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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Izsa Hilswood
Eileen I. Hilswood
Eileen I. Hilswood
Serpentard
Serpentard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Manumagie (Niveau 1)


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[Concours RPG] Un Noël édifiant - Izsa Hilswood
Eileen I. Hilswood, le  Mer 26 Déc - 21:06

TW Violence, même si j’ai été soft sur les descriptions



Joseph en était à son sixième café lorsqu’une forme argentée, ayant l’apparence d’un petit carnivore – furet, putois, hermine ?- arriva dans son bureau. Il ne connaissait personne ayant ce Patronus corporel. D’où est-ce que cela pouvait venir ? Il eut bien vite la réponse, une voix féminine et empressée s’en échappa.

Il vient d’y avoir une disparition dans le Chemin de Traverse. Une enfant, en plein milieu du marché de Noël. Dépêchez-vous, je vous attends devant Ollivander’s

Cela agit comme un choc électrique sur l’enquêteur galonné. Il sortit en trombe de son bureau et appela trois sorciers de son service à sa suite.

En quelques minutes, le temps de prendre l’ascenseur, les cheminées du Ministère, puis transplaner au Chaudron Baveur, Joseph arriva sur les lieux. Son équipe se déploya pour interroger les témoins et sauvegarder les lieux, ce qui n’était pas une mince affaire compte tenu du contexte. De son côté, il se dirigea vers la boutique de baguettes magiques. Deux femmes se trouvaient là, et il n’eut aucun mal à deviner de qui il s'agissait. L’une avait une trentaine d’années, elle était complètement éplorée et serrait un petit gant entre ses doigts. Il s’agissait de la mère de l’enfant disparue, cela ne faisait aucun doute. L’autre devait être celle qui l’avait contacté. Elle était plus jeune, l’œil vif, prête à bondir malgré sa corpulence peu impressionnante. Il lui semblait l’avoir déjà vu quelque part… Cheveux bruns coupés courts, joues rondes, menton fin… Hmm, elle n’était pas suffisamment spéciale pour qu’elle ressorte des milles visages anonymes qu’il avait pu croiser.

Quand elle le vit approcher, elle reconnu immédiatement un enquêteur officiel et lui tendit sa main qu’il serra brièvement :

Eileen Hilswood, c’est moi qui vous ai contacté. Je travaille au Ministère.

Ainsi, elle était de la maison ? Ça devait être de là qu’il la connaissait. Bizarre qu’elle n’ai pas précisé son service. Elle n’était pas de son Département, en tout cas.

Joseph Steamboat, Justice Magique. Que s’est-il passé ?

Hilswood se tourna vers la sorcière à ses côtés.

Dorothy Dougall, la fille de Mrs Dougall, vient d’être enlevée. En plein milieu du marché de Noël.

Merci pour votre coopération, Miss. Restez dans les parages, j’aimerais prendre votre déposition tout à l’heure. Mrs Dougall, nous allons discuter un instant.

Vous voulez que je vous ouvre la boutique ? J’ai les clés, j’ai bossé à Ollivander’s.

Il accepta, histoire d’être un peu au calme par rapport à l’activité dans le Chemin. Quelques instants plus tard, ils étaient assis dans la boutique, dans les fauteuils où attendaient habituellement les futurs premières années avides de posséder leur première baguette magique. L’ancienne boutiquière prit leurs affaires, les déposa sur un porte-manteaux, leur proposa des cafés. Elle commençait à se faire un peu trop curieuse et insistante. Qu’elle attende dehors, maintenant, il l’enjoignit.

Mrs Dougall était mariée à un moldu, ce qui faisait de sa fille une sang-mêlée. Dorothy avait sept ans, comme la plupart des enfants enlevés. Elle avait déjà fait démonstration de ses pouvoirs. Non, elle ne savait pas comment elle avait pu s’éloigner d’elle. Non, il n’y avait aucune raison possible à cet événement : pas d’ennemis de la famille, pas d’argent à en gagner. Aucun don spécial dont elle aurait pu hériter, ni Métamorphomagie, ni rien. Non, ils n’avaient jamais eu affaire aux Mangemorts, ni à l’Ordre du Phénix. Bien sûr, elle viendrait vers eux si d’autres choses lui revenait, bien sûr elle restait à disposition si il y avait besoin d’informations supplémentaires. Oui, ils la tiendraient au courant si il y avait la moindre piste qui se définissait. Rentrez chez vous, restez au calme, bonne journée.

Puis, ce fut le tour de Hilswood. Il lui demanda de le rejoindre à l’intérieur.

Vous pouvez me dire ce que vous avez vu, tout à l’heure ? Comment ça se fait, que vous étiez sur les lieux ?

D’accord, ça sonnait un peu comme une accusation. Joseph n’avait pas beaucoup de patience pour les gens qui fourraient leurs nez dans ses affaires, surtout une aussi sensible. Elle répondit très placidement :

Je donnais un coup de main à mes anciens collègues, pour le marché de Noël. J’ai entendu un cri, et j’ai tout de suite accouru. Avec tous ses enlèvements, vous voyez...

Hmm… Et vous n’avez rien vu de particulier ?

Bien sûr que non, elle n’avait rien vu. Ils ne voyaient jamais rien, les témoins.

Si. Avec la neige. J’ai retrouvé la piste de la fillette. Elle était seule, pas de traces d’un ravisseur. Elle s’est éloignée de sa mère au niveau du stand des Animaux Magiques. Elle a marché le long du stand de chamboultout. Là, elle a prit la direction d’une ruelle. Et puis, plus rien. Quelqu’un a du effacer le reste des traces.

Vous pourriez me montrer ça ?

Bien sûr, mais bon… On ne verra plus rien, maintenant. Avec l’agitation, la piste a été piétinée.

Montrez-moi la ruelle, alors.

Comme elle le lui avait dit, on ne pouvait plus suivre aucune piste. Tout avait été écrasé milles fois, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que de la boue et des morceaux éparses de neige. Dans la ruelle, par contre, ça n’était pas le cas. Elle se situait juste entre l’Allée et le Chemin, si bien que seules quelques pistes la traversaient, depuis la dernière chute de neige du matin. Aucune traces d’enfant parmi elles. Les deux sorciers avancèrent avec précaution.

Je pense que la fillette a subit un sortilège de l’Imperium. Ça expliquerait qu’il n’y ai aucune trace du ravisseur. Il l’aurait fait marcher jusque là, puis l’aurait rejoint, effaçant leurs traces à partir de ce moment. Dites-moi, vous avez des pistes sur qui pourrait être le coupable ?

Je ne discute pas des enquêtes en cours.

Heureusement, d’ailleurs, sinon il aurait été obligé de reconnaître qu’ils faisaient du sur-place depuis une semaine.

La brune plissa les yeux, visiblement irritée.

Je pourrais vous aider. Dans le cadre de l’enquête officiel. J’ai une expertise dans les baguettes magiques, et plein de formes de magie. Et je suis une duelliste accomplie.

Allez faire joujou ailleurs. Il y a assez de branquignoles qui s’inventent détectives amateurs sur l’affaire.

Les muscles de ses joues se contractèrent. La demoiselle ne semblait pas avoir l’habitude qu’on lui dise non.

Peu importe, lâcha-t-elle bien que sa voix était pincée. Bonne journée.

Elle se retourna, et transplana dans la foulée.

Avec la prime offerte par le Ministère, il n’arrêtait pas de croiser des pseudo-détectives privés. Cette récompense, c’était la pire idée qu’avait jamais eu un Ministre, de toute la carrière de Joseph. Des gens qui n’avaient aucune notion de procédure, de contamination, de méthode d’interrogation, ils voguaient de scène de crime en scène de crime, arrivant parfois avant son équipe et ramassant les preuves juste devant son nez, pour ensuite les lui monnayer. Et puis il y avait les fraudeurs, eux balançaient des pistes et disparaissaient avec leur prime avant que le service ne comprenne qu’ils avaient été trompés. Il y avait même eu un faux enlèvement, une fois, juste pour ramener l’enfant sain et sauf et toucher une somme colossale d’argent. Alors oui, le citoyen lambda était content de savoir qu’il y avait une prime, ça donnait l’impression que le Ministère prenait les choses en mains, qu’il mettait tout en œuvre pour régler l’affaire.
Que de la politique, et des bâtons dans les roues pour la seule force officielle. Merci Monsieur le Ministre.



De retour dans les bureaux de la Justice Magique, ils s’étaient immédiatement remis au travail. Cela faisait une semaine que les enlèvements avaient commencé, une semaine que tous les membres de la Brigade ne dormaient pas plus que quatre heures par nuit, quand ils dormaient. Etant donné la période, les médias avaient commencé à appeler le ravisseur le « Krampus ». De très mauvais goût, si vous demandiez à Joseph.
Ce qui était sûr, c’était que les enfants n’avaient aucun lien entre eux. En comptant Dorothy, deux garçons et quatre filles avait disparu, à Londres, Pré-au-Lard, et Loutry-st-Chaspoule. Quatre sang-mêlés, deux sang-purs. Tous entre six et huit ans, deux jours à douze heures d’écart entre chaque acte.

Et mis à part ça, ils ne savaient rien. Jamais la moindre demande de rançon, jamais de signe des enfants une fois qu’ils disparaissaient. Pourquoi les enlèvements avaient-ils lieu ? Combien de temps cela risquait de durer ?
Aucune idée.

Chou blanc.

A minuit, l’enquêteur s’apprêta à rentrer chez lui. Il mit sa veste, plongea ses mains dans ses poches… Qu’est-ce que… ?
Il sortit un petit objet, un peu mou. C’était… une oreille. Une oreille à rallonge sans fil. Quelqu’un les avait espionné. Il réfléchit un instant, mais conclut très vite : c’était la jeune femme du Chemin de Traverse. Comment elle s’appelait déjà ? Hilswood. C’était forcément elle qui l’avait posé là, à Ollivander’s, quand elle avait pris sa veste.

Il pesta, et se dirigea vers l’accueil. La sorcière qui se trouvait là somnolait légèrement. Il lui demanda d’une voix claquante :

Je cherche quelqu’un qui travaille au Ministère. Eileen Hilswood. Elle est dans quel service ?

Oh, Izsa ? Elle est du Département des Mystères.

Une Langue-de-Plomb… Les pires des pires.

Quand elle arrivera demain, prévenez-moi : il faut que je lui parle.


Le lendemain, l’employée des Mystères n’arriva pas avant la mi-journée. Il avait bien envie de la secouer un peu, d’autant plus qu’elle l’attendait en portant une expression mi-blasée mi-amusée.

Vous n’aviez pas une enquête à mener, aux dernières nouvelles ? Elle s’enquit, moqueuse.

Et vous, vous avez espionné des conversations confidentielles.

Il montra l’oreille à rallonge, qu’il avait rendue sourde dès sa découverte. Elle prit un air choqué :

Quoi ? Moi ? Son insolence ne s’arrêta pas là : Vous pourriez être plus sympathique avec la personne qui vient de découvrir des victimes du Krampus que vous aviez manqués.

Quoi ?

Elle lui envoya un regard voulant dire « t’es plus enclin à la coopération d’un coup, hein ? ».

Le Krampus s’en prend aussi aux nés-moldus.

Elle lui tendit des brochures de journaux moldus. Les informations étaient plus éparses, mais les choses semblaient claires : trois enfants entre 6 et 8 ans avaient disparu. Les moldus n’avaient pas fait le lien entre eux, ils suspectaient des proches des familles.

Comment vous…

Vous l’avez dis vous mêmes, tous les enfants enlevés sont des sorciers, c’est là leur unique point commun. Des sangs-purs, dans sangs-mélés… Alors pourquoi pas des nés-moldus ?

Mais alors quoi ? Pourquoi s’en prendre à des jeunes sorciers, pas encore à Poudlard ?

Je crains que ça soit très grave. Ils enlèvent des enfants avec des pouvoirs, qui ne les contrôlent pas encore. Ce n’est pas de la magie très puissante, pour l’instant, cependant elle est différente de ce que l’on pratique avec une baguette. Et l’univers ne manque de cérémonies occultes dans lesquelles on sacrifie des gosses pour de la magie noire.

Un frisson lui parcouru l’échine. Il en avait vu, des horreurs, avec ses années dans la Brigade Magique. Jamais quelque chose du genre.

Vous pensez qu’ils sont tous morts ?

J’en sais rien. Enfin, je ne pense pas, vu le rythme des enlèvements ils doivent se concentrer là-dessus, au moins pour l’instant. J’ai du mal à croire qu’ils puissent faire quoi que ce soit en moins de vingt-quatre heures, mis à part planifier leur prochain coup. M’enfin, c’est pas parce que je suis Langue de Plomb que je peux deviner la nature de la moindre magie mystique.

Et quand bien même… soupira-t-il. Savoir « pourquoi » ne nous suffira pas pour l’arrêter.

Joseph se perdit un instant dans ses pensées.

Je vais me charger d’interroger les parents moldus des enfants enlevés. Vous, essayez de trouver quel genre de magie peut être derrière cela.

Il avait beau détester qu’on se mêle de ses affaires, si Eileen avait raison alors elle était la plus à même de trouver le but du ravisseur. Et, il devait l’avouer, il venait de faire en quelques minutes plus de progrès que dans toute la semaine précédente.



Après avoir confirmé les disparitions des nés-moldus aux mains du Krampus, il était temps de mettre le service au courant de cette avancée. Lorsqu’il arriva au Département de la Justice Magique, il comprit cependant qu’il arrivait juste après une nouvelle disparition. Le Ministère était dans un état d’empressement total, les employés couraient d’un côté à l’autre dans un chaos quasi-complet. Était-ce « juste » la nouvelle disparition ?

L’un de ses équipiers lui indiqua que Humbolt l’attendait dans son bureau. Rien de moins que l’adjoint de la Directrice de la Justice Magique… Dans la liste des gens qui perturbaient ses enquêtes, tous n’avaient pas tous le même potentiel de nuisance. Mais tout en haut de ladite liste se trouvaient ses supérieurs hiérarchiques doublés de politiciens patentés.

Ah, Joseph. Où étiez vous donc ?

J’enquêtais.

Eh bien, vous avez raté le dernier enlèvement. Armand Nott, à deux pas du manoir familial.

Un sang-pur, donc. Et pas le moindre : l’héritier des Nott.

J’en ai découvert trois autres, des enlèvements. Trois nés-moldus, qui étaient passés sous nos radars.

Je commence à croire qu’il y a pas mal de choses qui passent sous vos radars.

Joseph ne répondit pas, préférant se mordre l’intérieur de la joue.

Le Ministre a décidé de prendre les choses en main. Nous allons offrir une protection rapprocher à tous les enfants de sorciers entre six et huit ans. Et si le Krampus se pointe, on l’arrêtera sur le coup.

Joseph mesura ce qu’on lui disait. Protéger -quoi- soixante, soixante-dix enfants ? Ça n’était tous simplement pas possible. D’ailleurs il y avait un point non résolu par le plan magnifique du Ministre :

Comment vous comptez protéger les nés-moldus ? Ils ne se trouveront pas facilement. En plus, leurs familles ne font pas partie de la communauté magique, alors ils auront plus de mal à être protégés par nos services…

Dites moi, Joseph, siffla Humbolt d’un air glacial. Avez-vous déjà vu des moldus voter à des élections ministérielles ? Les enfants dans le programme de protection sont ceux qui importent. Maintenant sortez d’ici, et faites ce qu’on vous dit.

Tout était en train de lui échapper. Vingt-cinq ans de service, et on lui demandait d’obéir à un parvenu incapable de gérer une enquête. La protection qu’ils allaient offrir était une vaste blague. Tout simplement parce que c’était pas une mesure qui avait pour but d’être efficace, c’était un coup de com’. Tout le monde allait en entendre parler, Krampus y comprit. Alors de trois choses l’une. Soit il allait arrêter ses attaques, et les enfants déjà enlevés ne seraient jamais retrouvés. Soit il allait se rabattre sur des cibles faciles, les nés-moldus, et le Ministère allait soigneusement fermer les yeux. Soit le Krampus n’allait rien changer à ses plans, s’en prenant aux agents sur place, qui ne seront pas suffisamment nombreux pour être efficaces dans leur mission. Aucune de ses trois issues n’étaient bonnes.
Joseph n’était plus un détective, il était un chien de garde.

De retour dans son bureau, il prit plume et parchemin, et envoya une note à Vivian Strugatsky.





Le lendemain matin, trente minutes après la sortie de l’édition spéciale de la Gazette du Sorcier, il était renvoyé du Ministère de la Magie. « Les révélations d’un enquêteur », « le Ministère abandonne les enfants nés-moldus au Krampus », « la politique autour de la Justice Magique mise à nue ». Il était plutôt satisfait de son effet. Même si il n’allait pas révolutionner le fonctionnement du Ministère, cela allait les secouer, eux et leur politique d’un autre temps.

Il fit donc pour la dernière fois le trajet depuis sa maison jusqu’au Ministère. Il allait récupérer ses affaires et puis… le chômage. Franchement, à cinquante-sept ans, il était trop vieux pour un changement de carrière. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire, maintenant ? Son tempérament de Gryffondor le menait décidément sur des chemins accidentés… Il n’en regrettait rien.

Mr Steamboat ?

Eileen Hilswood venait d'apparaître prêt de lui. Ils étaient dans le Hall du Ministère, s’approchant de l’ascenseur.

Je vous cherchais. Je pense que j’ai trouvé la raison des enlèvements.

La jeune femme avait des cernes profondes, ce qui donnait l’impression que ses yeux étaient tout petits et enfoncés dans leurs orbites. Avait-elle dormi depuis qu’ils s’étaient vus, hier ?

Dites-moi.

Vous ne voulez pas qu’on parle dans votre bureau, plutôt ?

Elle n’avait aucune idée du fait qu’il venait d’être viré. Elle n’avait peut-être même pas lu l’édition de la Gazette du matin. Et vous savez quoi ? C’était une excellente nouvelle. Ça n’était pas parce qu’il avait été viré de l’enquête officielle qu’il comptait baisser les bras, oh là, non.

Non. Sortons d’ici, je n’ai pas envie que mon équipe sache que j’implique quelqu’un d’extérieur dans l’enquête.

Le mensonge n’était pas terrible. Crédible que jusqu’à un certain point. La Langue-de-Plomb, heureusement, ne semblait pas trop dégourdie ce matin. Sa capacité d’attention à cet instant contrastait comme le jour et la nuit avec celle dont elle avait fait preuve à leur première rencontre. Elle le suivi donc sans protester jusqu’à un café dans le Londres moldu.

Alors, qu’est-ce que vous avez ?

Des Obscuri. Je pense qu’il cherche à créer des Obscuri.

De quoi parlait-elle ? Cela lui disait quelque chose, mais…

Ce sont des créatures magiques, non ? Comment peut-on en « créer » ?

Pas exactement, elle avait l’air lugubre. Ce sont des parasites. Ils se développent dans le corps de leurs hôtes…

Des enfants…

Était-ce pire que ce qu’il avait pu imaginer ? Probablement pas. Mais ça n’était pas loin.

Oui… des enfants n’ayant pas encore appris à contrôler leurs pouvoirs. On les oblige à les réprimer, et ça… les ronge de l’intérieur.

Mais… cela fait des années et des années qu’aucun Obsucrus n’a été aperçu !

Plus les enfants sorciers sont en sécurité, moins il y a de risque. Depuis que le Secret Magique existe, les cas sont extrêmement rares. Le dernier Obscurial dont j’ai pu retrouver la trace s’appelait Croyance Bellebosse, il y a prêt de 200 ans. Grindelwald comptait utiliser son pouvoir pour devenir incroyablement puissant.

Et le Krampus s’en fait une armée…

En tout cas, cela signifie qu’il n’est pas trop tard. On peut encore les sauver.

Je n’en suis pas si sûr, soupira-t-il. Le Ministère a décidé de déférer des agents chez tous les enfants sorciers… sauf les nés-moldus.

Eileen jura, et pas qu’un peu. Puis, elle se prit la tête dans les mains et se frotta les yeux. Soit elle était en intense réflexion, soit elle essayait juste de récupérer des micro-secondes de sommeil.

Grindelwald, finit-elle par dire. Elle s’arrêta là, comme si elle s’était parlé à elle même.

Grindelwald, oui… Le sorcier le plus terrible du début du 20ème siècle. Même aujourd’hui, certains sorciers continuaient de suivre ses enseignements, des intégristes complètement barjos, dans le genre des Mangemorts, mais moins nombreux et plus à cheval sur la notion de sang-pur. Joseph avait déjà enquêté sur un de leur groupe, et avait tout démantelé. L’un de ses équipiers y avait laisser un œil, lui quelques semaines à Sainte-Mangouste. Était-ce possible que le Krampus soit un adepte dans la nature ? Difficile de l’affirmer sur le simple fait que les Obscuri était le seul point commun entre ces deux ennemis public n°1. Pourtant, c’était mieux que rien.

Peut-être qu’en enquêtant sur Grindelwald, nous pourrions obtenir plus d’informaion sur la façon dont les Obscuri se développent.

Malgré son regard vide, il devina qu’elle était intéressée.

Au cours d’une de mes enquêtes, on a délogé des adeptes de Grindelwald d’un de leur QG. On avait pas trouvé grand-chose sur place mais… en cherchant spécifiquement des choses sur les Obscuri, vous aurez peut-être plus de résultats.

Cette fille était une Langue-de-Plomb qui avait passé ces 12 dernières heures à étudier les Obscuri. Si il y avait une personne qui pouvait remarquer des indices manqués dans la zone, c’était elle.

On y va ? Il demanda, impatient.

Maintenant ? Que nous deux ?

Vous avez envie d’attendre un nouvel enlèvement ? Oui, maintenant. L’endroit est vide de toute manière. On y va que pour récolter des indices.

Une fois sortis du café, ils pouvaient transplaner devant en quelques secondes. Eileen lui saisit donc le bras, et ils disparurent en un « CRAC ».

En arrivant devant le vieux manoir, l’ex-enquêteur désactiva l’alarme magique d’un coup de baguette. Les deux sorciers pénétrèrent dans le bâtiment. Leur fouille n’allait pas se faire de manière méthodique, pièce par pièce : ils se montèrent immédiatement vers la bibliothèque, sachant très bien que ce qu’ils cherchaient ne se trouvait pas dans la salle de bain. Hilswood partit se perdre dans les rayons et lui, après avoir jeté un coup d’oeil dans le bureau, soupira. Chaque seconde qui passait  l’éloignait de plus en plus de l’enquête officielle, et par conséquent du Krampus. Profiter des accès du Ministère tout en étant viré, ça n’allait pas durer très longtemps.

Il regarda le paysage par la fenêtre. Une forêt décidue s’étendait à l’horizon, qui devait être verdoyante en mai, mais qui actuellement ne ressemblait qu’à un enchaînement de troncs sombres et tortueux. Le sol était humide, jonché de monticule de neige en train de fondre. De là où il était, il remarqua alors quelque chose : une forme grise, en plein cœur de la forêt, qui aurait facilement pu être camouflé par le feuillage si cela avait été la saison. On aurait dit… du ciment.

Hilswood, lança-t-il. Venez voir.

Qu’est-ce que… Elle plissa les yeux… On dirait un bunker.

Il en avait entendu parlé. C’était des structures moldues de la 2nde Guerre Mondiale, à l’époque où Grindelwald était en puissance.

On y va.

Vous êtes sûr ? Ça pourrait être dangereux.

Gardez votre baguette prête. On appelle des renforts au moindre danger.

L’ex-enquêteur était téméraire, mais pas fou. Si il pouvait éviter de se faire retirer l’enquête, il le ferait, mais pas au point de risquer sa vie.

Retrouver le bunker à partir du plancher des vaches ne fut pas une mince affaire, car il était invisible à leur niveau. Même si leur vue n’était pas trop bouchée par les arbres nus, cela n’empêchait pas le terrain d’être difficile à arpenter. Ses chaussures et le bas de son pantalon étaient couverts de boue lorsqu’il déboucha enfin sur l’entrée de la structure.

Par ici, il appela, puisqu’ils s’étaient séparés pour couvrir plus de terrain.

Il ne l’attendit pas pour rentrer. Sa baguette fermement dans sa main, il descendit les marches.

La structure continuait par un long couloir entouré de mètres de béton. Bizarrement, il ne faisait pas sombre : des lumières moldues lui permettait d’avancer sans Lumos. Au bout du couloir, il arriva à un angle droit. Le chemin continuait sur la gauche, semblant ne pas avoir de fin. Tout était silencieux, malgré son impression de rentrer dans les entrailles d’un monstre.

Et soudain…

Oh p*tain.

A sa gauche, une pièce, maintenue fermée par une grille. Dix petites formes sombres. Il venait de trouver le repère du Krampus.

Trois enfants le remarquèrent, et bien vite un brouhaha s’éleva de leur cellule.

Des bruits de pas résonnèrent derrière lui, il tendit sa baguette. Ouf, Eileen. Elle courrait ? Vite en plus. Elle sprintait dans sa direction.

Il faut… elle était à bout de souffle. Partir. Vite.

La jeune femme était pâle comme un cadavre, yeux écarquillés. C’était… de la peur ? Panique ?

Pas. De. Magie.

Elle agita sa baguette désespéramment. En  un éclair, il comprit ce qu’elle voulait dire. Si réprimer la magie d’enfant sorcier était la manière de faire apparaître un Obscurus, alors un sortilège de Neutralisation Magique devait être incroyablement efficace.

Spero Patronum

Rien n’en sortit. Pas même une petite fumée argentée. Il réessaya avec un sortilège de Communication instantanée sans plus de résultat.

Il faut qu’on parte ! Sa voix montait dans les aigus. On est complètement sans défense. Il faut des renforts. Vous imaginez un peu si le Krampus arrive maintenant ?

C’est trop tard. Il est forcément en route, il doit y avoir des alarmes… Si on part sans les enfants, il les aura déplacés immédiatement après, et ils seront définitivement perdus ! Il faut les libérer maintenant.

Il sortit un passe-partout magique, désossa la partie utilisée pour ouvrir tous les cadenas puis entreprit de faire fonctionner le loquet. Eileen montait la garde sans vraiment avoir le choix. Elle tremblait, toujours armée de sa baguette qui n’était pas plus utile qu’un bout de bois inerte.

Des pas résonnèrent dans le couloir. Ses poils se dressèrent dans sa nuque. C’était lui.

Stop ! Ordonna Eileen, sans aucune crédibilité. Vous êtes en état d’arrestation.

Les pas s’accélérèrent. Non seulement il n’avait pas peur d’eux, mais en plus il se jetait à leur assaut.

Rangez votre baguette et ralentissez le !

Il y était presque… CLANG. La porte s’ouvrit.

Il se retourna, juste à temps pour voir Eileen se faire balayer comme une poupée de chiffon. Ses compétences au corps à corps laissaient clairement à désirer. Joseph, lui, ne serait pas aussi facile à battre. Il se mit en garde, comme on lui avait appris durant sa formation au Ministère. Pieds écartés d’une largeur d’épaule, poings fermés, avant bras repliés pour protéger son buste et sa tête.

Les traits de son adversaire étaient fantoômatiques sous la lumière des néons. Des yeux noirs comme l’abîme. Pas très grand, mais musclé. Une cape de sorcier sur les épaules, un rictus énervé sur le visage. Il le connaissait ! C’était le frère d’un adepte de Grindelwald qu’il avait arrêté. Dire qu’ils l’avait laissé libre, faute de preuves directes…

Oh, mais c’est vous, dit-il d’une voix doucereuse. L’enquêteur déchu. Et vos petits copains du Ministère, ils vous ont abandonné ?

Joseph ne répondit pas. Il était trop concentré pour ça.

Désolé, Steamboat. Vous allez mourir ici.

Le Krampus tira une arme de l’intérieur de sa cape. Malheureusement, ça n’était pas une baguette. C’était un revolver.

Trop tard.



Le coup de feu assourdit Izsa. Le sang avant quitté son visage. Groggy, titubante, elle comprit que dans son absence, quelque chose d’horrible venait de se passer.

Leur ennemi avait toujours une arme pointée vers Joseph. Mais l’enquêteur ne bougerait plus. Et elle…

Izsa n’avait jamais été quelqu’un de physique. Elle était une sorcière, pas une free fighter. Mais, parfois, elle n’avait pas le choix.

Elle ne réfléchit pas. Elle n’était pas capable de réfléchir. Avant qu’elle ne comprenne ce qu’elle faisait, qu’elle n’ai conscience de ses muscles qui bougeaient, elle avait les dents refermées sur la main droite du Krampus. Toute la force qu’elle était capable de réunir en une seule fois était concentrée dans sa mâchoire. Elle appuya alors avec ses bras contre le sien, jusqu’à buter contre le mur de béton. Ne rien lâcher. Ne rien lâcher. Un goût ferreux lui emplit la bouche.

Une petite fille, comprenant que c’était sa chance, hurla. Elle poussa la porte de la cellule, et couru dans le couloir, vers la sortie.

Allez-y...Allez-y... Comme si c’était le signal qu’ils attendaient, tous les enfants suivirent sur ses talons.

Le Krampus cria sa rage. De sa main gauche, il saisit les cheveux de la jeune femme et tira en arrière.
Izsa était une furie. Dans un mélange chaotique de bras et de jambes, elle frappait, griffait et toujours, toujours, gardait ses dents enfoncées dans la chair. Si elle lâchait, si il pouvait viser, elle était morte. C’était aussi simple que ça.

Changeant de stratégie, l’homme se mit à la frapper dans le dos. Elle tint bon. Alors, il enroula son bras gauche autour de sa gorge et serra.

Dans son cerveau qui commençait à manquer d’oxygène, une idée se forma. Elle lâcha brusquement sa prise, envoyant sa tête en arrière. Elle entra en contact avec une surface dure, solide, mais pas autant que l’arrière de son crâne. Arcade sourcilière, nasale, pommette ? Ce fut assez violent pour qu’il perde l’équilibre. Sentant sa chance, elle arracha l’arme de ses mains et se retourna.

Il suffit d’appuyer sur la gâchette. Elle n’avait jamais tenu une arme dans ses mains. Appuyer sur la gâchette. Elle pointa l’arme sur l’épaule de son assaillant et tira.

Le recul la fit piétiner en arrière, le canon de l’arme partit vers le haut. Raté, complètement raté… Que faire ?

MAIS QU’EST-CE QUE TU FOUS ? Cria sa raison. COURS.

Elle trébucha en arrière, se retourna, et détala comme si elle avait le diable sur ses talons, ce qui était très proche de la vérité. Jamais elle n’avait couru aussi vite de toute sa vie, le shot d’adrénaline qu’elle avait prit était plus efficace qu’un cocktail de dopage.

L’air libre était là ! Juste là ! Elle avala les marches du bunker de deux enjambées, fit volte face, sortit sa baguette. Un cri inhumain sortit de sa gorge. Qu’il vienne. Elle l’attendait.

Il déboula, baguette tirée, droit vers elle. Son visage était en sang, mais ses yeux étaient fous. Il était encore tout juste dans la limite de la Neutralisation Magique…

METALO SCENCIO

Le filet de métal jaillit, emprisonnant le mage sans lui laisser la moindre chance. Mais elle ne comptait pas s’arrêter là.

Stupéfix ! Accio baguette !

L’arme magique s’envola, elle l’attrapa au vol. Bon, elle avait deux baguettes et un revolver, maintenant. Que faire ? Son esprit était encore embrumé dans un mélange de panique, de colère de… Réfléchis, réfléchis. Sécuriser. Renfort. Steamboat. Joseph ! Est-ce qu’elle pouvait encore le sauver ? Elle essuya un mélange de larme et de sueur sur son visage. Elle se souvenait du bruit qu’il avait fait en tombant. Le Krampus savait tirer, lui. Il visait juste.

Elle chassa ses pensées parasites pour se concentrer sur ce qu’elle devait faire.

Spero Patronum

Une moufette argentée se matérialisa. D’ici quelques secondes, le Ministère allait recevoir un message, d’une voix féminine et empressée.

Besoin urgent de renfort, suivez mon Patronus. Un agent est à terre. On a eu le Krampus.
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 [Concours RPG] Un Noël édifiant - Izsa Hilswood


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