Marché de Noel ! Sensation étrange qui collait à la peau : quelque chose manquait encore. Disque rayé qui n’avait de cesse de tourner en boucle. Pourtant tout était prêt. Les décorations de l’appartement, les cadeaux pour chacun des poilus, pour l’elfe, pour les parents, pour Lui, même pour le « gosse ». D’ailleurs ça faisait un peu bizarre d’avoir fini par lui prendre un truc au moufflet, surtout que j’avais toujours l’impression d’oublier un détail, ou quelqu’un… Pénible impression qui se laissait happer par les effluves du stand de vin chaud. Délicieux arômes que ces mixtures, impossible de refuser d’y gouter quand le commerçant alpaguait chaque passant.

En personne « polie » j’avais bu mon verre et commandé un second, car soit disant ça ne se faisait pas juste consommer à l’œil. Et puis, il fallait bien avouer qu’il était bon son vin et réchauffait les joues et le bout des doigts. Mon troisième gobelet serré entre les gants de laines, c’était sans mon impression de début de journée que je continuais mon petit tour de quartier m’arrêtant devant un petit cabanon. La maisonnette de location des patins pour glisser sur la glace !  Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas pris le temps de venir. La dernière fois datait ma dernière année d’étude à Poudlard, c’était sur Paris. Le souvenir trop doux me faisait regretter de ne pas lui avoir demandé de venir avec moi aujourd’hui. Je me rattraperai ! Mais avant... autant vérifier que je n’ai pas perdu mes bases !

Avalant d’une traite mon petit verre, je m’étais glissée, guillerette dans la file d’attente pour récupérer mes patins à mon tour. Le breuvage caressait les pommettes avec malice et laissait l’impatience d’enfant se joindre à nous. D’ailleurs j’étais pas la seule, une paire de patin manquait de me saluer avant ma voisine de devant trop heureuse d’avoir récupérer son bien. Je pouffais « Ho.. Bonjour… ». Froncement de sourcils, sourire figé –créant surement une moue stupide-, je la connaissais cette jeune femme. « Rachel ?... Un 38 s’il vous plait ». Passer commande en même par-dessus de l’épaule de la demoiselle avant de la regarder de nouveau esquisse amusée aux lèvres. Mon ancienne patronne de Waddiwasi. Je ne pensais pas la revoir un jour, sans remettre un pied là-bas. D’ailleurs, elle y travaillait encore ? « On va glisser ? »

Mon bien dans une main, tenu par des lacets entremêlés, je lui montrais d’un signe de tête la piste avec un peu trop d’enthousiasme. J’avais toujours aimé ce genre de patinoire de rue, c’était apaisant, reposant, gracieux… ouai, c’était surtout amusant quand on était à plusieurs. « Tu sais en faire ? » Non, je ne redonne pas de cours, ils sont réservés à mon blondinet, mais je me demandais si mon ancienne cheffe était du genre à tourbillonner avec éclat ou à se casse la figure à chaque pas. Sourire mutin, joues rosées par le vin, je me décalais sur le côté pour laisser ceux d’après passer et m’asseyais par terre pour changer de souliers

Sourire trop enthousiaste à sa réponse. Elle se débrouillait, c’était parfait ça, une petite course improvisée n’était pas exclue si elle gérait si bien que ça. Enfin… vu le verre qu’elle avalait cul sec, j’avais un doute quand même, elle était bien capable de s’étaler le nez sur la glace dès que le vin aurait fait effet et pour tout avouer, moi aussi. Ça commençait à chauffer sacrément quand même, au point de pouffer en l’entendant maintenir la dernière lettre de son nouveau prénom.

Pas vraiment d’humeur sérieuse à lui demander pourquoi elle était passée de Rachel à Ester puis à Galatéa depuis que je la connaissais, je me marrais en la rejoignant, lui tendant la main pour l’aider à se relever. Mais trop tard, elle se débrouillait toute seule. Surement un truc de fille qui changeait de prénom à chaque fois que je la revoyais. « Ouai tu te débrouilles ! Je vois ça ! La glace 1 – Galatea 0 par contre ! » Je soufflais du nez, moqueuse, mais c’était gentil. Prenant soin de ne pas lui faire mal, je passais sur le coté face à elle avant de montrer le bout de la patinoire de rue. « J’suis infirmière à Poudlard et je termine mes études en médicomagie. Si tu arrives avant moi à l’autre bout, j’te soigne tes bobos, ou j’te paye un verre de vin chaud comme tu veux ! » Allé le vin ! ça guérissait psychologiquement les chutes en patin à glace si on en buvait assez ! « Partie ? 3,2,1 » et je m’élançais en avant sans vérifier de suite qu’elle suivait.

Coup d’œil en arrière après quelques poussées sur les patins histoire de m’assurer que je jouais pas seule, gagner sans enjeu n’avait rien de drole. « Et toi toujours à Waddi au fait ? » Regarder derrière, parler, et se déplacer sur la glace, mauvais mélange. Je le savais, dans le passé. Mais de toute évidence, ce n’est que lorsque je perdais l’équilibre –très certainement car j’avais bousculé quelqu’un- que ça me revenait à l’esprit. « Gniiii ». Cri gracieux de la tentative de récupération d’équilibre. La faute au vin moi je dis !

J’aurai pu l’aider mon ancienne cheffe quand même. Mais non, gagner, même en trichant était bien plus intéressant même si au final c’était pour finir les fesses par terre en rigolant bêtement. Quoi que je tenais encore debout pas je ne savais quel miracleTrop de vin chaud, ou juste l’ambiance environnante qui était contagieuse. Même Rachel, enfin non Galatéa se parait d’espièglerie, je ne la savais pas capable de ce genre bouille même si elle tenait Waddi. Plaisante découverte même si elle manquait de me foncer dedans. Le « gniiiiii » contenu j’avais fermé les yeux par reflexe. C’était connu si on voit plus le danger, il n’y a plus aucun danger ! la preuve : pas de Galatéa qui me roulait dessus ! ça fonctionnait ! Et même mieux que ca vu que mon équilibre revenait comme… par magie… J’ouvrais les yeux, toute fière avantd e voir que la magie ce n’était rien d’autre que la brunette qui se moquait de moi mais qui m’avait sauvée d’un popotin congelé. C’était de bonne guerre, je pouffais.

–Ouai ouai ouai, la glace elle triche c’est tout ! elle veut juste pas qu’on le sache !

Logique ! Et puis j’en étais persuadée. Le sourire en coin trop content de moi-même à Galatéa, je la remerciais pour son sauvetage héroïque et reprenais mon équilibre comme une grande fille. Prête a repartir directement, sa réponse m’interloquait quelques secondes de trop pour la voir partir à toute vitesse sous mon nez.

–Heyyyyyyyy maiiiiiis !

Répartie en berne depuis le dernier verre de vin de toute façon. J’intégrais que la boutique ou je confectionnais des petites barrettes pour Boursoufflets n’était plus qu’un doux souvenir, le même que celui de l’appartement que Luna occupait là bas. Triste….

« Heyyyyy moi aussi j’en veuuuux ! » La tristesse ne dura que le temps que les mots vins chaud ne me parviennent aux oreilles. L’élan pris à nouveau je m’élançais à la suite de mon ancienne patronne en me marrant. « Tu m’en laisses !! » Chacun ses priorités après tout. Des gens polis lui aurait demandé ce qu’elle faisait au ministère, si son grade était des plus importants, si c’était intéressant. Mais non… En fait, aucune de nous deux n’avait réalisé qu’il n’y avait aucun stand de boisson chaude sur cette patinoire, résultat, on tournait en rond vers un but qui nous reviendrait plus tard. Pas grave, je rigolais en essayant d'attraper le pan de sa veste qui voletait devant moi. La langue tirée, je tendais la main du moins que je pouvais mettant à mal mon équilibre à nouveau

Les mômes ! de vrais danger publique moi je dis ! qu’est ce qu’il faisaient sur la route là ? Ils ne voyaient pas que les « adultes » avaient mieux à faire ? On avait un fond de patinoire à atteindre nous d’abord ! enfin surtout moi !!! Tant pis pour les bonnes règles de conduite, Galatéa allait bien trop vite il fallait la ralentir. Un coup de baguette aurait fait l’affaire, mais ce serait une victoire trop facilement gagnée, alors que la tirer par le bout de tissus que je chopais du bout des doigts c’était tellement plus héroique ! oui oui, héroïque carrément ! Tout le monde savait que les super héro n’avaient pas de cape, c’était dangereux ! Gilbert l’éclair quelqu’un s’en rappelle ? cape accrochée à un missile ! Metaman, Ultraman Slpashman, tous des accidents de capes ! enfin de mémoire d’enfance trop embrouillé par l’alcool (un cookie si tu reconnais la ref ^^) Dans tous les cas, « Victoiiiire ! » hurlé à plein poumon a atterrissant essoufflé contre la rambarde.

Coup d’œil espiègle vers mon ancienne chef avant de rire sincèrement. OK c’était égalité en vrai, enfin non, c’était défaite pour moi pour tricherie, du coup, courbette à la brune  « Je m’incline cheffe » avant de me marrer de plus belle. J’en avais presque mal aux cotes, heureusement que la brune me rappelait vite à notre prix de victoire : la boisson a récupérer. Je relevais le nez, en chien de chasse à l’affut, pour moi le stand était juste vers l’entrée, je lui montrais de l’index pointée dans les gants de laine quand elle tirait sur ma manche, manquant de me faire tomber pour m’embraquer à sa suite. Je pouffais, même si j’avais perdu l’équilibre un paquet de fois.

Pas mécontente de voir qu’on s’arrêtait, je levais le nez vers le groupe de garçon qui nous faisait face, restant pantoise sur le comportement de la brune que je ne pensais pas aussi téméraire. Un « hoooooooo » soufflé discrètement dans son dos je gloussais bêtement comme une adolescente devant les mirettes qui nous regardaient un peu dubitativement. Et si les billets tendus pouvaient porter quand même à confusion un jeune homme partait faire les serveurs. Je le regardais partir, hypnotisé par le mouvement de ses patins sur la glace quand Galatéa repris la parole et abordait un sujet des plus… Surprenant. «  Mon copain ? Tu m’as connu avec un copain à Waddi ? » Papillonnement de cils me demandant à quel moment j’avais pu paraitre avec quelqu’un quand je n’étais pas à Poudlard.

Moue décontenancée, ignorant le groupe de jeune homme, réfléchissant à qui elle pouvait faire allusion, ne voyant que de prime abord « Daemon ? Pouah non si tu pensais à lui! » Soyons sincère, des Amoureux j’en ai pas eu beaucoup, deux en fait, donc, j’haussais les épaules un peu gênée, le rose se parrant à mes joues « Mais je connais mon chéri depuis l’école en tout cas. Et toi ? T’as un amoureux qui te laisse injustement aller faire du patin à glace toute seule aussi ? » Enfin non c’était pas injustement vu que de base j’étais partie chercher un cadeau pour Lysse avant d’attérir ici, donc il n’était pas vraiment –voir pas du tout- un petit ami indigne. Pas vraiment le temps de la laisser répondre que deux verres nous étaient tendu, un sourire radieux aux lèvres, l’homme précisant qu’il avait gardé la monnaie en pourboire. « Mais quel culot ! » C’était sorti tout seul avant de prendre une lampée de ce délice. « Tu veux qu’on le change en mouton pour ce manque de politesse ? » l’idée m’avait traversée l’esprit en le voyant partir, même si de mouton il n’aurait que le comportement. Petit rictus malicieux à mon ancienne cheffe voir ce qu’elle en pensait