R'garde çaaaaaa ! Loupé fait slider sa planche sur le rail avant de faire un atterrissage impeccable sur le béton, les bras écartés, un sourire étiré d'une oreille sur l'autre. Joli ! Elias lève un pouce en l'air avant de jeter un oeil à son téléphone. Mec il est presque midi... m*rde ! Lisa va m'tuer si j'arrive en retard. Il ramasse son skate avec empressement et presse le bras d'Elias. Tcho El Mano, on s'retrouve plus tard ok ? Elias tapote sur la poche, bombée par l'appareil qu'il vient d'y ranger j'garde allumé le machin t'inquiète. Bye Loupé ! L'hispanique se presse de prendre la poudre d'escampette, non sans lui avoir adressé un dernier clin d'oeil amical.

El Mano. La main. La main qui l'avait secouru. C'était là le surnom que lui avait donné Loupé des années plus tôt. Un surnom qu'il avait oublié. La première fois qu'il lui avait ressortit, Elias avait froncé les sourcils sans comprendre, et puis son ami lui avait expliqué. C'était en grande partie grâce à lui que ses souvenirs lui revenaient. Sa patience, infinie, ses grands sourires, et les nombreux moments qu'ils trouvaient pour passer du temps avec lui. Au même titre que Kohane ou que Pokrovski, il était son super héros du quotidien. Il s'estimait chanceux de les avoir tous dans sa vie. Chose qu'il ne savait peut-être pas vraiment apprécié avant. Inspirant profondément, Elias jète sa planche au sol pour s'élancer dessus et quitter le parc, décidé à profiter du soleil encore un peu. Londres était belle au printemps. Belle et bondée. Y avait du passant en veux tu en voilà.

Slalomant parmi ses pairs britanniques, tachant de garder l'équilibre malgré le sac en bandoulière jeté sur son épaule, Elias sent une brise agréable qui le traverse. Il aime cette saison plus que les autres. Elle a un goût spécial, comme le début d'une aventure. Il est bientôt forcé de mettre pied à terre, car la foule est trop dense, et il fait passer sa planche sous son bras. Ses pieds battent le pavé avec énergie, mais il prend le temps d'observer les visages qu'ils croisent, un peu rêveur. Des bribes de discussions lui parviennent. Un môme qui réclame une glace à sa mère, passablement agacée. Un type qui alpague un garçon de café. Un groupe d'étudiants qui débat sur l'Ultranet. Deux hommes en costards qui évoquent Barbara Steward. Ça lui rappelle les aventures qu'il vivait quand il était gamin. Quand il quittait le centre pour faire quelque virée passionnante dans la capitale, livré à lui-même, à s'imaginer la vie de ceux qu'il croisait. Une silhouette sur un banc attira son regard, car elle était l'une des seules à rester immobile quand le monde tout autour ne voulait pas s'arrêter. Ralentissant le pas, Elias se décida à approcher.

Elle était armée d'un carnet et d'un crayon, et semblait se prêter au même jeu qu'Elias : observer la foule. A ceci près qu'elle les couchait sur le papier. Curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler ses croquis, et peut-être si lui-même y apparaissait, il s'arma d'un franc sourire et vint s'installer à ses côtés. Bonjour ! M'en veuillez pas mais j'ai vu de loin que vous... il mima un geste brouillon de la main tout en calant sa planche contre le banc de l'autre enfin que vous dessiniez quoi. Il annonce ensuite j'm'appelle Elias au fait. Il a envie de lui demander à voir ses dessins, mais il ose pas. Dans son sac, ses bombes aérosols, dont il a vidé la moitié ce matin avec Loupé au Skatepark. Le cul vissé sur le bois, son regard se perd sur les murs des bâtiments, puis de nouveaux sur les visages des passants. C'était agréable d'être là, au calme, au milieu du tumulte environnant. Comme une échappée dans le temps.

Angelina, elle s'appelait. Il l'aime bien ce prénom. C'est doux et léger comme le printemps. Il se saisit du cahier tendu, le regard appréciateur alors même qu'il n'a pas encore parcouru la première page. C'était quoi après tout un grand artiste ? Il était pas certain que l'art se mesurait au décamètre. L'art s'était subjectif, et subjuguant, et c'est bien là ce qui en faisait quelque chose d'extraordinaire. Chacun était capable de faire de l'art, chacun de sa propre manière. Il esquisse un sourire en parcourant du regard le dessin que la jeune femme a crayonné quelques instants plus tôt. La scène est vivante. Il se voit là, presque au centre, balayant la foule des yeux, perché sur sa planche. Les visages de certains, il arrive à les reconnaître car il était lui-même en train de les observer juste avant. Waw il annonce en passant un doigt sur le papier, fasciné.

Son regard est attiré par deux énergumènes taillés à quatre épingles, dont l'anatomie semble plus proche de l'animal que de l'homme. Les politiciens ? Il hausse un sourcil, échappe un rire. Y a beaucoup de talent là-dedans, y a pas de doute. Il se prend à tourner la page pour observer le reste des esquisses, curieux. À côté de lui, l'artiste parle, et il écoute. Vous auriez pas un talent caché vous aussi ? Ma question est bizarre mais j'ai entendu un bruit métallique quand vous avez posé votre sac, du dessin amélioré sur les murs peut-être ? Elias arrête son geste - le dessins sous ses doigts est particulièrement beau, et il met un certain temps à en détacher les yeux - pour lui répondre une moue sur les lèvres bien vu ! ou bien entendu, en fait. Il garde le carnet sur ses genoux, et d'une main habile ouvre sa sacoche pour montrer son contenu à Angelina. Les bombes colorés sont collées les unes aux autres, pour la plupart tachées à force d'utilisation de street art ! Art de l'éphémère indélébile. Loupé l'avait trempé dans cette passion il y a de ça de nombreuses années, et elle ne l'avait plus quitté.

Il referme le sac d'un geste vif et tapote le carnet. C'est magnifique, vraiment. Puis il se conforte dans le silence qui s'installe, jetant un oeil aux traits de crayon dans le cahier, puis sur la foule alentours. Un monde en deux dimensions, qui en dépeint un autre plus grand, et plus profond. Et entre eux, le regard d'un artiste, et le temps qui passe. tu penses que les gens ont conscience qu'ils courent après quelque chose tout le temps ? ça vient comme un écho de ses propres pensées. Sans se poser pour apprécier, pour comprendre un peu tout ce qui les entoure ? Tu penses qu'on peut finir comme ça si on ne s'autorise pas de s'évader quelques instants ? Pardon mais le vouvoiement ça a jamais été mon fort !

Il balaye ses dernières paroles d'un geste de la main. T'inquiète, ça me va très bien. Il était lui-même pas tant porté sur les politesses d'usage, surtout lorsqu'elles n'étaient pas nécessaires. Il pose son regard sur la jeune femme à son côté, réfléchit un instant, puis se replonge dans l'observation de l'environnement bouillonnant de la capitale. Les gens ils courent tout le temps, mais des fois je crois c'est parce qu'ils ont peur de pas en avoir assez... de temps. Un peu comme si y avait un compte à rebours sur leur vie tu vois ? Tic tac, tic tac il suit du regard une jeune maman et ses deux enfants, qui presse le pas tout en leur ordonnant de faire de même et puis parfois... il se retourne vers Angelina y a nous. Des gens qui s'arrêtent et qui regardent, et qui prennent le temps de respirer. J'sais pas si t'as remarqué mais pour beaucoup c'est des vieux il rit avec légèreté. Un banc plus loin, y a justement un senior tout ridé, son chapeau vissé sur la tête, qu'est en pleine méditation de la vie.

J'ai jamais eu de problème à m'arrêter pour regarder, mais y a des gens ils ont peur de ça. Parce que quand on court plus, ça veut dire qu'il faut accepter tout ça là, il esquisse un geste pour englober le monde autour de lui cette réalité qu'on comprend pas très bien. Il ouvre le carnet sur ses genoux et le parcoure rapidement pour illustrer son propos. Tu vois les gens qu'ont pas peur d'être des artistes comme toi, ou moi parfois, on a pas peur. Parce qu'on arrive à faire quelque chose de tous ces moments où on s'arrête pour regarder. Tes dessins là, c'est comme si t'avais arrêté le temps tu crois pas ? C'est un peu un pouvoir magique. Il sait pas si elle est comme lui, mais il s'en fiche un peu. Il sait que les moldus aussi parfois, ils ont des pouvoirs magiques. Même si c'est pas pareil. Il lui tend son carnet dans un sourire. Merci de me les avoir montré. Tu viens dessiner là souvent ? il demande.

On dit parfois des gens qu'ils ont une âme vieille comme le monde. Comme un recul constant sur les choses, et une manière de les voir qui n'appartient qu'à eux. Pleine de sagesse, sortie d'un autre temps. Angelina semblait faire partie de ceux là. Elle avait l'esprit affuté, et l'oeil exacerbé, mais surtout elle savait trouver les mots pour tisser le fond de sa pensée. Et le fond de sa pensée était juste. On a de la chance nous autres, on a comprit avant tout le monde et on pourra jamais rien regretter il glisse avec malice.

Il est on ne peut plus d'accord avec sa vision de la réalité. Non pas la craindre, mais l'explorer. Le monde était si vaste, il serait triste de passer ses jours à se cloitrer dans une routine implacable en craignant ce qui se passait au dehors plutôt que d'en profiter au maximum. Le carnet à dessins était d'ailleurs une relique pour les personnes qui venaient à s'enfermer dans leur bulle sans jamais voir au-delà. Il était le témoignage que la vie se poursuivait partout autour d'eux, qu'ils le veuillent ou non. Il aimait la façon dont Angelina l'avait appeler son cahier magique. C'était une vérité absolu, de même que de vieilles photos pouvaient ravir le coeur de tout un chacun, ou que les écrits pouvaient porter l'esprit loin dans le passé et rappeler moults instants passés.

Il avait lu un jour quelque chose sur les capsules temporelles. Une lubie de moldu qui consistait à insérer de multiples souvenirs en un seul et même objet qui serait capable de traverser les âges sans se détériorer. Oui ce peuple savait faire preuve de magie même sans user une seule fois de pouvoirs surnaturels, et c'est bien là ce qui faisait tout leur charme. Il ne doutait pas qu'Angelina puisse avoir d'autres cordes à son arc que l'esquisse sur papier, d'autant plus que son oeil avait brillé à la vue des bombes présentes dans son sac. Il ne peut s'empêcher de couler son regard dans le sien tandis qu'elle parle de ses habitudes de sorties, et de crayonnage intempestif. Ça le rappelle à ses propres habitudes, lorsqu'il part se perdre dans la ville pour avoir tout bonnement l'oeil qui glisse sur le monde sans avoir besoin d'y penser.

Elias secoue la tête à la négative, car non, j'sais pas tellement bien manier les crayons parce que c'était petit et ça tenait pas bien entre ses doigts, et parce que c'était tellement long quand l amine était toute petite comme ça. Mais j'suis plus amusé par les pinceaux et les bombes de peinture il admet dans un sourire. Puis désignant une ruelle qui file entre deux hauts bâtiments, il fait un signe du menton tu veux essayer ? Et tout en se levant, il lui offre un regard éclatant. Moi aussi j'aime beaucoup me balader en ville. J'fais pas toujours du street art, des fois j'me balade simplement. Souvent j'vais au skatepark avec un ami. Et parfois je m'assieds quelque part et j'pense. Mais c'est assez rare que j'rencontre quelqu'un pour partager ça ! Il garde sa planche sous le bras histoire de pas distancer la jeune femme, et son sac frappe le plat de sa cuisse tandis qu'il se met en branle pour traverser la place avec énergie.

Tu as mon L.A. pour la suite

On dirait des gosses. À peine ils se sont rencontrés qu'ils sont potes et qu'ils veulent échanger leurs plus grands secrets. Faire des coloriages de mondes entiers qui n'existent pas. Y a deux paires d'yeux qui pétillent et de grands sourires, des mots qui flottent dans l'air et des rires étouffés par le vent. Et c'est bien, parce que c'est différent. Les gens poursuivent leur vie à côté, leur route toute tracée. Ils ont la gueule renfrognée, les lèvres serrées, des vêtements tout repassés. Et au milieu y a eux, qui sautillent presque en filant au travers de la foule, à contre-courant. Elias monte un peu sur sa planche pour faire son fier et tend les bras d'un côté et de l'autre. Tu voudrais me dessiner comme ça ? Il demande avec enthousiasme. Ton premier dessin il est déjà super cool tu sais. Mais si tu veux tu pourra en faire un autre tout à l'heure. Tu pourra même essayer d'en faire ! Puis il descend du skate et le remet sous son bras pour poursuivre la route au même rythme qu'elle.

Bientôt ils sont dans la ruelle, et Elias a sorti tout son attirail sur le sol. Y a toute une armée de bombes de couleur et de taille différentes, quelques embouts dont il se servait pour divers tracés plus ou moins épais, un énorme pinceau aux poils hérissés par l'usure, et un ruban imposant qui permettait de masquer les parties qu'il ne voulait pas peindre. Sous les encouragements d'Angelina, il se mit à secouer de l'aérosol à tout va et à faire jaillir la couleur à même le mur de pierre qui leur faisait face, tantôt esquissant le contour d'une lettre, tantôt la remplissant d'une autre teinte avec impétuosité. Bientôt on pu lire - difficilement en raison de la stylisation de chaque caractère -, le mot Art, surmonté d'une tête de chat. Elias se tourna fièrement vers la dessinatrice pour quémander son approbation du regard. Alors alors ? Tu veux ajouter un truc ?

Maké retard ? T'inquiète !

Le chat ? J'adore. J'ai toujours aimé les chats. C'était beau, mignon, malin, agile, indépendant. Même pas ça l'avait surpris de découvrir que son animal totem en était un dans sa quête d'Animagus. Les chats et lui, ils étaient fais l'un pour l'autre. Recevant les éloges de madame sur son oeuvre, il se fendit d'un sourire. Merci ! Une courbette légèrement exagérée, un regard brillant. La crayonneuse se saisit de l'aérosol, prête à s'embarquer dans l'aventure avec fougue et enthousiasme. Alors m'sieur l'artiste, quel conseil à une débutante ?

L'homme s'exécute. Et conseil, il prodigue. Ce qu'il y a de bien avec le graff, c'est que c'est libre. Comme toute forme d'art évidemment, mais c'est encore plus le cas ici il désigne l'environnement en rue ! Tout ce qui compte c'est de faire preuve d'imagination. Puis indiquant les lettres qu'il avait pondu plus tôt il poursuit joyeusement. C'est bien simple, si tu sais écrire - et toi c'est encore mieux car tu sais dessiner -, tu peux tout faire. Suffit de conceptualiser un peu... de faire preuve d'impertinence... d'oser ! Chaque caractère n'était finalement qu'un groupement de lignes se rejoignant les unes aux autres. L'ajout d'une courbe par endroit, d'une croix, d'un bloc... et l'allure était faite !

L'apprentissage de cet art se faisait plus par imitation qu'autre chose. Lui-même avait longuement observé Loupé faire ses fresques avant d'entamer quoique ce soit. Mais lui partait de loin à l'époque. Angelina avait déjà un carnet entier d'oeuvres excellemment esquissées, et une propension naturelle à laisser courir son imagination sous la mine de son crayon. De ce qu'il en avait vu, elle serait sans doute à même de sortir un graffiti des plus surprenants alors même que c'était la première fois qu'on lui foutait une bombe aérosol entre les mains. Laisse toi juste aller il glissa en s'éloignant légèrement pour une vue d'ensemble. Son skate trouva naturellement sa place sous ses pieds, et il se mit à jouer des roulettes sur le bitume, le regard sur le mur plus tout à fait vierge. Fallait quand même guetter que la flicaille débarque pas, mais ils étaient suffisamment en retrait du fourmillement urbain pour éviter une telle rencontre.

L'artiste se mit à pied d'oeuvre, aérosol en main. D'abord l'hésitation, puis elle saute dans l'action. Le doigt presse, le poignet tourne, le bras s'allonge, la silhouette s'agite. Droite, gauche, haut, bas, la contorsion du corps, l'inspiration à fleur de peau. Courte pause de l'apprentie, essoufflée, légèrement échevelée. La vache c'est fatiguant ton histoire quand même ! Tu dois faire de sacrées nuits après tes sessions de graff ! Elias échappe un rire, sa figure le laissant échouer tout son poids sur le bitume, toutes roues dehors. J'suis infatigable, il admet. De l'énergie, il en avait à revendre. Tout le temps. Ce qu'était à la fois une bonne chose, et une mauvaise.

Les secondes se transforment en minutes, le Baxter jouant avec la gravité, Angelina avec sa créativité. Le blanc du mur se soustrayait à la peinture, et de couleur en couleur s'esquissait un arc-en-ciel d'imagination. Elias était franchement pas surpris que la jeune femme sache jouer de la bombe si facilement, au vu de ses bases en dessin. Ses courbes étaient efficaces, ses choix osés, son oeil acéré. Tadaaaaam sois indulgent hein, elle lui lança en mettant un point final à sa composition. Le sorcier délaissa sa planche pour approcher, humer la peinture fraîche, guetter les éclaboussures intempestives, les quelques mélanges incongrus. Sourcils froncés, lèvres pincés, il jugeait. Il s'éloigna de nouveau pour une vue d'ensemble, guetta le visage d'Angelina, et afficha finalement un large sourire bienveillant. Je l'adore. Sans compter que pour une première, c'était plus que super.

Take your time.
Breath.

Ça s'imbriquait parfaitement à son Art. Mais surtout, elle était parvenu à créer la silhouette du Baxter sur roulettes, et celle d'un petit chat lui courant devant. Vraiment je l'adore ! Il répète en admirant leur mur de la gauche vers la droite. L'artiste s'était adossée à l'opposé, postérieur campé sur le bitume comme s'il s'était agit de son propre salon. Rien à ajouter, c'est parfait comme c'est. Prochaine étape c'est une galerie d'art énooooooorme ! Deux bras enthousiastes qui englobent le monde, et un rire cristallin. Il approuve d'un hochement de tête éloquent. Mais maintenant... ! Il se saisit de la planche et la frappe du talon. Si l'artiste voulait bien se donner la peine... Maigre courbette amusée, invitation de la main à tenter la chevauchée.

Évidemment sitôt la petite pointure se retrouve sur l'objet, l'équilibre est défait, et l'Elias attend patiemment qu'elle trouve son point d'équilibre avant de la laisser voguer à plus d'un mètre. Faut se faire confiance, il conseille à la silhouette contrôle ta respiration, mais laisse toi aller... Go with the flow. Fallait pas essayer de tout contrôler. C'était comme pour l'art, on maîtrisait les outils, mais après fallait laisser l'imagination faire son travail, et sa main être portée par ce qui passait par la tête sans trop filtrer.