La magie, c’est pas facile. En fait, c’est même compliqué. Je sais pas si c’est parce que je suis née-moldue ou si c’est parce que je suis seulement en première année, peut-être un peu des deux, mais utiliser la baguette est une des choses les plus difficiles dans l’école. Après la présence des élèves, bien sûr, qui est pire que tout. Ils sont si bruyants, si présents, si énervants, si embêtants, si fatigants, c’est vraiment exaspérant. Le seul moment où il y a du calme pour de vrai, c’est quand la nuit est tombée et que tout le monde dort. Sauf que pas de chance, moi aussi je dors la plupart du temps, donc je n’en profite pas vraiment. Je pourrais en profiter, mais je serais fatiguée pour la journée qui suit, et ce n’est vraiment pas une bonne idée d’être fatiguée pour les cours. En plus, il faut de la patience pour tenir toute une journée entourée de monde, alors il vaut mieux dormir. Il y a des endroits dans l’école où c’est assez calme, un minimum en tout cas. La bibliothèque généralement, le parc en hiver souvent. Mais avec l’arrivée du printemps, il y a plus de monde qui sort dès que le soleil se montre malgré le froid, et le dimanche après-midi des élèves décident de se réunir à la bibliothèque en se rendant compte qu’ils n’ont toujours pas faits leurs devoirs -mauvais élèves irresponsables et inattentifs. Alors il faut aller ailleurs, parce que je n’ai pas le courage de subir encore une fois les blablas d’idiots incapables de faire leur travail en avance. Et puis la baguette, ça ne s’utilise pas dans la bibliothèque.

Moi ce que je fais le dimanche après-midi, ce ne sont pas vraiment des devoirs. Parce que les devoirs sont des trucs donnés par les professeur qu’il faut faire, au risque d’obtenir une punition si on décide de ne pas le faire. Ça peut être ramassé, noté, ou juste corrigé à voix haute, demande très difficile pour le coup car je n’en vois pas l’intérêt et déteste l’idée de parler pour des gens qui peuvent êtres absolument pas intéressé. Et c’est surtout pour nous forcer à réviser les leçons, pour nous aider à tout comprendre. Mais en plus des devoirs, on peut faire des recherches ou s’entraîner tout seul, pour s’améliorer en dehors des cours, car se cantonner aux cours quand il y a des choses difficiles, ce n’est pas suffisant, même s’il y a des élèves qui trouvent ça idiot. C’est plus facile pour certains, ceux qui sont nés dans le milieu de la magie et sont habitués à cette magie à la présence auparavant impossible pour moi… Forcément, ces gens-là le connaissent bien, au moins un minimum pour les plus jeunes, alors que moi, j’ai l’impression de ne rien savoir. Ce qui est un peu vrai, il faut bien le dire.

C’est donc armée du manuel de sortilèges et de métamorphoses, des cours de ces mêmes matières, et de ma baguette, que je pars à la Grande Salle. Vous savez, c’est ouvert la journée pour y travailler quand ce n’est pas l’heure de manger, je trouve ça très pratique ! Ça fait une autre salle pour bien travailler, parfois un peu bruyante, mais au moins si j’ai besoin je peux utiliser ma baguette. Aujourd’hui ça va, il n’y a pas grand-monde, je peux m’asseoir où je veux, il n’y a même pas besoin de se mettre à la table des Serdaigles. Ça tombe bien, parce que j’aime bien les feux de cheminées, alors je m’installe en face de celui-ci, allumé par les températures encore basses du début de printemps. Et puis au travail, les cours à côté des manuels, une liste de sorts à travailler dans la tête. Entre les gestes et les prononciations, ça peut prendre plusieurs heures, surtout que j’aime pas les prononciations. Parce que je n’aime pas parler, j’aimerais bien que le geste et la pensée suffisent mais apparemment pas, et puis parfois l’accent anglais est super bizarre… Donc je commence par les gestes, c’est bien expliqué dans les livres. Il y a pleins de sorts qui ont été dit dans les cours précédents, mais certains ne sont pas dans le manuel, certainement parce qu’ils ne sont pas de mon année. Alors on commence avec Alohomora et Collaporta, enfin d’abord Alohomora parce que ça finit comme Elida. Même si je ne peux pas vraiment faire la pratique, puisque je n’ai pas de serrure à verrouiller ou déverrouiller, ça ne m’empêche pas de travailler le geste, la prononciation peut-être, et aussi le résultat du sort. Après tout, c’est le plus important.