Il était assez rare que je croise ma sœur dans l'école, tout du moins volontairement. En général nous échangions simplement une regard ou quelques mots et rien de plus. Peut-être par ce qu'elle est très attachée à sa maison et qu'elle ne se voit pas discuter avec une griffondor. Mais aujourd'hui avait été différents. Elle m'avait demandé en personne le matin même si nous pouvions manger ensemble le midi. Bien entendu, je lui ai dit oui !
Nous nous sommes rejoint avant d'entrer dans la grande salle et une fois la porte franchie, elle m'a demandé de la suivre. Je n'y avait pas du tout pensé, mais Awanne m'a conduite jusqu'à sa table, celle des Serpentards. A vrai dire je ne m'y était jamais assise. Il faut dire que je n'ai pas d'amis dans cette maison. Au début elle ne disait rien et avait l'air plutôt préoccupé, j'ai alors essayé de lui parler. Elle m'a rapidement coupé pour m'expliquer ce pourquoi nous étions là au départ. Ma sœur m'a alors annoncée une étrange nouvelle, apparemment nos parents ne souhaitaient pas nous voir rentrer en France cette été. Elle préféra ne pas me donner trop d'informations, enfin je suppose qu'elle n'en avait pas beaucoup non plus. Lorsque j'ai commencé à poser trop de questions, elle s'empressa de finir et partie rapidement. Je avais l'impression qu'elle ne me disait pas tout, mais à cette instant je ne réfléchi pas trop. Je préférai me dépêcher un peu histoire de ne pas rester seul trop longtemps à cette table.

A la suite de cette conversation pour le moins étrange, je suis sortie. Il faisait un temps magnifique pour l'hiver. Je ne veux pas dire un soleil radieux, mais plutôt quelques magnifiques flocons qui tournoyait dans les airs.
L'idée de cette annonce me hantait un peu, pourquoi Awanne m'avait-elle fait tout ce cérémonial uniquement pour me dire qu'on passerait l'été en Ecosse. Après tout, qu'on soit seul en France ou ici, cela ne changerai rien. En plus, là bas nous n'avions pas grand monde alors qu'en Angleterre il y a tous nos amis d'école. Je commençai alors à me demander si c'était réellement la raison pour laquelle elle voulait me voir.
Malheureusement pour mes pensées, la beauté hivernal ne dura pas très longtemps. Elle finit par se transformer en bourrasque qui fouettent le visage et qui te trempe jusqu'au os. Après une course la plus rapide possible dans le parc puis à l’intérieur du château, je suis enfin revenu dans ma salle commune. Il restait dieu merci quelques places devant la cheminer. En arrivant devant, j'ai retiré ma cape et je me suis assise au sol sert, mais juste devant les flammes, histoire de me réchauffer et de me sécher.
Une feuille et une plume pour éclaircir tout ça, enfin si c'est possible. J'étais maintenant sûr que ma sœur me cachait quelque chose. J'allai commencer à noté lorsque une petite boule de poile vint vers moi. Je l'ai rapidement reconnu, c'était Duchesse, le fléreur d'Awanne et elle posa devant moi une enveloppe verte. Elle me regarda rapidement surement pour vérifier que je l'avais vu puis elle repartie aussitôt. J'ai ouvert le papier et cela confirma mon inquiétude, elle ne m'avait pas tout dit et en plus si elle demandait également Daisy, c'est que tout ça était bien plus grave que de ne pas rentrer en France. J'ai alors rangé ma plume et mon papier, j'enverrai quelque chose après cette future annonce. Assise en tailleur, j'ai alors posé mes coudes sur mes genoux puis mon visage dans mes mains histoire de me concentrer un peu et éventuellement, d'imaginer ce pour quoi Awanne voulait nous voir.

Une nouvelle venue dans la salle commune me tire de mes ennuyeuses conjectures. Elle doit être en troisième ou quatrième année, parce que ça fait quelques années déjà que je la croise, de temps à autres, dans la tour de Gryffondor. Je m'apprête à détourner le regard, pas plus intéressée par son arrivée que par la présence des autres dans la pièce, lorsque je vois un fléreur s'approcher d'elle et déposer une enveloppe verte à ses pieds. Curieuse, j'observe la réaction de Maliya tandis qu'elle ouvre l'enveloppe et lit rapidement la lettre qu'elle contient. Je la vois changer de visage, elle est visiblement inquiète. Que peut-il bien se passer de trépidant dans la vie de cette demoiselle ?

À pas de loups, je me lève et m'approche de Maliya pour lire par-dessus son épaule. Mes yeux se posent d'abord sur le bas de la page, et je lis le nom d'Awanne, sa grande sœur qui, elle, ne m'est pas étrangère puisqu'elle n'a qu'un an de plus que moi. Je ne suis pas amie avec elle, loin s'en faut (je n'aime pas la compagnie des Serpentard en général), mais son nom est bien connu à l'école. Le temps que j'essaie de lire ce qu'Awanne a écrit à sa cadette, celle-ci replie la lettre et s'applique à ranger une plume et un parchemin qu'elle avait préalablement disposés devant elle. *Mince !* ma curiosité mal placée ne sera pas satisfaite ! Quoi que...

J'entre dans le champ de vision de Maliya et m'agenouille à ses côtés. Les mains sur les cuisses, les yeux scrutateurs, je plonge mon regard dans celui de l'adolescente et lui demande : "Qu'est-ce qu'elle te veut la Serpentard ?" Entrée en matière provocante, mais je ne peux m'empêcher de considérer les plus jeunes comme des êtres à l'esprit fragile et malléable. Souvent, mon attitude directe les déstabilise tellement qu'ils n'osent pas me répondre méchamment. De quel bois est faite Maliya ?

Une présence pas très discrète vint interrompre ma réflexion.

"Qu'est-ce qu'elle te veut la Serpentard ?"

Il me fallut bien une seconde pour comprendre que l'on s'adressait à moi et pourquoi. Il se trouve, que c'était une jeune fille de ma maison, je l'avais déjà vu bien sûr, mais je n'avais pas souvenir de lui avoir déjà parlé. Alors pourquoi venait-elle me parler et sur ce ton en plus !

"Tu lis mon courrier ?!" Dis-je étonnée.

Bon après tout si elle l'avait vraiment lu, elle ne m'aurait pas demandé ce que contenait la lettre.

"LA Serpentard, déjà c'est ma sœur et en plus je ne vois pas en quoi ça te regarde !" Je m'étais peut-être un peu emportée donc à la suite de ces quelques mots, je repris calmement. "A vrai dire, elle ne comporte rien pour le moment, juste une instruction. J'en saurai plus plus tard."

Donc, Awanne voulait nous voir, mais pas tout de suite, ça n'a pas de sens, si c'était grave, elle nous l'aurait dit le plus vite possible non ? Ou alors elle a besoin de temps pour réfléchir à quoi nous dire ou quoi faire une fois qu'elle nous l'aura dit. Si c'est ça, c'est que ça doit être encore plus grave que ce que je peux imaginer. Et si papa ou maman était mort ? Mais dans ce cas pourquoi demander à Daisy d'être là ? Papa l'a peut-être mise sur son testament ! Non, ça ne doit pas être ça. Dans tous les cas, je verrais vendredi du coup.

Elle ne serait pas un peu curieuse la cinquième année part hasard ? Mais ça va, elle n'a pas l'air d'avoir de mauvaises intentions.

J'esquisse un sourire en coin et un mouvement de recul surpris face à la réaction de Maliya. Elle a pas froid aux yeux. C'est bien. C'est digne d'une Gryffondor. L'air de rien, elle me fournit les informations dont j'ai besoin. À savoir le contenu de la lettre. A-t-elle envie de parler ou est-elle juste irréfléchie ? Ou peut-être aime-t-elle d'office ma compagnie ? J'adopte une moue d'indifférence en attendant d'en savoir plus et m'installe à côté d'elle sans attendre qu'elle me le propose. "Ah ouais ? Quel genre d'instruction ?" Je connais Awanne de réputation seulement, mais quoi qu'il en soit, elle n'est pas de ma maison. Alors par principe, je me méfie. À mon sens, seuls les Gryffondor sont dignes de respect et de confiance. Et quelques Pouffy, éventuellement...

Et c'est toujours bon d'avoir des "fratries" dans la poche. Comme ça, si un jour Awanne me cherche des noises, je pourrais toujours me servir de ma relation avec sa cadette. On sait jamais. Mieux vaut prévenir que guérir ! "Tu es en troisième Année, c'est ça ?" je demande à Maliya histoire de lui montrer mes intentions pacifiques. "T'as choisi quoi comme option ?"

- Ah ouais ? Quel genre d'instruction ?

Je trouvai les questions de jeune fille en face de moi légèrement déplacées mais après tout, ses intentions n'ont pas l'air mauvaises et les informations dont je dispose, ne sont pas très importantes.

- J'ai un lieu, une heure et je ne dois pas être accompagnée

Bon, après tout je ne comptait pas aller voir ma sœur avec une dizaine de personne non plus ! Mais il faut dire qu'expliquer à tous, désolé, je dois aller voir ma soeur et je dois il aller absolument seul, et bien ce n'est pas très discret.

- Tu es en troisième Année, c'est ça ? T'as choisi quoi comme option ?

He bah c'est partie pour un petit interrogatoire... Je ne vois pas vraiment pourquoi elle s’intéresse à ça par ce qu'on est pas dans la même année, mais s’ouate, allons-y.

- Non, je suis en quatrième année et j'ai choisie la médicomagie, en fait je ne savais pas trop quoi prendre et je me suit dit que c'était le plus utile. Et toi ? t'as prit quoi ?

Et c'est quoi les prochaine question ? tu veux devenir mon amie gnagnagan... gnagnagna... Houlà, je pense comme les serpentard là, je ressemble peut-être plus à Awanne que ce que j'imagine...