Samedi - Maison Volmer [RP]

Le membre 'Everard Lloyd' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 100 faces' : 11, 89, 51, 4, 72

A peine votre verre servi que vous entendez derrière vous une nouvelle personne rentrer dans cette salle des plus déplaisantes.
Un regard derrière vous vous apprend que l'autre homme à avoir posé des "questions" venait de rentrer.

La mauvaise impression que vous aviez eu lors de son entrée ne s'était que confirmée au fur et à mesure de ses interactions avec votre hôtesse. Son langage,
Et surtout, ses manières peu distinguées frôlant - voire franchissant parfois - l'irrespect, étaient un motif solide de le mépriser.
L'appât du gain et un soupçon de luxure, que d'excellents objectifs...
Pour un homme comme lui.

Ce qui vous agaçait peut-être encore plus était qu'il semblait être le plus proche de vous en âge, parmi toute l'assemblée présente ici. Et l'idée que celui que vous ressemblait le plus dans cette pièce soit
Une personne de son acabit vous désolait profondément.

Vous vous détournez de lui, et vous observez du coin de l’œil le reste de votre groupe.
Vous vous attardez sur la jeune fille qui était passée en premier. Elle semblait avoir bien besoin de repos, et vous lui laissez quelques instants pour reprendre ses esprits.
De plus, vous ne souhaitiez pas la mettre mal à l'aise à lui imposer votre compagnie après les épreuves auxquelles vous aviez été soumis. Vous vous doutez que le contenu de la salle était sensiblement le même pour tous - autrement, pourquoi exiger le silence après vos passages respectifs - et vous imaginez sans peine que la fatigue que vous ressentez dans chacun de vos muscles après le poids de la fin l'avait autant épuisé que vous.

Vous allez vous installer sur l'un des fauteuils - de préférence, un de ceux qui n'avaient pas déjà été utilisé - et vous sirotez lentement votre verre.
Boire trop vite n'aurait aucun effet bénéfique, et de toute manière, vous aviez beaucoup à penser.
Cette mission, les réponses que Moira vous avez apporté, et la réalisation progressive du danger qui commençait à se renfermer sur vous tourbillonnaient dans le Flot, et achevaient de vous éreinter après cette succession d'efforts physiques et mentaux.
Vous pensiez soudainement que vous n'aviez prévu personne de votre escapade.
Ni Cara, ni Kathleen, et encore moins les enfants. Vous doutiez même que votre elfe soit au courant.
Vous aviez agi comme un adolescent impétueux qui ne se laisse guider que par ses émotions et sa soif de grandeur.
Voilà qui était joli, venant du doyen de cette parodie de clan, qui se sentait supérieur du fait de son âge, alors qu'il ne faisait office que de débris.

Vos résultats aux épreuves vous mettaient cependant du baume au cœur. Vous n'étiez après tout pas si inutile. Et peut-être même pourrez vous aider ces jeunes gens, ne serait-ce qu'en servant de chair à canon - ces Dames seront ravies de vous savoir avec de telles pensées, à n'en pas douter.
Mais restait que vous pourriez vous montrer plus amical avec vos compagnons.

Preuve en était...

- Alors, j'ai vu que vous étiez déjà passé. Résultat satisfaisant pour vous ?

Vous aviez croisé son regard sans même vous en rendre compte, une sorte d'attention divisée
Distraction de la pensée et errance des yeux, qui sait ?

Vous revenez à vous en réalisant que non seulement l'homme aux questions emplies de malaise était passé - et se trouvait dans un état assez édifiant, bien plus que celui de n'importe qui dans la pièce et ce n'était pas peu dire
Et que l'un des derniers arrivés, celui qui s'était montré belliqueux, vous adressait la parole.

Vous vous hâtez de vous lever, pour ne pas le faire attendre, et vous saisissez le verre qu'il vous tendait gracieusement - quand aviez-vous terminé le vôtre d'ailleurs ?
Dans la fleur de l'âge, votre interlocuteur demeurait bien plus jeune que vous, mais paraissait tout de même avoir bien vécu. Ses traits étaient gage d'une certaine expérience.
Bien que ses désirs de bataille vous mettent sur vos gardes, vous lui accordez le bénéfice du doute. Après tout, vous veniez de penser qu'il vous fallait faire des efforts, et il se montrait plus que courtois à votre égard.

-Merci.

Vous prenez le temps de boire une gorgée avant de lui répondre.

- Plutôt satisfait, oui. J'espère qu'il en a été de même pour vous.

Vous espérez que votre affirmation ne passe pas pour de la fausse modestie, avant de vous rappeler que vous n'aviez pas de raison de vous en faire : il n'avait à votre connaissance, aucun moyen de connaître vos échecs ou vos réussites. Peut-être était-ce une volonté de vous cacher de quelqu'un que vous ne connaissiez pas encore assez
Ou tout simplement une peur assez irrationnelle de ne pas être cru si vous détailliez vos expériences
Mais vous préférez vous aventurer sur une terrain plus neutre, et à la fois plus cordial.

C'est donc la main tendue vers lui que vous continuez :

-Je suis Robert Gold. Enchanté.

Depuis que j’avais posé mes fesses sur le fauteuil, on ne pouvait plus rien me demander. Je laissais mes gouttes de sueur tranquillement rouler sur mon front, perler, descendre, tomber négligemment contre mon haut, et les auréoles se former sous mes bras. J’avais pas tout réussi mais c’était pas ça le plus important. Le plus important, c’était d’avoir montré que je savais faire jaillir des cordes de mes mains. Ouais. Ca c’était la classe. Et du coup l’idée tournait en boucle dans ma tête, tandis que j’haletais. Une petite voix dans ma tête me disait que j’avais soif, mais franchement l’eau était beaucoup trop loin pour pouvoir prétendre à quoi que ce soit. Et j’aurais toujours pu tenter un Accio verre d’eau comme j’en avais l’habitude, mais fallait d’abord les remplir les verres… Et du coup ça demandait trop d’efforts.

- Alors, j'ai vu que vous étiez déjà passé. Résultat satisfaisant pour vous ?

Je relevais la tête, prêt à répondre, parce que c’était évident que c’était à moi qu’on parlait, mais je déchantais vite. C’était pas à moi que c’était adressé, nan. C’était à l’autre. Au rhinocéros blanc. Comprenez l’espèce en voie de disparition. Bref, le vieux quoi. Celui qu’avait des rides et le crâne dégarni. J’ouvrais la bouche, pas pour dire quelque chose non non, juste parce que j’étais dégoûté, et j’observais leur échange, en jalousant totalement. C’était mon vieux. C’était moi qui avais repéré le premier la rareté de cette espèce, il était hors de question qu’on me pique mon phénomène de foire.

Alors, comme l’autre s’approchait et avait même l’audace de piquer le verre d’eau, je me levais. Et avec l’agilité d’une feuille de papier se glissant dans une imprimante, à l’instant où il tendait la main pour donner son nom, Robert Gold, je me faxais entre eux deux, serrais la main du vieux et répondais tout sourire « Hugh Dey, ravi de vous connaître ». Ma poignée de main était ferme, je plantais mes yeux dans les siens. Quelques secondes avant de lâcher, de me tourner rapidement vers celui qui avait engagé la conversation et de tenter par un geste rapide de lui choper son verre d’eau avec un « Merci » beaucoup trop cordial. Bah ouais, j’avais vraiment la flemme de me servir et lui il en avait un déjà tout prêt alors…

"Samedi, 9h"

Alors que le prénommé Robert prenait son offrande avec une certaine élégance qui ne lui aurait pas offerte par préjugé, la suite des opérations pris une tournure plutôt déroutante. L'homme qui était passé juste avant lui s'interposa avant qu'Everard ne pu répondre de sa propre courtoisie. Un Hugh Dey tout à fait grossier, qui fit néanmoins esquisser un sourire à celui qui subissait le mieux cette intervention. Un sourire mêlé de désarroi et d'amusement. Ce qui venait de se passer était une véritable blague, blague qui se transforma en farce au moment ou le vieil enfant lui piqua son verre d'eau des mains.

Pendant quelques secondes il resta là, outré par les manières de cet homme. Ce que mère aurait été scandalisé de voir une telle impolitesse. Cela dit, ce simple fait le faisait rire intérieurement. Il saura quoi faire baver à sa matriarche à sa prochaine apparition au manoir, si tant est qu'il s'y rendrait de nouveau un jour. Mais c'est un visage rempli de sarcasme qui illustrait le regard du comte Lloyd, tourné vers ce Hugh Dey, énonçant à haute voix: Everard Lloyd, de même. Il n'y avait pas besoin d'obtenir l'optimal pour comprendre que la réponse ne lui était pourtant pas adressé, contrairement à la suite. Il ne voulait pas manquer une telle occasion. L'homme jouait à l'enfant, il allait être servi sans plateau ni cérémonie.

- Il n'y a pas de quoi.

Il ne le quittait plus des yeux. Everard était bon joueur, et la partie commençait à prendre une tournure plus comique. Dans un contexte comme celui-là, peut importe s'il valait mieux rire de l'impertinence ou en pleurer. Il arma furtivement sa main, et frappa fort dans son ancien verre d'eau, qui ne manqua pas de tomber par terre, répandant son contenu encore frais et ses bouts de verre un peu partout autour d'eux sur le sol. Puis, sans s'excuser:

- Ou la la ! Quelle maladresse.

Des yeux marqués de nervosité, enclin à la bonne rigolade comme à une bonne bagarre. Il était teigneux, hargneux même. Il ne se pencherait certainement pas pour ramasser les conséquences de son impulsivité. Et comme d'habitude, il en faisait certainement un peu trop. Après tout, même sous le ton du rire, si l'autre avait un peu de fierté, il ne se baisserait pas non plus. Jusqu’où ça le mènerait, cette fois-ci?

Well, that escalated quickly.

En moins de temps qu'il n'en fallait pour le comprendre, vous vous étiez retrouvé à faire une poignée de main de manière non-consentie,
Assister à un conflit de cour de récréation,
Et à tremper de la peau de crocodile dans son habitat naturel :

Vous aviez réussi à garder votre contenance quand le dénommé Dey s'était présenté devant vous.
Il vous avait fallu user de tout votre sang froid pour ne pas laisser se deviner une grimace en entrant en contact avec ses mains encore moites des exercices ayant précédées.
Vous aviez peine à croire que son manque d'éducation s'étendent jusqu'à... cela.
Qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour ainsi s'interposer entre vous et votre interlocuteur ? Enfin, vous aviez du mal à en déterminer un quelconque intérêt, hormis celui d'être mal perçu par ceux qui - en toute logique - allaient devoir le soutenir dans un avenir très prochain.

Au moins, il possédait une certaine force, et heureusement que vous vous étiez découvert une force nouvelle dans la dernière épreuve. Vous maintenez la poignée de main avec assurance, et soutenez son regard avec une certaine froideur.
Vous ne pouviez pas cacher le malaise que vous éprouviez face à son comportement, mais si vous pouviez éviter de faire de vagues...

Ce qui vous mettez face à un autre dilemme : lui signifier qu'il vous dérangeait clairement -
Vous aviez un moment avec la benjamin du trio juste auparavant -
Mais il était inutile de se montrer impoli.

Cependant, après l'avoir vu prendre le verre de votre premier compagnon, vous saviez déjà que la situation était hors de contrôle.

- C'est un plaisir, du moins, c'est ce que vous diriez si vous étiez poli
Et malheureusement, vous l'étiez - mais peut-être que...

La présentation de monsieurLloyd vint vous couper la parole, et votre faible tentative de calmer le jeu.
Vous connaissiez donc le nom de deux des hommes qui allaient vous accompagner dans cette mission des plus étranges, et

Vous reculez d'un pas, surpris par le mouvement brusque de l'interlocuteur vexé,
Et le bruit strident du verre qui s'écrasait contre le sol, ainsi que pour vous protéger des éventuels éclats qui aurait pu vous heurter.

Vous pensiez donc...
Que vous connaissiez le nom de deux imbéciles qui ne pensaient qu'à jouer les enfants
Et violents qui plus est. Lloyd avait bien averti qu'il n'était qu'agressivité, et cela ne vous rassurait absolument pas.

Etiez-vous pris à vous lancer dans une quelconque expédition avec ces personnes ? Sur le moment, vous ne pouviez ne serait-ce que leur demander de vous servir votre whisky - en était témoin le crissement du verre sous vos pieds.
Le Flot vous soufflait que ce n'était pas nécessairement une mauvaise chose : en cas de danger, vous pourriez peut-être compter sur leur impulsivité pour vous en tirer.
Si seulement cela était suffisant pour vous rendre votre calme...

En attendant, entre choc et agacement,
Vous en sortiez particulièrement excédé.
Vous hésitez un instant à sortir votre baguette et réparer leur désastre,
Mais vous n'aviez pas survécu jusqu'à présent en vous mêlant des histoires des autres.

- Messieurs, je tiens à vous rappeler que nous ne sommes pas chez nous.

C'est donc avec ce reproche à peine voilé que vous vous éloignez un peu, toute envie de leur adresser la parole coupée pour l'instant.

Vous préférez vous décider à enfin approcher la jeune fille qui n'avait fait que retenir votre attention depuis le début de cette mâtinée,
Et vous espérez que le Flot vous permette de trouver une bonne entrée en matière le temps des quatre pas qui vous séparaient.

- Vous ne vous attendiez sûrement pas à cela après avoir lu ce bout de parchemin, je suppose.

Avoir été la première à passer avait finalement été un soulagement pour Aysha. Elle n'aurait pas à subir cette torture, qui consistait en voir les autres défiler dans la salle et en ressortir, transpirants, sans savoir elle-même à quoi s'attendre. Au moins, une légère pression était désormais retombée. Elle ne s'en était pas aussi mal sortie qu'elle ne l'aurait crue. Elle s'en était même plutôt bien sortie, d'ailleurs. Elle avait réussi toutes les épreuves ou presque, et avait seulement échoué au test de culture générale, ce qui était un comble. Le stress avait visiblement décuplé ses capacités physiques et amoindri ses capacités culturelles, ce qui n'était pas un problème en soi. Il lui semblait qu'échapper à des flèches serait plus utile que de savoir quand était né tel sorcier célèbre pour réussir la mission périlleuse qu'on leur proposait. Si tant était qu'elle fût retenue pour celle-ci. Elle ne savait plus vraiment ce qu'elle espérait. Partir, rester ?

Uns à uns, les autres personnes présentes passèrent dans la salle et en ressortirent, sans qu'aucun d'eux ne laisse véritablement apparaître sur son visage s'il avait réussi ou non. Il semblait à Aysha que la présence de l'homme qui était passé après elle, et qui devait avoir plus du triple de son âge, était aussi incongrue que la sienne. Entre lui, elle et l'homme aux questions étranges, ils formaient là une bien belle équipe. Moira s'attendait-elle réellement à ce qu'ils parviennent à sauver son trésor ? Mais après tout, elle n'était pas du genre à juger sur les apparences. Elle ne pouvait faire des suppositions hasardeuses sur les compétences magiques de personnes qui, de toute façon, étaient forcément bien plus qualifiées qu'elle.

L'homme qui avait exprimé son désir de bagarre - ce qui n'inspirait rien de bon à Aysha - se décida à lancer la conversation en s'adressant à leur aîné. Voilà qui arrangeait la bleue, qui ne se complaisait jamais dans le silence et n'était pas forcément à son aise. Elle préféra ainsi les laisser s'attirer mutuellement l'attention tout en se servant à boire pour avoir de quoi s'occuper les mains, et les yeux. Elle écouta leur conversation avec une retenue polie de celles qui ne souhaite pas forcément qu'on se sente obligé de lui adresser la parole. Pour paraître ridicule ? Non merci. Avec un peu de chance, ils ne l'avaient pas vraiment remarqué. Bla bla bla, satisfaisant, bla bla bla, enchanté. Il s'appelait Robert Gold. Aysha tenta d'imprimer son prénom dans sa mémoire. Elle n'avait pas trop de mal avec les prénoms.

Le troisième homme s'immisça dans la conversation avec autant de verve qu'Aysha ne l'évitait. Hugh Dey. Il prit le verre d'eau des mains de l'homme, sans plus de gène qu'il n'en avait eu depuis son arrivée, et Aysha contempla la scène avec surprise. Cet homme n'avait donc aucune limite. L'autre garda sa contenance, se présenta - Everard Lloyd donc - et feignit la politesse... avant de donner un coup dans le verre qui fut autrefois le sien. Des éclats de verre maculèrent le sol et Aysha vit quelques gouttes brillantes s'éparpiller sur ses chaussures tandis que le contenu du verre s'imbibait dans le parquet. Elle avait sursauté au bruit des éclats du verre brisé et tenta de dissimuler sa surprise. Si elle se laissait impressionner par ce genre d'incident, qu'en était-il de son potentiel ? Si elle devait effectuer cette mission, elle ne tenait pas à ce que les trois autres ne la considèrent comme une écolière dépourvue de toute maîtrise d'elle-même. La conversation virait au ridicule, et, de toute évidence, ni Hugh, ni Everard n'étaient capables de se comporter en adulte. Son âge ne serait peut-être pas si handicapant, finalement. Robert tenta de calmer le jeu par une réprimande et se détacha des deux hommes.

Il n'avait évidemment qu'une seule direction dans laquelle se diriger désormais, et c'était vers elle. la préfète tenta de reprendre contenance tandis que le vieil homme s'approchait d'elle, prêt à entamer la conversation, de toute évidence. Il la salua par une affirmation qu'elle ne comprit pas tout de suite. A quoi ne s'était-elle pas attendue, au juste ? A avoir à réaliser des épreuves comme elle venait de le faire ? A assister à un conflit puéril entre deux hommes trop mûrs pour cela ? A être la seule écolière parmi ces hommes aux compétences magiques plus développées que les siennes ? Ou a devoir risquer sa vie ? Elle ne s'était attendue à rien, en vérité. Et elle ne savait pas davantage à quoi s'attendre pour la suite. Elle se demanda un instant s'il ne cherchait pas, par cette remarque, à lui faire remarquer qu'elle n'était pas vraiment à sa place, mais elle évacua rapidement cette pensée. Voilà qui devenait obsédant.

- En effet. Je m'attendais surtout à quelque chose qui ait un peu moins d'enjeu... Mais je suis satisfaite de la tournure que prend cette mission, ajouta-t-elle, comme pour assurer l'homme de sa volonté d'être là.

Parce que oui, finalement, elle avait envie de leur prouver à tous qu'elle avait autant de valeur qu'eux. Elle laissa glisser son regard sur les deux hommes et le verre brisé à leurs pieds. Avait-elle réellement envie de devoir collaborer avec eux sur quelque chose d'aussi délicat ?

- Et vous ?

En plus, elle était polie.

On pouvait dire qu'ils formaient un groupe hétéroclite. C'est aussi ce qu'elle devait se dire, l'hôte. Moïra, comme qu'elle se présenta alors qu'Elias enfilait son second verre d'eau - il faisait soif au coeur du morne hiver. Moïra O'Calais. Il aurait pas su l'écrire ce nom là. Mais ça sonnait irlandais. Pour sûr qu'ils avaient des noms bizarres par là-bas. Quant au titre qu'elle énonça, ça annonçait une certaine grandeur de la personne - plutôt petite cela dit. Tireuse d'élite. C'était pas rien quand même ! Déjà y avait tireuse, comme ce qu'on prend pour faire couler la Bièraubeurre à flot aux Trois-Balais. Pis l'élite. La crème de la crème quoi. Nan elle envoyait du lourd rien qu'à l'introduction la bonne dame. Quant à savoir ce que faisait réellement une tireuse d'élite magique, Elias s'imagina vaguement qu'elle était une Walkyrie des temps modernes, qui armée d'une baguette élaborée chassait les ennemis de l'état avec de grands jets de lumières colorés.

Y a que là c'était eux l'élite. Ouais c'était eux, évidemment. Ils allaient chasser un trésor, tous autant qu'ils étaient. Un trésor magique apparemment. Qu'ils auraient pas le droit de toucher. Soi-disant que ça représentait un danger et patati et patata. L'Elias il en pouffait silencieusement de rire dans son fauteuil. Comme si qu'on invoquait un groupe de gens pour chasser un trésor qu'ils pourraient pas toucher. Ça avait pas de sens. Elle avait sans doute pas lu beaucoup de bouquin sur les pirates la Moïra O'Cola. Calo. Bref, elle s'y connaissait clairement pas en pirate la Momo. Les quelques mots sur les risques et périls, Elias les passa à la trappe tandis que défilait sous ses yeux des photos et des documents. Maman de Momo. Ennemie de Momo. L'allait falloir qu'il confonde pas surtout. Et la maison. La maison au trésor. Voilà qu'annonçait une splendide aventure. Extirpant le formulaire, Elias s'arma du stylo bille qui trainait toujours à sa poche et commença à le remplir minutieusement sans trop se poser de question.

Son nom et son prénom, ça c'était facile. Enfin aujourd'hui ça l'était. Mieux qu'hier, et moins bien que demain, toujours. Son âge aussi, c'était bien enregistré. Sa motivation. Là y avait pas tellement à épiloguer. Sa motivation c'était le trésor. Mais pour la forme, il marqua quelque chose au sujet d'aider son prochain et de devenir un héros. Un délire comme quoi qu'il compatissait à la souffrance ~~de l'autre truie~~ d'autrui, et qu'il voulait réparer l'irréparable pour que la paix se fasse dans le monde. Peut-être ça compenserait ce qu'il allait marquer dans ce qu'était ses facultés. Un enthousiasme débordant et une impétuosité à toute épreuve. Il ajouta son adresse, la nouvelle, au manoir, avant de relever la tête vers ce qui semblait être la suite logique des évènements.

Une porte.

Y en avait toujours une.

Et elle pouvait toujours en cacher une autre.

Fallait espérer que les épreuves allaient pas inclure trop de magie.

[Statistique Agilité : 85]

Réussite critique (1-10) : La rapidité ça lui connait. Elias esquive avec grâce les flèches meurtrières - enfin pas tant meurtrières que ça mais sur une musique épique ça rend pas mal.
Réussite (11 - NB DE POINTS) : Y a peut-être une flèche qui l'a effleurée. Bon. Peut-être deux. Il a faillit se viander du coup, mais bon il s'est rattrapé parce qu'il est comme ça, il se laisse pas faire. Y a quoi ?
Echec (NB DE POINTS+1 - 95) : Le cardio ne suit pas tellement, l'Elias est essoufflé et se prend une flèche en plein visage alors qu'il tente de s'essuyer le front. Pas de bol.
Echec critique (96 - 100) : Mais elle prévient pas la rafale c'est pas cool ! Oui il s'est pris toutes les flèches mais on va pas en faire un drame hein !

[Statistique Perspicacité : 85]

Réussite critique (1-10) : On dirait un jeu pour enfant. Le rond dans le rond, le triangle dans le triangle, le carré dans le carré. Vraiment trop facile. Elias a même eu le temps de reboutonner sa chemise.
Réussite (11 - NB DE POINTS) : Il a galéré, un peu. Mais il a fini par trouver. L'illumination au bout de quelques lourdes minutes de réflexion.
Echec (NB DE POINTS+1 - 95) : Pas fou cette énigme. Elias se perd dans ses calculs savants et perd un temps incroyable a compter les serrures qu'il est sensé ouvrir.
Echec critique (96 - 100) : C'est la frustration qui emporte Elias, qui d'un outil en casse un autre alors que l'objet garde tout son mystère enfermé. On dirait que les chiffres inscris dessus sont en train de se foutre de lui.

[Statistique Raisonnement : 85]

Réussite critique (1-10) : La culture il connait. Il connait tout, tout le monde, et en plus il est rapide. Alors évidemment la serrure elle est craquée en moins de temps qu'il n'en faut pour dire crêpe suzette.
Réussite (11 - NB DE POINTS) : Quelques questions qui le laisse en sueur, quelques réponses timides, mais finalement Elias parvient avant les cinq minutes a faire éclore le secret. Il est pas peu fier.
Echec (NB DE POINTS+1 - 95) : C'est trop de questions pour trop peu de temps, et l'Elias dépasse les cinq minutes impartis à cause d'un manque de culture sur l'histoire écossaise. Toutes façons il a jamais aimé les kilts.
Echec critique (96 - 100) : Une catastrophe ? Non, si peu. C'est pas qu'il a pas les réponses aux questions non. C'est qu'il arrive même pas à comprendre les questions ! La culture c'est quoi d'abord...

[Statistique Métamorphose : 85]

Réussite critique (1-10) : Strike ! L'ennemi a rien compris qu'il est déjà au tapis. Elias est même pas sûr de savoir comment il a fait étant donné qu'il avait encore jamais utilisé sa nouvelle baguette avant aujourd'hui.
Réussite (11 - NB DE POINTS) : Ça vient pas vite, et il est pas certain de la formule, mais l'Elias fini par lancer un sort faiblard qui fait l'affaire. Il est franchement trop heureux, mais ça il le montre pas.
Echec (NB DE POINTS+1 - 95) : C'est quoi déjà le geste ? Ah bah c'est pas ça. Non plus. Peut-être c'est pas les bons mots ? Elias fini par insulter le mannequin, frustré, mais celui-ci reste stoïque. Un vrai sadique.
Echec critique (96 - 100) : Comment il a pu être mis chaos par un mannequin ? Heureusement que personne a filmé.

[Statistique Force Physique : 82]

Réussite critique (1-10) : Lourd ? Pardon ? Ils avaient pas de bras ceux qu'ont décidé de cette épreuve ? Franchement c'était l'équivalent d'un ramassage de champignons.
Réussite (11 - NB DE POINTS) : Bon ok, ça pèse son poids. Mais l'Elias il en a dans le ventre. Le paquet est relativement rapidement déposé aux pieds du mannequin, accompagné d'un râle du trentenaire rincé.
Echec (NB DE POINTS+1 - 95) : Il l'entraine sur la moitié de la distance quand même. Mais bientôt faut se rendre à l'évidence. Il a plus de bras, plus rien.
Echec critique (96 - 100) : Le soulever devrait pas être siiiii compliqué. Vraiment. Allez ! Bon bah non quoi. Qui c'est qu'a mis du granit dans le paquetage ?

Il est content l'Elias. Gagné, perdu, il a toujours le trésor en tête, qui brille dans le fond de ses mirettes. Il regarde la Momo où qu'elle est et il lui fait un grand sourire de vainqueur. Il a plus d'énergie, et ses joues sont légèrement rougies, mais il pète le feu dans le fond de son intérieur, au centre de son milieu. Il a trop envie de partir à l'aventure. Là. Maintenant. Tout de suite.

Mes sincères excuses pour ce retard impardonnable !

Le membre 'Elias Baxter' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 100 faces' : 14, 25, 7, 96, 62

- C'est un plaisir,

Evidemment que c’était un plaisir. Il avait quand même la chance de me rencontrer. Moi qui étais le deuxième dinosaure vivant que je connaissais du monde magique. Mais c’était surtout moi qui avais vraiment le plaisir de le rencontrer et qui, de mes yeux avides, détaillais chaque ride de son visage. Jusqu’à l’histoire du verre d’eau.
L’autre, que je remerciais, se présentait. Everard Lloyd, de même. Je comprenais pas pourquoi il disait « de même » d’ailleurs. Fin… Avant lui personne s’était appelé Everard Lloyd, si ? Nan je croyais pas. Pendant un instant je doutais. Parce que le rhinocéros blanc, il avait dit Gold. Pas Lloyd. Mais ça se ressemblait, y avait trois lettres identiques et forcément ça pouvait s’embrouiller dans ma tête.

J’allais porter le verre d’eau à mes lèvres pour faire cesser toutes les questions dans ma tête, mais je reçus un coup, un choc, et le verre m’échappa clairement des mains. Le liquide s’achappa, se répandant sur mes chaussures et même – quelle horreur – dans mes chaussettes, tandis que le verre lui, se brisait.

- Ou la la ! Quelle maladresse.

Mes yeux étaient rivés dans ceux de Lloyd. Ma langue claquait sur mon palais à la recherche de la moindre goutte de salive. J’avais soif. Mais plus que tout, j’avais envie de lui coller un poing dans la tronche. Ma mâchoire se contractait, et mes cheveux, plutôt que de marquer mon énervement en se parant de rouge, blondirent et s’allongèrent. Je ne contrôlais rien, c’était plus fort que moi. Ma mâchoire s’affina, mon teint devint plus léger, mes traits étaient stricts. Mes yeux sévères. Froids. Linda arrivait et je la laissais faire. Un port de tête altier. Grâce à elle, je renonçais à user de ma main sur les bouts de verre pour les lancer d’un Waddiwasi sur mon… hum… partenaire. Non je prononçais simplement Reparo, la main rivée vers le sol. Main droite. Les morceaux remontèrent expressément, entaillèrent la chair sans que je ne sente rien, comme à l’accoutumée sur cette main droite, avant de reprendre leur forme initiale. Un verre. Vide. Frustration.

Mon visage désormais entièrement féminin s’approcha un peu plus de ce fameux Lloyd. Mon souffle dans son cou. Et je laissais échapper un simple J’espère que tes mains ne sont pas toujours si maladroites avant de me reculer, sourire enjôleur aux lèvres et de me retourner.

m*rde. Le vieux était parti. Je ne savais pas combien de temps ça avait duré. Apparemment trop, puisqu’il semblait bien parti dans sa conversation avec la petite demoiselle. Le dernier mâle de la rencontre sortit lui de la petite pièce, tout le monde avait passé le test. Linda repartait, je redevenais moi-même et j’attendais la suite. Je consentis tout de même à me verser un peu d’eau dans mon verre, à le boire et… je repris quelques petits fours. Linda était sûre d’elle. Hugh lui, était surtout gourmand.

[Linda a donc l’apparence d’Anna Torv, comme sur ma signature]

"Samedi, 9h"

La tension était comme à son comble. C'était pas la première provocation qui risquait fort de se terminer en bagarre, mais Everard n'avais jamais été du genre à donner le premier coup dans ce contexte. Le jeu n'en valait pas tellement la chandelle, il se contentait de regarder Dey avec des yeux de moins en moins agressifs. Il s'attendait, vu son comportement, à une impulsivité plus grande que la sienne, et ses poings était serrés, prêts à se défendre. Mais étonnamment, Les cheveux de l'homme blondirent, ses traits s'affinèrent jusqu'à prendre la véritable apparence d'une femme. Une femme au regard assez menaçant, mais la menace lui parût moindre que quelques secondes plus tôt. Même s'il avait compris le caractère métamorphe du challenger, il ne pouvait pas se résoudre à frapper une femme, même si un grand débat intérieur le pris tout à coup. Était-ce en réalité un homme ou une femme ? Si c'était une femme, elle était plutôt charmante et à vrai dire tout à fait à son goût. Le genre de femme qui ne se laisse pas faire, qui donne un peu de fil à retordre. Mais l'idée qu'une barbe puisse lui pousser à tout moment lui fit tirer la moue.

Le verre se réparait à même sa main droite, mais vite, évidemment. Il haussa le sourcil sans vraiment le contrôler. Ils n'allaient pas se battre, et la pression redescendait. Il s'approcha de lui, sous ses airs de décisionnaire à belle silhouette.

- J’espère que tes mains ne sont pas toujours si maladroites.

La remarque quelque peu incongrue lui fit esquisser un sourire. Il l'aurait même relancé s'il avait été certain que ses airs de jolie dame n'était pas seulement des airs. Après tout il ne le connaissais pas. Ses muscles se décontractèrent, jusqu'à poser sa paume sur la table. Son autre main passait dans ses cheveux. Il restait le regard fixé sur Dey, histoire d'éviter l'attaque surprise, mais ses pensées allèrent alors vers Robert, qu'il avait bien envie de mieux connaître. Après tout ils n'avaient rien demandé, et la grossièreté prenait souvent plus de place et plus de voix que la bienséance. Il regrettait alors de s'être jeté dans le parti qu'il blâmait. Il avait manqué une occasion supplémentaire de se contrôler. Il ne répondit donc pas tout de suite, attendant de voir si la situation s'était bel et bien calmé. Il fit glisser une serviette par terre, la désignant de la baguette. Anima Onnat. Voilà qui ferait sa part des réparations en absorbant l'eau qui s'insinuait déjà dans le parquet.

Il se retourna finalement, attrapant un amuse-gueule et un nouveau verre d'eau, qu'il tiendrait fermement cette fois-ci. Il alla se poser contre le mur en face de la porte menant vers le test, d'où le dernier participant venait de sortir, le visage un peu rougit. Décidément l'examen n'avait visiblement été simple pour personne. Sa gorgée fût un soulagement énorme, et la nourriture était en plus bonne. Il irait chercher un autre petit four dans quelques instants. Mais ça lui trottait la cervelle. Il avait déjà rencontré deux ou trois métamorphomages durant ses voyages, et ceux-ci adoptaient souvent le physique de personnes qui existent vraiment, l'inspiration étant clairement plus simple que d'inventer un visage qui n'existe pas. Peut-être était-ce le cas pour lui. En tout cas c'était une caractéristique qu'il jalousait discrètement.

- He, Bey. Elle vient d'où cette belle dame que tu m'as présenté ?

Il réalisa un peu tard que sa question pouvait bien être un peu trop personnelle, et qu'il avait probablement prononcé un mauvais souvenir de son nom. Était-ce Fey peut-être. Tant pis, il n'avait pas vraiment l'objectif de prendre des pincettes. Il était curieux de savoir, et n'était pas du genre à louper une occasion de faire une belle rencontre.

Ils avaient bien évidemment des questions, ça l'aurait étonné aussi ça. Peut-être que le lendemain, elle aurait un groupe moins bavard mais c'était probablement dans ses rêves ça. Observant ses invités, elle tentait de garder un calme olympien, il s'agissait de faire bonne figure si jamais une question venait à être trop dangereuse pour sa couverture. Il était impératif que son mensonge tienne debout et soit des plus convaincants. Après, il allait être compliqué de revenir en arrière avec ce genre de paroles. Par son travail, elle avait plus de poids mais contre autant de personnes ça pouvait s'avérer compliqué... sauf quand on a quelques personnes haut placées pour s'en sortir indemne.

Bonjour. J’ai en effet quelques questions. Outre votre mère et Miss Eshbett, avez-vous une idée du nombre de personnes que nous affronterons ? En quoi consiste exactement cet artefact, que nous puissions l’identifier. Et pourquoi choisir de se fier à des civils pour une mission d’une telle importance ? Embêtant, mais logique comme monsieur. Sauf que ça enchaîne vite. Scusez-moi mais, vous nous demandez d’récupérer un objet et d’vous laisser l’utiliser parce que z’êtes la seule à savoir l’utiliser. Mais bon… Moi d’jà si on m’explique j’suis pas trop con hein j’crois que j’pourrais l’utiliser tranquille. Pis surtout il est où notre intérêt à nous ? C’t-à-dire que moi j’veux bien sauver le monde magique hein mais l’preux chevalier s’il s’tape pas la princesse à la fin je crois qu’il va pas la sauver, si vous voyez c’que j’veux dire. Soupire. Si c'était bien lui le type de la dernière fois, elle le préférait dans ses souvenirs, J’demande pas à m’taper la communauté magique ou le cube. Ni qui que ce soit. Enfin sauf si… Bref c’pas le sujet. Moi j’parle de tunes surtout. Parce que les p’tits fours c’est cool mais ça remplit pas le bide éternellement. L'avidité était un défaut trop présent dans cette unique pièce on dirait bien. Une fois que tout cela sera terminé, se pourrait-il que vous me trouviez un contact aux département des mystères ? Nous pourrions en parler autour d'un verre, si l'envie vous vient. Vous avez mes coordonnées dans le formulaire. Hein ? Qu'est-ce que le département des mystères venait faire ici ? Comme si elle connaissait quelqu'un provenant de là-bas. Faits amusants d'ailleurs vu son passif, parce qu'elle considérait que la plupart des employés de ce service étaient des détraqués qui s'amusaient à jouer à découvrir l'inintéressant.

Elle prend une grande respiration pour leur répondre. Malheureusement non, nos sources ne sont pas tout à fait certaines. Elles peuvent être deux comme vingt. Pause, L'objet en lui-même est simple à identifier. C'est une grande tapisserie de plusieurs couleurs, principalement du vert et du bleu. On y retrouve des motifs bouddhistes et pleins d'autres types de symboles. Appuyer sur l'un d'eux, prononcer le mauvais mot en l'ayant dans les mains et je ne paie pas cher de votre destin. Faire peur, si nous nous tournons vers vous, c'est parce que nous avons besoin de visages n'ayant pas appartenu à la brigade, des personnes ayant des capacités différentes et des réflexions extérieures à notre mode de fonctionnement. Une équipe sera sur place avec nous ne vous en faites pas, mais vous ne les verrez probablement pas. Tout dépend de la tournure des événements. Notre but n'est pas forcément l'affrontement. Elle se racle légèrement la gorge, elle garde ce visage passif, sûre de lui. Dans le fond, Moira ne sait absolument pas comment interpréter ses propres paroles. L'après-business allait être corsé en difficulté, mais elle allait s'en sortir. L'improvisation de la dernière fois lui avait permis d'apprendre à mieux rebondir... il fallait juste rester calme, ce qui pouvait être compliqué pour elle. Ce n'était pas dans sa nature, elle était du genre agressive. Mon cher, très beau sourire vers le mec un peu bizarre, sachez que je ne remets pas du tout en question votre intelligence. Je suis certaine que vous êtes aussi beau que cultivé. Simplement que vous faire comprendre le fonctionnement de cet objet pourrait prendre des mois, peut-être même des années à cause de toutes les informations récoltées lors de mes voyages, qu'il a fallu prendre en compte pour le faire marcher. Et malheureusement... du temps, nous n'en avons pas assez pour prendre ces risques. Oh oui, on n'avait jamais assez de temps, Moira pouvait vous le confirmer. C'était une de ses principales angoisses. Cependant, j'entends bien ce que vous dites et je le comprends bien. Si mon trésor n'est autre que la sécurité de notre société, le vôtre pourrait s'élever à quatre chiffres. Cinq pour les plus charmants, si vous voyez ce que je veux dire. Espiègle. Elle tourne les yeux vers l'autre individu, avec sa question sortie de nulle part. Je vais voir ce que je peux faire pour le département des mystères, mais il porte bien son nom. Même pour moi, c'est compliqué d'avoir des renseignements.

La brune se redresse un peu, bras croisés. C'est comme si après ça, le temps avait défilé à une allure folle. Elle avait observé, recueillit les informations nécessaires. Elle commençait à comprendre qui allait faire quoi dans ce groupe, les choses se mettaient davantage en place dans son esprit. Cela la confortait dans une certaine idée, dans un plan adéquat à la situation. Après, c'est certain que ça restait bancale car tout était possible avec Maya et Jona. Personne n'était à l'abris de rien, vraiment personne...

En sortant après le dernier candidat, elle observa la salle avec de petits yeux. Il y avait une ambiance étrange, comme si elle venait de louper une information très importante. Hum... Merci à vous d'être venue. Nous allons vous recontacter très prochainement. Nous n'allons pas tarder à agir et comme vous avez dans l'ensemble bien réussi le test, c'est probable que nous soyons tous réunis à nouveau. Pas certaine que ça soit une bonne chose au final...

Il était temps de se concentrer pour demain, sauf si un des abrutis avait autre chose à dire.

Le mec qu’avait pété mon verre, il s’était éloigné, et il avait bien fait. Il avait senti le magnétisme de Linda je crois. Décidément j’aimais de plus en plus cette femme. Je m’aimais de plus en plus, plutôt. Elle sortait comme un moyen de défense, quand j’étais elle, je me sentais tellement plus… adaptée. Comme si tout était plus facile. Comme si tout était fait pour moi. J’agissais toujours un peu autrement, comme avec plus de raffinement. Je sentais à quel point ma démarche se modifiait, tout comme mon appétit sexuel. J’avais l’impression de pouvoir dominer le monde. Ca se trouve, c’était juste comme ça que se sentaient toutes les femmes. Oui. Probablement.

- He, Bey. Je relevais la tête. Ah. C’était encore lui. Et c’était bien à moi qu’il parlait. Bêh toi-même ducon. Elle vient d'où cette belle dame que tu m'as présenté ? Je clignais des yeux deux fois. De quoi elle vient d’où ? Il croyait quoi lui ? Je fronçais les sourcils. Je comprenais pas sa question. Bah c’est moi ducon. Oups. C’était parti tout seul. Pardon. Et c’est Dey. Comme Deystabilisant, voilà. Je disais ça sèchement. J’aimais pas qu’on écorche mon nom.

Heureusement pour lui, la dame sortit de la salle et répondit enfin à nos questions. A moi, elle offrait un super beau sourire qui me retourna le bide et transforma de nouveau mes traits, les brouillant un peu. Comme si Linda cherchait à se faire voir d’elle, pour la séduire. Mais je me concentrais sur ses paroles et je chassais Linda. Fallait qu’elle me laisse tranquille un peu. Elle aurait peut-être son moment plus tard.

En tout cas tout ce qu’elle disait la dame c’était pas bien rassurant. Globalement fallait chopper une tapisserie qu’avait des symboles chelous dessinés dessus, mais fallait pas toucher les symboles, sinon on risquait de crever. Il était pas sympa le tapis quoi.
En tout cas, moi je retenais surtout qu’elle avait dit que j’étais probablement aussi intelligent que j’étais beau. Et rien que pour ça je lui envoyais un sourire radieux. Si elle voulait, bah je pouvais toujours retourner dans cette super salle d’entraînement, maintenant que tous les autres étaient sortis. J’allais lui proposer d’ailleurs, mais elle indiqua à tout le monde qu’on allait nous recontacter alors je comprenais bien que c’était pas le moment pour moi. Plus tard. On coucherait ensemble ouais, vu le sourire qu’elle m’avait envoyé et son compliment y avait pas de doute, mais pas aujourd’hui. Du coup je la saluais d’un clin d’œil et d’un « J’attends d’vos nouvelles avec impatience ». Manquait plus que j’envoie un baiser dans le ciel pour être très explicite mais je me retenais. Nan. Un peu de décence, sinon les autres ils allaient croire que j’étais privilégié. Du coup je me cassais, tout simplement. Pis d’ailleurs, j’oubliais vite tout ça. Je rentrais chez moi, j’allais pioncer, et pour moi, ma vie normale reprenait son cours à Ollivander’s quoi. Mémoire de poisson rouge.

[Départ de Hugh]