RP unique (ft Irène Greengrass), LA total accordé du PNJ
Saison 31 - Mai 2178 - Peu après ce RP
Saison 31 - Mai 2178 - Peu après ce RP
Elle était assise sur un banc, dehors. Son souffle était glacé mais sa gorge en feu. Elle avait du mal à respirer, sa poitrine se soulevait difficilement. Elle observait le ciel brillant d'étoiles depuis la terrasse de l'hôpital. La fumée rejetée, elle écrasa le mégot au sol. Yeux fermés, bras enroulés autour de son corps. Elle avait besoin d'être seule. Alhena avait besoin de réfléchir à la suite des événements, à la panique qui envahissait son corps. C'était une peine, une haine d'une extrême violence qui coulait dans ses veines. Une souffrance insupportable qu'elle ne pouvait envisager. Je n'y arrive pas. Est-ce qu'un jour j'y arriverai ? Elle frissonnait, les larmes silencieuses qui glissaient sur son doux visage. Tout avait changé. Tout était pareil. Le deuil était comme le retour d'un vieux fantôme qui la rongeait.
Tu sais, un jour, tu respireras de nouveau.
La brune ne sursauta pas. Elle avait entendu les pas derrière elle s'avancer. Le monde était silencieux, seule la brise rafraîchissait l'univers. Sauf que la voix qui explosa son cosmos, c'était une voix qu'elle n'avait pas envie d'entendre. Une voix qu'elle reconnaissait entre mille. Une voix qui lui était odieuse. La voix d'Irène. La dernière fois qu'elles s'étaient vue, c'était à la mort de son frère aîné. Après elle s'était envolée.
La blonde n'était pas n'importe qui pour Alhena. C'était elle qui l'avait prise dans ses bras lorsqu'elle avait accouché. C'était elle qui l'avait soutenu face aux apparences. C'était elle qui lui avait appris à être une enfant parfaite et résister aux coups. C'était elle qui l'avait aimé et qui l'avait rendue forte alors qu'elle n'avait personne. Parce que parmi les sang-purs, les Greengrass étaient une des seules familles que les Peverell pouvaient côtoyer. Parce qu'Irène avait pénétré dans sa vie sans prévenir et claqué la porte sans dire au revoir.
Tu étais là, et le jour d'après tu avais disparu
La brune se recroquevilla encore plus. Elle fixa le ciel, sans tourner la tête. Elle ne voulait pas la voir. Elle ne voulait pas l'entendre. C'était comme si on la déchirait à nouveau. Elle était bien trop fragile pour laisser rentrer cette femme à nouveau dans sa vie :
Tu étais là à côté de moi quand il est mort.
Tu étais là et tu l’as regardé mourir comme moi.
Tu as été là toute ma vie, et du jour au lendemain tu t’es évaporée.
Tu disais m’aimer.
Tu disais que je comptais pour toi.
Et au moment où j’ai eu le plus besoin de toi, le jour ou mon frère est mort tu t’es envolé.
Tu es partie.
Tu as fait en sorte que je ne puisse plus jamais te voir.
Même après mon accouchement, même après avoir abandonné mes enfants, tu étais là.
Alors dis-moi Irène, regarde-moi et dis-moi la vérité. Dis-moi pourquoi ce jour-là, ce jour où la mort a frappé tu n’étais plus là ?
Tu as fui et maintenant tu débarques comme ça, sans prévenir, sans me dire.
Je ne te laisserai pas me détruire à nouveau.
Je ne te laisserai pas faire simplement parce que je suis dans un état de faiblesse.
Je sais ce qui se trame, et pourtant toi qui as le toupet de m’éviter à chaque réunion, tu as le culot d’être là ce soir.
Je sais ce que tu veux.
Mais moi je ne peux pas, juste rester là et attendre.
Je ne veux pas que tu recommences.
Ne recommence pas.
Et ce sont des mots qu'on ne pouvait voir que dans son regard. Des mots qu'elle ne pourrait jamais prononcer. Qu'elle ne pourrait jamais lui crier. Parce que c'était comme ça. Parce qu'il y avait des gens, malgré toute la force mentale qu'on pouvait avoir, malgré toute la puissance qu'on avait en soi... Ils avaient cet incroyable pouvoir de vous faire faire tout ce qu'ils voulaient. Ils étaient votre souffrance, votre malédiction, votre punition.
Ne m'ignore pas, Alhena.
Qu'est-ce qu'elle haïssait cette voix, qu'est-ce qu'elle l'aimait. C'était plus fort que tout. Plus fort que tout ce qu'elle croyait.
Ta fille est morte. Tu as besoin de moi.
Et c'était cette rage qui éclatait enfin. Cette haine qui la dévorait, qui la faisait réagir. La blonde voulait qu'elle réagisse. La brune ne comprenait plus vraiment ses intentions, enfin si. Il y avait une histoire de politique, mais derrière ça. Derrière toute cette fausse histoire, qu'est-ce qu'il y avait vraiment. Alors Alhena s'était levée et avec la violence la plus extrême qu'elle pouvait, avait giflé la femme en face d'elle. Et la blonde gardait son sourire aux lèvres alors que sa joue était aussi rouge qu'une rose.
Qu'est-ce qu'il t'arrive Peverell ?
Tu veux savoir ce qui m'est arrivé ? Et bien, toi, tu es arrivé.
Voilà ce qui s'est passé et c'est irréparable.
Il m'arrive que je te haïs et que je ne veux plus jamais te revoir autrement que pour quelque chose de professionnel. Voilà ce qu'il m'arrive. Parce que je ne sais pour quelle raison, tu es détestable.
Sans prévenir, la blonde lui attrapa le menton, se rapprochant dangereusement. Elle était encore plus euphorique que jamais.
Tu sais Alhena, le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine. C'est l'indifférence.
Elle avait le souffle coupé quand l'autre la relâcha. Son cœur était sur le point de se rompre, comme si elle allait mourir sur le moment. La brune ne pouvait pas gérer la mort de sa fille et Irène. Mais elle savait que la blonde avait besoin d'elle pour l'appuyer auprès du père Greengrass face à son frère, mais Alhena savait aussi qu'elle ne pouvait pas plonger dans une nouvelle relation toxique. Quel que soit le genre de relation, amantes, ennemies, amies. Irène lui avait arraché tant de chose, qu'elle ne pouvait pas la laisser faire à nouveau.
Et pourtant, elle savait qu'elle n'arriverait pas à résister. Que malgré tous les efforts qu'elle ferait, malgré l'écart qu'elle maintiendrait entre sa famille et la sienne.
Rien ne serait suffisant.
Et c'était irrespirable de se savoir à la merci de quelqu'un.
C'était juste insoutenable d'aimer quelqu'un qui vous avez brisé à multiples reprises.
C'est sur ces pensées qu'Alhena la regarda disparaître à nouveau.
Elle s'évaporait encore, comme la mort venue vous donner une leçon.
Et la brune continua de hurler en silence ses peines.
Parce que toute cette situation était insupportable.
