-être, mais en tout cas elle n’en voyait pas de raison. Lorsque sa sœur d’arme termina sa petite histoire, prétendant qu’ils s’étaient perdus de vue, celle-ci s’empressa alors de la féliciter pour cette histoire d’amour. Cette dernière phrase fit véritablement plaisir à Lizzie, visiblement l’irlandaise ne semblait pas lui en vouloir ou ressentir une quelconque jalousie et cela la rassurait. Néanmoins, la sorcière avait l’impression que l’ancienne Gryffondor ne lui disait pas tout, sa version collait avec celle de son amoureux, mais afin d’être pleinement satisfaite, la franco-anglaise décide de gratter encore un peu, juste un peu.

- Merci beaucoup Clio, c’est très gentil à toi, ça me touche beaucoup, fit Lizzie en souriant. Par contre, il y’a quelque chose que tu ne m’as pas dit … Orion m’a expliqué que vous aviez repris contact il y a peu… Qu’apparemment tu lui avais envoyé une lettre pour le féliciter d’être entré dans l’équipe nationale … Evidemment je ne te reproche pas de lui envoyer du courrier, s’empressa-t-elle d’ajouter. Je voulais juste savoir si c’était vrai, demanda la sorcière sans une seule once de méfiance dans la voix.

A travers cette question, Lizzie ne tendait pas vraiment de piège, Clio pouvait toujours mentir ou arranger la réalité selon son bon vouloir, seul du Veritaserum aurait pu prouver à 100% ses paroles – * Dommage qu’il ne reste plus une seule goutte de thé … Enfin de toute façon je n’en ai pas. * pensa-t-elle. – mais cela lui permettrait tout de même d’analyser sa réaction. On ne sait jamais, un moment de stress, une hésitation, il ne suffisait de pas grande chose pour avoir la puce à l’oreille parfois, à moins que la brunette ne soit actrice !

- Sinon pour ce qui est de mon penchant pour les tatoués, c’est plus une coïncidence qu’autre chose crois, lança Lizzie d’un air amusé. Concernant mon tatouage… J’ai eu un peu mal, mais cela restait supportable tout de même. C’est quelque chose de très personnel… C’est une phrase que j'ai faite traduire en langage elfique, pour me rappeler à jamais d’une personne très spéciale pour moi et ce pourquoi je suis ici... Dans l’Ordre du Phénix, confessa-t-elle.*

A mesure que la jeune fille parlait, sa voix s’était faite plus grave, plus coupée. En réalité, parler de ce tatouage était toujours assez difficile pour Lizzie. C’était pour Ruby qu’elle l’avait fait faire, à ses 18 ans, sa meilleure amie assassinée par les Mangemorts, et c’était la raison qui l’avait motivé à rejoindre le groupuscule. Une boule se forma au creux de son ventre en y repensant, cet épisode douloureux de sa vie l’avait marqué à jamais, physiquement comme moralement, c'était une blessure qui ne refermerait pas. Après cet évènement tragique, plus rien n’avait été pareil, tout avait été bouleversé, et la sang-mêlé tenait à s’en rappeler chaque jour, pour ne rien oublier, pour ne pas l’oublier. Elle voulait toujours garder à l’esprit ce qui la motivait à se battre. Ce tatouage lui donnait en quelque sorte la force de mener une double vie et de risquer sa peau, c’était une sorte de devoir, une mission, une sorte d’échappatoire à sa douleur…

*[ HRPG : Désolée pour cette petite pirouette mais c'était plus simple pour moi de faire comme ça, et comme ça on peut poursuivre sur autre chose. Smile

]

{ Ça commence à être difficile de trouver un enchainement logique à notre conversation, merci d’en faire abstraction >__> }

Contrairement à Lizzie qui avait eu l’intelligence de se mettre un peu à l’ombre, notre belle brune s’était exposée en plein soleil dans l’espoir de bronzer un peu. En effet, n’allez pas croire que c’était par pur plaisir qu’elle s’allongeait à même le sol, s’exposant à l’herbe qui grattait et à toute une pléiade d’insectes ! Le seul souci, c’était que ça faisait un bon moment qu’elle était là maintenant et que Cliodhna virait davantage au rouge qu’au doré… Coup de soleil ?

Et pendant ce temps-là, leur petite discussion allait de l’avant :

« J’avoue que moi non plus je ne me serais jamais imaginée me produire sur un balai… répondit Cliodhna, qui savait tout de même faire preuve d’un minimum d’auto-dérision de temps à autres. Mais bon, pour le coup c’était moi ou rien, alors ça a été pour ma poire ! Mais ça reste une bonne expérience malgré tout, on a failli gagner… et comme j’étais batteuse, on ne peut pas dire que c’est de ma faute si on a perdu ! Enfin, t’as vraiment raté quelque chose quoi ! ».

Mieux valait en rester là sur ses exploits sportifs, parce qu’en réalité il n’y avait vraiment pas de quoi se vanter ! D’ailleurs, il faudrait peut-être qu’un jour les Phénix pensent à organiser un entrainement sur balais, ça pouvait être un atout en combat…

Mais à ces mots, Lizzie revint plutôt sur un sujet qui lui tenait à cœur et que sa consœur aurait volontiers évité : son mec ! Il fallait à tout prix la dévier, parce qu’à force elle finirait bien par relever une incohérence dans son discours !

« Bah oui, c’est aussi simple que ça ! reprit-elle, une peu nerveuse à l’idée de faire une gaffe. Ça m’a fait tout bizarre de le voir à la une de Sorcière Hebdo, alors je me suis dit que c’était une bonne occasion pour prendre de ses nouvelles… et je ne m’attendais pas à ce qu’il soit toujours aussi disponible. On voit que sa vie, c’est le sport et il garde la tête sur les épaules malgré sa notoriété. Mine de rien, c’est vraiment un chic type ton gars ! ».

Une des ouvertures qui s’offrait à elle était leur intérêt commun pour les tatouages. Bien qu’elle n’ait jamais franchi le pas, Cliodhna avait toujours trouvé cela très féminin… et il se trouvait que son amie en avait un. Curieuse de nature, la Gryffondor n’avait pas résisté à l’envie d’en savoir plus sur ces symboles si particuliers qu'elle arborait, mais parfois il valait mieux ne pas trop insister :

« C’est vrai, on ne parle jamais assez de ce qui nous a poussé à rejoindre l’ordre… répondit-t-elle, un peu gênée d’avoir mis le doigt sur quelque chose d’aussi délicat. Mais c’est aussi ces blessures qui nous donnent leur sens à notre mission et qui nous donnent la force de combattre. Mais excuse-moi, je ne voulais pas être indiscrète. 'fin quand même, je trouve ça un peu bizarre de l’avoir traduite en elfique… Il y a plus hype quand même ! ».

Comme cette petite digression se révéla être un échec total, il fallait bien trouver autre chose… Et pour ce faire, autant mêler l’utile à l’agréable ! C’est ainsi que la jeune femme revint à leur préoccupation première, les commérages sur l’Ordre du Phénix ! Parce que, oui, c’était une source inépuisable de discussion et il leur fallait profiter de n’être que toutes les deux pour mettre de côté les langues de bois.

« Et sinon, tu penses quoi des autres, toi ? demanda Cliodhna pour qui il était vital de trouver un sujet moins sérieux à aborder : entre Orion et les fantômes du passé, elles n’étaient pas sorties autrement ! Moi ça commence à me saouler toutes ces mamans… Certains jours, on est limite dans une nurserie ici, plus moyen de s’entendre penser ! En plus, je hais les gosses, alors t’imagines… Mais la pire, c’est Claire, j’la sens pas c’te meuf ! Elle est bizarre, tu trouves pas ? ».

Cela faisait maintenant un bon moment que Lizzie et Cliodhna discutaient de tout et de rien avec entrain. Complètement absorbées par leur conversation, les demoiselles ne voyaient pas le temps passer, et ne s’apercevaient pas non plus que le soleil continuait doucement mais surement sa course sans fin, le soir ne tarderait pas à arriver. Lorsque l’ex-Serdaigle interrogea de nouveau la rouge et or à propos de son petit-ami et de leurs récentes retrouvailles, celle-ci ne sembla pas déstabilisée le moins du monde ! La version qu’elle livra à la franco-anglaise collait tout à fait avec celle que lui avait révélé son amoureux, et la sang-mêlé arrêta donc de se poser des questions. La jeune fille choisit de croire en la sincérité de la jeune femme, et préféra en rester là. Tout souci semblait écarté désormais.

Après avoir fait le tour des rumeurs au sujet des nouvelles recrues de l’Ordre, après avoir chacune donné leur avis sur les mecs tatoués – et plus particulièrement sur le petit-ami de Stuart – après s’être raconté quelques anecdotes de Poudlard, après avoir parlé de la brève carrière sportive de l’ex-Gryffondor et d’Orion Wakefield, les deux sœurs d’arme en vinrent à un sujet un peu plus sérieux et intime : le tatouage de la bleue et bronze. Lizzie lui avait expliqué que cela était en rapport avec une personne qui lui était chère et marquait la raison qui l’avait poussé à rejoindre le groupuscule. Clio semblait embarrassée d’être allée aussi loin, mais la Phénix ne lui en voulait absolument pas. Elle comprenait tout à fait sa curiosité, l’étant elle-même, elle ne pouvait aucunement lui reprocher cela.

- Ne t’inquiète pas, je comprends parfaitement ta curiosité, tu n’es pas la première ni la seule à t’être intéressée à ce tatouage, répondit Lizzie pour la rassurer. Pour l’elfique, c’est juste mon intérêt pour cette langue fictive que j’ai découvert à travers une œuvre littéraire – Le Seigneur des Anneaux, je ne sais pas si cela t’évoque quelque chose – et j’en suis tombée amoureuse. A l’écrit, comme à l’oral, je la trouve très belle, rien de plus. Cela ne change en rien la nature du message évidemment ! Mais tu as raison, je pense que si nous avons tous choisi d’intégrer l’Ordre, ça ne doit pas être par hasard. Je crois qu’une avons tous une blessure secrète qui nous a poussé à devenir ce que nous sommes aujourd’hui.

Par pudeur, et par respect sans doute, la rouge et or ne préféra pas aller plus en profondeur sur ce sujet délicat. A l’heure actuelle, seule Nathalie restait le membre de la société secrète qui connaissait les raisons qui avait poussé la franco-anglaise à en faire partie. Normal, puisqu’en tant que chef de l’époque, c’était elle qui l’avait engagé. Personne d’autre ne savait, pas même Abygael. Un jour peut-être, si chacun osait parler à cœur ouvert … Néanmoins, la sang-mêlé appréciait de se confier à sa sœur d’arme, même si elle ne lui avait pas révélé grand-chose, mais cela viendrait avec le temps, à mesure qu’elles apprendraient à mieux se connaitre, ce qu’elle espérait.

Passant presque du coq à l’âne, la jeune femme aborda un sujet bien plus léger et qu’elle maîtrisait à la perfection : les commérages ! C’est ainsi que Cliodhna demanda à Lizzie ce qu’elle pensait de leurs camarades de l’Ordre, et plus particulièrement de Claire, et de tous leurs enfants. La bleue et bronze ne put s’empêcher de pouffer de rire. Claire était une femme magnifique sans aucun doute, l’Irlandaise y voyait-t-elle là de la concurrence ? Etait-elle jalouse de sa beauté ? C’était bien possible !

- Dans l’ensemble j’apprécie tout le monde, commença Lizzie. J’avoue que je ne suis pas super pote avec tout le monde, faut peut-être pas exagérer, mais mise à part Luna, je ne suis en froid avec personne. Je suis contente de faire partie de ce groupe… Mais c’est clair que des fois je me demande si c’est pas la garderie ici, poursuivit-elle d’un air blasé. Je me demande comment peut-on concilier une vie de famille et être dans l’Ordre. Avec tous les risques que ça comporte… Je trouve ça presque inconscient ! En tout cas, ça ne risque pas de m’arriver, ça c’est sûr ! Je n’aime pas trop les enfants non plus … Quant à Claire, j’apprécie surtout sa manière de diriger les choses, j’ai beaucoup d’estime pour elle. Après bizarre… Je ne trouve pas. Par contre ce que je trouve bizarre c’est qu’elle fait trop belle pour être vraie si tu vois ce que je veux dire. Je crois qu’elle doit avoir du sang de vélane dans les veines, je ne vois pas d’autres explications, mais j’ose pas lui demander …

Et c’est ainsi que les deux amies continuèrent de discuter longtemps, jusqu’à ce que le soleil décline presque totalement, leurs ombres s’allongeant de plus en plus sur la pelouse du jardin… Contre toute attente, Lizzie n’aurait jamais pensé entretenir une telle complicité avec Clio, mais il fallait avouer qu’elle appréciait sa compagnie, bien plus que la plupart des Phénix. La jeune fille espérait que cette nouvelle relation – aussi surprenante soit elle – ne cesserait de s’améliorer avec le temps, car s’il y avait bien une chose dont elle était sûre, c’est que dans ce monde, les amitiés sont souvent rares, et précieuses.

Une belle journée ensoleillée dont la température matinale déjà élevée promettait un après-midi caniculaire. L'été s'était installé et avait pris ses aises, inondant le jardin de rayons solaires brûlants. J'offrais mon visage au soleil, bras ouverts sur le ciel bleu qui semblait poser partout son regard bienveillant. J'aurais volontiers piqué un plongeon dans le Lac Noir par un temps pareil mais cela faisait déjà plusieurs années que je n'y avais plus accès. L'Ordre ne possédait pas de fontaine et c'était bien dommage... Se rafraîchir était la première pensée qui venait à l'esprit ramolli par les coups répétés du soleil sur son logement crânien.

J'allais pourtant avoir besoin de toute ma concentration pour vaincre mon plus vieil ennemi : mon incapacité magique. L'impératif était de l'éradiquer et j'avais demandé à Aymeric d'être mon binôme pour ce mandat particulier. En tant que professeur de métamorphose, il devait avoir les compétences requises pour mener à bien cette tâche ardue. J'avais réfléchi un long moment avant de venir quémander son aide. Ma fierté en prenait un coup cependant cet entraînement ne pouvait qu'être bénéfique pour mon niveau trop médiocre. Si les charmes de métamorphose pouvaient être utiles dans notre rôle de "justiciers masqués", ils étaient quasiment indispensables pour une fabricante de farces et attrapes. Avec l'aide (relative) d'Ithylis, j'avais appris à maîtriser quelques sorts basiques comme ceux d'augmentation et de réduction. Toujours était-il que mon amie n'était pas réputée pour sa patience ni pour la clarté de ses explications, encore moins pour son sens pédagogique. Très vite découragée par le temps et les efforts à fournir pour me faire progresser, elle avait baissé les bras dans une flopée d'insultes rageuses. Conclusion : je faisais ce que je pouvais et elle se débrouillait avec les enchantements complexes.

J'étais presque soulagée que mon frère d'armes ait accepté ce cours improvisé. Avec sa femme ou fiancée ou copine ou... bref, avec Luna enceinte jusqu'aux yeux [j'ai un doute <<] il avait probablement de pain sur la planche. D'un autre côté, il espérait peut-être pouvoir décompresser un peu en pratiquant calmement la magie... Si c'était le cas, je n'allais pas tarder à le prendre en pitié.

- Super ce temps ! Cela me met de bonne humeur, c'est déjà un premier pas vers la réussite! lançais-je d'un air guilleret, bien qu'en réalité il aurait pu y a voir un déluge dehors que j'aurais autant apprécié la météo.

Je regardais mon interlocuteur, jeune homme à mi-chemin entre la vingtaine et la trentaine. La luminosité le faisait légèrement plisser les yeux, qu'ils avaient très verts, et froncer ses sourcils, lui conférant un air sérieux renforcé par son visage carré. Je me demandais quelle tête il prenait pour engueuler ses élèves. Nous nous connaissions depuis mon entrée dans l'Ordre mais je ne l'avais pas vu arborer une grande diversité d'expressions... Ce n'était pas que c'était une personne excessivement renfermée, plutôt qu'il avait naturellement des traits faciaux qui suggéraient l'impassibilité.

J'eus une hésitation. Son visage m'apparaissait avec une mine hautaine, plus jeune, adolescent. Je me rappelais que, la première fois que je l'avais vu, sa personne ne m'avait pas semblé inconnue. Nous avions fait connaissance avec l'OP cependant nous nous étions déjà vu avant, à Poudlard bien sûr. La plupart du temps, quand on rencontrait un sorcier du pays qui avait approximativement le même âge que soit, on l'avait déjà ne serait-ce que croisé à Poudlard. La vie sociale de la plupart des onze-seize ans se résumait à leur scolarité. Pitoyable quand on y pensait.

- Le second sera la confiance ! Le Aymeric Burton de Serpentard dont je me souviens n'avait pas l'air enclin à rejoindre les Phénix. A vrai dire je te voyais carrément comme un pro-mangemort.

Errance Totale: AshBird

Scrrrrrrtch. Scrrrrrrtch. Fait l'oiseau...
Plic. Plac. Ploc. Font les perles d'eau.
Contre le verre de la Serre fleurie,
S'écrasent sous les yeux de l'Augurey engourdis.

Et la plume, doucement contre le parchemin, se frotte. Grattant des caractères plus ou moins lisibles sous les doigts tremblants. Pourquoi aimer une serre fleurie sous la pluie? Qui viendrais jusque ici? A combattre le ciel enragé, sous le blanc des éclairs torturés ? Personne sauf notre Syverell. Ses longs cheveux imbibés d'eau tâchèrent goutte à goutte l'écrit qu'elle était en train de penser. Comme des larmes, ou comme si le temps ne voulait pas entendre ses sentiments. Sans elle, les Phénix étaient en train de perdre espoir. Même son inséparable était terne, comme noyé sous les cendre n'arrivait pas à resurgir en feu avec ses ailes d'or et de rubis. Voilà plusieurs jours qu'elle venait ici. Réfléchir, trouver un plan. Les archives sur les jambes et des livres sur le sol. A l'abris de cette bulle de verre contre toute tempête puisque sa protectrice n'était plus là. Sa diablesse blanche. La figure même de cette nouvelle famille qui l'avait accueillit en son sein. La belle était donc si maudite qu'elle perdait tout ce qui lui était le plus cher? Bien entendu, cette famille avait plus de risque qu'une autre, elle s'y était préparé. Et c'est pour cela qu'elle cherchait un plan, un lieu, une évasion... Ou une revanche. L'amer lui monta à la gorge et vint placer un gout âcre sur sa langue. Ils manquaient cruellement d'information. Tous. Et le fait d'avoir laissé filé une plume de Phénix avec un des membre de l'Ordre Noir était bien l'une des principales conséquences de leur ignorance. Qu'aurait-elle dit? De ne pas céder au désespoir? De croire encore? De se battre?

- Go mbeadh sí tapped dúinn ar na méara...

La tête brune se tourna vers l'encre et le poison du beau plumage irlandais. Les yeux d'automne l'observait, compréhensif à l'étrange dialecte. Comment cet oiseau arrivait à la comprendre? L'intelligence des Phénix irlandais était bien au dessus des espérances de son maître. Soudain... un souvenir.

Noir, nuit noire...

Un appel, un cri

Brutus... l'elfe de maison

Du feu, un crac..

Boréas malheureux...

Phénix rapatrié.

Retour dans la serre. Gris, sombre.. éclair blanc... Serre fleurie devenue angoissante. Plantes noires entourant la petite terrasse sur laquelle Lau' s'était posé. Petite table de fer, petite chaise de même chair. Il le fallait. Retrouver l'elfe. Le faire parler. La violence des Phénix ne devait plus se cacher. Absolument plus. Elle devait le kidnapper. Boréas avait certainement des menottes anti-magie. La Psychologie était son domaine. Le mental se soumettrait à sa volonté. Elle allait faire parler l'Elfe, qu'importe les moyens. Mais pour cela, elle allait devoir se débrouiller toute seule. Scrrrrrrtch. Scrrrrrrtch. Fait l'oiseau...Plic. Plac. Ploc. Font les perles d'eau. Non elle ne serait pas seule. Calypso l'aiderait elle. Un sourire fut fendu par un nouvel éclair. Bel Ordre, bel Ordre de Feu. Vous avez en vos lieux un étrange poussin. Pourtant vous lui donnez la main. Offrant vos douces flammes à la colère de l'Orage. Ici venu le feu des cieux. La colère des Dieux. L'oiseau Tonnerre. Les éclairs se reflétaient dans les yeux vert de la Syverell. Comme une réponse à ses futures actes. Elle récupérerait Bianca. Et il lui fallait déjà prendre ses précautions. S'en était assez des Phénix qui étaient capturés. Aujourd'hui, Brutus allait le payer. Et la Plume reviendrait dans le nid douillet du QG.

L'Augurey eue une secousse... Un sursaut faisant voler quelques une des ses plumes de poison.La raison de sa surprise? Son maître s'était levé trop rapidement à son goût. D'un claquement de bec, elle attendit l'ordre. Elle connaissait parfaitement les attention de son maître. La sorcière l'observa un moment et lui murmura quelques mots ressemblant fort au dialecte utilisé auparavant.

- Faigh dom an créatúr. J'ai plus qu'à trouver un Croque-Mort.

Sans attente, un tourbillon de plumes vertes et noire fit disparaître Calypso dans les cieux. La jeune femme laissa un message sur la petite table en fer blanche. Elle serait absente un petit temps. Bientôt, elle allait s'amuser. S'amuser pour combler la colère qui grondait en elle. S'amuser avec le mental d'une créature qui allait fortement désobéir malgré lui à son maître. Changeant ses iris et son apparence, elle pris sa cape encapuchonnée et sa cagoule. Morrigàn aussi serait de la partie.

Attention... le petit Ashbird est devenu le solitaire Thunderbird.

PV ek Mered

Premiers rayons, elle saisit l'occasion sans tarder. L'air est doux, le ciel dégagé, le soleil dérange son iris et l'oblige à plisser l’œil pour ne pas être éblouie. Dans le jardin du QG, il n'y a heureusement pas que des plantes qui servent aux potions, il y a aussi celles qui offrent une distraction et une relaxation, simplement décoratives. Lydie n'a encore jamais eu l'occasion de s'y poser, d'apprécier réellement les lieux. Elle sait que ce sera sûrement son endroit préféré de la propriété, a déjà repéré la chaise de jardin sur laquelle elle s’essayerait.

Elle s'attarde quelques minutes dans la cuisine pour se préparer un thé glacé. Avant de sortir de la pièce, elle lève son verre aux Phénix présents, vers Mered principalement, faisant s'entrechoquer les glaçons. Un genre d'appel à la suivre pour se prélasser. D'ailleurs, elle ne prend pas la peine de remettre ses chaussures avant de sortir à l'extérieur, la terre et l'herbe ne sont des ennemis pour sa peau endurcie.

L'été n'est même pas encore là, mais voilà qu'elle se pose tel un lézard qui recharge ses batteries, en plein soleil, le visage tourné vers le ciel, les yeux fermés et reposés. Son thé à la main, elle porte le verre à ses lèvres de temps en temps. Elle a noué ses cheveux, car elle n'aime pas qu'ils chatouillent son visage lorsqu'une brise est de passage. Des vêtements moldus: une robe jaune printanière, qui expose ses bras aux rayons, et des collants, qu'elle a salit en marchant les pieds dénudés. Elle profite de l'instant et respire tranquillement.

pv Lydie
duo de rousses ♥

Les journées de débriefing n’étaient pas la chose la plus passionnante de L’ordre mais elles étaient nécessaires, histoire de faire le point sur nos alliés entre autre. Passer cette étape, les lieux m’offraient un coin apaisant, tant par son environnement que les personnes y vivant. Etre ici c’était être à la maison, en sécurité, avec ses ami.e.s. Et dans cette optique, j’avais pas mis longtemps avant de m’approprier l’espace. Naturellement, je déambulais pieds nus à l’intérieur, ce besoin de liberté permanent.

Je me promenai et finis par avoir chaud à force de faire les cent pas pour rien, l’heure de se poser avait sonné. Surtout que Lydie venant de me donner soif avec son verre dans les mains, j’aurai pas dit non à avoir la même chose. N’étant jamais mieux servi que par soi-même, je filai en cuisine pour me préparer mon cocktail préféré, un Poudlarien. Par politesse, j’aurai pu en proposer aux autres mais la flemme avait gagné, je n’étais pas au boulot ici. Qu’ils se débrouillent s’ils ont soif, être la dernière arrivée ne signifiait pas les chouchouter. Ils en auront pour le diner, s’ils sont sages car je suis du genre gentille.

Attrapant mon chapeau de paille, je mis le nez dehors. L’herbe verte me rappela la couleur de ma robe sans manche portée, le printemps était de sorti. Malheureusement il avait la fâcheuse habitude à amener son copain le soleil avec lui, mon éternel rival en tant que peau pâle. Lydie était allongée en plein dans ses rayons, la folle ! Était-elle une vraie rousse ? A vrai dire, c’était une réelle question, je l’avais bien croisé quelques fois à Poudlard mais nous n’avions jamais discuté. Dommage, on se serait sûrement entendu vue nos similitudes. Qu’elles soient physiques ou idéologiques.

Le contact de la pelouse sur ma plante des pieds avait un effet rafraichissant. Agréable bien qu’insuffisant pour ma satisfaire, je comptais bien reposer mon corps moi aussi. La chaise de jardin libre à l’ombre était toute désignée, je me fonçais m’y asseoir. Avant de me m’abandonner à une potentielle sieste revigorante, je pris le risque de déranger ma compatriote. J’avais une anomalie à corriger en ignorant son parcours, puis un conseil à lui donner aussi.

« T’as pas peur de cramer exposée de la sorte ? Perso, si je fais comme toi, dans quinze minutes je suis une écrevisse. »

La douce surprise du son d'un pas qui s'enfonce dans le sol meuble provoque un sourire apaisé sur le visage de la jeune femme. Elle porte sa boisson à ses lèvres, rendues humides, qui brillent et réfléchissent la lumière d'un soleil timide. Elle apprécie en silence, et sans prendre la peine de soulever ses paupières, la présence d'une alliée à ses côtés. Celle-ci engage la conversation sur un sujet qui les rapproche.

- T’as pas peur de cramer exposée de la sorte ? Perso, si je fais comme toi, dans quinze minutes je suis une écrevisse.

En s'appuyant sur les ondes qu'elle reçoit de l'autre rouquine, Lydie la figure d'aussi bonne humeur qu'elle. Elle lâche un rire, amusée à l'idée d'imaginer Mered dans un uniforme de peau aussi rousse que sa chevelure, un raccord ironique. Cela ne suffirait pourtant pas à enlever le charme flamboyant de la jeune femme, que la née moldue ne pouvait s'empêcher d'admirer.

- Ma peau est habituée.

Un second rire bref, puis elle tend l'avant-bras vers Mered, comme pour comparer les teintes de leur peau. Celle de Lydie est dorée, pas encore bronzée. Les tâches de rousseurs se font nombreuses, elles sont comme des traces permanentes de ses aventures en plein air, là où elle essaye de passer le plus clair de son temps, supportant de moins en moins l'enfermement.

- Y'a un sort pour protéger des UV tu crois ? Y'a sûrement un irlandais qui a déjà du avoir cette idée. D'ailleurs, tu dois tes cheveux à une quelconque origine?

Et elle enchaînait, enthousiaste à l'idée de passer son premier moment seule avec Mered, qu'elle cotoyait pourtant depuis un certain temps. Elle déplorait le fait qu'elles n'aient jamais eu l'occasion de partager un petit instant, entre fauves.

Petit RP Unique

Une boîte en bois de pin, non traitée, achetée chez les moldus. A l'aide de la baguette, découper dans le bois une ligne de trous minces espacés de quelques centimètres. Allonger le bois pour faire un toit, l'eau ne passera par dans les ronds troués. Remplir le tout de paille, découpée dans la friche à côté, déjà séchée par le soleil brûlant. Disposer l'abri à chrysope dans un coin du jardin, espérer pouvoir en récolter avant la fin de l'été. Un coup d’œil à la renouée qui pousse sans problème dans les fourrées, au buisson de sisymbre planté il y a quelques mois. Enfin, le tour général du jardin, baguette à la main, pour arroser et prendre soin.

Son esprit s'envole avec le pollen, s'élève au dessus du Quartier Général. Elle y vit, maintenant, lorsqu'elle n'est pas à Poudlard. Pour éviter sa mère, son père, mais surtout le frère. Elle fait l'occupée, la débordée, esquive les lettres et prétend ne pas savoir appeler. Retarder le temps où il faudra confronter. Eviter d'y penser, s'affairer aux tâches et aux missions, aux examens, mais surtout pas aux lamentations.

Retour dans la serre, où elle a installé son chaudron, au plus proche des ingrédients. Encore quelques jours et il sera possible de passer à la deuxième étape de la potion, bientôt prête à être utilisée. Heureusement, la dose est assez importante pour pouvoir avoir plusieurs utilisations. Sans compter qu'elle devra peut être partager, dépanner. Il manque quelques ingrédients dans sa liste, un qui lui demandera un certain voyage. Encore un peu de désherbage à la baguette avant de prendre le départ.

RP avec Kally <3

Cette fois elle n'avait plus aucune excuse pour ne pas faire de progrès. Voilà des années qu'elle faisait quelques exercices de temps en temps -lorsque la peur revenait au galop-, mais sans jamais vraiment se donner les moyens de réussir. Aujourd'hui c'était cependant différent parce qu'elle avait bien l'intention de se former et d'ajouter quelques cordes à son arc. Il était temps qu'elle arrête de s'intéresser à la vie. Les amis, les amours, ce n'était certainement pas ça qui allait l'aider à tenir sa promesse. Si elle se référait aux derniers événement et au nuit blanche qu'elle avait passé à boire, à pleurer et à se creuser les méninges c'était même plutôt le contraire.

Il y avait dans ce monde des personnes malveillantes qui savaient exploiter chaque failles, chaque peine pour semer le doute, la crainte et le chaos. Plus jamais Ester ne les laisserait faire. Plus jamais elle ne se laisserait avoir. Alors peu importe le bien ou le mal qu'elle ferait, elle quitterait ce monde en le laissant meilleure. Pas avant. Peu importe les moyens.

Et la première chose à faire était de se débarrasser de ses peurs. C'était pour cette raison qu'elle avait demandé à Mimi de l'aider encore une fois. Cette fois cependant, aucun cadeau ne devrait lui être fait. Ester devait se renforcer. Elle devait faire disparaître Rachel la faible pour qu'il ne reste plus que la guerrière. Le monde aimait les monstres de la nuit ? Attendez donc de voir de quoi serait capable un monstre de la lumière !

- Merci de m'aider... Tu seras gentil de ne pas me faire de cadeau, il faut absolument que j'apprenne à endurcir mon esprit.

Ester fit alors face à sa camarade de bataille, un air froid et déterminée collé au visage.
J'vous vengerais...

S’il y a bien une chose que j’ai apprise durant ma courte expérience en tant que professeur, c’était de transmettre mon savoir. Bon j’avoue que j’étais loin d’être la meilleure, mais j’avais tout de même réussi à survivre à cet exercice durant un bon moment, alors pourquoi ne pas profiter de cette expérience pour la mettre au service de mes camarades, mes amis, ma famille. J’avais là l’occasion de partager mes connaissances en autre chose que la botanique, en une chose que peu de personnes savaient et c’était même d’ailleurs mieux ainsi, toujours avoir cet as planqué dans ma manche pour le sortir au moment le moins attendu par l’adversaire ! Paf, prends-toi ma capacité secrète dans la face. Rien que de penser à ça, je me sentais moi-même plus en sécurité, l’idée de protéger tout ce que je possède d’une simple pensée était un véritable soulagement. Oh bien évidemment, il y aura toujours des personnes bien plus fortes pour tenter d’aller plus loin dans ma tête, mais j’avais maintenant quelques années d’entrainement et je pouvais me protéger efficacement face à la majorité des gens. C’est donc pour tout cela que je ne pouvais refuser la demande de Rachel à l’entrainer à l’occlumancie. Si elle aussi pouvait ressentir cette sensation de protection, alors il fallait commencer cela au plus vite, ou du moins au plus pratique.

Elle semblait déterminée, c’était déjà une bonne chose, si l’envie était là, l’apprentissage serait ainsi plus simple pour elle, cependant, je ressentais tout de même une certaine appréhension planer dans l’air. Ma propre appréhension à l’idée de pénétrer dans l’esprit de quelqu’un d’autre, moi qui avais appris l’occlumancie, ça n’était certainement pas pour me retrouver un jour dans la situation inverse, mais comment pouvais-je lui apprendre à se défendre des intrusions si je ne tentais pas de m’introduire dans ses pensées ? Ce que je craignais sans doute le plus, c’était de me retrouver dans un souvenir un peu trop personnel, quelque chose dont Rachel ne voulait parler à personne…

- Bien, n’oublie pas de ne penser à rien tout en pensant à ton image mentale de protection. Oui je sais dit comme ça, c’est paradoxal, mais tu comprendras avec l’entrainement. Vide ton esprit et concentres-toi uniquement sur l’organisation de ton esprit, oublie des sentiments et érige ta protection. Utilise une image comme un mur ou un coffre-fort si ça peut t’aider au début… Je pointais ma baguette en direction de Rachel, petit pincement au cœur… Et désolée si je tombe sur quelque chose de trop personnel… Legilimens !

A ce moment précis, je savais exactement ce qu’il se passait lorsqu’on était à l’autre bout de la baguette, lorsque l’on sentait s’introduire cette personne qui voulait fouiller votre esprit. Pour une fois, j’étais de l’autre côté, c’est moi qui tenais la baguette, et je me voyais projeter plusieurs années en arrière. Puis du noir, que du noir et toujours du noir… Je pensais m’être loupée, quel bel exemple je faisais, heureusement que je ne prétendais pas être legilimens ! Mais contre toute attente je ne m’étais pas trompée, je pouvais ressentir de la tristesse, un profond chagrin qui s’emparait de moi, un chagrin qui n’était pourtant pas le mien. Et là, petit à petit se dessinait des personnes que je n’avais jamais vues de ma vie mais au bout de quelques instants, j’en reconnu une, Rachel qui était au milieu de cette foule. Doucement je m’approchais d’elle, observant la scène. Une fois derrière elle, je lui chuchotais quelques mots.

- Ne te laisse pas emporter par tes sentiments, ce n’est qu’un souvenir, c’est du passé, trouve la faille, trouve ce qui ne devrait pas être là et vire le delà, c’est ton esprit, montre que c’est toi qui diriges.

On a toujours l’impression que ceci est réel, comme lorsque l’on rêve et pourtant ce n’est qu’un souvenir, le passé qu’on a l’impression de revivre, on se laisse emporter par nos sentiments, on perd le contrôle, c’est là qu’il faut se ressaisir et se rendre compte que rien de tout cela n’est vrai.

Sorry !

Tara se crispa intégralement en sentant sa camarade s'insinuer dans son esprit. Elle avait complète confiance en elle, mais c'était cette sensation qui lui donnait la nausée. Tout son être voulait se débarrasser de cette présence, pourtant elle n'y arrivait pas et c'était absolument... dévastateur pour elle. Tara avait l'impression de se retrouver huit ans en arrière, lorsqu'elle s'était retrouvé forcé de se battre pour une cause qui n'était pas la sienne.

Au fond ce n'était pas tant le fait d'avoir été forcé qui l'avait marqué car à part faire exploser quelques feux d'artifices elle n'avait pas fait grand chose. En revanche, ce sentiment d'impuissance l'avait profondément marqué. Marqué et choqué au point de faire naître une peur incontrôlable en elle qui ne s'était jamais calmé. La sorcière savait qu'elle était faible d'esprit. Littéralement. Alors elle savait aussi que ce n'était qu'une question de temps avait qu'on ne se serve de ça contre elle. Ou contre l'ordre. Et ça c'était absolument hors de question !

Au loin elle entendit comme un échos de voix, mais les mots, eux, restaient incompréhensibles. Les souvenirs défilaient, certains bons, d'autres mauvais, mais c'était surtout la mort d'Aidan qui remonta. Car plus récent que le reste peut-être. Ou plus douloureux, Tara avait l'impression d'y être, de revoir le corps sans tête de son meilleur ami, ancienne amant, confident juste devant elle. Arraché sauvagement.

Stop !
Arrête !
- Arrête !