Gabin commençait sérieusement à avoir froid, à traverser les couloirs de long en large. Il était sur le retour, en direction des dortoirs de Serdaigle, bras contre son torse pour se réchauffer. Aucun sourire sur le visage, grommelant pour lui même tout en avançant. Sacrée journée. Epuisante journée. Sa hâte de rentrer se coucher était de plus en plus intense. Retrouver son lit. Retrouver sa couette. Retrouver son oreiller. Par la barbe de Merlin ! C'est que l'adolescent en baverait presque rien qu'en y pensant. Pressant le pas, la récupération de sa veste venait de passer en seconde plan.

Dernier virage. Le graal était proche. Tellement proche. Gabin connaissait par coeur le chemin. Chaque détail présent dans le couloir. Chaque portrait. Chaque bois de la porte d'entrée de la salle commune. Alors, quand ses yeux se posèrent sur la silhouette qui attendait devant la porte, il ne put que être interpellé par elle. Il n'était pas rare de croiser des élèves de Serdaigle devant la porte de la salle commune, même si à cette heure ci, la quasi totalité des élèves devaient se trouver en cours. Et la chevelure de feux qu'arborait cette silhouette avait un air de déjà vu pour le garçon. Plus il avançait, plus un imposant sourire chaleureux se dessinait sur ses lèvres tandis que ses yeux pétillaient de malice.

Devant l'accès à la salle commune de Serdaigle se tenait la jeune élève de Gryffondor à qui Gabin avait laissé sa veste à l'effigie de Serdaigle afin qu'elle n'attrape pas froid dans les couloirs du château. L'adolescent ne se serait jamais souvenu de la jeune fille si elle ne possédait pas cette chevelure rousse si originale, qui étrangement, plaisait au bleu et bronze. Avançant, il laissa ses yeux détailler la Gryffondor, remarquant qu'elle avait eu le temps de s'habiller aux couleurs de sa maison et même de se faire un brin de maquillage, atteste le rouge à lèvre rosé qu'elle portait.

Approchant, Gabin prit le temps de passer rapidement une main dans ses cheveux pour leur donner un air négligé/coiffé tout en élargissant le sourire qu'il arborait sur ses lèvres. Quand il arriva à la hauteur de la jeune fille, cette dernière le salua. Le garçon décroisa ses bras de son torse, adoptant une position plus amicale, avant de répondre à la salutation à son tour.

- Hey ! S'exclama-t-il joyeusement. Je suis ravi de te revoir... Le brun venait de se rappeler qu'il ne connaissait pas le prénom de la jeune rousse. Jolie jeune femme aux cheveux couleurs feu, enchaina-t-il, sourire amusé aux lèvres. Gabin Šprajc, pour vous servir.

Gabin fit un semblant de révérence, laissant échapper un petit rire d'entre ses lèvres. Bizarrement, il n'avait plus froid. Sensation remplacée par une envie folle d'amusement et d'émerveillement. Ses pupilles claires dévisagèrent la jeune fille et il se permit de faire quelques pas, brisant la distance entre eux afin de se retrouver séparer seulement par quelques centimètres, prunelles fixant celle de son interlocutrice avant de descendre sur la veste qu'elle tenait sous son bras.

- J'espère que ma veste t'as évité d'attraper froid ! Ce satané château est tellement mal isolé, déclara-t-il sur on ton amusé. Alors, qu'elle sensation cela fait de porter les couleurs de Serdaigle ? On se sent tout de suite plus studieux, remarquable et extraordinaire n'est-ce pas ? Ne t'inquiète pas. Pour nous autres, élite de cette école, nous sommes parfaitement habitués à toutes ces sensations.

Gabin laissa échappa un rire d'entre ses lèvres, sourire taquin aux lèvres. Il vantait sa maison par amusement et en aucun cas, pensait que les élèves bleus et bronzes étaient l'élite de l'école. Quoi que... Enfin. Le fait de voir la jeune fille avait fait passé toute fatigue du corps de l'adolescent.

Morgana Wilson. Le sourire malicieux que Gabon arborait sur ses lèvres semblait être fait pour durer jusqu'à l'infini en voyant la teinte rosée que prirent ses joues. Quelques minutes avant, il était fatigué autant qu'un paresseux après un marathon. Mais maintenant, après sa rencontre avec la jeune Gryffondor aux cheveux de feu, il sentait un lui s'écouler une énergie nouvelle. Etait-ce donc la présence de Morgana qui le rendait ainsi ? Aucune idée, mais cela lui plaisait.

Quand Gabin moqueur, rappela les raisons de leur rencontre, Morgana lança un dernier regard à la veste à l'effigie de Serdaigle qu'elle tenait dans ses mains avant de lui rendre. Le garçon récupéra sa veste et en profita pour l'enfiler aussitôt. Certes, il se sentait énergique comme rarement il l'avait été, mais la présence du froid brulant ses membres lui avait rappelé l'utilité légendaire que pouvait lui procurer son habit. Profitant des actions du Serdaigle, la jeune rousse reprit ses distances avec lui. Quand Gabin le remarqua, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Intéressant.

Morgana enchaina, le remerciant encore et encore pour son geste. Gabin accepta de bon coeur les remerciements avec un sourire franc. Sourire qui ne cessa de changer, devenant malicieux en voyant que sa prétention humoristique arracha un rire à la Gryffondor. Elle se permit même de renchérir, laissant sous entendre que toutes les qualités ventées par le Serdaigle quelques instants plus tôt, elle ne les avait ressenti seulement après avoir retrouver ses habits rouges.

Quand laissa échapper quelques gloussements enfantins de ses lèvres avant de fixer ses prunelles claires dans celles de son interlocutrice. Sourire mi amusé - mi malicieux dessiné sur le visage, il cassa une nouvelle fois la distance entre eux. La main sur le menton pour faire mine de réfléchir, il lança:

- Dis moi donc Morgana, comment se fait-il que nous nous soyons jamais vu avant ? Amusé, le brun continua. Les Gryffonds font-ils tout leur possible afin de cacher, d'après tes dires, la personne extraordinaire que tu es ? Car si c'est le cas, je suis sur que je peux me montrer très convaincant pour que tu décides de venir dans l'élite !

Gabin rigola avant de prendre un peu de distance avec la jeune fille aux cheveux couleur de feu. Il ne souhaitait pas la mettre mal à l'aise, ni la pousser à le fuir. Malgré son air quelque peu arrogant, il connaissait les limites à ne pas dépasser. Et puis, Morgana avait l'air d'être amusante, contrairement à tous ses élèves bien trop sérieux qui arpentaient les couloirs de l'académie.

- Cette journée ne t'a-t-elle pas trop épuisée ? J'ai bien cru qu'on allait mettre des semaines avant de retrouver nos affaires ! Enchaina-t-il sur un nouveau sujet. En quelle année es-tu au faite ?

Gabin avait le ton pour avoir des changements de comportement plus brutal. Charmeur lourd quelque instants plutôt, il se montrait maintenant plus amical.

Gabin remarqua suite à son éloignement que la jolie rousse aimait gardé quelques distances avec ses interlocuteurs. Le brun aurait préféré l'inverse, se montrant sans aucun doute encore et toujours trop entreprenant, mais il se décida à respecter les désirs de Morgana.

Toujours un sourire amusé aux lèvres, il écouta les réponses qui lui donna la Gryffondor. Ses arguments pour faire venir la jeune fille dans la meilleure maison de Poudlard ? Voyons... Qui ne voulait pas être super intelligent et magnifique en même temps ? Eh puis, il y avait lui. Rien que pour cela, les bleus et bronzes avaient un atout qui se démarquait des autres maisons. Il était le parfait mélange entre une intelligence remarquable et une esprit bambocheur: des excellentes notes couplées à un amusement des plus énergétiques.

Morgana enchaina, tout comme lui quelques minutes auparavant. La jolie rousse lui expliqua qu'elle était heureuse d'avoir retrouvé ses vêtements et Gabin ne pu s'empêcher de laisser passer une petite moue contrariée sur son visage, préférant sans aucun doute une version de la jeune fille moins vêtu. Pervers ? Comme tous les gamins de son âge dont les hormones dictent sa ligne de conduite.

Elle était donc en sixième années... Un an de moins que l'adolescent. Les dernières rencontres qu'il avait fait étaient toujours avec des élèves plus jeunes que lui. Il allait commencer à croire qu'il attirait les enfants de l'école de magie comme des mouches. Peut-être que ceux de son âge étaient devenus trop... sérieux.

- Hé bien, vois-tu, je suis ton aîné de un an Morgana ! Déclara-t-il, son sourire toujours aux lèvres. J'entame ma dernière année entre ces murs de la prison magique. Dommage que ce soit seulement maintenant que nous nous rencontrions... Le brun laissa une moue triste se dessiner sur son visage. Je suis sur qu'on aurait pu passer plus de temps à se connaître ! Geste de la main pour balayer sa dernière phrase. Enfin bon, ne pensons pas à l'avenir mais au moment présent. Et pour répondre à ta première question, il me semble évident que je suis l'argument ultime pour te convaincre de venir chez les bleus et bonzes. Après tout, ne suis-je pas l'incarnation de l'intelligence et de l'amusement en une seule personne ? Tu ne vas quand même pas oser me dire qu'il y a des personnes plus intéressantes chez les rouges.

Gabin avait encore et toujours son sourire amusé sur les lèvres tandis que ses pupilles claires fixaient celle de la jolie rousse qui lui faisait face, attendant avec impatience sa réponse à la question quelque peu piegeuse qu'il venait de poser.

Sourire illuminant aux lèvres, Gabin écouta attentivement les paroles de Morgana, une flamme amusée dansante dans la prunelle de ses yeux. La jolie rousse avoue que effectivement, il était difficile de trouver mieux que lui chez les lionceaux. Mais... Car il y'a toujours un mais... Elle lui déclara qu'il allait devoir lui faire des preuves. Paroles prononcées toutes en se rapprochant de lui. Morgana avait-elle donc envie de jouer à un jeu dangereux avec lui ? Le sourire prit une teinte plus carnassière avant de redevenir rayonnant lorsque la rousse recula tout en lui proposant de prendre le temps pour vérifier toutes les déclarations faites par Gabin.

Ce soudain saut de confiance de la rouge et or plaisait au brun. Morgana avait de la ressource. Lui qui pensait au début que la jeune fille était timide et réservée, il commençait à croire qu'il venait de lourdement se tromper sur son compte. A moins qu'elle essayait de se donner un air confiant face à lui ? Dans tous les cas, il appréciait cela. La belle rousse ne cessait de le surprendre et c'est ce qu'il aimait. Une vie banale n'était pas faite pour lui.

Lui dire ce qui lui faisait penser que cette endroit était une prison ? Tout. Les murs en pierre. Les professeurs plus insupportable que des gardiens de prison. Ce système de notation qui dicte leur avenir. Gabin en avait marre de tout cela. Voilà tout. Il aimait apprendre, étudier et le savoir. Mais il avait l'impression, ici, d'être une vache à laquelle on tire le lait jusqu'à la mort. Il ne se sentait pas libre loin de là. Pourtant le brun ne souhaitait que ça et cela se traduisait par ses nombreuses escapades nocturnes.

Son sourire changeant, devenant plus malicieux, Gabin s'approcha de la rousse pour briser la distance entre eux. Tout en lui tendant le bras droit il s'exclama "Si Mademoiselle veut bien se donner la peine de suivre son chevalier blanc, il guidera la princesse jusqu'à la sortie de cette prison". Un sourire malicieux aux lèvres, il ajouta en attendant que la jeune fille lui saisisse le bras ou non: "Mais j'ai des secrets et je ne sais pas si je vais pouvoir tout te dire... Moue mystérieuse. Va falloir que tu te montre convaincante si tu veux savoir ce qui ne me va pas ici".

Une ballade dans les couloirs du château en la compagnie de Morgana était une idée merveilleuse pour le brun, qui n'attendait plus que le petit rapprochement d'eux deux pour poursuivre leur route et leur discussion.

Un large sourire, si cela était encore possible, se dessina sur le visage de Gabin lorsque Morgana accepta de prendre son bras pour l'accompagner dans cette nouvelle aventure des corridors de Poudlard. Il avait remarqué sa légère hésitation, mais ne lui en avait pas tenir rigueur. Comment aurait-il pu ? Le brun était ce qu'il est mais il savait pertinemment qu'il ne fallait pas se montrer insistant et lourd avec la gente féminine. Et de toute manière, sincèrement, qui pouvait lui refuser une balade ? Après tout, il avait tout de parfait prince charmant. Une gueule aguicheuse. Une humeur joviale. Un aura envoutant. Et une arrogance infinie.

Bras dessus, bras dessous, les deux élèves entamèrent donc leur marche vers une destination encore inconnue. Gabin n'avait aucune idée de l'endroit vers lequel il pouvait amener la jolie rousse. Il aviserait avec le temps. Laisser les choses se faire naturellement. Laisser la surprise dicter leurs pas. Ce n'était pas dans son genre de tout planifier. Non. Lui, il se laissait porter par le destin et par ses émotions. Un joli mélange qui l'amenait parfois vers des situations extraordinaires. Et aujourd'hui, il n'en doutait pas. Une nouvelle fois, il avait une rencontre particulièrement interessante. Une nouvelle fois, le destin allait jouer avec lui.

La douce voix de sa partenaire de marche ne tarda pas à déposer quelques mots au creux de son oreille. Une moue charmante au visage, Gabin laissa ses pupilles clairs détailler de plus près Morgana avant de répondre, amusé: " Voyons... Si je te dis toutes les solutions pour réussir à faire un tel exploit, car c'est un exploit très chère, cela ne serait pas amusant non ?". Gabin laissa quelques secondes de suspense. Puis sans l'en avertir, il rapprocha encore plus la jolie rousse contre lui pour murmurer d'une voix douce et charmeuse : " Mais je t'accorde un indice. Vois-tu, cette prison glaciale qu'est Poudlard à tout de même l'avantage d'avoir d'aussi belle personne que toi".

Gabin se détacha doucement de Morgana en laissant s'échapper un rire sincère d'entre ses lèvres. Ses prunelles, moqueuses, se portèrent de nouveau sur la Gryffondor: "Et toi alors ? Que penses-tu de ce château ?". En attendant une réponse, Gabin se mit à siffloter doucement pour accompagner leur marche

Cette marche était agréable. Pour une fois, le fais d'être enfermé dans ce château ne dérangeait pas Gabin. Et pour cause, il se trouvait en charmante compagnie. Morgana avait de nombreuses qualités qui ne laissait pas insensible l'aiglon. La silhouette plaisante, de longs cheveux roux lui tombant en cascade dans le dos, elle dégageait un aura des plus attirant. Et que dire de son intellect ? Converser avec elle était constructif et intéressant. Elle n'hésitait pas à se confier à lui, sur ses ressentis dans le château et sa vie scolaire alors qu'ils venaient de se rencontrer. Dans un premier temps, elle s'était montrée timide avant de s'ouvrir à lui. Une forte impression.

La belle rousse expliqua au franco-slovène qu'elle se sentait bien dans le château. Ici, un sentiment de sécurité l'enveloppait. Gabin hocha la tête en l'écoutant. Pour lui, les choses étaient quelques peu différentes. Il se sentait étouffé entre ses murs, entravé par les murs et l'imposante porte matérialisant l'entrée du château. Lui ne revait que d'une chose. Fuir. Partir pour vivre sa vie. Une vraie vie mêlant aventure et mystère. Avait-il regardé trop de films ? Sans aucun doute.

Lorsque la Gryffondor lui fit comprendre que actuellement, marchant ainsi à son bras, elle se sentait en sécurité, le sourire du brun s'agrandit tandis que ses prunelles se détaillèrent son visage. Si elle voulait le faire succomber, elle était sur la bonne voie. Afin de lui faire comprendre qu'il avait compris le sous entendu, le jeune homme rapprocha la silhouette de la belle rousse contre la sienne, le tout appuyé par un clin d'œil. La jeune femme continua, en lui expliquant apprécier la lecture. Nouveau point commun entre eux. Puis Morgana lui fit un second clin d'oeil lorsqu'elle déclara à son tour, que le château permettait de faire des rencontres des plus charmantes.

Gabin rigola devant ce nouvel sous entendu. La timidité de la jeune femme venait complètement de disparaitre, et cela, le brun l'appréciait de plus en plus. Elle n'avait pas froid aux yeux. Voulait-elle donc jouer avec lui ? Car dans ce jeu, c'était lui qui dictait les règles. C'était lui qui était le maître du jeu. La Gryffondor était donc prête à se bruler les doigts ?

Lorsqu'elle lui demanda si il faisait du Quidditch, Gabin s'arrêta pour la regarder, les yeux plissés. Voyons ! Tu n'as jamais entendu parler de l'aigle royale de Serdaigle ? Le franco-slovène leva son bras libre pour faire jouer son biceps, sourire amusé aux lèvres. Meilleur batteur de toute l'Histoire de Poudlard ! Le roi de la batte. Et il rajouta, une moue mystérieuse au visage: Si tu le souhaites, je pourrai te donner des cours gratuits pour apprendre toutes les ficelles concernant la maitrise de la batte, qu'en penses-tu ? Phrase certainement trop directe, mais le brun n'était pas ce genre de personne à cacher ses intentions.