Sans domicile fixe [Abandonné]

Saison 29
Automne
LA

Galatéa tira en arrière une porte qui se révéla bien plus lourde que prévu. Cela ne l'empêcha cependant pas de la tenir suffisamment longtemps pour qu'Alhena puisse entrer. Le petit salon de thé/bar n'avait rien de bien exceptionnel, mais il avait la particularité de se trouver à deux pas du Ministère. La sorcière avait été surprise lorsqu'en croisant sa sœur au détour d'un couloir au travail, celle-ci l'avait invité à boire un verre en début de soirée. Elle c'était néanmoins empressé d'accepter, trop heureuse d'avoir enfin une occasion de la connaître un peu plus.

Voilà cinq ans qu'elle savait qu'elle était une Peverell. Cinq ans qu'elle s'évertuait à les éviter presque comme la peste. Il était grand temps de remédier à cela. L'esprit de la famille lui manquait. La stabilité lui manquait. Galatéa voulait à nouveau se sentir bien et retrouver ce qu'elle avait perdu.

Les cinq derrière années n'avaient pas été facile. Peut-être avait-elle mal jugé Alhena ? Si elle ne faisait pas un minimum d'effort pour le découvrir, elle s'en voudrait à coup sûr.

- Ça allait ta journée ? demanda-t-elle une fois assise, à défaut d'avoir su trouver un vrai sujet de conversation pour briser la glace. J'ai été surprise que tu m'invites pour tout avouer.

Saison 29
Automne
LA accordé

C'était étrange. Trop étrange de croiser sa sœur tous les jours au Ministère, avec cette horrible impression de faire face à une inconnue. L'indifférence, la non-relation qu'elles entretenaient était comme un poids au fond de son esprit. Peut-être qu'elles ne se connaissaient plus, peut-être qu'elles avaient changé et peut-être même qu'il y avait de la rancœur au fond de cette histoire. Alors pourquoi Alhena avait cette impression qu'elles n'étaient que deux fantômes qui se croisaient ? Sans jamais se regarder, se parler. Ne devraient-elles pas s'accorder un minimum d'attention ? Quitte même à se haïr...

Aussi rare que cela puisse être, Alhena avait rangé son ego de côté pour aller voir sa sœur aujourd'hui. Probablement parce qu'elle en avait assez de se couper de sa fratrie comme ça. Elle avait des problèmes avec sa famille, elle avait toujours fait semblant de ne pas le voir et il était temps de grandir. Alors c'est pourquoi, elle était désormais attablée avec Rachel... euh Galatéa, dans cette espèce de salon de thé. L'endroit était plutôt calme, elles pourraient se parler en milieu neutre, enfin. Personne ne ferait de scandale si jamais les sujets fâcheux venaient à être abordé. Enfin, l'aînée des Peverell espérait quand même que ce moment n'arrive pas, elles n'étaient pas là pour se disputer.

Oui, on peut dire que ça va. J'ai beaucoup de travail, c'est la lourde responsabilité d'une directrice de département. On court à droite et à gauche, comme toujours. Et toi, ça se passe bien ? Elle fait une pause, tente de retourner la suite de la discussion dans le bon ordre. Disons que... J'avais l'impression qu'on passait à côté de quelque chose important dans notre relation. Pause. J'avais envie d'apprendre à connaître celle que tu étais devenue et arrêter de ressasser le passé. Il y avait quelque chose d'assez triste dans sa voix et en même temps, une forme d'espoir inavouable. Elle lançait une bombe sur la table, mais elle préférait jouer franc jeu plutôt que de plonger dans l’hypocrisie de toute une vie. Faire semblant pour prétendre que tout va bien avec les membres de sa famille, elle avait fini par ne plus le tolérer, s'étouffer avec. Elle ne pouvait plus le faire, ça finissait par la rendre malade.

Elle fut surprise de l'entendre formuler un tel souhait. Surprise de découvrir qu'elles éprouvaient ce même besoin au même moment. Pourquoi n'avait-elle pas réussi à le faire plus tôt ? Silencieusement elle acquiesça alors, cherchant néanmoins ses mots.

Alhena était dans le vrai : le passé était sans cesse ressassé entre elles. Galatéa trouvait toujours plus facile de la considérer comme une ancienne enseignante que comme une sœur. Lorsqu'elle pensait à sa famille moldu, elle avait tout un tas de souvenir auxquels s'accrocher. Avec les Peverell tout demeurait si différent. Il n'y avait rien, à part de la méfiance et de l'orgueil. Des préjugés et des doutes.

Galatéa se redressa sur sa chaise, inspira. S'il y avait encore de l'espoir pour cette famille, le mieux à faire était de laisser tomber les masque. Il allait falloir apprendre à se montrer sans maquillage, faire fit des convenances et de tous les autres polluants.

- Le jeu des dix questions, tu connais ? Alhena en avait surement, elle aussi. Je commence. As-tu des loisirs ? Des passions ? Quelque chose dans la vie en dehors du travail et des enfants qui te permet de lâcher prise ? Parce que pour être franche je ne crois pas t'avoir vu te lâcher depuis qu'on se connait. Je t'ai toujours vu si… sérieuse. Convenable.

La sorcière agrémenta sa question d'un grand sourire encourageant. Aucune once de reproche dans son regard, mais au fond d'elle-même, Galatéa était bien forcée d'admettre que ça lui faisait peur : d'être trop excentrique pour les Peverell. Trop enfantine, pas assez discrète en société.