On ira mieux demain. [Abandonné]

pv ft. Cara de Lanxorre
LA partagés.
Saison 29 - Fin de l'automne
Un dimanche en soirée.

Quelle sensation étrange parcoure l'échine d'Azénor alors qu'elle s'apprête à aller retrouver sa collègue et amie près du Lac de Poudlard. Les yeux fixés sur la multitude de tableaux de femmes et d'hommes qui lui ont succédé, elle entrelace ses doigts peints en noir pour poser son menton sur ses mains liées. Elle se sent vaseuse, et ennuyée. Et puis seule bien-sûr. Mais cela fait des années. Elle s'en est habituée sans s'en rendre compte, et puis sans oublier d'en rêver toutes les nuits.
En un soupir elle finit par céder, un gigotement de l'index gauche pour ordonner à son manteau de se hisser sur ses épaules. Le froid est arrivé plus tôt que prévu. Son chat finalement réveillé décide de la suivre où qu'elle aille, un joli sourire attendri désigne qu'il en soit ainsi. Cheveux noués en queue de cheval, manteau fermé jusqu'au cou, la Directrice de Poudlard s'en va pour son rendez-vous; sept heures moins le quart sous le grand arbre.

Ses talons résonnent dans le couloir vide qu'elle arpente tête baissée. Elle remercie le hasard de ne pas lui faire croiser le quelconque élève qui aurait été une minime mais bien vraie perte de temps. Les petits pas du chaton qui gambade devant elle ne s'entendent que par ceux ou celles qui auraient les oreilles les plus avisées. Le froid la transperce lorsqu'elle passe la porte du château pour se rendre au dehors. Très vite, le bout de son nez rougit. Le paysage en reste magnifique. Au grès de ses pas sur l'herbe cristallisée, elle s'amuse à compter quelques feuilles mortes et à les faire craquer sous le poids de ses pieds; jeu d'enfance qu'elle a toujours préféré garder pour elle. Il n'y a pas assez de feuilles mortes craquantes pour tout le monde! Oh, mais bien-sûr elle lui aurait dit à lui, elle aurait partagé son jeu si jamais ça voudrait dire qu'il allait se réveiller.

Bien que l'heure ne soit pas si tardive, la nuit montre déjà ses premières obscurités. Et de loin, elle la voit. Sa grande amie Cara de Lanxorre l'attend comme convenu sous le grand arbre près du lac. Rendez-vous fréquents pour les deux amies qui ont connu des jours meilleurs, des jours avec saveur, des jours heureux même. Son ennui s'efface au fur et à mesure qu'elle la distingue un peu mieux. Le chaton timide ose néanmoins saluer Cara le premier. Puis c'est au tour d'Azénor d'ouvrir ses bras, quitte à risquer les mains gelées, pour accueillir sa Cara qui lui avait manqué -depuis la veille-. Un soupir de soulagement puisqu'enfin, elle se sent mieux.
Comment vas-tu?

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Azénor

Cara

Azénor

Cara

Mmh

Ian ?

Azénor

Cara

Je n’ai pas pris ma baguette. Je n’arrive pas à la garder près de moi.

Et si je n’y arrivais plus ? A faire de la magie ?

Mais alors comment réussissent-elles à tenir debout. Les haussements d'épaules disent tout, pendant qu'elles se contentent de rester là, à n'apprécier plus que les rendez-vous quasi quotidiens. C'est peut-être ce qui fait le plus de bien. Enfin, à part le côté maman qui l'aide et l'oblige à tenir le coup. Mais les haussement d'épaules ne filent point, le regard vide non plus. Disons qu'elle s'est habituée à son absence, qu'elle a oublié les sourires. Mais ce qu'elle n'aime pas, c'est voir son amie dans le même état.
Azénor zieute sa collègue et la trouve fixant le lac. Mais enfin de quoi rêve-t-elle. De plonger? D'en finir? De se réveiller? La dame soupire et écoute Cara raconter que rien ne va mieux. Que tout est pire. Mais il faut vivre quand même tu sais. Dieu seul sait ce qui se trouve dans l'après. On sait jamais, mieux vaut pas faire trop de bêtises? Non? Ou p'têtre pas. P'têtre que y'a rien et qu'on fait tout ça pour rien. Qu'au final tout s'arrête et que rien n'a d'intérêt, que la trace s'en va aussi vite qu'elle est arrivée, que le nom se perd après quelques années. Que toute la souffrance, tout l'espoir, les cris les pleurs les conneries, que tout ça se casse s'en dire au revoir, sans souvenir.

Elle n'a pas prit sa baguette, la de Lanxorre. Signe que rien ne lui fait plus peur que tout ce qu'il y a de moche au dehors. Et Azénor, elle veut la rassurer, elle se doit de la rassurer. Parce que la magie, c'est merveilleux, c'est un don un peu héréditaire, un peu hasardeux qui grandit en eux pour faire quelque chose d'extraordinaire. C'est ça. Elles sont extraordinaires. Elle n'ont plus qu'à le comprendre, le remarquer. Tu peux réapprendre. Dit-elle en fixant son index et la petite flamme qu'elle fait apparaître au bout de celui-ci. Tu n'as qu'à y penser très fort. Mouais. Enfin c'est plus compliqué que ça, mais l'idée est là. Elle éteint la flamme et ferme sa main, c'est à son tour de regarder au loin. La magie Cara c'est ce qui nous définit, toi et moi, sorcières. Tu ne peux pas l'abandonner. Elle, elle ne t'abandonnera pas.
Et puis elle décide de faire virevolter une feuille qui craque sous le pied, devant leurs regards qui apprécient. Juste pour la beauté de la magie. Tu veux que je t'apprenne? Sans baguette, c'est encore mieux. C'est toi qui décides, toi qui contrôles tout.