Archives européennes de sorciers

Tu restes derrière la porte, tu essaies d'écouter ce qu'il se dit, histoire de savoir où ça en est toute cette histoire. C'est pas que t'es pressé, mais plus vous vous éternisez ici et plus il y a de chances pour que le polynectar cesse de fonctionner. Et bien que le personnel de la bibliothèque soit sous Impero, ce serait sympa que Stalk ne voit pas son interlocutrice changer de visage au fur et à mesure de l'interview, même s'il a sans doute l'impression de planer sérieusement en ce moment même avec tout ce qu'il s'est pris pour le détendre.

D'ici quelques minutes, il devrait dormir complètement. T'attends, mais t'entends rien de derrière la porte, t'as juste l'air d'un crétin qui écoute aux portes sans réussir. Mais bientôt Bennet débarque à la porte, te laisse entrer. Elle a l'air un peu ralentie elle aussi, comme quoi, le diffuseur a bien fait effet. Stalk est complètement endormi, comme le prouve sa respiration calme et régulière. Il est grand temps pour vous de partir d'ici.

Déjà, tu récupères toutes vos affaires, tu fais disparaître les tasses de cafés aussi, faudrait pas laisser de traces, parce que même quand on en laisse pas des fois bah ça suffit pas. Et puis tu saisis Stalk par l'épaule, et tu attrapes la main de Bennet, prêt à transplaner.

1. Réussite critique : Le transplanage est réussi sans encombre, et le kidnapping aussi.

2 & 3. Réussite : C'est pas le transplanage le plus vif de ta vie, mais au moins vous êtes tous les trois partis d'ici. Peut être qu'une feuille de l'interview est restée sur place dans la manoeuvre, mais rien ne pouvant mener à vous.

4 & 5. Echec : T'es pris d'une crise d'éternuements. Mais plein, d'affilée, ça s'arrête pas et en plus c'est pas discret. T'es peut être allergique à ce que balance le diffuseur... En tous cas en attendant vous êtes toujours dans la bibliothèque, et en plus vous faites du bruit. Enfin tu fais du bruit. Et Bennet fait quasiment dodo. Mais ça va le faire. Juste pas tout de suite.

6. Echec critique : Oups, le type qui débarque là, il bosse ici. Et il est pas si KO que ça.

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'Dé 6 faces' :

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J’essaie d’écouter Stalk, mais mon esprit vogue loin de la scène. Parfois, il s’imagine même que mon interlocuteur n’est pas l’homme qu’il prétend être. Je me dis que ça pourrait aussi bien être Braeden, ma fille. Vous savez, elle a peut-être sept ans, mais c’est l’âge de la sagesse, elle est métamorphomage et en plus bah elle est très très intelligente, et pas que pour son âge. Cela ressemblerait bien à un rêve d’enfant non, cette histoire de créature magique à Rome ? En plus, elle a l’esprit si prolifique…

— C’est très impressionnant !

Incroyable cette enfant vraiment. Elle brisera des coeurs plus tard, enfin je veux dire en plus du mien quoi. Quand on est mère on sait d’emblée que ça ne durera pas, qu’ils grandissent trop vite, que les règles et repères sont toujours changeants. L’amour d’une mère doit s’adapter à tout ceci, alors il est rassurant de voir qu’autour de nos jeux culinaires on garde la même complicité.

Après bon, je suis pas sûre qu’elle ait le vocabulaire requis pour certains bouts de l’interview. J’ai beau avoir tenté de lui apprendre tous les mots que je savais pas utiliser à son âge, ici ça va loin. Surtout pour mon petit cerveau de sorcière moyenne. Enfin, non, je suis grande, mais disons que ma grandeur s’étale surtout du côté allongé. Genre là, si j’avais un lit je serais encore plus grande que lui !

Diantre, les potions commencent à faire effet sur moi, c’est dangereux. D’ailleurs je comprends à demi ce qu’il se passe quand un mec commence à débarquer et à vouloir me toucher l’épaule. C’est quoi son problème là ? Je lève un sourcil aussi morne que mon oeil. Aaaaah non attendez je me rappelle ! C’est pas vraiment ce mec, je l’ai vu à la fin du film en fait c’était un autre gus, avec le même visage mais pas le même esprit — en fait c’était Azaël !

Alors je balbutie quelque chose d'inintelligible en me redressant. Malheureusement mon coude est genre super fatigué et du coup il glisse de la table, balançant ma tête dangereusement en avant. Du coup je me redresse pas vraiment, enfin on peut dire que je me redresse si genre le plafond était le sol parce que du coup, avec la tête qui flotte au dessus de la table, on y est.

Pris d’une crise d’éternuements, le type qui n’est pas Azaël mais qui l’est quand même essaie à deux reprises de nous embarquer avec lui…

3. RC. La deuxième fois est la bonne : nous voilà loin de la bibliothèque.  
4.6. R. Je crois qu’on a désartibulé Gédéon, mais à part ça ça va. Ecoutez, de toute façon les gens se rendront bien compte qu’il a disparu non ? 
1.5. E. Je suis tellement fatiguée que je deviens un véritable boulet pour l’opération. Azaël galère à me faire me relever, je titube à mort, bref c’est simple de réaliser que quelque chose cloche beaucoup trop. Et surtout, on a pas bougé.
2. EC. Et bim badaboum boum boum, on a de la compagnie. J’ai pas tout compris mais le type qui n’est pas Azaël mais qui l’est a pas l’air très content.

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'Dé 6 faces' :

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T'as du mal à t'arrêter d'éternuer. C'est quoi ce délire, sérieusement ? T'as sans doute respirer trop de potion en récupérant le diffuseur. Parce qu'en prime, ça expliquerait ton léger ralentissement. T'as pourtant bien ton foulard devant ta bouche et ton nez, mais ce n'était pas suffisant apparemment. Tu finis tout de même par te reprendre en reniflant peu élégamment. Stalk dort toujours, à ton plus grand soulagement. De toute manière, avec ce qu'il a avalé, il ne devrait pas se réveiller de si tôt.

Tu t'escrimes donc à essayer de récupérer Bennet qui a de plus en plus de mal à combattre les effets de la potion. Elle est restée trop longtemps à la merci du diffuseur. Vous ne vous en sortez pas, ça n'avance pas, et tu commences à paniquer. Parce que vous n'aviez pas prévu ça dans votre plan, et que pour une fois que t'en as un et qu'il semblait bon, t'aimerais bien pouvoir le suivre à la lettre. Tu sais improviser pour tout faire exploser, pas pour faire un kidnapping discret !

Mais vu l'état de Bennet, c'est bien à toi de prendre les choses en main. Tu fois absolument réussir à transplaner hors de là avec le poids mort de Stalk et une coéquipière qui peut s'endormir à tout moment. Tu prends une profonde inspiration pour retrouver ton calme. Et étrangement, tu t'en sors pas trop mal. Troisième essai.

1. Réussite critique : Cette fois, c'est la bonne, vous disparaissez tous les trois dans un craquement sonore.
2 & 3. Réussite : Vous voilà partis ! Vous avez renversé une chaise dans la foulée par contre.
4 & 5. Echec : Tu te rends compte que t'as jamais transplané avec autant de poids, tu dois rassembler toutes tes forces et toute ta concentration. Et tout le monde sait que pour toi, ça prend quelque temps. Faut pas être pressé, vous allez partir. Mais pas tout de suite.
6. Echec critique : Oups, y'a quelqu'un. Et il est pas endormi. Bonjour Monsieur à l'air pas content !

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Les brumes des potions me menacent de plus en plus sérieusement. Mon esprit se love dans des recoins passifs, principalement marqué par les thèmes de la solitude, de la paisibilité, de la simplicité à la limite de la trivialité. J’y retrouve le souvenir de glaise, de mouches, et d’un rat — un rat qui n’avait pas la peste, mais qui n’avait pas qu’une tête non plus.

Je reconnais Azaël, j’essaie, je veux l’aider mais je suis bien trop ramollie pour être vraiment constructive. Vous savez, même si l’on parle de se déshabituer, le point central est de ni rechercher ni rejeter, de considérer les choses avec une morne passivité. Et moi j’erre, j’erre dans ce refus d’agir. Je voyage et le cadre choisi, assez cohérent à cet escient, du village, donne l’image d’une langueur, moins d’une amorphie que d’une inertie. Inertie atone, sans saveur ni odeur ou couleur.

Exception faite du désinfectant, un souvenir venu dont ne sait où, les cours de Theodore qui avait une passion dérangeante pour le citron, ou quelque chose de cet ordre. Pourtant même cette odeur est le signe de l’effacement, d’un gommage du réel. Toute mouvance est errance hasardeuse, mécanique.

Je m’accroche à mon ami, mon ami au visage changeant. Je sens que cela ne va pas. Quelqu’un nous a rejoint, et ce n’était pas un partisan qu’on avait mis dans la confidence. Pourtant je flotte trop pour être utile. Bientôt l’intrus rit jaune et l’évocation du jaune, souvent méliorative et énergique, me transporte ici le coeur dans des « lambeaux d’affiches ».

Je revois, je revois le visage de Delaube détruit par la guerre. Le climat est au gris, à la pluie, au froid. Nulle grâce dans les actions, de description du beau : même allumer une cigarette révèle le symptôme d’une maladresse.

1.2. R, Azaël parlemente efficacement et parvient à nous sortir d’ici. Il vous expliquera comment, personnellement je suis trop dans les vapes pour comprendre quoique ce soit.
3.4.5. E, le ton monte, le nouveau venu se montre agressif, et bientôt Azaël devra dégainer la baguette.
6. EC, soudain le dernier Gus lance un Immobulus en direction d’Azaël.

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'Dé 6 faces' :

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Non mais sérieux, il sort d'où ce type ? Vous aviez pourtant fait en sorte de neutraliser tout le monde pour être tranquilles dans cette fichue bibliothèque ! Tout était sensé bien se passer, alors pourquoi il est là lui ? En plus, il est plus grand que toi, et plus costaud, et vachement plus rouge aussi, mais ça c'est sûrement parce qu'il est en colère. Il est en colère, pas vrai ? C'est pour ça qu'il crie et qu'il postillonne partout. Sauf que t'as ni le temps ni l'envie de parlementer avec lui.

T'essaies pourtant, de faire genre t'es gentil, que la nana que tu portes et qui est de plus en plus inconsciente aussi, et que le type qui dort, c'est normal. Sauf que ça prend pas des masses, et tu veux bien comprendre pourquoi. Bref, t'es déjà crevé, tu préfères ne pas attendre qu'il lance les hostilités. Baguette en main, tu te décides à passer aux choses sérieuses.

1 & 2. Réussite : Oubliettes sur le Monsieur, transplanage dans la foulée, ouf, vous voilà partis, il était grand temps.
3 & 4 & 5. Echec : Vous vous tenez mutuellement en joue avec vos baguettes. C'est le point mort de la situation. Quand ça va péter ça va faire bobo.
6. Echec critique : Il est plus rapide que toi et tu te retrouves projeté contre la table. Et ça fait bobo.

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'Dé 6 faces' :

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Un temps se passe, en suspens. Les adversaires se contemplent, estiment les probabilités de leur victoire ou de leur décès. Car à n’en pas douter notre interrupteur du dimanche a bien compris qu’il avait affaire à une opération des plus illégales. En même temps, avec deux sorciers qui ont l’air bien ralentis et un autre s’éreintant à les mettre au lit, il y a de quoi être suspicieux.

Un sorcier plus averti se serait essayé à aider Azaël, à lutter à ses côtés, à combattre jusqu’à ce que mort s’ensuive pour embarquer Monsieur Stalk au repère des masqués. Quant à moi, je n’étais qu’un pantin de fatigue, d’une passive lassitude, qui s’accrochait benoîtement au bras de son adjuvant. Quelle déception qu’une Lizzie ! Enfin, cela prouve aussi que les diffuseurs sont très efficaces. Ne peut-on pas compter cela comme une victoire pour ré-équilibrer l’équation ? Est-ce cela, être victime de son talent ?

Dans une autre vie, avec un autre plan, sans doute aurions nous pu apporter à notre Maître un dessert satisfaisant. Pour ce soir, notre maigre pain est notre désespoir. Azaël n’attaque pas notre vil bibliothécaire. Il transplane. Par chance, il me tient avec lui, parce que j’arrive pas à me tenir moi-même. Je ne sais plus s’il oubliette Gédéon avant ou pas. Peut-être que la Gazette va avoir mauvaise réputation.

Le transplanage est douloureux. Je gerbe comme une débutante, et sur les chaussures de mon accompagnateur en plus. En tout cas, il est l’heure de rejoindre les bras de Morphée. Je redresse le nez vers le monsieur qui m’accompagne. C’est peut-être lui, Morphée ?

(abandon de la mission)