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Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Lilith A. Strix
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Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Lilith A. Strix, le  Jeu 16 Avr - 23:27

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Le Fruit tombé de l'Arbre


Saison XXX
Trois mois après l'Accident et La prise en charge
PV -
Elenna Benson Elle a mon LA si besoin.



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C'était il y avait maintenant plusieurs mois. Cela faisait trois mois que tu n'avais plus de nouvelle de la petite voiture verte mentholée, de la Machine au Double-Coeur. Tu ne te souvenais plus très bien de ce qui s'était passé. C'était encore très sombre. Tu te souviens juste des cris, et de cette douleur tâchée d'une rose rouge peinte sur le pare-brise. Tu n'étais réveillée que depuis trois jours d'après les médicomages de ce drôle d'hôpital. Tu avais demandé où avaient-été placés tes parents, dans quelle chambre, mais on te n'avait rien dit mis à part que s'ils avaient survécu, ils étaient entrée dans un hôpital moldu adéquat. Aucune nouvelle donc de tes parents. De personne. Les infirmiers et infirmières aux pouvoirs curatifs avaient accepté ce matin que tu puisses faire une petite balade près de l'hôpital, dans la sorte de petit parc pour la rééducation. Une petite heure pas plus, seulement histoire de reprendre l'air, de continuer d'avancer, d'apprendre à... re-vivre. Tu devais rester ici encore quelques jours. "Après tu pourras rentrer chez toi !" lui avaient assuré les médico-mages, tout rassurants. Mais où pouvais-tu bien aller si tu n'avais pas de nouvelles de tes parents ? Retourner à Melrose . Retourner à Poudlard . Et qui s'occuperait de toi le temps que tes parents sortent de l'hôpital ?


Assise, sur un banc, tu regardais les passants défiler. Un bandage blanc enserrait ta tête et tes bras. D'après les médecins, un morceau de métal t'avait ouvert la peau, de la mâchoire, sous l'oreille, à l'épaule droite. Tu n'avais pas encore pu voir la cicatrice puisque lorsqu'ont te changeaient les pansements, tu devais tourner la tête de l'autre côté pour que les médico-mages puissent bien guérir la plaie. Ils pensaient qu'il y avait un peu de magie, puisque la plaie avait du mal à se refermer. Encore maintenant une petite tache sombre pouvait s'observer sur ton crâne. Selon la gravité des plaies, leurs positions et la manière dont ils guérissaient, les médico-mages t'avaient annoncé que ce n'était pas qu'un simple accident de ce que les non-magiciens appelaient "accident de voiture". Mais bien plus. Une attaque ou un accident magique qui avait propulsé la Machine au Double-Cœur en l'air sans que personne ne puisse rien faire. Tu laissas échapper un petit sanglot. Tu avais bien entendu tenter de répondre aux questions des soignants mais sans succès. Tu n'avais aucun réel souvenir de ce que tu avais vu. Et tu attendais, tu attendais encore des réponses, ou des nouvelles de tes parents adoptifs. Des fabuleuses personnes nommés Strix.


Mais... personne ne venait voir la petite Automn. Personne n'était encore venu lui annoncer la fameuse nouvelle. Peut-être l'avaient-ils abandonnée eux aussi. Parce que... Parce que ce n'était pas simple de vivre avec une gamine sorcière.  Parce qu'on ne se sentait pas assez capable de gérer ça. Parce qu'on ne pouvait l'aider si on ne connaissait pas son monde. Tu commençais à désespérer.La fatigue n'aidait pas à outre-passer ce sentiment de langueur qui emplissait ton quotidien. Avant, tout était rapide, coloré, odorant. Aujourd'hui tout semblait un peu morne, froid. Tu avais hâte de retourner dans ce château que tu détestais toujours autant. Au moins tu n'attendais pas là-bas. Tu avais des choses à faire, des camarades à voir. Tu n'attendais pas le retour de tes parents. D'ailleurs, pourquoi tu n'avais jamais eu de nouvelles ? - Même abandonné, on t'aurait dit qu'ils n'avaient pas retrouvé les corps ! - Au au fond de ton cœur, tu savais qu'ils n'avaient pas pu survivre à un tel accident. Tu avais entendu "Survivante, miraculée" de la bouche de tes soignants. Tu ne voulais pas rester là, rester seule. Même la mort l'avait finalement refusé, t'avais abandonnée. Toi. Lilith Autumn Strix. Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu. Tu sanglotais encore. Ton cœur explosa dans la plus profonde des douleurs. Des larmes coulèrent sur tes petites joues trop blanches pour une petite fille. Qu'est-ce que tu pouvais les aimer tes parents.

- Vous me manquez tellement... Je veux mes parents...



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Dernière édition par Lilith A. Strix le Jeu 23 Avr - 15:15, édité 3 fois
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Re: Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Elenna Benson, le  Ven 17 Avr - 12:30

Saison 31 - Printemps, douce matinée
LA accordé à Lilith A. Strix


On ressemble à ceux que l'on fréquente.


S
'il n'y avait pas d'hiver, le printemps ne serait pas si agréable : si nous ne goûtions pas à l'adversité, la réussite ne serait pas tant appréciée.
Le soleil se levait en douceur sur la capitale anglaise, forçant les honnêtes gens à sortir de leur lit. Certains se levaient pour aller faire leur sport quotidien, d’autres pour aller travailler, sans compter ceux qui restaient dans leur cocon pour profiter d’une matinée à ne rien faire. Et par Merlin, c’était parfois compliqué de ne rien faire, très fatigant. J’en savais quelque chose. Cela faisait plusieurs nuits que je passais sans pouvoir fermer l’œil de la nuit, le regard planté sur le plafond au-dessus de notre lit. Par moment, les ronflements d’Eden et d’Alexander finissaient par me bercer, m’emportant pour un instant dans le repos. Mais c’était toujours de courte durée, les cauchemars et souvenirs remontaient en mémoire, me réveillant en sursaut, le front baigné de sueur. Cela faisait plusieurs jours que j’avais appris la mort d’une amie chère et j’avais l’impression que rien ne pourrait combler ce manque, ce trou béant dans ma poitrine. Je m’étais faite à l’idée : Laurae ne reviendrait plus jamais et j’allais m’en sentir coupable durant encore de nombreuses années.

Les reflets orangers réchauffèrent la maison, m’incitant à me lever. J’embrassais le front du beau russe qui partageait ma couche et n’eus qu’un grognement en réponse. Réponse parfaite mon cher. Cela voulait dire « tu as le temps d’être tranquille Elenna ! ». Je sautais du lit à pieds joints, rejoignant la salle de bain pour une préparation rapide. Lavage de dents, coups de brosse dans les cheveux, un peu d’eau froide sur la frimousse et j’étais d’attaque. Un regard dans le miroir, il me manquait quelque chose tout-de-même. Sortir nue n’était pas la meilleure idée, j’avais assez effrayé de gens dans le Chemin de Traverse, pas question de faire une émeute en plus ! Un jean, un sweat à capuche noir orné d’un gros blaireau en son centre et une paire de baskets. J’accrochais ma baguette à ma ceinture, j’arrangeais une dernière fois mes cheveux avant de tout gâcher avec un bonnet noir. Mes cheveux blancs me manquaient parfois, mais ce châtain ressemblait plus à celui que j’avais hérité d’une famille inconnue au bataillon. Un faux sourire dans la glace, j’étais fin prête.

Le vent était encore frais mais je savais qu’il ne tarderait pas à être chassé par la chaleur. Les derniers jours avaient été superbes, m’incitant à sortir pour me balader chaque jour. Ne valait-il mieux pas cela plutôt que de me ronger les ongles toute la journée dans le canapé ? Pas fameux, je vous l’accorde. Les mains dans la poche ventrale de mon sweat, je me mis en route, profitant des petites bourrasques qui faisaient voleter mes cheveux et de l’odeur des fleurs qui germaient. Chaque rayon de soleil me réchauffait le cœur et la peau. J’humais les senteurs de printemps, suivant sans m’en rendre compte la piste d’un parfum qui se mêlait à celui du pollen.

Après quelques minutes de marche, je reconnus aussitôt l’Hôpital Sainte-Mangouste. J’y avais déjà séjourné pour de petites blessures. Celles qui m’avaient marqué à vie n’avait pas été soigné ici, au risque que l’on pose trop de questions. Comment expliquer des dizaines de cicatrices face à la magie noire sans parler de mages noirs ? Impossible. Heureusement pour moi, j’avais toujours eu July à mes côtés et je savais que je lui devais la vie, plus d’une fois. July… Je n’avais pas de nouvelles de ma meilleure amie, mais je n’étais pas certaine d’en vouloir non plus. Si je ne savais rien, je ne pouvais pas apprendre de mauvaise nouvelle, n’est-ce pas ? Me laissant toujours guider par mes instincts, j’avançais dans le parc de l’hôpital, posant mon regard sur les blessés en convalescence qui devaient profiter du soleil comme moi.

Un fumet lisse comme la pierre, si doux, si chaud à la fois qu’il m’en brûlait presque les poumons. Je devais perdre la tête à nouveau car si l’odeur ne semblait plus être exactement la même, j’aurais pu reconnaître entre mille le sang des Syverell, ou plutôt de la seule personne que je connaissais de cette famille. J’abaissais ma capuche, levant mon nez qui remuait sans s’arrêter pour essayer de comprendre la situation. Comment pouvais-je sentir sa présence alors qu’elle n’était plus de ce monde ? C’était infime, une ressemblance que je m’imaginais peut-être mais j’aurais pu jurer qu’il y avait quelque chose. C’était comme une partition dans mon esprit qui éveillait tous mes sens, et si la mélodie de Laurae était unique en son genre, celle qui se trouvait face à moi lui ressemblait beaucoup trop pour que ce soit une simple coïncidence.  

Assise sur un banc, les joues baignées de larmes comme moi quelques jours plus tôt, la source de mon incompréhension était juste là, à quelques mètres. Les yeux ronds, l’air hébété, je fixais cet adorable enfant qui me rappelait tant ma fidèle alliée. Je passais beaucoup trop pour une nana dérangée ces derniers temps, il fallait que je me ressaisisse. Je fermais ma bouche bée, remuant le nez une dernière fois. Aucun doute, l’odeur du sang séché que je devinais, sous les bandages qui entouraient son crâne et son bras, me semblait trop familière pour que je l’ignore. Comme hypnotisée, je m’avançais vers la petite fille. Si jeune et déjà marquée. Je ne connaissais que trop bien les cicatrices, mon corps en était parsemé à cause des années à Poudlard, des nuits dans la Forêt Interdite, des séjours en Norvège et surtout, à cause des Mangemorts.  

" Salut. "

Ridicule. Ce fut les seuls mots qui sortirent de ta bouche. Je me raclais la gorge doucement, sortant ma baguette pour faire apparaître discrètement un joli mouchoir en tissu où seuls quelques lettres étaient écrites : E.L.E.N. La jolie poupée brune en avait certainement plus besoin que moi maintenant. Puis j’avais toujours les t-shirts de mon fiancé pour me moucher et essuyer mes pleurs. Un léger sourire se dessina sur mon visage pour essayer de rassurer la petite blessée alors que je lui tendais le mouchoir. Je posais le bout de mes fesses de l’autre côté du banc, réfléchissant à quoi dire, quoi faire. Je ne voulais pas l’effrayer et je devais avouer que moi j’avais peur d’elle. Non pas qu’elle soit si moche qu’elle en soit effrayante, au contraire. Je ne comprenais pas pourquoi et comment j’avais pu la confondre avec Laurae. La tête légèrement penchée sur le côté, j’essayais d’apercevoir son visage dirigé vers le sol, caché par ses cheveux bruns qui me rappelaient une fois de plus mon ancien bras droit.

" Ne sois pas triste, quelle que soit l’ampleur de l’épreuve. Souviens-toi que ce qui t’arrive est un destin qui doit se réaliser et que l’obscurité de la nuit finit toujours par céder à la lumière du jour. "

Ça y est. Une nouvelle personne qui allait me prendre pour une folle. Pourquoi j’avais sorti ça ? J’étais tout simplement stupide et elle sûrement trop jeune pour comprendre le sens de mes propos. Je faisais encore un dernier sourire en sa direction, histoire de me sauver la mise.

" C’est quoi ton p’tit nom ? "
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Re: Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Lilith A. Strix, le  Dim 19 Avr - 2:15

Fragile. Éphémère. Précaire. Peu de résistance au temps. Chose qui peut se casser, se briser en un petit instant. Un petit coup de vent. Petit coup du sort. La vie était comme ça. Elle prenait un peu quelqu'un au hasard, quelqu'un de fort, de faible, de vieillard ou dans la fleur de l'âge... C'était le couperet, la guillotine. Belle et fine, subtile et brutale, effilée et tranchante. C'était le dernier regard plein de vie, celui où l'on ne pouvait dire "au revoir" qu'après le "trop tard". Parfois, on ne pouvait même pas apercevoir ce dernier regard avant la fin. Parfois, on voyait juste une dernière fois un dos tourné, un sourire aux lèvres, un signe d'au revoir sans regard en arrière, la deuxième main dans la poche et juste un "Always be with You" au bout des lèvres en guise de "Je t'aime". C'était ça. L'amour complet, l'amour sincère. Cette fabuleuse dose d'amour camouflée derrière d'autres mots que ce "Je t'aime" beaucoup trop petit et grand à la fois pour exprimer tout le ressenti d'une âme. Si la vie était éphémère, alors ce qui en faisait son essence l'était tout autant non ? Enfin... non. C'était faux. L'Amour ne l'était pas, n'était pas éphémère, puisqu'il se réinventait toujours, différent et unique à chaque personne. Plus ou moins puissant pour chacun des êtres vivants. Il était l’Éternité.

"Tant que la pluie tombera
Comme des larmes d'étoiles
Pour toujours, elle nous rappellera
A quel point nous sommes fragiles"


Tu n'avais jamais manqué de cet amour. De cette bonne grosse dose de sentiments que tes parents adoptifs t'avaient transmis. Si tu avais été abandonnée par le passé, les Strix avaient su combler les trous avec leur propre seringue d'affection. Cette chaleur qui s’insinuait jusque dans le moindre battement de cœur. Et aujourd'hui... l’Éphémère te l'avait repris. Être orpheline une seconde fois, que cela pouvait-il ispirer à une gamine comme toi Lilith? Certains pourraient dire que bon, certes, c'est triste mais elle devait avoir l'habitude maintenant. Mais qui pouvait être habitué à un tel arrachement de tissu musculaire ? Qui pouvait-être habitué à perdre des parents, une vie, un cadre stable aimant et sécuritaire ? Qui pouvait être habitué à croire que c'était sa faute, parce que la seule personne qui avait des pouvoirs magiques dans cette Machine au Double-Cœur, c'était la seule qui avait potentiellement survécu ? La vie prenait au hasard ? Peut-être. Mais peut-être qu'elle avait aussi ses préférences : ceux qui étaient nés avec des dons et qui pouvaient se permettre de se protéger inconsciemment, ou de faire mal aux autres. Si c'était ça, le sacrifice d'un tel don, alors tu n'en voulais pas. Tu voulais que la vie reprenne ce cadeau, reprenne ta vie d'orpheline, d'avant l'adoption pour ne te laisser que cet amour éternel que l'on avait pu te prodiguer.


"Tu m'as appris le courage des étoiles avant ton départ
Comment la lumière continue sans cesse, même après la mort
À bout de souffle, tu as expliqué l'infini
À quel point il est rare et magnifique de seulement exister"


Une voix s'éleva au-dessus de toutes tes pensées sur le bien, le mal, la vie, la mort, l'existence, la raison de l'existence, et cetera. Toutes ces questions semi-philosophiques semblaient prendre naissance dans l'esprit d'un homme trop saoul derrière un comptoir d'un bar des plus maux famés. Cette voix te saluait. Tu n'eus pas le courage de lever de suite tes yeux bleus à la pointe dorée - qui pouvait rappeler les siens - . À la place, tu gardas la tête blessée, baissée, et répondis à la salutation du bout de tes lèvres. Tu répondais certes, mais d'un ailleurs subconscient. Quelque part ou personne ne pouvait réellement te rejoindre sauf s'il avait le don de legilimencie bien entendu. Un corps s'installa à tes côtés. Le silence s'installa aussi entre les deux corps. Un silence un peu gêné, un peu timide. Bien, tu n'avais pas la force d'affronter l'impulsivité de ceux qui cherchait à comprendre telle ou telle réaction liant événement aux larmes qui perlèrent sur des joues trop blanches. Non, la silhouette féminine, que tu regardais mouvoir du coin de l’œil, semblait réfléchie, mature, calme. Mais le calme qui ressemblait étrangement à celui d'après la tempête. Comme cette impression, cette impression d’inachevé.


"Je suis si fatiguée d'être ici,
Etouffée par mes craintes enfantines,
Et si tu dois partir
J'aimerais que tu partes tout simplement.
Car l'ombre de ta présence persiste
Et elle ne me laissera pas en paix"



" Ne sois pas triste, quelle que soit l’ampleur de l’épreuve. Souviens-toi que ce qui t’arrive est un destin qui doit se réaliser et que l’obscurité de la nuit finit toujours par céder à la lumière du jour. " Tu laissas échapper un sourire. Un peu jaune, un peu d'accord, un peu forcé. Si c'était ça le destin, tu aurais bien voulu l'insulter le destin. Lui lancer des vilains gestes avec tes doigts et crier au loup. Mais jeu de main, jeu de vilain, alors tu ne te contentais seulement de crier, intérieurement bien sûr, que la vie était bien trop injuste en donnant d'une main pour reprendre de l'autre. C'était l'inacceptable. cette chose venue tout bousculer. Une erreur de là-haut, de la vie, du temps, de l'éphémère, que tu n'avais et n'as pas demandé. Tu restas silencieuse face à cette injustice, à cette voix féminine qui semblait avoir bien trop vécu pour une personne de son âge." C’est quoi ton p’tit nom ? " Cette fois-ci, tu fronças les sourcils avant de relever la tête. Pas de colère, pas de chagrin, mais pour refouler de nouvelles larmes. En relevant ta tête, en pointant ses iris des tiens, tu devenais, sans le vouloir, cet éphémère, ce fameux couperet, la guillotine. Belle et fine, subtile et brutale, effilée et tranchante. C'était ce premier regard plein de vie, celui où l'on ne peut dire au revoir tant il racontait de choses. Parfois, on ne pouvait même pas apercevoir ce premier regard avant le commencement, cette fois-ci. Le regard bleu acier à la pointe doucereuse de dorée, de lumière tranchait avec le vert du sien. Celui du fantôme d'un passé trop récent. La même détermination, mais pas la même chaleur. Le même objectif, mais pas le même chemin. La même douleur, mais pas le même remède. Si les poings et le sang avaient comblé la rage, de l'autre c'était l'amour et l'empathie qui comblait la perte.


"So I'm sorry to my unknown lover
The way you laid your eyes on me
In ways that no one ever could
And so it seems I broke your heart
My ignorance has struck again
I failed to see it from the start
Et je t'ai déchiré jusqu'à la fin"


Autumn. On m'appelle Autumn. Voix douce, affaiblie par la fatigue, par ces mois passés ici. Par la perte, par la solitude.  

"Si tu m'as expliqué l'infini
Et que je ne l'ai pas compris
Je n'aurais pu trouver de quoi écrire
Les derniers mots laissés de ton souvenir"
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Re: Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Elenna Benson, le  Mar 21 Avr - 22:43


« Je vais te dire un truc que tu sais déjà. Le soleil, les arcs en ciel, ce n’est pas le monde. Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves. Aussi grande et forte que tu sois, la vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n’importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie. Ce n’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne. On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir… Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile… l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé. L’essentiel, c’est de continuer la lutte. »

J’avais appris avec les années à me battre pour ce que j’aimais, pour ceux que j’aimais. Et je savais que le combat ne faisait que commencer. J’avais l’impression d’avoir vécu déjà trop de choses pour une si courte vie, mais si par moment j’avais été tenté de baisser les bras, j’avais repris du poil de la bête, grâce à Alexander, grâce aux beaux souvenirs que j’avais en mémoire. Ce n’était pas facile tous les jours, mais qui a dit que ça devait l’être ? Des hauts et des bas, des sourires et des pleurs, des combats et des embrassades. Cette existence nous malmenait, mais n’importe qui donnerait tout pour rester en vie. Aujourd’hui, c’était le souvenir encore frais de Laurae qui me torturait mais mon fiancé avait eu raison, elle n’aurait certainement pas souhaité que je me morfonde pendant des mois entiers. Juste quelques jours de plus, d’accord ?

Assise près de la fillette, je me mis à la détailler en toute discrétion. Je n’étais pas folle, plus j’humais son parfum, plus j’étais enivrée par la ressemblance qu’il avait avec celui de ma défunte amie. Si j’avais écouté mes instincts, je me serais rapprochée de la petite sorcière et l’aurais reniflé comme un chien en chasse. Mais je ne voulais pas l’effrayer, je devais déjà avoir l’air d’une aliénée. Son corps s’était mis à bouger légèrement, inconsciemment, mais cela me rassurait sur le fait qu’elle ait capté ma présence à ses côtés. Pourtant, malgré que j’aie lancé la conversation, il y eut un blanc qui me donna des frissons. J’étais une inconnue pour la petite. Elle m’avait quand même murmuré une salutation qu’un simple être humain n’aurait pas entendu. Ce fût ma tirade un peu compliquée qui la sortit de sa torpeur ainsi que la question qui lui était directement destinée. Je notais ses sourcils qui se fronçaient légèrement et sa bouille se redressa enfin vers moi. Mon sang se glaça pour de bon.

Ce n’était pas qu’une question d’odeur, elle était la copie conforme de Laurae. Enfin, pas exactement, mais je reconnaissais chaque particularité de ce visage que j’avais regardé tant de fois et dans tellement de situations différentes. Je venais de me décomposais comme si j’avais vu une morte-vivante. Mais c’était un peu le cas non ? Si vous m’aviez demandé d’imaginer l’ancienne Phénix quand elle était plus jeune, j’aurais fait le portait robot de la fillette face à moi. Ma bouche s’était ouverte légèrement, mes yeux ne clignaient plus et j’avais senti le sang quitter mon visage. Qui ressemblait à un zombie maintenant ? Le seul détail qui jurait, c’était ce regard azur. Pourtant, hypnotisée par la poupée, je me perdais dans ses beaux yeux. Il y avait quelque chose, ces pointes dorées sur ses iris étaient les mêmes que celle de Laurae. Si à l’époque elles se noyaient dans du vert, elles étaient aujourd’hui encore plus belles parmi ce bleu. La sorcière inclina de nouveau son visage vers le sol, prit le mouchoir dans sa petite main, soufflant un « merci » du bout des lèvres. Ses doigts qui frôlèrent les miens déclenchèrent une véritable tempête en moi, comme un choc électrique qui avait foncé vers mon système nerveux. Je n’arrivais plus à aligner deux pensées cohérentes et le faible sourire qui se dessina sur sa frimousse finit de me faire fondre. C’était ça, je me liquéfiais totalement devant une si petite chose.

"Autumn. On m'appelle Autumn. "

Autumn… L'automne est le printemps de l'hiver. Elle me faisait penser à tout sauf aux couleurs ternes de l’hiver. Je voyais en un elle un petit rayon de soleil. Elle était cette flamme qui venait de raviver mon âme. Ce n’était pas Laurae, mais j’en attendais presque autant de cette petite fille. C’était débile, j’accrochais mes espoirs à un si petit bout de femme. Pourtant, je me sentais plus légère, un nouveau poids qui s’envolait de mes épaules en deux jours. Quel plaisir. J’avais envie de compter les petites tâches de rousseurs qui parsemaient son visage avec autant de douceur que le mien. Mais il fallait se concentrer, parce que là, j’étais juste bouche bée comme si je me trouvais devant la chose la plus étrange du monde. Je me raclais la gorge.

" Tu peux garder le mouchoir… Autumn. Je m’appelle Elenna, à toi de choisir la façon dont tu préfèreras m’appeler. "

J’avais enfin retrouvé des couleurs, je lui souris avec toutes mes dents. Mon regard gris scrutait chaque détail que je pouvais analyser. Une véritable poupée, une jolie poupée. C’était tout trouvé, je savais comment moi je l’appellerai, dans mes pensées tout du moins. La jolie poupée avait réussi à capter toute mon attention avec quelques mots, seulement cinq, et un visage d’ange. Il fallait que je trouve quelque chose à lui dire, autre que « blblblblbl », parce que c’était la seule bouillie qui semblait faire tourner mon cerveau dès que je croisais ses yeux qui me rappelaient tant les siens.

" Tu es à Poudlard ? Quelle année et quelle maison ?... Attention à ta réponse, les blaireaux mordent ! "

Je laissais échapper un petit rire, frottant mon torse pour lui montrer le joli emblème des Poufsouffles qui était dessiné sur mon sweat noir. Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas souri aussi franchement, j’en avais presque mal aux joues. Un rayon de soleil, une jolie poupée que l’on voulait câliner. Je voulais savoir pourquoi elle pleurait, quels étaient ses maux. Je voulais la consoler et lui dire que tout allait s’arranger, que la douleur qu’elle soit physique ou non finissait toujours pas s’atténuer. Ma baguette dans ma main droite, je soufflais la formule du sortilège des oiseaux « Avis », faisant voleter une dizaine de petits oiseaux blancs autour de nous deux.
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Re: Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Lilith A. Strix, le  Jeu 23 Avr - 15:55

C'était étrange. Tu voyais dans les yeux de l'inconnue un tas de petites choses. Tu y voyais la même lueur éteinte que celle que tu avais trouvée chez ta pirate favorite, guide du ciel et de la mer, la Lizzie qui t'avait tant appris. C'était comme un regard vers un ailleurs, un passé résolu, nostalgique mais qui restait également très présent. Cette même lutte qui semblait enfermer le muscle battant de sa poitrine dans un carcan trop lourd à porter, mais plus encore à partager. Et puis, tu observais les traits de ce visage qui ne te rappelaient rien, personne. Que tu oublierais peut-être après cette conversation. Ce visage, avait les traits fatigués, était cerné de bleu comme le maquillage d'un clown un peu trop épuisé par les interruptions rocambolesques de certains événements de sa vie. Vie qui avait l'air de bien s'amuser, à rire de lui d'ailleurs. Et puis, cette pointe de peur que tu ne compris pas. La jeune femme en face d'elle avait peur. Mais peur de qui, de toi ? La petite gamine blessée de 11 printemps ? Son visage se figea, comme si elle avait vu la Méduse. Transformée en statue de sel, elle en prenait même la couleur. Tes yeux se firent inquiets. Cette femme était-elle folle ? C'était possible, après tout, elles étaient toutes deux dans le parc qui bordait l'Hôpital des sorciers. Tu ne jugeas en rien, ne réagissait pas. Tu observais seulement sa réaction, t'attendant au meilleur comme au pire. Les seuls gestes répétés étaient dirigés vers tes larmes que tu séchais grâce au tissu bienvenu qui t'avait été tendu.

Et puis, le fantôme que tu semblais être pour la femme laissa place à un personnage plus coloré, plus solaire. C'était devenue un soleil. Comme un espoir dans les yeux brillants de celle qui se faisait appeler Elenna. Elle était bien gentille avec toi et t'offrit le mouchoir sans rien attendre en retour. Tu lui souris de nouveau, extrêmement reconnaissante. Tu en aurais besoin, tu le savais, quand les aides-soignants ou policiers du monde magique viendront pour t'annoncer cette terrible nouvelle que tu attendais déjà depuis si longtemps. Tu voulais t'y préparer, mais tu savais au fond de ton coeur que c'était impossible. On ne pouvait pas se préparer à la perte d'un être cher. On ne pouvait pas s'y résoudre totalement. Pas à 11 ans du moins. Pas quand on n'avait pas de racines originelles et qu'on venait de perdre le premier et dernier ancrage d'une vie. C'était impossible. La gentille dame avait la mâchoire pendante, comme si elle voulait attraper les papillons et avoir leurs couleurs sur les lèvres. Tu te souviens des traces de rouge à lèvres de ta maman sur la joue de ton papa. Et ça te faisait rire un petit peu. Imaginez, un rouge à lèvres aux couleurs machaon. Quelle drôle de tâche ça aurait faite ! " Tu es à Poudlard . Quelle année et quelle maison ?... Attention à ta réponse, les blaireaux mordent ! ". La douce voix - et légèrement tremblante peut être - de la dame-papillon déchira à nouveau le silence. Elle avait une jolie voix elenna. c'était comme boire de l'eau fraîche en plein été après une randonnée sur les terres écossaises. La douceur de l'eau retirait le baiser salé de la mer sur la peau de tes lèvres. Et le rire de ta nouvelle amie d'un jour - ou plus peut-être - te soulagea d'un poids à toi aussi. Tu souris encore, dévoilant tes petites quenottes.

Oui, je suis à Poufsouffle. Bon. A vrai dire tu n'étais pas vraiment fière de faire partie de cette école. Pas vraiment fière de faire partie de cette maison non plus. La dernière fois que tu y avais mis les pieds, c'était pendant l'annonce de la mort d'une te tes camarades dans l'un des dortoirs d'Helga Poufsouffle. Jade Wilder qu'elle s’appelait la fille. Tu détestais ce château aussi. Il te paraissait froid, trop grand, et certains étudiants étaient détestables. Tu avais envoyé une lettre à Monsieur Hugh d'ailleurs, pour lui parler de tout ça. Il t'avait gentiment répondu pour que tu visites la boutique dans laquelle il travaillait pour t'apprendre deux trois petites choses, mais tu n'avais pas encore eu l'occasion d'y aller. Vacances en France, retour et accident. Puis... coma. Et... la voilà ici, avec la drôle de gentille dame qui semblait la prendre soit pour un fantôme, soit pour un trésor des plus chers. ce qui te mettait un peu mal à l'aise, mais tu aimais sa compagnie. Tu l'appréciais grandement même. Alors tu cherchas à en savoir un peu plus sur cet étrange personnage aux yeux ailleurs, à la lueur des batailles et au sourire sincère. Vous étiez à Poufsouffle aussi Madame Elen' ? Par Morrígan, le monde peut sembler si petit... comme moi !" Tu rias de bon cœur. Encore.

- Vous êtes ici parce que vous êtes blessée ? Tu pointas son cœur de ton petit doigt bandé. tu ne voyais aucune blessure apparente, et elle semblait saine d'esprit. Il existait différentes blessures. Nous pouvions être blessées physiquement, mentalement... mais aussi dans notre être profond... bref. Être blessé. On pouvait être porteur de toutes sortes de maux. Autumn elle, c'était des dégâts magiques couplés aux dégâts matériels et une petite pointe d’amnésie. Et la dame ? Quelle était son histoire à cette gentille dame ?
Elenna Benson
Elenna Benson
Poufsouffle
Poufsouffle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Arithmancie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Loup-Garou


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Re: Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Elenna Benson, le  Mar 28 Avr - 2:25


« Tout me paraît tellement surfait. Cette idée que de bonnes choses arrivent aux gens bons et qu’il y a de la magie dans ce monde et que les plus vertueux pourront en bénéficier. Trop de gens biens souffrent sur cette Terre pour que ce genre de théorie soit vraie et trop de prières restent sans réponse. Chacun d’entre nous essaye de ne pas voir à quel point ce monde est corrompu et triste, on persiste à dire que tout finira par s’arranger, que tout se passera bien mais ce n’est pas toujours le cas. Et quand on s’en rend compte, on ne peut pas revenir en arrière. Il n’y a aucune magie dans ce monde, plus depuis quelques jours, plus depuis qu’elle n’est plus là.

Vous êtes-vous jamais demandés comment serait le monde si vous n’étiez plus là ? Comment réagiraient les gens autour de vous ? Quoique vous imaginiez, vous vous trompez. La mort n’a rien de romantique, elle est sombre et si vaste qu’elle peut engloutir n’importe lequel d’entre nous. La tristesse est comme un voleur dans la nuit, silencieux, incontrôlable, injuste. J’avais entendu ces voix dans le silence de la forêt, j’avais entendu ces murmures dans le vent. Ils disaient que dans ses meilleurs jours, elle pouvait voler. Maintenant, elle le peut.
»

Comment pouvais-je lui dire ? Comment lui expliquer tout ce que je voyais dans son regard ? Elle était si jeune, comprendrait-elle ? Certainement pas, mais je voulais la prendre dans mes bras, faire cesser ses larmes. Je voulais lui dire que plus jamais je ne la quitterais. Je pouvais être pour elle ce qu’elle souhaitait que je sois : une amie, une mère, une sœur, un professeur ou même un exemple. J’avais besoin d’être les lèvres qui embrasseraient son front après l’avoir bordé, d’être celle qui la féliciterait d’avoir fait une bonne action, d’être le regard noir qui la gronderait parfois. Je voulais être un tout pour cette jolie poupée à l’effigie parfaite de mon amie perdue.

" Oui, je suis à Poufsouffle. "

La petite voix me ramena à la réalité et m’arracha un énième sourire. Mes joues commençaient à me faire souffrir. J’avais l’impression que cela faisait une éternité que je n’avais pas autant sourire. Comment un si petit être pouvait être la cause de mon bonheur éphémère ? A vrai dire, je m’en foutais. Je voulais juste profiter de l’instant présent, de sa présence. Est-ce que la mienne la rassurait ? Je l’espérais.

" Vous étiez à Poufsouffle aussi Madame Elen' ? Par Morrígan, le monde peut sembler si petit... comme moi ! "

Un léger rire s’échappa de ses lèvres, me faisant craquer une fois de plus. J’affichais un sourire niais, attendrie par la jolie poupée assise à mes côtés. Pourtant, j’aurais pu m’attendre à tout sauf aux prochains mots qu’elle allait dire à voix haute.

" Vous êtes ici parce que vous êtes blessée ? "

Sa petite main s’avança vers ma poitrine et le bout de son index se déposa juste là, juste sur mon cœur meurtri par les aléas de la vie. Un simple geste qui me donna envie de chialer. J’avais besoin de pleurer, encore et encore, parce que c’était le seul moyen que je connaissais pour faire disparaître ce poids qui me pesait beaucoup trop. Ma vue se brouilla légèrement, envahie par quelques larmes que je contrôlais bien vite pour leur éviter de rouler sur mes joues. J’effaçais cette tristesse en un sourire et remuais le bout de mon nez pour occuper mes pensées, comme à mon habitude. Que pouvais-je bien lui répondre ? Oui j’étais blessée et je souffrais plus que jamais. J’en avais enduré face aux Mangemorts plus que ce que mon petit corps pouvait le supporter mais j’aurais accepté volontiers de revivre tout si cela pouvait faire revenir Laurae à mes côtés. Allez-y, mutilez-moi encore, je survivrais. Mais la perte d’un être cher, je ne m’y étais jamais préparée et c’était bien plus douloureux que ce que racontaient les légendes passées.

" Tu n’es pas si petite ! Tu as encore toute la vie devant toi pour grandir alors que moi… Regarde ça, on dirait une naine ! "

Je me levais, faisais un petit tour sur moi-même, faisant glisser mes mains de bas en haut sur mon corps pour illustrer mes propos et profitant pour lui montrer le beau blaireau qui trahissait mon appartenance à la même maison qu’elle à Poudlard. Je n’avais jamais complexé sur ma taille, je cherchais juste à penser à autre chose. Je cherchais juste une réponse valable à lui donner. Est-ce qu’il fallait lui dire la vérité ou lui mentir ? Tôt ou tard, la vie serait une garce avec elle, si cela n’était pas déjà fait d’ailleurs. Alors je décidais de jouer la franchise, repoussant tous les mensonges que je m’étais imaginée en quelques secondes. Je me rassis à ses côtés, un peu plus proche d’elle cette fois-ci.

" Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre. J’ai aimé plus que je ne pouvais l’imaginer une amie. Une amie fidèle comme il en existe peu, j’aurais aimé qu’elle soit avec moi pour toujours. Mais la vie en a décidé autrement… Elle me manque. C’est atroce, elle me manque tellement. C’est pas par vagues, c’est constant. Tout le temps, sans répits. Je sais que c’est dur d’être celle qui s’en va. Mais par Merlin, c’est pas non plus facile d’être celle qui reste. "

Je ne m’étais pas imaginé le bien fou que cela me faisait. Je parlais comme si j’étais seule, peut-être était-ce plus pour moi-même que pour la petite sorcière après tout. Dans ce regard azur, j’y voyais toute la sagesse à venir et bien que mon discours soit complexe, j’espérais qu’elle ne comprenne la nuance. Je voulais qu’elle voie le monde à travers mes yeux. C’était une peinture aux couleurs plus différentes les unes que les autres. Parfois elles étaient éblouissantes, dansantes et d’autres fois, plus sombres, plus douces. Chaque mot que je prononçais me faisait réaliser. C’était la première fois que je parlais à voix haute de ce que je ressentais.

" Oui, je suis blessée, ici. Je l’imitais, pointant l’organe qui me tenait en vie, caché bien au chaud dans ma poitrine. Parce que parfois, les blessures ne sont pas seulement physiques. Mais ce n’est pas une fatalité. Les blessures se referment, elles se soignent. On se relève et on grandit. Un pas après l’autre. Et heureusement, il y a toujours des personnes merveilleuses qui croisent notre route. Comment t’es-tu blessée toi ? Je lui tendais ma main. Tu veux marcher un peu ? "

Lilith A. Strix
Lilith A. Strix
Poufsouffle
Poufsouffle
Année à Poudlard : Troisième année

Matière optionnelle : Divination

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


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Re: Le Fruit pourri tombé de l'Arbre Inconnu [Abandonné]
Lilith A. Strix, le  Lun 8 Juin - 10:52

Autour des deux corps, les oiseaux enchantés piaillaient, voltigeaient, s'amusaient. C'était comme des images d'un temps passé. c'était comme la métaphore de tes premiers pas, de tes premiers mots, de ton premier sourire, de ton rire... et de ta vie avant tout ça. Chamailleries, blagues, bonheur... Mais tes yeux ne s'attardèrent pas sur le magnifique sortilège que la jeune femme avait réalisé plus tôt. D'habitude, tu aurais exprimé toute ton admiration, les yeux émerveillés par tant de jolie magie. Mais à ce moment précis, c'était plus que différent. Différent parce que vous étiez deux sur ce banc. Différent parce que vous partagiez des douleurs bien plus que physique. Différent parce qu'elle était là, l'inconnue qui montrait plus de chaleur que toutes les personnes qui t'avaient soigné réuni. Différent parce que tu semblais, sans le vouloir, lui influer de l'espoir sans trop savoir comment. Différent parce que même si ça avait l'air d'une discussion banale, superficielle, il y avait des codes camouflés, des mots sortis que seuls les victimes de la vie pouvait comprendre, et voir la profondeur de la chose. Face à un tel tableau, tu ne peux que sourire. Sincèrement. Pas de chaleur, mais plutôt d’apaisement. Étrange non ?

Elle riait la jolie Madame Elen'. Elle se levait et montrait au monde pétillant, caché dans tes yeux bleus, le contraste entre sa taille et la taille de la vie. Tu souris encore. Elle semblait danser comme une figurine de porcelaine dans une boîte à musique, tournant sur elle-même. Montrant certes sa taille, mais toi tu y voyais sa force. Comment garder le sourire, comment montrer sa chaleur, comment se montrer ouverte à une môme pitoyablement bandée après tout le mal qu'on a pu vivre ? Comment ce corps n'a-t-il pas fini écrasé par la perte et l'abandon? Là, une étincelle. Tu compris. Ce n'était pas un choix. C'était une obligation. Une armure. Une tentative d'avancer pour ne pas piétiner dans le marais de la désolation. Pour ne pas mourir ensevelie par la peine et la douleur. Garder des moments de joie, c'était donner un coup de pied dans la fourmilière. Tu l'admirais pour ça. Peu de monde pouvait se vanter d'essayer d'aller de l'avant. Certains se seraient apitoyé sur leurs sorts, se seraient faits violence, et auraient cherché des boucs émissaires à tous les malheurs du monde. Pour finalement lutter, lutter et encore lutter en vain. Parce qu'ils ne sauraient faire que ça, finalement. Être bon pour blesser, tuer, protéger. Seulement pour ça. C'était malsain.

Et... la douleur était sans doute revenue. Puisque le corps, force de la nature, s'était reposé près de toi. Comme une barque se reposait près de son ancre. Mais qui était la barque, et qui était l'ancre finalement? Sa voix était moins joviale. Plus, nostalgique peut-être? Un peu triste, mais également... joyeuse? Comme si on se remémorait des souvenirs lointain, oublié de tous, sauf d'elle. " Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre. J’ai aimé plus que je ne pouvais l’imaginer une amie. Une amie fidèle comme il en existe peu, j’aurais aimé qu’elle soit avec moi pour toujours. Mais la vie en a décidé autrement… Elle me manque. C’est atroce, elle me manque tellement.  Ce n'est pas par vagues, c’est constant. Tout le temps, sans répit. Je sais que c’est dur d’être celle qui s’en va. Mais par Merlin, ce n'est pas non plus facile d’être celle qui reste. " Oui. Elle aussi avait connu la perte. Voulait-elle dire par là qu'elle ne voulait plus aimer par peur de perdre quelqu'un ? Quelle erreur ! Cela sonnait comme mourir à petit feu non ? L'humain était fait pour aimer, pour détruire aussi... mais surtout pour aimer. Parce que c'est dans son désir, dans son amour pour les choses, matérielles ou non, que l'humain détruisait. Mais toi, tu ne comprenais pas encore cette notion de "partir". Enfin si... mais tu étais encore trop jeune pour comprendre ce qu'était cette situation de celui qui reste et celui qui part. Tu avais certes perdu ta famille génitrice, et tes parents adoptifs, mais ils étaient... seulement perdu non ? Elle allait les retrouver! " Oui, je suis blessée, ici." Elle pointa comme toi plus tôt, le cœur qui battait dans sa poitrine. "Parce que parfois, les blessures ne sont pas seulement physiques. Mais ce n’est pas une fatalité. Les blessures se referment, elles se soignent. On se relève et on grandit. Un pas après l’autre. Et heureusement, il y a toujours des personnes merveilleuses qui croisent notre route. Comment t’es-tu blessée toi ? Je lui tendais ma main. Tu veux marcher un peu ? "


L'histoire qu'elle racontait était triste. Mais tu étais persuadée d'une chose. Ce n'était pas la fin. Elle savait, qu'un jour, cette drôle de madame Elen' trouvera quelqu'un de merveilleux comme elle l'avait dit plus tôt. C'était une question d'équilibre. Un grand malheur pour un grand bonheur. Il fallait seulement rester opportuniste et croire à sa bonne étoile. Oui la vie était complexe... mais il fallait aussi l'avouer, l'humain la rendait encore plus difficile non ? Si tout le monde arrivait à penser un peu plus avec la raison et moins avec le cœur, ça serait plus facile. Mais là encore, c'était très difficile. Cycle vicieux de la vie. Cycle éternel... la vie dans son ensemble n’était finalement qu'un cercle infini. "Madame Elen'? Si cette personne est aussi fidèle et loyale que vous le dites, c'est qu'elle restera toujours avec vous, où qu'elle soit! Non ?". Tu lui souris. Tu avais toujours considéré l'amour comme quelque chose de fort. De très fort. De tellement fort que son pouvoir, mal utilisé, pouvait être fatal. Mais dans ce petit corps fort de jeune femme, tu savais que ce pouvoir était bien au chaud. Tu pris la main de la jeune femme et tu te levas. Tu n'étais pas contre un peu de marche. Ce simple geste signifiait ton accord. Pas besoin de briser le silence pour des broutilles, la bulle qu'avait formée cette discussion entre les deux âmes ne devaient pas être brisée.

"Je sais pas trop comment je me suis blessée...". Tu essayas de te remémorer l'accident. L'effort te donnait un peu le tournis, mais tu devais être sur une position égale avec la drôle de dame. En effet, ne pas parler de sa propre douleur face à quelqu'un qui s'était ouvert donnait un pouvoir incommensurable sur l'autre personne qui avait fait assez confiance pour parler. Alors, il fallait que tu fasses toi aussi, l'effort. "J'étais avec les Strix, ma famille adoptive en France. On était revenu de vacance quand...", tu fronces les sourcils. C'était encore un peu flou... Mais il y avait les bruits, les odeurs, la fumée, les cris, le silence après le fracas, et la couleur du coquelicot sur le pare-brise. "Il y a eu un accident avec la voiture de maman... Je ne sais pas comment ça s'est produit, mais j'ai senti une sorte de secousse...puis plus rien, comme si on volait... et puis...". Non ta tête faisait trop mal. Tu n'arrivais pas. Amnésie qu'ils avaient appelé ça les Blouses-Blanches. "Et puis j'ai vu des images dans les coquelicots sur le pare-brise... mais je m'en souviens pas. D'après les médecins, j'ai marché jusqu'au Ministère avant d'être pris en charge... mais ça non plus je ne m'en souviens pas. Depuis... je cherche mes parents. Je crois que je les ai perdu aussi comme ton amie.". Tu hausses les épaules. Tu n'arrivais pas encore à y croire. Ce n'était pas officiel malgré les nombreux mois passés à l'Hôpital Sainte-Mangouste. Tu avais beaucoup trop mal à la tête pour continuer à réfléchir sur l'accident et tes blessures. Alors tu changeas de sujet, vers la beauté de la nostalgie. "Elle était comment ?". Tu lui souriais, sincèrement. Se rappeler les bons souvenirs, même d'une personne perdue, c'était toujours une sorte de baume. Un moyen de faire le deuil. Enfin... c'était ton impression. En tout cas, tu l'encourageais de ton regard et de ton sourire enfantin.
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