Tu te tiens debout sur les toits londoniens, le Maître à tes côtés. C'est étrange de vous retrouver à cet endroit sans être masqués. La dernière fois, tu te souviens très bien de comment les choses ont finies. Sans lui, tu ne serais probablement plus de ce monde. Mais les choses ont changées. A présent, l'Auror, c'est toi, et tu es ici en mission on ne peut plus officielle pour le Ministère. Il n'empêche que tu ressens cette même pression. Celle qui te bouffe les veines à chaque fois que le Maître demande à ce que tu sois à ses côtés. T'as peur de le décevoir, encore. Pourtant, tu sais que tu peux être à la hauteur. C'est simplement que tout semble plus facile lorsqu'il n'est pas là. Le stress a tendance à te faire perdre tes moyens, et s'il y a bien une personne sur cette Terre capable de te stresser, elle se tient à tes côtés en ce moment même.

T'as quand même gagné confiance en tes capacités. Tu sais ce dont tu es capable. Et démanteler un trafic de dragons devrait se trouver dans tes cordes. Du moins tu l'espères. Ton regard se pose sur le bâtiment qui vous fait face. Un immeuble d'une taille moyenne, tout ce qu'il y a de plus banal si on oublie cette impression d'abandon qu'il laisse. Tu te demandes si ce sont des protections anti-moldus qui lui donnent cet aspect afin de les éloigner ou s'il risque vraiment de s'écrouler à tout moment. Tu optes cependant pour la première solution. Nul ne serait assez stupide pour garder des dragons d'une valeur inestimable dans un lieu qui peut s'effondrer sur leur tête.

Laissant l'homme se renseigner sur le nombre de personnes présentes à l'intérieur du bâtiment, un léger sourire prend place sur tes lèvres à la dernière étincelle. Sept personnes, ça devrait être un jeu d'enfant pour deux sorciers de votre niveau, pas vrai ? Et surtout, t'y vois là une occasion de te défouler correctement. Jusqu'à ce qu'il te parle d'infiltration et que ton sourire disparaisse. Il a l'air content, lui, mais toi, c'est pas franchement ton truc. Tu préfères foncer dans le tas. Même si tu sais qu'avec des trafiquants ça risque juste de mal tourner. Il suffit que certains fuient avec les bêtes pendant que vous combattez les premier et tout serait fini. Alors tu hausses légèrement les épaules.

- Boarf... Disons que la discrétion n'est pas ma qualité principale.

Autant être honnête. De toute façon, il doit s'en douter, il te connaît un minimum. Cependant, t'es bien conscient que t'as pas le droit à l'erreur ici. Alors tu lances un #Kaléidem sur toi. A défaut d'avoir ta cape d'invisibilité, ça fera l'affaire. Tu sors alors ton canif magique avec un sourire entendu :

- Voilà qui nous évitera de faire sauter les portes.

Et comme on n'est jamais trop prudent, et qu'il vaut mieux que vous puissiez rester en communication à tout instant si jamais vous vous retrouvez séparés, tu proposes de lancer un #Fibula Loquor Filatim.

Le Maître accepte tes propositions, un bon point pour toi. Tu esquisses même un sourire lorsqu'il approuve ton idée de rester en contact. Est-ce que tu t'accroches toujours désespérément au moindre compliment qu'il peut te faire, aussi futile soit-il ? Oui, bien évidemment. Tout ce que tu recherches, c'est son approbation. La fierté dans ses yeux lorsqu'il te regarde. C'est sans doute ce qui a le plus de prix. Et tu y parviendras, un jour. Tu vas tout faire pour. Entre respect, admiration et crainte, qui, à part lui, peut se vanter d'avoir ton obéissance absolue ? Plus encore, ta soumission ?

Tu ne tardes pas à le suivre, transplanant à ton tour pour te retrouver devant la même porte. Canif en main, tu prends tout de même le temps d'écouter un instant. Aucun bruit ne semble provenir de l'autre côté de la porte, mais tu préfères t'assurer que personne ne puisse entendre votre arrivée. Aussi tu murmures un #Immugio sur la porte, espérant ainsi cacher le bruit de ton canif dans la serrure si jamais l'un des trafiquants se trouve à proximité de l'entrée. N'ayant aucune envie de déclencher une quelconque protection magique, tu prends une profonde inspiration avant de lancer un #Partis Temporus.

Cela te laisse une dizaine de secondes pour vous faire entrer. Et si tu sens aussitôt une grosse baisse d'énergie en toi, tu ne perds pas de temps pour entrer la lame de ton canif dans la serrure et la trifouiller. Rapidement, le cliquetis se fait entendre, et tu peux enfin pousser la porte pour vous permettre d'entrer. Tu la refermes aussitôt derrière vous en poussant un soupir de soulagement en constatant que l'entrée semble complètement déserte. Apparemment, votre présence dans les lieux est encore secrète, un bon point pour vous. Cependant, tu dois bien admettre que ce fichu sort de passage temporaire t'a fatigué plus que de raison.

T'espères cependant avoir encore assez d'énergie pour t'occuper des sept sorciers présents si jamais les choses venaient à se gâter pour vous. Un regard autour de toi t'indiques que tu as vu juste concernant l'état extérieur du bâtiment. Maintenant que tu es dedans, tu te rends compte qu'il n'est pas si délabré que ça. Sale, certes, mais en très bon état. Plusieurs options s'offrent à vous. Des portes, des escaliers. L'immeuble risque d'être long à fouille de fond en comble.

- Z'avez un plan ? On fouille tout en essayant de les éliminer discrètement un par un, ou on cherche direct le dragon ?

Ton murmure est à peine audible, de peur que l'un des malfaiteurs soit plus proche que prévu. Mais maintenant que vous êtes à l'intérieur, vous n'avez plus le droit à l'erreur. Le moindre faux-pas pourrait causer la disparition du dragon.

LA Finrod

Le plan n'en est pas vraiment un. Apparemment, l'improvisation a davantage sa place dans cette infiltration. A choisir, tu préfères encore laisser les trafiquants vivants, mais tu n'hésiteras pas s'il faut les tuer pour que votre mission soit menée à bien. Tu dois bien admettre que tu détestes l'idée que des hommes utilisent des dragons à des fins purement financières. Ces créatures sont nobles et puissantes, elles ne méritent pas un tel traitement. Elles sont faites pour vivre en liberté, et l'homme devrait les craindre, non l'inverse. Alors tu te contentes d'acquiescer d'un geste de la tête aux propos du presque géant, bien décidé à suivre ses ordres à la lettre.

Et tandis que vous alliez commencer votre repérage des lieux, des voix et des bruits de pas se font entendre. Un simple regard pour le Maître, le laissant décider de la marche à suivre, et tu l'imites en te plaquant contre le mur, immobile. Baguette toujours en main, tu es d'un calme olympien, te contentant de ralentir ta respiration quelque peu essoufflée par le sortilège lancé précédemment. Mais tu n'as pas le temps de faire quoi que ce soit que ton binôme se charge des deux hommes qui passent devant vous comme si de rien n'était. Tu étires un léger sourire devant la facilité déconcertante qu'il a eu de les maîtriser dans le silence le plus complet.

Le laissant s'occuper du corps endormi qui lui est tombé dans les bras, tu te charges de tirer l'autre en dehors du chemin pour le cacher tant bien que mal dans un recoin de la pièce. Tu enfonces la pointe de ton pied dans la côte du type, histoire de bien t'assurer qu'il est endormi, et tu suis ton Maître dans les escaliers. Le pas léger, tes semelles ne font pas le moindre bruit tandis que tu gravis les marches, l'oreille toujours aux aguets du moindre bruit que tu pourrais entendre. Le premier étage semble totalement désert, il ne cache que des pièces remplies de dossiers et de parchemins, probablement tous liés au trafic des créatures ailées.

Tu y jettes à peine un oeil, te doutant que cela intéresserait davantage ton compagnon. Mais vous pourrez toujours récupérer tout cela une fois que les autres trafiquants seront hors d'état de nuire, et que le dragon sera en sécurité. Pour l'instant, vous devez agir au plus vite, tant que votre charme d'illusion fonctionne encore et que les deux zigotos du bas sont toujours endormis. Vous gravissez donc les marches jusqu'au deuxième étage, où des bruits de voix se font entendre d'une pièce. Tu colles ton oreille à la porte, et lèves trois doigts vers Finrod pour lui indiquer le nombre de protagonistes qui s'y trouvent.

Les hommes semblent en pleine discussion animée, mais tu te doutes que débarquer dans la pièce, même avec l'effet de surprise, ne risque pas de jouer en votre faveur alors même qu'ils sont en surnombre. Il vous faut les séparer, ou du moins vous permettre de vous occuper d'eux un par un. Et quoi de mieux que de les faire passer la porte pour qu'ils se mettent gentiment à la file indienne pour vous ? Sourire aux lèvres, tu lèves ton poing pour frapper trois coups à la porte avant de te coller contre le mur du côté droit de celle-ci, te fondant parfaitement dans les pierres. Les voix se sont tues à l'intérieur, et lorsque la porte s'ouvre, le premier homme se retrouve aussitôt au sol sous un #Crocura suivi d'un #Silencio, puis d'un #Incarcerem dans la foulée. Le bruit du corps tombé au sol a cependant mis la puce à l'oreille des deux autres, qui viennent voir ce qu'il se passe...

Les choses vont vite. Tellement vite que tu as tout juste le temps d'apprécier la situation en voyant vos adversaires tomber comme des mouches face à vos sortilèges les plus primaires. A croire que vous pourriez même vous débarrasser de ces imbéciles à coup d'Aguamenti tellement la résistance en face est nulle. Le Maître indique qu'il serait bon d'attraper un de ces types conscient pour pouvoir l'interroger, et tu te contentes de hausser les épaules en poussant du pied le premier gars à avoir franchi la porte. Attaché, réduit au silence, il est pourtant toujours bel et bien avec vous, il suffit de voir son air désagréable et ses yeux qui roulent d'agacement.

Du coup, en choper un de plus ou un de moins avec les idées claires, peu importe. Un seul suffira pour obtenir les informations dont vous avez besoin. T'as totalement confiance en ta façon de gérer un interrogatoire. Et si en agissant pour le Ministère tu n'as pas vraiment le droit de torturer le type, pour l'instant, rien n'indique que vous n'agissez pas pour votre compte. Tu peux donc encore te lâcher totalement pour peu qu'ils ne l'apprennent jamais. Laisser quelques cadavres derrière toi ne te dérange pas outre mesure puisqu'il s'agit de trafiquants.

Le Maître gère le dernier, ou plutôt la dernière attaquante, sans doute avec un peu trop de zèle. Pour l'effet de surprise, vous repasserez. Avec le bruit des meubles qui s'éclatent au sol, tout l'immeuble doit à présent savoir que vous êtes là. Il devient important d'agir le plus rapidement possible. Faisant léviter ta propre victime derrière toi pour te suivre dans la pièce, tu rejoins le corps de la sorcière, grimaçant légèrement en voyant la flaque de sang autour de sa tête.

- J'crois qu'on en tirera pas grand chose de celle-là.

Le rebord du meuble qu'elle a tapé a sans aucun doute eu raison d'elle. Ne reste plus que le stupéfixié, et le gars qui flotte derrière toi. N'ayant aucune envie de réveiller l'autre, tu te tournes vers lui avec un sourire mauvais.

- J'vais te rendre la parole. Si tu hurles, je te bute. C'est bien compris ?

Le hochement de tête frénétique du type et la frayeur dans ses yeux étant suffisamment convaincant, tu lèves le sort de mutisme pour lui poser quelques questions auxquelles il met une magnifique ferveur à répondre. A croire que ce déchet humain tient réellement à sa vie, c'en est presque risible. Il n'est pas bien compliqué d'apprendre de lui où se trouve le dragon recherché, ni même que le chef de tout ce petit monde monte la garde lui-même devant l'animal, avec un autre imbécile du même genre. T'as presque envie de le remercier de si bien coopérer. Au lieu de ça, tu le baillonnes d'un nouveau sortilège. Vous avez du travail.

Votre stratégie se met rapidement en place, plus de temps à perdre maintenant que le boucan des meubles cassés a clairement indiqué votre présence en ces lieux. Le temps est compté, et vous préférez agir immédiatement plutôt que de risquer une fuite. Tout se déroule plutôt bien. De nouvelles arrestations, un bébé dragon sauvé comme il se doit, nourris, et remis aux soins des équipes du géant qui t'accompagne. Toi, t'as le droit à une jolie brochette d'arrestations qui font bien sur le CV. Tout est bien qui finit bien. En plus, ça fait plaisir de travailler avec le Maître et que tout se passe bien.