J'oubliais toujours quand j'avais rendez-vous avec Aysha. En même temps, qui n'avait pas peur de se faire taper dessus par sa préfète ? J'avais entendu des rumeurs. Entendre ne veut pas dire croire. Mais pu*ain que ça me faisait rire. Ça me mettait en joie de savoir que certains disait même qu'elle transformait les premières années en aiglons. Ah pauvre Aysha, faut avoir le dos large pour être préfète. Lourde mission. Vous imaginez un Nash préfet, là, maintenant, tout de suite ? Quoi de mieux pour brûler une maison et la rayer la carte de Poudlard ? Je respectais cette pauvre dame grise, mais la vieille Rowena, elle aurait pas été très contente. Valait mieux que je reste à ma place. Comme si j'en avais une.

Les yeux sur le parc, je tirais une taffe. Était-ce sage de fumer ? Le choixpeau m'en dirait tant. Pourtant c'est lui qui m'avait refourgué ici, et je comprenais toujours pas ce choix. Mais bizarrement, c'est que j'avais peut-être quelque chose à faire chez eux. Peut-être que j'étais celui qui allait les sauver, faire remonter les points du sablier, tout ça, tout ça. Voilà donc quelle était ma place.

Je descendais la tour des Serdaigle. Et je repensais déjà à ce que j'allais devoir remonter. On se faisait quand même niquer avec les escaliers. J'aurais préféré être chez les Poufsouffle rien que pour ça. Quoi que. Je retirais ça. Frénétiquement, je touchais les poches de ma veste en jean. Intérieur gauche. pu*ain. J'avais pas mon briquet. Intérieur droit. J'avais les clopes. Je me suis mis à paniquer. Fallait vraiment que je remonte en haut ? Et là, comme un éclair, je me suis souvenu que j'étais un sorcier et que je pouvais utiliser la magie pour allumer mes clopes. pu*ain. J'étais pas en forme aujourd'hui.

La bibliothèque ? Rien de neuf, toujours égale à elle-même. La meuf à l'accueil, toujours la même coupe de cheveux. Elle changeait vraiment pas. Six ans que j'étais ici et toujours la même sale gueule qui juge vos emprunts de livre. Ben quoi ? J'avais le droit d'emprunter les potions pour débutant, même en cinquième année, je me souvenais plus d'un.. d'un..  bref ça n'avait pas d'importance. Je l'aimais pas.

J'ai zoné entre les rayons avant de trouver la table à laquelle Aysha m'attendait. J'aimais bien la taquiner. Alors j'ai fais genre de regarder par la fenêtre. On avait une belle vue sur la forêt interdite ici, bouh... de quoi sentir des frissons dans le dos. Une éternité que j'y étais pas allé. Valait mieux, sinon j'allais être transformer en aiglon. Bref, en parlant de ça, je m'installais face à Aysha, histoire d'être face to face.

- Salut salut, désolé pour le retard, je devais aider un tableau...

Est-ce qu'elle savait que je lui mentais ? Oui, elle le savait. Mais bef, je me suis adossé à la chaise pour tendre mon dos et j'ai attendu. C'était quoi ce qu'on faisait aujourd'hui déjà ? Métamorphose, potion, botanique ? Toute manière, j'avais besoin de soutien dans tout. Et ça se disait sauveur de Serdaigle hein. Echec.

Édit d'Ezequiel : d'après le Règlement RPG, la prise de LA (libre-arbitre) est proscrite, sauf s'il y a autorisation du partenaire ET une notification au début du RP ou dans la signature. Merci de faire plus attention à l'avenir.

Aysha tapotait ses ongles sur le coin de la table en attendant Nash. Elle avait gardé l'habitude d'arriver à l'heure, même un peu en avance d'ailleurs, habitude qu'elle eût mieux fait d'abandonner étant donné que le jeune homme arrivait toujours et inlassablement en retard. La bleue jeta un coup d'oeil autoritaire à deux élèves de première année qui s'étaient lancés dans une bataille de stylos, et qui s'arrêtèrent presque aussitôt, sans pour autant cacher leur hilarité en pouffant dans leur moustache. La préfète soupira. Elle aimait son poste, mais n'appréciait jamais de devoir réprimander les élèves, ce qui lui donnait chaque fois le mauvais rôle. Elle n'avait d'ailleurs pas une autorité naturelle et tenait son seul pouvoir des rumeurs qui avaient circulé sur elle et sur les éventuelles punitions qu'elle aurait pu faire subir à des cancres - rumeurs qu'elle n'avait jamais démenties, d'ailleurs. Même si toute personne la connaissait ou ayant un minimum de jugeote savait que tout cela était faux, les premières années, par chance, avaient toujours des doutes. La bleue souffrait parfois de son visage d'ange et de son parcours d'élève modèle. Elle songeait parfois que la vérité sur son compte - nouvelle vérité - aurait eu d'autant plus d'influence sur les premières années et sur tous les autres si elle était parvenue aux oreilles de quelqu'un. Mais elle prenait soin de garder tout cela sous silence. Il n'était pas vraiment bien vu de flirter avec les Forces du Mal. La plupart des élèves étaient aussi naïfs qu'elle l'avait été et voyaient en l'Ordre Noir les responsables de tous leurs malheurs. Ils ouvriraient peut-être un jour les yeux, avec un peu de chance.

La bleue s'était perdue dans ses pensées lorsqu'elle vit la haute silhouette de Nash entrer dans la bibliothèque, avec son flegme habituel. Elle lui adressa un sourire chaleureux. Cela faisait quelques semaines à peine qu'elle avait accepté de lui donner un coup de main, mais elle l'appréciait plutôt bien. Il était d'une compagnie sympathique, qui changeait de l'habitude, et d'une légèreté surtout, qui lui faisait souvent défaut ces derniers temps. Elle avait accepté de l'aider parce que c'était un sorcier de sa classe, un Serdaigle qui plus était. Il avait des difficultés dans la majorité des matières, d'ailleurs, ce qui était tout à fait le contraire d'Aysha, qui excellait partout, sauf en Soin aux Créatures Magiques. Elle se sentait utile, remplissait ses journées, pensait moins, ce qui n'était pas plus mal. C'était finalement une petite parenthèse d'oxygène dans sa vie devenue trop compliquée. Nash s'installa face à elle avec un sourire de côté, lâchant une excuse plus inventive encore que la fois précédente, et Aysha leva les yeux au ciel avec un sourire.

- C'est fou le nombre de gens qui semblent avoir besoin de ton aide dans ce château, Nash.

Elle extirpa un livre de son sac et le posa sur la table. Ils avaient encore du retard à rattraper dans plusieurs matières, mais Aysha avait décidé de mettre ses compétences au service du jeune homme cette fois-ci, avec sa matière de prédilection. Voilà qui ne lui poserait aucune difficulté.

- Métamorphose ! Artes Constringitur, tu maîtrises ?

Ah oui, c'est ça : la métamorphose. Quand j'étais en deuxième année, je me souviens que ma professeur s'était transformée en une sorte de vieil oiseau noir. Si je ne m'abuse, c'était un corbeau. Et en fait, c'était plutôt marrant à voir, même s'il entachait de quelque peu son charme naturel. Clairement, elle m'avait fait apprécier cette matière, mais depuis, on peut dire que les années sont passées et que je n'ai cessé de m'enfoncer toujours plus profondément vers l’échec. C'est triste à dire, mais cela faisait de moi la honte de la famille.

Alors je regardais Aysha d'un air interrogatif. Artes Constringitur hein. Dans de vagues souvenirs, j'écoutais ce mot résonner dans ma tête, mais je n'avais pas la moindre idée de où je l'avais entendu ou d'à quoi il servait. Je me grattais le coin de l’œil.

- Toujours des noms bien étranges tes sortilèges, Aysha.

La pauvre, c'était pas de sa faute, mais à chacune de nos révisions, fallait qu'elle me sorte des mots compliqués. Comme si j'étais pas assez savant pour les comprendre. La sagesse des Serdaigle n'était pas ce qui me réussissait le plus. Du moins à mon sens. Alors j'ai arrêté de me poser des questions et je me suis levé pour aller farfouiller dans les rayons. On ne pouvait pas s'en sortir sans un bon livre.

Il y avait toujours trop de rayons dans cette foutue bibliothèque, et au bout de six ans de recherche, ou presque, je me perdais toujours. Je n'était clairement pas un habitué. Mais j'ai bien réussi à trouver le rayon qui nous intéressait, où nombre de grimoires poussiéreux n'attendaient qu'à être utilisés. J'ai jeté mes yeux sur le plus gros, celui qui me semblait être le plus rempli. Sur la tranche : Métamorphose universelle, le dictionnaire des sorts et leurs utilisations. Voilà qui me semblait être opportun. Alors j'ai pris l'énorme grimoire qui attendait au centre de l'étagère et je suis revenu m'asseoir à notre table. Dans un grand boum en reposant l'ouvrage.

- Bon, je devrais sûrement trouver réponse à ta question là-dedans, parce que moi, j'sais pas.

Parfois, je m'étonnais moi-même à vouloir chercher et ouvrir des gros livres. Mais je faisais l'effort. Aysha était là pour m'aider, pas pour subir de pauvres "j'sais pas" sans volontés. Là au moins, c'était un "j'sais pas" avec de la volonté. Et à mes yeux ça prenait tout son sens.

J'ai ouvert le gros bouquin à la force de mes mains, et je me suis pris un rejet de poussière en pleine figure. J'aimais absorber des trucs délirants dans mes poumons, mais ça, ça me faisait pas triper. J'ai lu dans ce livre comme un dictionnaire et je suis pas allé chercher bien loin car ma réponse m'attendait dans les A. J'ai tourné quelques pages jusqu'à arriver à notre intéressé. Rien que d'entendre la formule c'était déjà quelque chose, mais alors le sortilège en lui-même c'était un autre délire : Sortilège du Sculpteglace.

- C'est le sort du stupte...nan du spute... attend, scul-ppp-teglace. Ah oui ok d'accord, oui un sort pour jouer avec la glace quoi, voilà.

Aysha, on sortait de l'hiver, pourquoi tu voulais me refroidir ? Et un niveau optimal, j'étais pas assez nul à ton gout ? Elle devait s'en douter ou le savoir, mais ce sortilège je le maîtrisais absolument pas.

Comme elle aurait pu s'y attendre, Nash n'avait aucun souvenir de ce sortilège, pourtant étudié en début d'année. Aysha avait bien conscience que l'importance de ses lacunes remontait à un niveau bien inférieur à la septième année, mais il fallait bien qu'il parvienne à suivre des cours de son niveau. Elle savait par ailleurs qu'il n'était pas si mauvais que cela lorsqu'il s'agissait de lancer des sortilèges, pour peu qu'il fût aidé de la bonne manière. D'ailleurs, le garçon n'y mettait aucune mauvaise volonté, ce qui était déjà un bon pas. Il s'était déjà levé pour aller chercher un livre dans les rayons. La préfète appréciait qu'il s'investisse de la sorte dans ces petites séances de soutien. Elle avait au moins l'impression de servir à quelque chose. Le bleu revint bientôt avec un ouvrage lourd et poussiéreux. Elle songea que cela eût été plus utile de tout simplement noter ses cours, et de reprendre ses cahiers pour les révisions, mais elle doutait fort qu'il fût aussi assidu en cours. C'était peut-être là que cela pêchait, finalement. Ou bien c'était une question de manque de confiance en soi.

Nash trouva rapidement le sort en question et parcourut les quelques lignes qui s'étendaient en-dessous. Il paraissait sincèrement de ne pas se souvenir d'avoir étudié ce sortilège. La préfète esquissa un sourire amusé devant l'air blasé de Nash, qui ne semblait pas trouver ce sortilège très intéressant.

- Oui, c'est ça. On l'a vu rapidement en début d'année, mais tu n'as pas l'air de t'en souvenir. Pour ton information, c'est un sort de ton niveau. Ou en tout cas du niveau d'un Septième année. Et il ne demande qu'une puissance moyenne, c'est un bon sortilège pour commencer.

Elle avait également conscience que ce sortilège était de niveau Optimal, mais elle avait préféré privilégié une puissance réduite, puisque c'était selon elle ce qui pouvait pêcher le plus chez le jeune homme, surtout par manque d'entraînement. Peut-être était-elle un peu trop optimiste cependant, en lui proposant ainsi un sort de Septième Année alors qu'il ne maîtrisait probablement pas tous les sorts des deux années précédentes, mais tant pis. Il fallait au moins essayer, cela ne coûtait rien. La bibliothèque n'était peut-être pas l'endroit idéal, aussi la préfète prit elle l'ouvrage et fit-elle signe à Nash de la suivre à une table plus reculée. Près des fenêtres, derrière un rayonnage de gros grimoires de potions, ils étaient relativement hors du champ de vision de la bibliothécaire, qui n'aurait sûrement pas aimé qu'on fît des sculpture de glace entre ses livres.

- Je pense sincèrement que tu peux le faire, il faut juste que tu te concentres un peu. Et puis, on va commencer doucement.

La préfète espérait seulement que Nash n'allait pas faire de bêtise, comme par exemple empaler un Première Année avec un pic de glace ou ce genre de choses. Elle enleva sa cape et l'étala sur la table, la transformant ainsi en un support pour la glace facile à nettoyer et à sếcher. Avec ce sortilège, la glace née était de la vraie glace, qui aurait donc vite fait de fondre dans la chaleur de la bibliothèque, et les textiles étaient bien plus faciles à sécher que les matières comme le bois, dont la table était faite.

- Bon, imagine une forme simple. Tu dois vraiment la visualiser, c'est important. Imagine quelque chose de petit, s'il te plaît, et de pas trop complexe, pour éviter les catastrophes. Tu peux fermer les yeux, et tu prononces le sort. Tu ne dois pas t'arrêter de visualiser la forme jusqu'à ce que tu aies fini de lancer ton sort sinon bah... ça annule tout.

C'était tout de même un sort assez amusant pour peu qu'on sache le réaliser correctement et qu'on ait l'esprit créatif. Aysha s'y était souvent essayée au cours de l'année, appréciant cette possibilité qu'elle avait de sculpter quelque chose d'éphémère en quelques secondes. Elle pointa sa baguette sur la table recouverte de sa cape et prononça la formule : Artes Constringitur. Un petit tourbillon de glace, dont la forme s'apparentait plus ou moins à une vague un peu maladroite, apparut sur la cape. Ce n'était pas sa sculpture la plus réussie, mais cela pouvait donner à Nash une idée du résultat de ce sortilège.

Aysha était douce, et plutôt forte. Elle prononça la formule si délicatement qu'elle parut inaudible. En l'observant, j'entendais ma respiration, je sentais les battements de mon cœur. L'espace d'un instant, l'atmosphère était calme et apaisante. Innocemment, c'était peut-être ce que je recherchais avec elle. Il y en avait des étudiants plus doués que moi, mais aucun ne semblait incarner la patience et la sagesse dont Aysha faisait preuve à mon égard. Je crois que c'est pour ça que je la respectais autant. Je me suis laissé envahir par mes émotions et je n'ai pas vu ce qu'elle voulait me montrer. Seulement un petit tourbillon de neige. Parti aussitôt en fumée. Mais pour elle, l'exercice était réussi. Tout ce qu'elle semblait entreprendre était une réussite. Elle était, en tout sens, mon parfait opposé.

Je me suis ressaisi et j'ai décroisé mes bras. Imaginer quelque chose de petit, quelque chose de simple. C'était la consigne. Je me suis grattouillé la tête avant de trouver ce que j'allais bien pouvoir créer. Et j'ai voulu faire une pétale de fleur. Je n'étais pas vraiment un expert dans le domaine et les cours de botanique n'étaient carrément pas ma spécialité. Pour moi, tout ce qui avait attrait à la nature était barbant, et sans doute mort. La seule chose qui me fascinait dans ce milieu étaient les animaux. Mais si j'avais choisi une pétale de fleur comme élément c'est surtout parce que j'en avais marre de l'hiver et que tout le monde sentait le printemps arriver. Et au printemps, les fleurs bourgeonnaient. C'était la seule chose que je trouvais fascinant en botanique, le cycle de vie d'un même individu. De l’arbre meurent des feuilles et naissent des feuilles. Encore un sujet philosophique à aborder quand je serais défoncé, mais c'était pas le moment.

Alors j'ai fermé les yeux. J'écoutais les conseils. J'ai d'abord essayé de visualiser la pétale dans son entièreté, sa forme, ses courbes, sa hauteur, sa longueur, son épaisseur, tout. J'avais l'impression de ne faire qu'un avec elle. Et j'ai essayé de prononcer la formule aussi délicatement qu'elle.

- Artes Cons-trin-gi-tur...

J'ai senti un petit tourbillon de glace se former à l’extrémité de ma baguette. Proche, il refroidissait presque le bout des mes doigts. Je me suis concentré, mais la fatalité est arrivée. Mon ventre s'est légèrement mis à gargouiller et d'une fraction de seconde la pétale que j'imaginais s'est transformée dans ma tête en l'un de ces énormes burgers moldus. J'ai serré les dents et le sortilège s'est rompu avant que la petite glace ne se désintègre sur la cape d'Aysha. Je l'ai regardé et j'ai eu peur qu'elle me juge. J'ai étiré mon cou et je lui ai fais un petit clin d’œil. Je lui devais bien de réussir. Alors j'ai refermé mes yeux et j'ai de nouveau imaginé la pétale. Mais cette fois, j'ai prononcé le sortilège avec plus de vigueur.

- Artes Constringitur !

J'ai tout fait pour ne pas perdre l'image de la pétale. Elle était là, omniprésente dans mes pensées. Il n'y avait qu'elle. J'ai senti un petit air frais effleurer mes ongles. La magie opérait. Et quand j'ai ouvert les yeux, je n'ai pas pu m'empêcher de pousser un petit ricanement.

- Tu vois quoi toi ? Si tu veux tout savoir, j'imaginais une pétale de fleur... Et.. ça ressemble plutôt à une patate.

Une patate. C'était dénigrant. Mais c'était vrai. Ma forme n'était pas aussi souple et lisse que ce que j'imaginais. Les courbes était presque inexistantes et les proportions plutôt inégales. Je me suis adossé contre ma chaise et j'ai observé le petit tas de neige fondre. C'était quand même bien essayé.

- Toute manière on est d'accord que le sort là tombera pas aux examens, hein ?

Bien trop souvent, j'essayais de me persuader de mauvaises choses.

Nash semblait particulièrement concentré sur sa tâche, mais en l'observant plus attentivement, Aysha pouvait aisément remarquer que son attention avait une légère tendance à dévier. Sa première tentative de sortilège fut avortée avant même qu'un flocon ne s'échappe du bout de sa baguette, mais sa deuxième tentative fut mieux réussie. Une forme oblongue, légèrement aplatie, apparut sur la cape. La bleue trouvait fascinant le fait que ce sort permette de matérialiser une chose qui émergeait complètement de l'imagination de quelqu'un.  C'était comme si elle pouvait avoir sous les yeux le forme compacte et rondelette de cette chose qui avait surgi dans son esprit.

- Non, c'est bien ! Pour une première !

Elle observa la glace qui fondait en imprégnant sa cape d'eau froide. Certes, la forme n'était pas reconnaissable, mais elle avait le mérite d'exister. Il s'agissait surtout de s'entraîner. La bleue lâcha un rire en voyant que Nash tentait de s'autopersuader qu'il n'aurait pas à produire ce sortilège aux examens de fin d'année.

- Mm malheureusement, je crois bien que si. C'est l'un des premiers sorts que l'on apprend en septième année donc ils pourraient bien te demander de faire apparaître... je ne sais pas, une tasse, un truc du genre.

Ne voulant pas faire paniquer son élève plus que raison, la préfète ajouta :

- Mais t'inquiète pas, il suffi d'un peu d'entraînement. Maintenant que tu sais comment ça fonctionne, tu vas pouvoir t'entraîner de ton côté. On aura qu'à le refaire à chaque début de cours pour voir tes progrès !

Elle lui adressa un large sourire. Elle essayait de se faire encourageante. Ils ne pouvaient pas vraiment se permettre de passer plus de temps sur ce sortilège basique, au vu de la montagne de choses qui leur restait à faire. Aysha fouilla dans sa mémoire un instant à la recherche d'un second sortilège de métamorphose qui pourrait être à sa portée. C'était sa matière de prédilection, à elle, et elle avait du mal à évaluer ce qui pourrait être adapté à son niveau ou non. Il lui semblait qu'il fallait tout de même travailler des sortilèges de septième année, car c'était ce qu'on lui demanderait aux examens de fin d'année, avec certitude. Cependant, certains sortilèges ne pouvaient ếtre étudiés qu'en théorie. De la même façon, Aysha ne pouvait se risquer à proposer à Nash un sortilège de métamorphose humaine. Elle n'était pas professeure, et cela aurait pu avoir des conséquences funestes. L'offre qui lui restait était très limitée.

- Bon. Tu te souviens du sortilège d'invocation d'arme ?

C'était un sortilège qu'ils avaient vu de manière rapide en classe, car il était au programme, mais les professeurs rechignaient généralement à passer du temps à enseigner aux élèves des sortilèges qui étaient liés de près ou de loin à des techniques de combat. Chacun savait cependant que ces sortilèges pouvaient être utiles. Aysha elle-même avait pleinement conscience de l'importance de leur maîtrise depuis qu'elle avait rejoint les Mangemorts. Depuis qu'elle avait rejoint les Aurors, d'ailleurs. Même avec eux, ses anciens alliés, elle avait dû faire face à des attaques. Ce sortilège pouvait être utile lorsque l'on ne se souvenait plus d'autres sortilèges offensifs.