Bienvenue dans le quartier Londonien de tous les divertissements. Suivant la saison, vous pourrez profiter d'une patinoire en plein air, spécialement mise en place pour l'hiver. D'une fête foraine pour émerveiller vos papilles et votre âme d'enfant. Il parait même qu'un parc d'attraction vient enfin d'ouvrir ses portes si vous prenez la peine d'aller tout au bout de la rue. En déambulant dans les rues pluvieuses, pourquoi ne pas vous rendre dans un de ces cinémas moldus débordant d'imagination? A moins que l'art théâtral ne vous parle plus. Et pourquoi ne pas abandonner vos habitudes de sorcier, d'oublier la facilité d'ouvrir portes et coffres d'un coup de baguette en vous perdant dans un escape game? Dépaysement garanti !

RP avec Malicia Evans



Sortir et faire plaisir. Le récit de ta vie. De mains en mains et de lieux en bars, te voilà tirée, par quatre mains qui aiment naviguer entre deux mondes. Une histoire de foire aux alentours d'un livre, et une décision prise à la va-vite d'explorer. Un parc aperçu, un choix imposé.

Les petits sont ravis. Ils prennent l'air, ils sortent, ils vont avoir un rhume. Le temps est clément mais leurs bronches moins. Ils sont couverts et marchent au final devant toi, ils aiment se perdre dans l'illusion qu'ils guident le chemin. Ce qui n'est pas totalement faux.
Ils ont choisi leur destination et entre les canards et les passants
Ceux que l'on ignore et ceux que l'ont nourrit
Ils oublient la maison et le grenier
Les peluches et les poupées.

Tu espères qu'ils ne seront pas comme toi
Sorcière qui ne sort jamais de sa tanière pour dévorer des
Enfants errant dans les romans.
Qu'ils seront plus sociables
Et moins casse-cous quand leur réveil sera fait
Cliché du parent qui souhaite plus pour ses enfants qu'il n'a réussi à attendre
Mais une fois avoir délivrée
Tu t'es rendue compte qu'il était naïf d'éviter les banalités.
C'est un peu triste d'ailleurs, de s'installer dans ce rôle
Cependant il suffit qu'ils s'éraflent le genou
Pour rappeler que rien n'est vraiment établi.

Après avoir couru partout, de leurs petites jambes qui parviennent tout de même à bouger, ils demandent à s'asseoir.
Tu n'as pas grand chose sur toi
Et les bancs se font rare, chose étrange dans les parc londoniens.
Tu reprends leurs mains et dans un ballet à six mouvements,
Vous vous dirigez vers ce qui semble être une parcelle pas trop occupée.
Tu te demandes comment vous allez vous disposer sans salir leurs manteaux,
Quand tu entends deux petits cris surpris.

Prête à prévenir une nouvelle catastrophe,
Tu retournes les talons
Pour voir tes deux minuscules répliques devant une autre encore plus microscopique.
Tu sens ta tête partir sur le côté, les sourcils froncés.
Depuis quand n'as-tu pas vu de bébé ?
Quelques mois à peine,
Mais tu as déjà l'impression d'avoir tout oublié
Avant de percuter que tu avais double fois ces derniers mois
Et que tu n'es pas prête de laisser ces nuits blanches à rendre leurs lits de la même couleur
Avant longtemps.

Tu approches, alors qu'ils essaient de voir
Si ses pieds sont plus grands que le pouce de la fille
Etonnés de voir encore plus frêles qu'eux
Evènement rare tu leur accordes.
Déjà ils se voient en train de jouer et de porter l'enfant que tu ne distingues pas encore,
Mais tu écartes les deux grands.

''Allons, laissez le respirer.''

Tu évites le sourire de connivence qui s'inscrit sur toutes les lèvres quand deux mères se rencontrent, pour lever la tête
Et du coup ne pas avoir à forcer le trait
Puisque l'étonnement est une gomme plus qu'efficace.

''Professeur Evans ?!''

Pardon de ce retard


Une lueur de reconnaissance commence à s'étaler sur la rétine de l'ancienne maîtresse des philtres, en lumière de bougie qui s'étend sur le mur. Tu la vois éteindre la lumière avec ses paupières-interrupteur, surmontées de cils qui luttent pour s'habituer aux changements d'éclairage.
Une surprise de plus dans ces retours imprévus. Une balade dans les herbes fades des non-magiciens, alors que le destin garde encore quelques lapins sur son chemin, et le petit lève son chapeau.
Ta professeure préférée, ici.

Tu n'étais pas objective, tu étais mauvaise avec les baguettes, elles ne semblaient jamais rien laisser échapper sous tes administrations. Les créatures, ça allait. La théorie ne te tuait pas comme leur présence. Mais les autres matières avaient été compliquées, malgré une constance imposée par ton nom.
En revanche, les potions te fascinent depuis toujours, et du peu que tu as choisi de te rappeler de tes années au château, tu aimais les fumées qui restaient bloquées vers le bas du chapiteau. Les odeurs et les tours, à contre-courant de l'horloge, tu pouvais reculer le temps l'espace d'un tourbillon alors qu'il continuait de te filer entre les doigts.
Peut-être que la matière avait effacé la réflexion, mais tu gardais un excellent souvenir de la femme devant toi.
Au moins un devait bien ressortir de ces sept années de calvaire.

Il n'était pas étonnant en soi de la voir avec un bambin, la déshumanisation des professeurs avaient ses limites, surtout à Poudlard où les enseignants étaient bien aise de montrer toute l'étendue de leur ''humanité'' à leurs élèves, de préférence dans leurs appartements privés. Alors la surprise ne dura que quelques secondes - enfin, c'est ce qu'il semblait - alors qu'elle observait son fils. Une affection prononcée, et une inquiétude marquée. Tu supposais donc ce bout d'humain était à elle.
Tu te souvenais d'un temps où tu arborais les mêmes airs alors que les petits babillaient dans leurs berceaux.
Une bien chaleureuse bienvenue dans le groupe des éternelles nerveuses.

« - Kathleen ? C’est bien ça ? Je ne m’attendais pas à te voir là, ça fait très longtemps ! Que deviens-tu ? »

Sourire sincère lorsqu'elle te reconnu. Toujours un peu flatteur de constater qu'en tant qu'apprenti, on pouvait marquer les maîtres, ou du moins s'inscrire quelque part où ils avaient la place de mettre votre existence.
Question question. La première partie était facile à écarter en passant sous les scies de tes sourires, mais la seconde l'était nettement moins.
Que deviens-tu ?
Question bien épineuse.
Tu es mère, elle l'avait bien vu. C'était sûrement ce qu'elle attendait comme réponse.

''Eh, bien, j'essaie de me réhabituer à Londres, je viens juste de rentrer d'une période de repos.

Repos que tu appuies en dirigeants ton regard vers les petits monstres qui restent dans leur coin en observant la scène. Tu leur accordes un sourire, et d'un mouvement de tête, tu montres ta compagne de parlotte. Les deux enfants lèvent la tête et articulent des ''bonjours'' qui devront suffire.
Au moins, ils tiendraient les bonnes manières de la famille, si ce n'était l'héritage.

Tu te permets de tendre la main à ta professeure, après une hésitation. Quitte à enseigner les politesses aux deux moitiés, autant le faire bien.

''Je vois que je n'ai pas été la seule occupée. Ce bébé à l'air de bien se porter. Puis-je demander son âge ?

Regard entendu vers l'enfant, et un léger sourire de nouveau. Moitié-flatterie, moitié-vérité. C'était un beau bébé, et tous les parents aimaient entendre des choses agréables sur leur progéniture, histoire d'orgueil déçu que l'on jette à la tronche de petits qui n'ont rien demandé.

''Je suis heureuse de vous croiser, également.''

Pendant que tu te perds en civilité tout en couvant les rejetons par instant du regard, tu laisses planer la question dans un coin de nuage que tu iras récupérer à coup d'échelle qui tombe en plein visage plus tard.
Que deviens-tu ?

Une familiarité qui s'installe déjà entre les deux groupes de sang, une opération complexe que de dire merci à toi à celle que tu as regardé avec respect il y a à peine quelques années auparavant.
Nouvel exercice que donne la professeure, et peut-être le plus difficile à accomplir finalement.

Tu prends place sur la mer d'herbe, recouverte d'écume en nappe colorée. Tu as l'impression de nager en terrain inconnu, un nouvel océan qui n'accepte pas les poissons ayant laissé des écailles. Mais les petits n'y voient aucune difficulté, juste un jeu dans l'aquarium dont ils ne voient pas le verre.

Tu oses te pencher pour regarder le bébé. Trois mois a-t-elle dit, trois fois la trentaine de jours, un nombre énorme en jeunesse nouvelle. Tu te souviens de ces mêmes émotions, de ces peluches qui sont restées dans la chambre, le grand lapin qui surveille leur sommeil. Tu souris en voyant la Malice s'adoucir pour l'Innocence. Une transformation ou juste un nouveau masque qui se lève, tu l'ignores mais cela réchauffe un peu tes veines qui n'ont cessé de s'écouler ces-dernières années, elles ont formé une cascade pour se terminer en lac paisible, tu essaies de nourrir les roseaux qu'ils pourront un jour rendre chêne.

Des questions sur les enfants, et un sourire fier qui naît.
Flatterie, ego surdimensionné pour ce que tu as créé
Mais qui ne dépend plus de toi, fierté mal placée.
Pourtant, tous les coeurs de mère ont un jour été gonflé par ces questions polies, même la tienne il fut un temps.

''Ils ont trois ans.''

Tu lui laisses le loisir de compter, d'additionner et de comprendre où repose le problème, mais tu as arrêté d'y faire attention il y a des années. Tu regardes les deux petits tourner autour du minuscule, et tu dois leur rappeler que ce n'est pas l'un de ces jouets que tu fais léviter,
Ils ont cru que la poupée s'appelait Wingardium, et un jour il comprendre ce que peut faire un mouvement de poignet.
Bref.

Tu la remercies de l'invitation, quelques mots en plus, et tu te souviens de la période où tu les comptais pour ne pas dépasser le nombre que tu t'étais fixée pour la journée. Evidemment, le silence n'est plus d'actualité dans la vie à trois, expérience qui a démontré que les comptines sont plus que des paroles mais un fil de sécurité, survie des bébés dans un monde déjà trop bruyant,
Tu aimerais qu'il y ait plus de silence.

Nouvelle question, et tu observes
La naissance du conte, tragédie et drame
Puis l'hommage au grand-père et au Dragon de père,
Trop de longueurs inutiles crient-ils
Et tu n'as jamais été d'accord avec cela.
Une longueur qui fait partie de tout ce que tu pourras leur donner un jour
Lorsque tu seras prête. Pour le moment, c'est tout ce dont tu disposes
Un nom et plusieurs autres à donner pour les intégrer,
C'est exactement ce que tu as fait.

Même ta moitié de sang a eu droit au spectacle, une sorte d'entrée en matière pour fêter ton retour dans le monde,
Mais les parades sont inutiles ici, elle a déjà vu un peu de toi, et trop de sincérité de sa part t'a obligé à laisser le loup de velours tomber.

''Aloyisia et Isaac. Et le vôtre ?''

Tu es presque déjà à cours de discussion, étranges d'éviter les sujets avec une enseignante, les pères sont tabous pour toi, et vous avez si peu en commun il te semble
Hormis le soleil devant les yeux en mèches,
Le serpent cousu au cœur et
Le sang qui s'agite dans leurs tempes
En vérité, plus que tu ne l'avais soupçonnée.

Tu tends les mains vers les enfants pour leur dire d'aller jouer un peu plus loin, laisser ce pauvre nouveau dans la cour de récréation pleine de bosses tranquille
Et ils s'éloignent main dans la main, déjà en train de regarder un papillon qui aura peur d'eux.
Tu les surveilles du coin de l'œil, essaie de suivre la conversation de manière polie, sans jamais détourner les yeux trop longtemps.
Une fois mais pas deux
Et les grands viennent toujours emmener les petits dans des endroits interdits
Expérience qui parle encore, et esquive à tout prix des coups dans le dos.

Les rires du bébé détourne ton attention et le tien gonfle ta poitrine en entendant le gazouillis, les oiseaux ont cessé de chanter, et tu t'imagines comprendre ce que l'autre mère pense de sa couvée.

''Il est éveillé. Vous arrivez à dormir ?''

Tu n'aimes pas parler pour ne rien dire, et même si cela t'intéresse, tu as l'impression de tourner en rond. Pas très douée avec la socialisation, et les enfants continuent de courir, tu hésites même à leur crier de revenir,
Mais il faut laisser vivre.

''C'est un beau bébé en tout cas.''

Tu souries sincèrement, tu espères que ce bout n'est pas celui qui tient sa vie comme dans ton cas, que plus la retient, mais tu sais que les jumeaux seront ton unique fierté en ce monde, et tu as juste assez de chance de les avoir pour réussir à chérir le petit qui n'est pas le tien pendant quelques instants, des souvenirs partis trop vite plein la tête.

''Profitez pendant qu'il est petit.''

Milo ♥

Poussière et graviers. Les chemins se croisent et s'entrecroisent. L'espace est vaste. Les machines impressionnantes. Elles tournent et volent et roulent et glissent. Un peu partout, on entend s'élever des cris de terreur. Mais de cette terreur bénéfique et exaltante. Celle qui fait battre le cœur à deux cents à l'heure et fait monter l'adrénaline. Celle qu'on recherche ardemment en montant dans des manèges comme ceux-ci. Ca pourrait paraître dangereux pour certain.e.s. Ca l'est moins que le Quidditch, quand même. Mais bon. Ces gens ne peuvent pas comparer.
J'avance, les yeux ouverts sur cette technologie et cette mécanique que nous ne connaissons pas. Le nez en l'air, je marche au milieu de cette foule d'anonymes. J'aime me perdre parmi ces gens. Ils ne me connaissent pas, je ne les connais pas. Nous nous ignorons tous superbement. Et en ça, je me sens tranquille. Pas de regard inquisiteur ou de personne avec qui il faudrait trouver les mots alors que nous n'avons pas envie de les trouver.
Les gens présents sont très divers. Des ados qui vont de manège en manège entre ami.e.s. J'entends et saisis leurs rires qui volent au vent alors qu'ils passent près de moi. Je ne comprends pas ce qu'ils se racontent tellement ils passent vite. Mais qu'importe, je m'en fiche. J'imagine qu'ils se racontent leurs trépidantes petites vies d'adolescents banals. Dans une capitale anglaise. Ou ailleurs, s'ils sont touristes.
Puis il y a aussi de nombreuses familles. Qui circulent vers les manèges plus soft avec des enfants plus jeunes. Des familles qui se connaissent, se retrouvent, discutent. Des gens bien comme il faut et banals à en mourir, sans doute. Des jeunes parents avec leur premier et unique bambin qui piaille d'excitation dans le parc d'attraction.
L'air est plein de mots. De voix. De langues différentes, aussi. Ces langues venues de partout qui ont convergé vers Londres. Après tout, nous sommes une métropole touristique et cosmopolite, il paraît.

Je m'arrête un instant. Des gens, sans faire plus attention à moi, me contournent. Je cesse de lever les yeux sur les manèges et regarde plutôt devant moi. Autour de moi. J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. Quoi ? Ou qui ?
Je suis venue avec... moi-même, pour sûr... mes vêtements, ma baguette dissimulée dans ma poche... et...
Sarah ! Ma cousine !
Grand Merlin, où est-elle ?! C'est elle qui a insisté pour que je vienne voir ces petites attractions toutes rigolotes avec James, son mari, et elle. Puis aussi leur fille Lisa, évidemment. Elle était même hyper heureuse, la petite, que je vienne. On s'entend plutôt bien, toutes les deux.
Voilà, j'étais censée passer l'après-midi avec eux. Et je les ai perdus. A force de trop d'inattention.
Mon instant de désespoir ne dure qu'une seconde ou deux. Rapidement, je me dis qu'on finira bien par se retrouver. Profitons-en pour se balader et explorer davantage les lieux !
Reprenant mes esprits, je plonge de nouveau dans la bonne humeur et me remets en route.

C'est quand même chouette comme truc. Et l'ambiance est sympa. Les Moldus vendent même des trucs à manger auxquels on n'est pas habitués chez nous. Par exemple « barbe à papa » ou « churros » indiquent les stand. Je me promets de tester ? Une fois l'exploration terminée.
Le nez de nouveau en l'air, je m'imagine un instant à la place de ces jeunes qui crient la tête en bas. Ils hurlent et ils rient en même temps. Puis quand ils remettent les pieds sur terre, ils s'esclaffent. Comme quoi. Pas si terrifiant que ça. Puis eux, ils sont attachés, ceinturés, sécurité. Quand on a la tête en bas sur un balai, croyez-moi, c'est une autre histoire !
Mon exploration se poursuit. Et je finis par stopper devant un manège composé de wagons disposés les uns derrière les autres. Couleurs sombres et braises. Une fausse sorcière bien clichée en décoration. Les lettres de feu indiquent « train fantôme ». Ah ben... c'est rigolo ça. Ils ont quel genre de fantôme ? Du style Peeve ? Celui qui t'agace jusqu'au bout de ton escapade nocturne et alerte tout le château que t'es hors de ton lit ?

Je suis trop content. On a tellement tanné les éducateurs qu'ils ont fini par accepter ! Et nous voici donc en super sortie à la fête foraine ! C'est absolument génial. En plus, y'a tous les copains de l'orphelinat. Bon, pis les moins copains aussi, mais c'est pas grave, parce qu'on est tous trop heureux pour ne pas s'aimer. En tous cas, moi, je les aime tous beaucoup beaucoup à cet instant. Parce que c'est grâce à nos efforts combinés qu'on en est ici, et je n'aurais jamais pu rêver mieux. Parce que je pensais qu'après ces premiers mois à Poudlard, l'orphelinat me paraîtrait finalement triste. Mais non, je suis super content d'être revenu. D'ailleurs, je crois que j'ai plus ma place ici qu'au château. Enfin, au moins, y'a personne pour se moquer de moi parce que je ne sais pas me servir de ma baguette.

Et puis, ça fait du bien, de se sentir normal. De retrouver ma vraie vie d'avant. Et d'être un peu en vacances. Je continue d'étudier, bien sûr, le plus sérieusement possible. Mais j'ai du temps libre tout plein quand même, et j'en profite pour jouer dehors avec les copains, comme avant. Bref, pour l'instant, c'est la fête foraine qui bat son plein. Avec ses musiques, ses lumières, ses manèges et ses stands qui s'étalent sur les différentes allées. Je ne sais même plus où donner de la tête. On a fait la grande roue au début. Parce que je voulais voir tout Londres de tout en haut, et j'étais pas le seul. Mais après, quartier libre, tant qu'on reste en groupe de cinq bien définis ! Un éducateur par groupe. C'est Miles qui s'occupe du notre. Heureusement, c'est celui que je préfère.

On se balade un moment, on s'arrête à un stand pour le goûter. Moi, je prends une barbapapa énorme. Y'a des crêpes aussi, et des gaufres, et des churros, et des chichis, et des pommes d'amour, et des bonbons multicolores, et plein de super bonnes odeurs. Sauf que du coup, j'ai pas le droit de rentrer dans les attractions avec ma barbapapa, et elle est bien plus longue à manger qu'une simple crêpe ! Je dois rester pendant que les autres s'amusent et montent dans le train fantôme. Mais tant mieux, j'aime pas ça, j'ai toujours peur tout de suite. C'est que c'est super angoissant comme truc ! Déjà, le noir, c'est pas mon truc. Mais le noir avec des monstres et des bruits forts et des gens potentiellement déguisés qui me courent après avec une tronçonneuse… Bah encore moins.

Mais je m'ennuie un peu. Une fois qu'ils sont montés dans les wagons et ont disparus dans la bouche énorme de la porte d'entré du train, me voilà tout seul pendant tout le temps du tour de manège. Y'a une dame à côté de moi. Elle regarde l'attraction avec intérêt. Je m'approche d'elle, un peu timidement. Il paraît qu'il faut pas parler aux inconnus, mais elle a l'air gentille. Et je m'ennuie tout seul. Alors je lui adresse un petit sourire angélique.

- Si vous voulez mon avis, faut pas rentrer là-dedans.

Des cris terrifiés se font entendre. Certains se sont fait surprendre par les créatures mécaniques ou humaines qui s'y trouvent. Un léger frisson parcourt mon corps tandis que j'engloutis un bout de barbapapa arraché au tout, en le faisant fondre dans ma bouche puis en me léchant les doigts collants de sucre rose.

- Je suis sûr que c'est dangereux !

RP avec Azaël
Précédement.

Ester observa le sol avec perplexité. C'était très étrange de marcher sur de la moquette avec des talons hauts, elle en venait presque à regretter les pavés qu'elle avait dut affronter dehors. Ce qui dérangeait surtout c'était de ne plus s'entendre marcher justement, mais elle l'oublia vite lorsqu'elle aperçu la guichet. Elle avait une mission ! Réussir à troquer son billet unique, contre deux l'un à côté de l'autre, parce que clairement se retrouver à mille lieu d'Azaël n'avait strictement aucun intérêt.

Nul besoin de baguette néanmoins lorsqu'on savait quoi dire et surtout lorsqu'on avait de quoi se faire entendre. Aussi il ne fallu pas plus que quelques minutes à la fratrie pour réussir à entrer dans la salle de spectacle. A ses frais évidement, Rachel n'avait même pas imaginé un seul instant le laisser payé. Elle n'avait dépenser que 3 gallions pour Noël alors elle pouvait bien faire ça. Quoi que lui ne lui avait rien offert... Hm. Rachel lui lança un sourire. Elle le lui rappellerait un jour, si elle avait besoin de quelque chose. Et inutile de vous offusquer derrière votre écran ! Marchander des biens et des services avec son frère faisait partie de ces plaisirs rares et inestimable dans une vie. Faire les maths de votre frère pour qu'il fasse votre allemand... ça n'a pas de prix ! Oui, que de projets...

Que de projets, mais pas vraiment le temps de discuter pour l'instant car entre leur discussion surprise à la boutique, le transport et leur galère de billets : le spectacle commença pas moins d'une minute après leur arrivé. C'était une belle salle d'ailleurs, ils étaient un peu moins bien placé que ce qu'elle avait espéré avec son billet de base mais ça irait. Ça irait d'autant plus que le premier magicien annoncé elle le connaissait bien. De réputation en tout cas.

Luc Langevin mesdames et monsieurs !

- Tu vas voir il a un de ces accents celui-ci ! Ria-t-elle en se penchant légèrement pour couvrir le bruit des applaudissements.

Tour n°1 : https://www.youtube.com/watch?v=ruYU3MSkhBI

C'est bien la première fois que tu entres dans un truc comme ça. Les seuls trucs moldus auxquels tu as assisté jusqu'à présent étaient des concerts. Et vu l'état dans lequel tu y allais à l'époque, autant dire qu'ils ne te laissaient pas grands souvenirs ensuite. Tu laisses Rachel gérer le trucs des billets. Toi, tu te serais contenté d'un simple sortilège de confusion pour que la nana vous laisse rentrer, mais visiblement ta soeur est légèrement plus diplomate que toi. Elle a effectivement réussi son coup sans le moindre sort. Pete de temps à tes yeux, mais après tout, chacun ses méthodes.

Tu lui emboîtes alors le pas pour regagner vos places. Vous êtes assez bien placés pour voir la scène correctement. Et les fauteuils sont hyper confortables, on peut au moins reconnaître ça. Par contre, tu commences vraiment à te demander ce que tu fous là. Parce que voir un spectacle de magie moldue... T'as quand même l'impression de tomber bien bas. Tu fais ça uniquement pour passer du temps avec Rachel. Pour qu'elle sache vraiment que t'es prêt à faire des efforts. Et simplement pour partager quelque chose d'autre qu'une énième dispute sans fin.

Le magicien est annoncé et une salve d'applaudissements retentit. Tu ne t'y joins pas, toujours très sceptique quant au spectacle qui va se dérouler sous vos yeux. Rachel te prévient que le type a un drôle d'accent, tu hausses les épaules. Mais dès qu'il arrive sur scène et commence à présenter les choses, tu dois reconnaître qu'elle a raison. Tu étires un sourire moqueur en lui chuchotant quelques mots.

- C'même plus un accent là, on comprend rien à ce qu'il raconte !

Mais tu ne quittes pas la scène des yeux. T'as hâte de voir ce qu'il va faire finalement. Le tour semble se dérouler sans accro, et tout le monde applaudit à tout rompre lorsqu'il exhibe le chat vert. Sérieusement ? C'est tout ? Mais n'importe qui peut faire ça ! Même toi t'es assez doué pour rendre un chat invisible le temps d'un tour. Quoi que... Pour un moldu c'est sûrement impressionnant. Tu te penches à nouveau vers Rachel.

- Mais ils sont tous aussi nuls ses tours ? Non parce que j'peux ptet lui montrer ce que c'est que la magie hein, ça le remettrait à sa place...

Il exagérait, mais Rachel commençait à comprendre que ça faisait partie de sa personnalité. Sans forcément être une personne méchante, il lui arrivait d'aimer être méchant. En se moquant par exemple ou en faisant quelques activités stupides. Défigurer le meilleur ami de sa sœur par exemple, se battre à mort avec l'homme de sa sœur... ce genre de choses. Alors la sorcière se pencha à son tour vers lui pour lui lancer un défi.

- Si t'es capable de faire ça sans utiliser la magie, j'veux bien rompre avec Peter.

C'était un blague, bien-sûr, jamais elle ne pourrait elle comptait trop sur lui et sur sa présence pour avancer. Ne pas craquer. Ne pas sombrer. Ester avait presque l'impression qu'il était là depuis toujours. Ce qui en un sens était le cas. Mais elle savait -ou plutôt elle espérait- que la réplique détendrait l'atmosphère entre son frère et elle. Que ça le ferait rire. Elle aimait le voir rire.

Vidéo.

Un nouveau magicien fut alors annoncé et Rachel se joignit au festival d'applaudissement. Parce qu'il fallait bien et parce qu'elle se montrait tout de même plus sensible à cette magie qu'Azaël. Un reste de sa vie moldu sans doute, ou juste le fait qu'il était impressionnant de faire croire à de la magie -même de bas niveau pour un sorcier- sans magie aucune. Ou alors c'était parce que le nouveau magicien avait belle gueule. Ça aussi c'était dans le genre de Rachel.

- Eh oui vous le savez aussi bien que moi, débuta le dénommé Enzo. Les magiciens ont toujours une très jolie partenaire. [...]

Et il expliqua, et Rachel écouta. Sans dire qu'elle était une habituée des salles de spectacle, elle en savait assez sur le déroulement de la soirée pour savoir à quoi s'attendre. Alors quand un magicien s'efforçait de prévenir le public sur l'importance de l'attention, elle savait aussi qu'elle n'y comprendrait rien.

Ce fut avec un regard amusée qu'elle le regarda monté sur sa chaise, puis faire son tour. Pour ensuite recommencer avec quelques explication en plus. Trois, deux, un... La sorcière tourna le regard vers le public, persuadé qu'il serait là quelque par. Eh bien non, il était resté sur scène, ce qui ne manqua pas de la faire rire doucement. Doucement et pas trop longtemps, parce dans un coin de sa tête il y avait cette petite voix qui tournait en boucle. Et si elle faisait honte à Azaël ? Il était un sorcier de sang pur, elle une imposteur persuadée d'être d'avantage moldu. Et s'il n'aimait pas la soirée ? Et si jamais il l'a trouvait ridicule ?

Tu hausses un sourcil. Sans utiliser la magie ? Il est où l'intérêt ? T'es sorcier toi, c'est bien pour ça que tu te permets de te moquer de la magie exercée par ce type. Il est moldu, aucun doute là-dessus. N'empêche, tu gardes dans un coin de ta tête que tu peux devenir magicien moldu du jour au lendemain si jamais la vie du côté sorcier devient trop difficile. Même si tu sais pertinemment que te produire sur scène ne pourra jamais être quelque chose qui te plaît. C'est qu'il faut être un minimum agréable avec les gens pour que ça fonctionne.

- Nan, sans magie ça n'a pas d'intérêt.

Enfin, tu dois quand même reconnaître que le type se débrouille bien pour un mec sans pouvoir. Il doit avoir une sacrée imagination pour mettre en place un truc pareil et que ça fonctionne. Un nouveau magicien entre sur scène. Le type s'amuse à disparaître dans le plus grand des calmes. Super, il vient d'inventer le transplanage moldu. T'as pas la moindre idée de comment il fait ça. Et quand il commence à tout expliquer pour finalement vous la foutre à l'envers, t'es carrément frustré. Il faut croire que tu commences à t'intéresser à ce spectacle.

- Mais il est sérieux à faire semblant d'expliquer là ?

Toi, ça t'agace, t'aimes pas qu'on se foute de toi. Alors tu sors ta baguette discrètement. Il va voir ce qu'il va voir. Tu la pointes sur lui en informulant un #Everte Statum. Et pouf, Monsieur le Magicien qui se croit trop stylé se retrouve sur les fesses en pleine représentation. Tu ranges directement ta baguette, te joignant aux rires des spectateurs de la salle. Tu te sens vachement mieux.

- Voilà, tu vois, ça c'est assurer un spectacle !

Tu te doutes qu'elle risque de ne pas être très contente. Mais après tout, t'as été discret, et tout le monde pense que le mec s'est simplement pris les pieds dans quelque chose, ou qu'il est pas capable de marcher. C'est ça à force de disparaître, on finit par oublier les bases du déplacement.

Malgré son goût pour la magie moldu -ce genre-là tout du moins, les gothiques qui faisaient mine d'être de vrai sorcier l'avait toujours exaspéré. A croire qu'il fallait être sombre et parler au diable pour être sorcier... - Rachel ne pouvait s'empêcher de gigoter sur sa chaise. La présence d'Azaël après leur dispute de l'autre fois la rendait vraiment nerveuse. Elle avait à la fois peur de regretter son attachement et terrifier à l'idée de n'être jamais proche de lui. Alors quand elle le vit ranger discrètement ranger sa baguette après que le magicien fut tomber, elle n'adressa aucun commentaire. Elle sourira juste doucement, en voyant la mine réjouit de son frère. C'était ça qui l'amusait ? Rire des autres ?

Rachel était partagée, elle commençait à se demander si cette soirée était réellement une bonne idée, si elle ne risquait pas de se mettre à dos le ministère. Voilà bien longtemps que ses problèmes avec eux étaient régler, mais allez savoir... avec tous ces changements rien n'était vraiment impossible. Elle n'avait pas vraiment envie d’aggraver ses rapports avec sa sœur si bêtement. Cependant, en voyant le troisième magicien arriver sur scène avec son sourire stupide et sa voix plus qu'agaçante, elle en arriva à se dire qu'un peu de sorcellerie ne ferait pas de mal. Oh il n'était pas mauvais en soit, il faisait comme les autres finalement, mais le tout avait un côté très humiliant.

Vidéo.

Et le voilà qui commençait déjà avec son micro... Rachel souffla d'exaspération et leva les yeux au ciel. Un peu de magie ne ferait pas de mal si ? Et si cela pouvait lui permettre de se rapprocher un peu d'Azaël... Encore un peu hésitante, elle craqua néanmoins quand le magicien commença à faire "étitititititititi étitititititititi" avec ses doigts. Comme si cela pouvait vraiment ressembler à un sort... Se penchant du côté d'Azaël, la sorcière marmonna un #Silencio en direction de l'idiot.

- Etitititititi étitititititi, se moqua-t-elle avec une grimace moqueuse et un mouvement ridicule des doigts.

T'es surpris de la non-réaction de ta soeur à l'usage que tu viens de faire de la magie. Comme si elle s'en fichait. Elle est bien la dernière personne dont tu attendais une telle chose. N'empêche, le magicien finit par laisser sa place à un autre qui est lui très... Insupportable. Il n'y a pas d'autre mot. Plus tu le regardes faire son tour, plus t'as envie de le gifler à lui en faire tourner la tête. A croire qu'il fait exprès d'être le plus débile possible. Son tour ne te plait d'ailleurs pas tellement. C'est grillé à dix mille miles à la ronde que ses bouteilles n'ont pas de fond et qu'elles sont empilées dans son tuyau.

Et cette voix... T'es limite prêt à te lever pour le huer, lui gueuler d'aller se cacher pour qu'il arrête de t'énerver de la sorte. Mais Rachel intervient avant toi, magiquement. Les yeux écarquillés, tu la regardes pointer sa baguette sur le magicien, le privant ainsi de la parole. Et la voilà qui se moque de lui. Une fois la surprise passée, tu lui lances un regard complice tout en te retenant d'éclater de rire. Mais le sourire que tu affiches est des plus sincères. Jamais tu n'avais pensé qu'elle était du genre à savoir s'amuser de la sorte, en faisant fi des interdictions ministérielles.

Le magicien semble gêné, mais il continue son tour en utilisant de grands gestes à la place de sa voix, rendant le spectacle pathétique, mais tout aussi navrant qu'auparavant.

- Il a besoin de plus pour s'arrêter je crois...

Et t'as bien l'intention de l'y aider. Ta baguette ressort de ta poche tandis que ton sourire s'élargit à la simple idée de ce qu'il va suivre. Car c'est un double #Calvorio qui s'échappe de ta baguette. Le premier fait s'envoler le chapeau du type sous son regard ébahi. Et le second provoque la perte d'absolument tous ses cheveux. Cette fois-ci, la salle est prise d'un fou rire général, et le magicien essaie de garder la tête haute, comme si tout cela était prévu dans son spectacle. Mais sa mine déconfite prouve bien le contraire, et le voilà qui quitte enfin la scène.

- J'ai toujours eu envie de lancer ce sort...