Un printemps aussi doux que celui d’aujourd’hui est synonyme de promenade dans le parc. Il n’y a que les idiots qui restent enfermés dans le château au lieu de profiter d’un temps comme celui auquel nous avons droit aujourd’hui, ce n’est pas souvent que cela arrive en Écosse. Oui c’est un joli pays, je ne dis pas le contraire, les paysages sont très beaux – bien plus beaux que Londres, croyez-moi. Mais qu’importe, il arrive que le soleil de ma maison d’enfance me manque, alors je compte bien profiter des rayons qui dansent dans les airs. On peut les voir si on fait bien attention, c’est lumineux, jaune, chaud. Une fois j’ai essayé de le dessiner, mais ça n’a rien donné de très concluant, ce sont des formes et des couleurs difficiles à obtenir même quand on a l’habitude de dessiner depuis toujours. Pourtant j’ai essayé de nombreuses fois. Peut-être que je réessaierais plus tard, un jour. En attendant, je peux dessiner beaucoup d’autres formes et couleurs, il y a les fleurs, les feuilles, les branches, les arbres en général, même les nuages ou un brin d’herbe. Les coccinelles aussi, toutes mignonnes. Ou les oiseaux, si j’ai la chance d’être dans un coin calme du parc je peux en voir s’approcher sans faire attention à ma présence. Immobile, muette, silencieuse, c’est ce qu’il faut à ces animaux.

Alors c’est ce que je fais, carnet malgré tout rangé avec ses crayons dans le sac que je porte. Jamais sans mon sac à dos, imaginez que tout d’un coup j’ai une idée de dessin, ce serait bête de l’oublier parce que je n’ai pas de quoi dessiner ! Mais pour l’instant, je veux observer. C’est assez simple à faire, il suffit de trouver un endroit à l’écart des autres élèves qui sont bien trop bruyants et bavards pour les petits animaux tels que les oiseaux. Bien trop dangereux aussi, ils ont certainement déjà écrasés je ne sais combien de vers de terre, limaces, même coccinelle et autre petites bêtes auxquelles personne ne fait attention. Un vrai carnage une fois que ces humains seront partis. Moi, j’essaie de faire attention, je m’installe sur le sol en vérifiant d’abord qu’il n’y a pas de petit animal là où je prévois de m’asseoir. C’est joli le printemps, il y a des fleurs partout. Beaucoup de vert, mais aussi du rouge, du jaune, du bleu, du blanc. Parfois un peu de violet et de orange. Le printemps est la saison des couleurs, c’est aussi là que les oiseaux font leur nid, alors ils font beaucoup d’allers-retours entre les arbres et leur nid pour avoir des brindilles – j’en verrais forcément.

Sauf que ce n’est pas un oiseau qui arrive devant moi. D’abord, les oiseaux arrivent du ciel, donc en volant et non en courant d’un air joyeux. Ensuite, un oiseau ne peut pas être aussi gros, ni avoir quatre pattes en fait, ni avoir des poils, et à moins que les créatures de ce monde magique soient vraiment bizarres, ce n’est vraiment pas un oiseau. Et puis, c’est animaux-là ne sont pas du genre à nous sauter dessus avec une laisse qui vole derrière eux… C’est donc un chien, un chien qui semble avoir abandonné son Humain pour s’enfuir en courant et venir me rejoindre. Je ris un peu tandis que celui-ci se met à me renifler, apparemment curieux. «Salut toi !» Je souris à l’animal en tendant une main alors qu’il aboie, doucement comme pour dire bonjour, avant de renifler la main tendue. J’aime bien les animaux, ils ne sont pas du genre à nous juger pour ce que l’on est ou ce que l’on fait, il aurait d’ailleurs certainement été très content de me voir sans chaussures comme j’ai déjà fait. Et puis, même s’il y a des animaux pas très gentils, celui-là a l’air tout joyeux et content. Il est mignon, un peu petit peut-être. C’est peut-être un chiot, ou alors un petit chien je ne sais pas trop, mon nouveau camarade bouge un peu trop pour que je l’observe.

Souriante, je l’interroge gentiment, j’espère qu’il ne s’est pas perdu quand même. Enfin, un chien peut retrouver facilement son chemin grâce à son bon odorat. «Qu’est-ce que tu fais là ?» Le seul problème avec les animaux, c’est qu’ils ne parlent pas comme nous alors je ne les comprends pas toujours. C’est dommage, car il n’y a qu’avec eux, à peu près, que je me sens à l’aise. Tandis qu’avec les autres élèves, c’est assez rare. D’ailleurs en parlant d’élève, en voilà une qui débarque. Elle a l’air essoufflée, comme si elle avait couru, poursuivie par quelque chose. Elle est tout de même très polie, n’oubliant pas de me saluer avant de s’excuser pour ce qu’elle appelle un dérangement. Ah, elle n’a pas couru poursuivie par quelque chose mais plutôt pour rattraper le joyeux animal qui lui a échappé. Je secoue un peu la tête avec un sourire tandis que la plus grande attrape la laisse de son chien – ou sa chienne d’ailleurs, je sais pas. Et sans oublier la politesse, je réponds «Bonjour ! Ce n’est pas grave, j’aime bien les animaux. Mais il ne m’a pas dérangé, il est très gentil. C’est quoi son prénom ?» Car j’aurais beau tenter de faire la conversation à la boule de poils noire, celle-ci pourra essayer de me répondre mais je ne comprendrais pas. Alors je fais un effort, et je parle à l’élève que j’ai déjà croisée quelques fois en cours. Je n’ai pas envie qu’elle parte maintenant non plus, pas lorsque je viens tout juste de rencontrer son animal. Mark n’a pas voulu que j’ai une petite créature vivante avec moi à Poudlard, mais un jour j’en aurais une et je veillerais bien sur elle. En attendant, il y a beaucoup d’autres animaux par ici.

C’est étonnant comme un simple moment qui devait être passé dans le parc "à rien faire" selon certains élèves peut changer soudainement par une petite arrivée joyeuse et inattendue. À la place d’oiseaux gazouillants picorant sur le sol quelques graines au hasard, c’est un chiot adorable qui vient me dire bonjour, sautillant et reniflant d’un air curieux. Il est le bienvenue évidemment, mais j’espère qu’il n’est pas perdu. Le parc est grand, les chiens peuvent courir vite – d’ailleurs, il aurait pu entrer dans la Forêt Interdite à ce rythme, sans savoir que cet endroit peut être dangereux si on ne fait pas attention. Quoique, s’il est venu ainsi c’est qu’il a été attiré par quelque chose, ou alors il voulait juste jouer à la course avec celle qui s’occupe de lui ? Dans tous les cas, la boule de poils ne me dérange pas et la jeune fille arrivée à sa suite doit en être soulagée. C’est vrai qu’un autre élève aurait pu se mettre à râler, voir hurler, de cette arrivée impromptue… Ce qui est totalement bête, ça se voit de suite que le chiot n’est pas méchant. C’est comme s’il affichait un sourire, je ne saurais pas expliquer mieux que cela.

La Gryffondor n’hésite pas à me répondre bien gentiment que le chiot est une femelle du nom d’Iris, un nom magnifique aux nombreuses origines. Grec ou Égyptien, voir simplement celui d’une fleur, qui sait ce à quoi elle a pensé en choisissant ce joli prénom ? Pas moi, et je n’ai pas envie de l’embêter avec ce genre de questions alors qu’elle semble si rassurée à l’idée que la petite chienne ne me dérange pas en étant ici. Malgré cela, elle s’inquiète encore un peu – la petite Iris n’a-t-elle pas mangé mon sac ? Je ris un peu, c’est une drôle d’idée quoique pas impossible car les chiots ont tendance à mordiller tout ce qui se trouve à leur portée. C’est normal, c’est comme un bébé qui met tout à la bouche et il ne faut pas leur en vouloir. Même si un bébé fait moins de dégât car ses dents sont moins fortes… Mais non, je secoue un peu la tête avec un grand sourire «Non, c’est une petite chienne très gentille ! Elle est venue me renifler, c’était amusant. Pourtant, je n’ai pas d’animaux avec moi…» Sauf que les odeurs se mettent partout, et j’imagine qu’en passant beaucoup de temps à l’extérieur, je dois porter beaucoup d’odeurs différentes.

Vraiment, c’est un drôle de moment si on se dit que je parle sans hésiter. Certainement grâce à Iris, les animaux ont cette amusante capacité à délier la langue pour en apprendre plus sur eux. «D’ailleurs, j’aime beaucoup son prénom !» Ce n’est pas parce que je n’ai pas envie d’embêter la plus grande avec l’origine du prénom Iris que je ne peux pas complimenter ce choix magnifique. Étonnamment, la jeune fille semble se souvenir de mon prénom à moi même si elle me demande confirmation. C’est rare, très rare, qu’on s’en souvienne. On me l’a déjà demandé, mais jamais ainsi. C’est étrange, car ça me fait un peu plaisir. Sauf que ça m’embête aussi car je ne crois pas connaître le sien. Oh je l’ai déjà vue en cours mais ça s’arrête là. C’est malpolie, de quoi aurais-je l’air à dire que oui, Elida est mon prénom, mais que je ne me souviens pas du sien ? Et bien, j’ai beau réfléchir je n’arrive pas à m’en rappeler. Alors je tente de sourire pour cacher cette gêne, hochant la tête pour approuver avant de dire que «Oui c’est ça ! Par contre, je ne me souviens plus de ton prénom.» L’ai-je su un jour ? Je ne sais pas, mais tant pis je le saurais à partir d’aujourd’hui.

Je me demande bien quel animal, entre un oiseau ou un chiot, je préfère. Chacun a sa particularité, ses qualités et ses défauts. Si l’oiseau chante merveilleusement bien et semble sans cesse danser gracieusement, le chiot est certainement un des animaux de compagnie les plus agréables. Cela dépend de la race et de l’animal en lui-même, mais généralement un chien demande caresses et jeux, attention et tendresse, tandis que l’oiseau a besoin de liberté – d’ailleurs, jamais je n’aurais d’oiseau comme animal de compagnie, ce genre d’être vivant n’est pas fait pour être enfermé. Mais une chose est sûre : ce n’est pas parce que j’étais venue ici dans le but d’observer une petite bête du parc que je vais me plaindre de finalement avoir la compagnie de ce petit chiot noir comme s’il s’était roulé dans du charbon.

Et si la propriétaire de la boule de poils était inquiète au début, elle semble rassurée par le fait que l’animal n’ait pas fait de bêtises. Il est vrai que ce n’était pas impossible, même si je sais que le chiot ne l’aurait pas fait par méchanceté. Je crois que j’aurais tout de même été un peu fâchée si mon carnet à dessin ou mon sac étaient venus à être déchirés. Mes parents n’ont pas que ça à payer, et je me serais faite gronder. Enfin, rien de tout cela n’est arrivé donc la grande peut être soulagée. Malgré tout, je me demande bien ce qui a pu pousser Iris a me rejoindre ainsi. Elle ne me connaît pas, je ne la connais pas. Cela ne me dérange pas, au contraire, c’est juste une question que je me pose. Je m’en pose souvent beaucoup… La plus grande propose une explication, jolie explication qui me fait sourire timidement. Quelque chose qu’elle estimait bon ? Je ne mets pas en doute l’odorat ni les sens du chiot, mais je ne vois pas trop ce qui aurait pu lui plaire.

Quoi qu’il en soit, le chiot est là, la demoiselle qui s’en occupe aussi. Même si je ne la connais pas, je pense qu’elle est gentille, sinon elle n’aurait pas pu choisir un si beau prénom pour son animal auquel elle semble tant tenir. Et puis, elle n’y serait pas autant attachée. C’est peut-être bête, mais ce n’est pas ainsi que j’imagine une personne méchante. Je ne vous en ferais pas le portrait car ce n’est pas le moment, plus tard peut-être, mais les paroles de la grande ne font que renforcer cette sensation de gentillesse que je ressens. Si Iris est un prénom qui s’est proposé à elle comme une évidence, c’est qu’il est vraiment parfait pour son chiot il n’y a pas d’autres possibilités. Je hausse les épaules en l’entendant ajouter qu’elle ne saurait pas dire pourquoi ce nom et pas un autre : «Il n'y a pas toujours d'explication à un choix. Mais c’est un très beau prénom, il lui va bien !». Pourtant, j'aimerais toujours trouver des explications pour tout.

La jeune fille ne semble pas embêtée que je ne me souvienne pas de son prénom. Peut-être a-t-elle l’habitude ? Peut-être est-elle comme moi, à ne rien faire pour qu’on se souvienne de son prénom à elle ? Pourtant, elle a retenu le mien et c’est pour ça que je me sens un peu gênée. J’aurais pu faire un effort, puisqu’elle en a fait un… Alors je lui souris en entendant son prénom, assurant que «Promis je le retiendrais !». Parce que sa gentillesse et le fait qu’elle ait un chiot méritent cet effort. Rien à voir ? Je ferais l’effort quand même, point final. Et je ne sais pas si la jeune fille souhaite repartir en promenade avec son chiot que ma main continue de caresser gentiment à sa demande ou non, mais elle me pose une question. Est-elle vraiment en train de s’imaginer que j’attends quelqu’un ? Mais qui pourrais-je bien attendre ? Je n’en sais rien. Je ne vois pas. Alors je secoue un peu la tête avant de répondre timidement «J’étais venue observer le parc seule… Je pensais pouvoir observer un oiseau, mais je suis bien contente qu’Iris soit arrivée.»

Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’avouer ce genre de choses, beaucoup de gens trouvent bizarre de s’asseoir ainsi, seule par terre, sans rien faire. Beaucoup se moqueraient, d’autres se contenteraient de me regarder avec un air bizarre avant de s’en aller tout simplement. Mais Morgana ? Quel genre de personne est-elle ? Je ne la connais pas, à part son prénom, à part sa maison, à part le fait que j’ai la sensation qu’elle est gentille. Juste une sensation, c’est tout. Je crois que je serais un peu triste si elle se moquait… C’est bête, non ? C’est qu’en plus d’avoir l’air gentille, elle a un chiot adorable qui me demande des caresses. Alors je décide d’essayer d’aller plus loin dans la conversation, histoire d’être polie car si elle me pose une question je devrais peut-être lui en poser une aussi, et puis comme ça elle n’aura peut-être plus envie de se moquer de moi. «Est-ce que c’est l’heure de sa promenade ? Ou elle s’est enfuie depuis le dortoir ?» J’espère qu’Iris a vraiment le droit d’être ici… Comme ça, elle pourrait rester plus longtemps ici !

La plus grande semble contente que je lui dise qu’Iris est un très bon choix de prénom pour son adorable chiot, ça se voit : elle sourit. Un vrai sourire content, en plus elle me remercie. C’est étonnant qu’une chose si simple puisse faire autant plaisir, surtout qu’elle n’aurait pas choisit un autre prénom même si j’avais dit que le prénom n’est pas adapté parce que moche ou je ne sais quelle autre excuse aurait pu trouver quelqu’un d’autre. Premièrement, ce n’est pas à moi d’en décider, deuxièmement ce ne serait vraiment pas gentil de ma part, et troisièmement… Comment sait-on si un prénom est adapté ou non ? Beau ou non ? Je ne sais pas, ça dépend des goûts de chacun j’imagine. Quoi qu’il en soit, j’aime bien : c’est tout doux et tout gentil, forcément parfait pour la petite boule de poils gentille et heureuse d’être là où elle est. C’est ce qui est bien avec les animaux : ils sont souvent heureux avec ce qu’ils ont.

Et si le chiot a un prénom, la Gryffondor aussi : c’est Morgana. Non vraiment, ce prénom ne me dit rien même si je sais que j’ai déjà vu la tête de cette élève dans certains cours qu’on a eu en commun. Je me demande si je devrais faire plus attention aux prénoms des autres quand un professeur les prononce. Oh ils ne sont pas toujours dits, mais quand c’est le cas… Je pourrais essayer de faire un effort. Ça permettrait d’avoir l’air plus polie, non ? Mais en même temps, ne pas les connaître permet d’avoir une petite conversation. C’est pas plus mal je dirais, même si je poserais la question à Mark pour qu’il puisse me donner son avis, parce que mon grand frère est très fort à ça. C’est normal, il est grand lui, et il connaît bien les gens. Parfois je me dis qu’il a de la chance, parce que c’est compliqué de ne pas savoir comment faire avec les autres, et d’autres fois ça m’est un peu égal. Je préfère être seule…

Pourtant, je suis contente que Morgana dise me faire confiance pour que je retienne son prénom. Je l’ai promis, alors je le ferais. Et puis elle a de la chance : ce n’est pas un prénom trop compliqué à retenir, parce que certains dans Poudlard ne sont vraiment pas faciles à retenir, si étranges et difficilement compréhensible que je préfère donner un surnom qui me semble évident… Mais là ce n’est pas le cas. Alors je hoche la tête avec un timide sourire pour dire que oui, elle peut me faire confiance si elle en a envie. Je sais garder en tête ce qui est important, et je crois qu’il est important de retenir l’identité d’une fille gentille que je pourrais recroiser un autre jour dans les couloirs ou même en cours. Surtout quand cette fille a un chiot aussi adorable qu’Iris… Oui, car Iris est adorable même si elle est arrivée de manière imprévu alors que j’attendais un oiseau à observer. C’est tout aussi mignon, bien plus sociable par contre.

Pas comme moi, moi qui reste le plus souvent toute seule, moi qui fait de mon mieux pour échapper aux endroits où il y a trop de monde et de bruit. C’est un peu ce que je dis en répondant à Morgana qui s’interroge sur ma présence ici. Le parc est un des rares endroits que je sais apprécier. C’est si calme… Il ne l’est pas toujours malheureusement, c’est déjà arrivé que plusieurs élèves y sortent en même temps et remplissent l’air de leurs voix dérangeantes. Mais la seule présence des arbres et des chants d’oiseaux suffisent à m’attirer dehors même si je vois qu’il y a du monde. Ça m’aide à faire ma bulle, à me concentrer, à réfléchir sans laisser mon esprit être submergé par les bruits alentours. Mais je ne le dis pas tout ça. Non, je me contente d’une courte réponse qui semble étrangement satisfaire la Gryffondor car elle dit comprendre cette envie de solitude. Ses mots m’étonnent grandement, il est rare de croiser une personne, qui plus est une plus grande, être de mon avis.

Je hoche un peu la tête, soulagée. Par ma simple phrase elle aurait pu se moquer, au lieu de ça elle assure comprendre. Et oui, je sens qu’elle a tout compris. Je souris, parce que ça me fait plaisir de ne pas entendre un rire moqueur de la part de cette fille qui semble si gentille. L’inverse ne m’aurait pas plu, je crois même que j’aurais été déçue d’une telle réaction. Mais ce n’est pas le cas, et Mark en cet instant me dirait d’arrêter de voir le pire en tout le monde. «Oui ça fait du bien, je suis d’accord et je suis contente que tu dises ça. Pour ce qui est de l’oiseau… Je ne sais pas trop. Je n’en connais pas beaucoup, il y en a tant !» J’aime bien parler d’animaux, mais j’avoue que les oiseaux ne sont pas les plus simples à connaître correctement, ils sont vraiment nombreux et ce n’est pas facile de savoir lesquels on pourrait croiser. Alors j’explique : «Ce que je fais souvent, c’est que j’observe et je dessine, comme ça après je cherche dans les livres pour savoir ce que j’ai vu et j’apprends beaucoup.». Moi je trouve que ça fonctionne bien, c’est ainsi que j’ai pu apprendre à connaître les animaux qui m’intéressent et que je peux voir assez souvent.

Je me demande si Morgana est intéressée par les animaux. Elle a un chiot, elle aime donc au moins les chiens. Peut-être a-t-elle hésité avec un chat ? Ou un hibou ? Ce sont les animaux les plus basiques pour nous tenir compagnie. Moi un jour, je m’occuperais d’un furet, c’est tout aussi joueur et trop mignon ! Et lui aussi demande de l’attention, il faut qu’on en prenne soin. D’ailleurs maintenant que j’y pense, il faut aussi lui mettre une laisse pour les promenades à l’extérieur sinon il s’enfuit et risque fortement de se perdre. Je souris pensivement tandis que Morgana m’explique que c’est l’heure de la promenade d’Iris. Ah chouette ! Ça veut dire que celle-ci a le droit d’être par ici, même si elle s’est un peu enfuie. Je ris un peu en entendant les paroles de la grande. C’est un drôle de mot, fripouille, je ne l’avais jamais entendu mais j’aime bien. Il suffit d’écouter le ton de la Gryffondor pour comprendre qu’elle n’est pas en colère contre le chiot qui d’ailleurs semble également s’amuser de ce mot. Elle fait quelques roulades sur le sol, et moi je lève un regard content vers Morgana. «Elle en a bien profité ! Elle est vraiment super mignonne. Est-ce que je peux vous accompagner pour sa promenade ?»

Ce n’est pas grand-chose une promenade, un peu de temps passé à marcher dans le parc pour dépenser la jolie Iris, et même si c’est étrange… J’aime l’idée de passer un peu de temps avec les deux filles – l’Humaine et le chiot. Mais la grande pourrait ne pas vouloir que je vienne. Après tout, elle n’avait pas prévu qu’Iris s’enfuie et vienne me voir, alors je comprendrais si elle me dit non. Je me reconcentrerais sur les chants d’oiseaux, peut-être même que je sortirais mon carnet pour tracer dessus la belle Iris et la Gryffondor qui l’accompagne, comme un souvenir de ce petit moment. Oh ! Peut-être Morgana voudrait-elle un portrait de son chiot ? Je regarde l’animal en souriant, ce n’est pas infaisable… Je crois que ça me plairait bien de m’en occuper d’ailleurs. Je le ferais ce soir. Ou cet après-midi, si j’ai le droit de marcher avec cette petite compagnie imprévue.