Réunion syndicale [En cours]

Réunion syndicale
ft. Cara, le CA de Poudlard (PNJ) & LEGIT / Saison XXXI / Été (fin de l'année scolaire).
Ceci est un flashback.
Autorisation de Cara pour le flashback.

Dix huit heures pétantes. T'as rendez-vous avec l'adjointe et le Conseil Administratif de Poudlard. Autant dire que ça va pas être du gâteau, ni de la tarte d'ailleurs. T'as pris le temps de prendre un bain. Tu te fais le plus soigné possible. Y'a pas un truc de travers. Les cheveux sont plaqués en arrière. Tes manches bien pliées. Ton pantalon non froissé. Ta tenue est simple, classe, sérieuse. Irrésistiblement noire et blanche. Le parfum lilas ne te quitte plus depuis quelque temps. T'as un penchant pour les fleurs, Narcisse.

T'avais réussi à convaincre Cara de l'obligation de cette réunion. 'fin, elle y était vraiment obligée pour le coup. Mais c'était pas le genre de personne à être pour ce genre de projets alors forcément, t'allais pas te priver de la bienveillance du CA de l'école pour faire passer le message. T'es un peu angoissé à l'idée de te retrouver devant eux, surtout devant De Lanxorre. Elle te fait flipper, c'te meuf - et tu s'rais pas choqué de voir un élève de Poudlard l'avoir comme épouvantard.

Bref. L.E.G.I.T., ton bébé, c'est pas que des soirées et des jeux et des spectacles. C'est aussi un développement syndical étudiant essentiel dans la vie poudlarienne. Cette année, t'as reçu quelques réclamations il est vrai, dans le Carnet de Doléances et certaines d'entre elles méritent amplement qu'on en parle, qu'on en discute et qu'on en débatte autour d'une table. Et si ils veulent garder un établissement moderne et ambitieux, ils ont intérêt à accepter tes futures requêtes. Tu sais qu'il y en a certaine qui ne pourront pas passer comme telle. T'es assez doué et prévoyant pour parvenir à un compromis ceci-dit.

Il est moins cinq quand t'arrives devant la porte du bureau. Tu toques, parce que c'est un signe de respect et de politesse
Et que tu vas tout faire pour faire valider ce que t'as entre les mains.

T'espères que les autres ne seront pas en retard.

Aujourd’hui, Arthur allait participer à sa première réunion en tant que membre du bureau de L.E.G.I.T et plus précisément en tant que futur président de cette association. Il avait donc promis à Lïnwe d’être à l’heure. Le lion avait pour habitude de tenir ses promesses, mais il avait aussi et surtout l’habitude de ne pas être ponctuel. Pourtant, il avait toujours une montre à son poignet, mais apparemment elle était plus décorative qu'utile. Alors, pour éviter tout problème, le bouclé avait demandé à Aliocha de lui rappeler d’aller à sa réunion. Et c’est ce qu’il fit. En fait, il connaissait tellement bien son copain qu’il avait même prévu le coup en le prévenant bien vingt minutes avant. C’était amplement suffisant pour qu’Arthur puisse enfiler autre chose qu’un survêtement, rejoigne les lieux et tout cela, en prenant son temps.

Il n’avait pas encore vu Lïnwe que le bouclé savait qu’il était déjà arrivé, grâce ou à cause de l’odeur du parfum au lilas qui venait lui chatouiller les narines. Lorsqu’il l’aperçut à l’autre bout du couloir, le lion ressentait déjà cette sensation un peu étrange qu’il ne pouvait expliquer. Il la ressentait aussi lorsque la fille Adams était dans les parages. C’était à la fois dérangeant et agréable, mais tous les deux avaient un charme très singulier. L’actuel président avait soigné sa tenue, rien d’étonnant là-dedans, mais cela détonnait avec les vêtements d’Arthur qui étaient beaucoup moins professionnels et bien plus simples. Un jean, un t-shirt, mais il avait quand même pensé à enlever sa casquette... Enfin, c’était Aliocha qui lui avait dit de le faire. Elle lui manquait terriblement. Hey, salut mec. Dit-il à proximité du septième année. Ce dernier venait tout juste de toquer à la porte. Parfait. Le lion était à l’heure et même en avance. C’était un exploit. Il ajouta : Matt n'est pas dispo.

Pour le moment Arthur ne montrait aucun signe de nervosité. Il paraissait presque confiant. Et pourtant, il ne portait absolument pas la directrice adjointe dans son cœur et n’avait jamais participé à de réunion. Peut-être que le stress allait arriver une fois face à elle et au Conseil Administratif de Poudlard...?

L’ouverture d’un cursus spécialisé pour cracmols.

Vous êtes en avance.

Entrez.

Morienval Batwolf ajustait les derniers détails de sa tenue. Ce jour-là, sa couleur était le bleu et l’ensemble de ses habits et de ses accessoires était coordonné en fonction de ce choix capital : boucles d’oreille, escarpins, lunettes, tailleur, broche … la jeune femme d’une trentaine d’années était semblable à une projection de peinture azur sur une toile blanche. Klein au féminin, elle accompagnait savamment son visuel d’un doux fumet qui n’était pas sans rappeler la garrigue et sa végétation. Le Conseil d’Administration de Poudlard, dont elle était la plus récente des membres, lui avait confié la mission ô combien symbolique de le représenter auprès des étudiants et du corps enseignant. Un dernier coup d’œil sur son miroir en pied et la voici fin prête à se rendre en Ecosse.

Sa présence dans les rues londoniennes attirait inextricablement les regards. Ses cheveux lisses, mi-longs et détachés ; sa démarche volontaire et déterminée ; sa grâce et sa féminité ; son maquillage léger et élégant ; toute sa personne se découpait sur le fond grisâtre des façades minérales. Morienval aurait très bien pu transplaner dans son salon, à l’abri des regards du monde. Mais ainsi n’était pas faite son âme. Ces quelques enjambées et ces dizaines de regards curieux lui procuraient une sensation à chaque fois renouvelée de bien-être de de satisfaction personnelle. Fidèle et attachée à la réputation des Batwolf, elle ne montrait aucun signe de déstabilisation ou de manque d’assurance. Arrivée au coin d’une ruelle étroite et isolée, Morienval inspira longuement avant de transplaner non loin du château si familier.

La grande horloge la renseigna sans délai : dix-sept heures passées de cinquante minutes. Elle était en avance, pour sa plus grande satisfaction. La chaleur et le soleil de l’été lui étaient des plus agréables. Le chant des oiseaux accompagnait le bruit caractéristique de ses talons contre les dalles et les pavés. Les brins d’herbes quant à eux voletaient et se pliaient sous ses pas. Rendez-vous avait été pris dans le bureau de la Directrice Adjointe d’alors : Cara de Lanxorre. Les cloches du château annoncèrent l’heure attendue. Après avoir bifurqué une dernière fois, elle aperçut au loin la porte du bureau se refermer derrière deux étudiants. Par deux coups portés à la porte, elle s’annonça avant d’entrer : « Bonsoir. Morienval Batwolf. Du Conseil d’Administration. ». En guise de paraphe, le conseillère accorda un sourire de circonstances au petit aéropage temporairement réuni.

T'as sans doute jamais été aussi fasciné par une porte. Il y avait, dans ses détails-ci, quelque chose de grandiose de froid et de vieux. Tout ce que représentait pour toi la sous-directrice. Un regard en biais, t'es vite interrompu dans ta contemplation par le Digler, l'esprit beaucoup plus tranquille que toi. Comme si tout ceci n'était qu'un suivi scolaire banal. Ça, ça viendra avec l'expérience.

Yoo. T'aimes cette simplicité d'esprit. Tu sens qu'il va te succéder comme il faut. Il a toujours été juste dans ses propos et avec n'importe qui. Okay, pareil pour Theya. Vous étiez les deux éléments clés, de toute évidence. Tu sens un bruissement derrière la porte. Prêt ? que tu lui fais en redressant ton col. Tu vois la demie face de De Lanxorre mais elle lâche deux trois mots et / PAF \ vous referme la porte au nez !

Alors celle-là, tu t'y attendais vraiment pas. T'as les yeux écarquillés what the f... tu te retournes, incrédule, face à ton acolyte. Elle a beau être sous-directrice, y'a des choses qui ne se font clairement pas. Et elle se croit vraiment supérieure - c'est dingue comme le pouvoir peut monter à la tête ! Une raison de plus pour qu'elle tombe, de plus haut encore. Tu te gênes pas pour parler à haute voix. À noter pour ta prochaine réunion Arthur : ne pas être respectueux en la présence de De Lanxorre. Elle l'exige. Et là, on peut pas dire que t'as tort. Quelle vipère !

Finalement tu t'adosses contre le pan du mur en attendant les putains de cinq minutes. Vous attendez comme un signal incongru. La sonnerie d'abord, puis le caquètement insupportable de la sorcière. Cette fois-ci, c'est la bonne. Tu jettes un dernier regard mi-compatissant mi-"ça va le faire" au nouveau président avant de prendre la tête de marche. Tu prends pas la peine de rester debout et tu t'assois sur la chaise la plus à droite. Tu ne te relèves qu'en la présence de la représentante du CA. Tu lui réponds un beau sourire tout plein de démesures. Bonsoir. T'as comme l'impression que tout le monde attend de voir ce qui se passe alors tu prends le premier la parole. Nous sommes donc ici-présents, Arthur Digler et moi-même, afin de représenter l'association étudiante de Poudlard. Nous avions, il y a un an, créé et mis en place le Carnet de Doléances qui consiste à donner l'opportunité à tous les élèves de l'école de s'exprimer sur un même sujet : l'amélioration et les conditions de vie des étudiants au sein de l'école. Tu plantes ton regard dans celui de la sous-directrice. Y'a comme un p'tit malaise. Tu saurais pas trop comment l'expliquer. Mais l'école est malade. Et plus que le virus, elle en est la source.

Un signe de tête, le regard déterminé, Arthur était plus que prêt pour ce rendez-vous. Loin d’être sérieux d’habitude, il s’était promis de faire un effort et de se montrer quasi exemplaire afin de ne pas décevoir Lïnwe. La réputation de l’association était en jeu. Le lion sorti les mains dans ses poches, se tint bien droit aux côtés de l’actuel président et sourit faiblement en apercevant le visage de la sous-directrice.

Sourire qui disparut aussitôt puisqu’elle leur claqua la porte au nez. Le bouclé souffla d'agacement. De Lanxorre venait de lui rappeler la raison de ses nombreux retards en cours ou rendez-vous. Il n’aimait pas patienter, ni se dépêcher. La ponctualité, très peu pour lui. Il avait voulu bien faire cette fois-ci, mais il s’était délibérément trompé. Il ricana aux propos de Lïnwe, sans prendre pas la peine de répondre et parti s’asseoir sur le banc le plus proche.

A dix-huit heure, tout pile, les deux lions purent enfin entrer dans le bureau de la sous-directrice. Arthur s’installa sur la chaise du centre, aux côtés de Lïnwe puis salua d’un Bonsoir la représente du Conseil d’Administration. Il resta ensuite silencieux, laissant l’actuel président faire. Apprenant. De toute façon, le bouclé n’avait pas grand-chose à ajouter.

Cara

Et vous proposez trois pistes d’amélioration.

Le port de l’uniforme non-obligatoire, la construction d’une fontaine à l’effigie de l’association et...

L'ouverture d’un cursus spécialisé pour les cracmols

Des remarques ?

L’aéropage estudiantin et professoral assemblé dans cette pièce réjouissait Morienval. Attentive, elle écoutait autant qu’elle observait. Les évidences permettaient de se fondre dans la masse, bien sûr ; mais seuls les détails permettaient de s’élever au-dessus de la mêlée. Jambe droite croisée par-dessus la gauche, la représentante du conseil d’administration adressait un sourire doux aux étudiants. Ses yeux naviguaient sur le visage resplendissant du jeune président et par intermittence, sur celui de son dauphin. Leur exposé rapide et efficace augurait une réunion aussi incisive que productive. C’était là sans compter sur l’intervention de la seconde autorité présente dans cette pièce. Acerbe, dédaigneuse ; tout son être transpirait la suffisance et la fermeture totale au dialogue.

A l’ultime question de Cara de Lanxorre, Morienval planta son regard dans le sien. Elle aménagea un silence de plusieurs secondes ; plissant imperceptiblement les sourcils avant d’agrandir davantage son sourire dans un éclat de blancheur compétiteur. Contraste provocateur, elle choisit une intonation tout en douceur afin de s’adresser aux deux élèves droit dans les yeux ; légèrement penchée en avant.

- J’estime que toutes ces propositions méritent d’être étudiées. Notre école a un besoin constant d’amélioration et de progression et nous ne devons pas être fermés aux évolutions de la société sorcière. Cela étant, chaque transformation envisagée doit être réalisée avec le plus de justesse possible et le Conseil d’Administration y veillera scrupuleusement. Messieurs les représentants, parmi les trois projets présentés, pourriez-vous en choisir un à mettre plus particulièrement en place ? En exposant vos raisons, cela va sans dire. Si elles sont suffisamment construites, il n’est pas impossible que le Conseil d’Administration et moi-même vous apportions notre soutien. Je vous écoute.

Morienval, sa tirade achevée, ajustait une mèche derrière son oreille. Toute son attention était focalisée sur les deux étudiants. Un rapide coup d’œil en direction de la Directrice Adjointe, accompagné d’une esquisse de sourire en coin ne pouvait augurer qu’une chose : la course au titre d’Impératrice des lieux n’était pas jouée d’avance. Loin de là.

Trois pistes d'amélioration. C'est bien cela. L'école en a beaucoup trop besoin. Elle se ternit de son propre système. Quelque chose devenu trop archaïque. Trop vieux, avec le temps qui passe qui n'est plus en accord. On se croirait parfois dans un orphelinat traditionnel de Londres, avec un couvre-feu surfait, des règles draconiennes inutiles, un uniforme à respecter... on vous embrigade. On vous oblige. On vous oppresse.

Heureusement pour vous, Morienval a l'air bien plus apte que De Lanxorre à faire changer tout ça. Il vous faut clairement du changement. De la modernité. Que le demi-troll n'aura jamais parce qu'elle se plait dans son petit monde de m*rde. Merci. Parlons... de l'uniforme, par exemple. Selon le syndicat étudiant, il ne doit plus être rendu obligatoire. Il faut avant tout moderniser l'école et ses idéaux devenus beaucoup trop traditionnelles et conformistes aujourd'hui, et qui ne sont clairement plus en accord avec notre temps, la société et ce qu'elle représente. L'uniforme est initialement un symbole militaire. Chose qui ne doit pas nécessairement être mise en avant selon le syndicat. L'uniforme oppresse. Rend, au contraire de son premier objectif - je pense -, complètement indistinct les élèves. Il est donc devenu inefficace, voire pire : il nuit au quotidien. Tous les étudiants se ressemblent et cela pose un énorme problème d'interaction sociale, mais aussi d'intégration et de liberté. Personne ne peut s'habiller selon ses goûts personnels, ses choix, sa volonté. Cela touche également le bien-être des élèves en société, qui seront d'ailleurs lâchés dans la nature dès leur remise de diplôme en dernière année. Le monde professionnel actuel n'a rien à voir avec celui qu'on nous fait vivre ici. Il y a un trop grand écart, un fossé, qui est de plus en plus béant. L'idée serait donc d'abolir cette restriction vestimentaire, qui n'est qu'une tradition devenue indiscutablement caduque. D'autres écoles, peut-être plus récentes, ne présentent pas le problème aujourd'hui. Je pense, en temps que Président, qu'il faut changer cela. Pour le bien-être des élèves, qui doit être une problématique indispensable pour l'administration de l'établissement, mais aussi pour l'image de Poudlard. T'as fini ta tirade. Tu sais si bien le faire. Étrangement, ça t'a donné soif. C'est ton cœur qui bat dans ton cerveau. Et tes papilles réclament de l'eau.

Et j'ajouterai que si cela n'est pas retenu, qu'un compromis peut-être convenu, comme : rendre l'uniforme non-obligatoire du vendredi au dimanche inclus. Tu plonges ton regard dans celui de la membre du Conseil Administratif. C'est elle qu'il faut convaincre. Tu sais déjà que la harpie ne voudra jamais rien entendre de tel. T'es prêt à parier que ses oreilles saignent à l'heure actuelle. Mais toute ton intention, toute ton attention sont braquées sur Morienval. C'est la clé de votre réussite.

Cara

Morienval

il n’est pas impossible

Lïnwe

Cara

C’est non.

C’est non pour moi. L’uniforme a ses avantages ; vous parlez d’intégration, et gommer les différences est un fabuleux moyen d’y arriver. L’uniforme ne fait que supprimer les différences d’apparence, et si vous trouvez que tous les étudiants se ressemblent, c’est qu’ils manquent cruellement de personnalité.

L’uniforme, c’est l’égalité.

Poudlard a toujours été un lieu où le plus fortuné ne peut exhiber sa richesse à celui qui n’a rien. Gardons cela.

Y compris le week-end.