Izsa gara sa moto contre la façade de la boutique. Elle avait passé un nouvel an relativement sage cette année, avec son frère et quelques uns de ses amis. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait sa moto avec elle : elle n'avait pas pu transplaner face aux moldus invités, elle s'était donc contenter de venir en moto. Volante. Oui, c'était quand même plus rapide. Et elle pouvait se poser et rouler comme une moldue quand elle arrivait proche de sa destination.

Cela faisait -quoi- 8 ans qu'elle possédait l'engin ? Techniquement, ils la possédaient à deux, avec Eb. Mais bon, Ebenezer... Voilà quoi. Il pouvait la prendre quand il n'était pas en train de faire les 400 coups au milieu de la Louisianne. Jamais, du coup. Du coup c'était sa moto, et elle la conduisait vraiment très bien depuis le temps. Elle était d'ailleurs plus concernée par les sorciers qui auraient voulu la lui prendre, plutôt que par les moldus qui auraient pu questionner le Secret Magique. Elle rangea ses clés dans la poche avant de sa veste, et ouvrit la boutique de baguette magique.

Ce jour là, il n'y avait personne. Aucun client, évidemment. Et personne dans les rues du Chemin de Traverse non plus. C'était bien pour ça qu'Izsa était venu à Ollivander's aujourd'hui. Enfin pas directement la causalité, plutôt la corrélation : le reste de l'année, elle travaillait au Ministère. Mais aujourd'hui était férié, tout le monde décuvait de la soirée de la veille, alors elle avait une journée entière pour continuer à prendre la boutique en main. Revoir l'organisation. Les rangements, surtout. Mettre de côté les baguettes aux cœurs qu'ils ne vendraient plus. Nettoyer les tiroirs qui n'avaient pas été ouverts depuis des décennies. Izsa devait également se re-fournir en bois de toute sorte. Elle ramenait toujours du travail chez elle, tellement elle avait prit l'habitude de fabriquer des baguettes. Cela la détendait. D'ailleurs, cela la détendait tellement qu'elle attrapa un morceau de bois de noyer noir dans l'atelier, et se mit à le tailler nonchalamment. Elle était en train de procrastiner, oui. Oui le rangement ne se ferait pas sans elle. Oui elle n'aurait probablement accomplit que la moitié des choses qu'elle voulait rayer de sa liste aujourd'hui. Oui elle allait perdre plusieurs heures comme ça. Oui c'était une mauvaise habitude.

Mais - eh - c'était chez elle ici. Elle faisait bien ce qu'elle voulait.

Y'a des fois, t'es responsable, mature et adulte. Et y'a des fois, t'es entouré par Arty et l'Elias, avec de l'alcool pour eux et des potions à effets chelous pour toi, et du coup t'es plus rien de tout ça. Tu redeviens un gamin qui s'émerveille de tout, totalement inconscient de ce qui l'entoure, et qui a juste envie de s'amuser et de faire ce qu'il veut, c'est-à-dire absolument tout ce qui lui passe par la tête. Autant dire que t'as laissé ton badge d'Auror à la Cabane vu l'état dans lequel tu te trouves. Tu t'es même déguisé, ultime barrière pour que personne ne te reconnaisse et ne puisse dire que tu as fait n'importe quoi. Et pour sûr, qui te reconnaîtrait en combinaison moulante verte, avec des faux seins et une perruque rousse ? T'es carrément bonne déguisée en fille espionne moldue hyper connue par tout le monde sauf par toi.

Une fois au Chaudron Baveur, Elias semble parler d'une mission qui continue. C'est vrai que vous êtes des espionnes, alors vous devez bien en avoir une. D'ailleurs, tu te mets à fouiller frénétiquement tes poches à la recherche de tes gadgets. Sauf qu'à part ta baguette magique, t'en as pas des masses des Gadgets. Votre boss s'est fichu de vous. Paraît qu'il s'appelle Jerry et qu'il kiffe les poubelles. C'est un délire que t'as pas trop suivi, mais tu veux bien y croire. Tu ne fais pas de bruit en avançant dans le chemin de traverse. Elias en fait suffisamment en parlant. Toi, tu te contentes de longer les murs dans l'obscurité, à fond dans ton rôle de la soirée. T'es invisible. En combinaison vert fluo, mais invisible.

Une fois devant chez Ollivanders, ton regard est attiré par la moto garée devant. Comme celui d'Elias apparemment. Tu reconnais l'objet, c'est la moto qui vole. Tu te souviens de cette fois où vous l'avez volée avec Arty. C'était trop bien. Peut-être qu'à trois ce sera encore mieux. Encore faut-il trouver les clés. Tu désignes la porte d'Ollivanders d'un signe du menton.

- On a qu'à voler les clés et aller faire un tour. La proprio a l'habitude. Cette fois, elle nous aura pas !

Clin d'oeil pour Arty. La mission a changé. Les baguettes, tu t'en fous, tu veux la moto volante, c'est vachement mieux. Alors tu décides d'ouvrir la porte de la boutique tout doucement. C'est ouvert, trop de chance. Y'a plus qu'à trouver les clés, et à vous le super voyage en moto volante !

- On se sépare, on couvrira plus de terrain. On prend les clés, et des baguettes si vous voulez, et on s'tire d'ici avant que les Aurors rappliquent !

Comment ça, les Aurors c'est toi ? Détail que t'as déjà oublié. Hé, c'est pas facile après avoir ingurgité plus d'Elixir d'Euphorie et de philtre de paix que d'eau !

Le rouge, c’est la couleur de l’amour, la couleur du feu, la couleur de la passion, la couleur de jolies fleurs et, et, surtout, la couleur de Clover. Une combinaison intégrale moulante rouge qui mettait en valeur la silhouette aiguisée du Loup, le tout chapeauté d’une perruque – blonde berk – qui écrabouillait les boucles. Ça me graaaaaatte. Évidemment, c’était d’un désagréable impressionnant, comme si les mèches endiablées d’en dessous criaient pour être libérées.
Lui, n’a pas vu la moto, pas tout de suite, pas tout immédiatement, trop occupé à vaciller sous l’effet de liquides licites illicites ingurgités et de passer ses ongles sous les faux cheveux. Le bon point : vraiment, les boucles brunes n’avaient rien à envier aux soins que Clover apportait à sa chevelure de blé. Ça me démaaange j’vous jure ! D’une voix plaintive lancinante agaçante ; mais les autres ne l’écoutaient pas.  
Pourquoi ?
Parce que tout débile et alcoolisé qu’il était, il n’avait pas vu la merveille qui brillait à côté d’Ollivander’s. Ooooh Louisette ! Maintenant si. Comme s’il s’agissait d’une vieille connaissance, là, se jeter sur elle pour l’étreindre, des lustres que ces doigts n’avaient pas touché la bécane – elle lui manquait. Attendez moi ! Qu’il chuchote alors super trop fort avant de pénétrer à son tour dans la fameuse boutique.

Dans une frivole seconde, le Poufsouffle reprend son rôle d’espionne à la perfection, c’est qu’ils étaient un peu là pour ça, et franchit le seuil de la boutique avec une magnifique sublime incroyable pirouette de l’espace de l’espion qui déchire tout. Réception d’équilibriste à croupette -  ça tourne ! Eh bien oui, c’était le risque un peu. Se retenir in extremis de vomir sur le sol d’Ollivander’s. Il en a perdu la perruque détachée – ce n’est pas grave – les boucles peuvent enfin respirer.
Je couvre le terrain du sol ! Oui, c’est vrai qu’il y avait une gigantesque chance pour que les clés soient tombées d’un sac d’un manteau d’une main maladroite et les attendent dans une rainure du parquet flamboyant – et tout doux. Il est parfaitement bien placé pour connaître la texture de ce merveilleux parquet puisque le voici maintenant en train de ramper, petites petites petites clés, petites clés, comme s’il était en train d’amadouer un chaton apeuré afin qu’elles actionnent leurs petites pattes pour venir jusqu’à lui.
C’est la dernière fois qu’il buvait autant – promis. Les boucles raclent le sol mais ne trouvent rien, il soupire, s’exaspère de l’échec de leur importante mission. On va se faire rouspéter par Jerry si on trouve pas ! Les souvenirs d’un enfant moldu qui passait son temps à regarder des dessins animés vintage (bah oui, on est en 2100  quelque chose quand même) ; enfant moldu qui ne semble pas du tout concerné de l’entrée presque par effraction qu’ils étaient en train de commettre, pire encore : du vol qu’ils préparaient. Jerry devrait en réalité être le dernier de ses soucis.

Il y avait plusieurs choses qu'Izsa attendaient un premier de l'an. Des nouvelles résolutions, des retours de cuites. Des gens qui décidaient de ne pas prendre de bonnes résolutions, et des gens qui ne respectaient même pas leur bonnes résolutions de prendre des bonnes résolutions. Izsa faisait partie de cette dernière catégorie : elle disait toujours qu'elle ne prenait pas de bonne résolution, puis la voilà un matin de nouvel an à faire du ménage dans sa boutique.

Enfin bon, c'était classique, tout ça. Par contre, il y avait des choses qu'Izsa n'attendait pas du tout un premier de l'an. Une personne couverte d'une combinaison rouge pétante - en latex ? - marcher à quatre pattes sur le parquet d'Ollivander's, par exemple.

- Heee....

Ce qui était tout à fait ce qu'elle ressentait à cet instant précis. "Heee..." Il n'y avait pas mieux. Elle avait entendu du bruit, prit sa baguette et maintenant elle était face à face avec trois choses à l'aspect vaguement humain. Rouge, vert et jaune, dans les pires couleurs criardes de la création. Elle n'avait aucune idée de qui ils étaient.

Quoique.

Des débiles habillés dans ce genre, c'était la deuxième fois qu'elle en croisait. Pas exactement les mêmes, mais elle avait comme des impressions de déjà vu. Alors elle leva Hypérion droit sur l'épave au sol, qui semblait la plus active et surtout la plus proche.

- Incarcerem

Les cordes s'enroulèrent autour de ses membres, le faisant tomber aussi bas qu'il pouvait tomber. Sur le parquet, autrement dit. A tout les coups il allait le tâcher. Mais Izsa aurait mieux fait de s'intéresser à elle-même, plutôt qu'à son parquet. Hypérion sauta de sa main, jusque l'autre bout de la pièce. Ses yeux se dardèrent sur le responsable de cela. Le c^nnard en vert. Elle siffla.

- Cassez-vous de chez moi. Im-mé-dia-te-ment.

La colère lui monta à la tête. Mais pas que. Elle voyait rouge, littéralement. Ses oreilles devenaient sourdes, et le gant sur sa main droite était en train de fumer. Elle avait cramé une baguette, comme ça. Et un buisson. Au lieu de se calmer, elle puisa dans la magie qui lui répondait d'un quart de tour.

- BARREZ-VOUS ! INCENDIO !

La langue de feu qu'elle invoqua brûla entièrement son gant, partant directement de sa main et tout droit vers le visage de celui qui avait osé la désarmer.

Est-ce qu'il faut réellement s'attarder sur le comportement d'Arty ? C'est à dire qu'habituellement, il est déjà hyper agaçant. Mais dans un tel état d'ébriété, c'est pire que tout. A croire qu'il n'y a plus aucun neurone fonctionnel chez lui. Non seulement il ne fait que se plaindre de sa perruque alors que vous êtes devant une moto volante, mais en plus, il se met à chercher les clés sur le parquet de la boutique une fois entré. Sérieusement, il peut pas réfléchir deux secondes ? Toi, t'es un peu plus futé, tu regardes en l'air, et au dessus des étagères. Les clés, c'est toujours accroché, pas vrai ?

Tout tourne, danse, tourbillonne et virevolte. C'est bizarre comme ça tangue, dans le corps, dans le coeur, dans la tête et dans les pieds. Tu ne sais pas trop ce que fait l'Elias, sûr qu'il est hyper efficace de son côté, suffit de le voir, beau comme il est dans sa tenue jaune. Tu ne savais pas qu'il était pouffy. Mais d'un autre côté, tu ne savais pas non plus qu'Arty était gryffy. Ils ont peut-être échangé leurs maisons ? Tu pouffes en imaginant la tête du choixpeau devant une telle humiliation. T'as l'impression que tu divagues. Vagues. Mer. Tangue. La boucle et bouclée.

Tu sors de tes pensées d'un coup, tiré de là par une voix qui te dit vaguement un truc tellement elle te paraît désagréable. Sûr que tu l'as déjà entendu, et que tu l'aimes pas. Alors tu pointes ta baguette directement vers la voix, et tu fais bien, parce que c'est une voix surpuissante qui attache Arty par terre. Sûrement parce que c'est la voix de la proprio de la moto et qu'elle se tient debout devant vous, ça aide à lui donner des pouvoirs magiques. Ni une ni deux, tu la désarmes. C'est que tu vises bien même en voyant flou, florilège de l'Auror qui est en toi.

En attenant, y'a Elias qui a volé la moitié des boîtes de la boutique, Arty qui est attaché au sol, et l'autre que t'aimes pas beaucoup qui... Fout le feu à la boutique sans baguette. Hein ? Sérieusement ? Heureusement que tu t'es jeté par terre au dernier moment, te faisant juste brûler une mèche de cheveux qui te donne une odeur de poil cramé, parce qu'encore un peu tu t'enflammais.

- Nan mais ça va pas ? Faut se calmer hein ! On veut juste la moto nous !

Alors tu lances un #Accio Clés de moto, pour qu'elles traversent les flammes et viennent vers toi. En attendant, tu rampes vers les deux autres espionnes, pour couper les cordes d'Arty d'un #Diffindo probablement mal dosé qui pourrait facilement le couper, avant de hurler comme un forcené :

- Courage, fuyoooooooooons !

De toute façon, t'as les clés. Et tu commences à avoir du mal à respirer avec toute cette fumée. Et le feu ça brûle. Surtout dans un magasin de baguettes magiques en bois.

Alors, vous vous en doutez bien, Arty n’avait absolument rien compris. A la limite, il pensa soudainement avoir rampé dans un piège à loup qui s’était refermé sur sa combinaison moulante dans laquelle il commençait à suer dangereusement – ça collait. Les boucles exaspérées et poisseuses tentent de le fouetter pour qu’il s’échappe de l’agressif cordage, mais rien n’y fait, de toute façon, c’était toujours pour sa pomme. S’il en fallait un qui soit capturé ? C’était lui. S’il en fallait un qui soit torturé ? C’était lui. S’il en fallait un qui se fasse balancer d’une moto volante en plein vol ? C’était lui. Toujours. A croire que le destin essayait vainement de lui hurler quelque chose à l’oreille, et qu’il refusait de l’écouter – têtu qu’il était. Arrêêêêêête tu vas me mordre ! Par contre, il avait bien vu la mâchoire pas du tout aiguisée d’Elias en train de ronger les cordes, il eut soudainement peur de se faire croquer le bout du nez. J’vais m’tranformer en Elias ! Oui, un traumatisme de la morsure de loup-garou, que voulez-vous, le charme de la réalité grandement déformée.

Des cris, des cris, des cris, de l’empressement et comme une montée bouillante d’adrénaline parmi les baguettes magiques. Malgré le sang extrêmement super fluide et ivre, le Blaureautin se rend compte que quelque chose ne cloche pas rond. AIE ! Une coupure dans la main, ça réveille subitement. Pourtant, son regard n’accroche pas du tout tout de suite la fumée commençant à lui chatouiller les narines inattentives. Elle t’a cramé les cheveux ! Comment sait-il que c’était une Madame ? Ses rétines avaient analysé la scène plus rapidement que son cerveau. Enfin, toujours est-il qu’une mèche brûlée était blasphème pour lui et le voici qui imite à la perfection ce fabuleux tableau de Munch, le Cri, tu veux un bisou magique ? Pas le moment Arty, pas le moment !

Du feu ! Du feu ! Du feu ! Tandis qu’il se relève en titubant, difficilement, il aurait pu débuter un danse de la pluie, mais du feu, de bonheur de joie et d’exaltation devant les flammes commençant à lécher les murs de la célèbre boutique. Mais les hurlements de Peverell lui font grincer les tympans encore tout embrouillés et le poussent à se ruer hors d’Ollivander’s, attrapant au passage le bras du Collègue (qui devait être en train de continuer de mordiller des cordes ballantes par terre haha) allez PapyBax viiiiite ! Aider les personnes âgées dans une moins bonne condition physique que soi, c’est important, et ça mérite même un super badge coloré des scouts moldus.

Les Trois Guignols pourraient même avoir du mal à passer la porte tant ils y fusent tous les trois, ils sont trop gros, ça ne passe pas. Alleeeeeeez, scouiz scouiz, une vraie scène de dessin-animé, et il fallait se dépêcher sans quoi ils allaient se faire brûler le popotin.
Heureusement, c’est là qu’Arty a la meilleure fabuleuse génialissime idée du siècle du millénaire. Un coup d’épaule en arrière pour extraire Odette III et balancer vers l’intérieur du magasin un #Confringo qui provoque une explosion telle que les Énergumènes s’envolent, propulsés, pour aller s’étaler sur les pavés du Chemin Traverse. Les oreilles davantage sonnées, la vision floue de la bouille éraflée du Fripon par la chute ne l’empêchent pas de se relever, guidé par l’urgence de la fuite. La moto !! Puisqu’ils étaient là pour ça.
Rapidement, le Poufsouffle se jette dans le side-car, la tête la première. Mon casque d’aviateur ?! Il n’en avait pas. J’veux un casque d’aviateur avec de grosses lunettes ! Il a le sens des priorités le petit, on ne peut pas lui enlever ça.

Si vous vous posiez la question, non : Izsa ne regretta pas son sortilège de Combustion aussitôt qu'elle lu lancé. Ni même au moment où elle se rendit compte qu'elle n'avait fait qu'effleurer sa cible et qu'à la place le feu avait prit dans la boutique. Non, spoiler alerte, ce fut au moment où, après un dernier sort en direction des voleurs volant, elle se retourna vers sa boutique et constata qu'il n'y avait plus rien à faire pour l'empêcher de brûler. Mais nous nous sommes un peu avancés. Pour l'instant, Izsa était toujours en train de souhaiter l'enfer aux trois imbéciles en tenue de latex.

Problème : elle n'avait plus sa baguette. Solution : elle était Manumage. Problème 2 : chaque sort de Manumagie la drainait de toute son énergie. Solution 2 : il fallait qu'elle retrouver Hypérion. Problème 3 : il avait volé loin d'elle, et elle ne parvenait pas à le voir dans la fumée qui commençait à emplir la pièce. Solution 3 :

- Accio Hypérion !

Bordel, mais vous avez pas suivi ou quoi ? Bien sûr que non, cela ne marcha pas ! Elle était crevée, et à partir du moment où un sort demandait un minimum de concentration, c'était mort de chez mort.

- P*tain...

Elle n'eut de choix que de courir vers sa baguette, ou plutôt vers où elle pensait qu'elle était, et de la chercher au sol. Autant dire qu'elle se moquait un peu moins de latex rouge maintenant. Quand elle trouva finalement son instrument, une explosion retentit dans la boutique, et un coup de vent l'envoya balader vers le fond de la pièce. Le feu n'en devint que plus vif. Elle sauta à nouveau sur ses pieds, et traversa une langue de flamme pour se retrouver enfin dehors. Mais c'était trop tard. La moto avait décollée, latex rouge dans le side-car, son c*l sortant de manière idiotique. Latex vert et jaune étaient sur la moto, poussant l'engin de plus en plus vite.

- Immobilus !

Le sort se perdit, bien loin de sa cible.

Et ce fut donc à ce moment qu'elle comprit qu'il n'y avait plus rien à faire pour sauver la boutique.

Le membre 'Elias Baxter' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Dé 10 faces' :

C'est franchement pas évident toute cette histoire. T'as l'esprit tellement embrouillé que t'as du mal à être le plus responsable des trois. Faut dire que c'est pas franchement un cadeau. N'empêche, tu t'en tires plutôt bien, t'as réussi à libérer Arty, et t'as juste une mèche de cheveux brûlés. Et t'as les clés de la moto ! Comme quoi, il ne faut jamais abandonner ses rêves. Cette moto va être à toi, pour sûr ! Enfin, quand vous serez sortis de là, parce qu'à trois dans l'encadrement de porte, ça fait serrer pour sortir. Et t'as beau tortiller des fesses que ça change rien, jusqu'à ce qu'Arty balance une explosion derrière vous dont le souffle vous envoie en avant pour vous éclater sur les pavés.

- AÏE !

En plus, t'as lâché les clés, il aurait pu prévenir quand même. T'y vois un peu flou, et un peu tournant aussi, alors tu tâtonnes en priant tous les dieux que tu ne connais pas pour qu'elles ne soient pas parties trop loin. Et tes prières fonctionnent, parce que tu les retrouves presque directement, pour te relever dans la foulée et enfourcher la super moto volante pour faire vrombir le moteur, plus joli son du monde, tandis que les deux autres super espionnes s'occupent du side-car.

- Pas besoin de casque, je suis un super pilote !

Et comme pour prouver tes dires, tu tournes à fond la poignée du guidon, et voilà la moto qui fait un super bond en avant tel un cheval sauvage en plein rodéo. Enfin, tu trouves la bonne manette pour vous faire partir dans les airs, et tu t'offres le luxe de repasser juste au-dessus de la boutique en feu pour faire coucou à la dame restée devant avant de disparaître dans la nuit avec tes deux compères, et la fameuse moto volante que vous espériez récupérer depuis si longtemps maintenant.

- Pas des stars, les rois du mondes !

Faut quand même que l'Elias remette les choses dans leur contexte ! Et là, tu éclates de rire, tout à ta joie d'avoir enfin obtenu le jouet que tu désirais tant. L'enfant capricieux en toi se sent beaucoup mieux.