Rencontre dans le train [Abandonné]

Flashback
Ete de la saison 29
Avec Tobias Philaester
LA accordé

Ma première semaine à Londres vient de se terminer et je me rends vraiment compte maintenant que la France me manque. Nous avons dû partir de Paris suite à une mutation professionnelle de ma mère et me voilà désormais dans un pays que je ne connais pas, que je n'aime pas forcément et sans personne que je connais. Ce n'est pas que l'Angleterre est un pays moins bien que la France, c'est juste qu'il pleut tout le temps, que la nourriture est à peine acceptable et que niveau mode, il faut aimer les motifs léopards et les leggings fluorescents. Mais malheureusement, je n'ai que ma rancœur pour moi puisque quand j'essaye d'en parler à ma mère, elle me soutient que je m'y ferai. Tu parles. D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi je n'ai pas pu rester scolarisé en France. Ce n'était pas beaucoup plus loin que l'Ecosse et puis au moins j'aurai été heureux.

Aujourd'hui est un grand jour. Pas forcément un bon jour mais un grand jour tout de même. C'est le jour de ma rentrée à Poudlard, la grande et prestigieuse académie de magie de la Grande Bretagne. Bizarrement, je ne me sens pas du tout stressé. Je suis tout simplement soûlé de devoir revivre une rentrée, une répartition et toutes les choses qui s'enchaînent. Pour tout vous dire, je me sens tellement peu concerné par tout ce qu'il se passe que j'arrive au dernier moment pour prendre le train. J'arrive donc décontracté, mon sac au crocodile accroché à mon épaule, mes lunettes de soleil dans les cheveux et mon blouson de cuir sur une simple chemise à motifs un peu fantaisistes. Il y a peut-être un uniforme à l'école mais ici, je m'habille encore comme je veux.

Je monte dans le train et cherche un compartiment libre histoire de n'avoir à parler à personne. J'aurai bien mis mes écouteurs pour écouter de la musique mais malheureusement les technologies moldues fonctionnent mal avec la magie. Je suis donc privé de musique, de téléphone et le pire : d'Instagram. Le problème quand on arrive au dernier moment, c'est qu'il n'y a presque plus de places. Le compartiment le moins blindé que je trouve est occupé par seulement un gosse qui doit avoir 12 ou 13 ans. Je rentre sans lui adresser la parole ou même un regard et m'installe sur la banquette en face de lui, le regard orienté vers le quai qui commence à défiler, lui faisant ainsi comprendre que la conversation ne m'intéresse pas.

Doux sentiment qu'est de quitter le cocon familial dans une famille où l'on arrive pas encore pleinement à se sentir à sa place. C'est le cas de Tobias. Depuis maintenant cinq mois, tu vis chez ta tante Azénor, mais n'arrive pas encore à prendre pleinement tes marques dans cette nouvelle demeure. La rentrée à Poudlard approchait et si d'habitude c'est ton père qui n'hésitait pas à te prendre sur ses épaules malgré ta taille plus que croissante, cette fois tu allais marcher, tantôt les yeux embrumés, tantôt un faux sourire porté sur le visage.

C'est la première rentrée de Cole également. Il va falloir que son cousin veille sur lui, même si sa mère est la directrice de l'école, c'est toi qui sera aux premières loges et qui devra veiller à ce que personne ne l'embête et qu'il étudie bien. Un nouveau rôle qui allait te permettre de t'occuper l'esprit à minima quelques temps.

Le tchoutchou du train retentit et il est maintenant temps de rejoindre les wagons du train. Tu insistes pour être un peu seul et encourage Cole a tenter de se faire des amis dès maintenant, puis t'installe dans un des compartiments restés vide jusqu'alors. Pas très longtemps du moins puisque quelques secondes, minutes, après avoir rangé ta valise et t'être installé confortablement au fond du siège, un garçon un peu plus âgé que toi pénétrait l'encadrement de la porte.

Pas un bonjour, pas un sourire. Juste un regard qui semblait clair sur la non-discussion qui allait avoir lieu durant tout le trajet à Poudlard. Néanmoins, ce garçon t'intriguait. Plus vieux que toi, c'est indéniable. Mais surtout, tu n'avais jamais vu son visage auparavant. Par ailleurs, tu essaies de croiser son regard - une nouvelle fois - afin d'essayer de comprendre quoi que ce soit, sans grand succès malheureusement. Le trajet allait être long, et tu ne pouvais t'empêcher de te questionner sur cet individu tout en essayant de rester le plus discret possible, jetant tantôt des regards furtifs, tantôt l'épiant grâce au reflet de la vitre sur laquelle ta tête reposait.

C'est marrant cette manie qu'ont les gens de t'observer en étant sûr que tu ne les voies pas. Comme si nous étions dans un zoo et qu'une vitre sans tain nous réparait. Enfin pas vraiment puisqu'ils sont conscients qu'il n'y a pas de vitre et font donc ça avec des petits regards brefs, persuadés d'être discrets, espérant ainsi glaner des informations sur qui tu es, ce que tu fais ou même peut-être ce que tu as mangé ce midi. Vous voyez cette impression dont je parle ? C'est exactement ce que je ressens depuis que je suis rentré dans ce wagon.

J'avais pourtant décidé de choisir un coin tranquille pour être... tranquille ! Mais finalement, je ne sais pas si c'était une mauvaise idée. Car qui dit peu de monde, dit vision dégagée. Alors que peut-être qu'avec plus de monde, j'aurai eu plus de bruit mais on m'aurait au moins laissé tranquille. Alors que le gamin en face de moi, continue de me regarder, je sors ma baguette et commence à la faire tourner. L'indifférence est la meilleure défense contre l'attention. Je ne dis pas que je crache sur l'attention hein. Au contraire, je fais plutôt parti des personnes qui font tout pour avoir le projecteur sur elles. Mais aujourd'hui je suis vraiment pas dans mon assiette et j'ai vraiment envie que ce gosse me lâche !

"Hé ! " J'interromps brusquement mon mouvement de baguette, décroche mon regard du paysage qui défile par la fenêtre et tourne la tête vers lui. "Tu crois que je te vois pas depuis toute à l'heure ? Tu veux peut-être de l'aide pour me dévisager ? Un carnet pour commencer à me croquer ? En tout cas n'hésite pas, j'adore ça !"

Un peu dur. Même sûrement trop dur. Mais en même temps, il m'avait bien soûlé. J'espère juste qu'il ne va pas se mettre à pleurer maintenant. Imaginez si quelqu'un débarque et voit que je suis seul avec un gamin en face de moi qui pleure. Super première impression pour un jour de rentrée. D'ailleurs, je range vite ma baguette pour éviter tout confusion d'agression. Après tout, je ne suis pas un monstre.

Le paysage défilait devant tes yeux et ceux du mystérieux inconnu qui avait pris place à quelques centimètres de toi. Ce chemin, tu commençais à le connaître. Si la toute première fois tes yeux étaient ébahis à chaque montagne, lac, colline, aujourd'hui, tu te repérais de ces modifications naturelles pour estimer le temps restant avant d'arriver au château. Néanmoins, depuis que le garçon s'était installé dans le wagon, ta perception du temps étais biaisé. Tu rêvais de lui demander d'où il venait, qui il était, pourquoi s'invitait-il dans le Poudlard Express, mais rien n'y faisait, tu restais silencieux.

C'est finalement lui qui avait décidé de briser le silence, te sortant de la torpeur dans laquelle tu t'étais laissé emporté, t'agressant pas super gentiment sur la façon avec laquelle tes yeux essayaient de percer le mystère autour de lui. Tu ne réponds pas immédiatement, fronçant les sourcils, et cherchant ce que tu pouvais bien lui répondre sans mettre en jeu ta réputation et celle de ta tante.

-J'me demandais juste qui t'étais. Je t'ai jamais vu à Poudlard du coup ça m'intrigue, t'es vachement à cran toi, fais gaffe y'en a qui seront pas aussi gentils que moi à Poudlard.

Et en plus il se prend pour un type qu'il n'est pas forcément.

- Et sinon, t'es qui ?

C'est vrai ça, c'est qui ce type ? Et pour qui il se prend, t'es le neveu de la directrice après tout ! Il ferait mieux de se calmer s'il ne veut pas finir dans les cachots à récurer les toilettes. Regard lancé vers la vitre du wagon, il ne va pas falloir tarder à se changer pour être prêt à voir les nouveaux se faire répartir.

J'ai donc décidé de me calmer. Un peu. Je ne vais pas non plus lui donner les clés de mon compte Gringotts pour me faire pardonner. Mais ce gosse n'a clairement rien demandé et c'est pas de sa faute si son pays est pourrave. Il faudrait peut-être que tu sois sympa avec lui même, ça peut-être utile d'avoir quelqu'un dans la poche pour t'intégrer plus facilement. Ha mais non, t'as pas envie de t'intégrer du coup la question est vite réglée.

En plus, il me prend vraiment pour un jambon à jouer la petite racaille qui fait une pleur en ne mettant pas un pain. "Y'en a qui seront pas aussi gentil que moi". Mooooh, trop aimable à vous, noble chevalier servant. Trop de bonté de m'épargner et de me prévenir de la vermine qui rode dans les couloirs de Poudlard. Heureusement que j'ai maintenant un vaillant soldat pour me protéger. Petit con va. Et en plus il me demande qui je suis ?

Alors déjà, on n'a pas élevé les hypogriffes ensemble donc on évite le "T'es qui ?". Ensuite, je suis un nouvel élève donc c'est pour ça que tu ne m'as jamais vu, je viens de France. Et toi, qui es-tu jeune homme qui est curieux de savoir qui je suis ?

J'ai pas dit que j'essayais de me calmer ? Trop tard on dirait... En même temps, il a réussi à me soûler en deux phrases. Nan mais c'est vrai, certes je l'ai un peu agressé mais c'est pas une raison pour m'agresser en retour. Il est temps pour moi de faire un pas vers lui pour lui expliquer que je ne lui veux pas de mal et qu'on est pas obligés de se faire la guerre.

Sinon moi c'est Aliocha. Tu sais si on arrive bientôt ?