RP LIBRE
Printemps / Saison 31

Une petite promenade dans le parc après avoir englouti un bon repas ne serait pas de refus. Généralement, j'aime m'y rendre, au pied d'un arbre et accompagné de ma guitare pour en jouer et chanter. Évidemment, j'aime être seul, parce que je n'aime pas être jugé par qui que ce soit. Trêve de bavardages narratifs, je dois me rendre dans mon dortoir pour m'habiller un peu plus chaudement. Je monte les escaliers quatre à quatre jusqu'à arriver vers ma salle commune. La plupart des Pouffys sont là, sans occupations particulières. Théoriquement, je devrai réviser, mais j'ai vraiment la flemme ce soir. Je sais déjà que je ne serai clairement pas productif, donc à quoi bon ? Même si Jude me manque ce soir, je dois faire avec. Un jour, j'essaierai de lui écrire une petite chanson et la lui chanterai. Peut-être qu'il aimera ma voix et le son de ma guitare, qui sait ? Je m'empare de ma veste et de l'instrument. En déambulant dans les couloirs jusqu'à la grande porte, je songe à mon petit ami. Le temps dehors est relativement agréable, avec une pointe de fraîcheur. En arrivant dans le parc après quelques minutes de marche, j'observe les alentours et ne voit personne de présent ici. Mais c'est parfait ! Je m'installe au pied d'un arbre et commence à jouer de la guitare et à chanter une chanson me rappelant mon papa. Il me manque tellement lui aussi. J'aimerai tant le revoir, encore une dernière fois. A quoi sert la magie si elle ne permet pas de... Non, rien. Je n'ai d'ailleurs pas le temps de penser davantage qu'une voix familière s'élève non loin de moi. Mais j'voulais être seul... Et il semblerait que la personne soit... Professeur Janaster ? Bah je l'ai pas vu venir celle-là. De quoi parle-t-il ? Il a presque l'air triste d'après ses paroles...

- Professeur ? Vous allez bien ? Je vous ai vaguement entendu.

Je m'approche de lui tout en lui posant ma question. Cependant, j'espère qu'il ne m'a pas entendu chanter. La honte assurée sinon. Et pourtant je devrai avoir confiance en moi. J'ai déjà eu des cours de chant... Je me tiens là, face au professeur qui se trouve être assis sur une pierre. J'espère ne pas le déranger, peut-être qu'il a envie d'être seul aussi.

Il venait de se rendre compte qu'il parlait à haute voix et espérait qu'il n'y avait personne pour l'entendre. Cependant, son souhait ne se réalisa pas, il entendit une voix derrière lui. Il se retourna pour se trouver face à une silhouette sombre. Le soleil commençait à se coucher.  Il ne voyait pas très bien qui était en face de lui, au son de la voix il se dit que c'était un jeune garçon mais ne voulant pas faire de conclusion hâtive, il leva sa baguette et lança un #Lumos. Le sortilège n'était pas trop fort pour ne pas agresser les yeux de la personne mais suffisamment fort pour permettre à l'enseignant de voir. Il avait face à lui Ezequiel Espinosa, un élève de septième année. L'élève semblait avoir quelque chose dans sa main, une guitare à en juger par la forme.

Un sourire illumina le visage du professeur, il appréciait beaucoup le jeune poufsouffle. Ce dernier lui avait une très bonne impression lors de leur première rencontre au cours de Noël. L'élève avait exécuté le sortilège Reducto à la perfection et c'est quelque chose qui marque quand c'est votre premier cours en tant que professeur.  

Il se demandait ce que l'étudiant avait entendu... Mais l'étudiant lui demandait si ça allait, simple politesse ou demande cachée liée aux pensées d'Archibald? Archibald qui souriait toujours baissa sa baguette pour ne pas éblouir Ezequiel. La lumière du sortilège s'intensifia mais était plus diffuse qui était bien plus agréable pour les yeux.  La brise légère était toujours là, elle caressait son visage, traversait ses cheveux et sifflait dans l'herbe.  

Quelques secondes  passèrent avant que Janaster se décide à répondre au jeune homme.

- Euh.. Bonsoir Ezequiel,, je vais bien merci et toi? Je te l'ai dit en cours et cela vaut même en dehors du cours, tu peux me tutoyer, je préfère même. De même Monsieur Janaster est mon père.

Il marqua une pause, ferma les yeux, il pensait à son père, disparu il y a bien longtemps mais ne voulait pas trop en dire sur lui-même donc utilisait le présent. Il rouvrit les yeux presque immédiatement.

- Par conséquent, tu peux me tutoyer et m'appeler par mon prénom.

Archibald  pointa la guitare de la baguette:

- Je suppose que tu jouais, excuse-moi de t'avoir déranger en pleine session musicale. Il m'arrive de dire mes pensées à haute voix, je me pensais seul et je ne voulais pas gêner qui que ce soit, encore moins un artiste.

Archibald ponctua sa phrase d'un sourire qui se voulait complice, il aimait l'art, sous toute ses formes et aimait quand les élèves s'y intéressaient.

Tandis que la brise légère du soir caresse mon visage, mes cheveux, quant à eux, virevoltent au grès du vent. Je ne parviens jamais à les coiffer correctement, alors autant ne plus user de produits pour ce souci capillaire... En me rapprochant du professeur de Métamorphose, je me demande si c'est une bonne idée. Il ne voulait peut-être pas être dérangé et je culpabilise de l'interrompre dans ses pensées. Ces dernières doivent quelque peu être sombres à en juger par l'intonation. Alors que je me tiens face à lui, je le vois lever sa baguette et lancer un petit #Lumos afin de faire plus de lumière. Il est vrai qu'il se fait un peu tard et le soleil commence déjà à se coucher. Alors qu'il m'adresse un sourire, je le lui renvoie. Je suis content de le revoir, parce que j'avais adoré son cours à Noël pour le thème abordé. Et de manière générale, la métamorphose est une matière que j'apprécie. Quelques secondes s'écoulent, comme s'il ne savait pas forcément quoi dire. Puis, la première chose qu'il me demande, c'est de le tutoyer. Sauf que j'ai pas l'habitude de faire ça, surtout avec les enseignants. Sauf ceux que je connais un peu comme Ethan Turner. Et pourtant, je le vouvoie aussi. A l'évocation de son père, je pense immédiatement au mien parti trop tôt, emporté par une maladie. Je lève les yeux au ciel, laissant une petite larme couler sur ma joue. Alors que je l'essuie, il me demande même de l'appeler par son prénom. Sans que je ne puisse répondre dans l'immédiat, il pointe sa baguette vers ma guitare, instrument qui semble détourner son attention. Mais après tout, il m'a assuré qu'il va bien. S'il y a quelqu'un qui doit s'excuser, c'est moi, pas lui.

- Désolé, je n'ai pas trop l'habitude de tutoyer un professeur. Mais je ferai un effort, c'est promis, dis-je avec un léger sourire. Oh, ne t'excuse pas, je jouais un peu comme ça. En fait, j'aimerai composer une chanson pour Jude. Lui et moi...

Voilà que je commence à lui parler de ma vie privée. STOP direct. Il n'a pas besoin de savoir tout ça. Il le devinera de lui-même avec ce que j'ai dit de toute manière. Afin de changer de sujet, je reviens sur les pensée d'Archibald :

- Et euh... tu pensais à quitter Poudlard du coup ?

J'espère qu'il ne cherchera pas à en savoir plus sur moi. Du moins, pas maintenant.

Archibald remarqua un léger mouvement de tête de la part d'Ezequiel lorsqu'il mentionna son propre père. Il se dit que la famille du jeune homme devait lui manquer et peut-être plus particulièrement son père. Il ne voulait pas remuer le couteau dans une plaie supposée et préféra ne pas revenir sur ce mouvement de tête. Le jeune homme disait qu'il n'avait pas l'habitude de tutoyer les professeur.e.s mais qu'il ferait l'effort pour lui. Aussi touché qu'il pouvait être, Archibald se senti gêné, il ne voulait pas que l'élève soit mal-à-l'aise à cause des lubies du professeur. Il se senti donc obliger d'ajouter.

- Enfin, si tu préfère me vouvoyer tu peux bien évidemment le faire. Je ne veux pas que tu te sentes mal-à-l'aise.

Archibald remarqua que le jeune homme s'était arrêté brusquement et il devina que le poufsouffle ne voulait pas en dire davantage sur sa vie privée. Comme avant pour sa famille, Archibald décida de ne pas jouer les curieux vis-à-vis du coté privé de la phrase d'Ezequiel et se concentra sur la partie artistique.

- Composer une musique ? Eh bien, cela me semble difficile, après je dis ça mais je ne saurais même pas capable de jouer du triangle.

Il eut un léger rire et enchaîna avec la réponse à la question de l'élève. Enfin, il voulu enchaîner mais il ne savait pas lui même quelle était la réponse à cette question. Voulait-il partir?

Dans un sens il le voulait non pas parce qu'il ne se plaisait pas mais parce qu'il avait une idée en tête depuis longtemps et qu'il aimerait voir ce que pouvait donner cette idée une fois mise en place, mais cette idée était qu'une ébauche, un fantasme, bien loin d'être totalement prévue. Mais c'était une idée qui lui plaisait énormément. Cependant, cette idée était très incertaine et il y avait une grande probabilité qu'elle tombe à l'eau. De plus il aimait énormément enseigner. Partager son savoir, échanger avec les étudiantes et les étudiants, les accompagner sur le chemin de la découverte magique et, il fallait le dire, il adorait la métamorphose, il trouvait qu'elle était comme la cousine drôle du cours de Sortilèges. Ce dernier était utile mais restait relativement sérieux, la métamorphose faisait appel à l'imagination et à la créativité des gens qui l'utilisaient. Il se mit à sourire bêtement en repensant à ses cours de métamorphose. Il revint à lui-même, et se rendit compte qu'il n'avait toujours pas répondu à l'élève. Il prit la décision d'être franc.

- Disons que je ne sais pas, c'est assez compliqué vois tu...

Pourquoi je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens par rapport à la mort de mon père. Pourtant, c'est une chose qui me ferai tellement de bien. Mais j'en suis encore incapable, malheureusement. Dans le fond, je me dis qu'Archibald serait la personne idéale pour en parler. C'est une personne profondément gentille et bienveillante à l'égard de ses élèves. Et en plus de ça, il est très proche d'eux. C'est ce sentiment qui me donne cette impression. Il instaure quand même une barrière entre lui et ses élèves, ce qui semble normal de toute manière. Quant à parler de ma vie privée, c'est aussi difficile, parce que j'aime les garçons. Et je suis certain qu'il ne va pas s'arrêter sur les préjugés que l'on peut encore connaître, même si ça fait parti du monde. On est comme ça ou on ne l'est pas, tout simplement. Je n'ai pas le temps de réfléchir plus que ça qu'Archibald m'assure que je peux le vouvoyer, mais ça ne sera pas nécessaire. Je me ferai au tutoiement s'il préfère ça. Ce que j'aime avec lui, c'est le fait qu'il n'est pas curieux. Il ne me pose pas de questions sur mon père ou ma vie avec Jude. Au moins, il est très respectueux. C'est ça qui est bien chez lui. Composer une musique, difficile ? Tout dépend des gens sur ce point. Certains y arrivent et d'autres non.

- Oui, j'aimerai composer une musique pour... mon petit ami, Jude Hopkins. Vous devez connaître non ? Quant à mon papa, vous savez... une larme coule légèrement sur sa joue, il est mort en fait... Et je suis sûr que tu saurais jouer du triangle voyons.

Il semble prendre son temps afin de choisir ses mots. Et là, il me dit que c'est compliqué. Mais pour quel motif l'est-ce ? Je n'ai pas envie qu'il parte, c'est un très bon professeur et j'ai envie de l'avoir jusqu'à la fin de l'année. C'est le seule que j'aime énormément en dehors d'Ethan Turner. J'ouvre la bouche pour répondre, mais je me ravise. Ce n'est pas le moment d'être maladroit comme à mon habitude. Et au fond, il n'a peut-être pas envie de m'en dire plus, ce que je pourrai aisément comprendre. Une légère brise caresse mon visage et celui de l'enseignant. J'espère le retrouver un cours très rapidement, parce que je l'aime bien.

- Je ne vois pas, mais... j'espère que ça ira pour toi. Tu veux en parler un peu plus peut-être ? J'imagine que ça te fera du bien de te décharger de tout ça.

Contrairement à ce que pensais l'enseignant, le jeune se livre. Les mots semblent difficiles à sortir comme s'il les disait pour la première fois. Archibald trouve cela touchant, et flatteur. Le Poufsouffle accepte de parler de sujet pas forcément faciles à aborder et c'est à lui qu'il adresse ses mots.  Avant même de répondre, Archibald arrête le Lumos pour faire apparaître deux chaises de jardin et deux trois torches qu'il allume pour y voir plus clair. Une fois les objets en place, l'enseignant s'assit.

- Assis-toi si tu le souhaite, je suis désolé je n'ai pas de cookies à t'offrir cette fois.

Il ponctua sa phrase d'un sourire mais était gêné car un biscuit aurait pu aider à redonner le sourire à cet élève qu'il appréciait.

- Ecoute, je suis tout d'abord très touché que tu me fasses assez confiance pour me confier ce genre d'informations. J'espère que tu trouveras l'inspiration pour Jude. Et je suis sincèrement désolé pour ton père, mes sincères condoléances. Je ne veux pas franchir une ligne que je ne devrais pas mais pour ce dont tu viens de me parler ou quoi que ce soit d'autre qui occupe ton esprit, n'hésite pas à m'en parler si tu en ressens l'envie et, ou le besoin. Ma porte te seront grandement ouvertes.

Archibald, regarda le feu du feu des torches et se rappela son père, sa mère, une larme voulut courir sur sa joue mais il retint, sa lèvre commençait à trembler légèrement mais il se reprit aussitôt, restant calme. Il se tourna vers son partenaire de discussion pour écouter la deuxième partie de ce qu'il avait à dire. Le jeune homme lui proposait du soutien, comme c'est gentil. Archibald se tourna vers Ezequiel, un sourire éclairant son visage.

- Dis moi, est-ce que tu as une idée de ce que tu veux faire une fois parti d'ici?

C'était une question simple mais la réponse n'était, elle, jamais simple. comment une ou un élève pouvait savoir ce qu'ielle voulait faire comme métier quand ielle n'a connu que les bancs e l'école. De plus, contrairement à chez les moldus, Poudlard ne propose pas de stages.

Se confier à un professeur n'est pas quelque chose de commun selon moi. On a tous, en tant qu'étudiants, l'habitude de côtoyer les professeurs pendant les heures de cours. Mais en dehors de ce contexte, ça fait aussi du bien. On se sent écouté. Bon, ce n'est pas le cas de tous, surtout quand on connait la réputation de certains, ou certaines même. Finalement, je raconte des choses à Archibald de manière naturelle, comme si je pouvais lui parler de toute ma vie. Chose que je ne ferai pas, on a tous notre jardin secret, bien sûr. Je n'ai pas l'occasion de parler de la mort de mon père, parce que cela m'affecte encore beaucoup. Et pourtant, cela fait bientôt trois ans qu'il n'est plus de ce monde. Il me manque terriblement et je donnerai tout pour le revoir encore, le serrer dans mes bras, lui dire que... que je l'aime. Quant à ma relation avec Jude, elle est encore très récente, mais en ce moment, c'est ce qui me rend heureux. J'ai l'impression d'être amoureux pour la première fois de ma vie alors que j'ai déjà vécu quelque chose de fort avec Jackson. Emerenziana... Mais trêve de parasse. Je vois qu'Archibald arrête son #Lumos comme s'il voulait nous plonger dans le noir. Mais non, voyons. Il fît apparaître deux chaises et quelques torches pour l'éclairage. Hé bah, belle magie. Je prends place sur l'une des chaises en même temps que lui. Il me dit ne pas avoir de cookies pour cette fois-ci, mais comment lui en vouloir ? Ceci-dit, il doit vraiment aimer ces biscuits. Il y en a à tous ses cours. Cette pensée me fait sourire. Trouver l'inspiration pour Jude viendra à un moment ou un autre. J'ai beaucoup d'idées, mais j'ai l'esprit très occupé par beaucoup de choses, comme les révisions par exemple. Je sais aussi que je pourrai me confier à lui si besoin et j'avoue que ça m'aidera beaucoup. Il est tellement différent des autres professeurs.

- En fait, je ne te considère pas comme les autres professeurs, puisque tu nous traites d'égal à égal. Je ne dis pas que les autres enseignants sont méchants avec nous hein, dis-je en souriant, mais tu vois un peu ce que je veux dire ? Pour mon père, c'est complexe pour moi d'en parler, même si ça fait bientôt trois ans. J'apprends à vivre sans lui, même si c'est parfois difficile. Au fond, ça l'est pour quiconque perd quelqu'un de proche comme ça. Et tant que j'aurai l'esprit occupé par plein de choses, je n'aurai pas encore l'inspiration pour écrire. Enfin, j'ai mes idées, puisque Jude est une personne qui me rend très heureux. Mais j'ai encore du mal à ordonner tout ça. Avant, je ne savais pas quoi écrire, puis il est arrivé dans ma vie. D'une manière plutôt particulière d'ailleurs.

Le professeur semble perdu dans ses pensées, le regard dirigé vers les torches qui éclairent nos visages respectifs. Je l'observe et vois avec surprise qu'il semble triste. C'est du moins ce que le tremblement léger de ses lèvres me fait penser. Peut-être qu'il souffre d'une situation inconnue pour moi et je peux aisément le comprendre. Nous avons tous des souffrances au fond que nous avons du mal à extérioriser. Nous sommes humains, ne l'oublions pas. Nous avons beau être sorciers, nous, mais nous ne pouvons pas toujours tout contrôler. Les sentiments sont des choses avec lesquelles il ne faut jamais jouer. Même si on pense bien faire. Il semble retenir une larme et parvient à se contrôler. Mieux que moi en tout cas. Il se tourne vers moi et me sourit. Puis, vient une question à laquelle il me sera peut-être difficile de répondre comme ça. J'ai des idées pour mon avenir, mais au fond, qu'est-ce que j'ai réellement envie de faire à la sortie de Poudlard ? Pour le coup, je me plonge dans une réflexion, la bouche légèrement ouverte. J'ai envie de répondre, mais ça ne vient pas. Je choisis mes mots :

- Bah, en fait, j'sais pas trop. J'aime beaucoup de choses, les animaux comme la justice. Je pourrai bien devenir gérant d'une boutique d'animaux magiques comme je pourrai devenir Auror. Je ne sais pas quoi faire de ma vie, j'avoue que c'est encore très flou. Et pourtant, j'suis en septième année. C'est vraiment une question difficile et pourtant tellement simple pour quiconque sait quoi faire en sortant de l'école. Et toi, que souhaites-tu faire au fond ?

Bim, retour à l'envoyeur.

Ezequiel parle de plusieurs sujets qui lui sont personnels et Archibald ne sait pas vraiment comment réagir. D'un côté il est attristé par ce que lui raconte le jeune homme mais d'un autre côté, il est ravi de voir que l'élève se confie à lui. Ca le touche, il trouve qu'en tant que professeur il a réussi à atteindre un des objectifs qui est d'avoir un respect des élèves mais une certaine confiance mutuelle. Il ne pu s'empêcher de sourire en y pensant. Le Parc est silencieux, pas un bruit, pas une âme qui passe. Ils sont seuls, à discuter de sujets plus ou moins privés. Archibald écoute ce que répond Ezequiel avec attention.

C'est vrai que c'est difficile de trouver sa voie après des études à Poudlard, ça lui rappelle les moldus, des fois quand il est avec son frère, dans Londres, il entend des jeunes se demander ce qu'ils feront après le lycée. Archibald fût surpris par la fin de réponse du jeune homme.

Qu'est ce qu'il souhaite au fond.... pourtant il est prof, cela semble évident comme réponse, il a toujours voulu être prof et il l'est il ne devrait même pas réfléchir à sa réponse. Cela semble couler de source. Mais, si c'était évident, il aurait déjà répondu et surtout, il ne serait pas dans le Parc à cette heure, c'est la question qui lui occupait l'esprit et qui l'a fait descendre. Mais allait-il être franc avec son élève. La réponse était plus qu'évidente. Oui, il allait être franc.

- Pour être franc, j'ai toujours voulu être professeur, pas forcément de métamorphose, je t'avoue que quand j'étais en dernière année, c'était prof de Sortilèges qui m'intéressait. Surement dû a mon attrait pour les éléments tels que le feu. Mais j'ai eu le poste de Professeur de Métamorphose et j'en suis content. Mais je commence à me demander si je me plairait dans un autre métier. J'ai pensé à vendre des patisseries, des biscuits mais je ne sais pas si ça marcherait et ça ne vaut pas le coup par rapport à la situation que j'ai en ce moment qui est, très confortable. Voilà ce qui m'a fait descendre dans le Parc en premier lieu.

Ma soirée ne se déroule pas selon mes attentes, mais je n'en suis pas mécontent, au contraire. J'aurai tout le temps de me consacrer à une chanson pour Jude. Pour le moment, je passe un agréable moment avec un professeur que j'apprécie énormément. Je me confie à lui sur plusieurs aspects de ma vie personnelle et ça fait du bien. C'est un peu comme si j'avais eu ce besoin au fond de moi depuis longtemps, mais que je n'arrivais pas à extérioriser tout ça. Avoir une telle confiance à l'égard d'un enseignant n'est pas une chose commune, il faut bien le dire. Je me demande si dans le monde Moldu c'est la même chose. Parce que je n'ai jamais eu ce genre de sensation et encore moins ce type d'expérience avec qui que ce soit d'autre. Je le vois me sourire, je me sens bien. Il me fait presque penser à mon père et je suis presque sûr que c'est aussi pour ça que je me sens proche de lui. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un père de substitution, mais... c'est quelque chose qui me ferait sûrement du bien. L'espace d'un instant, un silence s'installe permettant d'écouter le silence régnant dans le Parc. Être seuls ici est plutôt rare, même à cette heure tardive. Je me demande si moi-même ai le droit d'être ici au regard de l'heure qui tourne. Théoriquement, je suis censé être dans mon dortoir, au lit, sous ma couette. Mais j'ai envie de faire exception. La question qui m'a été posée mérite vraiment une certaine réflexion de mon côté, mais aussi du sien. En répondant, je sais déjà que le domaine de la justice m'intéresse énormément, mais si je n'en suis pas sûr, qu'est-ce que je pourrai faire ? Trouver un petit travail en attendant ? Telle est la question. Retour à l'envoyeur ! Le pauvre, il semble de torturer l'esprit. S'il savait réellement quoi faire de sa vie, il n'aurait pas hésité avant de répondre. Pourtant, la situation contraire est en train de se produire. Il m'explique qu'il a toujours voulu être professeur. Mais si la matière ne lui convient pas à cent pour cent, c'est peut-être ça qu'il faudrait changer non ? Mais c'est peut-être plus complexe que ça aussi, je n'en sais rien. Vient le moment où il me parle de vendre des pâtisseries. Alors là, je l'avais pas vu venir. Je le regarde avec des yeux ronds, presque sortis de leurs orbites.

- C'est donc de là que te viens cette passion pour les cookies ? demandais-je en rigolant, plus sérieusement, si c'est ça qui te fait plaisir, pourquoi ne pas le faire dans ce cas ? J'imagine que tu as une vie plutôt aisée, mais faire ce qui nous rend heureux est une chose essentielle dans la vie. On ne peut pas être totalement épanoui si on ne fait pas ce qui nous plait vraiment. Il n'y a aucun sous-métier j'ai envie de dire. Tu sais, j'aimerai beaucoup travailler dans la justice personnellement. Mais si je sais que ça ne fait pas mon bonheur total, j'irai trouver ce qui me correspond vraiment. Et faut avouer que si c'est toi qui prépare tous les cookies pour les cours, t'as du talent à revendre. J'suis sûr que ça pourrai marcher.

Je lui adresse un sourire sincère. Je n'ai jamais été aussi lucide de toute ma vie. On dirait presque un philosophe dissertant sur la notion du bonheur. Mais dans le fond, je suis presque sûr d'avoir raison sur ce que je dis. La liberté que nous avons d'exercer un métier qui nous plaît contribue au bonheur de manière générale. Et il n'y a rien de pire que vivre avec les regrets de ne pas faire ce qu'on a envie. Quand je pense que dans le monde Moldu, pour le côtoyer depuis toujours, certains parents contraignent leurs enfants à faire telle ou telle carrière, on peut s'estimer heureux et privilégiés. Je me dois aussi d'être franc avec lui, mais faut pas que ça le fasse fuir. J'suis pas là pour lui demander une contre-partie ou que sais-je de ce genre. Mais j'veux qu'il sache que c'est quelqu'un qui mérite d'être heureux. J'espère qu'il trouvera sa voie et en même temps, j'veux pas qu'il parte d'ici. Je serai vraiment triste sinon... Et je doute fortement que les autres soient insensibles à un tel départ.

- T'es quelqu'un de bien tu sais et... le fait que je puisse me confier à toi me touche vraiment. Comme si j'avais besoin de ce repère masculin au fond. Faut pas mal interpréter ça hein, mais j'tenais à te le dire.

Est ce qu'Ezequiel lui disait de partir de Poudlard? Archibald préféra ne pas relever la proposition et voulut expliquer à l'élève pourquoi ce n'était pas si simple. Il passa la main dans ses cheveux et sourit à Ezequiel. Le jeune homme semblait avoir souffert mais malheureusement, Archibald savait que ce n'était pas près d'être fini. La vie n'était pas facile avec les gens bons (ni avec les jambons) et Ezequiel était quelqu'un de bien, du moins c'était l'image qu'il donnait. Archibald sourit quand le jeune lui dit qu'il l'appréciait.

Le professeur regarda l'élève et inspira.
- C'est pas si simple, prof est un métier génial, ça me permet de partager mes connaissances, d'avoir des discussions avec des gens de tout âge et si je le comprends bien, d'offrir une pause à certains élèves qui pourraient avoir du mal avec d'autres enseignants. C'est une chance incroyable. Vendre des biscuits est sympa mais demande beaucoup de choses comme une boutique, un sens de l'organisation et du commerce que je ne suis pas sûr d'avoir. De plus si je me barre, pas sûr de pouvoir revenir, ça serait dommage. Tu ferais quoi si tu devais choisir entre un futur incertains et un présent sûr ?

Lui faire un tel aveu n'était peut-être pas une bonne chose, mais j'avais besoin qu'il puisse l'entendre. Archibald est un professeur que j'admire énormément et je me sens bien avec lui, au clair de lune. Les doutes semblent le ronger de l'intérieur, comme s'il devait absolument faire ce choix cornélien : rester ou partir. Moi-même à sa place, je serai très indécis sur une décision aussi importante à prendre. Lorsqu'on a quelque chose de confortable en termes de situation, pourquoi en changer ? Je reconnais que ça puisse être bête, mais ça peut rendre malheureux. Psychologiquement, si on fait quelque chose qui ne nous plaît pas, on est en conflit permanent avec soi. Et je trouve que c'est nocif pour la santé. C'est en tout cas ce que je pense. Le professeur se passe la main dans les cheveux. Il a le même réflexe que moi lorsque je réfléchis à quelque chose. Puis, il me lâche un grand sourire que je lui rend volontiers. Ses yeux me fixent avant de me dire qu'il aime son métier. Enseigner est une chose merveilleuse. J'imagine que le fait de savoir les étudiants attentifs, passionnés et désireux d'apprendre est gratifiant. Sentiment renforcé lorsqu'on constate la réussite de l'étudiant concerné, bien entendu. Il n'offre pas simplement une pause aux élèves qui ne sont pas d'accord avec certains enseignants, il offre tout ce qu'il a. C'est tellement rare.

- Très franchement, je pense que je serai prêt à prendre le risque de tout plaquer pour faire ce qui me fait rêver. J'aurai peur d'être malheureux sinon. Mais, ceci étant dit, je pense que je prendrai mon temps pour peser le pour et le contre. Je me doute qu'ouvrir une boutique n'est pas chose facile, mais je suis sûr que tu peux y arriver. Avoir un futur incertain me semble mieux qu'un présent sûr si on doit changer de voie pour réaliser ses rêves. Imagine que ton affaire fonctionne, tu ne crois pas qu'il faut avancer plutôt que vivre avec des regrets ? Je te pousse pas dehors, loin de moi l'idée, dis-je en rigolant, mais tu dois faire ce que tu aimes pour être heureux dans ta vie, j'en suis sûr.

Hé bien, on dirait que je suis en train de sermonner un adulte. Je dois dire que ça fait bizarre comme sensation, mais ce n'est pas désagréable de sentir que l'on peut avoir raison. Même si je suis persuadé de ça, tout le monde ne réagit pas de la même façon. Il pensera sûrement rester à Poudlard, mais tôt ou tard, les regrets le rattraperont. Et je sais mieux que personne ce que ça fait. Cela peut détruire le moral d'une personne en un quart de seconde, croyez-moi. Lorsque ça m'est arrivé, je ne savais plus quoi faire de ma vie. Je me disais que j'aurai vraiment dû faire ce qu'il fallait à temps. Cela concerne la mort de mon père. Elle s'est passée dans des circonstances tellement affreuses que je peine à m'exprimer correctement. J'espère qu'il trouvera la bonne voie et surtout la bonne solution à son problème. Même si je ne peux que le conseiller, il n'est pas forcé de m'écouter. Après tout, qui suis-je pour lui donner un ordre ou une directive ? Personne, juste un élève. Un élève perdu quant à son avenir maintenant.

- Je pense que tu as raison. L'important est d'être heureux, même si cela veut dire galérer un moment.

Archibald n'arrivait pas à y croire, il allait partir de Poudlard, à jamais. Il ne savait pas s'il allait prendre une boutique mais il savait que prendre des vacances lui ferait du bien.

Il pensa à des moments heureux de sa vie, il n'en avait pas tant que ça quand il y repensait. Ses parents étaient morts par sa faute, il avait dû laisser son frère seul car il devait aller à Poudlard. Il termina ses études et trouva un emploi en tant que professeur.
Il n'était pas un bon professeur. Il était gentil, tenait à ses élèves et croyait en elleux. Mais il avait conscience du fait qu'il n'était pas le plus professionnel, le plus sérieux et celui qui allait les faire s'améliorer tant que ça. Il aurait pu être animateur dans l'école mais pas professeur. Il ne savait pas ce que pensaient les élèves de ses cours ou de lui mais il savait qu'il ne se trouvait pas à la hauteur. Pour ne rien arranger, son chien était mort alors qu'il commençait à se pencher sur son projet de devenir un animagus. La perte de son animal l'avait fait abandonner son envie de devenir un animagus et il remarqua également que depuis ce moment, il perdit la faculté de produire un patronus corporel. Il n'arrivait plus à trouver de souvenir suffisamment puissant et positif. Il pensait à tout cela, les yeux fixés dans le ciel, à regarder les étoiles.

Ezequiel avait peut-être raison, prendre une décision qui tenait plus du plaisir que de la logique allait lui changer la vie. Il aimait bien Ezequiel, il savait qu'il pouvait lui faire confiance donc il décida de lui poser la question qu'il s'est demandé depuis qu'il était enseignant.

- Dis moi, en toute franchise, qu'est ce que tu penses des cours que j'ai dispensé et de moi en tant que professeur? Soit objectif, de toute façon, tu m'as convaincu, je vais partir donc j'aimerais un avis avant de partir.


Il tenta un sourire franc mais eut l'impression d'être hypocrite et demandeur d'attention.

Même s'il pense que j'ai raison, je n'ai pas à le juger ou à le forcer à prendre telle ou telle décision. Il est libre de faire ce qu'il souhaite, fort heureusement. Dans le fond, je suis certain qu'il sait comment il doit procéder et il faut juste qu'il parvienne à se faire à l'idée, tout simplement. Oh, je ne dis pas que c'est quelque chose de simple. Je me souviens du moment où je savais que je devais quitter Jackson Emerenziana. Notre relation battait de l'aile, surtout après qu'il m'ai lâchement abandonné pour son voyage en Italie. Je savais pertinemment que pour mon bien, et le sien... je devais mettre fin à notre relation. Ici, c'est un peu pareil. Il doit choisir entre son confort à Poudlard ou un temps de galère qui, à terme, le rendra heureux. La question n'a même plus lieu de se poser. Je regarde mon professeur qui semble songeur. A-t-il une prise de conscience ? J'en suis sûr. Il mérite le bonheur et j'aimerai tant pouvoir y contribuer. A sa façon, il représente ce repère masculin désormais absent pour moi. Un papa de substitution. Et c'est tellement appréciable. Je n'ai jamais rencontré une personne comme lui. Mine de rien, il comprend ses élèves et entretien une très bonne relation avec eux. En l'observant, je me demande s'il est vraiment heureux. Peut-être que ses pensées ne sont pas très bonnes. Comme s'il broyait du noir. Et là, sa question me déstabilise un peu. Ceci dit, je n'ai pas à être hypocrite avec lui. J'ai déjà une réponse et elle sera naturelle. Je ne dois pas lui mentir.

- Tu sais, en toute franchise, j'ai adoré les cours que tu as dispensé. Tu es quelqu'un qui sait nous transmettre un certain savoir. Tu es passionné par ton travail de professeur et j'suis sûr que tout le monde est d'accord là-dessus. Et en tant que professeur, tu as une certaine facilité à créer du contact avec tes élèves, la preuve. On est là à en parler toi et moi ce soir au clair de lune. Tu es quelqu'un de bien tu sais. Je ne souhaitais pas te pousser dehors, sache-le, mais tu mérites d'être heureux. Et pour être honnête, j'aimerai que tu puisses rester, mais je sais que tu dois réaliser ton rêve. C'est important.

Il ne doit pas perdre son ambition de vue, c'est ce qui compte. Mes yeux sont plongés dans les siens et une pensée me vient en tête. C'est quelque chose qui pourra lui paraître déplacer, mais j'en ai besoin. Comme si l'affection que j'ai de base ne me suffisait plus. J'ai besoin qu'il me prenne dans ses bras. C'est une chose qui me manque terriblement. Il le verra peut-être comme une faveur si je l'ai aidé à prendre une décision, mais je le vois autrement. Il a su m'écouter et j'ai su l'écouter, comme un père et son fils. Il a mon entière reconnaissance et admiration.

- Je... j'ai besoin de te demander une faveur, dis-je un peu gêné... je peux te faire un câlin ? Ne le prends pas mal, mais, je ne peux le demander qu'à toi. Enfin, s'tu veux pas, j'peux comprendre hein.

Ezequiel lui conseillait de partir, mais la décision d'Archibald était déjà prise, il allait partir de Poudlard. Archibald pensait déjà à ce qu'il allait devenir, probablement un vacancier pour un moment. Il ne savait pas vraiment mais il avait assez économisé pour prendre un logement dans Londres. Le Londres moldu qu'il aimait tant, cette ville était pleine de magie sans même parler du Chemin de Traverse. Il aimait se balader en ville, découvrir des ruelles qu'il ne connaissait pas, des parcs cachés parmi les bâtiments, des bâtiments cachés parmi les arbres. Il ne pouvait pas utiliser la magie mais ce n'était pas vraiment une mauvaise chose. Il avait vécu longtemps avant de savoir qu'il était sorcier donc il pouvait encore vivre sans. Il ne savait pas combien de temps cela lui prendrai avant de vouloir retourner dans le monde magique mais il n'en avait rien a faire pour le moment. Ce qui lui importait était d'aller mieux.
Ezequiel avait raison, il devait penser à lui-même. Il fût tiré de sa réflexion par la question de l'élève, une question surprenante. Archibald se demandait pourquoi Ezequiel lui demandait cela mais il se dit que c'était pour des raisons personnelles. Il n'y voyait pas d'inconvénient tant que ça pouvait aider le jeune homme.

Il lui répondit en restant tout de même un peu gêné car la question était plus qu'inhabituelle.

- Euh... Si tu .... Ouais, si ça peut te faire sentir mieux.

Toujours en incompréhension Archibald se tint droit et fit signe à Ezequiel de s'approcher.