Ohana means family... [Abandonné

Saison 31 - Printemps, en soirée.
Autorisation d'Azénor Philaester.
LA accordé par Alexander.

Ohana means Family...

« Un chien se fiche éperdument des grosses voitures des belles maisons ou des vêtements de marque. Un morceau de bois à mordiller, ça lui va très bien. Les chiens se moquent que vous soyez riches ou pauvres, beaux ou laids, intelligents ou bêtes, donnez-lui de l’amour et il vous en donnera. Combien d’humains sont capables de ça ? Combien de gens sont capables de vous donner le sentiment que vous comptez vraiment pour eux ? Combien de gens arrivent à vous donner l’impression que vous êtes unique au monde ? »

Peu, très peu de personnes rentraient dans cette catégorie. Je me foutais d’être aimée, appréciée, désirée, je voulais juste être acceptée telle que j’étais. Il n’y avait qu’un seul endroit où j’avais ressenti cela : l’Ordre du Phénix. Ce petit groupe de gens, plus différents les uns que les autres, avec leurs défauts et leurs qualités. Par moment, souvent même, j’avais eu envie de leur taper sur la tête, puis d’autres fois, c’était de les serrer dans mes bras qui me rendait le sourire. J’avais toujours considéré notre ordre comme une seconde famille. Ou plutôt mon unique famille, n’ayant pas connu celle qui m’avait vu naître. Tout le monde sait qu’on ne choisit pas son arbre généalogique, mais on peut choisir ses amis. Et dans un univers où seul compte votre puissance et votre compte en banque, mieux vaut avoir des alliés. Nos meilleurs amis peuvent parfois nous faire péter les plombs mais il faut bien reconnaître que sans eux, on serait un peu perdu. Et les personnes à qui j’avais proposé ce soir de nous retrouver, étaient ceux qui se rapprochaient le plus de la définition que j’avais de l’amitié.

« Vous savez, on peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. » Un grand homme l’avait dit, un fameux Albus Dumbledore, l’un des plus célèbres directeurs de l’école de sorcellerie de Poudlard. Alors si Albus l’avait dit, Albus avait raison ! Je voulais retrouver du bonheur à l’état pur et j’étais sur la bonne voie. Un retour aux sources, un nouvel boulot, un mariage à préparer et une bonne cuite entre amis. J’avais plus que n’importe qui besoin de cette soirée. En un coup de baguette magique, j’avais envoyé un patronus à Izsa, Lilith et Amy puis en un sourire angélique, j’avais convaincu Alexander de m’accompagner. S’il y avait bien quelqu’un sur cette planète qui avait vu ma souffrance de bien trop près, c’était mon fiancé. Et j’étais persuadée qu’il souhaiterait autant que moi, oublier tout cela le temps d’une soirée.

Après ma journée de travail, j’étais rentrée rapidement, fermant la boutique à vitesse grand V. L’impatience. C’était certainement l’un de mes principaux défauts mais je le vivais plutôt bien à vrai dire. Surexcitée, incapable de tenir en place, je m’occupais d’Eden, l’épuisant un peu lors d’une balade, attendant patiemment que le garde-chasse de Poudlard rentre à la maison. Après un bon bain chaud et une heure à traînouiller entre le lit et la salle de bains, je fus aussi ravie que le Golden quand la porte de la maison s’ouvrit. En quelques petits bonds, je descendais les marches pour rejoindre le beau russe, m’accrochais à son cou et l’attirais à l’étage sous la douche entre deux baisers. Autant vous dire, qu’il nous fallut encore de longues minutes avant d’être propres… Ramenée à la réalité par les grommellements du sorcier, je regardais rapidement l’heure. Il avait toujours raison cet homme ou ça se passait comment ? Nous allions finir par être en retard avec tout cet amour qui en ferait vomir plus d’un. Il enfilait un jean, un t-shirt blanc et son blouson en cuir, manquant de me faire craquer une nouvelle fois. Ce n’était pas un mythe, cette matière virile rendait les hommes toujours plus sexy. Ma petite personne opta pour une jolie robe blanche à bretelles, pas trop habillée mais pas trop moche non plus. Je me hissais sur une grande paire de talons noirs, histoire de rattraper un peu la taille de géant de mon homme. Un petit coup de maquillage pour moi, des râles en plus pour Alexander, et nous étions fin prêts.

Bras dessus, bras dessous, un dernier baiser avant de retrouver la chasteté… CRAC.

Rendez-vous au Chaudron Baveur en début de soirée, c’était ça le deal non ? Avec un peu de chance, nous serions les premiers arrivés, ce qui voulait dire… Les premiers servis, ouaaaaais ! Débordante d’énergie comme une pile électrique, j’entraînais le beau blond avec moi. J’avais l’impression d’être montée sur ressort, j’étais si impatiente de les revoir, tous. Enfin presque tous. Est-ce que le bar avait changé avec les années ? Sûrement, mais je ne m’en étais pas encore aperçu. Retrouverais-je Noah derrière le comptoir ? Probablement pas, mais je n’étais pas là pour elle aujourd’hui. C’était certainement très égoïste de ma part, mais c’était uniquement pour moi et mon besoin de renouer avec mes anciens alliés que je mettais les pieds dans cet établissement après tant d’années.

La porte à peine poussée, une vague de chaleur et un parfum d’alcool vinrent me caresser le visage. Un sourire encore plus grand s’étira sur ma frimousse. Je jetais un regard rapide dans la pièce principale, cherchant une silhouette que j’aurais pu reconnaître. Mais je n’en avais pas réellement besoin. Aucune odeur familière ne vint chatouiller le bout de mon nez qui remua légèrement. Ils n’étaient pas encore arrivés ces vils petits chenapans. Il y avait un fumet qui me rappelait quelqu’un, mais impossible de savoir qui et je n’étais pas ici pour mener une quelconque enquête. Ma petite main dans celle d’Alex, je le tirais sans plus attendre vers l’une des grandes tables situées près des fenêtres. Il nous fallait un peu de place si nous voulions pouvoir tous nous asseoir et être à l’aise.

" Alléééééé ! Viens ! On va se mettre là-bas. Les autres ne sont pas encore là, je n’ai rien senti. "

Je fonçais vers la table comme une gamine qui avait vu du coloriage à faire et m’installais confortablement, tapotant sur le bois du banc pour y inviter le gros matou. Et de deux, plus que trois autres qui, potentiellement, auraient accepté l’invitation. A boire tavernier ! Patience Elenna, il fallait attendre les autres invités. Ma gorge était un peu sèche, sûrement due à la douche trop chaude. La température de l’eau bien entendu, n’allez pas de suite penser à quoique ce soit d’autre…

Le Chaudron Baveur

Réponse pour les anciens Pious.

LA d'Izsa accordé. Et je laisse mon LA ~~éternel~~ aux autres membres de ce RP

Lilith et Izsa avait reçu un message par patronus il y avait 3 jours de cela. Un message venant de leur ancienne chef, la seule, l'unique Elenna.
Cette dernière les invitait à "boire un verre" au Chaudron Baveur. Sur le coup, Lilith n'avait pas pu réprimer un frisson de méfiance. Quelques jours auparavant, elle avait déjà reçu une invitation de la Louve. Invitation qui avait bien failli se terminer par son décès par étouffement pour l'ancienne lionne ! Evidement, elle avait tout raconté à sa colocataire: depuis l'attaque injustifiée d'Elenna jusqu'à leur réconciliation, sans oublier l'intervention salvatrice d'Alexander.
Les deux jeunes sorcières décidèrent tout de même bien vite de s'y rendre. Et le soir du troisième jour arriva bien vite.
L'une et l'autre se préparèrent tout en se remémorant les bons moments qu'elles avaient pu vivre lorsqu'elles faisaient toutes le deux partie de l'Ordre. Sans même avoir besoin de se le dire, elles évitaient aussi de parler des drames qui avaient endeuillé cette famille de substitution. Izsa était toujours une Phénix - une des plus anciennes si Lilith avait bien compris - mais elle restait très discrète sur ce qui se passait là bas maintenant. Malgré la frustration que cela engendrait chez l'ancienne Gryffondor, cette dernière ne lui en tenait pas rigueur. Elle savait ce que cela impliquait.

Une fois prête, elles prirent leurs baguettes, leurs sacs respectifs et se rendirent à pieds jusqu'à l'entrée du Chaudron Baveur. L'air frais de ce début de soirée de printemps faisait du bien. Lilith enfila sa veste à mi-chemin, ne sachant pas si les frissons qu'elle ressentait étaient du au froid du vent ou à l'appréhenssion. Avec Izsa, elle décida donc de poser la question qui la tracassait à son amie.

- A ton avis, qui est invité ce soir ? Tu es sure que je suis la bienvenue ?

Vu l'accueil froid que lui avait réservé Elenna et l'impression antipathique qu'elle avait du laisser à Amy, Lilith n'était plus vraiment sûre d'être à sa place au milieu de cette réunion des anciens...

Finalement, elles arrivèrent devant le bar et entrèrent. Une vague odeur de bois et d'alcool chatouilla les narines de la sorcière. Un sourire nerveux sur le visage, elle scruta la salle et repéra le couple de l'Est déjà assis autour d'une table proche de la fenêtre. La lumière légère du crépuscule éclairait le visage de la louve. Prêt d'eux, une jolie et gracieuse sorcière prenait leur commande. Visiblement, elle les connaissait mais peu lui importait de déranger une conversation personnelle. Elle s'avança, s'assit à coté d'Alexander et salua tout le monde pensant qu'Izsa suivrait très certainement le mouvement.

- Bonsoir. On est les deuxièmes à ce que je vois ! Elle s'adressa ensuite plus particulièrement à Elenna Remise de tes émotions ? Et hop, les pieds dans le plat... On attend encore du monde ? On commande quand même ou pas ?

A la fin de sa phrase, Lilith adressa un sourire poli à la patronne du Chaudron Baveur, attendant la réponse de ses amis pour réagir. Clairement, la jeune femme parlait trop afin de cacher son malaise. C'était un retour dans le grand bain assez violent que de se retrouver comme ça dans une réunion d'anciens Phénix !

LA à toute la troupe.

En retard ! En retard ! En retard ! Alexander détestait être en retard mais ce soir il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même. Le sorcier de l'est avait commencé par rentrer tard de Poudlard. Vous savez ce que c'est, n'est ce pas ? Retenu par une affaire urgente de course en balais... Autour du Saule Cogneur. Les élèves avaient un don surprenant pour être imaginatif dans les manière de finir à l'infirmerie. A peine rentré à Snow Cocoon qu'il avait été retenu par une affaire de... Problème de douche. Tout bien réfléchi Elenna avait peut-être sa part de responsabilité dans ce retard. Bon évidemment le grand gaillard n'avait pas pu résisté mais que voulez-vous ? Il était comme ça ! Lorsqu'on avait besoin de lui pour quelque chose il ne pouvait pas dire non. Ainsi lorsque la lupine l'avait invité sous la douche il ne s'était pas fait prié. Une belle douche à l'Italienne comme ça, il fallait la rentabiliser ! Sur le papier prendre une douche à deux pouvait paraître être une bonne idée, économie d'eau la planète est contente, économie de temps vous êtes content ! Sur le papier. Dans les faits le couple de sorcier s'était retrouvé piégé dans une sorte de faille spatio-temporelle et avaient pris plus de temps encore que si ils avaient pris leur douche séparément, allez savoir pourquoi ? Passé l'étape de la douche Alexander avait été rapide à se préparer, en vérité ça ne lui prenait jamais beaucoup de temps. Shirt, jean et blouson de cuir, le parfait attirail du petit moldu. Les meilleurs vêtements n'étaient-ils pas ceux dans lesquels on se sentait le mieux ? Cette veste avait tout connu, pour rien au monde le russe ne s'en serait séparé. C'était à se demander comment elle avait survécu à toutes ses aventures, à croire qu'elle était faite en écaille de Magyar à pointes ! Ce que la veste contenait était aussi précieux que la veste elle même, une baguette d'ébène, le gallion d'urgence, une médaillon protecteur et une vieille insigne d'Auror.

Combien de coup d’œil à sa vieille montre en or Scott avait-il jeté en attendant que sa fiancée soit prête ? C'était là plus un toc qu'autre chose puisque l'antiquité était cassé depuis maintenant plusieurs mois, peut-être même plusieurs années. Affalé sur le lit le félin attendait impatiemment que l'aventurière des neiges ait fini de se préparer. Oh bien sûr ils ne seraient pas en retard à proprement parler puisqu'il n'y avait pas vraiment d'heure de fixer, le rendez-vous était donné en début de soirée. Oui mais voilà aujourd'hui le couple ne sortait pas avec n'importe qui et le sorcier de l'est mettait un point d'honneur à ne pas faire attendre ses anciennes sœurs d'arme. Visiblement ces frères d'arme avait une fâcheuse tendance à disparaître et il en venait à se demander qui serait son témoin pour le mariage. Antoni Londubat ? Pfffffiout volatilisé. Altaïr ? Envolé. C'était désespérant. Et un peu déprimant. Enfin rien ne l'empêchait de choisir une femme comme témoin, et là il aurait l'embarras du choix ! Les divagations d'Alexander furent coupées court par sa fiancée qui débarqua toute pimpante dans la chambre lui arrachant par la même occasion un immense sourire, vous avez-dit gaga ? La lupine avait enfilé une robe blanche qui lui saillait à merveille. Dans cette tenue de soirée le titre d'aventurière des neiges lui convenait plus que jamais ! Un ange tombé du ciel. Un petit ange au demeurant, même avec une paire de talon. Dommage qu'ils n'avaient pas plus de temps que ça a perdre... Le russe rejoignait sa dulcinée et après un dernier baiser le couple disparut dans un crac sonore.

Direction... Le Chaudron Baveur ! Lieu chargé d'histoire pour le couple et pour l'Ordre du Phénix en général. Alexander y avait travaillé pendant prêt d'une année auprès de Noah Alniott patronne emblématique de l'établissement à l'époque. Par la suite l'ex patronne s'était fait sœur d'arme au sein de l'Ordre du Phénix. Le félin et la lupine avait connu quelques soirées au sein de l'établissement emblématique du Chemin de Traverse, des soirées pour le moins mouvementées et arrosées. D'ailleurs, sur le papier c'était à une soirée du Chaudron Baveur qu'il s'était re-rencontré même si c'était bien loin de l'établissement. Depuis combien de temps Alexander n'y était-il pas retourné ? Voilà une question qu'il se posait régulièrement et presque pour tous les établissements depuis qu'il était de retour. Cette fois la réponse était simple, depuis son verre amer avec Miss Boccini, remplaçante de Noah Alniott et mangemort de son état. Perte de standing notoire. Sur le papier il ne retrouverait ni l'une, ni l'autre ce soir là car les deux femmes étaient semble t'il bien loin de l'Angleterre. Le russe hâta la marche pour ne pas terminer avec le bras arraché. Comment un si petit bout de femme pouvait-elle le mener avec tant de force ? C'était impressionnant ! Elenna était excitée, pressée, enthousiasmée et... Heureuse. Restait à savoir si c'était l'Angleterre, la perspective de revoir leurs amies ou l'alcool qui la mettait dans cet état ! Porte poussée. Son de clochette. Le couple n'était pas au bout de son marathon, la lupine prit aussi tôt la direction d'une table près des fenêtres.

- Alléééééé ! Viens ! On va se mettre là-bas. Les autres ne sont pas encore là, je n’ai rien senti.

De ce côté là il lui faisait confiance ! De par sa nature la lupine possédait un odorat sur-développé, jamais elle n'aurait raté un de leurs amis si ils étaient arrivés. Finalement ils n'étaient donc pas arrivés en retard. Scott se positionna sur le banc a côté de l'aventurière des neiges et détailla la pièce. Les choses ne changeaient pas tellement au Chaudron Baveur, il y avait les mêmes tables, les mêmes tabourets, les mêmes chaises, le même brouhaha, les mêmes odeurs de nourriture mêlé à la boisson et la même fine couche de crasse sur les vitres. Le sorcier de l'est aurait même juré avoir reconnu un vieux client bossu à l'autre bout de la pièce. A n'en pas douter cet établissement était vraiment intemporel, il traversait les âges sans changer mais sans se démoder non plus. Finalement la seule chose qui changeait avec le temps c'était les serveurs et les gérants, n'est ce pas ? Le regard incrédule du russe de posa sur Azénor Philaester qui se dirigeaient droit dans leur direction avec un torchon sur l'épaule. Réalité ou illusion d'optique ? En tout cas la femme qui se dirigeait dans leur direction avait bel et bien la prestance de la directrice de l'école de sorcellerie de Poudlard. m*rde ça faisait bon genre de boire devant sa patronne ?

- Elenna, Mr. Scott ! Je suis ravie de vous voir ici. Vous attendez du monde ou je peux prendre votre commande ? Comment vas-tu, depuis le temps ?

Retrouvailles inattendues, mais n'étaient-on pas dans le thème de la soirée ? En tout cas Azénor relevait un point important, où étaient les autres ? D'ailleurs combien allaient-ils être ce soir là ? Normalement Elenna n'avait envoyé d'invitations qu'à des membres ou des anciens membre de l'Ordre ayant refaits surface. Izsa, c'était inévitable, elle était la seule qui tenait encore la barre dans cette réunion de bras cassé. Lilith viendrait sûrement aussi, en tout cas si elle ne craignait pas une nouvelle tentative de meurtre de son ancienne chef. Et après ? Il lui semblait avoir compris qu'Amy était aussi conviée, il n'avait pas revu la jeune femme depuis leur retour de Norvège. C'était tout ? C'était beaucoup dans un sens mais assez peu si on comptait le nombre de frères et de soeurs d'arme qu'il avait connu au cours de ses années au sein de l'Ordre. Et il y avait aussi Azénor, mais du coup comment devait-il saluer la directrice ? Madame la directrice ? Madame Philaester ? Azénor ?

- Bonsoir Azénor.

Alexander n'eut pas le temps de continuer sa phrase que Lilith et Izsa surgissait de par dessus l'épaule de la directrice. Évidemment elles étaient venues toutes les deux, n'étaient-elles pas colocataires ? La lionne s'assit à côté de lui sur le banc, hasard ou choix délibéré par sécurité ? On disait que les guerriers s'asseyait à l'envers sur les chaises pour avoir le dossier entre eux et leur potentiel agresseur... Là tout de suite il avait un peu l'impression d'être le dossier de Lilith.

- Bonsoir. On est les deuxièmes à ce que je vois ! Remise de tes émotions ? On attend encore du monde ? On commande quand même ou pas ?

Un dossier de chaise, la comparaison était vraiment bonne. Dans l'idéal le sorcier de l'est préférait que les choses ne dégénèrent pas ce soir là. Remarque ça ferait un bon coup de pub pour le ministère de la magie ! "Le département de la justice magique attrape une petite dizaine de terroristes membre de l'Ordre du Phénix lors d'une descente au Chaudron Baveur". Le russe savait cependant qu'il exagérait et que Lilith était simplement un poil cynique, qui pouvait lui en vouloir après ce qu'elle avait vécu l'autre soir ? Scott serait toujours du côté de l'aventurière des neiges mais il devait bien reconnaître que la lionne avait été rudement et injustement malmenée. Le sorcier de l'est adressa un grand sourire à ses deux soeurs d'armes qui venaient d'arriver.

-Lilith ! Izsa ! Content de vous voir ! Cette fois j'ai de quoi payer ta bière Izsa ! Et encore il n'en était pas vraiment sûr, avaient-ils pris des sous avant de partir ? C'était possible de payer en gallion d'urgence ? En fait on sait pas trop qui va venir et qui ne va pas venir donc je pense qu'on peut commencer à passer commande. Les retardataires passeront commande derrière et puis ils pourront recommander pour nous ! Façon de parler, le russe n'était pas vraiment sûr de se bourrer la tronche. Vieille habitude. Et puis ça ferait pas bon genre de vomir sur les pompes de la directrice, n'est ce pas ? Scott se tourna vers Azénor. Ce sera une bouteille d'hydromel pour moi. On était quel jour ? C'était le weekend demain ? Hein ?

Alors. Tout ça était... bizarre.

Ok. Résumons.

Après des années sans Lilith, Elenna, Alex, Amy, les voilà tous de retour, en rapide succession. Quand la loutre de l'ancienne Cheffe de l'Ordre était arrivée dans leur appartement, Izsa avait eu l'impression de s'être essayée à un Retourneur de Temps qui l'avait transporté droit dans ses jeunes années à Poudlard, et sa vie de jeune adulte. Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle avait vu la belle blonde, l'une des personnes qu'elle admirait le plus au monde ? Trop, beaucoup trop.

Elle savait que Elenna était de retour, bien sûr, mais avec leurs boulots respectifs elles n'avaient encore jamais eu l'occasion de se revoir. Et puis... il n'y avait pas que ça. Lilith lui avait dit comment leur dernière rencontre s'était passé, avec Elenna. "Bien" en aurait été l'inverse absolu. Aussi cela l'étonna guère quand son amie exprima ses craintes à voix haute.

- A ton avis, qui est invité ce soir ? Tu es sure que je suis la bienvenue ?

La Serpentard fit une pause, cherchant une réponse franche.

- Probablement pas mal de monde ? Amy, Alex... Emily si elle a put se libérer ? A ce moment là, elle réalisa que Lilith ne connaissait probablement pas Emily. Mais ne t'en fais pas. Je suis sûre qu'Elenna ne t'aurais pas envoyé de Patronus si tu n'étais pas la bienvenue.

Ok. Peut-être qu'elle n'était pas la meilleure pour rassurer les gens. Il fallait dire que de son côté, elle trépignait. Il y avait une part d'angoisse, aussi, qui était juste une peur que les choses aient changés ; rien qui ne pouvait être submergée par sa hâte. Aussi son cœur battit plus fort quand elles passèrent la porte du Chaudron Baveur.

Elle vit tout de suite Alex, immanquable avec sa carrure. Et puis il y avait Azénor, bien qu'elle ne sache pas si elle était là en capacité de propriétaire des lieux ou bien d'ancienne Phénix. Les deux, peut-être. Mais où était Elenna ? Elle ne la reconnu pas tout de suite, car la petite brune qui était avec eux avait une chose très différente de la Benson qu'elle connaissait. Elle était brune. Duh. Mais lorsque Lilith s'approcha pour les saluer et qu'elle tourna la tête vers elles, ses traits lui sautèrent au visage comme la grande Cheffe qu'elle connaissait bien.

- Bonsoir. On est les deuxièmes à ce que je vois ! Remise de tes émotions ? On attend encore du monde ? On commande quand même ou pas ?

Lilith. Lilith. Lilith. Si Izsa n'avait pas eu plus de sensibilité sociale que son amie (et c'était pour dire à qu'elle point celle-ci n'en avait aucune !), elle se serait facepalmée. La règle était pourtant de ne jamais remettre sur le tapis la poussière qui était dessous. En plus, elle avait quasiment ignoré Azénor... Oh, cette histoire démarrait mal.

- Hey, sourit-elle aux trois sorciers qui étaient déjà arrivé. Oui, ils étaient trois. Comment Lilith pouvait elle compter qu'ils étaient les deuxièmes arrivés ? Grande question, qui était probablement réservé à un esprit moins littéral que le sien. Ça me fait plaisir de vous revoir.

Et quiconque connaissait Izsa savait que ce n'était pas son genre d'exprimer ses sentiments. Alors si elle disait que ça lui faisait plaisir, ça lui faisait vraiment plaisir. Une personne normalement constitué leur aurait sauté dans les bras, vu le niveau de bonheur qui l'emplissait.
Elle rougit un peu en croisant le regard d'Azénor. La dernière fois qu'elle était venue, elle avait critiqué l'établissement ainsi que sa propriétaire. Pas en face d'elle, bien sûr, en face d'un Hugh qui n'avait été que trop content que de l'encourager. L'alcool n'avait pas aidé, surtout qu'il s'agissait d'une mauvaise période pour la toute nouvelle propriétaire d'Ollivander's. Elle lui en avait terriblement voulu d'avoir quitté l'Ordre alors que son identité n'était pas en danger, et qu'elle aurait pu continuer le combat à leur côté. Mais aujourd'hui, sa colère était retombée, et surtout elle avait pu se rendre compte que, malgré son départ du cœur du combat, sa loyauté n'avait jamais faiblit. Alors Izsa rougit, et laissa bien cette poussière là sous le tapis.

- Cette fois j'ai de quoi payer ta bière Izsa !

Ah oui, c'est vrai qu'il ne lui avait toujours pas remboursé la bière de la dernière fois. Ça lui était totalement sortie de l'esprit. Elle sourit :

- Je prendrais sans doute un peu plus qu'une bière...

- Ce sera une bouteille d'hydromel pour moi.

Ce fut à ce moment là qu'Izsa se rappela que, techniquement, Alex travaillait pour Azénor à Poudlard. Ça devait être tellement bizarre de lui passer ainsi commande. La Phénix décida donc de rendre les choses moi étranges, du moins de son point de vue.

- Moi je vais prendre un... Jardin d’Eden... elle lu le nom à rallonge sur la carte, avec une certaine difficulté. d'Hadès. Non, ça n'était pas le bon moment pour critiquer la nomenclature. Mais tu laisses tes serveurs t'en occuper, hein ? Tu te joins à nous, ce soir ? Difficile de savoir si il fallait l'entendre comme une demande ou comme une simple question. Son ton était pile poil entre les deux.

Elle se tourna ensuite vers Elenna, qui était la personne la plus importante ce soir à ses yeux, vu le temps qui avait passé depuis qu'elle avait du fuir à l'étranger.

- Je suis sûre que tu as plein de choses à raconter ! Je veux tous savoir, qu'est-ce qui t'a fait revenir ?

Elle jeta un coup d’œil en biais à Alex. Oui, elle aurait parié tous ses jetons sur lui.

LA accordé à tous.

Les odeurs d’alcool parfumaient la salle principal du Chaudron Baveur, me montant directement au cerveau. J’étais si heureuse que je n’arrivais pas à détacher ce sourire de mon visage. J’en avais presque mal aux joues. Je tapotais du bout des doigts mes genoux nus, ma petite robe s’étant glissée sur mes cuisses sans même demander mon avis. A peine assise sur le bois du banc, j’avais laissé tout loisir à mes sens de parcourir la pièce; observant les clients, les meubles et les serveurs, écoutant la moindre bribe de conversation qui pourrait piquer ma curiosité, reniflant tous les fumets qui s’étaient mélangés aux nôtres à notre arrivée. S’il y en avait un qui avait réussi à me faire tiquer, c’était que j’avais dû rencontrer la personne plus d’une fois. Je déposais ma main sur la jambe d’Alexander, souriant à pleine dents en sentant du bout du nez ladite personne arriver. J’avais sûrement aussi le poul s’emballer légèrement du beau russe à mes côtés, autant dire que cela avait terminé de m’intriguer.

Azénor, toujours aussi élégante que dans mes souvenirs, s’approchait vers notre table comme l’aurait fait une serveuse. Rapidement, les quelques pièces du puzzle se mirent en place dans mon cerveau. Je savais qu’elle était la Directrice de Poudlard grâce à mon infiltré, le garde-chasse. Ce qui ne pouvait guère l’empêcher de posséder ou de diriger un autre établissement après tout. Patronne de Poudlard et du Chaudron Baveur ? Voilà qui claquait vachement lors d’un entretien d’embauche.

" Elenna, Mr. Scott ! Je suis ravie de vous voir ici. Vous attendez du monde ou je peux prendre votre commande ? … Comment vas-tu, depuis le temps ? "

Entre deux de ses phrases, la main délicate de la sorcière s’était déposée sur mon épaule, son parfum venant chatouiller de plus bel mon odorat un peu trop développé. J’humais discrètement l’odeur fruité qui l’entourait, lui décrochant mon plus beau sourire, le menton levé vers son visage. Mon fiancé sembla se détendre rapidement, saluant Azénor avant d’être coupée par l’incorrigible et très malpolie Lilith.

" Bonsoir. On est les deuxièmes à ce que je vois ! Remise de tes émotions ? On attend encore du monde ? On commande quand même ou pas ? "

" Tu veux une piqûre de rappel ou une caresse ce soir ? "

Je plissais les yeux vers la Gryffondor, déjà amusée à l’idée de me chamailler avec elle, avant de les rouvrir d’un coup, à la fois surprise et ravie.

" Hey. Ça me fait plaisir de vous revoir. "

Une jolie voix s'était envolée de nul part. La petite brune était planquée derrière la tornade rouge et dorée qui avait déboulé comme un cheveu sur la soupe, mais avec toujours autant de fougue. Je n’avais pas remarqué de suite la marchande de baguettes magiques, j’étais tout simplement trop occupée par l’arrivée en fanfare de notre amie et par tous ses souvenirs qui se remettaient à fleurir dans mon esprit. J’avais l’odorat en feu et il réveillait petit à petit les vestiges du passé.

" IZSAAAAAA ! "

La voix suraiguë qui s’échappa de mes lèvres dut faire vibrer quelques tympans, trahissant l’excitation et la joie qui me faisait bouillir. Je n’avais d’yeux que pour elle, la nouvelle Cheffe de l’Ordre du Phénix. C’était sûrement stupide à dire mais j’étais fière d’elle, de la femme qu’elle était devenue, de ce qu’elle représentait pour d’autres. Lilith s’asseyait à la table ronde près d’Alexander et Izsa à ses côtés, presque en face de moi. Je n’avais pas le temps d’en placer une que j’avais déjà l’impression qu’on avait mille choses à dire et que la soirée venait à peine de commencer.

Mon blondinet salua les deux compères, promettant de rembourser une dette d’alcoolique dont je n’avais pas connaissance. Mais le géant avait parlé, on allait commander, avec ou sans les derniers invités ! J’avais réellement envie de boire quelque chose de rafraîchissant, trop d’émotions. Une bouteille d’hydromel pour le matou et Jardin d’Eden pour Izsa. Ce qui m’a fait rire, parce que mon chien s’appelle Eden et que vous n’aimeriez pas aller dans son jardin, j’vous le jure. Mais ma blague tomba à l’eau lorsque la propriétaire d’Ollivander’s rajouta la fin du nom du cocktail. Flûte.

" Mais tu laisses tes serveurs t'en occuper, hein ? Tu te joins à nous, ce soir ? "

Je ne laissais pas le temps à Azénor de répondre que déjà je posais ma main sur la sienne, toujours accrochée à mon épaule.

" Bien sûr qu’elle reste avec nous !... Au risque de vous surprendre, ce sera une Lueur de Lune pour moi. "

Je déposais des yeux amoureux sur tous les gens qui m’entouraient. Plus les secondes passaient et plus j’avais l’impression de sentir de nouveau ce feu jaillir en moi. C’était donc ça la fameuse flamme de l’Ordre du Phénix ? Elle était encore là, quelque part. Bien enfouie, mais toujours présente et prête à être ravivée. Les voir tous se réunir ce soir, c’était exactement ce qu’il me fallait pour me sentir de nouveau chez moi. J’esperais qu’Azénor accepte l’invitation et que les derniers invités viennent. Rapidement ce fut mon successeur qui attira de nouveau mon attention.

" Je suis sûre que tu as plein de choses à raconter ! Je veux tous savoir, qu'est-ce qui t'a fait revenir ? "

" Si je dis “vous”, ça fait un peu cliché non ? Je riais mélodieusement, ne pouvant contenir ce bonheur intense qui dansait en moi. Il faut croire que le quotidien n’est pas aussi plaisant ailleurs que chez soi. N’est-ce pas Lilith ? On finit toujours par revenir ! "

Ma main gauche glissait dans celle d’Alexander sous la table, je posais ma paume de main sous mon menton, accordant toute mon attention à Izsa.

" Mais il me semble que t’as des trucs à dire aussi non ? J’ai entendu dire que tu me plagiais ! Ollivander’s, le leadership… Je souriais toujours plus (oui c’est possible). C’trop cool. Je suis ultra contente pour toi. Il faut croire que tout le monde réussit plutôt pas mal. Même Alex a un boulot ! "

Je jetais un petit regard vers Azénor, me rappelant l’espace d’un instant, la jeune femme que j’avais rencontré lors d’une nuit étoilée, perdues au fond d’un forêt interdite. Elle aussi avait bien grandi, comme nous tous à vrai dire.

Le son de mes talons résonnaient tandis que j'allais rejoindre mes pseudo-coulisses. Madame Phileaster avait généreusement accepté que je fasse l'animation dans son bar pour cette soirée et l'horaire arrivait bientôt à sa fin. Je ne savais pas si elle approuvait ce que je faisais, mais en tout cas j'étais quand même là. Mes chevilles étaient douloureuses, à force d'avoir dansé. La fatigue commençait à se faire sentir et j'avais hâte d'arracher mes faux ongles. J'avais opté pour un look pas trop osé mais quand même voyant. Pour sûr que là, on n'avait pas pu me louper. J'allais enfin retirer cette tenue moulante lorsqu'un cri résonna dans mes oreilles.

-IZSAAAAAA !

C'était étrange parce que ce nom ne m'était pas si étranger que ça. J'avais un vague souvenir que c'était important. Mais soit, les coulisses m'attendaient. J'entrain enfin et commençait par retirer ma tenue, me retrouvant en corset-culotte et en talon. Plus j'essayais de me souvenir, plus cela m'échappait. Izsa, Izsa. Je chantonnais ce nom à moi-même vu que j'étais seul, seul avec le fils de Morgan. Tiens Morgan, ça faisait tilt. C'était pas lui qui m'avait parlé d'elle ? Il m'avait dit quoi déjà ? J'attrapai ma baguette et formulai un #Accio morceau de journal parce que j'avais la flemme de fouiller dans mes affaires. Et lorsque je le reçus entre mes mains, ça me revint d'un coup. La grande gagnante du tournoi de duels, la meilleure amie de Morgan ! J'attrapai un stylo et griffonnai rapidement dessus un "J'ai un message de la part de Morgan pour vous. Je reviens vers vous après le show.".

Sans me poser plus de question je me précipitai dehors, toujours dans ma petite tenue. Vite, fallait que je la repère. Là ! Elle était là ! Avec... Ah... Plein de gens. Bon. J'allais voir la personne en charge de la musique et lui intimait d'en passer une dernière. Je montai sur le comptoir et fit un signe. La musique se lança et je me dandinai, connaissant très bien les mots de la chanson. J'étais sexy à souhait et au vue de ma tenue c'était pas plus mal. Je montrai l'étendu de ma souplesse sur ce comptoir, brodant un peu sur une chorégraphie que je n'avais pas préparé. Je me mis en poirier sur le bord du comptoir et descendis de celui-ci en lançant mes pieds en avant. Me voilà face public. Il me fallait une bonne excuse pour me rapprocher de ma cible. Puis cela me frappa : pourquoi j'étais pas directement allé la voir ? Non mais vraiment, y'a pas de neurones qui fonctionnent dans cette caboche. Bon au moins ils en auraient pour leurs gallions.

Je grimpai sur une première table, agitant mon popotin rembourré devant des visages agréablement surpris. La chanson progressait et je me rapprochai de plus en plus de ma cible jusqu'à enfin pouvoir monter sur leur table. Dis donc c'est qu'ils étaient tous pas mal. J'espérais au moins que c'étaient des gens de confiance. Je m'allongeais sans ménagement sur la table, le visage face à la dénommée Izsa et oups... Je laissai tomber le papier sur ses genoux avant de mettre un doigt devant ma bouche. Je me mettais alors sur le dos et écartait mes deux jambes avant de me faire rouler en dehors de la table. Je terminai enfin ma chanson devant la porte de la loge derrière laquelle je disparus rapidement.

Non mais vraiment, y'avait que moi pour me fourguer dans des situations pareilles. En tout cas j'enlevai ma perruque et ce que j'avais sur la tête avant d'attraper mon démaquillant et de retirer la couche de maquillage sur mon visage. Je changeai rapidement de tenue pour adopter un look beaucoup moins tape-à-l'oeil et beaucoup plus détendu. Quel bonheur que de porter des baskets par rapport aux talons. Je rangeai rapidement mes affaires dans mon sac enchanté et le jetai sur mon épaule. Le temps que j'avais pris à me changer avait dû faire en sorte que tous ceux présents dans la salle ai oublié ma présence. Je me dirigeai sans ménagement vers la championne de duel. Ah oui ça tiens, championne de duel, valait mieux pas que je l'ai énervé sinon j'allais douillé. Gloups. Je me positionnai devant la table.

-Euh bonsoir euh... Je crois que vous avez un euh... Un papier qui m'appartient, pour l'autographe ahah. J'avais pas spécialement envie d'un autographe mais au cas où les autres n'étaient pas des personnes de confiances... On peut faire ça ici ou vous préférez aller en privé ? Okay, ça c'était vraiment bizarre comme question. Non mais je veux dire euh.. J'veux pas que vous soyez gênée devant vos amis si jamais vous aimez pas ça haha... Vraiment, il fallait que j'apprenne à me taire parfois.

Le Chaudron Baveur

Réponse pour les anciens Pious.

"On finit tous pas revenir" avait dit Elenna. La Phénix sourit, ne pouvant s'empêcher de remarquer à quel point elle avait raison. Il y avait deux ans, elle était persuadée d'être seule, que tous les gens passant dans sa vie étaient destinés à s'éloigner d'elle. Plus ou moins vite, ça n'était qu'une question de temps. Tous finissaient par partir.

Mais le fait était que les choses avaient changés. Izsa avait retrouvé tant de monde, des gens qui avait disparu de sa vie sans laisser de trace. Et surtout... Lilith. Son sentiment de solitude qui ne l'avait pas quitté depuis ses dix-huit ans était finalement en train de lâcher prise.

" Mais il me semble que t’as des trucs à dire aussi non ? J’ai entendu dire que tu me plagiais ! Ollivander’s, le leadership… C’trop cool. Je suis ultra contente pour toi. Il faut croire que tout le monde réussit plutôt pas mal. Même Alex a un boulot ! "

- "Même" Alex a un boulot ? Izsa eut un éclat de rire. C'est si étonnant que ça ? Elle reprit alors, plus sérieuse. Enfin, un tout petit peu plus. Ouais, je suis sur une belle série, personnellement. Enfin si on oubliait le fait qu'Ollivander's avait subi un incendie, et qu'elle était en pleine rénovation. J'ai même publié un livre récemment, si tu veux tout savoir ! J'ai l'impression que ma vie va à 100 à l'heure.

D'ailleurs en parlant d'aller à 100 à l'heure, il y avait de l'animation dans le bar. Un show, du genre qu'Izsa n'avait encore jamais vu. Un (ou bien une) artiste en corset et talons se mit à danser, sur un air de musique pop qu'elle n'avait jamais entendu. C'était sympa, dans le style "j'ai pas la moindre idée de ce que je suis en train de voir mais j'aime". Puis, encore en plein milieu de son numéro de danse, l'artiste s'approcha d'eux. En fait, il monta carrément sur leur table, puis s'y allongea. Izsa, qui avait une forte tendance à vivre la vie d'une ermite dans le douze mètres carré qu'était son atelier, ne savait pas trop comment réagir. Sourire gêné et... oh. Qu'est-ce que c'était que ça ? Un morceau de papier, qui venait de lui atterrir sur le genou. Clin d’œil. Non, ça n'était pas involontaire. Elle le déplia dans sa main sans le regarder tout de suite. La discrétion, elle essayait de s'y appliquer.

Izsa se mit à la lecture quand les boissons arrivèrent. Azénor était accompagnée d'une elfe qui s'occuperait du service, une elfe libre assurément. Du moins elle l'espérait. Elle baissa les yeux sur ses genoux, là où elle avait préparer le papier. "J'ai un message de la part de Morgan pour vous. Je reviens vers vous après le show."

Qu'est-ce que cela signifiait ? Elle fronça les sourcils. Non, elle en comprenait bien le sens. Mais certains éléments n'avait aucun sens. Qui était cette personne ? La connaissait-elle ? Comment connaissait-elle Morgan ? En parlant de personnes ayant quitté l'Angleterre, le Poufsouffle lui manquait énormément. Il allait bien, n'est-ce pas ? Elle espérait que ledit message n'était pas une mauvaise nouvelle.

- Euh bonsoir euh... Je crois que vous avez un euh... Un papier qui m'appartient, pour l'autographe ahah.

La sorcière leva les yeux vers l'inconnu qui lui parlait. C'était, alors, l'artiste ? Elle ne l'aurait pas reconnu. Il fallait dire qu'elle n'avait pas exactement l’œil à reconnaître des visages, alors des visages maquillés c'était encore pire. Cette histoire était vraiment bizarre. Elle était sûre de ne pas le connaitre. Alors comment la connaissait-elle ? Enfin, il s'agissait peut-être d'une erreur, mais ça aurait été une sacré coïncidence quand même qu'il mentionne Morgan. Elle ne répondit donc pas, espérant en apprendre un peu plus.

- On peut faire ça ici ou vous préférez aller en privé ? Non mais je veux dire euh.. J'veux pas que vous soyez gênée devant vos amis si jamais vous aimez pas ça haha...

Plus il parlait, moins elle comprenait. Non mais, qu'est-ce qu'il lui voulait ? Est-ce que... Un Mangemort ? Oui, il aurait pu en être, rien n'était impossible. Et il tentait de l'éloigner de ses amis pour s'en prendre à elle. Si Morgan avait révélé son identité quand il avait été capturé... C'était quand même un mode opératoire vachement compliqué pour un groupe dont le modus operandi habituel était "on crame tout et on achève les survivants". Elle décida de le suivre. En gardant Hypérion bien en main.

- J'arrive. Discutons-en en privé.

Elle allait avoir l'air très suspicieuse aux yeux de ses amis, mais tant pis. Au pire, elle leur dirait qu'elle avait discuté avec un mec bizarre et qu'elle ne pouvait pas dire de quoi. Au mieux, ben elle leur raconterais ce qu'il s'était passé.

- Je reviens, ne m'attendez pas pour commencer vos boissons.

Woah. Ce fut beaucoup plus simple que ce que j'avais imaginé. Bon j'me faisais un peu dessus parce que je ne la connaissais pas vraiment et sa réputation la précédait : un faux pas et il y avait de fortes chances que je finisse encastré dans un mur. Une fois à part, loin des oreilles indiscrètes, je me tournai vers la fameuse Izsa et parlai à voix basse :

-Je suis le cousin de Morgan. Il est en maison de repos et il m'a dit qu'un jour je croiserai votre route, madame Eileen Hilswood, dite Izsa. Il m'a dit que vous étiez quelqu'un en qui je pouvais avoir entièrement confiance et qu'il fallait que j'aide si vous me le demandiez. Je m'appelle Hugo. Hugo Mourlevat, je suis français comme Morgan, mais je suis drag-queen aussi. J'ai pas trouvé de meilleure idée pour attirer votre attention. Une nouvelle fois je déblatérai ce qui me passait par la tête sans réellement faire attention à ce que je disais. Un jour cela me jouerait des tours. Il m'a pas réellement précisé quoi que ce soit mais il m'a donné ceci et m'a dit de ne pas m'en séparer, surtout s'il devenait brûlant. Je sortis alors de ma poche le gallion d'urgence. Là où il est, il ne peut pas vraiment l'utiliser. Ah et comme preuve que je suis bien son cousin, il m'a dit de vous parler de la fois où il a créé un dragon dans la salle sur demain lors d'un duel contre je ne sais plus qui, ou encore de la fois où vous lui avez planté des fléchettes dans les épaules dans un concours de duel. Et si ça vous suffit pas, je sais aussi qu'il aime bien prendre l'air les soirs de pleine Lune, si vous voyez ce que je veux dire. Je faisais un clin d'oeil. Mais c'était totalement ridicule parce que je savais très bien qu'elle savait que je savais qu'elle saurait ce que je voulais dire. Du coup je dois garder un oeil sur son fils, qui s'appelle comme moi... Ahem, longue histoire. Donc vous n'avez pas à hésiter si jamais vous avez besoin de lui ou de moi, ou des deux en même temps. Je savais pas si vous pouviez faire confiance aux autres c'est pour ça que j'ai préféré vous prendre à part. Bon par contre je suis pas bon du tout en duel faut pas vraiment compter sur moi là dessus, mais pour les filatures et déguisement ouais. Il a pas voulu me dire pourquoi je pouvais vous faire confiance ni où il a eu ce gallion et il m'a dit que je saurai en temps voulu et que le temps voulu c'était vous qui alliez le choisir. J'ai pas trop compris et je vous retranscris pèle-mêle. Je crois que son traitement lui monte un peu à la tête parfois, là où il est. Je fis tourner mon index de façon horizontale le long de ma tempe histoire d'imager mon propos. J'aimais bien mon cousin, mais j'avais quand même une certaine rancœur après ce qu'il m'avait fait. J'espérai juste que la femme qui se tenait face à moi allait me croire. Euh attendez, vous êtes bien Izsa Hilswood au moins ? Et m*rde. Pourquoi est-ce que j'étais un boulet pareil moi ?