Saison 31 - Matinée de printemps - LA échangé avec Isolde
Quel temps génial pour faire du witchboard au bord du lac. Une séance de skate tranquille, pas de cabrioles, pas de figures risquées. Juste une allure de ballade et zou ... un petit slide ou un petit grind contre une bordure de temps en temps. Un p'tit ollie pour sauter les marches et zou. Tranquille je vous dis. Je ne porte même pas mes protections.
Me balader me vide la tête. J'oublie mes doutes, j'oublie mon stress et l'effroyable sentiment d'être seule et incapable d'affronter les obstacles qui se dressent devant ma route ... L'ambiance à Poudlard est devenue lourde des fois. Et ça ne tient pas tant aux soit-disantes menaces extérieures qui nous guettent ou au comportement des autres élèves. Non, cette ambiance s'est installée avec le suicide de notre préfète l'année dernière et après le déni total de ce qu'on pouvait ressentir suite à ça. La direction de ce bahut est monstrueuse et inhumaine, à l'image de cette prof de bota qui ne prend plaisir que dans la souffrance et l'humiliation de ses élèves. Je ne leur fais plus confiance pour m'assurer un avenir heureux. C'est une chape de plomb qui s'abat sur mes épaules à chaque fois que j'y pense trop.
C'est toute cette ambiance que j'essaye d'oublier, en me plongeant dans le sport et dans les activités que j'aime. J'y arrive aussi quand je parviens à passer du temps avec les quelques amis que j'ai, qui malheureusement sont quasiment tous beaucoup plus âgés que moi et très occupés ...
Par chance aujourd'hui je ne suis jamais complètement seule dans ma ballade. Ringo, Georges, Paul et John me tiennent compagnie, à travers les oreilles à rallonge qui dépassent de la poche de mon pull à capuche où j'ai glissé mon gramophone portatif. La compil des plus grands tubes moldus, c'est carrément de la balle.
Le chemin qui borde le lac est tranquille. Je chantonne, bien dans mon petit monde. Sauf que l'allure en witchboard est carrément pas la même que celle d'une personne en train de courir ... Je finis par rattraper une joggeuse en train elle aussi de profiter de la matinée pour prendre son bol d'aide et profiter d'une SOLITUDE bien méritée.
Je ralentis ... ralentis ... Même avec une allure d'escargot, la distance qui nous sépare décroit. Le chemin est étroit là où nous sommes. Impossible de la dépasser. Alors je finis par la coller et à patienter derrière. Combien de temps ça dure ... ? Au moins une minute. Je suis à peu près sûre qu'elle est consciente que je lui colle aux fesses. Plus le temps passe plus ça devient awkward de se suivre comme ça. Au point que j'envisage à un moment de d'inventer une raison pour m'arrêter ou carrément pour faire demi-tour.
Le chemin finit par s'élargir un chouilla. Elle se déporte sur la gauche, collant le plus possible au bord du chemin. Est-ce qu'elle s'attend à ce que je la dépasse par la droite ? J'accélère brutalement pour profiter de l'occasion ! On s'en portera mieux toutes les deux une fois que je serai passée devant !
Sauf que ... non ! J'ai mal interprété son intention. Au lieu de rester sur la gauche, elle réintègre le milieu de la route au moment où je lui arrive dessus. Elle n'avait fait qu'éviter une grosse flaque au milieu du chemin !
-Haaaaaattention ! Whoaaaaaah !
Incapable de m'arrêter sur ma lancée, j'essaye tant bien que mal de dévier ma trajectoire et patatras. Voilà que je la bouscule d'un coup d'épaule bien involontaire et que je vais finir ma lancée dans la boue quelques mètres plus loin, me prenant une nouvelle gamelle qui me fait finir les fesses dans une flaque de boue, trempant le legging noir que je porte sous ma jupette et me maculant de cette bonne vieille boue écossaise bien de par ici ...
Mon oreille à rallonge s'est arrachée de son gramophone lors de la chute et pendouille. L'appareil avait bascule alors en mode haut-parleur. (Au moins il est pas cassé ... une chance).
...elp me get my feet back and the grouuuuund !!
Won't you please, please help me ?
And now my life has changed in oh so many ways (and now my life has changed)
My independence seems to vanish in the haze
But (...)
Très drôle John ... très drôle ...
Le temps de reprendre mes esprits, je lève le nez et constate avec horreur que la victime de ma maladresse n'est autre que la préfète des Lions que j'ai déjà eu l'occasion de voir dans les couloirs.
-oh heuh ... je suis désolée, excuses moi ! Je pensais que ... que heu ... ça passerait ...