Morgana et Alba se connaissaient depuis la première année. Elles avaient été amies, de très bonnes amies, à vrai dire.
Mais elles avaient suivis des chemins différents. Morgana semblait avoir suivi le bon chemin, alors que Alba, elle, en avait choisi un totalement opposé. En effet, l'adolescente aimait montrer à tous que les Serpents étaient les plus nobles, les plus forts. Elle était devenue la parfaite petite peste, à qui s'y frotte, s'y pique. Malgré leurs différents, elles se saluaient encore dans les couloirs, se parlaient quand elles en avaient le temps.

En vérité, sous son air hautain, la rousse appréciait la lionne. Elle ne supportait juste pas qu'elle puisse être aussi douée qu'elle. Peut importe le sujet. Et cela était valable pour tous les élèves. Mais étrangement, la Verte et Argent n'arrivait pas à mettre un terme à leur amitié. Elle s'accrochait à elle, comme si c'était le seul fil qui la reliait encore aux bonnes choses, et non aux ténèbres qui l'emporteraient sûrement. Alors, même si elle n'était pas toujours tendre avec Morgana, Alba la défendrait coûte que coûte.

Ce matin là, dans la salle commune, Alba lui avait discrètement donné un petit papier où il était écrit "Petite lionne, RDV devant la forêt après le petit déj, miss you, A." . Elles se voyaient souvent, rien qu'à deux secrètement, car leurs groupes d'amis ne le verraient pas d'un bon œil.  

La rouge était déjà sur place, sous un arbre, quand la rouquine arriva. Alba lui envoya un grand sourire avant de lui lancer :

- Salut mon petit lionceau !

Elle aimait la chambrer sur sa maison. Mais depuis toutes ces années, c'était devenu un signe d'affection de la part de la Verte.

- Prête pour une escapade interdite ?

La sagesse ne lui allait pas, et sans le vouloir, Alba entraînait les gens avec elle dans la noirceur.
Mais leur escapade n'était pas la première, et les deux jeunes étaient prudentes. Et puis, la rousse ne voulait pas que la lionne tombe avec elle.
Elle aimait se promener, sans savoir sur qui, ou quoi, elle allait tomber. La forêt interdite regorgeait de créatures plus dangereuses les unes des autres, mais aussi des mignonnes, des inoffensives. Des individus incroyables. Des plantes rares, merveilleuses.

Elle s'était apprêtée en circonstance. Elle avait enfilé un jean très serré, avait abandonné ses talons et avait chaussé des chaussures de marche dernier cri, un gros pull en laine, au gros col, aux couleurs de sa maison, et une veste en cuir. Pour une fois, elle s'était même attaché les cheveux. Alba avait soigneusement préparé son sac à dos : une bouteille d'eau, des flacons vides, un petit goûter, un carnet de notes et un crayon. Elle tenait sa baguette dans sa poche.

- Tu penses qu'on va tomber sur quoi aujourd'hui ? Des centaures? Un groupe d'acromentules?

Escapade entre rousses.Saison 30 -- Hiver
Ma chère Alba m'avait glissé une petite note dans la journée. De sa belle écriture je pu découvrir ce message :

"Petite lionne, RDV devant la forêt après le petit déj, miss you, A."

Je la reconnaissais bien là. Elle adorait me taquiner au sujet de ma maison. En effet, la  belle Serpentard et moi nous étions prises d'amitié lors de nos premières années à Poudlard. Nous nous entendions vraiment bien, j'ai avec elle, des superbes souvenirs. Mais Les années passèrent, et mon amie s'était taillée une réputation. Une vraie Serpentard. D'un coté, cela ne me déplaisait pas, elle était toujours mon amie. Prête à me défendre lorsque l'on me cherchait des ennuis.

Nous ne traînions plus avec le même genre de personne. Mais chaque jours je la saluais avec plaisir.  

Il y avait entre nous, une sorte de compétition en ce qui concernait les cours. Nous faisions toujours au mieux pour "battre l'autre". Elle était ma motivation pour étudier, je voulais être une adversaire à la hauteur de son talent.

Je m'étais donc habillée pour une virée en forêt. Je portait un simple pantalon noir et un gros pull gris. Je n'étais pas du genre à exhiber mes couleurs en dehors des cours. Mon écharpe me suffisait. J'avais une sacoche, contenant le nécessaire pour une virée en forêt. J'avais bien entendu, pris un sandwich avec moi.  

" Salut mon petit lionceau !" Entendais-je alors que j'étais adossée à un arbre. Je marcha dans sa direction , le sourire aux lèvres.

Bonjour petit serpent ! Lui répondis-je en riant

La jolie rousse me demanda si j'étais prête à faire une escapade en forêt, et je l'étais !! J'adorais me balader aux côtés de mon amie, discuter avec elle. On pouvait découvrir de superbes créatures, comme des terrifiantes.

Evidemment que je suis prête, ça faisait si longtemps!

Depuis longtemps, j'attendais avec espoir de rencontrer une licorne. Mais c'était une chose extrêmement rare.

Je ne veux surtout pas croiser d'Acromantulas aujourd'hui !! Dis-je en frissonnant d’effroi. J'avais une peur bleue des araignées.

On pourrait peut-être voir des Sombrals ?Dis-je en souriant, j'aimais vraiment beaucoup ces créatures.


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Spoiler:

- Je ne veux surtout pas croiser d'Acromantulas aujourd'hui !! On pourrait peut-être voir des Sombrals ?

Alba voyait souvent les Sombrals lorsqu'elle allait dans la forêt. Elle aimait ce qu'ils représentaient : la mort. Alors qu'en fait, ils n'étaient pas dangereux si on les cherchaient pas. Elle adorait leur élégance, malgré leur physique étrange et squelettique. Elle pouvait restée là, avec eux, pendant des heures. Il lui était même arrivé de prendre de la nourriture rien que pour eux, pour les apprivoiser. Elle se sentait bien avec eux, ils étaient calmes, souvent silencieux, parfois craintifs, parfois confiants. Beaucoup de personnes avaient peur d'eux, car ils pensaient qu'ils étaient synonyme de malchance.

La peur des Acromentules faisait sourire la Serpentard, car la maison de la rousse à ses côtés était la maison des courageux et avait pour caractéristiques le courage, l'hardiesse, la force, la bravoure et la détermination. Alors la phobie des araignées, aussi si grosses soient-elles, ne devrait pas atteindre une Gryffonne, si ? Elle attendrissait Alba.

Elles s'avancèrent dans la forêt, baguettes en main, observant tout ce qui était à leur portée. La grandeur des arbres, la magie qu'apportaient les mousses et les pierres au paysage.

Tout près d'elles, un Botruc cherchait des cloportes dans la terre. Alba s'arrêta, en faisant un signe à son amie, pour qu'elle aussi puisse voir cette si mignonne créature. Elle mesurait environ quinze centimètres, ressemblait parfaitement aux branches (et aux couleurs de l'écorce) de l'arbre juste derrière lui, avait une petite feuille au dessus de sa tête, et n'avait pas l'air très effrayé de voir les deux jeunes filles.

Après quelques minutes, le Botruc fila rejoindre son arbre, et les filles continuèrent leur périple.

- Il était mignon. souffla la Verte à la Rouge.

Elle l'avait trouvé beau, c'est vrai. Mais s'il aurait tenté de les attaquer pour défendre son arbre, elle n'aurait pas hésité une seule seconde à le pulvériser. Sans aucune once de pitié.

Après quelques centaines de mètres parcourus, les deux rousses se retrouvèrent nez à nez avec un groupe de Sombrals, sûrement le même qu'Alba avait l'habitude de voir. Ils n'avaient pas l'air d'avoir peur, peut-être parce que la plupart du temps, personne ne les voyait.

Elle s'avança doucement, pour ne pas qu'ils aient un geste de panique et de défense. Puis arriva près du plus grand, du plus majestueux. La rousse commença lentement à lever sa main pour le caresser.
Sa peau était douce, et ses os se sentaient au touché. Elle avait toujours aimé les effleurer, les cajoler, leur donner le peu d'amour qu'il l'envahissait parfois, un peu comme une purification... satanique.

Elle regarda Morgana qui ne l'avait pas suivie de suite et lui dit en souriant :

- Tout va bien ? Tu as eu une bonne intuition, les Sombrals sont là. Tu viens petit lionceau ?

- J'a..J'arrive ! Il est rare que je devine ce qu'il va nous arriver. lança la rouge à la verte, en lui faisant un clin d'oeil.

C'est vrai que Morgana avait très souvent une bonne intuition, comme si elle avait naturellement un don de clairvoyance. Et Alba lui avait parfois demandé conseil, peut importe le sujet.
Comme la fois où le seul garçon, qui avait conquit le cœur de la rouquine, commençait à devenir un peut trop envahissant. Alba avait alors demandé l'avis de son amie, parce qu'elle savait qu'elle était assez froide et détachée des gens, et ne savait pas quoi penser à la situation, avait-elle raison, ou était-ce elle-même qui en avait tout simplement marre ? Elle devait savoir. Sa fidèle camarade lui répondit clairement qu'il n'était pas sain d'esprit et qu'elle allait se perdre. Ni une ni deux, avec une confiance aveugle envers la gryffonne, elle alla larguer le Serpent, sans ménagement, comme à son habitude. Et la rouge avait eu bonne intuition. Pendant des semaines et des semaines, l'adolescent avait montrer son vrai visage: celui d'une personne jalouse, possessive, agressive, folle. Étrangement, il disparut du jour au lendemain. Disparition volontaire ou mauvais coup de la part du père d'Alba. Personne ne l'a jamais su.

Revenons à nos Sombrals.

Il l'avait reconnu. Il laissait la rousse le caresser, sans aucune peur. On aurait même pu penser qu'il appréciait ce moment.
Alba laissa son amie toucher l'animal, pour qu'il comprenne que lui et sa famille ne risquait rien avec elles.
Chose faite, la verte se sentait dans son élément. Dans la forêt interdite, en plein milieu d'une horde de Sombrals, qui restaient invisibles à l’œil de la plupart des personnes de Poudlard, et message d'un mauvais œil pour les gens qui pouvaient les apercevoir.
Les Sombrals étaient vraiment des créatures incroyables. La Serpy ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi le Ministère de la Magie les avait classé comme dangereux. Eux qui sont si bienveillants entre eux, mais aussi envers les humains qui en prennent soin. Parce que oui, ils avaient un grand cœur.

Après une bonne heure passé avec eux, Alba souhaita arrêter cette situation un peu trop agréable et sans adrénaline. Sa part d'ombre avait peur qu'elle glisse dans la bonne voie de la sagesse, elle voulait la remettre sur la bonne mauvaise voie.

- Viens. C'était froid, c'était distant.

Et elle s'en voulait d'être parfois comme ça avec Morgana, mais c'était plus fort qu'elle.

- J'suis désolée, je ne voulais pas te parler comme ça. Mais j'aimerais qu'on puisse voir d'autres choses, avant de devoir retourner dans l'enceinte de l'école.

Une centaine de mètres plus loin, les deux belles rousses furent obligées de s’arrêter net : un groupe d'Acromentules dévorait une biche, juste à côté d'elles.