[Habitation] Manoir Spero

Reboutonnage de pantalon, pas vraiment précipité, avec grande précaution. Le gamin prend son temps, profite des derniers instants encore encrés dans son ventre secoué, ses doigts frétillants. Le baiser que venait de déposer le brun restait là sur ses lèvres légèrement étirées, à le faire sourire bêtement. Bulle de nuages luxurieux dans laquelle il se trouvait et cette irrépressible non volonté d'en sortir, il y était bien. D’ailleurs il ne la brise pas, cette bulle délicate, de questionnements. Évidemment, il aurait aimé savoir, ce que ça procurait, que ça faisait de coucher avec un garçon pour la première fois, s’il avait été satisfait. Lui ne s’en souvient plus, ou plus tellement, de cette fois dans les buissons – cachés - il avait apprécié, voilà tout. C’est qu’il accumulait depuis, l’amour sans lendemain avec gente masculine et féminine, sans différence ni préférence.
Mais non, ici, l’Auror se doute que l’Inconnu avait aimé, sans plus de détails. Un simple regard vers la porte de la pièce, une chance qu’ils n’aient pas été dérangés durant leurs ébats et le Blaireautin tend l’oreille vers les paroles du partenaire, zygomatiques toujours rehaussés. Il observe l’avidité et l’impatience qui logeaient dans les traits du précédemment Timide, le gamin n’en revenait tout simplement pas. Dire qu’il avait été réticent à l’embrasser dans un premier temps. Ça le fait pouffer, discrètement, avant qu’il n’attrape les hanches du garçon pour le rapprocher, le coller. C’est que désormais, ils étaient liés – au moins pour la soirée.

Arty était un éternel romantique, presque. Les coups d’un soir, oui, évidemment, mais il y mettait toujours du cœur, du sentiment, de l’affection, du tout doux. Sûrement pour s’opposer à l’agressivité dont il pouvait faire preuve une fois le désir brûlant et les corps emmêlés – même s’il fallait remarquer que l’autre avait ici toujours sa tête sur ses épaules - ; ou bien, naïvement, parce que devant un personnage si attendrissant, il restait gentil, dans le fond, quelque part. C’est pourquoi il n’hésite pas à laisser s’installer un temps, pas très long mais qui accompagnait ses doigts vagabonds dans les mèches défaites d’Eliott, les papouilles de l’après selon le Louveteau – indispensables. J’ai toujours envie de m’amuser jusqu’au bout qu’il souffle finalement avec sa traditionnelle malice au Compagnon du soir, bien que son sourcil se soit levé, malgré lui, interrogateur. Pour le gamin, ils avaient été jusqu’au bout, difficile de faire mieux, plus loin. Il ne peut retenir la curiosité qui file, qu’est-ce que tu veux faire ? Taquin, il se replace près de son verre déposé sur le plan de travail de la cuisine, en boit une gorgée. C’est qu’il sous-entendait clairement qu’il suivrait l’Autre, peu importe ce qu’il avait derrière la tête, tant que c’était là une agréable distraction.

/!\ CONTENU SENSIBLE (?)

Un regard sur le côté, pas des plus paumés - plutôt gêné par le manque de cohérences et de cohésion avec sa cousine et la propriétaire des lieux. Un manoir devenu Enfer, les portes grandes ouvertes - un Diable au fond de la cuisine ou d'un lit, qui attend chaleureusement les bras ouverts. Ici, on lui propose un shooter, pour passer inaperçu plus que pour se désaltérer. C'est une sorte d'orgie commune, à la romaine, l'antiquité qui revient à grands pas avec ses colonnes droites de temple sacré.

Acquiescer sa proposition, comme si - le simple fait de penser pourrait convenir au plateau ensorcelé. — Tout ça, ce domaine explosé par des fêtards de la vie, c'est un héritage de famille. C'est vrai, qu'au fond, elle en fait bon usage. Mais j'aurais peur pour son toit, avec le couple Azarty. « Oui, en cinquième année. » La conversation ne semblait pas mener bien loin, et il détestait parler de lui. L'oxymore d'un narcissique refoulé.

Ah, l'idiote qui s'était plainte du lien qu'il entretenait avec Arty, sans doute amplifié par Aidan, était Rachel. S'agissait-il de la Rachel que je connaissais ? C'est un prénom assez commun en Grande-Bretagne, y compris chez les sorciers… Je ne serais pas surprise s'il y en avait plusieurs. On a tendance à l'oublier, ça, que quand on parle d'un prénom y a pas qu'une personne qui le porte, même dans une communauté de taille "limitée".

Mieux encore, il avait accusé les deux lurons d'avoir essayé de le tuer ! Ça, ça me plaisait beaucoup. S'il y a une chose de meilleure encore que les rumeurs de libido, c'est bien celles qui concernent les meurtres et tentatives de meurtres… Miam.

Par contre, quand il précise comment, quelque chose en moi se retourne. La maison cramée, c'est ce qui a causé la mort de Kitty. L'oeil perdu, c'est ce qui me limite dans mon quotidien. Vision périphérique de m*rde, besoin de tourner la tête encore pire que les contrôles rétro, le pire truc en combat vraiment.

Il le sent pas, je crois. Mais je ne suis plus tout à fait là. Il me guide à sa suite, et je suis trop sonnée pour contester. Je le suis, non parce que c'est ce qu'il y a de mieux à faire, mais parce que je ne sais pas quoi faire d'autre. Je suis un robot en quête d'ordre, un toutou qui attend qu'on lui donne des consignes. Faut-il que j'aille chercher ton bâton ?

C'est à nouveau une histoire de mort qui l'émeut. Cependant, avec ce qu'il a dit avant, je peux plus. Je peux juste plus.
— J'ai plus le coeur à ça, je crois. Amuse-toi bien.
Le regard se fait vide, fuyant, oblique. Je suis incapable de fixer ses yeux à lui. Qu'il aille se faire foùtre cordialement.

Mal à l'aise, je file et transplane à la première occasion. C'est trop pour moi, tout ça. Quelque soit mon goût des pulsions, je n'appartiens plus à ce monde-là. La nuit que j'aime, qui m'anime vraiment, est une amie plus solitaire.

T'avais grave envie de t'amuser avec Bennet. De faire une activité avec elle pour partager un bon moment. Mais visiblement, ce n'est pas son cas. Elle te regarde même pas en t'annonçant que ton jeu ne l'intéresse pas. Et t'as même pas le temps de lui répondre qu'elle se barre directement de la soirée. Elle pouvait pas simplement proposer un autre jeu, non ? Elle a laissé l'autre débile en plan pour te laisser en plan en fait. Super. T'as perdu ton sourire. T'as même plus envie de t'amuser à exploser cette goule. Non, t'en as juste marre que tout le monde finisse toujours par se barrer autour de toi. Que quoi qu'il arrive, tu finisses toujours tout seul.

T'en as marre. Marre de tout. Alors tu te barres à ton tour d'ici. Pour ce que cette soirée t'a apportée de toute manière, tu fais clairement mieux de rentrer. Un transplanage plus tard et tu apparais non loin de la Cabane. Il est temps d'aller te pieuter.

Fin d'une conversation trop banale à son goût d'artiste capricieux. Les effluves d'alcool luxuriant lui montent à la tête comme un volcan qui tourbillonne là-haut. Son crâne est un récif enneigé, sans végétation possible, car tout a déjà été calciné. Tu en as marre de ce bruit incessant. Incandescent. Le monde autour de toi devient flou et tous ces inconnus semblent fous. Tu as peur d'être comme eux. Ces rires ingrats. Ces rires masqués d'envies sous-entendues. Ces regards vitreux. Ces odeurs de tabac froid, qui collent aux habits.

— S'vous voulez bien m'excuser. Un dernier message à transparaître à la propriétaire et ta cousine. Quand l'une a l'air complètement ahurie, dans le mood de la soirée, l'autre est désespérée. / L'univers te dégoûte. Te démonte de toutes sensations nobles. Sans contrastes. Et tu rappelles ton elfe, une fois arrivé au portail. Il est temps de rentrer pour toi. De t'enfoncer dans tes draps tièdes et rêver d'un autre soir plus captivant.

HRP : Départ de Lïnwe.