Ce qui est bien avec le printemps, c’est que le Soleil continue de se coucher tôt, suffisamment tôt pour que je puisse contempler le ciel sans avoir à me coucher trop tard. Enfin, le soleil ne se couche pas vraiment comme nous, il n’a ni lit ni pyjamas même si c’est amusant à imaginer – je l’ai déjà fait d’ailleurs, je me souviens qu’il y a un dessin de Soleil au lit dans un de mes carnets d’enfants. D’ailleurs, le Soleil ne bouge pas du tout du point de vue de l’Univers, c’est nous qui bougeons, nous et la Terre surtout. On tourne, tourne et tourne encore… Le jour où ne tournera plus, il y aura quelques grosses catastrophe qu’il vaut mieux ne pas imaginer puisque ça n’arrivera jamais. En tout cas, je ne l’espère pas, et si jamais ça arrive ce ne sera pas maintenant car le Soleil est pour le moment en train de disparaître sans vraiment disparaître derrière la ligne que forme la Terre face à nos yeux. Et en attendant les étoiles, on peut profiter des multiples couleurs que prend le ciel. C’est joli, ça fait comme un dégradé incertain, un peu flou et pas vraiment dégradé car le rose ne devient pas bleu mais qu’importe ? Ça fait plusieurs dégradés qui se rejoignent, c’est plein de formes et de couleurs, c’est beau.

Alors je regarde tout ça depuis une fenêtre de la Salle Commune, pour mieux profiter du spectacle de cette nuit dégagée – rare dans ce pays et encore plus en ce moment – et après avoir rapidement fuit la Grande Salle bruyante. Je les aime pas, ces élèves bavards et excités par la simple idée de manger. Une fois, je me suis demandé comment les repas étaient préparés et j’ai eu ma réponse il n’y a pas si longtemps que ça : ce sont apparemment des Elfes de maison qui s’en occupent. Ils doivent être vraiment nombreux pour nourrir tout ce monde… Mais là n’est pas tout à fait la question, surtout que les dernières couleurs commencent à s’effacer suffisamment pour laisser les étoiles se montrer dans un ciel plus bleuté que noir. Je serais bien allée à la tour d’Astronomie qui est la plus haute je crois, sauf qu’il ne faut pas non plus faire trop de bêtises donc pour ce soir, je me contenterais de la grande fenêtre. Et puis, en levant bien la tête, j’ai accès à pas mal de constellations ce soir. Et même s’il va me falloir quelques temps pour réussir à toutes les retrouver, j’ai mon carnet pour m’aider. Parfois, recopier les étoiles permet de mieux voir. Enfin, il faut surtout commencer par faire quelques repérages aériens parce que le ciel change tout le temps et que d’ici, je n’ai pas l’habitude…

À la maison, c’est plus facile. D’abord parce que je suis mieux installée, assise sur mon lit collé à la fenêtre tandis qu’un rebord de fenêtre est bien moins agréable. Et puis surtout, il y a moins de bruit à la maison ! Il n’y a pas ces élèves, pas les bavardages de certains ni les cris d’autres. C’est plus simple, vraiment plus simple, à la maison. Sauf qu’on est à l’école, alors on s’adapte et on accepte. Et puis, il reste le dortoir si jamais ça devient insupportable, mais j’aime pas trop être là-bas. J’y fais mes devoirs dans le calme, j’y dors la nuit, mais y regarder les étoiles c’est moins bien : il y a toujours une élève pour râler que je devrais être dans mon lit. Donc je reste dans la Salle Commune pour regarder le ciel, le crayon grattant le papier pour tracer les première étoiles. Il faut être patiente pour cette activité, mais en attendant que tout le monde soit visible je peux m’entraîner et dessiner, en profiter pour imaginer des nouvelles constellations comme j’aime faire.

Une étoile par-ci, une autre par-là. Les premières ne sont pas les plus simples à poser sur le papier si l’on veut garder les proportions presque parfaites. Car toutes sont liées, plus ou moins bien sûr. Mais c’est avec un ciel complet que l’on comprend le fonctionnement de l’Astronomie, car on trouve la Petite Ourse peu lumineuse à l’aide de la Grande Ourse par exemple. Je ne m’étendrais pas des heures sur le comment du pourquoi cela fonctionne ainsi et pas autrement. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’est complexe et qu’on a besoin de beaucoup de patiente pour tout comprendre. Et encore, tout n’est pas compris ni même trouvé car l’Univers est si grand qu’il recèle encore beaucoup de mystères. Des mystères amusants, pleins d’idées magiques et farfelues. En attendant, je peux utiliser ces quelques étoiles pour apercevoir autre chose qu’une de ces constellations crées par les adultes il y a bien longtemps. C’est d’ailleurs pour cela que personne ne pourra dire que mon dessin est faux : il vient d’un mélange de la tête et du ciel incomplet.

Un écureuil. Ne trouvez-vous pas que ce groupe un peu étalé ressemble au rongeur roux amoureux des noisettes ? Il ne mange pas que ça évidemment, il aime aussi un certain type de graines, les noix, les châtaignes, et j’ai même lui qu’il pouvait manger des fleurs et des feuilles s’il ne trouvait pas ses repas préférés. D’ailleurs, je suis sûre que ce petit groupe d’étoiles, là-haut un peu plus à droite, est une noisette. C’est bon les noisettes, je suis d’accord avec lui. Et c’est mignon les écureuils, un peu craintifs mais si on ne bouge pas et qu’on est très patient, on peut avoir le loisir de les observer avec leur belle queue en panache. Dans le ciel, le petit animal semble immobile, concentré, certainement prend-il le temps de bien observer la Terre avant d’être transformé en un autre animal avec l’arrivée de nouvelles étoiles. En réalité, elles n’arrivent pas les étoiles : elles deviennent visibles à nos yeux. Ce n’est pas pareil, sauf que c’est un abus de langage souvent utilisé. "Les étoiles arrivent bientôt !" me dit souvent le grand-frère.

Par contre, même si l’écureuil ne bouge pas il parle. Oui, il parle ! Il me salue bien gentiment, avec une voix de fille humaine c’est étrange, il me demande aussi comment je vais et se fait tout poli en s’inquiétant de l’idée de me déranger. Je plisse le nez, dubitative à cette pensée : une constellation, qu’elle vienne des adultes ou de mon esprit, ne parle pas. Et, imaginons qu’elle parlait, la voix serait à peine audible car les étoiles sont très loin, vraiment très loin, de moi et cette même voix viendrait d’en haut et non d’à côté de moi. Alors je laisse l’écureuil pour tourner tête et regard vers la source de la voix. Oui voilà, ce n’est pas l’écureuil qui a dit tout ça mais une grande Serdaigle toute gentille que je connais un peu, surtout depuis un certain cours de Vol terrifiant où l’on devait aller sous l’eau sur un balais. C’était magnifique quand même, mais avouez que l’idée est effrayante. Ne pas voir le ciel, ne pas être sur terre… J’aime pas ça.

Je souris à la plus grande, «Bonjour Jennifer !». Et oui, j’ai retenu son prénom ! C’est une élève gentille, polie, pas trop bruyante, qui s’est présenté une fois à moi donc j’ai fait un effort pour retenir ce prénom pas très compliqué. «Non, tu ne me déranges pas. Je… Regardais les étoiles, mais elles ne sont pas encore toutes là.» Même si rien ne m’empêchera d’en faire quelque chose, l’imagination n’est pas là pour rien à reculer devant la première barrière de difficulté. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment une grande difficulté que de ne pas encore être capable, comme tout Humain, de voir chaque étoile présente dans le ciel à cette heure-ci. Au contraire, j’aime bien. Ça n’aide pas pour le repérage, mais on fait beaucoup d’autres choses avec quelques étoiles. Enfin, elle ne m’a demandé ce que je faisais mais plutôt comment j’allais, il ne faut pas oublier de répondre à tout alors j’ajoute «Et je vais bien, c’est une jolie nuit je suis contente. Et toi, comment vas-tu ?» C’est un peu décousu je crois, mais qu’importe ? Je suis ainsi, parfois c’est embêtant, mais ce n’est pas totalement ma faute si les pensées s’enchaînent et se croisent sans logique. L’important, c’est de répondre à tout pour être polie.

La grande Serdaigle sourit lorsque j’explique regarder les étoiles malgré le fait qu’elles ne soient pas encore toutes là. Je me demande si elle trouve l’idée bonne, peut-être n’y avait-elle jamais pensé auparavant ? Peut-être n’aime-t-elle pas trop les étoiles, mais ça ne l’empêche pas d’accepter que les autres les apprécient. J’ai un peu de mal à m’imaginer ne pas aimer les étoiles : elles sont calmes, silencieuses, lumineuses et vivent grâce à des histoires extraordinaire – qu’est-ce qui pourrait bien être désagréable ? C’est vrai qu’elles sont nombreuses, mais avec un peu de patience on finit par arriver assez facilement à les reconnaître pour en faire des constellations. C’est une drôle de remarque que Jennifer me fait : elles vont bientôt arriver, il ne faut pas s’en inquiéter. Ça me fait sourire, évidemment qu’elles vont bientôt arriver, c’est logique. Le jour où les étoiles ne viendront pas… Ce sera une nuit bizarre. Enfin, on peut avoir l’impression que les étoiles n’arrivent pas lorsque le ciel est couvert de nuages mais c’est une autre histoire. Alors je hoche la tête, «Bien sûr qu’elles vont bientôt arriver, mais même quand elles ne sont pas toutes là on peut s’amuser avec.» Il faut souligner ce jeu de l’esprit, qui utilise quelques points blancs du ciel pour trouver des formes – et les dessiner parfois.

Finalement, la plus grande semble aimer les étoiles, sinon elle ne les trouverait pas belles. En même temps, je ne vois pas comment on peut trouver moche une étoile, c’est vraiment étrange. Une étoile, c’est un point lumineux, blanc, tout là-haut dans le ciel. Parfois très brillant, parfois un peu moins, mais c’est une étoile. Donc oui, elles sont belles, j’acquiesce en souriant tandis que Jennifer dit qu’elle est contente que j’aille bien, et qu’elle aussi va bien. C’est étrange comme la politesse peut être complexe, parce que je ne saurais pas trop que dire à une personne qui va mal. Déjà, dire quelque chose à une personne qui affirme aller bien… Dois-je dire que j’en suis contente ? Je le suis certainement, c’est un peu triste les gens qui ne vont pas bien. Mais si un inconnu ne va pas bien, je m’en fiche. De toute façon, à part s’il pleure ou crie, je ne le saurais pas. En fait, c’est peut-être pas très important de se demander comment faire. Je me contente d’un sourire – pour les situations dans lesquelles on ne voit pas quoi dire, c’est toujours suffisant. C’est pas que je suis malpolie, méchante, je ne veux pas paraître comme un faquin moi, c’est juste que… Je trouve que parler ne serait qu’inanité.

Heureusement, la Serdaigle n’a pas l’air de se vexer sinon elle serait partie rien de compliqué.Et puis, elle ne serait pas là à me parler du cours d’Astronomie sur le thème astral. Ce cours était vraiment génial ! Un cours où on peut passer la moitié du temps à faire un dessin car c’est le devoir, c’est trop bien. Bon, ce n’était pas tout à fait le devoir car il y avait plus simple, mais j’aime bien dessiner donc j’avais le droit de remplacer des signes par des images. Mais Jennifer explique que ce cours l’a laissé sur sa faim – drôle d’expression. Est-ce que ça veut dire qu’elle aurait préféré que ça dure plus longtemps ? Qu’on ait plus d’explications ? Elle dit ne pas trop comprendre l’Astronomie, trouver ça trop abstrait. Abstrait. C’est un mot compliqué, abstrait, compliqué à définir. Peut-être même est-il plurivoque si sa définition dépend des gens qui la donne ? C’est une véritable aporie. «Le thème astral, c’est plutôt de l’Astrologie que de l’Astronomie je dirais… Même si on utilise le ciel dedans avec les placements des planètes lors de ta naissance, il y a une histoire de signe qui intervient. Mais j’avoue que je ne m’y connais pas trop en thème astral même si c’était chouette de pouvoir dessiner, je préfère les étoiles, les planètes, les constellations.» Je lui adresse un sourire en ajoutant avec curiosité «Ça aussi, tu le trouves abstrait ? Je ne sais pas trop ce que ça veut dire abstrait…» Je me demande si c’est possible d’aimer quelque chose d’abstrait. Mais je ne vois pas trop en quoi les étoiles sont abstraites. En tout cas, je les aime beaucoup, pas au point de pratique l’Astrolâtrie comme d’autres font l’Ophiolâtrie bien sûr, c’est intéressant, joli, agréable, les étoiles.

Je me demande bien comment une grande comme Jennifer peut avoir envie de me parler. Je suis petite, je suis toujours toute seule, je ne cherche pas à être avec quelqu’un, je connais certainement beaucoup moins de choses qu’elle… Et pourtant elle est là, avec moi, près de cette fenêtre ouverte sur le ciel qui commence petit à petit à être peuplé par les étoiles brillantes. Unes à unes, celles-ci apparaissent, éclairent la nuit et font naître dans l’esprit mille et unes histoires ou images qui voguent sans s’arrêter. Si Jennifer avait été quelqu’un d’autre, je me serais dit qu’elle venait pour se moquer de moi, de ce que je fais, ou pour me dire de fermer la fenêtre ou je ne sais quoi d’autre pas très agréable. Mais non, Jennifer est Jennifer et je sais qu’elle est gentille. C’est d’ailleurs pour ça que je lui parle et que je l’écoute.

Alors je souris timidement, contente, en l’entendant dire que j’ai raison de m’amuser avec les étoiles déjà présentes. Elle dit le faire avec les nuages, et je hoche la tête. «Oh oui, je le fais souvent aussi avec les nuages ! Mais plus en journée, quand il n’y a pas cours : je m’installe dans le parc, par terre, c’est très agréable.». Et bien que cela puisse paraître étrange, moi j’aime beaucoup cette activité et ça me fait plaisir de savoir que je ne suis pas la seule à aimer ça. Je suis aussi très heureuse de savoir que même les grands le font. Cela voudrait dire que, même si je grandis, je ne perdrais ma vue qui s’imagine beaucoup de choses ? J’en suis rassurée : plus grande, je serais comme Jennifer, car malheureusement il semble que la plupart des grands ne prennent même plus la peine de lever le regard vers le ciel.

Il ne faut tout de même pas oublier qu’elle m’a posé une question ! Un belle question qui me plaît beaucoup et à laquelle je compte bien répondre. Quelles formes je vois ? Je lui montre mon carnet en souriant. «Quand tu es arrivée, j’étais en train de faire l’écureuil. Je ne sais pas si tu le vois dans le ciel ? Il y a même une noisette avec lui, même s’il ne mange pas que ça évidemment.» Je laisse la Serdaigle chercher si elle le souhaite ma constellation dans le ciel – sinon, elle peut le voir représenté directement sur mon carnet, c’est parfois plus simple. Pendant ce temps, je lève la tête vers le ciel pour trouver une nouvelle constellation. Quel animal pourrait tenir compagnie à l’écureuil ? Oh non ! C’est une pie que je trouve, juste au-dessus de lui. Et si l’écureuil était un bébé ? Les pies attaquent les bébés écureuils, elles les emmènent avec elles loin du nid quand la maman est assez loin. C’est joli une pie, mais dangereux parfois…

Alors je lève un doigt vers le ciel, au-dessus de mon écureuil, pour montrer à la plus grande la pie en traçant du bout du doigt le contour de l’oiseau. «Tu vois ici ? Tu suis les étoiles, un peu à droite, tu descends, tu continues, tu remontes… C’est une pie !» Je pose un regard curieux vers Jennifer pour voir ce qu’elle en pense. «Tu sais, une pie attaque les bébés écureuils… Tu crois que celui-ci est un bébé ?» Je suis un peu inquiète, ce serait dommage qu’il y ait un mort ce sort dans les étoiles. Mais j’ai une solution ! Selon la réponse de la plus grande, je pourrais chercher la maman s’il le faut. Et elle viendra protéger le petit, et la pie sera forcée partir ! Hop, pas de morts, moi je vais le protéger cet écureuil.

Bien sûr, les étoiles, constellations et l’univers en général font partie d’une matière étudiée à Poudlard : l’Astronomie. Et c’est triste, car la grande dit ne pas trop comprendre ce qu’on y apprend, elle trouve ça abstrait. J’essaie de comprendre ce que signifie ce mot, j’essaie d’expliquer, de parler, d’être claire et précise. Je ne sais pas si c’est vraiment réussit, je ne suis pas forte pour ce genre de choses, pourtant… Elle a l’air de comprendre. Et ensuite, elle m’explique pourquoi elle trouve l’Astronomie abstrait. Je l’écoute avec attention, hochant un peu la tête. Oui, je crois que je vois. C’est vrai qu’on ne peut pas les toucher, et que même si on monte tout en haut de la tour d’Astronomie, et bien… Elles restent inaccessibles. Et là, mon regard s’anime en entendant Jennifer. Une exploration dans l’espace ? Avec une fusée, des combinaisons, un casque ? La Serdaigle a raison : ce serait autre chose que nos cours, ce serait même encore mieux qu’avec un télescope ! «J’aimerais tellement aller dans l’espace ! On serait en train de voler parmi les étoiles… ça doit être si magique ! On ne pourra toujours pas les toucher, mais on en serait si proche…» Il faut bien le dire : l’idée me plaît grandement.

La suite de la conversation m’étonne un peu. Jennifer semble vouloir s’imaginer l’espace à part ce que l’on connaît, et sa question me fait sourire. Veut-elle parler d’extraterrestres ? Oh, j’aimerais bien. J’aimerais bien qu’il en existe, qu’on en rencontre. Pour de vrai. D’après les scientifiques, il faudrait les mêmes conditions que ce qu’on a sur terre. Mais vous savez, l’adaptation ça existe. On est là car tout ce qu’il y a sur Terre existe, mais qui dit que dans d’autres conditions on ne saura pas y vivre ? Moi, c’est ce que je me dis. Une créature qui n’a pas besoin de conditions terrestres pour vivre, ça pourrait exister. Après tout, la magie existe bien… L’idée m’enthousiasme bien, il faut l’avouer, et si Jennifer en parle c’est qu’elle ne me trouvera pas bête, si ? C’est un peu timidement que je lui explique : «J’aime bien m’imaginer qu’il y a des vies sur les autres planètes… Ils ne seraient certainement pas comme nous, mais ça pourrait être très intéressant à découvrir. Enfin, je ne suis pas sûre, j’aime bien découvrir mais les gens peuvent être très méchants également envers l’inconnu… Mais bon, ce ne sont que des idées comme ça, mon grand-frère dit qu’il faut savoir rester réaliste au moins un peu. Qu’est-ce que tu en penses, toi ?» Avoir l’avis d’une personne plus grande que moi n’est-il pas important ? Bien sûr que si, c’est pour ça que j’écoute souvent mon grand-frère !

Jennifer a l’air vraiment contente d’être ici, à parler avec moi. Et moi… Je crois que je suis contente d’être là, à parler avec elle. C’est très agréable. C’est très étrange aussi. Je souris timidement alors qu’elle me dit que peut-être avec moi, elle aimera un peu plus l’Astronomie. Je suis trop contente de savoir ça, car je trouvais dommage qu’elle ne comprenne pas trop ce qu’on étudie. J’aime tellement ce domaine que j’aimerais que tout le monde l’aime aussi ! Les étoiles servent à beaucoup de chose, croyez-le ou non mais c’est la vérité. Et c’est vraiment dommage que si peu d’élèves s’y intéressent. D’ailleurs, je me demande si monsieur Daiklan aimait les étoiles lorsqu’il était élève ou s’il s’est mit à les aimer plus tard. Enfin, là n’est pas la question. «Je suis contente de savoir ça ! Souvent quand on s’amuse, on aime un peu plus ce qu’on aime. Il suffit juste d’apprendre à s’amuser avec les étoiles.» Et je le crois sincèrement.