Galatéa avait renoncer à le trouver dans un endroit calme et sans fioriture. C'est pourquoi elle ne fut pas surprise de le voir entrer dans un bar cette fois encore. Telle une ombre bienveillante, elle se faufila à sa suite dans le bâtiment, découvrant au même moment qu'un spectacle se préparait.

L'idée fit sourire la brune, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas chanté. Sa carrière avait été bien courte d'ailleurs. Une soirée. Point final. A l'époque elle avait eu d'autres priorités. Aujourd'hui elle reconnaissait que même si elle aimait la musique, elle était loin d'avoir la passion requise pour faire tous les sacrifices que la carrière imposait. Elle balaya donc d'un sourire amusée l'idée de participer ce soir, puis chercha un moyen d'accéder à l'arrière de la scène. Là où elle avait vu Hugo disparaître.

Elle devait lui parler. Voire ce qu'il avait dans le ventre à part des paillettes et des combinaisons moulantes. Morgan le lui avait chaudement conseiller. Galatéa pensait encore souvent à lui, s'en voulait de n'avoir rien put faire pour lui après le scandale.

Informulant un sortilège de confusion au membre du personnel chargé de surveiller les accès, la sorcière entra presque trop facilement là où elle le voulait. Puis profita d'un coin plus sombre pour se changer d'un coup de baguette magique. Il était là, déjà en tenu. Galatéa s'approcha d'un pas décider, n'imaginant même pas une seule seconde qu'on pourrait la prendre pour une des artistes.

- C'est par ici !

En un claquement de doigt, elle se retrouva sur scène. Paralysée par la surprise. Comment est-ce que... ? Rapidement, et bien forcée d'improvisée, la sorcière attrapa un micro et arbora une attitude fière. Quand faut y aller...

Galatéa lança un sourire en coin à Hugo, comme pour le mettre au défi lorsqu'il voulu entrer sur scène aussi. La réaction ne se fit pas attendre. Grand écart, relevé acrobatique, attitude de star. Rien ne manquait. La brune lança un dernier sourire espiègle. Avant de produire un son fort et harmonieux. C'était ça, darling, donner de la voix.

Adoptant une attitude sexy et presque provocateur, la sorcière continua de chanter, accompagner par quelques chœurs lorsqu'elle faisait signe aux chanteuses prévu à cet effet. Au moins le temps qu'ils reconnaissent la chanson, ou qu'ils se rendent compte de l'ambiance recherché.

Hum. Je vois. Elle aussi était venue pour en démordre. Parfait. Enfin, seule bémol était que ma tenue ne convenait pas à l'esprit de la chanson, mais ça n'allait clairement pas m'arrêter. Quand les chœurs résonnèrent pour la première fois, je tournai sur moi-même, sur la pointe d'un pied, histoire de ne pas laisser l'autre s'imposer. Et puis, vous pensiez-bien que j'allais faire un peu de lipsync. J'ouvrai grand ma bouche maquillée, me penchait en arrière, les bras en l'air, comme si je tenais la note à sa place -ce qui n'était évidemment pas le cas-.

La musique démarra et mes hanches s'agitaient en rythme avec la musique tout comme mes lèvres. Je me déchaînais avec des mouvements brefs et rapides. You know it must be love crièrent les chœurs derrière tandis que je sautai en tournant sur moi-même et atterris sur un grand écart. Toujours les jambes écartées je continuais à chanter, agitant mes bras. Je me relevai élégamment et continuai de danser, jusqu'à attraper une chaise sur laquelle je grimpai. You know it must be love revint et pendant la phrase je mis mon talon sur le haut du dossier, et quand elle fut prononcée je poussai pour la faire tomber en avant, me donnant l'élan de faire une roue. J’enchaînai alors comme si tout était normal et que c'était la façon habituelle dont je sortais de mon lit le matin. Je m'approchai de la chanteuse principale, après tout pourquoi ne pas socialiser un peu ? Je frottai mon popotin rembourrée contre elle, glissant sensuellement jusqu'au sol avant de me relever d'un coup et de tourner autour d'elle. Je répondis à ses "Na na na" et autre "La la la" comme si j'étais l'unique correspondante qu'elle avait. Et quand sonna le dernier coup de batterie, je me laissai choir dans un deathdrop et finit une jambe à la verticale tandis que l'autre était recroquevillé derrière, les bras arqués autour de ma tête.

Le public explosa et je me relevai, attrapant la main de ma collègue d'un soir pour saluer. J'étais à deux doigts de lui faire la bise avant de me rappeler que ce n'était pas une coutume britannique.

-D'habitude la personne contre qui je me frotte doit m'offrir un verre. J'espère que vous ne souhaitez pas déroger à la règle. Espérant qu'elle ne soit pas insensible à mon charme de drag-queen, j'avançai en direction de la sortie avant de lui lancer un regard de profil, étant dos à elle, les yeux racoleurs. Vous venez ? Le bar nous attend darling.

Elle n'étais pas peu fière de l'effet qu'elle produisait. Pour quelqu'un qui n'était pas montée sur scène depuis un bon bout de temps, elle avait l'impression de ne pas s'en sortir trop mal. Galatéa fut également plus que satisfaite de la réaction d'Hugo. Il bougeait, se déhanchait de manière presque surhumaine, sans lui en vouloir, apparemment. Avait-elle réussi à capter son attention ?

La sorcière continua de bouger en rythme dans sa robe longue et brillante. Elle limitait complètement les mouvements, mais au vu de son niveau de danse, ce n'était pas plus mal. Se déhancher sensuellement derrière un micro et danser réellement comme le faisait la drag queen, ça n'avait rien à voir.

Galatéa observa le spectacle d'un œil tout aussi admiratif que les spectateurs et lorsque Hugo vînt frotter ses fesses contre elle, elle le laissa faire avec plaisir, accompagnant même son geste en descendant aussi bas qu'elle en était capable. La drag queen fit quelques tours, et lorsqu'elle repartie sur le milieu de la scène, Galatéa eu envie de descendre titiller le public qu'un peu plus près. Elle le fit donc, pour leur plus grand plaisir, mais Hugo restait au contre de ses attentions. Elle se trouna donc en direction de la scène et fut heureuse de constater qu'il répondait à ses "Na na na" et autre "La la la".

Puis la sorcière remonta sur scène avant la fin de la chanson, pour avoir l'occasion de saluer le public avec la vrai star. Lorsque ce fut le moment, elle lui laissa même la place d'honneur, en reculant et en invitant le public à l'applaudir de plus belle. C'était le moins qu'elle pouvait faire après lui avoir piquer la place.

Une charmante invitation plus tard et voilà qu'on retrouvait les deux aux bars. Et Galatéa décida de ne pas y aller par quatre chemin.

- J'espère que vous ne m'en voudrez pas pour ce petit coup d'éclat. En réalité je vous cherchais, et une organisatrice m'a jeté sur scène par erreur, je me suis ensuite dit que je n'avais rien à perdre à rester.

Galatéa fit une pause pour alpaguer le serveur et commander les boissons. Un rhum pour elle, sans surprise.

- J'ai travaillé avec votre cousin, Morgan.

Peut-être qu'Hugo serait en mesure de comprendre le sens caché derrière cette phrase ?

Les boissons arrivèrent et la sorcière se mit d'accord avec elle-même pour ne prendre une gorgée que toutes les cinq minutes. En attendant, elle tuait donc le temps en jouant avec son verre ou avec les sequins de sa robe. Hugo, fort heureusement, se révéla également une bonne distraction.

Galatéa l'observa, sourcil levé de manière moqueur, sourire amusée et bienveillant, tandis qu'il déblatérait tout un tas d'informations vraiment très rapidement. Elle avait confiance en Morgan, mais elle devait bien avouer que cela la faisait hésiter. Le drag queen avait-il les épaules pour ce qu'elle souhaitait lui demander ?

Vous êtes une alliée ? Hein ?

La sorcière fut incapable de ne pas avoir l'air encore plus amusée. Commençait-il à comprendre ? Ou en était-il encore loin ?

Galatéa s'autorisa une gorgé du liquide ambré lorsqu'Hugo évoqua le louveteau de son cousin. La petite boule de poil lui évoquait bien des souvenirs. Il devait avoir grandit lui aussi. Sans doute plus que Pui.

Une éleveuse de loup aurait pas autant de style sur scène.

- C'est adorable, merci ! Mais je n'ai aucun mérite comparé à vous !

Elle s'autorisa une deuxième gorgée, ignorant complètement le fait que moins d'une minute s'était écoulé. Décidément, niveau force morale et rigueur elle avait encore du travail à faire.

- Malheureusement, je ne suis effectivement pas une dresseuse de loup. Je suis plus à l'aise avec les gros oiseaux.

Comprendrait-il la référence ?

- J'ai l'impression que vous ignorez beaucoup de chose sur votre cousin. J'ai raison ?