Quelques minutes me sont nécessaires pour que le mot "potion" fasse le chemin jusqu'à mon esprit. Trop paniquée, je n'avais même pas envisagé la possibilité ce genre de remèdes et heureusement d'ailleurs que ces derniers existaient. Quoique les perruques auraient eues aussi un avantage à être portées. Passer de blonde en brune et inversement pouvait s'avérer sacrément utile dans certaines situations. Enfin, je préfère tout de même retrouver ma chevelure blonde.

« Une potion ? »

Je me redresse alors doucement finissant par enfin enlever mes mains. Ainsi, elle pouvait enfin voir ma tête sans cheveux sans mes mains qui la cachait cette fois. J'écoute rapidement son conseil, cependant, et enfile vite ma capuche grâce à ma cape de sorcier la regardant avec un timide sourire.

4 heures de préparation ?! Bon après, je n'étais plus à une heure près. L'infirmière avait en tout cas plusieurs roues de secours. Elle me propose ensuite d'aller à l'infirmerie si les potions m'intéressent. Bien entendu d'autant que j'avais des progrès à faire dans cette matière. Je hoche la tête alors que mon mouvement est accompagné d'un sourire, cette fois, plus franc à son encontre malgré toujours une légère inquiétude dans le regard bien que celle-ci ait été largement diminuée depuis ses différentes apports en solutions.

« Merci beaucoup. Je vais aller à l'infirmerie alors.
En plus, j'ai besoin de faire des progrès avec les potions. »

Je m'apprête à lui poser une autre question mais me tais finalement juste à temps la jugeant stupide. En effet, si elle me donnait le droit d'aller à l'infirmerie, Miss Bennet ne diras sans doute rien à propos de ce léger incident technique. Du moins, je l’espérais comme j'espérais que mes prochaines tentatives aient un peu plus de succès...

Mille excuses pour mon retard, c’est impardonnable...

Je me sens bien. Trop bien. J’en oublie le monde qui m’entoure. Lorsque je rouvre les yeux, j’entends à peine ce que dit Lizzie. Je réagis avec lenteur, tous mes gestes me paraissent tellement compliqué à réaliser. Je me frotte les yeux et me donne une légère claque. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Je me sens telllement ... bien. Je n’ai jamais au grand jamais ressenti cela avant aujourd’hui.

J’ai à peine le temps de reprendre mes esprits que je vois Mon collègue préfet qui se laisse tomber en arrière. Mais pourquoi il fait ça ? Je me précipite pour le rattraper. Comme quoi mes réflexes ne sont pas si mauvais finalement... Je croise son regard et il m’annonce que c’est à mon tour. Je souris. Je me laisse aller en arrière avec une confiance aveugle.


Je me réveille, une drôle de sensation sur ma joue et une terrible douleur dans le dos. La bouche affreusement sèche. Il s’est passé quoi ? Je suis où ? Un rapide coup d’oeil autour de moi m’apprend que je suis ... à la bibliothèque... ha oui ça y est, ća me reviens. J’ai tellement apprécié la petite séance de relaxation de Lizzie hier que j’ai voulu me renseigner sur le sujet. Des ouvrages il en existe telllement ... j’en ai aussi trouvé sur le transplanage et je crois que je me suis endormie, la tête sur un bouquin. Ça doit être la première fois que ça m’arrive. Mais c’etait tellement intéressant !

Je regarde l’heure. Mon cœur s’emballe. Si ça continue, je vais être encore plus en retard que la veille. Pas le temps de passer au dortoir pour me faire un brin de toilette ni aux cuisines pour le petit déjeuner. Enfin plutôt le déjeuner vu l’heure ...

Je cours dans les couloirs et arrive en trombe dans la salle. Essoufflée. Ce que je vois me donne des hauts le cœurs. Un Fãnch mal en point avec un bras tout bizarre, une Jennifer apparement nauséeuse. Ah, l’infirmière de Poudlard est là ... rien d’étonnant du coup. En tout cas, moi qui avais déjà peur de transplaner, ça ne fait qu’augmenter mon apréhention. Lizzie semble préoccupée, je m’avance donc discrétement vers les autres en espérant qu’elle n’ait pas remarqué mon arrivée si tardive.

Ellipse, je te donne mon LA Lizzie si tu veux réagir ici. Fais moi subir tout ce que tu veux je le mérite bien !

Mon ventre crie famine. C’est pas plus mal que je sois à jeun finalement ... J’observe les autres et je comprends qu’il faut passer d’un cerceau à un autre. Un type en jaune (Gianni) semble bien maîtriser le truc alors je m’avance vers lui.

- Heu salut ... faut faire quoi du coup ?

LA Jennifer/Fanch/Lizzie

Oui une potion, enfin il me semblait que c’était bien la seule chose à faire du peu que je voyais. En tout cas toujours plus prudent que balancer n’importe quoi sur la blondinette en pleine confusion. Un acquiescement de tête, le sourire léger aux lèvres je validais forcément. Pas que rester penchée à essayer de convaincre une étudiante était vite rasoir mais si. Mon affection pour le baby-sitting avait la limite de l’age d’autrui, qui, ayant le pied dans l’adolescence n’obtenait plus qu’une patience assez limitée quant à leurs maux divers et variés. En vrai, je préférais nettement mes patients à la limite de la perte de conscience ou en pleine souffrance qu’au besoin de palabres éternelles. Le management n’avait jamais vraiment été mon fort, je le savais parfaitement.

Heureusement que Jennifer libérait enfin ce qu’il lui restait de chevelure. Enfin… libérer était un grand mot… elle dévoilait plutôt un duvet de nouveau-né m’arrachant sourire en coin mutin et répartie interdite. Voilà quelque chose d’étonnant.. A quel moment avait-elle pu se faire un scalp lors du transplanage. Je papillonnais des yeux, ne posant pas de question, sourire amusé aux lèvres, faisant rouler la baguette entre les doigts. "Bon, on va faire du temporaire pour le moment. Ne bouge pas, ça devrait le faire... #Capillis Longius. Et mets la capuche de ta cape de sorcier au pire... Je ne peux pas te garantir que la longueur soit la bonne..." Autant même dire qu'elle risquait d'avoir des écart de taille à mon avis, mais au moins, elle se sentirait peut-être un peu mieux... Pas comme mon premier patient...

Je me relevais, laissant la formule agir tranquillement, retournant vers Fanch que Lizzie était partie voir. Il semblait toujours vivant. Un bon point, j'en avais besoin moi de mon partenaire à bague. D'ailleurs il la portait? Machinalement je cherchais la jumelle masculine de mon anneau avant d'interrompre rapidement Lizzie. "Je vais ramener les deux à l'infirmerie, je te les rends quand ils sont sur pieds. Enfin, Jennifer peut rester si elle veut, mais je vais m'occuper de sa potion quand même, et je préfère avoir Fanch sous l’œil. Ça reste douloureux les repousses, autant qu'il soit ailleurs que sur le carrelage."

La baguette travaillais de nouveau, un #Mobilicorpus maintenu pour trimballer le serpentard hors de l'antichambre de la grande salle jusqu'à l'infirmerie. J'avais oublié qu'avec sa carrure il me demandait un peu plus d'effort que prévu. Je ne trainais pas plus longtemps et partait avec lui, laissant à Jennifer le choix de venir avec moi ou non.

Sincèrement désolée pour ce retard Lizzie !

Fascinant, tout simplement fascinant ! Castielle n'était pas la seule à le penser, face au spectacle de désartibulation, le minet croisé en retenue se prend l'idée de venir donner un coup de main. N'y connaissant rien du tout elle-même Castielle le laisse volontiers essayer ses sorts comme bon lui semble, dévorant les résultats peu fameux des yeux. La décence aurait voulu qu'elle se retienne de rire mais Castielle était née avant sa distribution mondiale, de toute évidence. Les souvenirs des altercations que la jeune fille avait eu avec le colosse, majoritairement gagnées haut la main, viennent raviver cette petite flamme perfide dans son ventre, qui lui fait se délecter de sa position forte sur le Serpentard. Le plaisir aurait pu durer encore un peu mais maman Bennet fini par arriver et la fête s'en trouve d'un coup terminée.

Levant les mains en signe de reddition, Castielle s'éloigne de deux ou trois pas, toujours le sourire mal placé aux lèvres. Retourner à ses cerceaux ? Et rater ça ? Jamais ! Tant que la professeure était occupée à lancer de véritables sortilèges de soins sur Fañch, elle ne se préoccupait pas d'elle, alors autant en profiter. Bonne décision de la part de la Poufsouffle, car si elle s'était retournée comme on le lui avait ordonné, elle n'aurait pas eu le plaisir de voir un hérisson blanc fantomatique émerger dans l'air et partir à toute vitesse hors de la salle. Classe ! La borgne ne cessait de la surprendre, et quelque part la motiver aussi, sans le savoir. Et elle ne le saura jamais, bien sûr, en tant cas pas de la bouche de l'Américaine. Beaucoup trop fière pour ça.

Une fois l'infirmière Elhiya arrivée (amusant de se rappeler de l'époque où elle l'a connaissait plus pour son pyjama pilou que pour sa blouse blanche), ça devient d'un coup nettement moins marrant. C'était une professionnelle, elle allait arranger l'histoire en trois coups de cuillère à pot et puis basta, merci bonsoir. Si ça ne tenait qu'à elle, c'est le danseur surexcité qui aurait hérité du stéthoscope du jour. Sauf que les médicomages n'ont pas de stéthoscope, dommage. Mais l'idée reste la même.

Nouvelles consignes données mais ni le cœur ni la tête n'y était ! Malheureusement pour elle, les quelques tentatives de Castielle de s'échapper à cet exercice furent une succession d'échec. À chaque mouvement de tête, Bennet jetait des éclairs avec les yeux. Les deux, sûrement, malgré le cache-oeil ça se ressentait presque physiquement. La sorcière aurait aimé jouer au bras de fer (ou plutôt à l'oeil de fer, dans ce cas-ci) avec sa professeure mais l'ambiance l'en empêcha. En revanche, fixer son cerceau et se concentrer dessus, pour aujourd'hui c'était une entreprise peine perdue. Mort et archi-mort, comme on dit.

Castielle pensait à tout sauf à transplaner. Quelque part, elle en tendant l'oreille, elle espérait entendre les éventuelles complications qui se présenteront (peut-être) pour le désartibulé. Mais non, rien du tout. Enfin, pas pour lui. Au bout de quelques minutes d'attente, un nouveau crac résonne dans la pièce suivi d'un nouveau cri. Moins puissant celui-là, mais tout de même capable de faire frétiller la curiosité malsaine de Castielle qui, ne se souciant plus du tout du regard de Bennet, se tourne pour voir qui est la nouvelle victime du jour.

Réponse : la Serdaigle.
Recroquevillée sur elle-même, l'aiglonne que Castielle n'avait jamais calculé jusque là, a troqué sa chevelure de duchesse contre une bonne vieille boule à zéro. Le relooking de l'extrême ! Un sifflement admiratif s'échappe des lèvres de l'Américaine. Ça c'est de l'effet secondaire ! Castielle trouverait ça presque cool mais la première concernée n'avait pas l'air de franchement apprécier de sentir la douce caresse de l'air sur son crâne mis à nu.

À côté de tout ça, quelques uns tirent leur épingle du jeu. La Gryffondor à la langue bien entraînée et le Poufsouffle aux paroles de Serdaigle. Evidemment, pour tourner notre attention vers quelque chose de positif mais aussi pour les encourager, Bennet les mets en avant. De la part de l'Américaine, ils récoltent deux ou trois claps distraits, pour la forme. Ses yeux étant toujours rivés sur la Serdaigle en pleine crise capillaire, son propre exercice passé complètement à la trappe.

La prof occupée d'un côté et l'infirmière emportant le grand blessé de l'autre, Castielle a enfin le champ libre et se rapproche de la Serdaigle. Sa tête n'est vraiment pas bonne, clairement perdre ses cheveux est un coup dur. Peu intéressée par le côté coquet et apparence de la vie, Castielle s'en fichait pas mal. Qu'elle soit mal coiffée ou mal habillée selon les tendances du moment, ça lui importait aussi peu que la première sucette du rejeton d'un couple d'anonyme croisé dans la rue. Autant dire nada, que dalle, que pouic. En plus de son éducation à l'armée, lieu des coupes courtes par excellence, ses goûts en la matière n'étaient pas bien difficiles.
Arrivant à la hauteur de sa camarade, elle lui dit sincèrement et avec le franc-parlé qui lui est propre :
" Woh cette coupe de guerrière ! Ça te fait vraiment un air rebelle t'sais, limite femme fatale. Allez ! "
Le tout accompagné d'une tape amicale dans le dos, histoire de la requinquer.

Je vois bien qu'Ellhiya tente de me rassurer bien qu'elle ne soit pas vraiment certaine du résultat final elle-même. Pourtant, je n'ai aucun doute sur ses capacités de guérison.

Je hoche la tête, suivant son conseil. Je ne bouge donc pas quand elle me lance le sort puis ma cape. Un mince duvet apparaît enfin sur mon crane. Certes, ce n'était pas grand chose mais au moins, c'était mieux que rien du tout sur la tête.

Alors qu'elle part s'entretenir avec Lizzie me laissant quelques minutes aux prises d'un grand combat intérieur, une jeune Poufsouffle que j'avais déjà pu apercevoir dans d'autres cours se rapproche me donnant une tape dans le dos se voulant amicale avec un avis bien des plus surprenants. C'est un rire franc qui sort de ma bouche me faisant légèrement pencher malgré la situation présente, bien différent du cri que j'ai poussé il y a quelques minutes. Rien que pour ça, j'aime déjà cette fille.

«  Coupe de guerrière ? Remarque c'est un compliment que je ne jette pas. Puis, si je reste comme ça, je pourrais toujours m'amuser avec les perruques. »

Je hausse les épaules alors qu'un clin d’œil à son encontre lui ait adressé. Ce dernier accompagné d'un sourire malicieux, je continue toujours de fixer mon regard sur la jaune à lunettes.

« Merci en tout cas pour t'être donnée la peine de me redonner le sourire. Je vais rejoindre Elhiya. Besoin de progresser en potions... A une autre fois, peut-être. »

Un p'tit air presque désolé avant de rejoindre ma sauveuse du jour qui décidément n'arrêtait pas de venir à mon secours ses derniers temps. J'aurais bien aimé revoir cette camarade ailleurs que, en dehors des cours. Peut-être nous reverrons nous dans la grande salle.

D'un pas décidé, je suis alors l'infirmière ou ma sauveuse plutôt devrais-je dire du moment, bien curieuse de pouvoir la voir et l'aider dans la fabrication d'une nouvelle potion.