Saison XXXI - Été
La journée était magnifique. Un soleil radieux dont les rayons envoyaient de grosses doses de bonne humeur. Un parfum de fleurs mélangé à celui des glaces vendues à des centaines de personnes, petits et grands qui raffolaient de ces saveurs sucrées. Il y avait toujours ce côté optimiste à Pré-au-Lard, je n’y étais pas beaucoup retourné depuis mon départ de la Cabane, mais cela me permettait d’apprécier davantage ce qui s’offrait devant moi. Et aujourd’hui, j’étais en repos, un repos bien mérité et j’en avais profité pour retrouver le lieu où j’avais le plus de souvenirs depuis les treize ans. Petit regard vers Honeydukes, la boutique où je passais des heures à grignoter des sucreries tout en discutant avec des amis. Je me rappelle ces instants avec Daemon et son estomac d’ogre. Je n’étais pas certaine d’y être déjà allée avec Arty. A remédier, évidemment, je ne disais jamais non à des Suçacides.
Mais aujourd’hui, mes pas ne me guidaient pas vers là boutique aux couleurs pastels, mais bien vers un établissement où je me savais pertinemment pas la bienvenue. Ou du moins plus depuis qu’Arty avait rejoint les ennuyeux employés du Ministère. La propriétaire ne m’aimait pas et c’était d’une réciprocité parfaite. S’il y avait bien une chose sur laquelle nous étions d’accord, c’était au sujet de cette haine mutuelle entre-nous. Elle me faisait rire - rire moqueur et sarcastique évidemment - autant qu’elle m’agaçait. Et puis, elle était si petite ! Malgré tout, je ne pénètre pas dans le bar, reste sur la place, où un banc me tendait les bras. Je m’y installe voulant profiter quelques instants de la chaleur estivale qui me caressait le visage. L’esprit se promène, divague, s’éloigne, dérangé de temps en temps par les cris d’un enfant montrant du doigt le fameux glacier qui ne cessait de faire sa distribution tout en conservant un sourire radieux qui dévoilait de belles dents blanches. Je me demande à cet instant quel genre de mère je serais si un jour j’avais des enfants. Élevée loin des mots d’amour et de la tendresse, je voulais être certaine de ne pas reproduire les mêmes erreurs que ceux qui m’avaient élevée. Le tout était de trouver un juste milieu – difficile.
Les yeux posés sur toute cette agitation, j’ignore combien de temps je reste ainsi. Nostalgique de mon adolescence certes perturbée mais tout de même avec une bonne dose de merveilleux souvenirs de cet endroit.