Suis-moi jusqu'au dessus des nuages [Abandonné]

Saison XXX - Printemps

Cette fin de journée avait un goût nouveau. L'odeur printanière chatouillait les narines de la jeune femme, une sensation agréable malgré le vent qui était encore un peu froid. Resserrant son écharpe bleu et bronze, elle se rue hors du château pour profiter de ces instants libres qu'offrait le week-end. La volonté de se défouler et d'oublier les nombreuses choses qui s'emmêlaient dans sa tête. Des informations à ranger par catégories, des connaissances à mettre de côté le temps de quelques jours où on les laissait respirer. L'idée de se retrouver dans la salle commune ne l'enchantait gère, n'était-ce pas trop cliché une Serdaigle qui passait son temps à travailler, travailler et travailler encore ? Un balai de l'école en main - il faudrait qu'elle pense à s'acheter un balai perso - elle se dirige vers le terrain de Quidditch, vers cet endroit qui lui permettait de se défouler. Elle n'était pas de ceux qui voulaient oublier leur terrible vie, peuplée de dramas en tout genre. Elle voulait simplement faire un peu d'activité physique. Un simple loisir, bien loin de l'envie de s'éloigner de la réalité - elle le faisait assez bien au quotidien.

Les yeux se perdent rapidement vers l'horizon, sentant l'herbe sous ses pieds, ces pas avançant en un rythme régulier qui lui restait en tête. Une mélodie, pur fruit de la nature qui pouvait être une magnifique musique à elle seule. Plus elle avance, plus les paroles des élèves enchantés s'éloignent derrière elle, devenant peu à peu de simples murmures à ses oreilles. Loin d'être une solitaire, s'entraîner à voler était autre chose. Pas de déconcentration autorisée. Une sorte de refuge, ils étaient rarement seuls dans cette école. Ni une ni deux, elle grimpe sur son balai et elle s'envole doucement, doucement dans le ciel nuageux. Le vent dans ses cheveux est agréable, comme une plus qui viendrait lui caresser le visage. Elle en ferme les yeux, appréciant ce fameux touché que la nature lui offrait. Quelques secondes à s'imprégner de cette sensation avant de commencer quelques petits allés-retour en solitaire.

L'heure était destinée à préparer tes affaires pour rentrer à Londres chez ta mère et pouvoir attaquer tranquillement le travail demain auprès des animaux. Mais t'avais pas envie, en cette fin d'après-midi, les cours étant terminés tu avais juste envie de profiter de l'air printanier. Les pollens virevoltant et libérés des fleurs, le chant des abeilles dans l'air et chasser le crépuscule en toute liberté. La meilleure des façons était d'utiliser ton étincelle filante chérie, afin de devenir toi même une étoile filant au vent.

Rendez-vous au parc, seulement toi et la faune et la flore qui t'entourait tu ne perdais pas de temps avant de monter sur ton balais et filer au plus haut des cieux, chasser les nuages, les repoussant au plus loin de l'Écosse pour laisser le soleil briller et étinceler sur le lac. Le vent giflant ton visage et tes cheveux, tu étais en pleine accélération ne te concentrant sur rien d'autre que sur les sensations aériennes - celles de la liberté où rien ni personne ne pouvait te perturber.

Et c'est là que tu l'aperçus, une jeune fille en train de voltiger solitairement comme toi. C'était rare, généralement ils étaient tous en groupe afin de profiter ensemble, entre amis. Relâchant la prise de tes cuisses contre le bois pour t'arrêter tu restais là à l'observer, comme figée dans un musée face à un tableau artistique. C'était l'art du mouvement, une danse aérienne improvisée sans forcément d'artifice, ou de mouvements qui nécessitaient une grande dextérité. Juste la voir planer tel un oiseau était agréable à voir. Au bout de quelques instants de sourire figé sur ton visage tu décides de t'approcher doucement d'elle en planant comme une plume Salut toi ! Tu tournes autour d'elle, les cheveux suivant le vent. Je vois que je ne suis pas seule à vouloir prendre l'air ce soir, je suis Theya, tu t'appelles comment ?
Continuant de tourner autour d'elle, comme un félin rodant autour de sa proie, le sourire toujours aux lèvres tu ne la lâches pas des yeux, espérant peut-être pouvoir tester ses capacités en vol. La compétition était toujours bonne à prendre.

Elle pensait être seule, vraiment seule ou peut-être était-ce la hauteur qui lui donnait cette impression. La méditation aérienne comme une nouvelle activité qu'elle pensait être en train d'inventer. Les yeux clos un sourire aux lèvres, Soleya ne la voit pas tout de suite arriver. Pourtant, le bruit du bois passant à travers le vent lui fait ouvrir les paupières. Elle n’est plus seule, une voix féminine, en mouvement. Une traînée rosâtre lui tourne autour. Elle la traque, la cherche et pourtant, la jeune femme n’y voit ici aucune menace. Elle la regarde quelques instants en silence sans la suivre du corps, immobile, elle pourrait se laisser attraper. Une rencontre originale et pourtant, le prénom rimant avec le sien ne lui est pas inconnu. Un léger instant de réflexion, elle ne l’avait pas entendu, elle l’avait lu. Un article ? Un lettre ? Oh ! Un léger murmure. Theya, tu es à l’animalerie sur le Chemin de Traverse, c’est ça ? Le sourire s’agrandit tandis que je me mets enfin à la suivre du regard pour mettre un visage sur ce prénom. Je suis Soleya, tu m’as envoyé ma chouette, Jeliza-Rose, c’est son nom.

Un petit mouvement sur le côté pour se mettre face à elle, l’arrêter. Elle est jolie, non elle est belle. Un visage parfait, des yeux noisettes et un sourire qui rendrait de bonne humeur n’importe qui, qui la croiserait. Et puis, elle a l’air d’être une adorable personne malgré son penchant pour la traque. J’adore tes cheveux. Tu as fait ça façon moldue ou sorcière ? Faire la discussion pour ne pas qu’elle reparte. Sa compagnie n’était pas de refus. Traverser les nuages ensemble pourrait être une activité passionnante. La brune continue de sourire, les yeux humidifiés par un vent très présent. Ça te dirait une petite course, Theya ? Soleya hausse les épaules, l’air de dire pourquoi pas après tout ? Le week-end était là, les devoirs pouvaient bien attendre et elle avait besoin de cet air frais pour pouvoir me concentrer. Rester à l’école le week-end n’était pas des plus passionnants. Il fallait se trouver des occupations et surtout, veiller à ne pas rester trop longtemps à l’intérieur, encore moins dans une bibliothèque. Travailler était important, mais elle ne se tuait pas à cela. L’activité sportive restait sa favorite, merci à son papa de lui avoir transmis cette passion pour le sport.

Te moque pas mais j’suis retombée en enfance là ♫

Et c’est les feuilles rosées des cerisiers qui vous entourent, colorant l’air et la lumière. Des nuances bleues, rouges, jaunes. Un arc-en-ciel qui surplombe vos âmes pures et innocentes. Ironie, pour cette fois. Et ta couleur, rose qui ajoutait un attrait vif à cette tornade au beau milieu des cieux. C’est un sourire ravissant - du blanc - quand tu apprends qu’il s’agit de nul autre que la jeune fille à qui tu avais envoyé une chouette hm, effraie. Oui effraie, tu t’en souviens bien. Ahh ! Tu es le fameux petit rayon de soleil. Très joli choix de prénom pour ta chouette ! Ravie de te rencontrer du coup ! Un petit clin d’œil, - du marron - qui se glisse doucement sur ce tableau digne des plus belles œuvres d’art de ce siècle.

Elle est mignonne cette jeune fille, et un prénom peu commun, comme le tien, et poétique. La poésie, tu aimes ça, une autre forme d’art qui se glisse ça et là, dans les mots que vous prononcez, dans les murmures de la faune, dans les termes gisant au creu de vos coeurs et qui sont imprononçables. C’est la poésie des compliments qui se pose, la modestie est maître de ton âme et tu ne pourrais te vanter de cette couleur bien que tu le sais - elle te va bien. Moldue ! C’est semi-permanent on va dire, j’essaie toujours généralement avec la façon sorcière pour voir si c’est joli !

Et voilà du jaune qui agrémente l’œuvre céleste, de tes paroles tu formes une arabesque autour d’elle, ayant pour seul outil ton corps. Celui qui te sert de pinceau aujourd’hui. La souplesse de ton geste s’arrête brusquement lorsqu’elle fait appel à ton sens de la compétition aérienne, sourire en coin. Impossible de lui mentir sur tes talents de vol car tu avais déjà montré quelques prouesses, mais pas celle de la vitesse. Hmmm… Je dois rentrer à Londres, mais il m’est impossible de refuser une petite course. Tu fais un tour et te place près d’elle, en parallèle, ligne invisible tracée devant vous J’espère que tu es douée, parce qu’il va falloir du talent pour me battre. Tu hausses un sourcil provocateur vers la jeune fille solaire qui illumine la toile, tu sauterais presque sur ton balais tant tu étais excitée à l’idée de faire cette course. De sentir le vent coloré gifler vos visages, de colorer de traits incontrôlés et fins l’oeuvre de cette rencontre.

Tu te penches sur ton balais, On se dit, jusqu’au terrain de quidditch ? Genre les anneaux ? La première qui franchit l’anneau central gagne un… Un verre ! Aux Trois Balais ! Tu pointes du bout de ton index les anneaux, ceux qui sont le plus loin si non ça ne serait pas drôle, et trop facile. T’es confiante, très confiante. Le vol restait l’un des talents que tu maîtrisais le plus depuis longtemps. Initiée par Lizzie tu n’avais jamais oublié la première sensation du contact du vent giflant tes joues, des larmes coulants sur ton visage mais pas de tristesse. D’un bonheur pur et de mère nature prenant possession de ton corps, dans les airs c’était comme une transe dans laquelle tu rentrais. T’étais au nirvana.

T’es prête ? Secouant tes fesses sur l’étincelle comme un corgi qui se déhanche, tu attends son signal pour décoller, et atteindre la ligne d’arrivée.

LA de Theya piqué pour la faire gagner parce que j'ai perdu à un pile ou face :Sad:

Rayon de soleil. C’était donc l’image agréable que renvoyait ce joli prénom donnait par ses parents. Elle n’avait pu s’empêcher de rougir légèrement en entendant ce genre de gentillesse. C’était ce qu’elle avait toujours voulu être, un simple rayon de soleil pour éclairer et réchauffer. C’était ce qu’elle était, l’une des qualités qui auraient fait d’elle une excellente Poufsouffle. Theya a la discussion facile, ce qui n’est pas sans déplaire à la Brune qui acquiesce, comprenant parfaitement la volonté de la jeune femme de vouloir changer de tête de façon permanente. Devenir ce qu’elle est. Si je suis un rayon de soleil à cause de mon prénom, tu es un bonbon à la fraise à cause de tes cheveux. Les bonbons à la fraise, c’est doux, selon son souvenir. Compliqué pour une narratrice qui n’en consomme pas de savoir, cependant. Alors on va rester sur la douceur, le sucre et l’agréable goût fruité laissé derrière blabla.

S’en était suivi la préparation de la course, le défi lancé par la Rose. La bleu et bronze n'était pas vraiment friande des défis, mais elle avait confiance en ses capacités en vol, alors elle se contente de lever un sourcil acceptant le défi avec joie. Marché conclu, c’est parti alors ! Sans plus attendre, les deux sorcières se mettent en place, la concentration. Trois, deux, un…Let’s gooo ! Et elles s’élancent toutes les deux à travers les nuages. Les cheveux de la Poufsouffle contrastant avec le gris. Le vent contre le visage de Soleya avait quelque chose de très agréable, d’autant plus lorsqu’elle prenait de la hauteur et de la vitesse. Les deux filles restent à la même hauteur durant une bonne partie de la course. Parfaitement ex-æquo. Malheureusement, l’égalité ne semblait pas être possible pour passer à travers un anneau. C’est donc à la fin de la course que la jaune et noire accélère légèrement, mais suffisamment pour passer devant son adversaire. Soleya essaie en vain de lui repasser devant, mais la voilà qui passe à travers l’anneau central une seconde à peine avant elle. Fin de la course, une légère déception se dessine sur le visage de l’Irlandaise qui s’arrête juste devant elle. Dis-donc, tu n'en es pas à ta première course, je me trompe ? Une main dans les cheveux pour les remettre en place, le vent avait fait quelques dégâts. Félicitations, en tout cas ! J’te dois un verre aux Trois Balais. Bizarrement, cette perspective de la revoir l’enchantait grandement. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas fait de nouvelles rencontres. Tu choisis le jour !

Cette fois, c’est Soleya qui tourne autour d’elle avant de redescendre légèrement, les pieds frôlant presque le sol, mais pas encore prête à retrouver la gravité. Rester encore un peu dans les nuages, profiter de cette balade aérienne. La prochaine fois, je serai la gagnante. C’est un rire qui s’échappe, montrant l’indifférence qu’elle accordait à ce genre de défaite. Elle était de ceux qui encourageaient et félicitaient. Perdre à un jeu n’était pas un échec.

LA mutuel bb

Le corps se soulève, comme en lévitation dans le ciel. Plus rien ne te retient, ni la gravité ni la raison. Tu es possédée par la terrible envie de gagner, gagner cette course qu'est la vie. A chaque cheveux giflant ton visage, à chaque larme provoquée par le vent glissant sur tes joues, c'est des frissons de satisfaction qui te parcourent. Des frissons que tu n'avais plus ressentis depuis que tu ne faisais plus partie de l'équipe de Quidditch.

La chasse au vif dor était une de tes grandes passions mais ce soir cetait une chasse vers le crépuscule, ou plutôt vers les anneaux du terrain comme une bonne poursuiveuse. Tu lances un sourire à la jeune fille alors que tu traverses l'anneau central - il en fallait de peu, elle était presque aussi rapide que toi. Tu reprends ton souffle alors qu'elle te questionne, secoues tes boucles colorées Quand tu veux pour le verre ma belle ! Un sourire charmeur aux lèvres pendant que tu rassembles tes cheveux en une queue de cheval approximative Et oui ! J'étais poursuiveuse de l'équipe des Poufsouffle, mais tu as un réel don. Ca fait plaisir de faire une course avec quelqu'un de presque aussi douée

Un petit clin d'oeil en la regardant tourner autour de toi, les rôles étaient inversés cette fois-ci la voilà en prédatrice. On descend ? Une autorisation qui n'était pas nécessaire puisque tu te dirigeais déjà toi-même vers l'herbe fraîche tout en restant en lévitation à un mètre de celle-ci. Si tu me bats un jour... tu auras ce que tu veux en échange. Tu t'allonges presque sur ton balais en faisant basculer ta tête à l'envers Tu es en quelle année petit rayon de soleil ? Et surtout, le plus important
comment va la superbe chouette que je t'ai envoyé ?!

Cette soirée était douce, une belle rencontre et une course pour décompresser de la journée, accueillir le week-end à bras ouverts et profiter de ces instants qui faisaient de nous des adolescents sorciers. Cela aurait pu être une vie ordinaire, mais il y avait la magie en plus. Et Theya envoyait des étincelles invisibles, quelque chose de doux et sucré, un parfum que Soleya aurait aimé humer de plus prés. Au lieu de cela, c’est la voix de Theya qui rappelle le parie perdu. Oui elle lui devait un verre et se ferait un plaisir de le lui offrir. Peut-être même qu’elle l’aurait fait sans l’excuse bidon de la course. Le sourire ne la lâche pas d’une seconde, les zygomatiques en souffriraient le lendemain, mais peu importe, tout était parfait et elle avait fait la rencontre d’une personne merveilleuse qu’elle voulait découvrir davantage. Je suis toute à toi, les joues rosissent légèrement, tu n’as qu’à m’envoyer un hibou lorsque tu auras une disponibilité, je ferai en sorte de me libérer. Comme si elle était overbookée. Comme une volonté inconsciente de séduire la jeune femme aux cheveux roses, ne se rendant même pas compte qu’il y avait là des ressentis bien plus forts qu’une simple sympathie.

À la demande de Theya, Soleya s’exécute pour descendre à son tour, mais elle, préfère retrouver la terre ferme. Elle adorait la sensation que cela procurait de retrouver ses pieds ancrés dans le sol. C’était mou et dur à la fois et provoquait des frissons dans les jambes. C’est comme si cet élément voulait retrouver quelque chose qui lui était essentiel, la chaleur humaine ou peut-être était-ce l’Aiglonne qui avait besoin du sol pour tenir en équilibre. Comme un retour à la réalité, mais qui ne retirait pas pour autant les étoiles qui s’étaient glissées devant ses yeux. Je pourrais te prendre au mot tu sais. Un ton de défi, une envie de montrer qu’elle ne resterait pas sur une défaite, même si elle n’était pas vraiment une mauvaise perdante, rien n’était plus séducteur qu’une fille qui aimait se battre.

Les pensées sont interrompues par de nouvelles questions, un surnom qui fait frissonner la jeune femme jusqu’au bout de ses doigts. Comment faisait-elle pour provoquer tout cela ? La bouche s’entrouvre légèrement, puis se referme, le cœur bat vite, mais elle tente d’ignorer toute cette agitation intérieure. En sixième année, c’est sans doute pour ça qu’on ne s’est jamais croisées, je parie que tu es en dernière année, je me trompe ? À l’intérieur Soleya la suppliait de lui répondre oui, lui donner raison, parce que ce serait au moins une petite victoire ce soir. Ma chouette se porte bien, elle se plaît ici ! Tu pourras la voir la prochaine fois si tu veux, tu pourras juger par toi-même ! Elle devait être une pro, ou presque, savoir si les animaux étaient heureux ou non rien qu’en les regardant. En tout cas c’était sympa ce petit moment, dommage qu’on ne se soit pas connues plus tôt. Car si la brune avait vu juste, Theya partirait à la fin de l’année, avant même qu’elles n’aient eu le temps de faire réellement connaissance. Elle comptait sur le verre pour remédier à tout cela, faire en sorte qu’elle se souvienne du Rayon de Soleil qui a croisé sa route.