C’est ta première année à Poudlard. En tant que prof, je veux dire. La première année que tu enseignes à Poudlard. Tu t’es retrouvé au poste de prof de potions. Bien sûr, tu apprécies beaucoup l’art de la préparation de potions, et tu es doué dans ce domaine. Mais, tu n’as que vingt-trois ans, et aucune expérience de professeur à ton actif. Allais-tu t’en sortir ? Allais-tu être un professeur de qualité ?  Au contraire, allais-tu complètement rater ton coup ? Tu apprécies apprendre et transmettre, c’est indéniable. Mais, tu avais aussi toujours été un élève isolé, et tu as toujours eu du mal avec le contact social. Tu espères pouvoir être une aide, un exemple, une inspiration pour les élèves, que ce soit au poste que tu voulais, ou a un autre.

Le doute n’était pas tellement une partie très active de toi-même. Le livre sur ce phénomène n’était pas très rempli, et tu avais un peu de mal à comprendre l’entièreté de la chose. Les émotions et les sentiments humains t’effraient énormément, n’est-ce pas ? Bizarrement, celles que tu connais le mieux sont la solitude et la tristesse. Tu ressens peu d’émotions. Tu as du mal à ressentir quoi que ce soit. Et tu aimerais bien. Mais, dans ta vie, que tu as passé presque seul, tu t’étais fait deux amis, et avaient vécu avec, plus ou moins souvent pour certains. Solitude est un compagnon de route de longue date, et Tristesse a fait quelques apparitions au cours du voyage. Peu à peu, certains comme Joie, Désir ou Amitié font des apparitions furtives, mais trop peu pour apprendre à les connaître.

Afin d’avoir quelques conseils sur l’enseignement et sur les potions de manière générale, tu te dirigeas vers le bureau de Miss Bennet, la professeure de vol. Tu la connaissais de vue puisqu’elle est    gérante et préparatrice de potions pour la boutique d’accessoires de magie noire. Ainsi, cette préparatrice de potions émérites pourra potentiellement te donner quelques conseils, n’est-ce pas ? Tes pas résonnèrent dans les couloirs du château. Tu empruntes des allées que tu connais par coeur, vu le temps que tu y as passé il y a quelques années. Finalement, tu arrives à une porte que tu connais, et à laquelle tu toques. L’occupante t’invite à entrer, ce que tu fais, en refermant la porte derrière toi. Un décor particulier s’offrit à toi : des alambics. En temps normal, tu serais étonné d’en voir ici. Mais, c’était Lizzie Bennet, qui se trouvait là. Donc cela t’étonnais moins, au final. Tu la salua, t’approchant du bureau avant d’éclaircir la raison de ta venue.

- Bonjour, Miss Bennet. Je viens vous voir car je sais que vous êtes une potionniste émérite. Vous le savez, je suis nouveau professeur de potions ici, et même si je connais très bien mon sujet, je me demandais si vous n’aviez pas des conseils ou des remarques importantes à me faire, à propos de l’enseignement, ou des potions. Après tout, c’est ma première expérience d’enseignement.

Un sourire sur les lèvres, tu tentais de paraître agréable. Pas sur que tu y arrives, mais au moins, tu essayes.

Arthur ne pouvait pas rester tranquillement assis sur le canapé. Il s’asseyait, se relever, bouger ses mains dans tous les sens et mimait parfois des techniques qu’il avait apprises au football. Il faisait partie de ces gens pénibles qui, lorsqu’on les lançait sur un sujet qu’ils maîtrisaient, pouvaient en parler pendant des heures et des heures et cela sans s’arrêter. Il ne se stoppait que si, et seulement si, on le lui demandait, mais par chance ou malchance selon le point de vue, Le Deliers paraissait s’y intéresser sincèrement.

– Sérieux ? J’comprends pas comment on peut ne pas connaître… Murmura Arthur. […] Et en fait j’étais dans un club à Paris, j’ai arrêté quand je suis arrivé à Londres, mais dans tous les cas j’aurais dû arrêter à cause de l’école. […] Je suis sûr que j’aurais pu devenir pro ! […] Du coup, j’étais sur le terrain et y avait des mecs un peu partout, et j’me suis faufilé entre eux, comme ça, et puis j’ai tiré, c’était peut-être le meilleur but de ma vie. Dit-il fièrement.

Le jeune homme se rassit sur le fauteuil en se laissant tomber et soupira doucement. Il avait parlé pendant trop longtemps. Au même moment, il observa Matt se lever et ses propos firent sourire Arthur. Il ne refusait jamais quelqu’un pour jouer avec lui et il adorait partager ses passions avec les autres. Il patienta quelques minutes tout seul. Sa tenue à lui n’était pas parfaite, mais il avait l’habitude de faire du football avec des vêtements pas forcément adéquats pour le sport. Son pantalon irait très bien. Au retour du blondinet, Arthur l’observa de haut en bas.

– Ouais, parfait !

L’enthousiasme de Le Deliers était contagieux. Le bouclé se leva d’un bond avec un grand sourire aux lèvres. Il voulut lui expliquer qu’il avait déjà un ballon qu’il rétrécissait et grandissait à sa guise et qu’il pouvait aller dans le parc, mais son camarade ne lui laissa pas le temps de parler qu’il avait déjà trouvé une idée. Arthur fronça légèrement les sourcils, curieux de connaître le fond de ses pensées et le suivi dans les couloirs de Poudlard. Face à la porte du bureau de la professeure de vol, le jeune homme comprit.

– Aaaaah, je vois !

Forcément, le bureau devait être le paradis des fans de Quidditch et qu’ont-ils besoin pour jouer à ce sport ? De balles. Elles étaient plus lourdes et plus dures qu’un ballon de football, mais il y avait possibilité de faire des choses assez sympas… La pièce était silencieuse. Arthur poussa Le Deliers dans le centre de la pièce et ferma la porte à clé. Même si dans un monde sorcier, cela était très peu utile. Le bouclé attrapa son ballon qu’il avait caché dans sa poche et l’agrandit à l’aide de sa baguette. Il le jeta à ses pieds et visa son camarade.

– Matt, attrape !

Il l’avait prévenu trop tard pour que le blondinet se prépare, mais assez tôt pour que ce dernier l’esquive. Le ballon fonça droit sur le mur et rebondit contre une armoire qui s’ouvrit légèrement puis contre un tableau qui tomba. Arthur se tourna vers Le Deliers et rapidement un sourire en coin apparut sur son visage. Il haussa les épaules et jeta un œil au lieu. Il remarqua une boîte. LA fameuse boîte où se trouvaient les balles de Quidditch. Le Gryffondor la porta sans trop de difficulté et la posa sur le bureau. Il l’ouvrit. Les deux cognards étaient bien présents, accompagnés du souafle et du vif d’or. Arthur se tourna vers son ami et tenta de se faire comprendre avec un sourire en coin.

Qu’est-ce que c’était agréable d’être avec quelqu’un qui comprenait vos intentions en un seul regard. Arthur savait que si la professeure de vol les trouvait ici, ils risquaient des sanctions plus ou moins graves. Mais c’est ça qui rendait leur partie de football improvisée encore plus excitante que d’habitude. Ils avaient à disposition diverses balles, enfin, il fallait éviter le cognard... et les murs devenaient des obstacles qui rendaient le jeu encore plus amusant. Arthur avait même fait une révérence, fier comme un coq, devant la réaction de son ami... alors qu’il n’avait, soyons objectif, que fait tomber un tableau. Le bouclé observa Le Deliers sortir le Vif d’Or. En quelques secondes, il devint invisible à ses yeux. Le Quidditch était loin d’être son sport favori. Il l’appréciait tout de même, mais il ne dépassait pas le football. C’était donc sans grand étonnement que le jeune homme n’avait jamais fait de réels matchs de Quidditch. Il montait rarement sur un balai, il préférait utiliser ses pieds.  

Arthur n’était pas prêt à faire la même erreur que le blondinet (à moins que ce soit de sa faute ?), il recula aussi et se prépara à intercepter le Souafle. Balle plus imposante qu’un ballon de football, en fait, en tant que sang-mêlé avec un parent moldu, il pouvait même dire que le Souafle avait la taille d’un ballon de basket. La matière était aussi différente, le poids devait donc être aussi changé. Cela n’arrêta pas Le Deliers, Arthur se concentra pour réceptionner au mieux la balle, mais au dernier moment, le Vif d’Or vint lui chatouiller le visage. Il voulut le dégager avec sa main et il tira sans viser dans le ballon. Ce dernier s'élança contre une étagère remplie de manuels de... Potion ? Quelques centimètres de plus sur le côté et il faisait tomber des balais. Le ballon retomba finalement sur le bureau, poussant au passage les divers objets qui se trouvaient dessus puis roula lentement vers le sol.

– Hé m*rde, p*tain de Vif d’Or.

La petite balle dorée volait paisiblement au centre de la pièce. Comme par hasard, elle s’était calmée alors que quelques secondes avant elle était venue l’embêter.  

– Ce truc va être impossible à attraper.

Dit Arthur en portant son attention sur Matt. Le bouclé s’étira et recula jusqu'à la porte. Cette fois, il était prêt à recevoir le Souafle, ou son ballon de foot.

Saison 30 - Hiver
Autorisation d'Arthur, Matt et Lizzie de venir mettre mon grain de sel dans cette histoire !


Encore une belle journée d'hiver ! Je sors de mes deux cours préférés : Potion et Botanique !  J'ai trop bien réussi mes travaux pratiques en potions, j'ai même pu quitter le cours avant tout le monde, m'attirant les regards noirs de mes camarades première année.

D'ordinaire je serai restée par solidarité et pour bavarder un petit peu. Mais j'ai de l’énergie à revendre aujourd'hui !  Alors j'ai bien envie d'enfiler ma tenue de Quidditch et d'aller me défouler un peu dehors.  Je passe donc par la salle commune pour me mettre en tenue et prendre mon balais puis je prend le chemin du bureau de ma prof de vol à qui j'espère bien pouvoir emprunter un souaffle.

Depuis quelques temps, madame Cojocaru me laisse lui emprunter du matériel pour que je puisse m’entraîner. Je crois que c'est parce que je joue dans l'équipe de sa maison qu'elle m'accorde ce petit passe-droit.

Balais sur l'épaule, j'arrive donc dans le couloir menant au fameux bureau quand j'entend un bruit sourd. Je m'arrête devant la porte, perplexe. Je tend l'oreille un instant.  C'est quoi ce ramdam ?  Elle bouge des meubles là-dedans ou quoi ?

Avec prudence, je viens cogner à la porte, trois petits coups discrets.

Toc toc toc

Quelques secondes de silence, puis j'ose un timide :

"-Madame Cojocaru ? Vous êtes là ? C'est moi, Daisy."

Le Vif d’Or s’était éloigné, le bureau était désencombré de tout son bazar, normalement, rien n’allait déranger la trajectoire du ballon et rien n’allait distraire Arthur qui avait les yeux rivés sur Matt, puis sur son pied. Sa position n’était pas parfaite, mais le Gryffondor allait anticiper le mouvement afin de ne pas louper la balle. L’objectif était de réussir au moins une fois, à se faire la passe. A chaque fois elle tombait et cela en devenait presque humiliant pour Arthur. Ce dernier se positionna et allait encourager Le Deliers à tirer, mais... Il se fit couper. Quelqu’un venait de toquer à la porte du bureau. L'avantage, c’était qu’elle était fermée à clé, ils avaient donc quelques secondes d’improvisation avant que la personne pense à utiliser sa baguette. Comparé à son ami, Arthur était loin d’être stressé, il trouvait même cette situation plutôt comique.

– C’est bon, détend toi mec, c'est rien, chuchota le bouclé.  

Il lui sourit, puis s’écarta de la porte. Il fallait réfléchir et vite à une excuse. Il laissa Le Deliers passer et l’écouta parler avec la gamine. Madame Cojocaru était occupée alors ? Un sourire en coin prit place sur le visage d’Arthur et il pouffa discrètement. Il s’assit sur le bureau de la professeure et se racla doucement la gorge. A l’abri des regards de l’élève, il se força à prendre une voix féminine et fluette qui était, il fallait l’avouer, ridicule.

– Maaatt... Ferme cette porte mon grand, je n’en ai pas terminé avec toi.  

Ridicule, tout comme sa blague, mais dans ce genre de situation, il ne fallait pas compter sur Arthur pour prendre des décisions intelligentes. Il prenait ces événements avec trop de nonchalance et en rigolait plus qu'autre chose. La preuve étant, il se retenait d’éclater de rire. Mais il fallait bien détendre l'atmosphère et surtout son camarade. La gamine allait forcément s'en aller à un moment donné et ils pourraient partir eux aussi, incognitos, avec l’esprit tranquille.

Un garçon ouvre, je m'attendais pas à ça. Je cligne des yeux et j'affiche un air surpris.

- Heuh ... Salut.

Il embraye direct. Je suis clairement prise au dépourvu.

- Que puis-je pour toi ? Ms Cojocaru est.. euh.. occupée pour l'instant.

Il est ... essoufflé ? Ou peut être juste contrarié de me voir visiblement ...  

- Ah bon ? Oh .. Tant pis.

J'ai l'air logiquement déçue. Je l'ai forcément déjà vu ce garçon. Quelque part. A la table d'une autre maison sans doutes. Je le saurais si il était "de chez moi". Il a pas l'air si vieux. 3e année peut-être ? Et en tenue de sport. Peut être qu'il a un cours particulier avec la prof lui aussi. Mais je me reprend, je lui souris quand même.

- Il est classe ton bonnet. J'ai dit le premier truc qui me passait par la tête. Même si c'est un peu bébête. C'était histoire de causer. Je le connais pas. Il a l'air sympa. Et de fait je trouve vraiment son bonnet classe ...

C'est là que j'entends venant du bureau une voix de fausset.

– Maaatt... Ferme cette porte mon grand, je n’en ai pas terminé avec toi.

De nouveau j'ai l'air surprise. Genre beaucoup. Pas une seconde je confonds la voix que je viens d'entendre avec celle de madame Cojocaru. Mon doute doit se lire sur mon visage. Je penche la tête sur le côté et me penche légèrement vers l'avant, essayant de jeter un coups d'oeil dans le bureau par dessus l'épaule de "Matt".

-Vous faites quoi dans ce bureau ?

Mon ton parait plus intrigué qu'inquisiteur. Ce n'est pas l'intonation de quelqu'un qui est sur le point de se précipiter chez les préfets. Commençant à soupçonner quelque chose, je rajoute avec un sourire espiègle.

- Si c'est du théâtre vous avez l'air .... un petit peu nuls ...

Forcément. Forcément que la jeune Daisy n’avait pas cru en l’imitation d’Arthur. Il n’avait placé aucun effort sur son jeu d’acteur, il s’était juste forcé à faire une voix fluette. Même lui n’y aurait pas cru. La jeune fille se montrait curieuse, mais les deux lions voulaient continuer à jouer au football… Ou fuir, sans avoir quelqu’un dans leurs pattes. Arthur écoutait Le Deliers rattraper sa bêtise comme il le pouvait. Il profita de quelques secondes de silence pour s’adresser à son camarade.

– Sinon assomme là. Ou effraie là, chuchota-t-il avec un sourire en coin.

Le Gryffondor fut surpris de voir le regard de Matt porté sur sa personne. Sérieusement ? Il pensait vraiment que ça allait fonctionner ? Alors que quelques secondes avant, il avait utilisé le pire jeu d’acteur au monde pour imiter Madame Cojocaru ? Arthur le questionna du regard, mais apparemment c’était leur dernier espoir de la faire partir. Il se leva, se concentra puis se força à prendre une voix de femme plus réaliste… Compliqué quand on est un garçon… Mais, de loin, cela pouvait certainement passer.

– Daisy ? Dites-lui de repasser, s'il vous plaît. Nous n’avons pas encore terminé… Il chuchota ensuite, seulement à l’attention de Matt : Notre cours particulier.

Pour terminer sa phrase, il mima un mouvement de griffe dans le vide tout en roulant le r. Il ajouta un clin d’œil pour sublimer ce cliché et rit silencieusement à sa propre imitation. Que lui se permette de rire, ce n’était pas grave, Daisy ne pouvait pas le voir, cependant, Le Deliers devait rester sérieux. C'était difficile quand une personne sur les deux n’arrêtait pas de faire l’idiot. Néanmoins, l’idiot attrapa sa baguette et fit voler son ballon de football. Il le diminua et le mit dans sa poche. En cas de problème, cela éviterait qu’il se le fasse confisquer… Sinon, il allait devoir à nouveau rentrer dans le bureau pour le récupérer.

Alors là, je dois avouer que je suis carrément perplexe. D'un côté, le garçon au bonnet est super convaincant. J'aurais envie d'y croire. De l'autre, je trouve ses signes de tête un peu louches. Et depuis quand on prend des cours théoriques pour le vol ?

Ça sent le pipeau à plein nez mais si ca tombe tout ca c'est un pipeau pour une "bonne raison". Genre il est en train de parler de problèmes personnels avec la prof et ca l'embête que je débarque.  Il se fait embêter et frapper par des plus grands que lui ? Il a des problèmes avec sa famille ? Il y a des quantités de choses que je sais ne pas comprendre. Des fois il s'agit de "choses de grands" et là j'y pige encore moins de trucs.

La voix de madame Cojocaru me laisse quand même incertaine. C'est ma capitaine, je connais bien sa voix. Et elle sonne un peu bizarre là. Mais si c'est vraiment elle et que je perturbe vraiment ? Je vais me faire enguirlander ! Non, autant juste faire ce pour quoi j'étais venue au départ. J'ai un sourire gentil pour "Matt", alias le Garçon au bonnet. Je lance un peu plus fort pour me faire entendre jusqu'au fond du bureau.

"- Bonjour Madama Cojocaru ! Je peux juste vous emprunter une balle ? Je vous la rapporterai ... comme d'habitude"

Je rajoute un peu moins fort, pour le garçon à la porte.

"-Excuses moi "Matt", je voulais pas vous déranger. Mais je suis contente de t'avoir croisé ! Ça te dis de faire quelques lancer de souaffle après ton cours ?"

C'est là que mon oreille perçoit quelque chose. Un petit sifflement que je connais bien. Je regarde Matt avec des yeux ronds de stupéfaction.

"-Vous avez lâché un vif d'or à l'intérieur ??" Mais ... quelle idée saugrenue ! Si il s'enfuit dans le château ca va être la cata ! Même sous la supervision de madame Cojocaru. Je commence à comprendre pourquoi il garde la porte à moitié fermée !

Waouh. Sérieusement ? La jeune fille avait finalement cru parler avec madame Cojocaru ? Arthur ne savait pas vraiment quoi en penser. Est-ce qu’il devait en être fier ou plutôt être vexé ? Sa voix n’était certes pas très grave, mais elle était loin d’être aigüe non plus. Peut-être que c’était le début de quelque chose… Le commencement de sa future carrière en tant qu’acteur ou comédien de doublage… Qui sait ? Le jeune Gryffondor récupéra le Souafle avec lequel, lui et Matt avait joué quelques instants plutôt et le montra à son ami.

– Donne-lui ça, ça devrait la faire partir.

Mais cela aurait été bien trop facile. C’est vrai, ils auraient pu laisser le bureau dans cet état et la professeure de vol n’aurait jamais su ce qu’il s’y était passé. Mais la vie était bien plus intéressante et amusante avec des drames, alors le Vif d’Or n’avait pas terminé d’embêter les deux garçons. Arthur jura entre ses lèvres lorsqu’il entra dans le champ de vision de la jeune Poufsouffle.

– Heyyy, Daisyyy ! Il rit légèrement mal à l’aise et se gratta l’arrière de la tête. Comment ça va ? Tu voulais ça non ? Il tendit le Souafle.

Les voilà prit en flagrant délit de mensonge. Le bureau était un vrai capharnaüm et, si ce n’était pas la première fois qu’elle venait, elle allait rapidement le remarquer. Les deux lions n’avaient plus qu’à espérer qu’elle n’allait pas tout balancer à la professeure. Daisy était à l’entrée du bureau et pour l’empêcher de partir, (juste au cas où), Arthur sortit sa baguette et claqua la porte derrière elle. C’était en quelle année déjà qu’on apprenait « Alohomora » ? En cas d’une possible évasion, il espérait qu’elle ne savait pas le faire. Le problème numéro n’était pas réglé, mais tant pis, maintenant Daisy était complice. Il fallait maintenant résoudre le problème numéro 2, soit ce p*tain de Vif d’Or. Arthur fixa la petite balle dorée, enfin, il faisait de son mieux pour la suivre et la pointa avec sa baguette. Un sortilège d’attraction devrait suffire non ? En vérité, il n’avait aucune idée si on pouvait utiliser ce sort sur les balles de Quidditch.

– Ac…

Il n’eut pas le temps de terminer, que Matt le fit tomber. La tête d’Arthur frappa le sol et il se fit écraser sous le poids de son camarade de maison.

– Aïe, p*tain…

Les imbéciles, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Le bouclé leva la tête pour croiser le regard de Daisy.

– Tu voulais t’entraîner non ? Dit-il avec un sourire en coin. Premier exercice, attraper le Vif d’Or. Il posa ensuite ses yeux vers Le Deliers. Mec, t’es lourd.

Arthur éclata de rire devant cette situation absurde et laissa retomber sa tête contre le sol. Au-dessus de lui, il pouvait voir la petite balle dorée qui s’amusait à le narguer, volant de droite à gauche au plafond.

Et voilà que je me retrouve a avoir fait un pas à l'intérieur de la pièce et que la porte a claqué derrière moi. Tout se passe en même temps et un peu vite pour moi, c'est le chaos !

– Heyyy, Daisyyy ! Comment ça va ? Tu voulais ça non ?

Un peu interdite, je répond machinalement. Pas de la réponse la plus inspirée qui m'ait été donnée de sortir.

- Heu ... oui ? Salut ... heu ... machin !

Et je finis par pouffer de rire quelques instants plus tard.  en voyant la valdingue des deux compères qui finissent l'un sur l'autre.

- Han, vous avez bien essayé de m’embobiner en fait ! Je le savais ! Sourire triomphant alors que je les pointe de l'index.

Beh oui ... pas de trace de madame Cojocaru. Et un bureau sans dessus dessous avec un vif d'or lâché dans la pièce. Ils ont sans doutes fait tomber le vif d'or et eu toutes les peines du monde à le rattraper. Comme je les comprend, ça m'est arrivé il y a quelques semaines à peine, en pleine forêt interdite ! Ici dans un bureau fermé, ce sera du gâteau.

Je baisse les yeux vers eux, alors qu'ils étaient sans doutes en train de se relever. J'ai pas souvenir d'avoir vu ces deux là sur un terrain d'entrainement ... Entre ça et la baguette sortie, je me dis qu'ils doivent pas forcément bien avoir l'habitude du quidditch.

– Tu voulais t’entraîner non ?  ... Premier exercice, attraper le Vif d’Or.

- Haha ! Bon d'accord ! Je vais vous aider ...  Au  moins pour le vif ... Pour ranger le bureau par la suite ... on verra bien. En vrai de me fait plaisir. La perspective d'attraper le vif avec ces deux là est bien plus marrante que d'aller jouer toute seule à me lancer le ballon ...  Je pose sur le bureau mon balais et mon sac de sport. Je prend dans ma poche un élastique avec lequel je m'attache les cheveux en une courte queue pour me dégager le visage. Le vif d'or continue de siffler ça et là. Je n'ai pas l'air de me presser ni de stresser devant la tâche à venir.

- - Ça sert à rien d'utiliser les baguettes dessus, vous savez ? Il faut l'attraper !  Mais c'est pas parce qu'on peut pas utiliser la magie dessus, qu'on est obligés de l'attraper à la régulière. On peut lui empêtrer les ailes en lui lançant un truc dessus, vous voyez ?

Un truc .. mais quel truc ? Je rajoute avec un air malicieux.

- Tu me prêtes ton bonnet, Matt ? Si c'est bien comme ça que tu t'appelles.