Âme perdue [En cours]

Âme perdue

W/ Harmony Lin

Saison 30 - Hiver
Quelques jours après cet événement

E

lle avait dû rester plusieurs jours au poste d’observation avant de rentrer en Angleterre, malgré ses protestations, ses cris, ses larmes. Lara voulait repartir dans son pays au lieu de rester près de la créature dangereuse qui lui avait arraché une partie d’elle-même. Mais, ils n’avaient pas voulu. Que ce soit les médicomages ou Iris, prétextant qu’elle était trop faible pour voyager, que ce soit en transplanant ou par la méthode moldue. Alors, elle avait attendue. Wilfrid avait pu repartir, lui, pour s’occuper des animaux de la Métamorphomage et vérifier que tout allait bien à la Boutique d’Animaux Magiques. La gérante, quant à elle, était restée cloîtrée entre quatre murs, à attendre qu’on l’autorise enfin à retrouver son traintain quotidien.

Car elle en avait besoin, de son quotidien parfaitement rangé. Pour essayer de retrouver un tant soit peu de lueur dans son cœur. S’habituer à ce nouveau physique qu’elle n’avait pas souhaité, qu’elle ne pouvait pas modifier car le traumatisme avait été grand et trop récent pour espérer redevenir comme avant. Pour guérir son dos, extrêmement douloureux. La cicatrice était vraiment laide, lui traversant l’entièreté du dos. Cette cicatrice tellement grande qu’elle en paraissait démesurée sur le corps fin de la Caméléon. Et qui resterait, c’était ça le pire. Impossible d’oublier ce moment de vie, il serait gravé dans sa chair à tout jamais. Alors, Lara avait besoin de repartir en Angleterre. Retrouver sa petite stagiaire, sa boutique, ses animaux, Harmony… Bref, retrouver sa vie. Pour oublier.

Après plus d’une semaine bloquée en Afrique de l’Est, à ne donner de nouvelles à personne, on avait autorisé l’ancienne Gryffondor à rentrer chez elle. Un départ qui se passa sans regrets, sans presque aucun regard vers les plaines où vivaient les Nundus. Elle irait au bout de son projet et écrirait son rapport mais, après cela, elle ne voulait plus jamais entendre parler de ce coin du monde ou des Nundus. Plus jamais. Le retour se fit par la voie sorcière à savoir le transplanage. Long mais au moins, c’était pour la bonne cause. Une fois arrivées à son appartement, Iris la laissa seule. Néanmoins, âme complètement perdue, ce fut un torrent de larmes qui explosa à Serene Place. Le corps et l’esprit étaient douloureux. L’envie d’être seule la tirailler avec l’envie d’être entourée. Alors, après plusieurs heures à hurler sa souffrance, la jeune femme se releva en titubant. Douche. S’habiller avec un pull qui laissait quand même apercevoir les bandages dont elle était recouverte. Et partir.

Prendre l’air, les pas qui la guident vers le Chaudron Baveur qui venait de fermer ses portes quelques instants plus tôt. Néanmoins, Lara entra quand même, observa le silence et la paisibilité des lieux quand ils étaient vides. Puis briser le silence. Une voix cassée par les hurlements survenus plus tôt. Prononcer un seul mot avant de s’accouder au comptoir, la douleur au dos revenant de plus belle. Elle sentait qu’il allait encore falloir changer les bandages « Harmony ? »

Fin de journée au Chaudron Baveur et c'est toi qui ferme le bar, seule. Aucun soucis pour toi, tu en as l'habitude. Mais ces derniers jours, tu n'as pas envie de penser à ta vie personnelle et du coup, fatalement, tu es encore plus efficace que d'habitude pour faire ta routine. Tu t'es jetée dans les révisions et dans le travail, le tout te permettant de ne pas penser à cette inquiétude qui te ronge concernant Lara.

7 jours. Cela fait 7 jours qu'elle devrait être revenue. Elle est partie étudier des créatures mais tu n'as pas de nouvelles depuis trop longtemps. Tu comprends ces derniers jours ce que cela lui a fait de ne pas avoir de nouvelles de toi pendant 1 an et tu grimaces fortement à l'idée de tout ce que tu lui as fais subir. Alors pour faire disparaître tes pensées, tu nettoies plus fort les tables, le sol et les verres, tu ranges les bouteilles, tu fais tout parfaitement et efficacement, si bien que le Chaudron Baveur n'a jamais été aussi propre que cette dernière semaine.

Mais soudain, alors qu'il est clairement affiché sur le devant de la porte que le bar est fermé, la porte s'ouvre. Tu lâches alors tes affaires et tu te retournes doucement, toujours la tête dans ton travail.

- Excusez-moi mais nous sommes ferm...

Tu te figes. Malgré de claires différences qui te font froid dans le dos, tu crois... Serais-ce... Non. Pas possible. Et pourtant, ton cœur bondit à la fois d'inquiétude et de joie de la voir ici. Lara... Mais, que s'est-il passé ? Toujours figée, tu ne dis rien, laissant ton regard parcourir son corps. Perdue, tu observes les bandages qui remontent jusqu'à son cou, ses mains abîmées, son visage aussi. Son visage... Cheveux blancs, yeux blancs.

Un long frisson te parcoure.
Tu ne sais pas quoi faire.
Enfin si. Tu le sais.
Mais tu ne sais comment réagir.

Colère contre la personne lui ayant infligé cela ?
Soulagement de la revoir ?
Tristesse qu'elle ait du vivre une expérience qui semble douloureuse sans toi à ses côtés ?

Un seul mot est ensuite prononcé, brisant le silence. Elle brise aussi la distance en s'accoudant au comptoir derrière lequel tu te trouves. Elle a l'air de souffrir et tu as mal pour elle. La médicomage en toi voudrait la forcer à s'allonger sur une banquette afin que tu l'examines et que tu lui prodigues des soins mais est-ce dont elle a vraiment besoin ?

- Lara... Que t'est-il arrivé ? Je... Tu es blessée !

Derrière ce comptoir, tu te sens totalement impuissante face à son état, alors même si cela ne change pas grand chose, tu en fais le tour et vient te poser à ses côtés. Tu la dévisages toujours, le visage crispé par l’inquiétude et les yeux cherchant toutes les zones qui semblent blessées.

- Je... Assieds-toi ou allonge toi si tu veux, ne reste pas debout ! T'a-t-on prodigué des soins ?

Tu as envie de lui dire qu'elle t'a manqué. Tu as aussi envie de lui dire que tu t'es inquiétée et que tu es heureuse de la savoir en vie. Tu as envie de la serrer dans tes bras pour te prouver qu'elle est effectivement là. Mais tu ne fais rien de tout ça car l'important, c'est qu'elle aille mieux. L'important, c'est qu'elle soit soignée, qu'elle se sente bien.

Alors tu attends, ton attention bien loin du ménage maintenant. Il n'y a qu'elle. Elle est tout pour toi. Et si tu peux l'aider, alors tu le feras.

Lara.

L

a douleur est infernale, de celle à vous faire tomber dans les pommes. Celle qui vous demande de garder votre concentration et votre esprit focalisé sur le fait de rester consciente. Alors, accoudée contre le comptoir du Chaudron Baveur, Lara occulte les alentours. Elle n'a plus conscience de son environnement et d'Harmony afin de rester concentrée. Les mains sont crispées, les ongles plantés dans le bois alors que le sang afflue dans les tempes, lui donnant le tournis. Sa main passe au niveau de l'épaule meurtrie et la douleur lui fait échapper un grognement de douleur. Comme prévu, ladite main est tâchée de rouge. Les plaies impressionnantes n'allaient pas guérir toutes seules.

« Je... Assieds-toi ou allonge toi si tu veux, ne reste pas debout ! T'a-t-on prodigué des soins ? » La voix semble lointaine, mais proche en même temps. Une voix douce, connue, synonyme d'amour et de bonheur. Une bouée de sauvetage dans la lutte contre la douleur mentale et physique que vivait la Métamorphomage. Alors, elle attrape cette bouée de sauvetage qui n'est autre qu'Harmony et elle se blottit contre elle, comme une enfant. Des pleurs lui échappent alors que la gorge brûle. Il fallait évacuer tout ce qu'elle retenait depuis plusieurs jours. La tristesse, la peur, l'angoisse, le traumatisme. Tout ce voyage s'exprimait à travers les larmes de la jeune femme qui était au bout d'elle-même.

Toutefois, alors que la gérante de la Boutique d'Animaux Magiques se redressait afin d'expliquer ce qu'il s'était passé, un cri rauque lui échappa. Ce foutu dos se rappelait à son bon souvenir et elle dû s'asseoir sur la première chaise venue pour ne pas finir par terre. Au final, la Lionne n'arrivait pas à regarder l'Aigle. Honteuse et déboussolée, elle était complètement perdue. Néanmoins, au plus profond d'elle-même, la jeune femme savait qu'Harmony était la seule personne dont elle avait besoin à ce moment précis. La voix bousillée s'exprime, tandis que sa propriétaire s'aperçoit qu'elle a tâché de rouge celle qu'elle aimait « Je ... Oui, mais je crois qu'il faut changer les bandages » Main sur la tête douloureuse « Ce ... Ce n'est pas beau à voir mais tu es la seule qui puisse m'aider. S'il te plaît. »

Tu la vois souffrir et cela te brise le cœur. Tu la vois au bord de l’évanouissement, si pâle, si crispée. Et quand elle fait un geste avec sa main pour la passer sur son épaule, non seulement elle grogne de douleur mais en plus, sa main revient rouge-sang. Un large sentiment de panique t'envahit le corps et tu te sens malade à l'idée qu'elle ait pu être blessée. Tu voudrais remonter le temps, l'accompagner dans son voyage et la protéger contre ce qui lui a fait ça. Mais tu ne pas faire ça. Ce que tu peux faire c'est

Soigner
Apaiser
Prendre soin d'elle
Maintenant

Puis tout à coup, tu sens Lara s'accrocher à toi et pleurer. Pleurer avec de grosses larmes, le genre intarissables, bloquée trop longtemps dans un corps qui n'est pas fait pour toutes les retenir. Et une nouvelle fois, ton cœur se brise à cette vue. Tu sens ta colère monter contre le monde entier, mais ton inquiétude pour elle est plus grande encore et la colère se retrouve vite balayée par l'envie de prendre soin d'elle maintenant. Pourtant, tant qu'elle pleure, tu la serres contre toi en évitant les zones qui semblent douloureuses.

Et quand tout ce qui était resté bloqué finit par se tarir, tu la sens se redresser, mais un cri déchire le silence à la place de sa douce voix. Elle s'assoit brusquement et ton sang ne fait qu'un tour tant la peur pour elle guide chacune de tes actions et de tes sentiments. Elle ne te regarde plus même si toi tu cherches son regard pour lui transmettre tout l'Amour, la compassion et la force que tu as.

Tu as peut être tes vêtements tachés de rouge, mais tu ne le remarques même pas tant toute ton attention est focalisée sur elle et sur ses blessures. Elle te dit qu'il faut changer les bandages et tu acquiesces, contente qu'elle te fasse confiance pour ça, même si ça risque de n'être pas beau à voir et même si tu en voudras sans doute de nouveau à la terre entière en voyant les blessures sans bandages. Elle a l'air si faible, si...

Éteinte

- Est-ce que tu te sens de rester ici quelques minutes, le temps que j'aille chercher de quoi te soigner ? Si tu t'en sens la force, tu peux aussi descendre avec moi au sous-sol pour t'allonger sur notre canapé. Je peux t'aider si tu veux.

Bien sûr que tu vas la soigner et que tu vas l'aider. Peu importe ce que tu dois supporter pour l'aider, tu le feras.

Tout pour elle.

L

e corps est présent mais l'esprit de Lara était parti ailleurs, comme si elle était plongée dans un état de torpeur afin de supporter la douleur. Elle fixait donc le vide, assise sur cette chaise alors que sa compagne lui parlait sans que Lara ne comprenne le sens des paroles prononcées. Dans ses oreilles, il y avait seulement des échos, une voix étouffée. La Métamorphomage essayait de disséquer, d'analyser ce qu'on lui racontait afin de mettre un sens sur ce charabia mais son cerveau semblait canalisé toute son énergie afin d'endormir la douleur physique. La douleur psychologique, elle, était bien vivante et hurlait. Comme si elle ne voulait pas qu'on l'oublie.

Ainsi se passèrent quelques secondes de torpeur, de silence dans la salle principale du Chaudron Baveur. L'ancienne Gryffondor relève doucement ses yeux gris pour les planter dans les pupilles océans de son interlocutrice. Des pupilles qu'elle ne connaissait que trop bien et qui la fixaient avec une certaine inquiétude dans le regard. Ses yeux qui appartenaient à l'une des personnes les plus importantes de sa vie... Soudainement, il y eu alors comme un déclic : le charabia de tout à l'heure se transforma en mots puis en une interrogation : « Est-ce que tu te sens de rester ici quelques minutes, le temps que j'aille chercher de quoi te soigner ? » Les yeux s'écarquillèrent, la panique commença à monter tandis que la voix brisée essayait d'hurler quelques mots « Non, non, non ! Ne me laisse pas toute seule ! » Rester seule, ce n'était justement pas ce qu'il lui fallait à cet instant présent. Il lui fallait une présence familière, aimante, réconfortante et il n'y avait qu'Harmony pour cela. La Caméléon voulait rester auprès d'elle, même si cela signifiait avoir mal après avoir marché.

Elles descendirent donc au sous-sol où la gérante de la Boutique d'Animaux Magiques alla s'asseoir sur le canapé précédemment cité. S'allonger ne la tentait absolument pas : en Afrique, elle était restée constamment alitée, ce qui avait eu le don de lui taper sur les nerfs. Et puis, cette position lui faisait plus mal qu'autre chose. Se retournant, dos à l'ancienne Serdaigle, la Métamorphomage ôta alors son pull, découvrant l'entièreté de ses bandages qui entouraient son corps « Vas-y. Je te préviens, c'est horriblement moche. Les Médicomages en Afrique avaient toujours un rictus de dégoût à chaque fois qu'ils s'occupaient de moi »

Elle a l'air si vide... Tu ne sais même pas si elle arrive à t'entendre quand tu lui poses des questions tant elle a l'air perdue dans ses pensées. Si hermétique au monde autour, comme pour se protéger des potentielles blessures. Ou juste fatiguée d'une chute qui a duré trop longtemps et qui n'a pas été sans blessure. En tout cas, un grand froid continue de t'envahir en la voyant dans cet état. Tu aimerais tant réussir à l'atteindre, réussir à apaiser ses peurs et ses doutes, guérir ses blessures.

Mais tu te sens
Inutile

Puis soudain, une flamme de vie allume son regard et les rouages semblent tourner de nouveau. Sa réaction t'étonne d'ailleurs, puisqu'elle te supplie soudain de ne pas la laisser seule. Tu la comprends et en même temps tu grimaces parce que tu sais que ça ne peut vouloir dire qu'une chose : tu vas devoir l'accompagner avec toi jusqu'au sous-sol, et ça risque d'être douloureux. Très douloureux.

Pourtant, vous descendez quand même en y allant petit à petit, doucement pour éviter de trop appuyer sur la blessure. Tu la supportes autant que tu peux et quand vous arrivez enfin en bas, elle s'assoit sur le canapé. Tu t'apprêtes à faire une remarque, mais tu la retiens en te disant que finalement, elle doit mieux savoir que toi quelle position lui fait le moins mal.

Elle se retourne et enlève son pull, dévoilant une série de bandages sanguinolents qui te font te mordre la lèvre quasiment jusqu'au sang. Tu as mal pour elle et tu ressens une vive rage contre ce qui lui a fait ça. Avec difficulté, tu te détournes de cette scène si horrible pour ton petit cœur pour aller récupérer d'autres bandages et de quoi la soigner en plus. Et tandis que tu ne la regardes pas, elle te préviens que la blessure est moche et que les médecins en Afrique avaient un rictus de dégoût en voyant ça. Tu soupires légèrement.

- Ne t'inquiètes pas pour moi. Et honnêtement, si j'ai le moindre rictus de dégoût, ça ne sera pas vis à vis de ta blessure, mais plutôt vis à vis de ce qui te l'a infligé. Mélangé à de la colère, probablement, ce rictus.

Tu passes devant ses yeux afin de lui faire un sourire rassurant et d'essayer de lui transmettre tout l'amour que tu lui portes en juste un regard. Puis tu lui montres les bandages fièrement, tâchant d'oublier la quantité que tu dois en utiliser tant elle a été blessée. Le Loup rugit en toi à la simple idée qu'on lui a fait du mal.

- Est-ce que tu voudras aussi un sort contre la douleur, pour essayer de stopper l'écoulement du sang ou autre ? Ou juste les bandages ?

Tu as ta baguette sur toi dans tous les cas, donc tu pourras tout faire. En attendant, tu te déplaces derrière elle et, posant les bandages neufs sur le côté, tu commences à dérouler avec une grande délicatesse les anciens. Tu sais pertinemment qu'elle risque d'avoir mal, alors tu ne fais pour l'instant que la surface, pour pouvoir lancer un sortilège anti-douleur au besoin.

Ça va être dur de voir ça...

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Ce RP mentionne du contenu sensible :

Autre : Sang, description explicite de blessures

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U

n léger soupir s’échappe des lèvres d’Harmony et, à cet instant, Lara s’en voulait de lui infliger cela. Après tout, les Médicomages en Afrique avaient pris contact avec Sainte-Mangouste et le cas de Lara était connue de l’hôpital sorcier. Elle aurait très bien pu se rendre là-bas mais elle avait peur de devoir rendre des comptes et de faire face à des médecins qui allaient sans doute l’engueuler à cause de son inconscience. C’était l’une des raisons pour laquelle la jeune femme avait préféré voir Harmony, en dehors du fait qu’elle soit sa compagne. De plus, si jamais l’ancienne Serdaigle tombait sur le dossier médical de la Lionne sans que celle-ci l’ait prévenue au préalable, il se pourrait qu’elle en soit blessée et c’est à tout prix ce que Lara voulait éviter.

Un sourire naquit sur les lèvres de la Caméléon quand Harmony montra fièrement les bandages tout neufs avant de passer derrière elle. Tentative de détendre l’atmosphère ? Sans doute mais la partie la moins plaisante allait commencer. Jusqu’alors, il ne s’agissait que d’un léger aperçu des blessures de la Lionne. Le pire était à venir…

Grimaçant de douleur, Lara sentait les bandages se décollaient un à un de son dos, dévoilant l’ampleur des dégâts. Des traces de griffures immenses, sanguinolentes : la chair était à vif du haut de l’épaule à gauche pour descendre jusqu’au creux des reins, à droite. Un peu plus et on pourrait presque voir le reste... C’était même à se demander comment elle avait réussi à ne pas finir en morceaux au vu de sa faible corpulence. La saloperie ne l’avait vraiment pas loupé et l’odeur de sang qui commençait à se répandre lui donnait la nausée. Le silence régnait, pesant. Les bandages étaient tombés et, depuis quelques secondes, Lara ne sentait plus Harmony bougeait derrière elle. Inquiète, entre deux grommellements de douleur, la jeune femme se décida à briser le silence « Ça va ? … Je t’avais dit que ça ne serait pas beau à voir. »

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Les bandages tombent et plus tu te rapproches de la peau, plus tu sens qu'elle est à vif, plus tu sens que chacun de tes mouvements risque de lui faire subir le martyr. Et rien que d'y penser, tu as une boule dans la gorge qui reste coincée. Rien que penser qu'en essayant de soigner celle qui est chère à ton cœur tu pourrais la faire souffrir te rend malade. D'autant plus qu'effectivement, la blessure est vraiment horrible. C'en est à se demander comment elle a fait pour revenir sans encombres en Angleterre.

Tu déglutis
Et tu restes bloquée
La dégoût contre la créature
La colère
Et la tristesse
Se battant pour dominer ton cœur

Tu serres d'autant plus fort ta lèvre avec tes dents, ressentant chacune de ses blessures comme si c'était les tiennes. Tu t'en veux de ne pas avoir été là, tu t'en veux de ne pas avoir pu la protéger. Peut être que tu aurais pu faire quelque chose pour l'aider. Peut être qu'avec toi à ses côtés, elle ne serait pas revenue avec les cheveux et yeux blancs de terreur et une blessure sur l'intégralité de son dos. Et sans que tu t'en rendes comptes, cela fait quelques temps que tu es figée sur la blessure, le bandage pas tout à fait décollé.

Et elle te demande si ça va. Elle t'avait prévenu que ça ne serait pas facile à voir et effectivement, ce n'est pas facile. La culpabilité et l'envie de la protéger à chaque instant de vos vies dominent ton être et tu n'étais pas préparée à ce que tant d'émotions t'assaillent en même temps.

- Ça va... J'aurais voulu te protéger de ça. Ça a l'air terriblement douloureux. J'espère ne pas te faire plus de mal que ce que tu subis déjà.

Tu te mords une nouvelle fois la lèvre, cette pauvre lèvre que tu avais laissée tranquille le temps de lui répondre. Puis tu te décides tout de même à poursuivre, mais non sans l'avoir aidé à avoir un peu moins mal avant.

C'est le moins que tu puisses faire.

- #Curo As Velnus #Curo As Velnus

Tu continues alors de dérouler le bandage, déglutissant à la simple idée de lui faire mal, mais te concentrant le plus possible tout de même pour faire ton travail professionnellement et ne pas la faire souffrir inutilement.

Et quand tout est déroulé, tu vois avec horreur la blessure complète. De longues griffures sur l'intégralité de son dos, tout en longueur. Un peu comme celles que tu pourrais laisser, mais en probablement un peu plus gros. Tu te sens alors vaciller. Ça aurait pu être toi la responsable de cette blessure. Ça aurait pu être de ton fait.

Et tu te demandes alors
Pourquoi elle peut bien vouloir
De toi

Pourtant, tu ne dis rien. Tu serres simplement fortement les bandages sales dans ta main, tes phalanges devenant blanches de cette contraction imposée. Tu soupires alors lentement et tente de te calmer pour continuer les soins.

- Les bandages sont retirés. Je vais te soigner blessure si ça te va, d'abord avec un Vulnera Sanentur pour arrêter le sang puis en protégeant la blessure avec un Secudermis avant de te remettre les bandages. Il faudra changer le Secudermis tous les jours, comme les bandages. Est-ce que tu as une crème à appliquer aussi ?

Tu essayes d'être ferme dans ta voix, d'être professionnelle, mais si Lara fait attention, elle pourra sentir une certaine brisure dans ta voix. Car dans ta voix on ressent

La culpabilité
La douleur
Le questionnement
Les doutes