Madame de Lanxorre a préféré qu'on quitte les serres, pour m'amener dans ses appartements. Je n'ai bien évidemment pas dit non. Si j'ai déjà pu profiter de son bureau de Directrice Adjointe, j'ai hâte de voir où elle vit. En espérant y avoir accès, bien entendu. Elle a accepté ma requête de m'offrir mon prix juste après le cours, et je crois qu'elle sait aussi bien que moi comment les choses risquent de finir, sinon elle ne m'aurait probablement pas amené jusqu'ici. Ou alors, elle préfère simplement quitter la saleté des serres pour qu'on travaille dans un endroit propre. Mais j'admets avoir bien peu envie de travailler.

Dès qu'elle referme la porte derrière moi, je me tourne vers la pièce dans laquelle on se trouve. Un simple bureau, avec un espace un peu plus détente, mais tout cela reste bien austère. Je grimace légèrement, déçu, jusqu'à apercevoir deux autres portes. Sourire aux lèvres, je m'y dirige d'un pas dansant, curieux, posant ma main sur la poignée de la première porte pour l'actionner dans le même mouvement.

- Vous me faites visiter, Marraine ?

Mais je n'attends bien évidemment pas de réponse pour pénétrer dans les lieux, avide de savoir ce qu'elle pouvait cacher dans l'antre de son intimité. Mais je me trouve simplement dans une salle de bain. Raté, c'était pas franchement ce que je voulais visiter. Mais je ne peux m'empêcher de m'arrêter devant le miroir, passer mes mains à l'eau avant de me recoiffer avec soin, perdu dans le reflet qui m'est renvoyé. Mes yeux brillent d'excitation, ça se voit. Je me regarde sous plusieurs angles, ayant visiblement oublié la raison de ma présence ici. Il faut dire que je suis drôlement distrayant.

Perdu dans la plus belle des contemplations que représente mon reflet si merveilleux, mon sourire ne fait que s'élargir en voyant que ma marraine me rejoint. Je ne tourne pas la tête vers elle, me contente d'accrocher son regard dans le miroir. Elle s'approche, me touche. Je peux presque sentir son souffle caresser mon oreille lorsqu'elle me parle. Une nouvelle fois, c'est un ordre. Je devrais avoir l'habitude venant d'elle. N'ai-je pas promis de lui obéir en toute circonstance ? Cette promesse, je ne l'ai faite à personne d'autre. Uniquement à elle. Parce que je sais que je peux y gagner beaucoup. Et aussi parce que ça m'excite. Je le sais maintenant. Je penche légèrement la tête sur le côté, ne lâchant pas ses yeux dans le miroir tandis que mes lèvres s'étirent un peu plus.

- Vous avez peur que votre imagination ne dépasse pas la sienne, Marraine ?

J'ai toujours aimé jouer. Sans doute plus encore maintenant. Je sais que je vais finir par lui dire ce qu'elle veut entendre, c'est là tout le principe du marché que nous avons passé. Mais rien ne m'interdit de la faire languir davantage. S'il y a bien une chose que j'ai apprise entre les draps d'Askin, c'est que désobéir dans un premier temps peut être réellement... Intéressant. Cependant, je m'en voudrais de briser si facilement la parole que je lui ai donné en me mutilant dans son bureau. Et si je n'ai aucun scrupule à mentir aux autres, il s'agit tout de même de ma marraine, et un Adams respecte sa famille. Il ne respecte que sa famille d'ailleurs.

Alors, sans me soucier des mains sur mes épaules qui m'empêchent de bouger comme je le voudrais à moins de forcer légèrement, je commence à me déhancher doucement, collant mes fesses contre le corps de ma marraine, les bougeant au rythme d'une mélodie présente uniquement dans mon esprit. Je commence alors mon récit tout en commençant à déboutonner le haut de mon uniforme de la façon la plus naturelle qui soit. Faut bien que je le retire si je veux donner vie à ce que je raconte.

- J'ai commencé par un spectacle uniquement pour lui. Je crois qu'il a aimé...

Mon déhanché se fait plus ample, et je finis par me retourner vers elle. Mon sourire est toujours aussi éclatant tandis que je la regarde. Je me débarrasse de ma robe de sorcier en la jetant dans un coin de la pièce avant de saisir la professeure par les hanches et de déposer mes lèvres sur les siennes.

- Et puis on s'est embrassés...

Un simple souffle, avant de reprendre où je me suis arrêté.

J'aime sentir le regard de ma marraine sur mon torse nu. Je sais que mon corps est beau, parfait, qu'il reflète parfaitement mon image. Si on excepte cette cicatrice, qui est là uniquement pour elle. Pour lui prouver ce dont je suis capable pour parvenir à mes fins. Elle commence à prendre les choses en main, à me guider. Je n'en attendais pas moins d'elle. Elle aime son autorité, je l'ai bien compris. Et je n'ai aucune envie de m'y soustraire. Ses ordres sonnent toujours comme une divine mélodie à mes oreilles. Bon petit soldat que je suis, je laisse mes mains entre les siennes, permettant lentement à mes doigts de défaire les boutons de son chemisier un par un.

Elle demande alors la suite de ce qu'il s'est passé, et mon sourire s'agrandit. Mon regard passe de ses yeux à son soutien-gorge que laisse maintenant apparaître son chemisier. Je devine sa poitrine sous la dentelle, et me mordille légèrement les lèvres d'envie. J'aime dévoiler son corps de femme sous mes doigts, autant que j'ai aimé découvrir celui d'homme d'Élius. Je crois que j'aime simplement les belles choses. Toutes les belles choses qui s'offrent à moi. Alors que le dernier bouton du chemisier saute à son tour, je laisse le vêtement glisser le long de ses épaules pour dévoiler davantage de peau nue à mon regard curieux.

- Ensuite...

Mes mains se défont des siennes et mes doigts viennent se planter doucement dans son dos, y laissant traîner mes ongles, pas aussi fort qu'Élius l'avait fait avec moi, juste suffisamment pour que mes ongles laissent à peine une trace sur elle.

- Il m'a marqué ainsi...

Mes mains s'accrochent à l'attache de son soutien-gorge. Je n'hésite pas une seule seconde pour la défaire, afin de libérer la poitrine de ma professeure préférée en un sourire lubrique. Je finis tout de même par revenir à ses yeux, pour continuer mon récit. Cette fois-ci, mes mains viennent s'enrouler autour de son cou, sans pour autant oser serrer.

- Il m'a aussi suspendu à un crochet par votre collier...

Je la relâche doucement, me recule tout contre le lavabo pour reprendre une certaine distance entre elle et moi.

- Allons-nous parler d'Élius pendant une heure, Marraine ? Ou allez-vous me donner de nouveaux récits à raconter ?

Je vis dans l'instant présent, et non dans le passé. J'ai terriblement envie d'elle, là, maintenant, tout de suite. Je veux qu'elle m'apprenne tout ce qu'elle peut. Je veux qu'elle joue avec moi, avec mon plaisir et avec ma douleur. Je veux être celui qu'elle veut, pour voir encore une fois dans ses yeux à quel point nul autre étudiant ne peut m'arriver à la cheville en ce qui la concerne.