Salle Commune [Abandonné]

Salle Commune

Saison 31 - printemps

Coucou ! Ce RP est ouvert à tous les Serdaigle qui sont au château, élèves et professeurs Smile

N'hésitez pas à participer, à vous ajouter, à répondre, même une toute petite réponse, comme vous sentez. L'idée c'est de faire des rencontre !

La directrice des Serdaigle sorti de son bureau en refermant la lourde porte en bois tapé du sigle des bleus. Elle venait de terminer une longue lettre destinée à sa Grand-mère. Son père lui avait envoyé un hibou pour lui signaler que la chimiothérapie fonctionnait bien, et que les médecins étaient confiant, le dernier bilan était bon. Le cœur un peu plus léger, la jeune femme monta les marches de la tour bleue vers la Salle Commune des Aigles.

Elle aimait s'y poser de temps en temps, s'installer près de la cheminée, et laisser les élèves venir lui parler s'ils le désiraient. Elle avait remarqué qu'ils étaient parfois plus à l'aise de se confier dans ces conditions. Elle avait évidemment aussi remarqué que certains d'entre eux n'appréciaient pas ses rares passages dans la Salle, ce qu'elle comprenait. Mais il était important de trouver le juste équilibre entre la présence informelle, et le respect de l'intimité des élèves.

Lorelaï arriva devant le heurtoir de la Salle où attendait déjà deux élèves de deuxième année.

- Vous n'avez pas réussi à trouver la réponse à l'énigme, Miss Jegger, Mr Deer ? leur demanda-t-elle en souriant, espérons que j'ai plus de chance !

La directrice se posa devant le heurtoir, priant intérieurement pour trouver ce que la porte voulait entendre. C'était une chose de ne pas y arriver en tant qu'élève, c'était autre chose quand on était la directrice de la Maison !

- Ouf, je la connais celle-ci ! répondit Lorelaï à l'heurtoir qui venait de l'interroger, c'est le Guppy ! Allez, on rentre, dit-elle aux deux élèves qui la suivirent à l'intérieur.

La directrice dit bonjour aux rares élèves présents dans la Salle, et se dirigea vers la bibliothèque. Elle emprunta un livre à la couverture rouge pourpre, et s'installa dans le fauteuil de velours bleu près du feu.

J'étais assise depuis quelques longues minutes dans un des fauteuils et, en tout bon Serdaigle qui se respectait, un livre ouvert était tenu entre mes mains. La salle commune de Serdaigle avait été toujours très agréable et très accueillante. Ainsi, j'aimais passer du temps autant quand j'avais le moral que quand je ne l'avais plus. Oui, elle était un peu mon refuge. La vie d'étudiante était faite ainsi après tout. Plongée dans ma lecture, mon esprit depuis longtemps parti entre les lignes, le bruit ne me fait pas relever tout de suite la tête. Après tout, il était fréquents des allers et venus dans la salle. C'est une voix trop connue et trop importante pour rester la tête dans son bouquin qui me fait relever cette dernière. Cherchant d'où elle provient, je ne mets pas longtemps à repérer la Directrice de Serdaigle, en personne. Je l'a voyais rarement, elle avait sans doute pas mal de choses à gérer, être directrice d'une maison c'était un peu comme être directrice de Poudlard bon bien sûr à un degré moindre mais qui demeurait important.

Le sourire sur le visage, je pose mon livre pour venir la rejoindre dans une attitude enjouée bienveillante mais qui reste tout de même encore un peu sur la réserve. Il ne s'agissait pas de la faire fuir.

« Bonjour Madame, contente de vous trouver ici. Comment allez- vous ?» osais-je.

Mes paroles sont dans tous les cas sincères et mon regard se pose sur le livre qu'elle vient de choisir. A ce dernier, une question silencieuse dans un regard interrogateur, je me demande bien ce qu'elle a pu prendre comme ouvrage entre ses mains. J'aime sa façon de diriger et de tenir les railles de notre maison. En plus, elle est accessible, une qualité que je ne peux qu'apprécier chez elle.

Encore une journée grisâtre de passée. Le jeune Égyptien se demandait s'il pourrait supporter encore la puissance écrasante de Ra quand il serait revenu au pays pour les vacances. Est ce qu'il était possible de mourir d'humidité? Il faudrait chercher pour en être sur. Qu'est ce que la chaleur lui manquait. Toute la journée, il avait pensé à cette soirée, ou il pourrait alors s'assoir devant la cheminée de la salle commune, et faire comme d'habitude son asocial en se plongeant dans un livre et en ignorant tout le monde. A ce rythme, il allait passer les sept prochaines années sans parler à qui que ce soit. Bah, ce n'était pas si grave. Dans son dortoir, il posa ses affaires sur son lit et, sur sa table de chevet, s'empara d'un de ses livres. Il ouvrit le tiroir et glissa dans sa poche un gros sachet remplis de réglisses. Depuis qu'il avait découvert les confiseries moldus il en avait toujours des tas cachés un peu partout pour être sur de ne jamais tomber en rade. Il hésita un moment, se demandant s'il devait prendre également sa couverture en moumoute, mais elle serait sans doutes superflue. Enfin il allait pouvoir se poser. Il descendit les les escaliers et lança un regard circulaire à la salle commune. Il vit qu'il n'était pas tout seul. Il y avait cette fille qui travaillait aussi chez Ollivander's. Allez mon gars, c'est pas le moment de passer pour un idiot. Il faut pas se tromper.

- Salut heu... Jennifer?

Il lui fit un sourire timide et se dirigea vers la cheminée. Il prit place à même le sol, assis en scribe. Haaaa, ça allait déjà beaucoup mieux. Si la salle commune restait aussi peu remplie, la soirées allait être délicieuse. Il avait pris de l'avance sur ses devoirs, il pouvait donc se consacrer totalement à la procrastination. Mais avant même qu'il ait le temps de se plonger dans son bouquin, d'autres personnes entrèrent. Il leva la tête pour savoir de qui il s'agissait. Ha, la directrice de Serdaigle. Voila autre chose. Il ne pouvait pas faire comme s'il ne l'avait pas vu. Mais bon sang il avait complètement oublié comment il devait s'adresser à elle. Qu'est ce que c'était compliqué toutes ces formules et ces titres. En arabe c'était bien plus simple. Bon, haut les coeurs, on se lance.

- Bonsoir... Votre Grâce?

Il se souvenait qu'il avait déjà entendu cette formule de politesse quelque part, peut être dans un film moldu que sa mère lui avait montré, ou il l'avait peut être lu dans un livre, il ne se souvenait plus trop.

Le printemps n’est pas toujours très gentil, mais pourquoi le serait-il ? Il n’est pas là pour ça, il est juste là parce que les gens ont décidés de l’appeler printemps. C’est joli comme mot, mais en Espagne c’est plus un mot qui annonce le soleil tandis qu’ici, on a plus de pluie que d’autre chose. Heureusement que la nature en profite bien, le parc est tout coloré de vert, rose, rouge, du blanc aussi et un peu de jaune. Des fleurs, des feuilles, des bourgeons, des petites bêtes toutes mignonnes. Enfin, ça dépend des gens car il paraît que les élèves n’aime pas trop les limaces ou les escargots. Ils souffrent ces animaux-là, méchamment écrasés par de grands pieds qui ne font pas attention au sol. Ce n’est pas juste pour eux, en plus ce n’est pas bien difficile de vérifier où vont nos pas ! Mais non, ils sont trop occupés à bavarder inutilement ces Humains égoïstes. Et ça craque sous les chaussures, une petite coquille brisée. Pas d’enterrement non, ça laisse les mouches et la nature se régaler. C’est peut-être pas une mauvaise idée, je n’y ais jamais pensé sérieusement. En attendant, je serais bien allée me promener moi, mais je suis assez raisonnable pour savoir qu’après une telle journée il faut éviter de sortir sous un temps qui semble prévenir silencieusement que des gouttes vont tomber. Des gouttes d’eau, de la pluie bien sûr. J’ai remarqué que les élèves ont tendance à regarder bizarrement ceux qui rentrent trempés dans la Salle Commune. C’est dommage, je préfère être trempée et avoir fait une jolie promenade plutôt que rester enfermée. Sauf que depuis la rentrée, j’ai bien compris qu’il valait mieux parfois savoir se retenir et rester discret, même si je le suis toujours.

Alors tant pis, à la place je vais dessiner – comme si ça changeait de d’habitude. Si je ne peux pas risquer de sortir avec mon carnet de feuilles blanches ou colorées pour certaines à la main, je peux tout à fait dessiner dans un de ces fauteuils près du feu de la salle où se réunissent les Serdaigles. C’est une chance qu’il ne soit pas trop tard, une fois il n’y avait plus de place nulle part et j’aime pas quand c’est comme ça. Mais là ça devrait aller, il faut juste trouver la réponse à l’énigme étonnamment simple pour une fois. Ça dépend des jours, des moments. De la fatigue aussi. Bref, de tout. Et pour l’instant, oui, j’ai de la chance car il n’y a pas trop de monde. Même si la place par terre près du feu de cheminée est déjà prise par un Serdaigle peut-être pas trop inconnu, je sais plus. Ah, et un fauteuil est prit – la directrice ! L dernière fois que je l’ai vu, je me suis fait un peu gronder. Mais bon, c’est chouette la Forêt Interdite. Enfin non, ça dépend des fois. En attendant, là je fais pas de bêtise donc tout va bien.

Je fais un sourire à Jennifer, elle je la connais elle est très gentille ! Et comme il faut être polie, je murmure un «Bonjour madame.» pour l’adulte. Je sais pas si j’interromps une conversation, peut-être, mais on m’a apprit à être polie, surtout avec les adultes ! Et puis bon, il faut bien que je m’assois. Heureusement, il y a de la place, un fauteuil libre près du feu – chouette. Alors je m’y installe, le regard se perdant dans les flammes. Une fois j’y ais vu un dragon, mais c’était avant que multi-noms me vole mon carnet. J’espère que je ne le verrais pas, ni lui ni le dragon sinon ça pourrait être un mauvais présage. Non pas que je sois superstitieuse, mais il faut faire attention. Peut-être que je verrais autre chose d’intéressant aujourd’hui et que je le dessinerais. Peut-être que je dessinerais quelqu’un, je pourrais m’entraîner à faire les visages. Ou alors je dessine pas, le crayon a le droit de se reposer un peu. Oui oui, je pourrais rester là à contempler le feu, les genoux resserrés contre moi pour me tenir chaud.

Tandis qu'elle feuilletait son livre qui s'avérait être un recueil de mixologie - Hum, depuis quand y a des livres sur les cocktails dans chez les Serdaigle ? Je devrais peut-être vérifier qu'il n'y cache pas d'alcool... - quelques élèves s'installèrent près d'elle.

- Oh bonjour Miss Wilson, ça me fait bien plaisir d'être ici aussi ! C'est toujours un plaisir de revenir dans la salle commune, c'est comme si rien n'avait changé depuis que j'y étais comme étudiante, et en même temps... si. Une sensation sommes toute assez agréable.

La jeune directrice allait demandé à son élèves comment se passaient les cours pour elle, quand une nouvelle voix à l'accent chaud s’éleva,

- Hum bonjour Mr Nefert, vous pouvez vous adressez à moi avec un simple "Madame la Directrice" ou "Madame Peony" vous savez, dit-elle en souriant. On vous dérange pas dans votre méditation solitaire ?

Quelques instants plus tard, une bouille habituellement très curieuse - aaah les Serdaigle ! - s'installa près d'eux,

- Miss Cestero ! Eh bien, quel plaisir de vous voir pour une fois... elle hésita à dire "en dehors de la forêt interdite, mais se contenta d'un simple à l'intérieur du château ! Comment allez-vous ? Et surtout, comment vont vos dessins ? J'ai hâte de voir vos nouvelles productions. Ca me rappelle un peu l'époque où j'étais moi-même étudiante, et où je dessinais chaque plante, fleur ou arbuste que je trouvais ! Vous aimez le dessin Mr Nefert ? Miss Wilson ?

Bin voila, comment passer pour un idiot en quelques secondes. Heureusement qu'il n'y avait pas grand monde dans la salle commune sinon il aurait été mort de honte, et la nouvelle de sa bévue se serait sans doutes répandue comme une trainée de poudre dans toute l'école. Il n'aurait plus eu qu'a quitter Poudlard et rentrer penaud en Égypte, faire la honte de son village, être banni, mener une vie misérable. Par tous les dieux quelle imagination. Bien qu'il n'était pas pessimiste pour deux mornilles, le jeune Aigle s'amusait beaucoup a imaginer des suites d'évènements tout aussi dramatiques les uns que les autres. En vrai ce n'était pas si grave. Bien qu'il n'ait pas vraiment eu l'occasion de la voir vraiment depuis la répartition, il trouvait que sa directrice de maison était plutôt avenante. Il ne savait pas si les autres directeurs de maisons venaient passer du temps dans les salles communes, ce serait bien de poser la questions aux élèves des autres maisons, a supposer qu'un jour il adresse la parole à quelqu'un.

- Pardon Madame. Non, vous me dérangez pas...

Au fond c'était une situation assez incommodante quand on y réfléchissait bien. Qu'est ce qu'un enfant de onze ans pouvait bien avoir a dire à une adulte? Qui plus est la directrice de sa maison à l'école. Il parlait souvent a des adultes au village, mais c'est pas pareil, il avait grandit avec eux, c'était comme une grande famille. Il décida alors de replonger son nez dans son livre. S'il était assez silencieux, peut être que tout le monde finirait par oublier sa présence et le laisserait tranquille. Il releva la tête quand il entendit Elida entrer dans la salle commune, juste avant rapporter son attention sur son bouquin tout en déroulant machinalement un rouleau de réglisse et d'en fourrer l'extrémité dans sa bouche, laissant un long fil noir pendre. Il aimait bien prendre son temps pour les manger. Et voilà que Madame Poeny lui posait une question. Bon, il ne pourrait peut être pas lire ce soir en fin de comptes. Il tourna la tête vers sa directrice.

- Le dessin? Heu... Oui je suppose. Enfin, je pense. Les dessins que je connais c'est surtout ceux qui se trouvent dans les tombes de la vallée des Rois, à Thèbes. Du coup ils datent d'un autre temps. Des profils et des proportions différentes de ce qu'on fait maintenant...

La directrice a l’air de très bonne humeur. En même temps, je ne vois pas ce qui pourrais mal aller, c’est vrai qu’il ne fait pas très beau donc il vaut mieux éviter de sortir mais c’est très confortable ici aussi ! En tout cas, elle a l’air… Étonnée ? Non peut-être pas, juste contente que je sois dans le château ? C’est sûr qu’elle préfère que je sois là plutôt que dans la Forêt Interdite, c’est évident et tout à fait normal. Je lui adresse un simple sourire comme réponse alors qu’elle continue de parler, je m’étais déjà fait la réflexion mais c’est vrai qu’elle est bavarde ! La voilà qui me demande comment je vais et comment vont mes dessins, déclarant qu’elle est pressée de voir mes nouveaux dessins. Sachant que chaque jour qui passe j’en ajoute de nouveaux, il y a certainement beaucoup d’œuvre qu’elle n’a pas vu ! Je ne compte pas, je dessine trop souvent. Enfin non, pas trop, beaucoup c’est tout. Il n’y a jamais trop de dessins !

Je réponds d’un petit «Je vais bien merci !» mais je ne suis pas sûre que l’adulte m’entende car elle continue de bavarder en expliquant que ça lui rappelle lorsqu’elle-même était élève et dessinait tout ce qu’elle voyait. Ça… Moi ? Mes dessins ? Un truc comme ça en tout cas. C’est vrai qu’elle m’avait déjà dit qu’elle dessinait, et je trouve que c’est une super nouvelle. Les gens qui dessinent ne sont-ils pas obligatoirement gentils ? Je suis sûre que si ! Je souris pensivement dans ma réflexion tandis que j’entends sa voix interroger gentiment deux autres élèves. Je n’ai jamais connu les noms de famille des élèves, ou alors je les ais oublié. Ce qui est bien, c’est qu’on sait facilement qui est un garçon et qui est une fille. Je sais pas trop si je dois répondre quelque chose moi, elle a tant parlé… Alors je me contente d’écouter, abandonnant les flammes pour poser un regard curieux sur le garçon qui parle de dessins sur des tombes en Grèce. Parce que Thèbes, c’est en Grèce, tout le monde sait ça évidemment.

Et c’est loin, la Grèce ! Je me demande bien à quoi ça ressemble, là-bas. Et les dessins sur les tombes. Ça doit être assez étrange à voir, le garçon semble décrire les dessins d’Avant comme très différent de maintenant. Je sais pas trop comment c’est possible – les proportions ne changent pas au fil des années, si ? Peut-être que c’est une certaine technique, je sais pas trop moi je ne m’y connais pas vraiment en Art d’il y a très longtemps. Il y a eu tellement de manière différentes de dessiner et de peindre ! Je me souviens de quelques livres qui en parlaient, mais c’était vraiment compliqué. Au final, j’ai vite préféré les animaux et la nature, c’est compliqué aussi mais plus proche de nous je trouve. Malgré tout, je me pose quelques questions. Est-ce qu’il pourrait les dessiner lui, ces dessins dont il parle ? Ce serait une bonne idée, ça ne pourrait être qu’intéressant de voir à quoi ça ressemble. Mais d’abord, «Tu les as vu pour de vrai les dessins des tombes ? Ils ressemblent à quoi ?», parce que s’il ne les a pas vu ce serait compliqué de les dessiner. Même si j’aurais peut-être pu attendre que Jennifer réponde à son tour, la directrice a posé la question à la grande aussi... Enfin, c’est pas ma faute, c’est juste intéressant les dessin !

Le printemps. C'était vraiment une saison absolument parfaite. Des fleurs partout, une température pas trop élevée -rien de pire que de mourir de chaud-, un temps idéal pour rester dehors et vagabonder dans le parc ou dans les serres du château... Enfin, c'était ce qui était théoriquement logique quand on pensait au printemps. Sauf qu'aujourd'hui, le temps avait été terne, pluvieux, presque froid. C'est donc d'humeur un peu maussade qu'Erin arriva devant la salle commune des serdaigle. Le heurtoir en forme d'aigle se montra un peu plus bavard qu'à l'accoutumée, comme s'il savait qu'elle était de mauvaise humeur et avait eu envie de jouer avec ses nerfs.

Un géant au dessus des flammes
Les ténèbres sortant de son oeil
Le gardien du bûcher des vivants
Sa gorge rocheuse qui enferme la noirceur
Peut être une porte depuis le ciel

« C'était un peu long, quand même... murmura Erin pour elle-même avant de réfléchir une seconde, puis de répondre. La cheminée.
- Effectivement, c'était plutôt évident, n'est-ce pas ? lui répondit le heurtoir sur le ton monocorde qui ne le quittait jamais.
- Oui oui, allez, hop hop, laisse moi entrer ! » répondit l'adolescente avec un mouvement de main légèrement impatient.

En pénétrant à l'intérieur de la salle commune des aiglons, Erin se demandait si le heurtoir était rancunier et s'il essaierait de lui trouver une énigme bien plus longue et compliquée la prochaine fois qu'elle serait face à lui, pour la punir de son ton agacé. Ce qui était cependant amusant, c'est que la réponse à l'énigme était "la cheminée" et qu'Erin avait très envie de se poser devant celle de la salle commune avec un livre et un chocolat chaud.

Sauf que voilà, devant la cheminée il y avait déjà plusieurs personnes dont, à son grand étonnement, la directrice des Serdaigle. *C'est pas souvent qu'on la voit par ici* pensa Erin. Que faire ? Rejoindre le petit groupe auprès du feu ou bien monter dans le dortoir et s'isoler ? Non. Il fallait préserver son image d'élève sympathique. Et puis, sa curiosité lui disait que la présence de la directrice pouvait peut-être lui permettre d'apprendre des choses intéressantes. C'est donc sans effort qu'Erin effaça sa mine maussade pour la remplacer par un air jovial qui semblait tout à fait naturel, comme habituellement.

Avant de se rendre devant la cheminée, Erin attrapa un livre intitulé "Abrégé des sortilèges communs et de leurs contre-attaques" que quelqu'un avait -la légende le disait- ramener de la Salle sur Demande et qu'Erin s'était promis de lire pour se parfaire en Défense Contre les Forces du Mal. Au final, même si le soucis n'était pas la théorie et plutôt la pratique, il semblait intéressant de lire d'autres choses à ce sujet que les manuels de cours.

Une fois à la hauteur du petit groupe d'aiglons devant la cheminée, Erin se stoppa une seconde en entendant une petite voix parler, avec un air enjoué, de dessins dans des tombes. Qui pouvait s’extasier d'un sujet aussi glauque ? Ah, oui, ok, c'était Elida. Cette petite serdaigle de première année, qu'elle avait déjà rencontré, était vraiment enthousiaste, curieuse de tout, ça ne l'étonnait finalement pas. Prenant la décision de s’installer quand même avec le petit groupe, espérant secrètement qu'ils ne parleraient pas pendant des heures de dessins mortuaire, Erin s’approcha.

« Bonjour tout le monde, commença-t-elle en s’apercevant qu'il y avait aussi Jennifer, une amie, ainsi qu'un autre garçon qu'elle ne connaissait pas. Madame la Directrice, c'est chouette de vous voir ici. dit-elle ensuite avec un sourire poli. Je peux me joindre à vous ? demanda-t-elle ensuite en montrant son livre du doigt, comme pour indiquer qu'elle aussi avait envie de partager ce moment entre intellectuels. J'ai besoin d'approfondir certains sujets alors autant le faire accompagnée. »

Certains couloirs étaient peu visités ces derniers temps. Les murs de Poudlard me permettaient chaque année de me sentir un peu plus chez moi, loin de la rumeur du monde moldu. Loin de tout ce monde à part à vrai dire. Il m'arrivait parfois de me demander ce que je serais si je vivais en dehors du château, parmi des gens de qui je différais. L'avantage, c'est qu'ici, je ne manquais pas de livres. Je pouvais librement en emprunter un puis le rendre dans la semaine, et tout cela en restant dans l'enceinte de l'établissement.

Le printemps avait récemment commencé à pointer le bout de son nez, ce qui se remarquait sans même sortir grâce à la douce odeur de l'herbe coupée. Les Highlands ont la particularité d'avoir ce parfum si délicat malgré le manque d'éclat que proposait son paysage parsemé de nuages. Je ne savais pas vraiment si d'autres personnes s'en apercevaient à vrai dire, et je ne savais même pas si ces gens-là sentaient la même chose que moi. Tout comme les couleurs, c'était sûrement relatif, ce qui permettait à certaines potions d'avoir différentes odeurs selon la personne... Il faudra sûrement que j'aille voir à la bibliothèque si un livre traite ce sujet.
Ce temps paisible me permettait de me renseigner sur de nombreux sujets. Certains élèves, eux, s'en réjouissaient et en profitaient pour se promener dans le parc en dehors de leurs heures de cours. De mon côté, je pense que ce serait plutôt puéril de rester là au dehors, à profiter d'une saison qui reviendrait forcément l'an prochain.

Le froid se mit soudain à s'emparer de moi. Cela signifiait sûrement que je devais rentrer à la salle commune. Me voilà de nouveau à serpenter de couloirs en couloirs, dans un labyrinthe dont je commençais à avoir l'habitude avant d'arriver au heurtoir. Mon vieil heurtoir, j'angoissais toujours de ne pas trouver la réponse et de rester fixé.e, ici, à attendre que quelqu'un passe, même si ce n'était qu'un fantôme. Heureusement, cette fois-ci la question était facile. Avec une légère impatience, j'entrai dans la salle commune. Il faisait assez chaud alors je m'approchai de la cheminée.
Grâce à cela, les silhouettes étaient plus nettes. Madame Peony, la directrice était présente, ainsi que deux premières années. J'avais acheté ma baguette avec l'un d'eux, Merenseth si je me souvenais bien, mais ainsi qu'une petite, Elida. J'adorais retenir les prénoms des petits première année. Il y avait aussi Jennifer en cinquième année ainsi qu'une sixième année Erin. En observant brièvement leurs postures, je me rendis compte que je n'étais pas la seule personne personne à avoir fait immersion dans la pièce. Je m'avançai alors vers eux. Je n'avais pas encore fini mon livre, mais je pourrais peut-être le faire en bonne compagnie.

« Bonjour ! Un nouveau groupe s'est créé ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas été prévenu.e avant ? » Il s'agissait là d'humour, mais il n'était pas toujours perceptible, ainsi je ris pour accentuer mes propos. « Ravi.e de vous voir parmi nous madame la Directrice. De quoi parliez vous ? » .

Je parcourais la salle du regard, à peu près pour la centième fois en un an. Ici, personne ne nous voulait aucun mal. Les livres et le savoir étaient rois, heureusement pour nous. Je lançais un léger sourire aux autres personnes présentes, ce qui apparement, selon certaines études moldues, rendrait les gens heureux. Et être heureux, mieux valait l'être pour qu'une discussion soit plus productive.

Alors qu'il pensait pouvoir enfin replonger son nez dans son livre, voila que c'était au tour d'Elida delui poser une question. Non décidément, il ne lirait pas ce soir. Il glissa son marque page dans le bouquin et le referma avant de le poser devant lui. Il avait déjà fini son rouleau de réglisse, alors il en déroula un second qu'il vint fourrer au coin de sa bouche, pendouillant devant lui.

- Tu les as vu pour de vrai les dessins des tombes ? Ils ressemblent à quoi ?

Alors ça oui, il les avait vu pour de vrai, et un sacré paquet de fois. Il avait passé presque plus de temps dans les tombes des Pharaons qu'à l'air libre.

- Pour sûr que je les ai vu en vrai. A quoi ils ressemblent?... Attend...

Il se pencha en arrière pour glisser la main dans ses poches et en sortir un bout de parchemin un peu froissé et un petit morceau de crayon de papier. La plume c'était pas très pratique à avoir toujours sur soi. Et on ne savait jamais quand on aurait besoin d'écrire ou de dessiner un truc. Tandis qu'il rassemblait son matériel, il vit deux autres Aigles entrer dans la salle commune et leur fit un petit salut poli de la main.

- Je vais te montrer tu va voir.

Il essaya d’aplatir du mieux qu'il pouvait le morceau de parchemin et entrepris de dessiner une figure de mémoire. Ce qui n'était pas très difficile vu le nombre de fois qu'il l'avait vu. Tout en mâchant silencieusement son bout de réglisse, le dessin prenait forme. Ce n'était pas du grand art, ça ne valait pas les peintures du légendaire Paneb L'Ardent, mais ça représentait assez bien le style de dessin de cette époque.

- Voila, regarde, c'est Seth, le dieu du désert et des tempêtes. Je porte le même nom que lui.

Seth:

Ceci étant, ce genre de style n'était plus utilisé de nos jours, en dehors de l'écriture des hiéroglyphes, et encore, il n'y avait guère qu'au village qu'on utilisait encore cette forme d'écriture.