Avec Cashel Murphy
Saison 28, 1er septembre
Saison 28, 1er septembre
Préambule
Comme bon nombre de vos prédécesseurs (à partir du troisième lecteur seulement, certes.), vous avez probablement cru qu'il s'agissait ici du début de ce récit. Ce qui est tout à fait naturel, j'en conviens – mais permettez-moi alors de vous éclairer : si ce paragraphe n'est pas le commencement, alors où ? Plus loin ? Que nenni, je vous assure que ceci fait partie de notre histoire, bien que le nom d'Angus n'ait pas été écrit une seule f... ah si. Bon, la vérité, c'est qu'il y a une introduction au-dessus. Angus a parlé, ou plutôt a pensé, parce qu'il fallait bien lui laisser la parole pour commencer cette rentrée. Je ne vais pas vous faire le coup de la télépathie non-maîtrisée, vous avez parfaitement réussi à lire les réflexions d'Angus ; c'est juste qu'il n'y en avait aucune. Angus a la tête vide.
ooo
Voilà, en somme, ce que l'on pourrait dire pour résumer son caractère. Vide ; pas au sens physique du terme bien sûr. La tête vraiment vide, ça n'est pas viable. Si vous voulez participer à une expérience pour essayer, appelez au 666, vous serez bien reçu.
Passée la violence de cette information, laissez-moi vous expliquer rapidement. Le petit Angus est doté de capacités de réflexion, il apprécie faire ses devoirs, il réfléchit aux questions qu'on lui pose, il lui arrive même de se demander s'il n'a rien oublié, quand il fait sa valise notamment. Ça lui est arrivé plusieurs fois avant d'arriver à la gare aujourd'hui, d'ailleurs. Il n'est pas intelligent pour autant (il n'a pas réponse à toutes les questions, bien que 6×7 ne lui pose pas particulièrement de problème), mais certainement pas le dernier des imbéciles.
Non non, ce qu'il se passe, c'est que ce petit garçon a très peu d'imagination et de curiosité. Il ne prend pas d'initiatives non plus. Mélangez le tout, et vous obtenez un être maussade, ennuyeux, qui se pose très peu de questions et formule rarement une pensée construite à partir de rien.
Nous nous retrouvons donc en compagnie de ce passionnant enfant, âgé de onze ans, prêt à grimper dans le Poudlard Express pour la première fois de sa courte existence. Il a sa valise, soigneusement préparée la veille sous le regard attentif de ses parents. Ils lui ont aussi donné plein de conseils (ou ordres), du type "va chercher tel et tel livres à la bibliothèques, ils te seront très utiles pour le début de l'année", ou encore "ne te fais pas remarquer surtout", ou, le classique : "N'oublie pas de nous envoyer régulièrement du courrier, et surtout écris-nous dès ton arrivée". Bref, Angus est rôdé. Et comme il a bien l'habitude de faire ce qu'on lui demande, ses parents peuvent être sereins. Leur dernière inquiétude, c'est au sujet de la maison dans laquelle il tombera. Ils le voient bien à Serdaigle, mais depuis que la mère de George (le père d'Angus) a dit qu'il serait parfait à Poufsouffle, ils doutent. Oh, bien sûr, ils n'ont rien contre les autres maisons, ils connaissent des Poufsouffle très fréquentables. Mais leur propre fils ? Comment auraient-ils passer à côté de la personnalité de l'enfant qu'ils ont pourtant côtoyé depuis sa naissance ? Non, vraiment, si leur perspicacité était remise en question, cela ébranlerait leurs certitudes.
Voilà, Angus s'apprête à entrer dans le train, sans se soucier des pensées qui vont et viennent chez ses parents. Après tout, il ne sait pas ce que ça fait, rappelons-le.
Une étreinte, des bisous, et ça y est, l'oisillon quitte l'aile protectrice de ses parents. Il est impassible, mais il faut l'admettre : il ressent un peu de hâte à l'idée d'aller à Poudlard. Voire une légère curiosité ; comme quoi, Poudlard est magique.
Le garçon s'installe dans le premier compartiment qu'il voit, occupé par une unique personne – peu de gens sont montés pour le moment, la plupart profitent des derniers moments qu'ils passent avec leur famille (ou sont en retard, bouh !).
Cette fille a une allure pour le moins inhabituelle, mais il en faut plus pour impressionner Angus. Certes, ça fait beaucoup de bijoux sur une seule personne, mais chacun fait comme il veut, après tout. Ce n'est pas Angus qui peut apporter le moindre jugement, avec son esprit critique digne d'un lampadaire. Et encore, les lampadaires ont parfois des illuminations.
En revanche, étrange ou non, ça ne peut pas bouleverser les habitudes de notre jeune padawan. On rencontre quelqu'un, on dit bonjour, on se présente.
"Bonjour, j'suis Angus Phinney. Ravi de te rencontrer." Sur ce, il tend la main, le plus avenant possible – oubliant le sourire qui pourtant joue beaucoup dans les interactions sociales. Déjà, il a mal articulé alors qu'on lui a toujours dit de bien s'exprimer. Mais tout le monde parle comme ça, alors ça devrait passer tout seul.
Passée la violence de cette information, laissez-moi vous expliquer rapidement. Le petit Angus est doté de capacités de réflexion, il apprécie faire ses devoirs, il réfléchit aux questions qu'on lui pose, il lui arrive même de se demander s'il n'a rien oublié, quand il fait sa valise notamment. Ça lui est arrivé plusieurs fois avant d'arriver à la gare aujourd'hui, d'ailleurs. Il n'est pas intelligent pour autant (il n'a pas réponse à toutes les questions, bien que 6×7 ne lui pose pas particulièrement de problème), mais certainement pas le dernier des imbéciles.
Non non, ce qu'il se passe, c'est que ce petit garçon a très peu d'imagination et de curiosité. Il ne prend pas d'initiatives non plus. Mélangez le tout, et vous obtenez un être maussade, ennuyeux, qui se pose très peu de questions et formule rarement une pensée construite à partir de rien.
Nous nous retrouvons donc en compagnie de ce passionnant enfant, âgé de onze ans, prêt à grimper dans le Poudlard Express pour la première fois de sa courte existence. Il a sa valise, soigneusement préparée la veille sous le regard attentif de ses parents. Ils lui ont aussi donné plein de conseils (ou ordres), du type "va chercher tel et tel livres à la bibliothèques, ils te seront très utiles pour le début de l'année", ou encore "ne te fais pas remarquer surtout", ou, le classique : "N'oublie pas de nous envoyer régulièrement du courrier, et surtout écris-nous dès ton arrivée". Bref, Angus est rôdé. Et comme il a bien l'habitude de faire ce qu'on lui demande, ses parents peuvent être sereins. Leur dernière inquiétude, c'est au sujet de la maison dans laquelle il tombera. Ils le voient bien à Serdaigle, mais depuis que la mère de George (le père d'Angus) a dit qu'il serait parfait à Poufsouffle, ils doutent. Oh, bien sûr, ils n'ont rien contre les autres maisons, ils connaissent des Poufsouffle très fréquentables. Mais leur propre fils ? Comment auraient-ils passer à côté de la personnalité de l'enfant qu'ils ont pourtant côtoyé depuis sa naissance ? Non, vraiment, si leur perspicacité était remise en question, cela ébranlerait leurs certitudes.
Voilà, Angus s'apprête à entrer dans le train, sans se soucier des pensées qui vont et viennent chez ses parents. Après tout, il ne sait pas ce que ça fait, rappelons-le.
Une étreinte, des bisous, et ça y est, l'oisillon quitte l'aile protectrice de ses parents. Il est impassible, mais il faut l'admettre : il ressent un peu de hâte à l'idée d'aller à Poudlard. Voire une légère curiosité ; comme quoi, Poudlard est magique.
Le garçon s'installe dans le premier compartiment qu'il voit, occupé par une unique personne – peu de gens sont montés pour le moment, la plupart profitent des derniers moments qu'ils passent avec leur famille (ou sont en retard, bouh !).
Cette fille a une allure pour le moins inhabituelle, mais il en faut plus pour impressionner Angus. Certes, ça fait beaucoup de bijoux sur une seule personne, mais chacun fait comme il veut, après tout. Ce n'est pas Angus qui peut apporter le moindre jugement, avec son esprit critique digne d'un lampadaire. Et encore, les lampadaires ont parfois des illuminations.
En revanche, étrange ou non, ça ne peut pas bouleverser les habitudes de notre jeune padawan. On rencontre quelqu'un, on dit bonjour, on se présente.
"Bonjour, j'suis Angus Phinney. Ravi de te rencontrer." Sur ce, il tend la main, le plus avenant possible – oubliant le sourire qui pourtant joue beaucoup dans les interactions sociales. Déjà, il a mal articulé alors qu'on lui a toujours dit de bien s'exprimer. Mais tout le monde parle comme ça, alors ça devrait passer tout seul.