Il ne neigeait pas encore, mais le froid avait bel et bien pris possession du Chemin de Traverse. Izsa ne transplanait jamais pour des trajets aussi courts - de chez à à la boutique il n'y avait qu'un pas figuratif - elle s'était donc couverte des pieds à la tête. Sa vieille écharpe Serpentard commençait à rendre son dernier souffle, mais elle la portait quand même. Le souvenir d'un temps qui lui semblait bien lointain aujourd'hui.

Elle sortit Hypérion et leva la grille protégeant la façade de la boutique d'un coup de sa baguette. L'instrument semblait encore endormi. Il était encore tôt, et il n'était pas son âme-sœur pour rien. Izsa bailla à s'en décrocher la mâchoire. Heureusement, elle n'allait pas se lever aussi tôt tout les jours. Ce matin était une exception. Elle ouvrit la porte, et un courant d'air chaud l’accueillit. Home sweet home, lui soufflait-il.

Les choses avaient bien changé à Ollivander's, depuis sept ans qu'elle y travaillait. Izsa était passé par tout les stades : petite stagiaire ne sachant pas différencier le mélèze du cyprès, vendeuse organisée s'occupant de dix clients en dix minutes, artisane de renom ayant fournis la moitié du monde magique anglais, et, aujourd'hui, propriétaire distante d'un monde dont elle devait se détacher. Quand Anthony avait rendu les clés de la boutique, Izsa n'avait pas eu le cœur de laisser quelqu'un d'autre les reprendre. Mais elle travaillait au Ministère à présent : elle ne pouvait ni vendre de baguettes ni superviser chacun des employés. Elle continuerait à fabriquer des baguette, cela était certain, mais elle ne serait plus là pour voir ses petits bébés partir dans les bras d'inconnus.

Izsa sourit, allumant la cafetière. "Ses petits bébés". Ah ! Elle avait beau fabriquer des baguettes, celles-ci l'avaient toujours détestés. Mis à part Hypérion qui était un cas... particulier... elle avait des soucis à travailler avec n'importe quel instrument. Apparemment Anthony aussi sentait sa baguette s'éloigner de lui. A croire que travailler à Ollivander's pendant trop longtemps maudissait le sorcier à ne jamais trouver chaussure à son pied. Il fallait espérer que non, parce que deux employés avaient été nouvellement embauchés. Hugh Dey, l'ancien concierge et son adversaire tenace de finale de la Coupe de Duel et Jennifer Wilson, une élève de cinquième année. Ce matin, elle allait lui expliquer ses tâches principales en tant que stagiaire et -surtout- lui remettre les clés de la boutique.

Jennifer Wilson ne tarde pas à arriver après elle. Elle est ponctuelle, tant mieux. Izsa de son côté a toujours eu du mal avec le principe d'horaire. Enfin, maintenant qu'elle avait atteint un âge à peu près adulte, elle comprenait l'utilité théorique. La preuve, elle était là.

« - Hum bonjour Madame. Jennifer Wilson. Je viens pour le poste de stagiaire. Je voulais encore vous remercier d'avoir retenue ma candidature. »

Evidemment, Izsa savait bien pourquoi elle était là : elle n'attendait qu'elle. Elle lui sourit, ni d'un petit sourire rassurant, ni d'un large sourire chaleureux. C'était un de ses longs sourires entendus.

- Je t'en pris, pas de Madame. On va travailler ensemble, autant commencer sans faire de manières. Je tiens à ce que l'on puisse être directs, alors appelle-moi Eileen ? Izsa ? Allez, pas de manière on a dit Izsa.

Elle la détailla un instant du regard, tout en lui tendant sa main droite pour la lui serrer. C'était une de ses habitudes professionnels, de scruter les gens à la recherche d'informations sur eux. Pas la chose la plus acceptable socialement, mais une excellente manière de devenir une bonne vendeuse de baguette magique. Jauger quelqu'un, ça n'était pas juste un formulaire : pleins de choses primordiales n'étaient pas mise sur une page avec trois ou quatre caractéristiques. Ainsi, ce qu'Izsa vit fut une jeune fille blonde qui avait environs dix ans de moins qu'elle. D'extérieur, elle lui aurait mis entre 14 et 17 ans, mais bien sûr elle savait qu'elle était en cinquième année à Poudlard : elle avait lu sa candidature. Une Serdaigle, qui avait déjà un peu d'expérience professionnelle de part son ancien travail à la Tête de Sanglier. Donc quelqu'un qui ne se reposait pas sur ses acquis. Curieuse et - probablement - ambitieuse. Hmm, Izsa, tu es sûre que tu n'es pas en train de te décrire toi-même, là ?

- Tu peux passer derrière le comptoir et déposer tes affaires dans l'arrière-boutique. Tu prendra du café ?

Le café et les Ollivendeurs, c'était une grande histoire d'amour. Et la qualité était bien meilleure qu'au Ministère, alors Izsa en profitait. D'ailleurs c'était en bossant là tous les jours qu'elle avait pris l'habitude de démarrer sa journée avec cette boisson amère. Peut-être qu'à 15 ans, Jennifer n'en raffolait pas. Pas encore, tout au moins. Ça viendrait.

Elle sortit le nombre de tasse adapté et demanda :

- Que saurais-tu me dire sur les baguettes magiques ?

Izsa ne se faisait pas trop de soucis pour son rapport à la clientèle. Jennifer avait déjà un peu d'expérience, alors elle saurait s'y faire pour prendre des commandes. Elle entamait donc directement dans le cœur du sujet.

- Ça n'est pas une question piège. C'est juste pour savoir où tu en es, et ce que je dois t'expliquer plus en détail.

Le café prêt, Izsa ne sut pas exactement combien en verser. Elle n'en buvait pas mais "peut-être apprendrait-elle à l'aimer" ? Hum... disons une tasse pour elle, et une demie pour Jennifer. Au pire, elle n'était pas obliger d'en boire. Izsa trempa ses lèvres dedans, tout en écoutant ce que la nouvelle employée avait à dire sur l'art subtil et souvent mal comprit qu'était la conception de baguettes magiques.

« - Hum alors, je sais que chaque baguette est unique. De plus, elles n'ont pas toutes les mêmes spécialités ni les mêmes capacités. Pour une raison mystérieuse, c'est elles qui nous choisissent mais la baguette peut aussi abandonner son sorcier si elle passe entre les mains d'un autre et qu'il l'utilise à son tour. Néanmoins certaines baguettes sont plus fidèles que d'autres et moins sournoises. Certaines sont également plus faciles à manier. A propos de la boutique d'Ollivander's, elle est héritière d'une longue tradition dans l'art de la fabrication des baguettes. »

Chaque baguette unique, oui, c'était la base. Ça n'était pas évident pour tout le monde, pour autant. Certaines personnes pensaient que si ils cassaient leur première baguette, il leur suffirait d'en refaire une autre exactement pareil pour que rien ne change. Ils avaient torts. Ça n'était pas plus vrai que deux jumeaux, avec un même code génétique, n'étaient identiques. Et elle savait également que ce n'était pas juste question de capacité, c'était aussi une question de caractère. La fidélité était l'aspect le plus mis en avant, mais c'était loin d'être la seule façon dont la personnalité des baguettes s'exprimaient. Hypérion, par exemple, détestait la magique ennuyante. Ca n'était pas à proprement parler "l'âme-soeur" d'Izsa : elle avait beau l'avoir nommé, la baguette à l'opale était en fait une extension d'elle-même. Tout le monde ne voyait pas les choses de la même façon, ce qui était certain c'était que cette aversion était un reflet de sa propre personnalité.

Plutôt que de lui répondre, la créatrice expérimentée de baguettes hocha longuement la tête. Elle sirotait encore son café, il fallait dire ; elle n'était pas dans les meilleurs conditions pour répondre rapidement.

« - D'aillleurs.... excusez-moi mais je suis de nature curieuse, pouvez-vous me dire quelque chose sur ma propre baguette ?  »

Ah ah ! Présentez donc une montre à Sherlock Holmes, et il vous dira qu'elle a appartenu à votre alcoolique de frère, trois fois mise en gage chez un prêteur. Izsa reposa sa tasse et attrapa l'instrument, un petit sourire en coin. Elle commenta :

- Sycomore, plutôt souple. 26 centimètre et demi... et quelques.

Le compas dans l’œil, ça se choppait aux alentours de trois ans de boulot ici. Même si ça ne marchait qu'entre vingt et trente cinq centimètre. Elle ferma les yeux, se concentrant sur sa prise. Elle pouvait sentit un rejet provenant de l'instrument. Rien d'extraordinaire pour la Hilswood mais...

- Orchideus

Izsa voulu faire apparaître un bouquet complexe. Cinq iris jaune, cinq iris violettes, trois grande marguerites et, au centre, une rose bleu. A la place, elle eu le droit à un bouquet de pissenlits. En langage des fleurs, elle ne savait pas ce que cela voulait dire. En langage des baguettes, par contre, ça pouvait se traduire comme "va te faire *****". Hippogriffe, cela semblait évident. Et vu le travail du bois, cela devait être...

- Crin d'Hippogriffe. C'est une baguette loyale, et fière.

Donc maintenant, mode interprétation activé. Avec la double casquettes "expertise" et "lecture froide". Let's have some fun.

- Il s'agit d'une baguette pour quelqu'un toujours en quête de nouvelles expériences. De nouveaux savoirs. Pas forcément quelqu'un d'original, mais ayant tout de même une estime de soi suffisante pour ne pas avoir peur de s'affirmer. Cette baguette doit être rapide et facile à manier, avec une excellente capacité d'adaptation.

Conseil Izsaesque pour avoir l'air plus intelligent qu'on ne l'est vraiment : ne pas exprimer de doute, ou même la possibilité qu'on ai tort. Il y avait aussi un côté effet Barnum. Mais un bon magicien ne révélait jamais ses trucs, encore moins la poudre qu'il jetait aux yeux de son auditoire.

- Alors ? demanda-t-elle, toujours rayonnante de toute sa confiance aux trois-quarts justifiés. Qu'en penses-tu ?

Izsa lui rendit sa baguette, puis sortit à son tour la sienne. L'instrument en bois rouge s'amusait autant qu'elle.

- A présent c'est ton tour. Evidemment, je ne te demande pas de m'analyser ma baguette. J'aimerais voir si tu es capable de trouver en quel bois elle est faite...

L'apparence d'Hypérion:

Izsa avait donc visé juste. Elle n'en doutait pas, bien sûr. Elle savait que Jennifer était une Serdaigle, baguette ou pas baguette elle devait se reconnaître dans "Quelqu'un toujours en quête de nouveaux savoirs." C'était comme dire à un Serpentard qu'il était du genre déterminé. On ne pouvait pas se planter. Mais Jennifer ne jouait pas au même jeu que la créatrice expérimentée. Son analyse fut bien plus factuelle.

« - Elle est extrêmement fine. Une sorte de pierre noire s'y trouve ainsi qu'une inscription. Je l'ai déjà vu quelque part mais je ne saurais dire où, ça ressemble à du grec. Elle est vraiment magnifique. »

Ah ah, c'est comme ça qu'il faut brosser Izsa dans le sens du poil. Evidemment qu'Hypérion était magnifique, elle avait passé des heures et des heures à le sculpter. Il n'avait rien de mieux pour flatter son ego que de complimenter son travail. Mais surtout, elle avait remarquer l'inscription en grec, donc elle avait un certain sens de l'observation. C'était la première qualité d'une vendeuse de baguette magique.

« - Je dirais du chêne rouge reconnu pour aimer les sorciers vifs d'esprits ou peut-être le Séquoia en fait. Celui-ci aime particulièrement les sorciers qui retombent sur leur pas autrement dit ceux qui ont une dose sacrément chanceuse. Dites moi si je me trompe ? »

Chêne rouge ? Elle avait une tête à avoir une baguette en chêne rouge ? Non, parce que d'accord c'était un bon bois pour les duels, mais c'était surtout la marque de fabrique de quelqu'un qui agissait d'abord, réfléchissait ensuite. Izsa n'était pas la dernière à la castagne, de là à l'appeler téméraire il ne fallait pas exagéré non plus. Le bois de chêne rouge était un bois de Gryffondor, si vous lui permettiez l'expression.

Mais sa deuxième hypothèse était bien meilleure. Séquoia, oui, c'était bien cela. Séquoia à feuille d'if, si l'on voulait être plus précis. Tout droit provenant du titan Hypérion, si l'on voulait être parfaitement précis et qu'on avait le sens de la métaphore. Quand même, Izsa ne prenait pas très bien qu'on la qualifie de "chanceuse". Ça n'était pas très objectif, mais elle n'aimait pas qu'on sous-entende que ses exploits étaient le coup d'un heureux hasard.

- Des gens qui savent tirer le meilleur d'une mauvaise situation, pourrait-on dire. C'est bien moi, ponctua-t-elle en levant un sourcil. Elle continua, lui expliquant plus en détail ce qu'elle avait entre les mains. La pierre est une opale noire, mais tu ne risque pas d'en voir beaucoup des comme ça... Le cœur des baguettes est rarement d'origine minérale.

Mais tout ceci était une longue histoire, impliquant Mégalania, Bunyip ainsi qu'une bonne dose de Manumagie.

- En tout cas tu as l'air de bien avoir lu les notes de Garrick Ollivander sur les principaux bois des baguettes. C'est une bonne chose. Mais à ton avis, pourquoi utilise-t-on d'autres composants que ce qu'il préconisait ? Pourquoi de l'hippogriffe, alors que lui s'en tenait à crin de licorne, plume de phénix et ventricule de dragon ?

Il y avait plus d'une bonne réponse à cette question. Elle voulait voir ce qui lui venait plus rapidement à l'esprit : l'aspect pratique, ou bien l'aspect théorique ? Quel genre de vendeuse serait-elle ? Izsa mit ses jetons sur la réponse théorique, et attendit ce que sa stagiaire aurait à en dire.

Alors Jennifer était fascinée par Garrick Ollivander ? Izsa faillit lui dire qu'il ne fallait pas non plus prendre sa parole pour l'évangile, mais elle se retint. Ce qu'il avait écrit était effectivement très intéressant, et une base solide pour comprendre le fonctionnement des baguettes magiques. Pas l'alpha et l'oméga, mais l'alpha, définitivement. Et la jeune femme aurait fait trois fois plus que son âge si elle se mettait à lui faire la leçon sur le fait qu'il fallait séparer l'homme de son oeuvre, et que les personnages historiques n'avaient pas vocation à être des modèles.

Bref Izsa était l'avocate de ne jamais donner plus d'estime aux autres qu'à soi-même, ce qui était sans doute une chose très Serpentard à penser, mais au moins elle n'avait qu'à se préoccuper de chose dans son contrôle. Mais assez parlé philosophie de vie, revenons sur nos amies les baguettes.

« - C'est une question très intéressante, ma réponse va certainement manquer d'éléments même beaucoup mais bon il faut bien un début. Je dirais car elles peuvent ajouter des éléments et des particularités en plus. Pour moi, il y a autant de cœurs que de créatures existantes.  »

Izsa sourit, dévoilant ses dents. Oui, une bonne réponse. Et la réponse théorique. Elle ne s'était pas trompée sur elle.

- C'est vrai. Chaque cœur à sa spécificité. Mais il n'y a pas vraiment autant de type cœurs que créatures magiques. Certains ont une origine végétale, ou bien minérale. En disant cela, Izsa tapota sa baguette, pointant du doigt l'opale noire qui n'était pas là juste pour de la décoration. Et dans la pratique, certaines composants issus de créatures magiques ont bien plus de défauts que de qualité. Izsa aurait pu s'arrêter là, mais elle adorait s'écouter parler de baguettes. Et Jennifer semblait intéressée, alors c'était le moment d'étaler un peu sa science. Avant que je ne reprenne la boutique, nous vendions par exemple des baguettes avec en leur cœur des ongles de troll... Elle fit une mimique un peu dégoûtée pour ponctuer son discours. Son avantage est qu'il est très adapté au débutant : les sorts de bases sont incroyablement facile à réaliser avec. Mais dès que le sort commence à être complexe, la magie devient grossière. Tu t'en doutes, tous les sorciers revenaient alors vers nous pour demander d'en changer. Et puis il n'y a pas que ça : on a beau dire que c'est la baguette qui choisit le sorcier, de nombreux sorcier rejettent leur baguette si ils pensent qu'elle ne leur convient pas. Autant dire qu'avec un cœur aussi peu glamour que le troll, il y a eu beaucoup de rejet.

Du coup elle avait décidé d'arrêter de vendre ses baguettes. Peu importait, pour le coup, que "chaque cœur avait sa spécificité".

- C'est l'une des raisons pour laquelle le Phénix, la Licorne et le Dragon sont les valeurs les plus sûres de la boutique. Les sorciers les voient toujours comme des créatures nobles, en plus du fait que la magie qui en sont issus n'a pas de défaut majeur.

Avec toute cette tangente, Izsa avait oublié de lui donner l'autre bonne réponse. La réponse des pragmatiques.

- Mais bon, bien sûr, si on ne pouvait utiliser que ses trois cœurs, on finirait par avoir un impact extrêmement négatif sur les populations de Licorne et de Phénix. Et on entraînerait probablement l'extinction totale des Dragons.

Et oui, parfois il fallait juste se demander ce que penserait le Département de la Régulation des Créatures Magiques. Izsa devait admettre que ça n'était pas juste la réponse pragmatique. C'était surtout la réponse ch*ante.

- Bon, je pense que j'ai un peu fait le tour. Mais toi, tu as des questions ?

Elle avait beau adorer le son de sa voix, elle était surtout là pour aider Jennifer à prendre pied dans la boutique.

« - Si j'ai des questions, bien sûr. Quelle technique emploies-tu pour choisir la baguette, je veux dire est-ce qu'il y a un "hasard" pour choisir les baguettes même si le caractère de la personne est sans doute pris en compte ? Comment mesures-tu d'ailleurs une baguette ? »

Izsa s'apprêta à répondre, mais la jeune stagiaire avait reprit la parole.

« - Je suis désolée si je m'emmêle un peu les pinceaux entre te vouvoyer et te tutoyer. Je sais que tu m'as demandé d'être naturelle mais ne t'étonne pas si un nouveau "vous" s'échappe de mes lèvres...  »

Ah, c'était pas bien grave, ça. Izsa haussa les épaules, ayant réalisé qu'elle était tutoyés surtout parce qu'elle s'était adressé à elle, au lieu de parler de baguettes comme avant. Elle dit simplement :

- Ça finira par venir. Puis elle reprit là où elle avait voulu aller. Je dirais que quand je cherche une baguette pour un client, c'est au trois quart grâce aux informations que j'ai sur lui, et au dernier quart de l'instinct. Je connais les propriétés des bois par cœur, alors en règle général je sais exactement ce que je fais. Mais c'est important de ne pas avoir peur des erreurs. Il faut être prêt à faire des expériences ! Izsa en savait quelque chose, elle avait une pierre précieuse au cœur de sa baguette. Les gens ne sont pas fait pour rentrer parfaitement dans des petites catégories bien carrés. Tu as une baguette avec un crin d'hippogriffe, on pourrait croire que cela convient uniquement au Gryffondor mais bien sûr que non ! Il faut de tout pour faire un monde, et les baguettes sont faites de tous. Pas juste en composants : si tu compares deux baguettes ayant le même bois et le même cœur, elles ne seront pour autant pas identiques ! Il y aura toujours une part de hasard, ou plutôt une part qu'on ne peut pas contrôler. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il existe probablement des gens à qui plus d'une baguette conviendrait. Des baguettes qui aurait pu choisir d'autres sorciers. Mais si ça ne marche pas, ça ne marche pas. C'est pour ça qu'il faut faire des essais. C'est une question... d'alchimie, si on peut dire. Etant donné que l'alchimie était en réalité une branche bien définie de la magie, ou ne pouvait pas vraiment dire, non. Il faut mettre la baguette entre les mains du clients, et voir si la magie s'opère. Généralement, ça se présente sous la forme d'une douce chaleur chez le sorcier qui la prend en main. Un sentiment de plénitude. Certains clients, ceux qui s'y connaissent bien en magie pas les premières années, tentent de lancer des sorts avancés pour tester la baguette. Et puis si ça ne marche pas... bon généralement c'est beaucoup plus clair pour l’œil extérieur, quand ça se marche pas. Ça n'est pas pour rien qu'on a des détecteurs de fumée.

Ouais, les premiers mois d'Izsa à Ollivander's, ça avait été beaucoup ce motto : "quand ça ne marche pas, ça ne marche pas". Il fallait être prêt à être patient, et faire beaucoup d'essai.

- Tout ira bien, j'en suis sûre. Le plus important, c'est de ne pas confondre la pile des baguettes à faire essayé à un client avec celles que tu lui a déjà fait essayé. Sinon tu n'iras pas très loin, blagua-t-elle.

Funny story, ça lui était déjà arrivé une fois. Au bout d'une demi-douzaine d'essais infructueux, elle avait comprit que quelque chose ne tournait pas rond.

- Le plus important c'est de savoir se lancer. Mieux vaut prendre une baguette au hasard que de passer des heures à essayer de déterminer laquelle serait parfaite.

Oh tient. Izsa était repartie en monologue. Il y avait décidément des choses qui ne changeaient pas.