J'irai au bout de mes rêves...(en cours)

Saison 31
Printemps
La accordé

C'est ma dernière année à Poudlard. J'en avais appris des choses, séché quelques cours, emm*rder quelques élèves, répondu à beaucoup de profs. Cependant...je sent qu'il me manque quelque chose pour partir sereinement. Comme un sentiment d'inachevé ou de vide. Il y a cette personne que j'ai dû appeller directrice que je méprise plus que tout. Hautaine, prétentieuse, hypocrite, elle représente ce que je déteste. J'ai l'impression que le grade de directrice lui donne des ailes, j'ai envie de la faire descendre de son trône un petit peu. Je déteste beaucoup de monde c'est vrai, mais quand j'ai l'occasion je le leur fais savoir. Et aujourd'hui j'avais l'occasion de faire un joli présent à ma directrice favorite.

Sifflotant je marche dans les couloirs sans me soucier de qui je croise. Je crois l'avoir vu sortir récemment donc ça me laisse un peu de temps pour m'amuser. Je regorge d'idées je sens que le bureau de ma chère amie ne sera plus jamais le même. Rentrant dans sa tanière je reste quelques instants regarder l'intérieur, c'est propre et bien rangé. Trop propre même. Par où commencer ? Je ferme doucement la porte avant de sortir ma baguette et d'exprimer mon art sur le mur. Je recule pour regarder le rendu... voilà une main avec le doigt fièrement dressé, représentant tout mon amour.

Passons à la suite des choses, je suis certaine que la directrice va apprécier une bonne compagnie, je sors un bocal de mon sac contenant une belle tarentule que je libère dans un de ses tiroirs. C'est un beau morceau, je rigole déjà en imaginant sa réaction. D'ailleurs je ne sais pas quand elle va revenir, je devrais peut être déjà filer, mais au final je m'en fiche un peu de me faire choper, ça pourrait même être drôle. Bon et maintenant il faut un peu de meublent ici je prononcé "Artes Constringitur" d'une voix feme, faisant parler mon imagination je représente un fier attribut masculin. Voilà qui va ravir la directrice, je place mon œuvre dans un coin du bureaiu. Je vais l'attendre et lui demander si elle apprécie la nouvelle déco, je m'assoie brutalement sur son siège, les pieds sur la table et attrape une pile de papier posé sur le côté. Ça tombe bien, j'ai entendu parler de cet art moldu appellé les origamis, sauf que moi, ce ne sont pas des animaux mignons que je vais représenter.

Lorelaï était sortie quelques minutes de son bureau le temps d'aller chercher un livre qu'elle avait laissé traîner dans la salle des professeurs. Sa tête de linotte ne lui pardonnait rien. La voix de sa grand-mère lui revenait incessamment en tête : "quand on a pas d'tête, on a des jambes !" Lorelaï se dit qu'à ce rythme elle aurait les meilleures jambes du château.

En ouvrant la porte de son bureau, Lorelaï ne remarqua pas directement la jeune fille qui était assise dans son fauteuil, les pieds sur la table, elle ne remarqua pas non plus l'inscription au mur, ni la reproduction à caractère... anatomique qui trônait dans la pièce.

La tête baissée, sur le livre ouvert entre ses mains, elle rentra, referma la porte, termina sa page, et releva enfin la tête afin d'aller s'asseoir.

- Mais.

Tout lui arriva en pleine figure d'un coup.

Elle n'avait pas verrouillé la porte.

- Vous.

Elle n'avait pas été formée à ça. Elle savait pas quoi faire, ni comment. Alors elle dit la chose la plus intelligente qui lui passa à l'esprit,

- Merci de me rendre mon siège, celui-ci est le vôtre, indiqua-t-elle du bout de la baguette qu'elle venait de sortir.

Avant de se rasseoir, elle envoya un Patronus transmettre un message pour elle.

Puis, elle se tourna vers la jeune femme,

- Bien, avant de discuter, j'aimerais voir comment vous mettez fin à ces deux sorts que vous avez si joliment lancé. Allez-y.

P

J'entends du bruit, je crois qu'elle arrive. Le sourire aux lèvres je le regarde rentrer, elle semble ne pas me remarquer pour le moment. J'attends qu'elle lève le nez de son bouquin, mon petit sourire satisfait toujours affiché à mes lèvres. Je crois qu'elle ne s'attendait pas, au vu de son regard en voyant le tableau, bah alors c'est la première fois que quelqu'une décore son bureau ?
Je reste un moment silencieuse, mais je dois avouer que je m'attendais à tout sauf à réaction, éclatant de rire je me remets sur le siège visiteur.

- Vous aimez la déco ? J'y ai mis tout mon cœur. Dis-je en regardant fièrement autour de moi.

Je la vois envoyer un patronus...tiens tiens ..on a peur donc on vient demander de l'aide ? Je me demande qui va venir, sûrement une des directrices. Sa question me coupe légèrement dans mes pensées, étonnée je le regarde les sourcils légèrement levées. Si elle ne sait pas non plus mettre fin à des sorts aussi élémentaires...c'est vraiment un comble. Ou alors elle essaye de gagner du temps pour pas que je m'enfuie, mais qu'elle se rassure ça n'arrivera pas. J'avais trop envie de voir la tête de la personne quand elle va apercevoir la nouvelle déco. Et puis de toute façon j'ai l'habitude des retenus.

-Allons allons madame la directrice, coller des retenues à des premières années semble plus simple que de défaire un sort d'une septième année, peut être que le personne que vous avez appellé sera plus compétente, elle.

J'ai prononcé ce dernier mot non sans un soupçon de mépris. J'ai envie de la voir sortir de ses gonds, qu'elle quitte ses airs de princesse parfaite et descende de son trône.

Nan mais c'est qu'elle jouait vraiment l'insolente en plus...
Elle voulait provoquer, être punie, rentrer dans la danse de l'escalade à qui qui a le plus de pouvoir.
La question ne se posait même pas, si Lorelaï voulait la virer, elle la virait du château et de Poudlard en deux-deux sans trop de questions.
Mais était-ce intéressant ?
Pas tellement pour quelqu'un comme Lorelaï.
- Betty ? demanda la directrice.
Une efle de château plutôt coquette (pour une elfe) apparu.
- Pourrais-tu nous apporter de la limonade s'il te plait ? Pas trop sucré, merci.
L'elfe disparu quelques instants durant lesquels Lorelaï ne parla pas.
Puis Betty réapparue avec deux verres et une carafe.
- Merci Betty, l'elfe disparu aussi rapidement qu'elle était arrivée.
Lorelaï se versa un verre, et rapprocha le plateau de la jeune demoiselle, au cas où celle-ci voudrait s'en servir.
- J'entends beaucoup de mots mais peu de sorts. J'attends que vous défaisiez ces sorts, et que vous rangiez mes documents.

Betty ? C'est elle qui vient à son secours ? La fameuse Betty ne tarde pas à arriver, les elfes de maison sont bien rapides, vivement que j'ai le mien aussi. Au moins la directrice a le sens de hospitalité, si ça avait été le cas inverse jamais je n'aurais offert un verre, ou peut-etre que si, tout dépend du plan qui a derrière. Je souris et me sers un verre de limonade, que je sirote lentement, les jambes croisées. Que ça fait du bien une limonade bien fraiche après tout ce travail. Défaire les sorts ? Elle peut compter là-dessus, jamais je ne détruirais mon art, puis si elle y tient temps elle fera elle même, si elle y arrive.

- Défaire ? Non, non moi je préfère faire. Quand aux documents j'en ai terminé un justement.

Elle est bien optimiste de demander ça quand même , elle s'imagine vraiment que ça va fonctionner ou..? On voit qu'elle a l'habitue des premiers années. Mais j'ai bien envie de la voir à l’œuvre pour défaire les sortilèges, ça promet d’être fort drôle. Je dépose mon verre et lui tend le papier un grand sourire aux lèvres, celui-ci représentant une autre anatomie, féminine cette fois. Je ne pensais pas avoir autant de talent pour cet art, je vais essayer d'approfondir ça pendant mon prochain cours ch*ant.

- Devinez ce que c'est !

La jeune Helsing ne se laisse évidemment pas faire, elle refuse de défaire ses productions, et tend à sa directrice un papier marqué d'une nouvelle oeuvre.

- Oh, je comprends. Je vous prie de m'excuser Miss Helsing, je n'avais pas saisi que vous aviez choisi mon bureau comme lieu d'expression artistique... En effet, c'est outrageux de ma part de vous demander de défaire une production artistique.

Quelques petites secondes de silence, durant lesquelles Lorelaï contemple son mur,

- C'est quand même dommage qu'il n'y ait que moi pour en profiter. Même si j'imagine le pourquoi de ce choix, malgré tout, c'est quand même plus outrageant de créer un phallus dans le bureau de la directrice plutôt que dans la salle commune.

Lorelaï paru réfléchir un peu,

- J'allais vous proposer d'exposer vos productions dans une galerie temporaire, que tout le monde puisse en profiter. Mais je ne suis pas sûre que ça rejoindre exactement ce que vous souhaitez produire comme effet.

Encore une petite gorgée,

- Vous savez où ça aurait eu vraiiiment l'effet que escompté ?... dans le salon de vos parents, dit la directrice en formant avec son index et son pouce un petit "O" signifiant le summum du bon goût.

Elle capitule ou changement de stratégie ? Aucune idée, dans le doute je continue de déguster lentement mon verre en l'écoutant d'une oreille attentive. J'ai surtout l'impression qu'elle se fout de ma gueule pour le moment, m'enfin qu'importe on verra bien qui rigolera le plus et surtout qui sera la dernière à rire. Malgré moi, je ne peux empêcher de ressentir de la surprise et une boule au ventre en l'entendant parler de mes parents. Comment sait-elle que l'ambiance n'est pas au beau fixe ? Je n'en ai parlé à personne, j'en suis certaine, personne ne sait quoi que ce soit de ma vie ici. Sommes-nous à ce point espionnées ici ? Ma main se serre légèrement sur mon verre, que je pose un peu trop brutalement.
Je sais parfaitement ce qu'elle veut faire. Essayer de s'en prendre à mes points faible pour..gagner ma confiance, me faire capituler ? Elle ne me fait que me donner encore plus la rage de vaincre.

- Je vois que vous en savez beaucoup. Moi qui pensais qu'un directeur a une vie passionnante, vous voilà réduite à espionner vos élèves. Malheureusement je ne suis pas assez haut placée pour en avoir sur vous.

Cette fois la haine a remplacé l'envie théâtrale de jouer, maintenant ce que je veux, c'est moi aussi l'atteindre. Elle veut me montrer qu'elle a une longueur d'avance en connaissant des informations sur moi, parfait. Mais laissez-moi vous montrer madame la directrice que je peux répliquer aussi facilement avec les mots qu'avec une baguette. Et surtout quand c'est un jeu de pouvoir. Je reprends mon verra avant d'ajouter.

- Vous ne vous sentez pas trop seule dans ce château d'ailleurs ?

La jeune femme s'est sentie agressée, zut. C'était tellement pas son intention. En même temps, quelque chose en miroir avait dû se jouer. Historia la provoquait en rafale, Lorelaï avait sûrement dû répondre sur le mauvais ton. Ou peut-être que la jeune aiglonne ne pouvait juste pas imaginer que sa directrice soit dans son camp ?

Lorelaï voulu répliquer qu'elle n'espionnait pas, mais déduisait simplement, quand Historia la frappa en plein cœur.

Elle dégluti, et regarda sa baguette qu'elle faisait tourner entre ses doigts.

Soit elle remettait la jeune fille à sa place - mais était-ce véritablement pertinent ? - soit elle répondait authentiquement.

- A vrai dire, Miss Hasting... J'ai de la chance d'avoir un ami d'enfance avec moi dans les murs de ce château. J'avais déjà pas beaucoup d'amis quand j'étais élève ici, en grandissant ça a encore été plus compliqué de trouver des personnes avec qui s'entendre et à qui se confier... Non, j'ai vraiment beaucoup de chance qu'il soit là. C'est un point de repère dans le gros brouillard qu'est Poudlard, un peu comme un phare vers qui je sais que je peux me tourner en tout temps et en toute circonstance. Qui me ramènera vers la terre ferme.

Lorelaï laissa son regard flotter dans la pièce, passant de la jeune femme assise en face d'elle au dessin sur les murs, et au phallus planté sur son tapis persan.

- Mmmh, oui, vraiment.

On dirait bien que j'ai touché un point sensible. J'ai l'impression qu'elle chavire légèrement suite à cette question, elle est moins douée que moi pour cacher ses émotions. C'est quelque chose que j'ai justement appris ici, comme quoi on n'apprend pas que de la magie. Je m'attends à une réplique cinglante, ou qu'elle me demande à nouveau de défaire les sorts. Satisfaite je termine mon verre de limonade d'une gorgée, écoutant la réponse de la chère directrice.

C'est drôle mais en la voyant je l'imaginais en fille ayant plutôt pas mal d'amis, enchaînant les soirées et les conquêtes. Je suis plutôt étonnée de sa réponse. Ainsi donc c'était elle aussi une solitaire, m'enfin elle avait quand même eu la chance d'avoir un ami, personnellement je n'avais jamais trouvé une telle personne. Après c'est peut-être être une caractéristique de la maison Serdaigle, j'ai l'impression qu'ils sont légèrement moins stupides que les autres. Moi, je n'ai aucune confiance en qui que ce soit ici, les gens sont bien trop égoïstes, traîtres et fourbes. Ou alors plus intéressés en leur stupides conquêtes amoureuses, une vraie bande de gamins.

- Je comprends. Je réponds soudainement. Poudlard est un nid de serpents et de vautours, personellement j'ai fait le choix de me concentrer uniquement sur mes études que sur les autres. Mais je suis bien contente que ça soit ma dernière année.

Lorelaï eut un frisson. C'était pas tous les jours qu'une élève lui disait qu'elle la comprenait. Quel genre de directrice était-elle ? Est-ce que Miss Hastings était en train de la réconforter ?

Heureusement non, La directrice se rassura, la conversation n'avait pas trop glissée. Au fond, elle était simplement authentique. Même si souvent cette authenticité lui avait joué des tours.

La jeune Serdaigle exprimait comme elle avait peu de confiance dans les personnes qu'on pouvait trouver au sein du château, et Lorelaï hochait la tête. C'était vrai qu'il y avait peu de personnes sur qui on pouvait compter sans avoir peur de se voir poignardé dans le dos. Lorelaï espérait être l'une de ces personnes. Elle s'évertuait à l'être, du mieux possible, en tout cas.

Elle sourit intérieurement en entendant Historia dire qu'elle se concentrait sur ses études, plutôt que sur ses relations. Lorelaï ne savait pas sur quoi la jeune élève se concentrait, mais ses derniers bulletins semblaient indiquer tout le contraire.

Néanmoins, elle garda sa remarque pour elle, le sujet ne concernait pas les points de l'aiglonne. Si besoin, elles en reparleraient un autre jour. Elle reprit plutôt sur un élément de sa réponse qui l'avait fort touchée.

- Figurez-vous que, personnellement, c'est justement en dernière année que j'ai commencé à rencontrer quelques personnes. Ce n'était pas toujours des rencontres très chouettes d'ailleurs, mais c'est vrai que ça demande de s'ouvrir un peu et donc de se rendre un peu vulnérable aux serpents et vautours comme vous dites... Mh...

La directrice jouait avec sa baguette entre ses doigts,

- Le truc, dit-elle en prenant presque un ton plus informel, c'est que c'est pas vraiment fini une fois sorti de l'école. Enfin, ne vous méprenez pas, c'est pas pire, mais y a quelque chose de similaire qui reste. J'imagine que c'est juste le fait qu'on est obligé de vivre avec d'autres humains, et que dans ces humains, y a des gros débiles et des vautours... Heureusement, quand même, qu'on peut aussi choisir les personnes dont on veut vraiment s'entourer.

Encore une ou deux secondes en suspend,

- Je crois que pour pouvoir trouver ces quelques personnes, ça vaut la peine de se montrer un peu vulnérable... Pas totalement vulnérable, vous savez, au lieu de porter une armure en permanence, dans laquelle on est bien protégé, mais aussi très seul, un bouclier par exemple, qui nous protège, mais nous sépare pas... 'fin, je sais pas...

C'est en dernière année qu'elle a commencé à rencontrer des personnes intéressantes qu'elle dit. Ma dernière année approche à sa fin et je n'ai pas vraiment eu cette chance. Il faut dire que ça fait longtemps que j'avais passé cette idée, vu comment chaque élève me révulse ou me fatigue. Je ne sais pas si sa vision des choses est idyllique, bien que je comprends ce qu'elle veut me démontrer. Je ne m'étais pas mise en tête que ça allait changer une fois sortie de l'école, je n'allais pas changer et les personnes autour de moi non plus.

- Je ne sais pas si j'arriverai à m'adapter à cette société. Je finis par lâcher brutalement

J'ai bien conscience que ça fait adolescente rebelle et anarchiste mais qu'importe autant dire la vérité. Je ne pense pas qu'elle ira en faire quelque chose, et si elle le fait je suis de toute façon partie de Poudlard dans quelques mois.
Je réfléchis à comment formuler exactement ce que je pense de tout ça, ou plus exactement mon ressenti, ce n'est pas quelque chose que j'ai l'habitude de faire.

- Ce n'est pas forcément que je ne veux pas, juste je ne pense pas que ça soit fait pour moi. Vous devez avoir l'habitude des adolescents perturbés et je ne déroge pas à la règle. Mais voyez-vous je ne ressens aucune peine face à ça, c'est juste un fait. Je n'arrive pas à me dire que ma vie sera faite à aller travailler chaque jours pour nourrir des enfants ingrats et un mari que je n'aimerai plus au fil des années, en supposant que je l'aurai déjà aimé. Faire semblant de m'intéresser aux conversations de mes pairs pour m'intègrer, et sortir le weekend en société et jouer à qui aura le vie la plus parfaite.

Je m'arrête, j'en avais déjà dit beaucoup bien qu'au point où j'en suis. Mais me dévoiler est à mes yeux beaucoup plus dangereux que de saccager le bureau de la directrice. Je pense que ma vision des choses est assez en contraste avec la sienne qui a plutôt l'air assez positive dans le fond, mais ça ne coûte rien de lui demander. Après tout en Serdaigle qu'elle est, elle a bien dû se poser la question.

Vous vous êtes résolu à vivre cette vie ? Celle que la société nous impose de naissance ?