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Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée [Abandonné]
Everard Lloyd
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Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée [Abandonné]
Everard Lloyd, le  Mer 18 Déc - 16:41

Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée
La musique chasse la haine des désemparés. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, et console ceux qui pleurent. C'est un havre de paix, de complaisance, qui donne une âme à nos cœurs, et des ailes à nos pensées. Un langage rayonnant, un rythme mélodieux, une poésie. Everard était assis devant ce piano, terminant les notes finales d'une douce mélodie, ses pensées impossibles à interrompre. La dernière note sonna, et il ouvrit les yeux. Un bref retour dans ce lieu silencieux, tous les yeux rivés sur lui. Vous êtes dans un café moldu, ressemblant plus à un petit cabaret sans scène qu'à un véritable bar ou les gens viennent oublier leurs problèmes. Non, ici, le responsable connaît bien Everard, et lui le connaît bien en retour. Il l'avait aidé à monter son petit nid de rendez-vous à l'atmosphère calme et reposante. Les gens ici venaient se détendre, au sens propre du terme. Il n'y avait ni chope, ni grand verre rempli de bière locale. Seulement quelques verres de vins, quelques coupes de champagne. Theodore vint lui apporter un verre d'eau, qu'il déposa sur la face horizontale de l'instrument, car le sorcier aimait jouer le cœur ouvert. Il en prit une gorgée, et fît signe à une petite fille, qui ne devait pas dépasser les un mètre dix mais qui le fixait avec une certaine détermination, de le rejoindre. Demandant d'abord la permission à sa mère, la petite fille vint au niveau d'Everard, qui se pencha pour écouter ce qu'elle voulait lui dire. Il sourit comme un enfant lorsqu'il entendit à son oreille le nom de la mélodie qu'elle aurait bien aimé entendre. Il lui donna tout son sourire en accédant à sa requête.

- C'est un de mes morceaux préférés.

La petite fille retourna s'asseoir avec son diabolo grenadine. Il lui fit un petit clin d’œil, comme pour signifier qu'ils étaient maintenant liés par le secret.










Une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie. Là ou est la musique, il n'y a pas de place pour le mal. Il n'y a que l'esprit, le plaisir, l'innocence, et le recueil. Ses doigts se reposèrent sur les touches du clavier. Il inspira profondément dans ce silence imperturbable. Si profondément que tout son sang tourbillonna comme pour n'irriguer que la seule chose qui donnerait un peu de volupté à cet instant, ses doigts qui appuyaient déjà intimement sur les premières notes. Si profondément que ses yeux se fermèrent dans un calme implacable. Ses os malgré eux accompagnaient la musique, et il connut une fois de plus la jouissance de cette mélodie. Sa tête suivait un regard plongé dans l'obscurité, une obscurité apaisante, douée de frissons et d'élévation. Et cette mélodie débutait. D'abord doucement, il visualisait chaque instant, chaque décalage, comme une douceur qu'on vient ajouter en ingrédient à un dessert gourmand. Une âme à nos cœurs, une âme dont le langage ne parle qu'à ceux qui acceptent sa neutralité. Il prenait le temps d'apprécier ce moment, nulle n'allant plus vite que la musique. Vous êtes alors tous des enfants, retombant dans les vestiges d'un monde ébahit. Il joue son morceau à la perfection, ses traits sonores sont d'un charme débordant, et c'est alors que ses ailes se déploient. Le rythme était le même, mais sa touche personnelle faisait le reste. Sans qu'il n'ait nul plus besoin de regarder, ses mains ardentes et presque tremblantes jouaient d'une rapidité surprenante en offrant de l'intensité à cette sucrerie. Nulle ne pouvait plus l'interrompre désormais, pas sans user de magie ou de force. Il était ailleurs, seul dans un univers paradisiaque, oubliant tous ceux qui se berçaient de sa mélodie.

Il volait au dessus d'un désert chaleureux, les bras en croix au dessous du vide, au dessus d'un sable blanc immaculé. Ses pieds touchaient terre, dans une marche lente et envoûtante, alors que ses bottines pressaient une pédale forte dans une autre parallèle. Son regard perçait l'horizon, décelant le bruit et les lignes du vent, dans un bleu ciel dévorant d'inconnu. Ses cheveux dansaient sur sa tête. Un paradis d'apaisement ou seule raisonnait sa musique. Une tendre satisfaction naissait sur ses lèvres, et une caresse de brise vint faire perler les coins de ses yeux. Il était complètement transcendé. En un instant, la brume blanche vint soulever le décors sombre et bienveillant de son maître d'instrument. Une salle ou seul régnait ce piano d'ébène, la première fois qu'il apprenait à jouer. Il avait tant appris de cet homme. Aucun mot ne sortirait en réalité de sa bouche, mais un merci sonnait bien sur ces quelques notes qui signait la construction d'un passage suivant. Le premier morceau qu'il avait apprit. Loin d'être le plus simple, mais qui débordait de sens quel qu’en soit la partition. Un flux d'amour ravageant le mal par vagues inexorables. Un raz-de-marée enveloppés dans cette nuée de ponctuation aiguës, chantant le retour d'un roi que le peuple attendait des années durant. Un raz-de-marée qui vint effacer tout souvenir de ce cabaret, emmenant Everard sur le flot de cette mélodie qui encore une fois le bouleverserait. Il se laisserait emporter par ce courant harmonieux, réservé à ceux dont l'esprit endigue le cauchemar et accueille à bras ouvert cette communion orchestrale. Cet hymne à l'euphorie silencieuse de voix, mélodieuse de nuances. Bientôt la valse d'intensifierait pour le bouquet final. Jusqu'à la dernière note. Jusqu'à ce sentiment de complétude et de satisfaction. Un homme qui venait une fois de plus de renaître.

Everard était assis devant ce piano, terminant les notes finales d'une douce mélodie, ses pensées impossibles à interrompre. La dernière note sonna, et il ouvrit les yeux. Un bref retour dans ce lieu silencieux, tous les yeux rivés sur lui. Vous êtes dans un café moldu. Vous faites partie de cette euphonie.

Vous en faites partie.



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Re: Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée [Abandonné]
Sariel Fawkes, le  Lun 23 Déc - 14:58

Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée

LA emprunté

Un truc particulier se dégageait de la posture de ses doigts. Ils naviguaient sur les touches sans se laisser déstabiliser par la beauté des sonorités qui s’échappaient de l’instrument, et Velina se surprit à plusieurs reprises à rêvasser, perdue dans un ailleurs qu’elle ne connaissait pas. Que le musicien partageait au monde sans vraiment s’émouvoir des sensations qu’il procurait.
Pourtant, elle était habituée. A chaque fois, c’était la même rengaine. Elle appelait ça l’histoire de sa vie, la même charade, le même rébus sans sens précis. Elle le faisait et c’était tout. Découpait des morceaux de nuages de ses paysages imaginaires pour les coller sur ceux qui défilaient bien trop vite, soit, les autres, qu’elle daignait traverser. Elle aménageait le monde qu’elle habitait à sa façon, tout simplement parce qu’elle n’avait pas le choix. S’il fallait vivre, autant se laisser la possibilité de tout redessiner. Par la voix, le jeu des doigts, son imagination débordante et détraquée. C’était un jeu du hasard, avec des règles précises. Une partition totalement improvisée.
Et sans perdre son sens des réalités, elle savait qu’il ne fallait pas seulement laisser au monde la possibilité de se réinventer de lui-même. Il s’élançait depuis des millions d’années, malheureux carrousel étrangement structuré. Il s’enlisait dans sa propre mélancolie, dans sa propre futilité, dans la connerie de ceux qui l’habitaient et ne savaient plus regarder. Au fond, Velina se disait que c’était peut-être ça, le mal du siècle : perdre les sens qui permettaient autrefois d’aimer, tout simplement. Aimer les choses, les aimer suffisamment pour les faire vivre, les laisser vivre, les aider à s’élancer en espérant toucher quelqu’un d’autre.

Il partageait. Elle sentait qu’il partageait quelque chose et, surtout, qu’il savait partager. Se montrait le plus offrant dans cette relation de don et d’écoute réciproque. Et les mirettes de glace de la sorcière suivaient les mouvements des baguettes talentueuses autant que les battements de son coeur s’attachaient à la mélodie qui emplissait le piano-bar, bondé à cette heure perdue. Bondé dans un silence loin d’être malléable, un silence lourd de sens, un silence lourd d’attente des prochaines notes et de la fin, histoire d’en redemander encore, et encore.
Elle ne savait plus vraiment où elle était. Ne se souvenait plus du goût du vin sur son palais affuté, ignorait quelle texture avait le cuir sous ses cuisses simplement recouvertes du tissu léger de sa robe à pois, avait même oublié ce qu’elle portait précisément, pourquoi elle avait choisi ça, ce qu’elle foutait là. Elle n’était plus là, ne faisait plus vraiment partie de cet espace-temps précis ; peut-être était-elle bien trop loin pour eux, pour son voisin de table qu’elle voyait sans le voir, les autres visages désespérément tournés vers le piano et son conducteur chevronné, en attente de quelque chose, d’autre chose peut-être, toujours plus que les notes voulaient bien donner.

Ils voulaient se raccrocher à quelque chose. Et comme elle les comprenait. C’était aussi ce qu’elle cherchait dans les sonorités exquises qu’elle ne contrôlait pas. C’était ce qui lui faisait hausser la voix, lorsque le coeur s’y prêtait. C’était l’envers, c’était l’avant, la liberté d’un autre timbre ou d’un mémento auditif insécure mené par les doigts d’un autre. Elle se sentait d’un coup retournée, si retournée, si vulnérable et sa perception de l’événement devint plus que marquée par la possibilité d’une fin, d’un arrêt brutal à tout ça, d’une dernière note et basta. C’était une perte brusque, un morceau de soi arraché en signe d’espoir à quelqu’un qui avait tendu la patte pour emmener aussi loin que l'oreille le permettait.
Et si loin, si loin. Ses membres en étaient engourdis. C'était une crise si douce, presque silencieuse en elle, et qui pourtant repoussait les autres sons dans l'écho des gestes rattachés à ce qui émanait de cet inconnu, assis à son piano. A cet instant, elle lui aurait donné tout le silence du monde. Juste pour le combler. Tous les non-dits, toutes les extases auditives à connaître ou à faire connaître, toutes les pauses, toutes les hésitations, tous les soupirs imperceptibles, toutes les laconies, tout ce qui devait être tû. Elle lui aurait donné la possibilité d'une bande-son à réinventer. Si elle avait pu.

Mais à mesure, le temps manquait. Il s'échappait bien trop vite pour elle. A la fois, il ralentissait aussi, jusqu'à devenir sonate timide. Et puis plus rien. Velina cligna trois fois des yeux, ses longs cils lorgnèrent la salle qui applaudissait, comme en deux grosses mains rejointes en cymbales complexes ; elle ne frappa pas dans les siennes, s'excusa pour elle dans une dernière gorgée de vin qui vida son verre et retrouva de son regard clair le pianiste, toujours installé à sa muse.
Il fallait qu'elle dise quelque chose. Elle ne savait pas exactement quoi. Peut-être devait-elle même garder le silence, et le contenter de sa gloire nocturne. Peut-être éphémère, car le lambda zappait parfois trop vite ce qui l'avait fait vriller. Pour autant, lorsqu'elle lissa sa robe sur ses hanches en se levant de son fauteuil, elle savait exactement quoi dire. Quoi faire. Peut-être rien à lui promettre, mais à lui proposer, au moins pour cette nuit-là.
-
J'ai passé l'âge des diabolo grenadine, mais j'espère pouvoir vous demander moi aussi un morceau.
Son sourire s'étira alors qu'il hochait la tête, et ses doigts quittèrent la surface plane du piano pour s'approcher et laisser ses lèvres se faufiler près de son oreille. Simplement histoire de garder la confidence aux oreilles du monde entier.

Après quoi, il lui suffirait d'écouter.




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Re: Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée [Abandonné]
Everard Lloyd, le  Sam 28 Déc - 16:52

Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée
Fin du morceau. Everard regarda la petite fille. Elle avait les yeux fermés, la tête posée contre l'épaule de sa mère, le visage illuminé d'un sourire radieux. Le sorcier sous fausse couverture esquissa une satisfaction supplémentaire d'avoir ajouté une touche de son enchantement sur ce visage si innocent. Il la quitta du regard pour la dernière fois, joignant ses mains pour détendre un peu ses doigts avant de reprendre. Il attrapa son verre d'eau pour en reprendre un goutte, le rituel étant fait ainsi. Il était loin d'en avoir terminé, et tout son fil de pensée allait désormais vers son prochain morceau. Cependant. Le calme et les chuchotements laissèrent son oreille avide en embûche lorsque qu'un talon, puis un autre, vinrent rapprocher le pianiste de la surprise inattendue. Il leva les yeux vers elle, et que cette surprise fût bonne. Un élan de charme dans une robe bien portée, une chevelure dorée et dansante comme le blé sur un visage aux traits fins mystérieusement dessiné. Ses quelques mots vinrent relever le coin des lèvres d'Everard dans un air charmé et charmeur. Elle était superbe. Il se ravisa d'y ajouter la moindre réaction de dévouement total à un minois si délicat, anticipation vue, revue et revue. Il n'y ajouta point mot, jusqu'à ce qu'elle vienne lui chuchoter à l'oreille la mélodie prochaine, qu'il ne pourrait refuser, sans le lui dire, et non sans un léger frisson. Il acquiesça d'un hochement de tête, désignant de sa main ouverte une invitation à prendre place là ou il lui en avait laissé en glissant un peu sur sa gauche. Il remercia intérieurement Theodore d'avoir investi autrement que dans une simple chaise pour déguster ce moment. Peu importaient les notes basses et leur éloignement en conséquence, c'est presque s'il jouerait aisément sur deux pianos à la fois.

Son sourire peu à peu disparut dans une atmosphère plus sombre et plus réelle, contemporaine. Ce morceau était le souvenir de tragédies mais d'héroïsme. Ses doigts se posèrent une nouvelle fois sur ce qui serait un prélude, effleurant l'ébène sans l'oppresser. Ses yeux n'observaient plus que le blanc et le noir de son instrument de prédilection, jusqu'à se clore entièrement, à mesure que toute pensée extérieure s'extirpa dans un flux dirigé vers ses doigts. Le silence régnait de nouveau, et les marteaux heurtèrent la corde.



Comme une préface à un roman dramatique, les premières notes filaient doucement pendant ces douze premières secondes. L'ouverture du rideau sur une scène disparue d'un théâtre imaginé. La mélodie accompagnait la marche d'un homme simple, vêtu d'un casque, d'un treillis et d'un fusil dont il ne saurait pas se servir. Des larmes coulaient sur son visage envahi par la crasse et la peur, la peur de perdre Henry, et le dégoût de lui-même, qui n'avait pas été là quand il le fallait. Il courait sur un champ d'explosions et de ruines, incapable d'entendre autre chose que ces quelques notes gagnant en intensité. Ses propres pas silencieux poussèrent la résonance et la force des nuances les plus sombres. Incapable de voir la réalité d'un monde qui se dévaste de lui-même, incapable de croire en sa propre détermination, autrement qu'assis à ravir les ententes de ceux qui l'écoutaient. De vagues souvenirs entremêlés dans un film d'atrocités et d'hommes qui valent. Il courait vers l'inconnu, quelle que soit sa direction, bravant par inconscience et non par courage la terre qui se levait avec fracas autour de lui. Il criait sans crier. L'obscurité gagnait le plus profond de son âme jusqu'à ses larmes qui se déversaient sur le sol dans un flot infini d'océans. Il s'arrêterait de courir lorsque la mélodie couvrirait cet énorme cèpe de flammes qui le ravagerait, lui, et assécherait le chagrin qui montait à ses genoux. Le souffle le fit basculer. Un vide incertain, sur une mélodie calme et transitive. Everard assénait plus durement ses poussées sur les touches de son piano. Le visage de marbre bas, une expression grave et concentrée, comme s'il vivait la pluie sur son visage. Et il tanguait au fil de la mélodie, à l'instar de l'embarcation sur laquelle il était, une fois de plus seul, bravant la tempête au milieu de cet océan qui se débat comme une rage à l'état de réalité à son paroxysme. Une tempête inéluctable ou la survit ne dépend plus de soi. L'averse continuait au fil de cette musique, gouttes à gouttes tombantes sur ce visage dépassé d'un côté, pourtant sec et fermé de l'autre. Il tirait sur la barre de toute ces forces, dans un calme sonore imperturbable, malgré les vagues qui s'abattaient sur la coque, manquant de peu de le faire chavirer à chaque secousse. Le bateau grimpait sur le monstre des flots comme on grimpe une falaise sans attaches. Jusqu'au moment ou l'ampleur prend toute sa force. L'ampleur de ses bras, qui d'allers en allers vinrent chercher le moindre bémol à ce morceau travaillé. La voile se déchira avec le reste de ses craintes. Cela n'était qu'un souvenir, une idée. L'illustration de l'incapable situation humaine face à ces catastrophes, et ceux qui sont assez fort pour lever le bras et mettre fin à ces agonies. Voilà ce qui l'inspirait. Il atteignit le haut de la vague, et bascula de nouveau, tomba de toute la hauteur dans les abîmes sombres de la nuit humide. Mais il souriait. Il heurta de plein fouet et de dos une mer plus calme, descendant lentement vers la sérénité des profondeurs au moment ou la dernière note se tut.

Ses yeux se rouvrirent sur cette atmosphère calme et presque assoupis. Ses mains se retirèrent vers ses genoux. Et il sentit de nouveau cette sensationnelle satisfaction. Et comme s'il n'avait pas eu le temps de respirer toutes ces minutes, expira tout son souffle en dévoûtant son dos, observant cette dernière corde grave et ouverte qui venait de cesser de trembler.


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Re: Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée [Abandonné]
Sariel Fawkes, le  Jeu 23 Jan - 19:10

Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée

Elle avait connu le bout d’un monde, et côtoyait l’horizon du suivant. Elle avait pourtant l’impression de ne pas le connaître, de le redécouvrir à chaque fois. Se targuer de tout savoir, jouer à la désabusée, ça allait un moment. Au final, elle avait entrepris, et pas tout à fait fini.
Pourtant, là, et partout, le monde était le même en tous points. Il était fait de la même matière ; de la même terre et du même air. Rien ne changeait vraiment. Les pavés de Londres étaient constitués du même enchaînement d’atomes que ceux de Prague. Le froid, si pas plus mordant, s’infiltrait jusqu’au coeur avec la même vibration, la même insistance. La misère s’imbriquait aux os avec la même fureur sourde.
Non, peut-être le monde s’acharnait-il à se différencier par impressions. Un tas de tableaux vivants, peuplés d’êtres aux allures statuesques, et où seuls les paysages changaient. Parce que là-bas, et ici aussi, quand elle pensait à Prague, elle s’échappait. Avec Londres, ça ne fonctionnait pas. Ce n’était pas la même chose. Pas la même sensation, pas la même empreinte sur elle. Elle ne connaissait pas cette ville, même en l’habitant de tout son être. Elle n’arrivait pas à l’apprendre de la même manière qu’elle avait avalé toute la Vltava pour mieux s’en imprégner, à partager avec elle des pieds et des doigts. Elle se sentait encore profondément étrangère. Profondément perdue parmi ces gens-là.

Elle savait bien qu’il n’était question de frontières ; qu’elles n’existaient pas. Voir au-delà des lignes imaginaires qu’on donnait au relief taciturne d’un planisphère. Voir au-delà des touches d’un piano, et subir les notes comme on subit ces neiges harassantes en hiver, et les pieds transis de froid. C’était douloureux, intimement déchirant de se retrouver face à des sons bien connus, et qui poussaient à voyager dans des ailleurs toujours aussi désolés. Parce que non, rien n’avait changé.
A ce moment-là encore, rien n’avait changé. Elle était toujours la même gamine. Au même rayonnement triste des yeux céruléens, pourtant ombragés. Elle était toujours cette fillette-là. La même main de crève-la-faim pomponnée pour attirer. Il fallait plaire aux yeux et faire pitié. Combien de fois le lui avait-on répété. Quand on ne savait plus quoi donner à faire, on jouait au jeu du hasard sur l’échelle de la misère. Souvent, ça tombait sur ça.
Touchante, si touchante cette propension à victimiser son passé. Un spectacle préparé à l’avance, avec sueur et faim persistante. De cheveux blonds en bouille chétive, encore un peu bougonne d’être enfant et de n’en avoir rien à cirer, d’où soufflait le vent. Elle voyait sa main se tendre, comme une marionnette bien ficelée, face aux passants. C’était un réflexe pur, un automatisme. C’était de l’innocence apprise par coeur. Elle l’avait vite retenu, car rentrer sans rien, c’était ne plus espérer rentrer du tout. Elle aurait peut-être préféré cette version-là de l’histoire.

Elle arrivait très bien à se remettre dans la peau du personnage. Au fond, rien n’avait vraiment changé. Elle aussi, quémandait toujours. Une attention particulière. Quelque chose dans ce style. Sinon pourquoi tout ça ? Pourquoi ces moues travaillées, ce choix de robe en particulier, ce soin rudement apporté à tout ce qui émanait d’elle, et puis finalement non : cette langueur, cette lascivité qu’elle persistait à arborer pour ne pas se laisser attraper. Comme quoi, elle avait bien retenu ses leçons. Sur le bout des doigts. Emmagasiné les coups, les humiliations. Elle le savait maintenant : le meilleur moyen de retenir, c’était quand le coeur y mettait du sien. Qu’il se brisait ou non, dans tous les cas, il y avait le choix. Des conseils de vie jusqu’à une morale proche du degré zéro. Aujourd’hui encore, elle jouait de personnages. Se vivait intensément, dans toutes ses facettes d’âmes. Vivre mille vies en une seule, pour faire amende honorable de ses vices. Se justifier quelque part.
Elle ne savait pas très bien pourquoi elle avait choisi ce morceau-là. C’était celui que ce pianiste avait joué, un jour, là-bas. C’était l’accent sonore particulier que ses oreilles avaient laissé résonner, encore et encore résonner, lorsqu’il faisait trop froid pour desserrer les dents. Puisqu’il fallait bien trouver une bande-son à toute cette oeuvre originale, sa mémoire avait choisi cette symphonie-là. Elle s’en souvenait très bien. Encore mieux maintenant.
Il s’était assis face aux baies vitrées de ce grand restaurant, qui donnaient sur la rue, et avait joué dos à son auditoire. Personne n’avait pu voir son visage, mais elle, elle l’avait vu. Du haut de son mètre-vingt elle l’avait vu, avait vu ses yeux fermés et ses longs cils caresser le haut de ses joues, alors que ses doigts avaient simplement frôlé les touches du piano. C’était exactement cette mélodie-là.

Elle l’avait vu, elle l’avait entendu, elle l’avait même attendu, jusqu’au point du soir. Elle avait voulu voir où il habitait. D’où venait un monsieur comme ça. Qui n’avait pas cherché son dû, qui avait terminé sa mélodie, dos à son auditoire, et quitté l’absence de scène sans embarras. Elle n’était pas curieuse de sa notion d’humilité, pas curieuse de l’origine de son talent. Elle avait voulu savoir ce qu’il avait vécu, pour jouer ce morceau-là ainsi. Pour ne pas ouvrir les yeux, ou les garder très sobrement posés sur les touches de son piano. Pour se moquer de son auditoire alors qu’elle avait imaginé qu’il s’agissait là de la vie, de la vraie. Qu’elle avait vu, depuis toujours, ces gens-là comme l’Organe monstre d’un Tout qu’elle convoitait secrètement. Elle avait voulu être à leur place, et les avait méprisé en un instant, maîtrisé parce qu’elle avait perçu, jusqu’au plus infime recoin de son âme, perçu la douleur dans la kyrielle de cordes pressées et de notes coincées jusqu’au travers de la gorge qui ne guidait pourtant rien.
La déception avait été glaçante : elle l’avait suivi jusque dans les ruelles les plus sinistres de Prague, l’avait vu s’enfoncer dans des quartiers qu’elle-même n’avait jamais visité. Même lorsque se perdre avait été sa dernière solution. Elle avait cru percevoir de la grandeur dans un être solitaire, et si seul, et si loin d’elle et proche d’elle en même temps. Un soleil dont on ne connaissait la lumière que par son chant. Un silence pesant dans l’univers. Elle avait cru frôler un instant un autre rythme que celui qu’elle avait toujours suivi, un autre cours du temps, parallèle au sien, et qu’elle avait souhaité percuter d’un coup, de plein fouet. Mais non.
Il était d’un ordinaire glaçant. Embrassait sa femme et ses enfants avec la même solide certitude que signait un retour en héros. Celle d’avoir fait ce qu’il fallait, et recommencer à briller le lendemain. Il finissait juste par s’éteindre le soir, comme des milliers d’astres qui s’ignoraient.

C’était passé. Heureusement. La déception n’avait plus le même goût. Son monde, aujourd’hui, était tapissé de couleurs et sa lumière, à elle, ne voulait se laisser faiblir. Elle avait compris, et s’en souvenait encore aujourd’hui. Lorsqu’elle disait parfois vous, c’était à lui qu’elle parlait. Un homme qu’elle aurait pu un jour appeler par son prénom, ou accueillir par les mêmes transmissions de pensées.
C’est à vous que j’ai pensé. Je vous ai vu dans mes rêves, et vous étiez toujours le même. J’espère que vous n’avez pas changé.
Ça n’avait pas que le son, ni seulement l’apparence d’un souvenir. Tout ça en avait la sensation, et jusqu’au fond du cœur. Même assise sur ce banc de pianiste, des années après. La mélodie s’infiltrait, glissait sur sa peau comme une vague de froid sur la ville aux mille tours et aux mille clochers. Elle n’était plus là-bas, n’était plus cette enfant-là. Mais c’était tout comme. Aussi proche qu’elle pouvait l’être d’un cœur battant sous une écorce rapidement arrangée pour masquer tout ça. Ce n’était pas une blessure, c’était bien plus que ça : c’était un chant réconfortant d’une doctrine bien précise, bien personnelle.
Un chant mélancolique où une fillette malaimée en raison de ses origines infamantes devenait une jeune fille dangereusement désirée.
Sans verbe, un chant d’autrefois.

Une larme s’articula, à l’aube de son caroncule, pour épouser la forme plate de son nez. Par pudeur peut-être, ou pour savourer l’atonie délicieuse des dernières notes du piano, Velina se tut, avant que le mouvement ne s’accentua dans la salle. Celui d’un gigantesque corps qui applaudissait, et qui lui rappela, cette fois invitée sur scène sans mérite, l’agitation qui accompagnait la fuite de son joueur de piano. Ce qui la fit sourire ne concernait pas la foule. C’était bien plus que ça.
Nul besoin de mots, pour peupler un monde ou le vider.
Son sourire s’accentua lorsque ses yeux rencontrèrent celui qui avait rendu tout ça possible. Peut-être voulait-elle le remercier. Sans plus de trace de larme, l’océan de ses yeux soufflait que ses perles salées ne manqueraient jamais.
—  Plutôt cavalier solitaire ou doigts volontaires lorsqu'il faut accompagner une voix ?

Coûte que coûte, il fallait continuer à briller. De tout son éclat.


Everard Lloyd
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Re: Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée [Abandonné]
Everard Lloyd, le  Ven 31 Jan - 18:02

Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée

Everard continuait de sourire, malgré la sixième fois cette soirée qu'il recevait ces applaudissements. Il ne s'en lasserait probablement jamais. Une main vers son verre d'eau pour une énième partie du rituel magique. Pas de baguette, seulement des doigts, des blanches et des noires, des cordes qui vibrent vers le silence, que l'on voudrait entendre encore vibrer ce son si mélodieux. Il avait particulièrement apprécié de moment. Il avait vu beaucoup de choses lors de ses voyages, et notamment certains lieux historiques en adéquation avec certains de ses morceaux de prédilection. Et son flux de pensées était aussi vide que son verre. Un regard vers Theodore, qui compris directement le service que lui demandait le pianiste. Car il n'était pas seul ce soir, et les dires de cette belle et jeune femme résonnèrent de sincérité. Il suffisait de le voir fermer les yeux à la moindre partition connue parfaitement pour comprendre qu'il n'y avait plus rien d'autre que lui et cet instrument. Une femme ravissante sur le banc de touche, le temps d'un sonnet, une foule calme portée par les vagues mélodieuses d'un chant qui n'est pas chanté.

Theodore revient rapidement avec deux verres de vin. Le moment était propice et il en avait profité pour laisser la carafe tranquille. Everard le regarda poser les deux verres à ballons sur le plat du piano, le regardant d'un air entre exaspération et amusement. Son ami avait le don pour ne jamais manquer une occasion. Une occasion de lui faire plaisir. Il pris le premier, se levant légèrement, main laissant genou sans fardeau, et tendit le verre le plus rempli à son invitée. Leurs regard se croisèrent enfin depuis la fin du morceau, et il la contempla. Elle semblait émue et heureuse. Il n'avait en réalité aucun doute sur le fait qu'elle aurait apprécié, car il savait ce qu'il faisait avec la musique qu'on lui demandait, sinon il ne pouvait l'accepter. Pas dans ces circonstances. Mais elle qui semblait être la femme enjôleuse qui se ferme aussitôt qu'on tente de l'ouvrir, apparaissait alors comme une jeune fleur qui s'ouvre enfin aux rayons qui s'offrent à elle.

Alors elle lui proposa sa voix. Et l'idée lui plu sincèrement. Sans répondre d'abord, il passe sa main sous le banc, pour en tirer un trépied et un micro. Si elle voulait participer, il faudrait qu'elle le fasse en bonne et due forme. Il se leva, ferma le coffre de cordes pour y déposer l'attirail de mademoiselle, tapotant alors sur la partie quadrillée pour voir si le tout fonctionnait. Il n'utilisait pas souvent le micro, vu que la plupart du temps un simple sortilège suffisait à amplifier sa voix. Toutefois, il y eu un cours instant, de peut-être une seconde ou moins, pendant lequel le microphone sembla se mouvoir seul à bonne hauteur pour la future chanteuse. Un moldu croirait halluciner, là ou un autre comprendra la nature des choses.

Il la regarda de nouveau, une fois que tout était installé. Elle entendrait sa voix pour la première fois ce soir, et ce n'était pas encore pour faire les présentations. Il souriait d'impatience.
- Je suis plutôt le genre de cavalier qui ne laissera pas passer l'occasion d'écouter une voix à la hauteur de ce visage si parfait. Il pris une gorgée d'eau et détendit ses doigts. Lancez-vous donc, je suis votre seconde voix.

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 Une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée [Abandonné]


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